:
Monsieur le président, membres du comité, merci beaucoup.
Tout d'abord, je vous remercie de nous avoir convoqués pour vous parler de l'opération Husky 2013.
En tant qu'ancien général des Forces canadiennes, dans lesquelles j'ai servi pendant 35 ans, et à titre de directeur des études du joyau qu'est le Collège militaire royal de Saint-Jean — au fait, j'ai fait circuler des documents d'information sur le collège et je vous invite à les consulter — , je considère qu'un de mes rôles est de sensibiliser les futurs chefs de nos Forces canadiennes et le public en général aux brillants exploits de mes prédécesseurs. C'est pourquoi j'ai accepté avec joie lorsqu'on m'a demandé d'aider à organiser la commémoration de notre campagne de 1943 en Sicile.
[Traduction]
Il y a 70 ans, le 10 juillet 1943, la plupart des 26 000 soldats canadiens participant à la campagne ont débarqué sur la plage de Bark West près de Pachino, dans la pointe Sud de la Sicile, le soi-disant « maillon faible » de l'Europe. C'était le début de l'Opération Husky, le début de la libération de l'Italie par les Forces britanniques, américaines et canadiennes. La campagne en Sicile allait durer un peu plus de quatre semaines, pendant lesquelles les Canadiens d'un océan à l'autre allaient se battre le long de centaines de kilomètres de terrain montagneux difficile.
Le débarquement était alors le plus important de la guerre et demeure l'un des plus grands de l'histoire avec près de 3 000 navires et péniches de débarquement alliés. Les troupes de la Première division de l'infanterie canadienne et de la Première brigade blindée canadienne, commandées par le général Guy Simonds, ont fait le voyage du Royaume-Uni à la Sicile, et trois de nos navires qui transportaient nos troupes et notre équipement ont été coulés par des sous-marins ennemis avant le débarquement.
[Français]
De la plage de Pachino, nos troupes se sont avancées dans les terres en combattant. Constamment retardées par les troupes allemandes embusquées dans les hauteurs et les collines presque imprenables, les Canadiens formaient le flanc gauche des troupes britanniques commandées par le général Montgomery. À notre gauche, se trouvaient les soldats de la 7e armée américaine commandée par le général Patton. Mon régiment, le 12e Régiment blindé du Canada, qui s'appelait à ce moment-là le Three Rivers Regiment, car il provenait de la ville de Trois-Rivières, a combattu pendant toute la durée de la campagne aux côtés de régiments comme le Royal 22e Régiment, le Haystings & Prince Edward Regiment, le Royal Canadian Regiment et le Princess Patricia's Canadian Light Infantry.
[Traduction]
Je ne saurais trop insister sur l'habileté, l'audace et le courage des Canadiens qui ont combattu dans ce terrain extrêmement difficile, qui favorisait grandement les Allemands et les Italiens qui le défendaient. Vous savez que les Canadiens avaient subi une défaite sanglante à Dieppe, l'année précédente. Une victoire était alors importante pour le Canada.
En tout, 562 Canadiens ont perdu la vie en Sicile, et près de 2 300 ont été blessés. Le problème est que très peu de Canadiens et d'alliés savent que le Canada a participé à cette campagne de 28 jours, et ils sont encore moins nombreux à savoir que nous avons été victorieux. C'est ici qu'entre en jeu l'Opération Husky 2013.
Je vais laisser M. Gregory, le fondateur d'Opération Husky 2013, donner plus de détails, mais permettez-moi de dire que cette initiative dirigée par des civils vise à commémorer la campagne, à faire connaître la bravoure canadienne et à laisser un héritage durable dont pourront se souvenir les générations futures.
Notre objectif est d'amener 562 Canadiens en Sicile, du 10 au 30 juillet prochain, pour honorer les 562 soldats que nous avons perdus et pour célébrer ceux qui sont revenus victorieux. M. Gregory dirigera un groupe qui refera à pied la route suivie par les troupes canadiennes, et ils commémoreront chaque emplacement où nous avons perdu des soldats.
[Français]
La tâche que m'a confiée de M. Gregory est d'effectuer la liaison avec les Forces canadiennes et d'appuyer l'opération sous tous les aspects possibles. Aujourd'hui, quelque 65 jours avant l'opération, nous avons déjà contacté toutes les unités qui ont combattu en Sicile ou celles qui perpétuent ces unités aujourd'hui.
Nous avons reçu l'appui moral de centaines de Canadiens et de Canadiennes. Nous avons reçu de l'aide de plusieurs coins du pays et nous avons développé une série d'événements en Sicile pour la période de la campagne. Plusieurs levées de fonds ont été organisées et nous avons aussi reçu de l'aide d'Anciens Combattants Canada pour la production de matériel éducationnel pour les étudiants. Notre ambassadeur en Italie et son attaché de la défense ont beaucoup appuyé l'organisation de notre campagne. Des élèves officiers du Collègue militaire royal de Saint-Jean ont utilisé l'Opération Husky 2013 comme projet d'intégration des apprentissages et, avec l'appui de la Fondation du Club des Collèges militaires royaux du Canada, quatre d'entre eux et elles pourront appuyer la coordination des activités en Sicile du 10 juillet au début août. Bref, nous sommes très fiers de pouvoir vous parler de cette initiative populaire de citoyens canadiens.
M. Steve Gregory est un homme d'affaires de Montréal. Ce n'est pas un ancien militaire, mais sa passion pour notre campagne en Sicile et son appui de tous les jours à nos Forces canadiennes font de lui un de nos citoyens les plus engagés à faire connaître notre patrimoine à leurs pairs. Je suis très fier de le compter parmi mes meilleurs amis et je serai heureux de parcourir la Sicile avec lui afin de commémorer l'Opération Husky 2013.
