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Merci, monsieur le président.
Monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité, je vous remercie de me donner l'occasion de vous communiquer des renseignements sur le Commandement du soutien opérationnel du Canada, et plus particulièrement sur notre rôle en ce qui concerne la disponibilité opérationnelle des Forces.
Je suis le major-général Mark McQuillan, commandant du Commandement du soutien opérationnel du Canada, le COMSOCAN.
Le COMSOCAN a été créé et mis sur pied au début de 2006 dans le cadre du premier volet de la transformation des FC. Il est parvenu à maturité et, à mon avis, a fourni du soutien exceptionnel aux Forces canadiennes dans le cadre de leurs opérations nationales et internationales pendant tout ce temps.
[Français]
Ce que je souhaiterais faire, ce serait de passer en revue une très courte présentation, afin de vous donner des renseignements contextuels sur la façon dont le COMSOCAN et, surtout, ses professionnels formidables facilitent les opérations.
Ce que je souhaite faire, c'est mettre en lumière les responsabilités en matière de mise sur pied de la force et d'emploi de la force exécutées par le commandement et aborder la question de sa disponibilité opérationnelle, de sa souplesse et de ses capacités globales.
[Traduction]
Ma première diapo donne un aperçu du rôle que joue le COMSOCAN compte tenu de la place importante qu'occupent les opérations dans nos activités. Il a, de toute évidence, une influence stratégique et un effet tactique. La mission du COMSOCAN est de fournir un soutien opérationnel efficace et efficient aux opérations des FC, que ces opérations soient nationales, continentales ou expéditionnaires.
Par soutien opérationnel, on entend l'exécution de fonctions de soutien spécialisées qui ne sont pas propres aux commandements des composantes spéciales aériennes, maritimes ou terrestres, mais qui seraient perçues comme offrant des capacités interarmées ou partagées facilitant les opérations des FC. À bien des égards, nous agissons comme organe de coordination liant les politiques de soutien fonctionnel et les pouvoirs nationaux à la prestation de capacités opérationnelles aux organisations de soutien des forces opérationnelles.
Nos principaux rôles consistent à coordonner la mise sur pied d'organisations de soutien adaptées à des tâches précises pouvant être employées lors de l'établissement et de l'activation de théâtres opérationnels, du soutien des missions ou de leur clôture. Nous appuyons les commandements opérationnels — le Commandement de la force expéditionnaire du Canada, le Commandement Canada et le Commandement des forces d'opérations spéciales du Canada — dans la planification et la préparation des opérations, et nous assurons un lien arrière et coordonnons, lorsqu'il y a lieu, le soutien national et stratégique.
La deuxième diapo illustre l'un des grands avantages du COMSOCAN, soit le fait qu'il regroupe diverses activités de soutien sous un seul commandant. Je suis responsable de la production de spécialistes dans diverses disciplines de soutien, dont la logistique, qui englobe la gestion du matériel, les mouvements, les finances et les services alimentaires. De plus, le COMSOCAN offre toute une gamme de services au personnel concernant des capacités comme la décompression dans un tiers lieu pour les militaires rentrant d'Afghanistan.
Les membres du génie militaire sont indispensables aux tâches qui nous sont confiées, et nous avons des conseils professionnels en matière de génie et la capacité de coordonner le cantonnement de forces lors de l'activation dans le théâtre. Nous avons aussi des services de communication et d'information stratégiques et opérationnels, qui comprennent notamment l'établissement de services de communication et de technologie de l'information dans le théâtre, tout en assurant la liaison arrière essentielle avec le Canada.
Nous veillons également à la coordination et à la prestation de services de santé en collaboration avec le groupe des services de santé.
En dernier lieu, le COMSOCAN assure des services de police militaire et de protection rapprochée en collaboration avec le grand prévôt des Forces canadiennes. Bref, nous sommes le guichet unique pour la coordination et le soutien général des opérations.
[Français]
Le COMSOCAN a des responsabilités en matière de mise sur pied de la force et d'emploi de la force opérationnelle. Cette troisième diapositive montre certaines des tâches associées à un déploiement international.
