:
Je vous remercie, monsieur le président.
[Français]
Nous sommes très heureux d'être ici.
Je suis accompagné de ma collègue Mme Kirstin Evenden, qui est la directrice du Glenbow Museum, et aussi de M. Benoît Légaré, de Montréal. Il a été le directeur du Centre des sciences de Montréal et, avant ça, le directeur général des Musées de Strasbourg.
[Traduction]
L'Association des musées canadiens est l'organisation nationale qui représente les musées. Elle compte environ 2 000 membres, allant de petits musées locaux, souvent gérés par des bénévoles, à de grandes galeries d'art métropolitaines.
Il est essentiel de préciser à quel point ces institutions connaissent du succès. Chaque année, elles enregistrent environ 60 millions de visites. Elles sont extrêmement importantes, non seulement pour l'industrie touristique, mais aussi pour la société dans son ensemble. Véritables centres éducatifs, lieux de rencontre, endroits qui valorisent la tolérance et le respect de la société civilisée, elles renforcent le tissu social.
D'entrée de jeu, nous voudrions exprimer notre grande satisfaction par rapport au budget présenté la semaine dernière par le gouvernement fédéral. Le budget a fait ressortir l'importance et la valeur que le Canada et les Canadiens accordent aux musées. Nous sommes heureux de cette marque de confiance. Plus particulièrement, nous nous réjouissons de la bonification du Programme d'indemnisation pour les expositions itinérantes.
Nous tenons à remercier les députés ici présents assis des deux côtés de la table. Nous avons eu des rencontres avec vous. Nous vous savons gré de votre soutien et nous espérons entretenir les liens qui ont été tissés.
Toutefois, nous aimerions formuler rapidement deux recommandations dans le contexte du budget fédéral.
Premièrement, nous sommes ravis de voir qu'on augmente l'investissement dans les mesures favorisant l'emploi chez les jeunes. Si une partie de ces fonds pouvait être affectée au programme Jeunesse Canada au travail dans les musées, nous en serions très contents. C'est un programme fort utile, et nous n'arrivons pas à répondre à la demande. Nous sommes forcés de refuser la moitié des employeurs qui proposent des emplois et 90 p. 100 des jeunes qui s'inscrivent pour faire un stage dans des musées et des galeries d'art au Canada.
Deuxièmement, il s'agit d'une recommandation que nous avons faite au Comité des finances, et peut-être aussi à vous. Nous proposons une façon novatrice d'associer davantage les Canadiens à leur patrimoine. Nous voulons accroître la philanthropie et le soutien privé afin de diversifier le financement que reçoit notre secteur. Ce que nous proposons, c'est un programme de dons jumelés appelé « Fonds des Canadiens qui appuient leur patrimoine ». Cette mesure contribuerait à assurer aux musées un financement stable et favoriserait une plus grande autonomie à long terme. À notre avis, c'est tout à fait le genre de projets durables qui cadre avec votre étude.
Kirstin Evenden vous entretiendra plus précisément de l'anniversaire célébré en 2017.
Merci beaucoup.
En prévision de cette consultation sur les événements entourant l'anniversaire en 2017, l'AMC et son conseil d'administration ont organisé une série de consultations auprès de ses membres et des directeurs de musées d'un bout à l'autre du Canada. Le processus continue toujours, et d'excellentes idées et suggestions surgissent de ces consultations dont nous voulons vous faire part aujourd'hui.
De toutes les idées partagées par nos membres, nous tirons trois recommandations majeures que j'aimerais partager avec vous aujourd'hui, avant que mon collègue Benoît Légaré ne vous présente les suggestions de programmes plus détaillées.
[Traduction]
Premièrement, en 1967, le Canada a fêté son centenaire en organisant un vaste éventail d'activités, allant d'Expo 67, à Montréal, à de petites initiatives à l'échelle locale. Presque toutes les localités ont participé d'une manière ou d'une autre, et des centaines de musées ont vu le jour dans nos villes, grandes et petites. De nouveaux établissements d'importance ont ouvert leurs portes un peu partout au pays, tels que le Musée de la Nouvelle-Écosse, le Centre des sciences de l'Ontario, le Musée du Manitoba et bien d'autres. De petits musées locaux ont aussi été créés et continuent de transmettre un héritage durable.
On ne devrait pas sous-estimer les répercussions de ce qui s'est passé en 1967. Nos enfants et petits-enfants en ressentent encore les effets. C'est donc pour nous l'occasion de réfléchir à l'influence générale que la culture a sur le mode de vie des Canadiens et à la contribution qu'elle peut apporter à notre pays.
Pour les célébrations de 2017, nous ne saurions recommander d'aussi grands projets d'investissement que ceux réalisés en 1967. Vu la conjoncture économique, nous ne trouvons pas approprié de créer de nouveaux musées. Il n'en reste pas moins que de nombreux établissements muséaux construits en 1967 ou après nécessitent des travaux d'amélioration ou d'agrandissement. Du point de vue de l'infrastructure, le soin des collections demeure un enjeu constant. Certaines collections se trouvent dans des endroits qui ne permettent pas du tout une bonne conservation de ces trésors nationaux. Nous avons besoin d'améliorer nos installations afin de pouvoir accueillir les visiteurs de la manière dont ils sont désormais habitués de l'être dans les musées ailleurs dans le monde.