Par ailleurs, on a laissé à vos tables une pièce commémorative.
[Traduction]
Nous vous avons également remis une épinglette, qui représente l'Opération Husky. Je vais laisser le soin à Steve de vous décrire ces initiatives et de vous dire pourquoi elles sont si importantes.
[Français]
Monsieur le président et membres du comité, merci beaucoup.
Monsieur Gregory, je vous cède la parole.
:
Monsieur le président, membres du comité, tout comme le lieutenant-général Maisonneuve, je vous remercie de cette occasion qui nous est offerte de vous parler de notre projet.
[Traduction]
J'aimerais profiter de cette occasion pour vous parler de nos plans en Sicile pour cet été, et évidemment de ce que nous voulons laisser en héritage. Vous voudrez peut-être aussi savoir qui seront les participants.
Avant de commencer, je pourrais vous expliquer comment tout cela a commencé. À l'automne 2005, ma mère, qui à l'époque était une veuve encore très vive âgée de 80 ans, avait invité un beau et charmant invité au souper de famille un samedi soir. Il s'agissait de Charles Hunter, un bombardier et un des premiers membres des 39. À notre demande, il nous a entretenus avec des récits du temps qu'il avait passé en tant que jeune bombardier dans l'Artillerie royale du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale. Mon père avait servi dans les forces aériennes pendant la guerre, et il n'en avait jamais vraiment parlé, comme c'était normalement le cas pour la plupart des anciens combattants après la guerre. Charles, qui a maintenant 83 ans, avait parlé de plein de choses à ce souper, et qui nous avaient laissés estomaqués. Nous — ou plutôt, je n'avais jamais entendu parler de Canadiens en Sicile. Chaque village de Pachino à Adrano avait son propre récit marqué par la douleur, le sacrifice et le triomphe.
Deux semaines plus tard, mon beau fiston, qui n'avait que 11 ans, nous a annoncé qu'il avait choisi la bataille d'Assoro comme sujet pour son projet d'histoire de 6e année. Quel bel hommage, je me disais dans ma tête: Charles se sentirait honoré. Mais après des semaines de recherche, Erik était déçu, car il n'avait trouvé que très peu d'information sur la présence canadienne en Italie. Comme le font souvent les parents, papa a prêté main-forte à son fils en faisant des recherches sur Internet. Ce que nous avons trouvé dans les librairies et les bibliothèques nous a laissés troublés, car on y révélait que c'était les Britanniques et les Américains qui avaient libéré la Sicile; les Canadiens n'étaient mentionnés tout au plus que par une note en bas de page.
Je suis sûr que les auteurs de ces livres n'avaient pas d'intention malicieuse. L'armée américaine de Patton nous considérait comme n'étant rien de plus qu'une colonie de la Grande-Bretagne. Montgomery et sa 8e armée nous percevaient comme faisant partie du Commonwealth, et en principe comme des Britanniques, du moins pour cette occasion-là. Nous étions fiers de notre patrimoine et nous voulions servir le roi et, par conséquent, nous n'avions pas fait d'effort pour corriger ces idées fausses. À cause de notre modestie, il n'y a aucune mention du Canada dans le musée de 23 000 pieds carrés, situé à Catane, en Sicile et dédié au débarquement allié en 1943. Il contient seulement deux artéfacts canadiens qui sont plus petits que votre poing.
Ce qui m'amène à aujourd'hui et à l'Opération Husky 2013. C'est un projet civil mené par des Canadiens. C'est un projet dédié aux fils, en commençant par mon fils à moi, qui, en toute innocence, avait choisi ce sujet pour un devoir en histoire et, ce faisant, a fini par déclencher les événements menant à cette commémoration. Les 562 Canadiens courageux qui sont morts sur les collines de la Sicile étaient eux-mêmes des fils. La plupart de leurs parents n'ont pas trouvé beaucoup dans les journaux sur ce qui s'était passé en Sicile, ni même sur les sacrifices de leurs fils. La plupart n'avaient jamais entendu parler des expériences de leurs fils en Sicile, et l'histoire ne leur en a pas dit davantage. Par contre, tout cela sera décrit dans le livre qui fait partie de notre projet. La plupart des parents, sinon tous, n'ont jamais pu visiter les tombes de leurs fils.
À l'été 2013, 70 ans après la bataille pour la Sicile, nous allons marcher sur les mêmes sentiers que ces hommes courageux, nous allons marquer les endroits où ils sont morts et nous allons nous rappeler tous ceux que nous avons perdus, qu'importe le pays pour lequel ils se sont battus. Notre mission est d'honorer la mémoire des Canadiens qui se sont battus et qui sont morts en Sicile en organisant, comme Michel l'a dit, le retour des 562 Canadiens cet été. Nous voulons éduquer les Canadiens et faire en sorte que les enseignants canadiens ne pourront plus exclure ces événements de leur curriculum. Ce sera là l'héritage que nous laisserons.
Notre projet est composé d'un événement principal et de plusieurs activités en appui de celui-ci. L'événement d'ouverture aura lieu à Pachino, le 10 juillet. Nous nous attendons à accueillir environ 50 Canadiens et dignitaires locaux. Nous allons dévoiler un monument de trois mètres de haut, que nous construisons sur le site du débarquement. Des soldats américains et italiens seront également présents. L'événement principal se déroulera le 30 juillet, à Agira. Il commencera par un appel le matin, dans le cimetière à Agira. Le soir, il y aura un concert donné par les cornemuses du Seaforth Highlanders du Canada. Ce concert avait été diffusé sur les ondes de la CBC quelques jours à peine après la capitulation de la ville en 1943. Il s'agissait du premier concert donné pendant que la guerre faisait encore rage. Ce concert a rallié nos alliés.
