Merci, monsieur le président et honorables membres du comité.
Nous sommes heureux d'être de retour devant vous après un an. Nous avons vécu 17 jours incroyables à Londres, et voici un aperçu de ce que nous y avons vu.
[Traduction]
Commençons avec une courte bande-vidéo.
[Visionnement d'une bande-vidéo.]
M. Marcel Aubut: Cela vous donne une petite idée de l'énergie, du dynamisme et de la fierté de notre équipe. Félicitations à Sebastian Coe, le PDG du comité organisateur, le LOGOC, qui nous a donné des Jeux fantastiques. Félicitations à toutes les personnes vivant à Londres et à toutes les personnes vivant en Grande-Bretagne.
Nous avons pu constater, et nos athlètes nous l'ont confirmé, que les installations étaient excellentes. La sécurité était très bien organisée. L'accueil des Londoniens a été très chaleureux. Même les embouteillages étaient tolérables.
[Français]
Les jeux ont été un véritable succès pour ce qui est de la performance de l'équipe. Nous savions que notre objectif de classement, c'est à dire le douzième rang, était très ambitieux et que ça n'allait pas être facile. Nous avons comme philosophie d'avoir des objectifs ambitieux, et cela ne changera pas.
[Traduction]
Le Canada est arrivé 13e avec 18 médailles, ce qui était deux médailles de moins que notre objectif d'être dans les 12 premiers. Avec deux de plus, nous serions arrivés onzièmes. Cela vous montre combien la concurrence était vive.
Nos athlètes ont obtenu les résultats attendus, considérant qu'ils avaient recueilli 11 médailles lors des championnats mondiaux juste avant Londres.
À Londres, les 279 athlètes, les 94 entraîneurs et le personnel de soutien ont tout donné pour réussir. L'équipe comprenait plus de 600 membres de l'équipe canadienne et plus de 100 bénévoles, pour un total de 700 personnes. Elle a montré le meilleur de ce que nous sommes comme Canadiens, et ses membres méritent notre respect à tous.
[Français]
En fait, je suis sûr — et vous me comprendrez à cet égard — que le véritable test pour une équipe n'est pas dans la manière dont elle réagit face à la victoire, mais plutôt face à la défaite. C'est donc dire que les résultats et les médailles, ce n'est pas tout ce qui compte.
Il y a beaucoup plus que cela dans les Olympiques.
[Traduction]
Nos athlètes nous ont donné beaucoup de moments mémorables. Chacun se souviendra des montagnes russes émotionnelles de la défaite brise-coeur de notre équipe féminine de soccer contre les États-Unis, puis du match âprement disputé contre la France pour la médaille de bronze, qui a permis au Canada d'obtenir sa première médaille en sport d'équipe durant les Jeux d'été depuis 1936, la première en 76 ans. Évidemment, notre petite chérie, Rosie MacLennan, nous a offert une performance incroyable en obtenant la médaille d'or en trampoline.
[Français]
Jennifer Abel et Émilie Heymans, ces plongeuses extraordinaires, ont donné au Canada sa première médaille tôt pendant les jeux. De son côté, Antoine Valois-Fortier est le premier judoka canadien à avoir gagné une médaille dans sa catégorie. C'était une médaille d'argent. Son entraîneur, Nicolas Gill, avait fait de même en 1992. Je pourrais continuer très longtemps à vous parler de ces moments mémorables.
[Traduction]
En ce qui concerne l'équipe de mission, c'est l'équipe derrière l'équipe, qui est essentielle pour le succès. Elle était dirigée par notre étonnant chef de mission, Mark Tewksbury, et son assistante, Sylvie Bernier.
[Français]
L'équipe de mission s'est assurée de fournir aux athlètes tout ce dont ils avaient besoin, que ce soit au village, au centre de performance ou à l'extérieur du village, pour obtenir un bon rendement.
[Traduction]
La Maison olympique du Canada a vraiment été le deuxième foyer des familles des athlètes. Quel succès! En moyenne, 1 200 personnes en ont franchi les portes chaque jour.
[Français]
Croyez-le ou non, 19 000 personnes — parents, amis, commanditaires et représentants du gouvernement — sont venues visiter la maison durant les Jeux.
[Traduction]
Ces familles ont été bien traitées parce que cela était crucial pour permettre aux athlètes de se concentrer sur leur performance. Cela restera un outil qu'utilisera le Canada à l'avenir pour aider ses athlètes à faire encore mieux.
