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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de m'avoir invité à témoigner devant le comité cet après-midi au sujet du budget de 2012 et à parler d'autres sujets qui relèvent de Patrimoine canadien.
Vous avez déjà présenté mon sous-ministre ainsi que le directeur général de la gestion financière.
Je suis heureux d'avoir l'occasion de présenter au comité nos plus récentes réalisations et nos objectifs prioritaires alors que nous nous dirigeons vers le 150e anniversaire du Canada, en 2017. La programmation commence par le budget de 2012.
Je tiens aussi à remercier le comité pour le dépôt de son rapport sur le 150e anniversaire de la Confédération, rapport que nous continuerons d'étudier au cours des prochaines semaines. Je vais soumettre ma réponse à ce sujet très bientôt.
[Traduction]
À l'occasion de ma comparution devant le comité en mai dernier, j'ai expliqué comment, dans le budget de 2012, notre gouvernement a maintenu son soutien pour les arts et la culture. Cet engagement demeure sans faille. D'ailleurs, nous pouvons être fiers de nos réalisations de cette année. Je sais que tous les membres du comité, quelque soit leur allégeance politique, partagent le point de vue du gouvernement voulant que les arts et la culture soient d'importants moteurs de croissance économique et de création d'emplois.
Dans un contexte économique difficile, notre gouvernement a décidé, dans le cadre de son plan d'action économique d'une durée de deux ans, de consentir des investissements majeurs en culture. Le budget de 2012 maintient ces engagements. Alors que d'autres gouvernements à l'étranger comme ici-même au Canada ont choisi de réduire considérablement leur soutien à la culture, le nôtre a emprunté une voie différente. Il fait partie des rares gouvernements dans le monde à avoir choisi de ne pas réduire le financement dans les arts et la culture. Non seulement avons-nous maintenu ce financement, mais nous avons pris la décision de l'augmenter durant la récession.
Comparons notre décision avec celles prises par d'autres gouvernements dans le monde entier. Aux États-Unis, le National Endowment for the Arts reçoit moins d'argent qu'il n'en recevait il y a 20 ans. Les villes et les États américains ont été nombreux à supprimer tout soutien à la culture. Depuis la récession, le Arts Council of England a vu son budget de financement réduit de 30 p. 100. Au Canada, nous avons décidé d'accroître le financement accordé au Conseil des arts du Canada de 20 p. 100, et cela, de façon permanente. Il s'agit de l'augmentation la plus importante accordée par un gouvernement au Conseil des arts depuis des décennies. Le budget de 2012 maintient ce niveau record de financement.
Notre gouvernement maintient aussi l'appui financier qu'il accorde à nos musées nationaux. Alors que d'autres pays ont choisi de réduire leurs investissements dans la culture, voire de fermer des musées, nous allons augmenter notre financement pour l'ensemble de nos musées nationaux. De fait, nous avons créé deux nouveaux musées nationaux avec un troisième qui suivra sous peu. Il s'agit du Musée canadien de l'immigration au Quai 21 à Halifax, du Musée canadien pour les droits de la personne à Winnipeg, et du Musée canadien de l'histoire à Gatineau, dont je vous parlerai plus en détail.
Je crois que les Canadiens, où qu'ils vivent au pays, sont extrêmement fiers de leurs musées car, considérés dans leur ensemble, nos musées nationaux et régionaux sont parmi les meilleurs au monde. Nous accordons beaucoup d'importance à nos musées, aux récits qu'ils relatent, aux collections qu'ils présentent et au rôle qu'ils jouent dans notre culture. Pour cette raison, le budget de 2012 poursuit sur cette lancée en soutenant nos musées par l'entremise d'un financement stable et durable.
D'ailleurs, en plus du financement que nous maintenons pour nos musées, nous avons doublé le montant alloué dans le cadre du programme d'indemnisation des expositions itinérantes qui passe de 1,5 milliard de dollars à 3 milliards de dollars par année. Le gouvernement du Canada intervient donc directement pour aider les musées à absorber les coûts associés à l'hébergement de collections internationales ou au déplacement de leurs collections aux fins de différents expositions thématiques au pays.