Entre les 11 et 29 juillet, ce petit groupe de participants va retracer les pas des régiments d'infanterie canadiens. Ils marcheront 323 kilomètres et ils poseront, au total, plus de 600 marqueurs le long de leur route pour représenter les morts. Chaque marqueur a été fait par des écoliers du Canada et de la Sicile.
Nous allons organiser 24 cérémonies, dont 6 seront de grande envergure. Un musée mobile nous aidera à éduquer davantage les Siciliens, et quatre plaques régimentaires seront dévoilées au cours de cérémonies spéciales.
Le 31 juillet, nous allons aussi ouvrir la nouvelle exposition canadienne au Museo dello Sbarco à Catane. Les ministres de la Défense, des Anciens Combattants, des Affaires étrangères et du Patrimoine canadien ont été informés du projet. Le lieutenant-général Devlin, commandant des Forces canadiennes, a également été mis au courant du projet. Toutes ces personnes, qui sont à la tête d'organisations importantes, nous ont offert leur encouragement.
De plus, nous laisserons en héritage un réseau d'historiens et d'enseignants italiens et siciliens qui auront toutes les ressources nécessaires pour alimenter la mémoire de nos soldats. Un nouveau livre et des documents bilingues en ligne, financés en grande partie par le ministère des Anciens Combattants, seront mis à la disposition des organisateurs de voyages et des enseignants, ainsi que des étudiants d'un bout à l'autre du pays. Le réseau Telelatino a offert de produire un documentaire de 90 minutes, qui serait en italien, évidemment.
Sur quoi travaillons-nous encore? Nous essayons de ramasser assez d'argent pour financer des documentaires en anglais et en français. Nous avons l'argent pour l'équipe de tournage, mais nous n'avons pas encore assez de fonds pour le travail relié à l'après-production. Nous avons un distributeur, mais en ce moment, pas encore de diffuseur. Nous travaillons avec l'ancien sénateur Consiglio Di Nino pour construire un monument à la mémoire de Canadiens qui sont morts en Italie et en Sicile. Ce monument serait situé à Toronto. Il pourrait même voir le jour dès l'an prochain.
Si vous me permettez cette question un peu effrontée, comment pouvez-vous aider? Notre succès repose en grande partie à la couverture médiatique qu'obtiendront ces événements. Si vous pouvez aider à faire diffuser le concert des Seaforth Highlanders sur les ondes de CBC et de Radio-Canada, nous pourrions attirer l'attention de tous les Canadiens ainsi que celle de nos alliés pour qu'ils découvrent les grandes contributions et sacrifices de nos soldats. Toute couverture médiatique nous aiderait également à trouver un télédiffuseur pour nos documentaires. Ceci nous aiderait à atteindre notre objectif, qui est de faire en sorte que tous les enseignants canadiens puissent transmettre ce récit incroyable.
Finalement, il est évident que nous accueillerons votre participation, individuelle ou de vous tous. Il nous manque encore des Canadiens à la cérémonie de l'appel au cimetière. Vous êtes tous invités.
En conclusion, peu de Canadiens savent que près 100 000 Canadiens se sont battus en Italie et qu'il y a eu 26 000 blessés. Près de 6 000 hommes y ont perdu la vie. Cela représente proportionnellement plus de pertes que chez tous nos alliés. Les Canadiens de partout sont venus se battre côte à côte en Sicile pour les raisons qu'on leur a données en 1943. Ils se sont battus pour la liberté et contre la tyrannie. C'est ce qu'ils ont fait, et ils ont dépassé largement les attentes.
À l'époque, nous ne les avons pas reconnus, et l'Opération Husky n'est pas connue au Canada aujourd'hui. Ce projet de commémoration pourrait nous aider à changer cela. Vous pouvez nous aider à faire connaître cette histoire.
Les questions innocentes de mon fils ont déclenché ce projet, mais, de par votre influence, vous pouvez nous aider à faire revivre notre histoire et à honorer les hommes des fils canadiens qui se sont battus et qui sont morts en Sicile, afin que leur sacrifice continue de vivre en nous.
Merci de nous avoir écoutés aujourd'hui.
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Je vais commencer et ensuite, je vais laisser mon ami Steve conclure. Il a été en Sicile plusieurs fois.
En principe, ils n'ont pas commencé à se battre dès leur débarquement, notamment parce que les plages n'avaient pas beaucoup d'installations de défense, mais après quelques jours de marche vers l'intérieur de la Sicile, ils ont dû se battre très fort contre l'ennemi. Évidemment, la résistance à laquelle ils ont fait face n'était pas seulement attribuable aux troupes qui étaient restées. Il y avait beaucoup de troupes de choc allemandes qui étaient très fortes et qui prêtaient main-forte aux troupes italiennes, qui s'y trouvaient également.
