:
Bonjour, monsieur le président ainsi que mesdames et messieurs les membres du comité.
Je vais faire mon exposé en français et en anglais.
[Français]
Je m'appelle Claude Joli-Coeur et je suis commissaire adjoint à l'Office national du film du Canada. Je suis accompagné de James Roberts, qui est directeur général adjoint de la division Accessibilité et entreprises numériques.
[Traduction]
Nous sommes très heureux d'avoir l'occasion de contribuer à votre étude sur les célébrations qui se tiendront dans le cadre du 150e anniversaire du Canada.
Mais tout d'abord, étant donné que c'est la première fois qu'on se rencontre, j'aimerais vous parler du rôle de l'ONF, de sa transition au numérique et de sa participation à la commémoration d'événements d'importance pour les Canadiens.
Voici donc un bref rappel de ce qu'est l'ONF. L'Office national du film est une agence culturelle fédérale, créée en 1939, dont la mission est de produire et de distribuer des oeuvres audiovisuelles régionales et innovatrices, de manière à faire connaître et comprendre aux Canadiens et aux autres nations les valeurs et les points de vue canadiens ainsi que les questions d'intérêt pour la population canadienne. L'ONF jouit d'une excellente réputation sur le plan international pour sa réalisation de documentaires, de films d'animation et d'oeuvres interactives.
[Français]
Aujourd'hui, dans un monde audiovisuel riche et diversifié, l'ONF demeure unique. Il est un laboratoire de création, un chef de file dans l'exploration de domaines où le secteur privé peut difficilement s'impliquer, une voix pour les Canadiens qui sont sous-représentés, un outil essentiel pour assurer la vitalité de la culture francophone au Canada et enfin et surtout un pionnier canadien de premier plan dans l'univers du numérique.
Notre contenu audiovisuel est canadien à 100 p. 100 et reflète la diversité du pays. Il est disponible en français et en anglais et il franchit toutes les frontières géographiques. L'ONF est le dépositaire de l'une des plus importantes collections audiovisuelles au monde et représente un patrimoine inestimable pour l'ensemble du Canada et le reste du monde.
Depuis quelques années déjà, la transition des formats analogiques au format numérique est l'un des changements technologiques qui transforment l'environnement médiatique.
[Traduction]
L'ONF en est maintenant à la quatrième année de son plan stratégique quinquennal, et elle est devenue la principale institution canadienne dans le domaine de l'utilisation créative et innovatrice des médias numériques. La transition vers la technologie numérique lui a permis de respecter son engagement envers le public et de regagner le coeur et l'esprit des Canadiens grâce à un accès renouvelé à ses productions.
[Français]
L'espace de visionnage ONF.ca ou NFB.ca lancé en janvier 2009 est la pierre angulaire de la stratégie numérique de l'ONF, une stratégie qui vise à faire en sorte que la majorité des Canadiens puisse accéder à la collection de films 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Notre site offre gratuitement plus de 2 100 films, extraits et bandes-annonces aux fins de visionnage privé. À ce jour, nous avons enregistré près de 27 millions de visionnements des productions de l'ONF depuis le lancement, en janvier 2009, sur différentes plateformes numériques au Canada et à l'étranger. Cet espace de visionnement est également offert sous forme d'application pour appareil mobile et sur des plateformes telles que iPhone, iPad, Android PlayBook et le PlayBook de BlackBerry.
[Traduction]
L'ONF joue également un rôle clé en soulignant et en présentant de façon dynamique des événements qui sont importants pour la population canadienne. Voici donc quelques exemples concrets de projets qu'a réalisés l'ONF afin de commémorer des événements d'envergure.
[Français]
Je souhaite vous décrire ces exemples, car il vous donneront une bonne idée de la façon dont l'ONF s'associe à ces événements majeurs qui contribuent à renforcer la fierté et le sentiment d'identité de l'ensemble des Canadiens.
À l'occasion du 400e anniversaire de la ville de Québec, en 2008, l'ONF a produit un film innovateur en 3D, Champlain retracé, et grâce à un partenariat avec le Musée de la civilisation à Québec, ce film est diffusé en continu chaque jour depuis 2008. Toutes les écoles, tous les enfants, tous les touristes, inévitablement, passent et voient ce film produit par l'ONF.