[Français]
Les athlètes et leur famille ainsi que nos partenaires et les médias nous ont dit qu'il s'agissait de la meilleure maison olympique de l'histoire.
[Traduction]
Tout le monde vous dira que ce fut la meilleure Maison olympique du Canada jamais organisée. Bon nombre d'invités nationaux et internationaux, dont le prince Harry, des représentants de gouvernements, le PDG de la NSF, et des commanditaires et partenaires comme George Cope, le PDG de Bell, et Gordon Nixon, le PDG de RBC, ont pu apprécier l'hospitalité canadienne à son meilleur à la Maison olympique du Canada.
Oui, cette équipe fut vraiment l'équipe du Canada.
[Français]
Nous savions que les Canadiens allaient nous encourager et être près de nous.
[Traduction]
Selon le réseau olympique officiel du Canada, CTV, 31,9 millions de Canadiens ont suivi les Jeux de Londres à la télévision, ce qui est tout à fait remarquable.
Depuis les Jeux olympiques, le Comité olympique canadien ne cesse de travailler pour les athlètes et les entraîneurs. Nous avions promis à nos athlètes que nous continuerions à célébrer leurs succès 365 jours par an, et c'est ce que nous faisons. Depuis les Jeux, nous avons eu la Célébration de l'excellence, dont vous avez entendu parler, en 2012, qui comprenait la fameuse tournée des héros à Ottawa et Toronto. Nous sommes allés dans trois hôpitaux, 65 écoles et une Maison Ronald McDonald. Nous sommes allés au Parlement, où le du Canada a remis des médailles du Jubilé de diamant aux athlètes, et nous avons eu un superbe déjeuner avec des députés. Ensuite, nous avons pris le train pour aller à Toronto.
À Toronto, nous avons eu la Post Olympic Excellence Series, qui est une conférence permettant aux athlètes de discuter de leur carrière après le sport. Cela a été un grand succès.
Il y a eu ensuite le fameux défilé durant lequel des milliers de Torontois sont descendus dans la rue pour féliciter nos athlètes. Le défilé s'est terminé à Maple Leaf Square avec 4 000 étudiants. Ce fut un spectacle vraiment étonnant. Le fameux gala s'est tenu le même soir, au Centre Air Canada. Le gala d'intronisation a permis de recueillir plus de 3 millions de dollars nets pour la Fondation olympique canadienne. Ce fut une soirée extraordinaire et inoubliable. Les athlètes et entraîneurs de Londres 2012 furent au coeur de la soirée et de la manifestation.
Qu'est-ce que tout cela signifie pour le Comité olympique canadien et pour tous les Canadiens? Cela signifie que le sport est important en notre pays, est un atout pour notre société. Nous ne devons jamais oublier, et nous devons constamment le rappeler, que le sport est la solution à bon nombre des problèmes de la société.
[Français]
Pour les Canadiens et le Comité olympique canadien, cela signifie que, de plus en plus, on comprend que le sport a tous les atouts pour régler bien des problèmes dans notre société et qu'on peut compter sur le sport comme une solution bien importante.
[Traduction]
Le sport peut tellement faire pour notre pays, au-delà de l'enthousiasme et de la fierté.
Premièrement, c'est une source de bienfaits économiques, sociaux et de santé pour toutes les communautés.
Deuxièmement, pour les athlètes canadiens, le sport est un atout pour notre société. Se mesurer aux meilleurs du monde entier est crucial pour nos athlètes. C'est l'occasion de participer aux Jeux olympiques, de se mesurer aux meilleurs du monde entier, et de se préparer aux grandes compétitions. En même temps, ça donne beaucoup de visibilité au pays.
Troisièmement, je dirais que les athlètes sont des modèles pour nos jeunes, ce qui est énorme, notamment pour les jeunes qui quittent trop tôt l'école ou qui ont des problèmes de drogue ou d'alcool.
[Français]
On l'a souvent entendu, les athlètes sont des modèles pour les jeunes Canadiens. On l'a vu à Londres et on continuera à le voir à l'avenir.
[Traduction]
Et qu'en est-il des entraîneurs? L'entraînement est un aspect crucial du succès des athlètes. C'est absolument essentiel. L'entraînement devrait absolument être notre priorité. Un bon entraînement donne de bons athlètes qui donnent de bonnes performances. Nous devons revitaliser cette fonction. Cette fonction n'est pas bien connue, n'est pas bien défendue, et nous devons veiller à avoir les meilleurs entraîneurs, les traiter avec considération, valoriser leur rôle et, surtout, les garder chez nous.