Bien entendu, il était probablement aussi difficile de se battre contre l'ennemi que contre l'environnement dans lequel les soldats se trouvaient. C'était en juillet: il faisait 45 degrés de chaleur, le soleil était accablant, et les soldats devaient porter un équipement très lourd. Ils marchaient sur des routes improvisées, et ils devaient en même temps se battre contre l'ennemi. C'était incroyable. L'autre facteur, c'était le terrain qui, évidemment, était très montagneux. La façon dont les Canadiens se sont battus, et la vitesse à laquelle ils ont avancé, étaient incroyables. Le Canada avait subi de très lourdes pertes à Dieppe, mais dans ce cas-ci, c'était la première fois que le Canada se battait en tant que nation, en tant que groupe, pendant la Seconde Guerre mondiale.
Donc, c'était une campagne très importante qui, à mon avis, a aidé le Canada à se préparer à la victoire qui allait venir plus tard pendant la Seconde Guerre mondiale.
Steve.
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Je veux remercier nos invités d'être là.
Il y avait un homme dans ma circonscription qui avait contribué à libérer la France. Il a reçu la plus haute distinction, et c'était une cérémonie très touchante. L'ambassadeur de la France est venu à Terre-Neuve-et-Labrador. Le nom de cet homme était Frank Borland, mais nous l'appelions tout simplement « Jiggs » Borland pour de nombreuses raisons. Je n'entrerai pas dans les détails, parce que je n'ai qu'une minute. Il était, pour le moins, quelqu'un de très divertissant. Il avait toute une série d'histoires très vivantes sur la libération de la France. Elles étaient tout à fait phénoménales.
Environ un an avant qu'il meure, j'ai eu des discussions avec une entreprise qui comptait faire un documentaire. Nous voulions l'amener en France, dans la ville qu'il a libérée, et documenter ce voyage avec une caméra. Ce serait uniquement un documentaire réalisé à partir de son point de vue. Nous n'avons jamais eu cette possibilité et nous estimons qu'il s'agit probablement — c'est dur à décrire — de la perte d'un trésor. Voilà ce que c'était.
Il racontait ses histoires à d'autres soldats et à des personnes comme moi. À l'époque, j'étais un cadet. Mais que ce soit des élèves dans une salle de classe ou ceux qui prendront connaissance de cette étude... L'un des bons aspects de cette étude, c'est que nous pouvons voir des illustrations de ce qui s'est passé et en tirer des conseils pratiques. C'est malheureux que nous n'ayons jamais eu la chance de réaliser ce projet.
Vous avez parlé de films et de documentaires. Je pense que c'est probablement l'un des meilleurs moyens à notre disposition aujourd'hui, puisqu'ils sont très accessibles. Vous n'avez pas à vous braquer devant votre téléviseur à 21 heures dimanche soir, à 21 h 30 à Terre-Neuve, pour regarder le documentaire. En fait, vous pouvez tout simplement le télécharger, puisque c'est si facile.
Où en êtes-vous maintenant? Dans ce cas-ci, comme dans le cas de l'Opération Husky, vous dites que cela a eu lieu pendant un des premiers actes du théâtre des opérations que fut la guerre.
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Je trouve que c'est très inspirant, étant donné qu'il y a de nombreuses batailles qui n'attirent pas beaucoup d'attention, comme celle de Beaumont-Hamel et d'autres.
Par ailleurs, vous êtes un lieutenant-général à la retraite, et vous êtes très actif. Je trouve cela très inspirant qu'un plus grand nombre de militaires à la retraite, surtout des généraux et des colonels, c'est-à-dire des hauts gradés, commencent à s'impliquer davantage.
L'une des choses que l'on a tendance à oublier au Canada, c'est ce sujet, mais aussi celui du maintien de la paix et du rôle que nous avons joué dans ces missions. Nous avons réalisé des choses phénoménales partout dans le monde pendant de nombreuses années, même si ce n'est pas suffisamment documenté pour que nous puissions recourir à des documents visuels dans certains cas.
Je pourrais prendre l'exemple des réalisations de Roméo Dallaire et je suis certain que vous seriez d'accord.
Je vous remercie de témoigner aujourd'hui et de faire ce que vous faites.
Mais si vous me le permettez, monsieur, j'aimerais déposer une motion sur le maintien de la paix et la façon dont nous pourrions, dans le cadre de cette étude, parler non seulement de ces questions, mais aussi des éléments des missions de maintien de la paix et de ce que nous avons fait avec les Casques bleus de l'OTAN pendant la guerre froide.
Je propose que l'on invite mon collègue et honorable ami, le lieutenant-général à la retraite, Roméo Dallaire.
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Merci beaucoup pour cette occasion, monsieur le président.
D'abord, je veux exprimer ma gratitude au général Maisonneuve et à M. Gregory pour le travail qu'ils font. Je suis heureux que vous soyez là aujourd'hui. Le tout a commencé par un bref appel téléphonique. Je suis heureux que nous puissions faire connaître votre travail.
Monsieur le président, j'espère que nous pourrons transférer le compte rendu de cette partie de notre réunion à l'Institut du Dominion, qui s'emploie à faire un document numérique sur la vie de particuliers au cours de la Deuxième Guerre mondiale. Peut-être que cette bataille pourrait intéresser les représentants de l'institut dans le cadre de leur projet. Bien sûr, c'est à eux de décider, mais nous pourrions leur faire parvenir ce témoignage, qui les intéressera très certainement.
Je suis très heureux que vous entrepreniez ce projet. Je connais la campagne d'Italie, puisque l'un de mes fils s'appelle Lucian, en l'honneur de Lucian Truscott. J'aime mon fils et j'aime son nom, mais maintenant, j'ai presque du regret, parce que j'aurais dû être en mesure de trouver un général canadien qui a également dirigé cette campagne. La vie de Lucian Truscott est très impressionnante, et il était un superbe général pour ses soldats, et c'est une des raisons pour lesquelles j'ai voulu donner son nom à mon fils.