De façon générale, une fois qu'une nouvelle mission ou opération est envisagée, le rôle du COMSOCAN est d'aider le commandement appuyé, normalement le Commandement Canada ou le Commandement de la Force expéditionnaire du Canada, à élaborer un plan global de soutien de la mission. Nous l'aiderons dans la planification et l'activation des camps, puis nous coordonnerons et entamerons le transport du matériel jusqu'au théâtre d'opérations. En outre, lors de l'élaboration du plan global de soutien, nous participerons à la création d'accords de soutien qui seront, au bout du compte, gérés par la force déployée.
[Traduction]
Le COMSOCAN s'occupera de ce que nous appelons les lignes de communication stratégiques et assumera les tâches liées à leur exécution. Le COMSOCAN participera à la projection de la force jusque dans le théâtre d'opération, normalement défini comme zone d'opérations interarmées, en coordonnant le transport stratégique, aussi bien aérien que de surface, et en participant au maintien en puissance de la force en assurant une chaîne d'approvisionnement opérationnelle efficace.
Le cadre de disponibilité opérationnelle du COMSOCAN est fondé sur la stratégie de défense Le Canada d'abord et les six missions principales qui y figurent. Le COMSOCAN définit ses tâches et maintient un niveau de disponibilité opérationnelle et de capacité de sorte qu'il puisse appuyer à la fois les événements planifiés, comme le soutien offert par les Forces canadiennes dans le cadre des Jeux olympiques d'hiver, et les événements imprévus, comme notre intervention à la suite du tremblement de terre dévastateur qui a frappé Haïti en 2010.
Le pilier de notre réseau de matériel et de distribution est le Groupe de soutien en matériel du Canada, qui gère les six dépôts de munitions et d'équipement au Canada. Les capacités déployables du COMSOCAN comprennent le Groupe de soutien interarmées, qui a de l'expertise dans des domaines comme les mouvements, l'approvisionnement et les services postaux, et le Régiment des transmissions interarmées, qui dispose de systèmes de communication stratégique et opérationnelle déployables. De plus, comme je l'ai mentionné plus tôt, le COMSOCAN a des unités de génie et de services de sécurité, lesquelles maintiennent un niveau de disponibilité opérationnelle afin d'appuyer les opérations des FC.
Il importe de noter également la contribution au soutien opérationnel de la Marine royale canadienne, de l'Armée canadienne et de l'Aviation royale canadienne et d'autres organisations ministérielles. En ce qui concerne les capacités de soutien général requises par les services, je suis chargé de définir les besoins en matière d'instruction, d'équipement et de disponibilité opérationnelle. Pour répondre à ces besoins, le soutien des chefs d'état-major des armées est indispensable.
La diapo suivante concerne le renforcement des capacités du commandement. La stratégie de défense Le Canada d'abord énonce l'intention du gouvernement du Canada d'augmenter la disponibilité opérationnelle des FC et de consolider leur capacité de poursuivre leurs opérations une fois qu'elles sont déployées.
Le COMSOCAN participe activement au processus de renforcement de nos forces, en définissant à la fois les besoins actuels et futurs en matière de soutien opérationnel. Ce processus consiste à examiner les besoins futurs en capacités en tenant compte des leçons opérationnelles apprises dans le cadre du soutien offert par le COMSOCAN aux opérations des FC au pays et partout dans le monde depuis sa création.
Nous avons mis sur pied un bureau de programme ayant pour mandat de répondre à un certain nombre de besoins en matière de soutien opérationnel. Cette diapo illustre un besoin précis en matière de capacités de soutien opérationnel pour lequel notre analyse a défini un besoin d'une capacité améliorée en ce qui concerne l'équipement de manutention du carburant destiné aux opérations. Cette question fait actuellement l'objet d'une analyse des options, notamment une comparaison des meilleures pratiques de manutention du carburant de nos proches alliés et de l'OTAN. Ce processus permettra d'élaborer des options et des recommandations en vue d'investissements futurs en matière d'équipement et de processus déployables de manutention du carburant qui seront à la fine pointe. Une attention particulière sera notamment accordée aux défis associés au déploiement et à la manutention de carburants dans l'Arctique canadien.