Je tiens à remercier le gouvernement fédéral, et en particulier, pour l'investissement fait jusqu'à présent. Vous êtes le principal partenaire de financement du sport au Canada. Nous vous remercions pour les 64 millions de dollars de À nous le podium, ANP, et les 200 millions de dollars environ pour le sport de haut niveau.
[Français]
Nous vous remercions de continuer à assurer ce financement en dépit des mesures d'austérité qu'on connaît. Nous remercions particulièrement le premier ministre et le ministre d'État aux sports, M. Bal Gosal.
[Traduction]
Grâce à votre investissement, le message est que le gouvernement du Canada valorise le sport, valorise les athlètes, et valorise l'excellence.
Vous n'êtes pas les seuls. Le secteur privé valorise lui aussi le sport, les athlètes et les victoires. Voilà pourquoi le Comité olympique canadien incite les grandes entreprises à faire leur part dans cet investissement, avec le gouvernement du Canada, pour veiller à ce que nous puissions améliorer notre capacité à gagner, à obtenir des médailles et à mettre plus d'athlètes sur le podium.
Grâce à notre partenariat avec le secteur privé, comme vous avez pu l'entendre la semaine dernière, nous avons annoncé un investissement de près de 100 millions de dollars sur les quatre prochaines années dans le sport de haute performance, ce qui est un record.
[Français]
On parle de 100 millions de dollars grâce à nos partenariats avec le secteur privé et cela a été annoncé plus tôt cette semaine. Cette somme de 100 millions de dollars sera investie dans la haute performance pour les quatre prochaines années afin de garantir à nos athlètes un soutien financier qui leur permettra de s'améliorer.
[Traduction]
Cela fera presque doubler l'investissement global du COC dans le sport. Nos athlètes ne se reposent pas sur leurs lauriers, et nous non plus, comme vous pouvez le voir. Nos athlètes d'été se préparent déjà pour Rio 2016, et ceux d'hiver n’ont plus que 13 mois et demi à attendre pour aller faire des prouesses à Sotchi. Ils sont prêts.
[Français]
Nous avons déjà commencé nos préparatifs pour Rio et nous sommes en train de finaliser les préparatifs pour Sotchi.
[Traduction]
Et je n'ai encore rien dit de nos préparatifs pour les Jeux panaméricains de Toronto en 2015.
[Français]
Ce seront des jeux qui auront lieu à la maison. Il faudra donc en être fier et connaître un grand succès pour être en mesure de convaincre les autorités de nous amener d'autres événements au Canada dans l'avenir.
[Traduction]
Je suis convaincu que le meilleur reste à venir pour nos athlètes, nos entraîneurs et Sport Canada.
[Français]
Je suis convaincu que l'avenir est très prometteur pour nos athlètes, nos entraîneurs et tous ceux qui travaillent dans le domaine du sport au Canada.
Je vous remercie de votre attention et de nous avoir offert l'occasion de vous adresser la parole. J'espère que vous en avez appris un peu plus sur ce qu'on a fait à Londres.
[Français]
Bonjour, mesdames et messieurs. L'occasion de vous rencontrer est très importante pour À nous le podium.
[Traduction]
Il est extrêmement important pour les athlètes canadiens de savoir que le gouvernement du Canada et vous-mêmes, les élus, attachez de l'importance à leurs succès. Le simple fait que nous soyons aujourd'hui devant ce comité important témoigne de la valeur que vous attribuez au sport de haut niveau au Canada, et le fait que nous fassions ce bilan renforce à nouveau l'importance des athlètes canadiens à vos yeux. Au nom de À nous le podium, permettez-moi de dire que nous ne saurions assez vous remercier de votre soutien.
Je tiens à souligner, comme l'a fait Marcel, le rôle important qu'a joué le gouvernement du Canada pour le sport de haut niveau en vue des Jeux de Londres. Le gouvernement fédéral est l'entité qui contribue le plus au financement du sport de haut niveau au Canada, et ce depuis plusieurs années. C'est la principale raison pour laquelle les athlètes et entraîneurs du Canada ont connu les succès que nous avons vus sur la scène mondiale jusqu'à présent.