Vous avez peut-être tous rencontré les représentants de l'Association canadienne des musées qui étaient en ville cette semaine. C'était leur principale demande budgétaire. Nous leur avons prêté une oreille attentive et convenu qu'il s'agissait effectivement d'une priorité, ce dont témoigne le budget.
[Français]
Notre gouvernement s'est porté à la défense des arts et de la culture à un moment crucial pour notre économie et pour les organisations culturelles. Nous reconnaissons l'importance de ces deux secteurs pour le dynamisme de notre économie. Nous croyons que l'appui aux arts est essentiel aussi bien pour appuyer notre économie que pour contribuer à notre qualité de vie.
Nous savons que les gouvernements d'autres pays ont choisi de réduire et parfois même de cesser entièrement leur soutien à la culture; pas nous, ni ce gouvernement ni ce premier ministre. Nous avons choisi une voie différente et avons décidé d'y rester malgré la période de difficultés économiques que nous traversons. Sur cette voie qui nous mène à l'année 2017 et aux célébrations du 150e anniversaire du Canada, nous sommes déterminés à célébrer toute la richesse de notre histoire et de notre patrimoine. Voilà la priorité à laquelle j'aimerais maintenant m'attarder.
L'année 2012 marque le début du compte à rebours de cinq ans qui va précéder le 150e anniversaire de la Confédération. Nous avons une occasion sans précédent de célébrer les réalisations qui nous définissent en tant que Canadiens.
[Traduction]
Comme vous le savez sans doute, nous avons déjà célébré cette année plusieurs anniversaires. Il y a eu par exemple le 95e anniversaire de la bataille de la crête de Vimy, le 50e anniversaire de la Garde côtière canadienne, le Jubilé de diamant de Sa Majesté la Reine, le 40e anniversaire du but de Paul Henderson dans la Série du siècle de 1972, le 100e match de la Coupe Grey pas plus tard que la semaine dernière, et, bien évidemment, le bicentenaire de la Guerre de 1812.
Nous soulignerons bien d'autres anniversaires importants au cours des cinq prochaines années, y compris le 100e anniversaire, l'an prochain, de la première expédition canadienne en Arctique; le 150e anniversaire, en 2014, des conférences de Charlottetown et de Québec; le centenaire du vote des femmes au Canada; et le 375e anniversaire de la fondation de la ville de Montréal.
[Français]
De tels anniversaires nous définissent et nous rapprochent en tant que Canadiens. Ils nous rappellent que nous avons raison d'être fiers d'être Canadiens.
[Traduction]
Les musées du Canada vont jouer un rôle de premier plan en cette matière. J'ai déjà souligné que notre gouvernement accorde une grande importance à nos musées nationaux. Nous sommes le seul gouvernement au monde à avoir créé trois nouveaux musées nationaux, tout en doublant le budget de programmes comme le Programme d'indemnisation pour les expositions itinérantes au Canada et le Fonds pour les espaces culturels, et ce, au cours d'une récession.
Le mois dernier, j'ai eu le plaisir d'annoncer l'intention de notre gouvernement de créer le Musée canadien de l'histoire. Mardi de cette semaine, nous avons fait un grand pas en avant en déposant en Chambre le projet de loi , la Loi sur le Musée canadien de l'histoire.
Le projet de loi établira le nouveau nom et le mandat du Musée canadien de l'histoire, de même que le financement prévu par notre gouvernement pour la réussite du projet. Ce budget permettra au musée de rénover près de 50 000 pieds carrés de salles d'exposition, soit près de la moitié de ses salles d'exposition permanente et temporaire.
Le nouveau mandat du musée est défini dans le projet de loi dont je vais vous citer le libellé, compte tenu de l'importance de la chose.
Lorsque nous avons lancé l'idée de ce nouveau musée, certaines personnes se sont levées instinctivement pour critiquer le gouvernement. Mais je vous encourage à jeter un coup d'oeil à ce projet de loi. Nous pouvons avoir toutes sortes d'arguments, de désaccords et de discussions, et c'est très bien comme ça. Il est possible que l'on ne s'entende pas sur les priorités à établir, mais c'est une institution qui, à notre avis, va certes servir les intérêts de l'ensemble des Canadiens. Selon moi, il vaut la peine de s'élever au-dessus des querelles partisanes. Nous sommes toutefois assurément ouverts à en débattre.