La sixième diapo met en lumière le fait que, lorsque nous sommes déployés, plus particulièrement à l'étranger, nous le sommes habituellement au sein d'une coalition. Nous devons donc être conscients des capacités des autres pays et, dans la mesure du possible, collaborer avec eux afin de créer une solution de soutien qui est efficace pour les pays participants. Au bout du compte, nous nous efforçons toujours d'assurer le meilleur soutien possible au moindre coût, qu'il s'agisse du coût financier ou du nombre de militaires déployés. Nous collaborons avec nos alliés au sein de diverses tribunes pour faire en sorte que nous adoptions les meilleures pratiques en fonction des leçons communes retenues dans la conduite d'opérations
Nous tirons également parti d'ententes existantes, notamment avec des pays de l'OTAN et en particulier avec les États-Unis, des ententes qui nous permettent de profiter de leur capacité d'offrir divers services de soutien en régime de recouvrement des coûts. Par exemple, nous avons conclu un accord sur l'acquisition ou le soutien mutuel avec les États-Unis afin d'offrir du soutien réel pour la mission de formation en Afghanistan.
Outre les capacités de soutien des FC et les accords de soutien avec des coalitions, nous avons eu du succès par le passé avec le Programme de soutien contractuel des Forces canadiennes, ou le CANCAP. Il s'agit de contrats du MDN qui ont été accordés par voie concurrentielle par TPSGC afin d'accroître les services logistiques déployés, comme le génie construction, ainsi que la gestion et la distribution du matériel. Les services du CANCAP ont été utilisés abondamment en Afghanistan afin d'aider à réduire la pression exercée sur divers groupes professionnels de soutien. Par exemple, de 2007 à 2011, il y avait jusqu'à 300 civils travaillant à tout moment à l'aérodrome de Kandahar.
Bref, lorsque nous élaborons ou améliorons un concept de soutien, nous nous efforçons d'utiliser divers outils, de sorte que le commandant sur le terrain ait accès à des capacités de soutien efficaces, souples et diversifiées afin qu'il puisse mener l'ensemble des missions qui lui seront confiées.
En dernier lieu, je voudrais aborder brièvement un concept dont vous avez sans doute déjà entendu parler, soit l'initiative des plaques tournantes pour le soutien opérationnel. Le concept des plaques tournantes traduit le besoin d'assurer une projection rapide et le maintien d'une force, habituellement dans un contexte caractérisé par une contrainte de temps. Nous avons établi des modèles de scénario de déploiement et établi sur une carte ce que nous estimons être un concept efficace qui repose sur le déplacement des capacités des FC par transport stratégique aérien et maritime puis, éventuellement, par des moyens de transport tactiques pour l'acheminement final vers une mission ou une zone d'opération interarmées précise.
Le concept des plaques tournantes exige des ententes avec des gouvernements amis qui accepteraient d'appuyer le positionnement temporaire et le transit du personnel et de l'équipement des FC dans leur pays. Il faut noter que ces sites, une fois établis sur la ligne de communication stratégique, ne doivent pas être considérés comme des bases des FC. Ce sont des plaques tournantes, qui seraient activées au besoin et offriraient du soutien logistique aux éléments des FC en transition.
Le concept des plaques tournantes offre un certain nombre d'avantages dans la mesure où elles assureraient souplesse, réactivité et rentabilité au moment de mener des opérations soutenues sur une longue période.
Le concept des plaques tournantes nous permettrait aussi d'éventuellement adopter intégralement l'approche pangouvernementale et de resserrer des relations clés dans une région donnée.
Mesdames et messieurs, en résumé, le Commandement du soutien opérationnel du Canada est un outil efficace pour la conduite des opérations des FC. Nous avons du personnel exceptionnel, des militaires et des civils, ainsi qu'une mission exigeante, une mission dont nous nous acquittons très bien à mon avis.