On s'est aussi associé à la Commission des champs de bataille nationaux pour souligner le 100e anniversaire de la création du parc des Champs-de-Bataille des plaines d'Abraham avec le film Mon Parc, mes Plaines, également un film diffusé en continu depuis 2008.
[Traduction]
En outre, en 2008, nous nous sommes joints au ministère des Anciens Combattants, à la Défense nationale, à Rideau Hall, au Musée canadien de la guerre et à la Légion royale canadienne pour commémorer le 90e anniversaire de l'armistice. Nous avons réalisé un projet multiplateforme, et notre film a été diffusé dans les écoles de partout au pays, dans les théâtres, à la télévision et sur le Web.
[Français]
En 2010, nous étions présents au pavillon du Canada lors de l'Exposition universelle de Shanghai. Nous y avons produit un film exceptionnel, qui a été vu par 6,4 millions de personnes. Selon les sondages, il a été retenu comme un événement majeur en souvenir du Canada, aux yeux des Chinois.
[Traduction]
En 2010, nous avons exploré de nouvelles façons de célébrer le sport au Canada dans le contexte des Jeux Olympiques de Vancouver.
En partenariat avec le COVAN, nous avons contribué à la première Édition numérique de l'Olympiade culturelle, c'est-à-dire CODE Canada. Ce portail numérique national a permis aux Canadiens, peu importe l'endroit où ils se trouvaient, de participer en ligne à la création collective d'un portrait ou d'une mosaïque du pays. Cet album souvenir était accessible à tous sur les sites des Jeux de Vancouver.
Pour assurer une participation maximale, et particulièrement pour initier les jeunes aux nouveaux médias, l'ONF a organisé plus de 60 ateliers de narration en ligne dans les écoles et les centres communautaires de partout au pays, y compris auprès des communautés de langue officielle en situation minoritaire. Il a également produit un guide éducatif afin que les enseignants puissent intégrer CODE Canada à leur programme scolaire.
[Français]
C'est dans cet esprit que nous comptons élaborer, au cours des prochaines années, plusieurs projets visant à souligner des moments historiques qui nous mèneront aux célébrations du 150e anniversaire de notre Confédération.
[Traduction]
L'an prochain, nous célébrerons le Jubilé de diamant de Sa Majesté la Reine Elisabeth II. En vue de l'événement, l'ONF travaille à la réalisation d'un DVD souvenir, qui comprendra deux films bien connus de son répertoire, c'est-à-dire Voyage royal, produit en 1951, et Canada au couronnement, produit en 1953, de même qu'une nouvelle production, Le portrait, où nous filmons la peinture du portrait de la Reine, qui sera présenté l'an prochain.
[Français]
En ce qui a trait au 200e anniversaire de la guerre de 1812, l'ONF a plusieurs projets. Nous entrevoyons, en coproduction, un projet interactif sur la bataille de York, un coffret DVD regroupant des oeuvres de notre collection ainsi qu'un projet à vocation éducative.
Le Royal 22e Régiment, dont la création en 1914 a été déterminante pour l'intégration des francophones au sein des Forces canadiennes, aura 100 ans en 2014. Nous préparons actuellement un documentaire sur ce régiment. Cela nous permettra de souligner cet anniversaire d'importance.
[Traduction]
En 2014, nous commémorerons également le 75e anniversaire de la Deuxième Guerre mondiale et le 100e anniversaire de la Première Guerre mondiale. Le vaste répertoire de films précieux de l'ONF sur ces deux conflits mondiaux pourrait être distribué sur de multiples plateformes afin de souligner ces anniversaires et d'accroître la sensibilisation du public à leur égard.
[Français]
L'année 2014 marquera aussi le 75e anniversaire de l'ONF, que nous soulignerons dans le cadre de plusieurs projets. Nous envisageons de nous associer aux Jeux panaméricains qui se tiendront à Toronto en 2015. Nous souhaitons aussi souligner en 2015 le 50e anniversaire du drapeau canadien. Nous avons en effet dans notre collection un film unique sur le premier lever du drapeau en 1965.
[Traduction]
L'année 2017 marquera le 375e anniversaire de la fondation de Montréal. L'ONF s'est établi à Montréal en 1956, et naturellement, nous ne manquerons pas de souligner cet anniversaire spécial.