Voici donc très précisément le mandat du nouveau Musée canadien de l'histoire tel qu'établi dans le projet de loi. Je pense qu'il vous conviendra d'entendre que le musée aura pour mission
... d'accroître la connaissance, la compréhension et le degré d'appréciation des Canadiens à l'égard d'événements, d'expériences, de personnes et d'objets qui incarnent l'histoire et l'identité canadiennes, qu'ils ont façonnées, ainsi que de les sensibiliser à l'histoire du monde et aux autres cultures.
Nous souhaitons que ce musée national rayonne vraiment dans tout le pays et qu'il crée des liens avec les musées et les lieux historiques du Canada. Une partie du financement, ce montant de 25 millions de dollars, ira donc à la création de partenariats entre le nouveau Musée canadien de l'histoire et des musées du pays qui ont un mandat semblable, mais une portée régionale.
Comme vous le savez, le Musée canadien de l'histoire, soit le Musée des civilisations actuel, est le plus grand musée au Canada. Environ 80 p. 100 de ses collections sont actuellement en entreposage. Nous voulons que ces pièces sortent des voûtes du musée et voyagent dans tout le pays — elles ont de formidables histoires canadiennes à raconter — de telle sorte que les musées locaux puissent y avoir accès et les accueillir chez eux.
Nous avons doublé les limites des indemnisations qui sont passées de 1,5 milliard à 3 milliards de dollars de telle sorte que ces collections puissent aller un peu partout au pays pour être exposées dans les différents musées locaux, dans le cadre de projets thématiques permettant de relater ces grandes histoires canadiennes dans un contexte local. On facilitera ainsi les activités de financement des institutions locales en leur donnant un souffle nouveau.
Je pense notamment au Port Moody Station Museum dans ma circonscription. C'est un charmant musée qui présente une collection formidable, mais on se rend compte en le visitant que les pièces exposées sont les mêmes depuis 25 ans. Si ce musée pouvait avoir accès à toute la collection du nouveau Musée canadien de l'histoire et accueillir les pièces de son choix avec l'aide du gouvernement du Canada, cela lui insufflerait une énergie nouvelle tout en permettant aux résidents locaux d'avoir accès à des choses différentes. Je pense vraiment que c'est très positif.
En devenant des partenaires officiels du nouveau musée national, les musées régionaux auront accès à tout cela. Soit dit en passant, on recense pas moins de 3,5 millions de pièces dans les collections du musée national. Les autres établissements canadiens n'y ont actuellement pas accès. Les différents musées du pays auront également la possibilité de collaborer avec d'autres établissements pour monter des expositions thématiques, mettre en commun des pratiques exemplaires et développer des thématiques régionales qui ont une signification à leurs yeux. Cela deviendra l'infrastructure pancanadienne permettant à tous nos musées de conjuguer leurs efforts pour raconter les récits susceptibles d'intéresser les gens de toutes les collectivités. Nous en serons tous très fiers.
[Français]
L'histoire du Canada est bien vivante. Elle nous entoure. Nous n'avons qu'à la raconter, la promouvoir et la célébrer. Grâce à cette infrastructure, nous serons en mesure de le faire. J'ai la volonté de m'assurer, avec votre aide, que les Canadiens découvriront l'histoire de leur pays au fur et à mesure que nous approcherons des célébrations de 2017.
Je serai maintenant heureux de répondre à vos questions, que ce soit sur ce dossier précis ou, de façon générale, sur un sujet qui vous préoccupe à l'égard du budget de 2012.
Merci beaucoup.
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Merci pour cette très bonne question. Je vais être honnête avec vous. C'est un projet auquel je travaille depuis un bon moment déjà, en fait depuis les lendemains de la dernière campagne électorale, ce qui nous ramène à quelque 18 mois en arrière. J'y avais réfléchi auparavant; il s'agit de ma propre initiative. Lorsque nous avons lancé cette idée, nous avons commencé à en parler à des gens et comme c'est le cas toutes les fois qu'un changement est proposé — et l'on parle ici de changer le plus grand musée au Canada — il y a toujours un peu de réticence.