Mes remarques porteront sur trois aspects principaux: la comparaison des résultats du Canada à ceux d'autres pays, la comparaison des résultats des sports ciblés par À nous le podium à ceux des autres sports, et les principales leçons que nous pouvons tirer en vue de 2016 et après.
Comment le Canada se compare-t-il au reste du monde? Comme l'a dit Marcel, nous avons terminé au 13e rang global, avec 18 médailles, soit deux médailles de moins que ce qui nous aurait donné la 11e place. Depuis 2004, notre performance par rapport au reste du monde s'inscrit dans une ligne positive: nous sommes passés du 19e rang globalement en 2004 au 15e en 2008 puis au 13e à Londres. Il est clair que la tendance générale est positive.
Trois des pays qui s'étaient classés avant nous en 2008 se sont classés derrière nous à Londres, et un seul pays qui s'était classé derrière nous en 2008 s’est classé avant nous à Londres en 2012. Il s'agit des Pays-Bas, qui ont gagné quatre médailles de plus à Londres qu’en 2008.
Plusieurs pays ont enregistré une baisse notable de leur compte de médailles. Nous passons beaucoup de temps, comme organisation, à analyser les résultats des autres pays, ainsi que ce qu'ils font en termes de stratégies d'investissement pour gagner plus de médailles. Les pays les plus notables qui ont reculé sont l'Australie, qui a perdu 11 médailles par rapport à 2008, ce qui est important, Cuba, qui en a perdu 10, et la France, le Belarus et l'Ukraine, qui en ont tous perdus sept.
Notre objectif, comme l'a dit Marcel, était de finir dans les 12 premiers en 2012. Nous savions que c'était un objectif particulièrement ambitieux. S'il est vrai que nous avons reculé d'une place, nous avons certainement tenu bon, comme je l'ai dit, dans un environnement de plus en plus compétitif. Nous avons aussi tenu bon dans un environnement dans lequel de nombreux pays investissent des sommes importantes dans le sport de haut niveau, sommes provenant aussi bien du secteur public que du secteur privé. Notre conclusion est que le Canada a certainement obtenu un résultat significatif.
Notre investissement national dans le sport d'été est relativement récent: le Canada fait des investissements croissants spécialement dans le sport d'été depuis trois ans. Le montant est passé de 12 millions de dollars à 36 millions au cours des trois dernières années. Si l'on compare cela à ce qui s'était fait en vue de Vancouver, on peut voir que c'est un investissement relativement court. À Vancouver, il y avait eu un investissement de 11 millions de dollars sur cinq ans du secteur public, avec 11 millions de dollars de contrepartie du secteur privé. Durant cette période de trois ans, par rapport à la période de cinq ans en termes d'investissement en été par rapport à l'hiver, nous faisons encore raisonnablement bien.
Chose importante, nous sommes aussi l'un des rares pays à investir dans les deux catégories de Jeux olympiques, d'hiver et d'été.
Chose remarquable, nous nous classons au septième rang mondial selon le nombre total de médailles combinant les Jeux d'été et d'hiver. Parlons maintenant des résultats obtenus à Londres dans les sports qui avaient été ciblés par À nous le podium. L'élément central de notre politique d'investissement est de nous concentrer sur les sports offrant le potentiel de gagner au moins une médaille.
Il y avait dans cette catégorie neuf sports sur lesquels nous nous sommes concentrés sérieusement. Sur ces neuf sports, huit ont obtenu des médailles, ce qui est un assez bon succès selon nous. Sur ces neuf sports, nous avions prévu de gagner deux médailles ou plus dans cinq d'entre eux, et c'est exactement ce que nous avons fait dans quatre sur cinq. Encore une fois, c'est un résultat remarquable du point de vue de notre investissement public et privé.
Il y a huit sports dans lesquels l'investissement de À nous le podium a été ce que nous qualifions de risque stratégique supérieur, c'est-à-dire plus un investissement stratégique. Ils n'ont peut-être pas autant de chances d'obtenir des médailles durant les Jeux au début de la période de quatre ans que les deux premières catégories dont j'ai parlé. Seulement deux de ces huit sports ont obtenu des médailles, ce qui nous a appris que nous devons être plus prudents en prenant ces risques stratégiques, en faisant ces investissements stratégiques, en vue de Rio.
À nous le podium a aussi investi dans des athlètes individuels. L'un de ces trois investissements dans des athlètes individuels a produit une médaille. C'est un investissement financier relativement minime, mais il a produit une médaille, ce qui est très positif.