[Français]
Pour ce qui est du 150e anniversaire de la Confédération, nous envisageons de développer un concept qui serait dans la continuité de CODE Canada, qui avait connu un succès retentissant durant les Jeux olympiques de Vancouver. Une mosaïque composée d'une multitude de témoignages audio et visuels permettrait aux Canadiens de partager à leur façon leur coin de pays et leur vision du Canada. Cette oeuvre vivante, créée par et pour la population du pays, se construirait tout au long des festivités précédant l'anniversaire et trouverait sa forme finale lors des célébrations du 150e anniversaire de la Confédération.
Comme vous pouvez le voir, l'ONF prévoit réaliser de nombreux projets commémoratifs qui nous mèneront au 150e anniversaire en 2017. Pour tous ces projets d'envergure soulignant les événements marquants de l'histoire du Canada, nous privilégions des partenariats avec les institutions relevant du ministère du Patrimoine canadien et nous comptons également nous associer au plus grand nombre possible de partenaires afin de maximiser nos actions.
L'ONF peut se joindre à des projets en cours et en évolution, y apporter son expertise artistique et technologique par l'entremise de nouvelles oeuvres et mettre en valeur les films de sa collection qui seront regroupés et diffusés pour accompagner ces anniversaires. Pour chaque anniversaire important, de 2012 à 2017, l'ONF recèle des trésors, véritables miroirs de notre histoire. Il est important que cela soit offert au public canadien d'aujourd'hui.
[Traduction]
C'est ce qui conclut notre exposé.
Merci beaucoup. Nous sommes ravis de discuter de tous ces projets.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Bonjour, monsieur le président et honorables membres du comité.
Ma présentation sera dans les deux langues officielles aussi.
Je veux d'abord vous remercier de m'avoir invité à participer à la séance d'aujourd'hui. Je suis ici en tant qu'administrateur général et bibliothécaire et archiviste du Canada. Je voudrais vous faire part de quelques observations et commentaires quant au rôle de Bibliothèque et Archives Canada dans les célébrations du 150e anniversaire du Canada qui sera célébré en 2017.
L’incidence considérable qu’ont eue les célébrations de 1967 sur notre sentiment de fierté et notre identité nationale est indéniable. J’aimerais rappeler que c’est à cette occasion que fut inauguré un nouvel édifice pour la Bibliothèque nationale du Canada. Ce cadeau offert aux Canadiens était tout à fait de son temps. Un monument érigé en l’honneur du patrimoine documentaire devenait ainsi le lieu idéal pour conserver une collection d’oeuvres à laquelle les Canadiens pourraient facilement avoir accès dans leur capitale nationale. À partir de ce moment, une partie importante du patrimoine documentaire du Canada se trouvait réuni sous un même toit, en lieu sûr, dans un lieu physique.
C’est aussi lors de l’Expo 67 que nous fûmes ébahis par les technologies en pleine évolution. Qui ne se souvient pas du très populaire pavillon du téléphone où fut projeté pour la première fois un film sur écran de 360 degrés avec des technologies qui devançaient même celles des studios Disney? Depuis, nous n’avons cessé d’être ébahis, surpris mais surtout transformés par les technologies. Entre autres, l’évolution des technologies de l’information et des communications a eu un effet important sur la façon dont les Canadiens créent et archivent leur patrimoine documentaire et dont ils y accèdent. Depuis ces célébrations, les temps ont beaucoup changé.
À partir de ma nomination en 2009, comme en témoigne mon intervention à l’événement Canada 150 au Centre national des arts à Ottawa, j’ai cherché à préparer Bibliothèque et Archives Canada à la célébration de 2017 de deux façons.
Tout d’abord, je crois que la contribution de Bibliothèque et Archives Canada au 150e anniversaire du pays doit se décliner autour d’un plus grand accès de tous les Canadiens à l’ensemble de leur patrimoine documentaire, peu importe où ils habitent. À cette fin, nous travaillons sur deux fronts. Le premier est la mise en place de multiples partenariats avec des organisations de partout au pays. Cette avenue permet de connecter graduellement davantage de communautés canadiennes avec leur patrimoine documentaire. Le second front sur lequel nous travaillons est l’utilisation optimale des technologies numériques. Cette avenue permet quant à elle de numériser et rendre accessible, chaque jour, davantage de patrimoine documentaire par l'entremise de la toile, mais aussi de traiter la production documentaire produite numériquement en temps réel.
Ensuite, l’autre contribution fondamentale que l’institution doit faire est de se préparer à devenir une institution de son temps, capable de travailler dans l’environnement numérique. Elle doit acquérir, préserver et rendre accessible la production documentaire canadienne qui est massivement numérique depuis déjà une vingtaine d’années.