Dès que j'expliquais aux gens ce que nous planifions de faire, comment nous voulions changer le mandat du musée et quels investissements nous allions consentir, ils devenaient favorables au projet. Je sais comment les choses se passent en politique avec la période des questions et tous ces gens qui remettent en doute nos priorités et disent que l'on aurait dû faire ceci plutôt que cela. C'est très bien. C'est la nature même de la démocratie. Il ne faut pas trop s'en faire. J'estime cependant que cette proposition, de par sa valeur, s'est gagné le soutien de bien des gens dont Yves Fortier, membre du conseil d'administration de l'Institut Historica-Dominion, Michael Bliss, et John McAvity de l'Association des musées canadiens. Partout au pays, des Canadiens n'ont pas hésité à exprimer leur grand enthousiasme. En outre, tous les grands quotidiens du pays se sont prononcés en faveur du projet.
Pour dire les choses comme elles sont, je ne me suis heurté à aucune forme d'opposition, si ce n'est celle des gens qui font valoir que cet argent aurait dû être consacré à d'autres priorités. Encore là, c'est tout à fait louable. Mais tout bien considéré, j'arrive difficilement à voir pourquoi notre pays n'aurait pas droit à une institution dont la qualité, la valeur, la portée et la mission équivalent à celles du Smithsonian aux États-Unis, du musée d'histoire de l'Allemagne ou de tout autre établissement semblable ailleurs dans le monde.
Lorsque je prononce des allocutions au sujet de la culture, je rappelle aux gens que le Canada est le deuxième pays du monde en termes de superficie, mais ne se situe qu'au 34e rang pour ce qui est de sa population. Nous devons composer avec un grand nombre de disparités que nous connaissons bien: est vs ouest; nord vs sud; francophones vs anglophones. C'est en raison de toutes ces différences qu'il a toujours été difficile de gouverner ce pays. J'ai toujours été persuadé que ces disparités ne peuvent être surmontées que si chacun comprend bien l'histoire de l'autre.
C'est la nature des possibilités qui s'offrent à nous d'ici 2017. Nous devons pouvoir compter sur des institutions indépendantes, exemptes de partisanerie et à l'abri de toute ingérence. C'est ce que nous garantit la Loi sur les musées. Les différentes institutions peuvent tout de même débattre de ces questions, et c'est là que l'exercice peut être utile.
Votre question concernant les coûts est importante, car nous sommes ici pour discuter du budget. Il s'agit d'un investissement ponctuel du gouvernement du Canada. Ce montant de 25 millions de dollars n'est pas retiré à d'autres dossiers prioritaires. Comme vous le savez tous, nous avons réduit le budget de la SRC. Ce musée ne bénéficie en aucune manière des sommes auparavant allouées à Radio-Canada. Il s'agit d'un investissement distinct. Il fait partie des montants réservés dans le cadre de notre Plan d'action économique pour des événements allant dans le sens des priorités du Canada en prévision de 2017. Ce n'est pas de l'argent que l'on enlève à Paul pour le donner à Pierre.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Jean, monsieur Hertzog et monsieur Moore, je vous remercie d'être parmi nous. Nous sommes très heureux de vous recevoir et de pouvoir vous poser quelques questions.
Par contre, j'aimerais tout d'abord vous faire part de ma réaction concernant l'annonce à propos du musée. Vous avez bien évoqué nos contradictions, dans le cadre parlementaire. Or je suis un peu perplexe, parce que ce musée et cette annonce avaient clairement un lien avec le 150e anniversaire du Canada. Vous avez dit, simplement, que dès votre élection en 2011, vous aviez déjà une vision à l'égard de ce musée. C'est précisément à cela que l'opposition a réagi.
En effet, dans le cadre de ce comité, nous avons passé une centaine d'heures environ à parler de la façon dont nous voyions le 150e anniversaire du Canada. De votre côté, vous êtes arrivés avec cette proposition, qui nous a donné l'impression d'avoir passé 100 heures à parler d'un sujet sans être pour autant entendus.
Vous dites avoir l'intention de répondre à notre rapport, ce qui est une très bonne nouvelle. J'en suis heureux et j'espère que nous aurons plus d'information concernant votre idée d'envoyer dans les autres musées canadiens, dans le cadre d'une exposition itinérante, une partie de la collection permanente du musée dont le nom d'origine est le Musée canadien des civilisations. Nous avions justement évoqué l'idée de disséminer la bonne nouvelle dans le rapport sur le 150e anniversaire.