Si les institutions muséales ont accès à des fonds d'investissement, c'est là-dessus et sur les questions d'agrandissement qu'elles devront se pencher.
Deuxièmement, nous recommandons la mise en place d'un programme de subvention pluriannuel en bonne et due forme pour permettre la conception et la réalisation des projets de célébration le plus rapidement possible. Il sera essentiel d'aller chercher du financement dans le secteur privé. Certains projets seront entièrement financés par des sources privées tandis que d'autres exigeront des fonds fédéraux. Ce programme de subvention pluriannuel permettrait aux institutions de respecter les échéances serrées auxquelles elles sont assujetties tout en tenant compte des anniversaires secondaires qu'il faudrait souligner d'ici le 150e anniversaire du Canada.
Le ministre du Patrimoine canadien vous a déjà fait part d'un certain nombre de ces occasions spéciales, lorsqu'il a comparu le 20 octobre 2011.
Troisièmement, nous pensons qu'il faut veiller à ce que les célébrations n'excluent personne et à ce qu'on reconnaisse spécialement la diversité canadienne et nos racines autochtones. Les musées devraient, en présentant des artéfacts et des éléments de notre patrimoine culturel intangible, célébrer les peuples, les histoires, les chansons, les traditions et les idées qui continuent de façonner notre pays. Ces célébrations, ces moments rassembleurs, sont un regard vers le passé, mais c'est pour mieux aller de l'avant, continuer à innover et à bâtir le secteur canadien de la culture et du patrimoine.
Un projet durable comme le programme de dons jumelés dont John a parlé contribuerait à l'atteinte de ces objectifs et inciterait les intervenants des secteurs privé et public à soutenir les activités.
Nous vous félicitons d'avoir amorcé assez tôt le processus de planification à ce niveau. Nous tenons à ce que les efforts de planification débouchent sur des résultats significatifs et importants pour tous les Canadiens d'aujourd'hui et de demain.
Je cède la parole à Benoît.
Bonjour à tous.
Membres de l'association et directeurs de musée nous ont proposé une panoplie d'idées de programmation liées au 150e anniversaire, et nous souhaitons vous en communiquer quelques-unes aujourd'hui. Ces idées peuvent être réparties dans deux catégories générales: les projets d'envergure nationale, qui seraient réalisés collectivement, et les projets que chaque musée ou galerie d'art entreprendrait individuellement ou de concert avec d'autres institutions de sa région.
[Français]
Les partenariats et la collaboration sont des éléments clés dans le succès de tous les événements majeurs. Dans l'optique du 150e anniversaire, cette collaboration ne devrait pas se limiter entre les musées, mais bien s'étendre et s'ouvrir aux partenariats avec les sociétés d'État, les entreprises, les organisations et les événements importants qui existent déjà, tels que la fête du Canada ici, à Ottawa, et à Londres, en Angleterre.
Sur le plan des projets nationaux, nous soulignons les cinq initiatives suivantes, que nous aimerions recommander.
La première consiste à offrir l'entrée gratuite aux musées pour une période donnée, ce qui représenterait un cadeau à tous les Canadiens et Canadiennes. Plusieurs musées le font déjà le 1er juillet, mais nous lançons l'idée d'étendre cette offre en 2017, à partir de la Journée nationale des Autochtones, le 21 juin, jusqu'au 1er juillet, incluant la Saint-Jean-Baptiste. Notons qu'un financement serait requis afin que les musées absorbent les pertes de revenus, puisque c'est une période importante dans la vie des musées. On sait que c'est la fin des congés scolaires: les groupes scolaires viennent en grand nombre visiter nos institutions.
La deuxième idée, ce serait la création d'un passeport patrimonial canadien, qui inciterait les citoyens à visiter les musées, les galeries et les lieux historiques du pays et qui serait étampé dans chaque institution visitée. Le programme du passeport serait accompagné d'une campagne de promotion nationale et de prix de participation.
La troisième idée est celle d'une campagne de marketing nationale qui vise à promouvoir les différentes activités muséales au niveau national et à sensibiliser le public à l'importance et à la valeur de notre histoire et de notre culture. Cela dit, peu importe les activités qui seront mises en place dans ce cadre, je pense qu'une campagne de ce genre sera nécessaire pour chapeauter ces grandes initiatives.