[Traduction]
Ces deux socles sont pour moi la plus belle et la plus pertinente contribution aux célébrations de 2017. En effet, les Canadiens se sont très bien adaptés à l'arrivée d'Internet et ont appris à faire bon usage de la pléiade d'outils de communication maintenant accessibles.
Comme dans d'autres pays industrialisés, nous avons été nombreux à affluer vers les sites de médias sociaux et à communiquer, dans une mesure de plus en plus considérables, nos propres pensées, nos histoires, nos opinions, nos réactions, nos photos et nos vidéos et à faire circuler, au sein de nos réseaux, ces éléments d'information que nous jugeons dignes d'intérêt.
Les Canadiens ne sont plus de simples consommateurs d'information. Plus que jamais, un nombre important de Canadiens sont également des créateurs et même des conservateurs de contenu culturel. Cette évolution a profondément changé la façon dont Bibliothèque et Archives Canada doit exécuter son mandat. Il y a 40 ou 50 ans, il était relativement facile de déterminer les sources de production documentaire d'une valeur historique et d'en acquérir et préserver les extrants. Il suffisait de faire l'acquisition du document physique, de l'objet: journaux, films, photos, livres, cartes, dossiers du gouvernement et ainsi de suite.
Le cycle de vie prolongée du matériel analogue, ainsi que le niveau relativement modeste de production et la lenteur de la diffusion de ce genre de matériel faisait qu'il était impossible de penser que nous pourrions préserver d'une quelconque manière une grande partie de ce matériel et le distiller dans une collection somme toute assez exhaustive pour le rendre accessible aux Canadiens.
Ce n'est plus le cas. Ainsi, 2017 est devenue une année de célébration pour Bibliothèque et Archives Canada, mais 2017 représente aussi une date butoir pour faire de l'institution une institution modernisée. La croissance exponentielle du nombre de producteurs d'information et l'augmentation astronomique subséquente des informations produites font qu'il est tout simplement impossible d'acquérir toute la production documentaire. Comme jamais auparavant, la plupart des Canadiens font activement état de leurs histoires et documentent leur vie.
Bibliothèque et Archives Canada doit s'adapter et tenir compte des nouvelles sources de production documentaire ainsi que de leur distribution généralisée.
Notre mandat nous offre toute la flexibilité requise pour mener à bien cet ajustement qui nous permettra de devenir cette institution du XXIe siècle dont le Canada pourra être fier. Identifier, acquérir, préserver et rendre accessible la meilleure représentation possible de la production documentaire des Canadiens, et ce, peu importe la source ou le format.
De plus, grâce aux technologies propres à l'ère numérique, nous pouvons graduellement surmonter les traditionnels obstacles d'ordre géographique inhérent à notre pays et rendre accessible ce patrimoine à l'ensemble des Canadiens. En fait, en 2017, nous aurons permis à tous les Canadiens, partout au pays et dans le monde, d'accéder à une masse sans précédent de leur riche patrimoine documentaire passé et actuel, et ce, en tout temps.
À bien des égards, le lieu de consultation privilégié par les Canadiens pour accéder à leur patrimoine documentaire est de moins en moins le lieu physique comme la bibliothèque ou les archives. S'ils demeurent encore des lieux de consultation, ces derniers se trouvent des missions connexes et deviennent de plus en plus des lieux d'animation et d'interprétation. Pour de plus en plus de Canadiens, c'est sur la Toile qu'ils s'attendent à trouver leur patrimoine documentaire. Qui plus est, la production documentaire canadienne est de plus en plus, sinon exclusivement, produite en format numérique, puis entreposée dans un serveur quelque part pour enfin être téléchargée à partir du nuage.
L'information produite par le gouvernement n'échappe pas à cette tendance sociétale lourde. À l'heure actuelle, les documents gouvernementaux sont produits en format numérique. Bibliothèque et Archives Canada entend, dès 2017, engranger les documents gouvernementaux par le truchement d'un portail numérique et les préserver à l'aide d'un dépôt numérique fiable qui répond aux normes internationales dans ce domaine. Ce faisant, nous jouons pleinement notre rôle de chef de file national en prenant le virage numérique à temps pour le 150e de la Confédération canadienne.