Maintenant, nous examinons cette campagne avec ses 560 victimes et ses 23 000 blessés. Vous avez dit que trois navires avaient été coulés. Ont-ils été coulés par le feu ennemi en se rendant à cette bataille?
Les troupes allemandes et italiennes avaient mangé à peu près tout ce qui était comestible en Sicile. Sherry Atkinson, le lieutenant qui a accepté la reddition de Modica, nous a dit il y a deux semaines, lors de notre levée de fonds, que lorsque leurs camions sont arrivés, les soldats se sentaient coupables de manger. Ils donnaient tout simplement leurs rations.
Charles Hunter, le bombardier qui a été la source d'inspiration de ce projet et qui en est à ses derniers jours comme votre vieil ami Jiggs — et j'aurai l'honneur de porter ses cendres s'il ne survit pas — raconte une histoire.
Un jour, pendant qu'il observait un remblais, il a vu deux enfants qui le regardaient. Il s'est rendu compte qu'ils cherchaient de la nourriture. Il est allé à la cantine, a fait préparer un sandwich au beurre d'arachides pour chacun des enfants et le leur a apporté. Le petit garçon s'est mis à le manger, mais la petite fille l'a délicatement coupé en deux et rangé une moitié dans sa poche avant de manger l'autre moitié. Charles lui a dit de manger tout le sandwich, mais la petite fille lui a répondu: « Non. Mamma. » Ils mouraient de faim.
Il n'y a pas que mes camarades canadiens qui étaient présents et qui ont fait preuve de compassion. Ce qui est inconnu, c'est qu'après le départ des soldats, des navires canadiens sont arrivés quelques jours plus tard et ont apporté des tonnes de nourriture pour alimenter la population sicilienne dans les provinces de Syracuse et d'Enna.
Pendant leur repli, les Allemands salaient les champs. Cette tactique visait à détruire la capacité de cette société à se régénérer. Les historiens dans notre petit livre prouveront, nous l'espérons, que certaines des stratégies de base que nous utilisons en mission de paix aujourd'hui étaient appliquées à l'époque en 1943, puisque la population sicilienne était sollicitée pour appuyer les Canadiens et leurs alliés.
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Merci monsieur le président.
Il est important de signaler qu'il y a de nombreuses raisons pour lesquelles les néo-démocrates s'opposent à cette étude, et cela tient en bonne partie au libellé et au fait que l'éducation est de compétence provinciale. Par respect pour votre visite, nous déposons une motion, dont la deuxième partie parle de votre position.
J'ai eu l'occasion, lors du jour du Souvenir, de visionner un épisode d'une série documentaire phénoménale intitulée War Story. En fait, l'épisode qui a été visionné ici, à Ottawa, portait sur la bataille d'Ortona. C'est un documentaire exceptionnel, et il y avait huit ou neuf, peut-être une douzaine d'anciens combattants qui étaient présents. Après le visionnement, chacun d'entre eux — et ça n'avait pas été prévu ni planifié — chacun s'est levé et a fait une déclaration. Je dirais que, rendu vers le milieu des déclarations de ces anciens combattants, tout le monde avait les yeux mouillés. Les anciens combattants pleuraient, et nous aussi. Ce fut un moment extraordinaire. Pour moi, en tant que Canadien, ce fut un moment d'importance capitale.
Il est important pour nous de poursuivre cette étude, et nous poursuivons le débat sur ce que nous faisons ici, au Comité du patrimoine, pour nous rappeler que nous essayons d'accomplir notre travail de parlementaires. C'est un travail important qui porte sur la démocratie, la transparence et la reddition de comptes. Ce sont des valeurs pour lesquelles nous avons demandé à de jeunes hommes et à de jeunes femmes de servir dans les forces et de prendre les armes. Ce sont les mêmes valeurs pour lesquelles nous demandons à des jeunes hommes et femmes et même à des hommes et à des femmes plus âgés de lutter aujourd'hui.
Voilà pourquoi il est important pour nous de comprendre ce qui motive notre travail ici, à Ottawa, et pourquoi il importe d'assurer la transparence, la reddition de comptes et la démocratie ouverte. Je voulais que ce soit bien clair. Je vais vous poser des questions, parce que vous avez mentionné, à juste titre, que les Canadiens doivent entendre ces récits et qu'ils n'en connaissent pas suffisamment. Vous avez dit que le diffuseur public est un média clé et qu'il ne s'agit pas du rôle du gouvernement. Selon vous, c'est un rôle pour les historiens, les artistes et les réalisateurs de films documentaires. Il nous incombe donc, il me semble, de lutter le plus possible pour faire en sorte que ces ressources soient disponibles afin de pouvoir raconter ces histoires — et non pas uniquement les raconter, mais bien créer une culture au Canada où les gens regardent les émissions dans lesquelles elles sont diffusées.
Je me demande si vous appuyez certaines de ces observations.
Le Musée canadien des civilisations — qui deviendra sous peu le Musée canadien de l'histoire — constitue, avec son institution affiliée, le Musée canadien de la guerre, le dépositaire national des connaissances historiques au sujet du Canada. En octobre dernier, le gouvernement a annoncé le nouveau nom du musée et son nouveau mandat, qui nous permettra de nous acquitter encore mieux de notre rôle central de recherche sur l'histoire du Canada et de communiquer nos connaissances à la population canadienne et au monde entier. Il s'agit d'un défi que nous acceptons de relever avec enthousiasme.