La quatrième initiative proposée serait la création d'expositions majeures. Cette initiative peut prendre la forme d'expositions de grande envergure présentées dans les grands musées, d'expositions itinérantes voyageant d'un bout à l'autre du pays par train, comme le train canadien de 1967. Évidemment, l'aspect virtuel est à développer et à mettre en parallèle avec certaines stratégies qui seraient un peu comme un clin d'oeil au passé. Je pense que tout ce qui est « stratégie virtuelle » serait à mettre en avant aussi, pour faire participer les gens. On parle donc d'une exposition virtuelle dédiée à présenter les images, archives, et artéfacts clés de chaque musée, sous la bannière du 150e anniversaire, ou encore d'une exposition multimédia, en partenariat avec CBC/Radio-Canada, par exemple, et d'autres médias nationaux pour la diffusion d'un programme centré sur les 150 artéfacts et oeuvres d'art qui définiraient le Canada.
La cinquième et dernière idée est celle d'un programme de reconnaissance national. Le premier volet inclut la création d'une médaille de reconnaissance du bénévolat dans les musées devant être présentée à 150 bénévoles du pays, en partenariat avec nos collègues des associations provinciales et territoriales. Le deuxième volet vise la création d'un prix national du musée de l'année, de la galerie d'art de l'année ou du centre de sciences de l'année, dont le vote et la promotion seraient assurés par le public, telle la campagne « Votez Fundy » pour inclure la baie de Fundy en tant que merveille de la nature.
Au niveau local ou provincial, certaines initiatives mentionnées incluent: encourager et appuyer les musées à développer et à présenter des expositions spéciales célébrant l'histoire de leurs communautés, avec 150 objets, par exemple, mais aussi ouvrir leurs portes pour des visites d'arrière-scène — pour savoir comment ça se passe derrière, comment on fait les choses —, des activités de diffusion externe, où des expositions ou des programmes sont présentés dans des endroits tels que des hôpitaux, des maisons de soins, des écoles, des aéroports, des bureaux de tourisme, etc.
[Traduction]
Enfin, sur le plan professionnel, le 150e anniversaire représente, pour le secteur du patrimoine, une bonne occasion d'investir dans son avenir. C'est en investissant dans la recherche et le développement, en créant des bourses de recherche spéciales, en favorisant les échanges professionnels et en explorant diverses manières d'innover dans le cadre de partenariats intersectoriels et de forums nationaux que nous pourrons bâtir le musée de demain et assurer à long terme la pérennité de nos institutions culturelles.
Comme vous pouvez le constater, on foisonne d'idées pour mettre en valeur notre riche patrimoine et notre riche culture en 2017 et lors des nombreux événements qui mèneront à cet anniversaire. L'AMC est prête à chapeauter la gestion de beaucoup de ces événements ainsi que la recherche de commanditaires, en partenariat avec ses collègues du secteur du patrimoine.
Je vous remercie beaucoup. Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
:
Bonjour, mesdames et messieurs. Je suis très contente d'être ici aujourd'hui.
[Traduction]
Je veux remercier votre important comité de m'avoir invitée à venir parler du 150e anniversaire de notre merveilleux pays. Je vous remercie aussi d'avoir pris les devants et décidé d'envisager sans tarder ces célébrations qui, je n'en doute pas, enthousiasmeront tous les Canadiens et éblouiront le monde.
Monument à la mémoire des Pères de la Confédération sis au berceau même de notre grand pays, le Centre des arts de la Confédération est un hommage vivant à la fondation et au développement du Canada. Ce que nous présentons est le reflet des réalisations survenues depuis la Conférence de Charlottetown de 1864 et de l'évolution de chaque province et territoire du Canada.
C'est en 1964 que s'est concrétisé le rêve de bâtir un centre culturel national au cachet architectural époustoufflant dans un lieu prisé des touristes canadiens et étrangers. Situé à l'Île-du-Prince-Édouard, le Centre des arts de la Confédération est un établissement professionnel multifonctions.
Reconnu à l'échelle mondiale pour son apport aux arts de la scène au Canada, le centre compte quatre salles de théâtre pouvant accueillir jusqu'à 2 500 personnes. Il comprend aussi le Musée d'art du Centre de la Confédération, qui offre un espace de 35 000 pieds carrés. Sa collection permanente se compose de plus de 16 000 oeuvres d'art.
Le centre propose d'innombrables programmes d'éducation et de formation artistiques pour les enfants et les jeunes, notamment par l'entremise de son École des arts de la scène. Le centre repose sur le bénévolat des Amis du Centre des arts de la Confédération et de notre personnel, au quotidien.
Le centre comprend aussi une boutique-souvenir et un restaurant, et de grands banquets et congrès s'y tiennent. Chaque année, 250 000 personnes de tous âges prennent part aux programmes du centre.
Le centre est l'hôte du Festival de Charlottetown et propose, dans sa programmation, la comédie musicale qui est à l'affiche depuis le plus longtemps au Canada, Anne... La Maison aux pignons verts. Cette production a attiré à l'Île-du-Prince-Édouard des millions de visiteurs des quatre coins du monde et fait l'objet d'une imposante tournée au Canada, aux États-Unis, en Angleterre, en Allemagne et au Japon.
Dans le cadre du festival, né en 1965, on a créé plus de 70 productions théâtrales. Le festival emploie des acteurs, des danseurs, des musiciens, des créateurs artistiques et des metteurs en scène de partout au pays.