Monsieur le président, j'aimerais maintenant souligner un certain nombre d'initiatives plus pointues que mènent actuellement Bibliothèque et Archives Canada et qui reflètent à la fois le passage de notre société d'un environnement analogue à un environnement numérique et surtout, notre préparation et contribution au 150e anniversaire du pays.
D'abord, notre processus de modernisation va bon train et nous positionne de mieux en mieux pour affronter les changements amenés par l'environnement numérique. Nos processus d'identification, d'acquisition, de préservation, de description et d'accès ont été revus et s'insèrent maintenant dans ce qu'il convient d'appeler « notre cadre sociétal ». Ce cadre met à contribution l'ensemble de la société à l'égard de la façon dont nous effectuons nos principales activités.
En bref et par exemple, compte tenu de l'environnement dans lequel évolue la société canadienne, nous avons élargi notre espace de veille pour mieux identifier les documents à acquérir afin de bien refléter le patrimoine documentaire créé et le contexte de création de ce patrimoine.
Cette approche est transparente et le travail est fait en collaboration avec différents acteurs de la société canadienne, prenant ainsi en considération un vaste éventail d'expertises. Nous souhaitons que les Canadiens puissent célébrer non seulement leur 150e mais aussi leur 200e et leur 300e anniversaires, en ayant accès au patrimoine documentaire créé aujourd'hui et à celui qui sera créé dans 20, 50 et 100 ans.
Ensuite, nous rendons également et de façon graduelle nos ressources documentaires accessibles à un plus grand nombre de Canadiens. Tous ces efforts se poursuivront au-delà de 2017, mais afin de célébrer 2017, nous multiplierons les efforts afin de mettre en valeur notre patrimoine. Le projet « Nous nous souviendrons d'eux » a été notre projet phare en matière de programmation, tant par le biais de la Toile qu'à travers le vaste réseau de bibliothèques publiques au Canada. Grande réussite, cette mise en valeur du patrimoine militaire a mené à la numérisation et à l'accessibilité en ligne, non seulement de dossiers mais aussi d'un guide de l'enseignant pour offrir des ateliers pédagogiques. Les élèves peuvent maintenant accéder à plus de 5 000 dossiers de service militaire de soldats, de médecins et d'infirmières qui ont servi au cours de la Première Guerre mondiale ou qui ont été tués sur les champs de bataille durant la Deuxième Guerre mondiale.
De plus, le nombre de bibliothèques publiques participant au projet a doublé. Les ateliers dans le cadre du projet « Nous nous souviendrons d'eux » sont maintenant offerts d'un océan à l'autre. Au cours des six derniers mois, environ 25 000 dossiers ont été téléchargés à partir de notre site Internet. J'estime que ce genre de réalisation augure bien pour l'avenir. Pour 2012, nous sommes maintenant à travailler autour des thèmes de l'immigration, des Premières nations et du transport. Chaque année verra naître et s'organiser de nouvelles thématiques. En 2017, les Canadiens auront davantage accès à une grande partie du patrimoine documentaire qui a fait leur histoire.
D'autres projets, comme la numérisation de dizaines de milliers de portraits et de photographies, ont cours en ce moment. Ces portraits seront accessibles sur la Toile suivant une nouvelle approche de description qui devrait faciliter leur découverte. Nous avons aussi récemment achevé la numérisation des premières cartes du Yukon élaborées à la fin du XIXe siècle par l'arpenteur de renom, William Ogilvie. Auparavant, ces cartes n'étaient accessibles dans aucune bibliothèque du Yukon. Il y a deux semaines, je recevais un message d'encouragement d'une bibliothécaire de Whitehorse nous félicitant de l'initiative et nous invitant à poursuivre dans la même veine.
[Français]
J'aimerais aussi souligner que nous nous éloignons de la conception d'une institution traditionnelle, sorte d'entité monolithique indépendante qui aurait pour responsabilité d'offrir, seule, un accès au patrimoine documentaire. À cette fin, nous participons activement à l'émergence du Réseau pancanadien du patrimoine documentaire. En collaboration avec nos homologues provinciaux et territoriaux ainsi que nos partenaires des secteurs universitaire et civique, nous travaillons d'arrache-pied pour unir nos forces afin d'échanger nos connaissances dans le but d'offrir le plus vaste patrimoine documentaire que nous puissions imaginer, et ce, avec le meilleur accès possible. Ces partenariats commencent à porter des fruits. Outre ceux mentionnés précédemment avec le Conseil des bibliothèques publiques du Canada pour faire connaître notre patrimoine, nous travaillons aussi dans le but d'améliorer nos pratiques. À cette fin par exemple, nous avons récemment signé un protocole d'entente avec Bibliothèque et Archives nationales du Québec qui nous permet de transmettre des dossiers bibliographiques d'auteurs québécois publiés au Québec et d'auteurs canadiens publiés ailleurs au pays, ce qui évite tout chevauchement non nécessaire.