À cet égard, au coeur de notre planification courante, nous travaillons au renouvellement d'une vaste salle d'expositions permanentes consacrées à la présentation de l'histoire du Canada. Les connaissances historiques sont présentées sous diverses formes. À titre de musée, cela comprend essentiellement les artéfacts historiques de notre collection nationale, notamment l'astrolabe dit de Champlain, d'anciennes pointes de flèche en pierre ou le bureau de Sir John A. Macdonald. Nous possédons la seule collection historique d'envergure représentative de l'ensemble du pays. On y retrouve quelque 3,5 millions d'objets, chiffre qui peut facilement être trompeur, car plusieurs objets pourraient plutôt être considérés comme étant des échantillons à caractère scientifique plutôt que de véritables objets d'art ou historiques.
Commençons donc tout d'abord par un survol des meilleures pratiques dans l'acquisition, la conservation et la protection de nos collections historiques. À mesure qu'un musée évolue, il en va de même des collections qui le constituent. Les nouvelles acquisitions apportent une nouvelle perspective aux collections existantes; de nouvelles sphères de recherche et d'interprétation émergent et la capacité de représenter une société en évolution s'en trouve d'autant enrichie. Aussi, les collections plus anciennes peuvent parfois perdre de leur pertinence, alors que l'expertise se transforme et le rôle du musée évolue au sein de la société en son sens plus large.
Tout musée, quel qu'il soit, est alors appelé à relever un important défi, soit de décider quels objets il va collectionner, quels objets il va garder, comment ses collections seront organisées, et comment celles-ci seront conservées pour les prochaines générations. Les musées ont recours à des pratiques rigoureuses de sélection et d'acquisition du matériel pour l'intégrer dans la collection nationale. La pertinence du matériel par rapport au mandat respectif des musées ainsi que les preuves documentaires l'accompagnant sont de première importance à cet égard. Toutefois, il faut également tenir compte de la dure réalité que représentent les coûts et la capacité de conservation et de protection de ce matériel lorsqu'il s'agit de décider du bien-fondé de son acquisition. Une stratégie de collection responsable doit inclure un examen comparatif judicieux des archives existantes et d'une épuration éventuelle de la collection afin de s'assurer de ne conserver que le matériel le plus viable.
Le Musée canadien des civilisations est, entre autres, un centre de conservation aux normes très élevées, possédant une importante capacité de contrôle environnemental et de mesures d'accès sécuritaires, offrant un accès aux diverses collections tant aux fins de recherche qu'aux fins d'exposition. Nous avons réalisé d'importants progrès depuis l'époque peu lointaine des entrepôts d'archivage satellites. D'importants progrès ont aussi été réalisés en matière de connaissances et de techniques d'atténuation des risques liés à l'entreposage à long terme, à la manutention, à l'exposition et auprès des objets de nos collections nationales.
[Français]
Bien que ces objets soient au coeur de notre mandat, ceux-ci ne sont pas intrinsèquement porteurs de sens. Nous devons déterminer quel est leur sens, ce qui est vraiment la raison d'être d'un musée. Au-delà de la conservation et de la protection des artéfacts, nous devons découvrir et communiquer le sens même des objets. En d'autres termes, nous nous servons d'objets et aussi d'autres éléments, comme les images, les documents d'archives et les enregistrements sonores pour raconter l'histoire de notre pays. Le musée emploie environ 25 chercheurs ou conservateurs habituellement titulaires d'un doctorat en histoire, en archéologie ou dans d'autres disciplines connexes afin de faire des recherches axées sur des objets et leur contexte historique respectif. Ces chercheurs collaborent ensuite avec d'autres spécialistes afin d'interpréter et de présenter cette information au public. Cela se fait par l'entremise de divers médias et modes de présentation.
[Traduction]
Étant un musée, le mode de présentation le plus répandu est celui de la présentation physique. Il peut s'agir d'une exposition dite permanente, pouvant être présentée pendant une période pouvant varier de 15 à 25 ans, ou temporaire, présentée pendant une période de quelques mois seulement.
Conformément à notre récent changement de nom et de mandat, le MCC planifie présentement son exposition permanente la plus imposante et la plus ambitieuse depuis son ouverture à son emplacement actuel il y a 24 ans. Il s'agit de la nouvelle Salle de l'histoire canadienne. Elle remplacera la Salle du Canada et la Salle des personnalités canadiennes, et occupera une superficie d'exposition de quelque 45 000 pieds carrés. Pour la première fois de l'histoire muséale au Canada, nous raconterons l'histoire complète du Canada, du début jusqu'à nos jours. On y retrouvera Louis Riel, la crise de la conscription de 1917, Expo 67, Champlain, les premiers visiteurs viking sur nos rives, ainsi que l'arrivée des premiers êtres humains à la fin de la dernière glaciation.
Nous avons constitué des études de recherche s'employant à définir la trame narrative, à trouver et à faire des recherches sur des objets pertinents, des images et d'autres éléments susceptibles d'y être exposés. Nous avons également affecté des muséologues et des spécialistes en interprétation auprès des équipes de chercheurs afin d'élaborer les messages et les thématiques pertinentes dans le but d'insuffler de la vie à l'ensemble du contenu de l'exposition. Nous cherchons à livrer un résultat qui interpellera et séduira les visiteurs, afin de communiquer aux Canadiens et au monde entier l'idée que l'histoire du Canada est aussi vitale qu'importante.