Aujourd'hui, le Centre des arts de la Confédération est dirigé par un conseil d'administration national composé de membres représentant presque chaque province et territoire du Canada. Le centre s'est donné pour mission, par le truchement des arts et du patrimoine, de stimuler l'imagination et l'exceptionnelle capacité d'apprendre de nos jeunes; d'honorer la vision des fondateurs du Canada et d'y donner corps; de renforcer notre identité nationale; et d'accroître la culture et la richesse économique de tous les Canadiens. Tout cela dans un établissement dynamique qui nourrit l'esprit et enrichit la vie des Canadiens et du reste du monde.
Sur le plan culturel, le Centre des arts de la Confédération a joué un rôle moteur dans bon nombre des célébrations qui se sont déroulées au Canada et à l'étranger au cours des 48 dernières années, la première étant l'ouverture du centre en 1964. Ce fut un événement grandiose qui a retenu l'attention du monde entier et attiré une délégation royale. Grâce à l'argent amassé par les provinces, et au financement de contrepartie offert par le premier ministre Diefenbaker, le centre a pu être inauguré en octobre par Sa Majesté la reine Elizabeth II. Étaient présents également le premier ministre et des personnalités de marque de chaque province de même que le premier ministre du Canada de l'époque, Lester B. Pearson, qui a déclaré:
[Le monument à la mémoire des Pères de la Confédération] est un hommage à ces hommes célèbres qui ont fondé notre Confédération. Il est cependant aussi dédié à la promotion de ces choses qui enrichissent l'esprit et ravissent le cœur, ces choses intangibles mais précieuses qui donnent un sens à la société et aident à en faire une civilisation et une culture.
En 2004, le centre a fêté son 40e anniversaire à titre de monument national de commémoration de la fondation du Canada. Le Festival de Charlottetown a été un élément clé des célébrations du 40e anniversaire. L'un des moments phare des événements de juillet 2004 fut l'hommage rendu à tous les artistes ayant foulé nos scènes et animé nos galeries, dont le regretté Norman Campbell, co-créateur de la comédie musicale Anne... La Maison aux pignons verts.
La même année, le centre a lancé un nouveau programme patrimonial excitant, la série de causeries Symons et la remise de médaille du même nom. La causerie annuelle met en vedette d'éminents Canadiens, qui viennent parler d'enjeux nationaux liés à la politique, aux affaires, aux arts et à la culture, et au patrimoine.
Le comité national qui s'occupe de la vision du centre s'attache à mieux faire comprendre aux Canadiens l'idéal national du centre et son importance et à renforcer la capacité de celui-ci de contribuer à la société et à l'unité canadiennes.
En 2007, notre chorale de jeunes a chanté devant des milliers d'anciens combattants, de dignitaires et de journalistes du monde entier, en France, lors de l'inauguration du Monument commémoratif du Canada à Vimy, qui venait d'être restauré. La chorale a été invitée à se produire de nouveau en 2017 à l'occasion des cérémonies du centenaire de la bataille de la crête de Vimy.
En 2008, nous avons souligné le 100e anniversaire de la publication du roman de Lucy Maud Montgomery, Anne... La Maison aux pignons verts. Le grand public était invité à voir les coulisses de la bien-aimée comédie musicale du même nom, à rencontrer les membres de la distribution et de l'équipe de production et à assister à un concert gratuit au cours duquel un orchestre a joué les mélodies d'Anne.
En 2010, les Jeux olympiques d'hiver à Vancouver ont été une véritable vitrine du patrimoine, des réalisations, du sentiment d'appartenance et de la fierté des Canadiens. Nous avons été très enthousiastes de participer à cet événement extraordinaire. Agissant à titre de secrétariat responsable de ce que les médias avaient baptisé le « pavillon culturel de la médaille d'or », le centre a contribué à la gestion des événements, au marketing et aux activités de communication, à la dotation en personnel et à la programmation visant à faire découvrir le Canada au monde entier. De centaines d'artistes et d'artisans canadiens étaient en vedette. Le centre a pris part à des olympiades culturelles sur une scène internationale, un événement auquel 30 millions de téléspectateurs ont assisté en direct.
C'est avec une vive émotion que, en 2011, dans le cadre du partenariat des Capitales culturelles du Canada, notre Jeune Compagnie du Centre de la Confédération a présenté la pièce Le Bâton d'orateur, de la dramaturge autochtone Cathy Elliott. Il s'agissait de la toute première pièce de théâtre du Festival de Charlottetown dont la troupe se composait entièrement de membres des Premières nations.
Si ces célébrations ont toutes connu du succès, c'est parce qu'elles reposaient sur les mêmes piliers: un appel à la participation des citoyens au niveau local, la reconnaissance et la commémoration des fondateurs de notre pays et de leur audace, et une incitation à dépasser nos frontières, qu'elles soient provinciales ou nationales ou qu'il s'agisse des frontières de notre imagination.