À nous le podium avait prévu 20 médailles à Londres, et nous en avons obtenu 18, ce qui représente un taux de conversion de 90 p. 100 selon nous.
J'aimerais partager avec vous quelques observations importantes qui en disent plus que les seuls chiffres. Il s'agit d'abord de l'accomplissement incroyable de l'équipe féminine de soccer, qui a donné au Canada sa première médaille en sport d'équipe d'été en 76 ans. Il y a longtemps que nous l'attendions, cette médaille. L'impact de cette médaille de bronze a été profond sur tous les Canadiens, de la même manière que l'avait été l'impact des résultats de Vancouver en 2010.
Plus de Canadiens participent au soccer qu'à n'importe quel autre sport. Pratiquement chaque collectivité de notre grand pays participe au soccer. La médaille gagnée par ces athlètes féminines était une médaille de bronze mais elle a certainement eu l'effet d'une médaille d'or. Chaque membre de cette équipe est devenu un modèle et une héroïne pour nos collectivités partout au pays.
Nous avons obtenu trois médailles en natation et trois médailles en aviron, ce qui est un résultat extraordinaire. Ça fait six médailles, soit le tiers de notre total, et nous avons donc fait d'excellents gains dans ces deux sports.
Le Canada a gagné des médailles dans 11 sports, ce qui est le plus grand nombre de sports dans lequel nous avons gagné des médailles depuis Sydney, en 2000. C'est un sport de plus qu'en 2008, lorsque nous avions obtenu des médailles dans 10 sports. Toutes ces tendances sont très positives. Le gouvernement du Canada a fait un investissement délibéré et précis il y a deux ans dans une stratégie à long terme pour les sports d'équipe d'été, afin d'avoir plus de succès à cet égard. Cet investissement n'existe que depuis deux ans mais nous en avons déjà recueilli les premiers fruits, notamment une excellente performance de l'équipe féminine de basket-ball, qui a terminé huitième.
Voilà certaines des constatations positives que nous pouvons faire. Évidemment, il y a eu aussi certains malheurs, ce qui va de pair avec la participation à des sports de haut niveau extrêmement compétitifs. J'aimerais en mentionner quelques-uns aujourd'hui de façon à bien vous faire comprendre combien le monde du sport de haut niveau est fragile et vulnérable pour les athlètes et les entraîneurs. C'est une chose que nous vivons tous comme témoins tous les jours, 24 heures par jour, 365 jours par an.
Le premier de ces malheurs concerne un très grand cheval nommé Hickstead. Je suis sûre que vous connaissez tous sa fin tragique. Il est mort il y a un peu plus d'un an, et sa mort tragique a fait perdre deux médailles potentielles à l'équipe canadienne des Jeux d'été.
Nous avons tous vécu l'histoire malheureuse de Jared Connaughton dans l'équipe de relais du 4 × 100 m. Pendant quelques instants, lui-même, ses partenaires, toute la nation, et tout le monde à Londres a pu penser que nous avions dépassé notre total de médailles de Beijing, ce qui était important. Ce qui est arrivé est tellement malheureux.
Le dernier malheur a été la décision très controversée dont a fait l'objet l'un de nos jeunes boxeurs de la région de l'Atlantique. Nous avions tous pensé qu'il avait gagné son combat mais, en fin de compte, la décision ne lui a pas été favorable.
Ce genre de malheur est inhérent à l'activité sportive et peut rarement être contrôlé. Cela dit, je pense qu'il y a certains sports qui se sont peut-être moins bien comportés que prévu, selon nous. Notre organisation se fixe des objectifs très ambitieux et nous ne saurions nous satisfaire d'une contre-performance. Nous collaborons très étroitement avec ces sports pour cerner ce qui a bien marché et ce qui n'a pas marché. Nous tirons les leçons de nos erreurs. Nous croyons que l'objectif des 12 premiers pouvait être atteint, même s'il était ambitieux et optimiste. Notre analyse actuelle est que nous aurions pu faire partie des 12 premiers avec quelques succès supplémentaires. Comme organisation, nous ne serons jamais satisfaits si nous pensons laisser une seule médaille de trop sur la table. C'est notre travail, et c'est ce que vous-mêmes, en tant que gouvernement du Canada, et nos partenaires de financement nous avez confié comme mission. Notre personnel technique rencontre en ce moment même chacun des sports d'été ciblés pour déterminer les changements qui devront être apportés en vue de Rio.