Au coeur de l'élaboration de ces produits, nous devons considérer les besoins variés de nos divers auditoires. La connaissance et la compréhension de ces auditoires nous permettront de choisir les méthodes les plus judicieuses pour présenter ces objets et ces recherches de la manière la plus invitante et la plus stimulante. Dans le cadre de ces divers projets, le musée réalise régulièrement des recherches sur ces auditoires au moyen de sondages, d'entrevues, de présentations de produits et d'autres types de recherches sur sa clientèle. L'application des résultats de ces études et des théories d'apprentissage d'avant-garde contribue à assurer que le musée offre une expérience d'apprentissage inédite lors de la visite du musée.
Le projet de la nouvelle Salle de l'histoire canadienne est un excellent exemple de la mise en pratique de ce principe. Dans ce cas, un exercice de participation du public a eu lieu à l'échelle nationale et des milliers de Canadiens ont été consultés en ligne au sujet de ce qu'ils aimeraient voir, vivre et visiter dans le nouveau Musée canadien de l'histoire. L'équipe responsable de cette nouvelle exposition permanente travaille présentement à recueillir et à étudier les données obtenues dans le but de les utiliser directement dans l'élaboration du nouveau musée. Nous tenons aussi des consultations avec des historiens au moyen de divers comités consultatifs et séances de remue-méninges pour nous assurer que le contenu est exact, factuel et équilibré et qu'il présente diverses perspectives au sujet de questions complexes.
[Français]
Au XXIe siècle, les gens s'attendent à ce que les musées présentent beaucoup plus qu'une traditionnelle exposition d'objets. Tout a changé. S'il y a 50 ans, une exposition historique pouvait consister en un groupe d'objets importants accompagnés de textes, nous recherchons maintenant un synopsis beaucoup plus ambitieux, quelque chose qui se rapproche plus du journalisme tridimensionnel. En ce qui a trait à la nouvelle Salle de l'histoire canadienne, nous maintenons que la présentation d'une exposition d'objets demeure un élément central de notre mandat. C'est seulement ici que le visiteur pourra voir directement et personnellement l'objet même, non pas une image de l'objet, mais bien l'unifolié qui a été hissé sur la Colline du Parlement en 1965 ou le pistolet utilisé lors de l'assassinat de D'Arcy McGee.
Cependant, notre engagement à présenter l'objet même n'est pas absolu, car l'ère numérique nous offre tellement de possibilités. Grâce au téléphone intelligent et aux applications comme la réalité augmentée, nous pouvons offrir énormément de renseignements supplémentaires que le visiteur peut consulter à son gré. Nous sommes déjà en train d'expérimenter des applications numériques au musée et vous pouvez vous attendre à en voir un grand nombre dans la nouvelle Salle de l'histoire canadienne.
Par exemple, le musée possède une petite sculpture sur bois provenant d'un site archéologique inuit de l'île de Baffin. Sculpté dans un style typiquement inuit, cet artéfact d'environ 650 ans représente ce qui est de toute évidence un Européen, probablement un Norrois ou Viking, vêtu d'une tunique ou d'une robe ayant une faible incision ou une croix sur la poitrine. Il suggère donc qu'il y a eu un contact direct entre les Inuits et les Européens.
Sur le plan visuel, cet objet d'un peu plus de deux pouces de hauteur n'a rien d'impressionnant. Son importance et sa signification pourraient évidemment être communiquées par un texte mais, grâce à des applications numériques, nous pouvons maintenant faire tellement plus. Nous pouvons programmer une courte entrevue avec un expert, insérer une séquence filmée, ajouter une carte montrant l'endroit où l'objet a été trouvé ou des photos du site archéologique. Nous pouvons permettre au visiteur de manipuler numériquement l'objet ou l'image de l'objet et de le retourner pour le regarder sous toutes ses facettes. Nous pouvons aussi permettre au visiteur d'exprimer ses commentaires et de s'envoyer par courriel la photo de l'objet. C'est ce que nous pouvons faire maintenant. Quand nous ouvrirons la salle en 2017, imaginez ce qu'il nous sera alors possible de faire.
[Traduction]
Les sites Web sont des médias de présentation légèrement plus anciens, mais qui font maintenant partie de la norme. Le MCC possède un vaste et ambitieux site Web qui présente toutes sortes de renseignements, y compris des expositions archivées. Nous sommes également les hôtes d'expositions numériques qui sont conçues exclusivement pour le Web, dont le Musée virtuel de la Nouvelle-France. Ce site, qui vient d'être finalisé, comprend environ 45 sections, ou chapitres, et plus de 300 images, la plupart en couleur. Plusieurs expositions Web sont produites avec l'appui du Musée virtuel du Canada à Patrimoine Canadien.
Un autre programme du ministère du Patrimoine canadien dont nous avons beaucoup profité a été Culture canadienne en ligne qui nous a permis de rendre accessibles en ligne des milliers d'objets historiques de notre collection. Une grande partie de notre collection est maintenant accessible en ligne aux chercheurs, aux Premières Nations et au grand public.
Dans le projet de la nouvelle Salle de l'histoire canadienne, nous prévoyons offrir un programme Web d'appui complet et interactif, bien que je doive admette que nous n'en avons pas encore commencé l'élaboration.
Le cyberespace n'est pas le seul territoire à conquérir. Nous envoyons aussi des expositions complètes à d'autres musées publics surtout au Canada, mais aussi ailleurs dans le monde. À tout moment, nous avons environ une douzaine d'expositions en tournée dans le pays; il s'agit de l'un des plus importants programmes d'expositions itinérantes au Canada. Nous partageons aussi notre expertise et nos collections avec les musées canadiens et internationaux et nous nous employons activement à établir un réseau de musées d'histoire canadiens.