J'en arrive aux préparatifs en vue de 2017. L'idée de faire reconnaître le Canada, tant sur la scène nationale que sur la scène internationale, comme pays d'art et de culture se trouve intimement liée à tout ce que nous voulons accomplir à l'occasion de cette fête importante. Nous serons à même de nous transmettre les uns les autres ces choses qui enrichissent l'esprit et ravissent le coeur, ces choses intangibles mais précieuses qui donnent un sens à la société et aident à en faire une civilisation et une culture. Pour 2017, nous envisageons un mouvement populaire qui inspire chaque Canadien en honorant le passé, en célébrant le présent et en favorisant un avenir audacieux pour le Canada sur le plan artistique et culturel.
En 2014, le centre fêtera son 50e anniversaire de même que le 150e anniversaire de la première rencontre des Pères de la Confédération lors de la Conférence de Charlottetown. Nous sommes en train de planifier la manière dont nous soulignerons ces événements cruciaux, et nous voulons que les célébrations rallient l'ensemble du Canada. Les plans que nous faisons ouvrent la voie au 150e anniversaire du Canada en 2017. Nous prévoyons construire un nouveau pavillon de théâtre respectant les codes nationaux de sécurité et du bâtiment; créer et produire la prochaine grande comédie musicale canadienne, et l'envoyer en tournée; ériger une sculpture commémorative sur l'esplanade du centre; présenter une version encore meilleure de CANADA ROCKS! , la revue musicale à succès qui met en vedette de grands interprètes canadiens; élargir la série de causeries et la remise de médaille Symons afin d'accueillir un plus grand nombre de leaders canadiens; publier un livre et réaliser un documentaire pour la télévision faisant ressortir les nombreuses activités extraordinaires du centre; et proposer un spectacle donné par les Acteurs de la Confédération, un groupe d'étudiants qui personnifient les Pères de la Confédération présents lors de la conférence de 1864. Plusieurs de ces projets se concrétiseront en 2014 et dureront jusqu'en 2017. D'autres prendront tout juste leur élan en 2014 et se réaliseront pendant le sesquicentenaire.
Il faut axer les activités entourant le 150e anniversaire du Canada non seulement sur l'histoire de l'un de pays les plus respectés et aimés et sur l'apport de figures emblématiques canadiennes, mais aussi sur l'avenir du Canada comme modèle pour le monde entier. Comme thème, on pourrait penser à ceci: « En route vers un avenir audacieux, forts du chemin parcouru ». Le superbe logo inventif créé par la Fondation des prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle, que Doug Knight nous a montré le week-end dernier au Sommet des arts à Banff, devrait être rendu accessible sans tarder à tous les Canadiens pour qu'ils puissent l'utiliser partout au quotidien.
Façonné par le chemin de fer, galvanisé par la route transcanadienne, et désormais instantanément lié aux autres par l'autoroute de l'information, le Canada voit poindre devant lui de nouveaux sentiers et de nouvelles possibilités créés par des collaborations novatrices dans les domaines des arts, de la culture et des sciences. À mon sens, ce logo représente tout cela et bien plus encore.
Les possibilités de mobiliser les Canadiens — et les moyens d'y parvenir — sont multiples et quasi infinies. Il faut des campagnes et des initiatives de sensibilisation à plusieurs niveaux; les efforts doivent se faire aux niveaux local, régional, provincial et fédéral. Lorsqu'on se sert de l'interprétation artistique pour raconter l'histoire, apprendre devient un plaisir. Au centre, nos moyens d'expression sont les arts visuels et les arts de la scène. Nous avons en tête certains projets théâtraux qui, nous en sommes sûrs, plairont à tous les Canadiens et aux visiteurs. Parmi les projets envisagés pour 2017, mentionnons la comédie musicale 1864, qui portera un regard inventif sur la fondation du Canada et mettra en scène des personnages comme sir John A. Macdonald et D’Arcy McGee; Remember to Keep Dancing, un hommage au chorégraphe, metteur en scène et pionnier du théâtre canadien Alan Lund; et Nous sommes Canadiens!, qui regroupe une série de pièces de théâtre écrites pour la Jeune Compagnie du Centre de la Confédération, lesquelles mettent en valeur les modes de vie et les cultures des Canadiens.
Le Centre des arts de la Confédération a entrepris un projet qui laissera une marque durable. En plus de souligner le 150e anniversaire du Canada, il permettra à celui-ci de se distinguer comme figure de proue en art, en musique et dans le secteur de la technologie. Intitulé « La prochaine grande comédie musicale canadienne », cet événement théâtral promet de redéfinir les prestations en direct au pays et à l'étranger. Avec ce projet, nous inviterons les citoyens à collaborer pour façonner un avenir productif, dynamique et intégré sur les plans social et culturel, et nous célébrerons l'abondance de nos ressources naturelles. Nous oeuvrons en partenariat avec des dramaturges, des poètes, des musiciens, des techniciens, des chorégraphes et des décorateurs bien établis dans l'optique de bâtir un environnement théâtral original.