Enfin, nous travaillons avec nos collègues de Parcs Canada, de la Commission de la capitale nationale et des différents musées et autres partenaires fédéraux pour mettre le patrimoine documentaire en valeur. Notre apport au 200e anniversaire de la guerre de 1812 n'en est qu'un exemple.
Monsieur le président, l'acte de commémorer, vous l'aurez compris, est très important pour Bibliothèque et Archives Canada, car il donne l'occasion aux Canadiens d'en apprendre plus sur l'histoire de leur pays et de ses institutions. C'est aussi l'occasion de favoriser l'éclosion d'un sentiment d'appartenance et de susciter l'engagement des citoyens.
Pour ce qui est de la meilleure façon dont Bibliothèque et Archives Canada peut contribuer à célébrer le 150e anniversaire de la Confédération, je soutiens que c'est par l'intermédiaire de l'offre du meilleur accès possible au patrimoine documentaire du Canada, en tenant compte du contexte de l'époque. Cinquante ans après s'être vu offrir une Bibliothèque nationale dans la capitale du pays, les Canadiens pourront recevoir un aussi beau cadeau en 2017, celui d'une infrastructure numérique permettant de construire une institution moderne du patrimoine documentaire canadien. Ce cadeau sera, je l'espère, grandement apprécié non seulement par les citoyens d'un océan à l'autre, mais également par les générations futures de Canadiens qui pourront assurément mieux comprendre la façon dont nous nous sommes adaptés à l'arrivée de l'ère de l'information numérique.
Merci, monsieur le président. Cela conclut mon exposé. Cela me fera plaisir de répondre à vos questions.
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Elles ne seront pas décentralisées, elles seront mieux organisées sur un portail accessible à tous. J'ajouterais que je discute en ce moment avec les autorités mexicaines et américaines responsables concernant la création d'un portail américain, comme celui qui existe en Europe.
D'ailleurs, les archives que l'on retrouve un peu partout au pays sont un des sujets de discussion que nous abordons dans le cadre de notre forum d'intervenants. Nous voulons nous assurer que les Canadiens ont accès à tous ces documents par l'entremise d'un portail. Nous collaborons afin d'établir des descriptions, des méthodes et des normes communes pour établir l'inventaire des archives qu'il y a en Alberta, au Nouveau-Brunswick, à l'Île-du-Prince-Édouard et à Bibliothèque et Archives Canada. Nous sommes à mettre au point une approche que l'on appelle l'agora et nous venons d'amorcer des discussions afin de trouver où les documents physiques devraient être entreposés. Avec la numérisation, ce sera différent.
Nous avons établi des critères. Ce qu'il faut déterminer, c'est quel serait le meilleur endroit pour les consultations — ou la préservation — des documents afin de les protéger. L'intérêt est-il local, provincial ou national? Ce sont les questions dont nous discutons avec les archives provinciales et locales.
En un sens, le modèle est différent. Comme je l'ai dit dans ma déclaration préliminaire, nous étions davantage une archive nationale isolée qui travaillait avec les archives provinciales. D'ailleurs, nous étions parfois en compétition avec elles. Alors, il y a deux ans, nous nous sommes réunis et avons convenu qu'il fallait travailler ensemble. On s'est dit: « Voici la situation. Nous devons savoir ce que chacun possède. »
Il y a deux ans, j'ai fait une tournée des archives au pays et j'ai découvert beaucoup de documents dont j'ignorais l'existence lorsque j'étais étudiant. Il y a des collections au Manitoba dont personne ne parle.
Aujourd'hui, nous tentons de rendre tous ces documents publics. Ensemble, nous pouvons nous assurer que les Canadiens — peu importe leur région — savent où ils se trouvent, et avec le temps, si la demande est là, qu'ils y ont accès grâce à la numérisation.
C'est notre approche. C'est davantage un portail qui permet de réunir toutes les collections du pays.