Pour la nouvelle Salle de l'histoire canadienne, nous travaillerons également avec des éducateurs pour élaborer et fournir le contenu de cours destiné aux écoles. Le Musée canadien des civilisations offre un vaste éventail de programmes scolaires qui satisfait aux lignes directrices et aux exigences des provinces. Ces programmes sont offerts aux élèves de la maternelle jusqu'à ceux du secondaire sous forme d'expériences pédagogiques interactives dans des domaines d'études allant de la géographie et la citoyenneté à l'histoire et aux études culturelles. Les programmes permettent aux élèves d'apprendre à connaître les personnes, les lieux et les événements qui ont contribué à façonner notre pays et le monde. Les programmes, visites et événements spéciaux attirent chaque année plus de 40 000 élèves au musée.
Cela constitue un survol très rapide du travail que le nouveau Musée canadien de l'histoire accomplit et qu'il continuera d'accomplir dans le but de conserver, protéger et mettre en valeur l'histoire canadienne à l'échelle d'un musée national. Merci de votre attention.
:
Avec un amendement favorable comme celui-là, notre Parlement ressemblerait davantage à l'Ukraine.
Je commencerais en disant ce qui suit et je serai rapide car je sais que nous voulons passer à la mise aux voix. Au départ, quand tout cela fut soulevé, je ne voyais pas les mêmes mérites que je vois depuis ces derniers jours. Je vois maintenant toute la valeur du témoignage d'aujourd'hui et des témoignages que nous pourrons entendre à l'avenir.
J'aime l'idée de changer le libellé du début si cela élimine les questions plus controversées. Par exemple, lorsque je parle à des professionnels de la santé — qu'il s'agisse de personnel infirmier, de médecins, de membres du conseil d'administration d'un hôpital —, un grand nombre d'entre eux citent le rapport Kirby du Sénat. L'intention du rapport Kirby n'était pas de s'infiltrer dans la sphère de compétences des provinces. Il s'agissait d'un point de référence pour toutes les provinces et territoires.
Comme je l'ai dit, il n'y a aucune équivalence provinciale pour le patrimoine, sauf peut-être le tourisme ainsi que certains secteurs de l'administration du Québec.
Je trouve donc bien difficile de dire maintenant qu'il faut arrêter cette étude car il s'agit d'une question provinciale jusqu'à ce que nous voyons exactement de quoi il en retourne avec nos témoins. Je concède que ma motion a été rejetée plus tôt, donc en ce qui concerne les témoins, nous ne sommes pas bien partis. Cependant, je suis un homme patient. Je suis prêt à voir d'autres options... J'espère que nous allons changer notre position sur cette motion car je crois qu'il y a du mérite et que nous pourrions découvrir des choses intéressantes.
Mesdames messieurs, les Premières Nations ne figurent pas dans la motion. Il s'agit d'un élément majeur et je crois qu'il y a d'autres enjeux. Si nous sommes ouverts à l'ajout d'éléments de notre histoire canadienne qui ne sont pas abordés ou qui n'y ressemblent en rien, alors je crois qu'il faut aussi ajouter les Premières Nations. Lorsque le rapport sera produit, alors nous nous assurons qu'il n'est pas trop prescriptif et qu'il n'interfère pas dans les compétences provinciales. Il faudra qu'il s'agisse d'un document d'information uniquement.
Ce n'est pas d'hier qu'on essaie de faire des travaux qui ont du sens.
J'ai souvent fait allusion au fait que, lors de mes présences dans d'autres comités, on a cherché à veiller aux meilleurs intérêts des Canadiens. Je pense, entre autres, au Comité permanent des pêches et des océans où chacun des membres présents avait à coeur le sort des pêcheurs. Ils représentaient des circonscriptions où il y en avait beaucoup.
J'aimerais qu'ici, on réussisse à avoir des conversations saines et de discuter de sujets importants. Je pense qu'il serait dommage de se lancer tête baissée dans une étude sans compter le nombre de semaines que cela prendra. C'est un sujet qui, bien que pertinent, ne requiert pas tout ce temps en soi. Nous devrions limiter notre étude à un certain nombre de semaines.
Toutefois, j'apprécie l'effort fait par M. Calandra de retirer le premier paragraphe. Je pense que nous avons reçu un message à cet égard de la part de beaucoup de gens. Par ailleurs, j'aimerais qu'il envisage de limiter aussi la portée du deuxième paragraphe quand on parle d'une revue. Le texte n'est qu'en anglais. Je ne l'ai jamais reçu en français. C'est d'ailleurs un problème, on ne peut pas le nier.
Je cite le paragraphe auquel je fais allusion. Vous retirez la mention suivante:
[Traduction]
Un compte rendu comparatif détaillé des normes pertinentes et des cours offerts dans les écoles primaires et postsecondaires de chaque province et territoire;
[Français]
C'est une bonne nouvelle, mais nous aimerions que vous considériez le temps qu'on allouera à cette étude et que vous pensiez à enlever les mots suivants:
[Traduction]
Un examen des programmes fédéraux, provinciaux et municipaux destinés à préserver notre histoire et notre patrimoine;
[Français]
On aimerait que ce soit enlevé.
Cela limiterait la question au niveau fédéral.
J'aimerais qu'on limite cela aux programmes fédéraux et que ce soit encadré dans le temps.
Monsieur Calandra, je ne sais pas quelle est votre réaction face à cela. J'apprécie votre effort relativement au premier paragraphe, mais il y a des compromis qui nous apparaissent nécessaires.