Nous commençons à préparer une exposition en arts visuels sur les projets d'architecture qui furent réalisés dans le cadre des activités du centenaire du Canada dans les années 1960. Comme vous le savez tous, tous les ordres de gouvernement ont financé des projets de célébration du centenaire de la Confédération, en 1967. Même s'ils devaient servir à marquer un événement historique, ces projets n'étaient en rien nostalgiques. Ils exprimaient plutôt la volonté du Canada d'être vu comme un pays moderne, progressiste et tourné vers l'avenir alors qu'il entrait dans son deuxième siècle d'existence. Ils ont une importante valeur documentaire en ce sens qu'ils traduisent l'identité, les valeurs et les aspirations du pays à cette époque.
Le Centre des arts de la Confédération ayant été le premier projet fédéral du centenaire à être mené à bien, en 1964, cette exposition s'inscrira dans les célébrations de notre 50e anniversaire en 2014. Elle ira ensuite en tournée aux quatre coins du pays de 2014 à 2017 et viendra finalement s'installer au Centre national des arts à Ottawa, dernier projet fédéral du centenaire à se concrétiser, en 1969.
En plus de ce que prévoit le Centre des arts de la Confédération, on peut réaliser un grand nombre d'initiatives à l'échelon national.
On pourrait diffuser simultanément sur divers supports un spectacle enregistré en direct à partir de cinq grandes villes canadiennes — des marches du Parlement, à Ottawa, à celles du Centre des arts de la Confédération, à Charlottetown —, et de toutes les capitales du pays. Nous devrions aussi inclure les ambassades du Canada à l'étranger, car il y a 2,8 millions de Canadiens qui vivent dans un autre pays. Le spectacle mettra en valeur la crème du talent canadien, racontera l'histoire de notre pays et transmettra la vision du Canada de demain.
On pourrait intégrer des volets éducatifs dans le programme des écoles afin d'offrir une perspective nouvelle et innovatrice de l'histoire du Canada et de renforcer la place de l'apprentissage et de la pensée critique dans notre culture. Les élèves de tous âges pourraient participer à un concours de dissertation sur les raisons pour lesquelles il est extraordinaire d'être Canadien. Le concours serait pancanadien, et le gagnant pourrait réciter sa dissertation sur les marches de Province House, à l'Île-du-Prince-Édouard, dans le cadre d'une émission diffusée partout au pays.
Dans chaque province, on pourrait construire des mâts totémiques qui racontent l'histoire de la région. On pourrait enregistrer et diffuser des vidéos image par image, en s'associant éventuellement avec Affaires autochtones et Développement du Nord Canada.
Pourquoi ne pas saluer les Néo-Canadiens, qui font partie intégrante de notre société multiculturelle dont il y a lieu de s'enorgueillir, à l'occasion d'une cérémonie synchronisée de prestation de serment, laquelle pourrait être diffusée en direct à la télévision ou sur Internet? Nous serions très heureux que la cérémonie se tienne sur notre esplanade.
Le jour de la Fête du Canada, on pourrait faire un cercle de tambours national. Sur notre esplanade, des artistes représentant les diverses cultures du Canada — la culture celte, la culture autochtone, la culture européenne, les cultures ethniques — pourraient se produire.
On pourrait réaliser des capsules montrant des enfants qui racontent des histoires que leur famille se transmet de génération en génération depuis la Confédération, et tous les Canadiens pourraient accéder à ces vidéos.
Les diverses initiatives mobiliseront des bénévoles, des organismes sans but lucratif et des intervenants des secteurs public et privé des quatre coins du pays.
Le Centre des arts de la Confédération est une institution nationale toute désignée pour être l'hôte des activités du 150e anniversaire. Situé au berceau de la Confédération, le centre est non seulement le seul monument national de commémoration de la fondation du Canada, c'est aussi une machine bien huilée qui regorge de talent et de compétence. Nous sommes prêts à jouer un rôle prépondérant dans les célébrations de 2017. Nous avons l'expérience. Ayant accueilli des millions de visiteurs ces 48 dernières années, nous savons comment organiser une fête, que ce soit à Charlottetown ou ailleurs au Canada ou dans le monde.
Je remercie sincèrement chacun d'entre vous de m'avoir permis de prendre part à ce dialogue sur la façon dont nous pouvons souligner le 150e anniversaire du Canada. Tous les Canadiens pourront donner à leur pays. Les fêtes d'anniversaire au niveau local favoriseront l'unité, célébreront notre culture et notre patrimoine uniques et renforceront notre position de premier plan sur la scène mondiale. Nous sommes choyés de pouvoir bâtir un avenir novateur, porteur et stimulant. Un avenir bien canadien.
[Français]
Merci beaucoup.
:
J'aimerais tout d'abord remercier le comité d'accueillir mon organisation.
Je suis Pierre Landry, président de la Société des musées québécois. Je suis également directeur général d'une petite institution, le Musée du Bas-Saint-Laurent à Rivière-du-Loup. Ma façon de voir les choses tient compte de mon expérience à la fois comme président de la SMQ et comme directeur d'un petit musée à Rivière-du-Loup, au Québec. J'aimerais préciser que les points de vue de la SMQ cadrent avec ceux de l'AMC, car nous oeuvrons dans le même domaine.