Pour terminer, j'aimerais parler des principales leçons que nous avons apprises pour 2016 et après.
Avant toute chose, nous devons attacher beaucoup plus d'importance à la constitution d'un bassin plus vaste d'athlètes susceptibles de monter sur le podium. Les athlètes du Canada se sont classés dans les cinq premiers et les huit premiers, mais nous ne faisons plus de progrès depuis 1996. Si nous ne voulons pas être aussi vulnérables et fragiles, nous devons élargir considérablement notre bassin.
Cela veut dire que nous devons revoir tout le système du sport de haut niveau à l'échelle du pays et collaborer avec tous nos partenaires, les instituts sportifs canadiens, les centres sportifs canadiens, les provinces et les territoires, pour renforcer vraiment le système à l'avenir.
Nous allons lancer un cadre national d'identification et de développement des talents qui nous servira à examiner attentivement la manière dont nous pourrons identifier la prochaine génération d'athlètes et nous assurer qu'ils bénéficient du meilleur environnement possible.
En tant qu'organisation, nous devons continuer à faire certaines interventions proactives et précoces. Nous en avons fait certaines en préparation de Londres, avec beaucoup de succès. Il y en a d'autres que nous aurions pu faire en étant un tout petit peu plus agressifs, mais nous ne les avons pas faites et cela nous a probablement coûté quelques médailles.
Nous prévoyons aussi un ciblage plus pointu des sports à l'avenir. Quand nous examinons le profil des autres pays qui ont beaucoup de succès aux Jeux olympiques d'été, qui gagnent dans un plus grand nombre de sports, qui obtiennent plus de médailles dans un plus petit nombre de sports, ce que nous appelons les sports à médailles multiples, où ils gagnent trois ou quatre médailles, il y a certainement là une stratégie clé.
Marcel a mentionné le rôle important des entraîneurs et des techniciens. Recruter, conserver et former les meilleurs entraîneurs au monde reste l'une de nos priorités. On ne peut pas former d'athlètes susceptibles de monter sur le podium si on ne leur donne pas de grands entraîneurs.
Nous devons renforcer les mesures de redevabilité touchant l'investissement de À nous le podium pour le sport et de À nous le podium pour nos partenaires de financement. C'est l'une de nos toutes premières préoccupations chaque jour.
Finalement, les dernières recherches montrent que gagner des médailles en sport est important pour le Canada et pour les Canadiens. Une toute nouvelle génération de héros a vu le jour à Londres, et nous avons pu les célébrer avec le grand travail que fait le Comité olympique canadien chaque jour depuis lors. Nous continuerons de célébrer ces grands héros.
Il y a une culture renouvelée de victoire et d'excellence dans le sport de haut niveau au Canada, dans le droit fil des succès obtenus à Vancouver. Avec chaque médaillé couronné, nous devons travailler avec ces héros pour retourner dans leurs collectivités et réitérer l'importance du sport et de l'activité physique, de mener une vie saine, de bâtir les communautés. Nous ne parlons pas assez de ce que cela signifie vraiment et de la valeur des médailles que gagne le Canada.
Les enfants canadiens ont besoin de héros olympiques et de modèles positifs qu'ils peuvent émuler et auxquels ils peuvent espérer ressembler. Le succès dans le sport de haut niveau contribue vraiment à bâtir des communautés. Il développe nos futurs dirigeants, contribue à la fierté civique, et diffuse l'idée que nous pouvons gagner, que c'est bien de gagner, et que nous allons gagner.
ANP est devenu un organisme à but non lucratif en mars 2012, ce qui était un événement très important pour notre organisation. Nous continuons d'être un modèle dont on essaye de s'inspirer dans le monde entier et dans d'autres secteurs au Canada.
Au nom de tous les athlètes et entraîneurs du Canada, je tiens à vous remercier à nouveau du soutien extraordinaire que vous nous avez fourni dans notre quête visant à aider plus d'athlètes canadiens à gagner plus de médailles aux Jeux olympiques et paralympiques. Savoir qu’ils sont importants à vos yeux, que vous croyez en eux et que vous voulez les appuyer dans leur quête est un facteur très important pour les athlètes de pointe du Canada. Savoir que tout leur gouvernement et tout leur pays les appuient peut vraiment les aider à s'améliorer à long terme.
Merci beaucoup.