Il y a moins d'une demi-heure, nous nous sommes parlé à la Chambre. Vous avez dit que nous devrions faire une étude sur Bibliothèque et Archives Canada et, dans ce contexte, recevoir son administrateur de même que ses employés, idéalement. J'aimerais beaucoup que nous abordions ce sujet lors d'une réunion, qui pourrait se tenir à huis clos. Puisque ça venait directement de vous et que le sujet a été abordé il y a moins d'une heure, je crois que ce serait pertinent.
Vous savez sans doute que plusieurs organisations incluses dans le portefeuille de Patrimoine canadien n'ont pas envoyé au directeur parlementaire du budget la ventilation des réductions budgétaires et des postes abolis, bien que ça leur ait été demandé.
Allez-vous voir à ce que ces institutions transmettent ces informations?
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Il s'agit d'une question très importante, en particulier pour les gens de Winnipeg, mais aussi pour tous les Canadiens, car ce musée en sera un très important.
Le projet d'un musée canadien des droits de la personne a été lancé il y a quelques années déjà sous le précédent gouvernement libéral. Le premier ministre Chrétien avait conclu quelques ententes verbales. Le premier ministre Martin avait à son tour pris des engagements financiers et des engagements politiques, à défaut d'un meilleur terme, dans le bon sens. Lors de la campagne électorale de 2006, nous avions pris l'engagement de poursuivre sur cette voie, et c'est ce que nous avons fait.
Lorsque nous avons décidé d'appuyer la création du musée, il était prévu que le gouvernement du Canada investisse 100 millions de dollars dans sa construction. Un montant de 20 millions de dollars était aussi prévu en frais de fonctionnement annuels, à l'origine, si je me souviens bien. Depuis, les frais de fonctionnement annuels ont été portés à environ 21,7 millions de dollars, mais le montant de 100 millions de dollars est demeuré inchangé. Toutefois, les coûts de construction représentent tout un défi pour les responsables du musée.
À l'origine, les coûts de construction devaient être de 240 millions de dollars, mais ils sont maintenant de 351 millions. Il s'agit de coûts qui dans bien des cas, honnêtement, n'avaient pas été prévus, en particulier ceux de l'acier. Il y a eu aussi des problèmes liés à l'assise du musée, au poids du bâtiment et à sa conception architecturale. Il y a eu quelques problèmes. C'est le genre de situation qui exaspère vite les contribuables. Malheureusement, il faut vivre avec, et nous avons fait de notre mieux pour limiter les coûts. Nous avons trouvé une solution qui permet au gouvernement du Canada de maintenir son engagement à l'égard du musée sans avoir à revoir son budget et à augmenter les coûts pour les contribuables.
Notre engagement de contribuer 100 millions de dollars à la construction du musée demeure. Notre engagement de verser 21,7 millions de dollars par année au musée pour les frais de fonctionnement demeure. Ce que nous avons fait, comme on le voit dans le budget supplémentaire des dépenses, c'est de veiller à ce que le musée ouvre à la date prévue, soit à la fin 2014, si je me souviens bien. La date prévue à l'origine sera maintenue.
Ce que nous avons fait, c'est de prendre le montant de 21,7 millions de dollars prévus pour les frais de fonctionnement — un montant annuel dans le budget des services votés du gouvernement du Canada — il s'agit donc simplement des frais annuels d'un autre musée national —, nous avons pris le montant des frais de fonctionnement, donc, pour quelques années à venir et nous l'avons séparé en deux. Nous avons pris la moitié du montant total des frais de fonctionnement pour les cinq ou six prochaines années et nous l'avons versé à l'avance, essentiellement. Au cours des prochaines années — des cinq prochaines années — la moitié seulement des frais de fonctionnement sera versée au musée, puis le montant reviendra au niveau initial l'année où les avances auront été remboursées.
Il s'agissait pour nous d'une façon responsable de composer avec un défi imprévu sans avoir à mettre de la pression sur la situation budgétaire du Canada.