[Français]
Mesdames et messieurs les parlementaires, je tiens dans un premier temps à remercier sincèrement le Comité permanent du patrimoine canadien de m'avoir convoqué à titre de président de la SMQ, à la faveur de l'étude portant sur le 150e anniversaire du Canada en 2017.
La Société des musées québécois regroupe 300 institutions muséales réparties sur l'ensemble du territoire du Québec. Il va de soi que le représentant de ce formidable réseau s'avère un intervenant de premier plan, dès l'instant où l'on s'intéresse à l'une ou l'autre des multiples facettes de notre culture et de notre patrimoine.
Les célébrations entourant le 100e anniversaire de la Confédération, en 1967, auront entraîné des investissements majeurs au Québec et au Canada au chapitre des infrastructures, notamment dans le domaine de la culture. En effet, on ne compte plus le nombre de centres culturels, de bibliothèques, de théâtres, de musées ou de salles de spectacle qui ont surgi de terre dans le but de marquer cette commémoration de manière durable et significative.
Cependant, compte tenu du fait qu'il s'agira cette fois d'un 150e anniversaire et non d'un centenaire, et attendu la situation précaire des finances publiques, il me semble que les célébrations dont nous parlons aujourd'hui auront vraisemblablement un caractère plus modeste. Cela étant dit, nous concevons très bien qu'il faille tout de même souligner cet événement avec panache et en faire une manifestation collective de notre attachement à nos valeurs et à notre histoire. Il nous apparaîtrait aussi judicieux qu'une large part des sommes consacrées à cette fête ait un impact durable et signifiant pour nos institutions, comme cela a été le cas en 1967.
Que l'on considère le Canada dans son ensemble ou que l'on fasse plus particulièrement référence au Québec, notre territoire est jalonné de centaines et de centaines d'institutions à caractère muséal dont la mission touche essentiellement au patrimoine et à la culture. Que ces institutions soient mieux nanties et gérées par des professionnels ou qu'elles survivent grâce au travail acharné de bénévoles, c'est avant tout la rigueur et la passion qui constituent les deux éléments clés de leur succès. Ces musées, ces centres d'interprétation, ces sites historiques et patrimoniaux s'imposent comme l'ossature même de notre mémoire collective. Ils en sont à la fois les gardiens et les diffuseurs. Les gens qui y oeuvrent veillent à la conservation des éléments les plus précieux et les plus sensibles dans notre culture tout en s'assurant de la transmission de leurs connaissances et de leur savoir. Enracinées au coeur des collectivités, ces institutions y jouent un rôle majeur aussi bien en ce qui a trait au sentiment d'appartenance qu'au chapitre de l'intégration sociale. Qui plus est, chacune de ces institutions possède une expertise indéniable pour tout ce qui touche à l'interprétation du patrimoine, à la production d'expositions et à la réalisation d'activités qui jumellent un caractère ludique et tout autant qu'éducatif.
Or une large part de ces institutions peinent à boucler leur budget aujourd'hui. Soit l'aide financière qui leur est consentie par l'un ou l'autre des paliers de gouvernement n'a pas été indexée au cours des dernières années, car elle n'a pas été carrément revue à la baisse, soit un certain nombre de programmes ont été transformés ou abolis, soit le secteur privé ne s'y investit pas suffisamment. Le secteur muséal est exsangue aujourd'hui non seulement au Québec, mais aussi à la grandeur du Canada. Cela se traduit par des mises à pied et des baisses d'effectifs, des heures de travail longues et pénibles, des collections et des bâtiments patrimoniaux qui se détériorent, des projets exaltants qui ne verront jamais le jour, des professionnels qui se découragent et une relève qui tarde à se manifester.
Le 150e anniversaire du Canada pourrait s'avérer une occasion unique d'apporter un correctif à cette situation. Ces commémorations pourraient en effet se doubler d'un investissement majeur destiné à consolider l'ensemble du réseau muséal canadien, navire amiral de notre culture et de notre patrimoine, porteur de la mémoire de nos collectivités et de nos communautés. Jumelée à l'esprit de la fête, cette injection de fonds pourrait prendre de multiples formes: support à la recherche, aide financière aux expositions ou aux activités thématiques en lien avec l'un ou l'autre des volets de l'histoire ou de la culture canadienne, ou projets de rénovation ou de mise à niveau. Les sommes consenties au réseau muséal auraient, dans ce contexte, un effet à la fois bénéfique et structurant. Ainsi, tout comme ce fut le cas à la suite des célébrations du centenaire du Canada, non seulement la commémoration du 150e laisserait-elle un goût du pays et de la fête à nos concitoyens, mais elle permettrait de plus à tout un pan de l'industrie du savoir, de la recherche et de la conservation de consolider ses assises et d'envisager un avenir plus florissant.