Le musée ouvrira ses portes à la date prévue en ayant le mandat que le Parlement lui a confié, sans que les contribuables aient à débourser un sou de plus, et les travaux peuvent se poursuivre. Il s'agit encore une fois d'un musée. C'est un succès financier remarquable. Environ les deux tiers des coûts de construction de 351 millions de dollars ne seront pas assumés par le gouvernement du Canada, mais ce sera quand même un musée appartenant au gouvernement du Canada. La plupart des coûts seront assumés par le secteur privé, par des gens passionnés qui croient que le Canada doit avoir un musée qui parle de la situation des droits de la personne tant au pays qu'à l'étranger. La ville de Winnipeg et le gouvernement du Manitoba ont aussi mis la main au portefeuille, tout comme d'autres provinces. Les Amis du Musée canadien des droits de la personne ont fait un travail formidable pour recueillir des fonds et assurer son succès.
C'est un point important et je vous remercie de l'avoir soulevé, car je sais que pour bien des gens, le financement du musée et ce qui se passe peuvent donner lieu à des débats très animés. Les gens de Winnipeg comprennent bien ce que nous avons fait et pourquoi, et cela a été bien accueilli. Nous avons bien aimé collaborer avec le gouvernement provincial néo-démocrate, ainsi qu'avec le maire et le conseil municipal de Winnipeg, pour ce projet.
Je sais aussi que les Canadiens veulent que tout se règle pour le mieux afin que le musée ouvre ses portes dans deux ans, et je pense qu'ils ne seront pas déçus.
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Je suis d'accord avec Scott Simms sur ce point. Il ne fait aucun doute qu'il va y avoir des choix difficiles à faire à la SRC. Je connais très bien la société, car nous avons participé au débat sur les moyens à prendre pour que la société avance et assume son mandat. Si vous songez aux coûts qu'il fallait assumer il y a 20 ans pour diriger la société par rapport ceux d'aujourd'hui, c'est la nuit et le jour. Il y avait autrefois huit syndicats à la SRC; il y en a aujourd'hui cinq. Je crois qu'ils ont été très utiles. Mais aujourd'hui, je collabore avec la direction de la SRC pour trouver un moyen de permettre au diffuseur public d'assumer son mandat, tout en épargnant des coûts de façon responsable.
Nous donnons l'exemple qu'on a utilisé maintes et maintes fois. Lorsque, en tant que politicien, on prend part à un événement, on voit la télévision de Radio-Canada, un journaliste de Radio-Canada, un technicien du son de Radio-Canada, la télévision de la CBC et des journalistes de la CBC. On voit deux ou trois de leurs véhicules en ligne et ils reviennent tous au même siège social pour faire leurs reportages. Cela semblait bizarre. Cette époque est révolue. La SRC a vraiment bien rationalisé ses opérations. Face aux exigences de responsabilité, et notamment de responsabilité financière, elle a trouvé des solutions très efficaces.
En plus de tout cela, son adhésion aux médias numériques est tout à fait exceptionnelle et n'a pas sa pareille chez les autres diffuseurs. Si vous pensez à 2.TV, l'application de télévision de la SRC, à la musique de la SRC et à toutes les plates-formes numériques qu'elle utilise pour garder sa clientèle de jeunes, on ne peut que l'applaudir.
Bien souvent, les diffuseurs du secteur privé s'inspirent des expériences qu'elle fait pour voir dans quelle mesure le public délaisse la télévision au profit des applications iPad. La SRC procède en effet à des expériences pour établir dans quelle proportion le public abandonne les médias traditionnels au profit des plates-formes numériques; et les résultats de ses expériences sont utilisés par d'autres diffuseurs.
La SRC contribue en fait à une meilleure compréhension de la numérisation des médias sous toutes leurs formes, dans l'intérêt de tous. Son approche des médias numériques pour élargir sa clientèle est excellente.
Je suis ministre du Patrimoine canadien, mais également ministre responsable des langues officielles. Je fais souvent valoir qu'il ne faut pas oublier que la SRC diffuse dans huit langues autochtones dans le Nord. Par ailleurs, c'est le seul diffuseur qui opère dans les deux langues officielles dans toutes les régions du pays. Si je suis loin du Parlement et que je n'ai pas la possibilité de pratiquer mon français, la SRC est le seul poste où je peux voir ou écouter des programmes en français dans toutes les régions du pays. Ne serait-ce que par souci d'unité nationale et par respect pour les deux langues officielles, la SRC est importante.