Dans un autre ordre d'idées, il serait aussi important de considérer que l'histoire du Canada est plurielle et multivoque, et que c'est cette dimension qui en fait sa richesse. La lecture que les peuples des Premières nations font de cette histoire est bien différente des interprétations que nous ont laissées découvreurs et aventuriers venus d'outre-mer. De même, les Acadiens, les Québécois ou les habitants de Terre-Neuve-et-Labrador ont vécu une trame historique distincte de celle partagée par les loyalistes, qui ont notamment peuplé l'Ontario, ou par les Métis, qui ont connu un sort dramatique dans l'Ouest canadien.
Dans l'optique de l'énonciation ou de la mise en valeur de certains des éléments de cette histoire, il nous semble important de souligner que les contenus devraient impérieusement relever des seules institutions habilitées à soumettre des propositions dans le cas d'éventuels appels de projets et que lesdits projets soient accordés au mérite et sélectionnés par des comités de pairs, sans ingérence ou sans interférence de nature politique. Il en va, selon nous, d'un principe fondamental visant à garantir l'intégrité des institutions, la pluralité des voix, le libre arbitre et l'esprit critique, autant de valeurs qui constituent à nos yeux les fondements de toute démocratie.
Monsieur le ministre, mesdames et messieurs les parlementaires, merci encore une fois d'avoir permis à la Société des musées québécois de faire entendre sa voix.
Merci.
[Traduction]
Merci beaucoup.
:
Il existe déjà quand même une panoplie de programmes à Patrimoine canadien. Je crois qu'ils sont disponibles et ouverts à l'ensemble des musées, et qu'ils sont reconnus à proprement parler sur le territoire canadien.
Certains programmes touchent à la production et à la circulation des expositions itinérantes, tandis que d'autres touchent, par exemple, à la production d'expositions virtuelles. Un autre programme, qui a malheureusement été aboli, a notamment permis la circulation, une aide au transport des oeuvres d'une province à une autre.
Grâce au Programme d'aide aux musées, le PAM, on peut souvent produire des expositions dans les petits musées, qui seront présentées dans nos institutions et qui circuleront sur l'ensemble du territoire canadien par la suite. L'idée derrière le programme est vraiment et justement de mettre en relation des cultures différentes à l'intérieur de la grande culture canadienne. Ces programmes sont tout à fait pertinents.
Malheureusement, il y a un peu moins d'argent investi dans les programmes eux-mêmes. C'est donc plus difficile pour nous de monter des projets consistants.
Certains programmes ont aussi été modifiés au cours des dernières années. Tout récemment, le Programme de consolidation des arts et du patrimoine canadiens, le PCAPC, permettait aux institutions muséales de revoir certaines de leurs pratiques relativement à la mise en marché, aux ressources humaines et à la gestion. Il s'agissait de projets très intéressants qui nous donnaient des outils — à nous, petites, moyennes et grandes institutions — pour revoir nos pratiques, travailler avec des boîtes de professionnels afin de vraiment progresser dans nos modes de gestion, notre mise en marché, etc.
Malheureusement, ce programme a récemment été transformé. Il n'a pas été aboli à proprement parler, mais il s'applique maintenant davantage à des regroupements de différents partenaires, que ce soit de la muséologie ou autre. Ça fait en sorte que ce programme n'est plus accessible directement à une entité muséale. Je trouve ça un peu regrettable parce que, chez nous, entre autres — je parle pour ma boîte —, ça nous avait vraiment permis de revoir certaines de nos pratiques, de professionnaliser notre domaine, etc. Les musées ont absolument besoin de ces ressources, de ces fonds.
Plusieurs musées au Québec — pas tous — reçoivent un financement récurrent de la part du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec. Ce financement est souvent insuffisant quant aux besoins des musées eux-mêmes. Les besoins nous poussent beaucoup à travailler sur le terrain pour aller chercher d'autres ressources financières, et cet apport venant du fédéral est, pour nous, très important. Il faut aussi considérer que c'est souvent un apport par projet. Autrement dit, ça implique quand même une gestion propre au projet et ça « irrigue » moins l'ensemble de l'institution muséale qu'un financement récurrent proprement dit.
Enfin, c'est un peu la réalité actuelle et ce serait dommage et regrettable que, dans cette perspective, le financement pour les institutions muséales diminue, comme c'est actuellement le cas, et que les programmes soient atrophiés ou diminués.
C'est dans cette perspective que les fêtes prévues en 2017 constitueraient une occasion extraordinaire pour que cette vague de ressources et d'argent puisse vraiment permettre à l'ensemble des institutions muséales du Canada de se remettre à flot. Peut-être même, comme le disait M. McAvity, en allant plus en profondeur, on pourrait revoir certaines pratiques qui permettraient justement, une fois qu'on sera à flot, de pouvoir continuer à naviguer de façon décente. Nos institutions sont nombreuses, importantes et utiles à nos collectivités. On a d'importantes collections, on est en quelque sorte l'âme du pays et je pense qu'il faudrait la reconnaître à sa juste valeur.