Monsieur le président, je serai heureux maintenant de répondre à vos questions.
Merci.
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Monsieur, merci de votre question.
En termes simples, on peut décrire la ligne de communication stratégique comme étant, essentiellement, la voie de maintien dont nous nous servons pour maintenir et appuyer une force. Elle est donc principalement fondée sur le mouvement du matériel, de l'équipement et du personnel.
Évidemment, il y a, le long de cette ligne de communication stratégique, des éléments habilitants en plus des éléments de maintien, et je pourrais en reparler.
Pour expliquer plus précisément ce qu'est une plaque tournante, il est sûrement préférable d'avoir recours à un exemple. Par exemple, quand le concept a été mis sur pied, on m'a chargé de mettre à l'essai la plaque tournante. Nous n'avions pas le choix de le faire compte tenu de la réalité de nos opérations. J'ai donc ce que j'appelle une plaque tournante à Spangdahlem, en Allemagne. Nous avons une bonne collaboration avec les Américains. Nous sommes situés sur une base aérienne américaine, mais c'est essentiellement le gouvernement allemand qui nous accueille. Nous avions une entente de principe qui nous permettait de faire le maintien à partir de cette base.
Par exemple, pendant la mission en Afghanistan, nous savions tous que nous avions des capacités au Camp Mirage, mais il y avait aussi une grande part de notre soutien en matériel qui passait par cette plaque tournante. Cette plaque tournante est importante puisque, pendant que nous effectuons des opérations de maintien, elle est accessible. Aujourd'hui, environ quatre personnes s'y trouvent, et elles effectuent du transbordement — c'est une plaque tournante plutôt petite, très souple, qui permet de faire des économies.
Le principe est très simple: selon le degré de priorité de la demande — c'est-à-dire à quel point les choses doivent parvenir rapidement dans la zone des opérations —, si je puis utiliser un navire, cela coûte moins cher. Et si je peux utiliser le navire, répartir son chargement et l'envoyer jusqu'à une base aérienne, puis me servir de la voie des airs pour le dernier tronçon, c'est la méthode la plus efficace. C'est donc un exemple de la façon dont on utilise à l'heure actuelle une plaque tournante existante.
Vous pouvez aussi ajouter d'autres activités à une plaque tournante. Quand vous effectuez une relève à un endroit, une rotation des troupes après un certain nombre de mois, vous vous retrouvez à mettre en place une équipe pour accroître les capacités. Puis, selon le niveau d'activité, vous irez plus vite pour fournir des capacités supplémentaires. Quand vous avez un groupement tactique qui fait l'objet d'une rotation toutes les six semaines environ, vous disposez d'un délai très court pour y arriver.
Un autre aspect de la ligne de communication stratégique, c'est que nous pouvons nous en servir pour d'autres activités. J'ai parlé de la rotation des troupes. J'ai parlé, par exemple, de la décompression dans un « tiers lieu ». Dans le cadre de la rotation des troupes, nous sommes conscients que nous devons nous assurer de permettre aux troupes qui passent d'un environnement de combat où il y a beaucoup de stress à la vie normale au Canada de disposer d'une certaine période pour faire une transition et décompresser. Mais, pour nous, tout cela fait en réalité partie du processus de redéploiement. Nous allons maintenir, sur la ligne de communication stratégique, des services d'aide en éducation et en santé mentale, et aussi, en plus, des services de relaxation, tout cela, essentiellement, dans un but de décompression.
J'espère que j'ai répondu à la question, monsieur.
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Merci de poser la question.
Comme vous pouvez le comprendre, la mission en Afghanistan présente bien des défis. Je pense qu'il n'y a pas de mission plus exigeante d'un point de vue logistique pour ce qui est du maintien d'une force en situation de combat, ou, à tout le moins, qui l'était jusqu'à l'été — nous faisons actuellement la transition vers une mission de formation, ce qui fait que le maintien de la paix est bien réel.
Cela fait ressortir la question que vous avez posée plus tôt quand vous avez parlé de la coordination de nos activités avec d'autres. Très clairement, quand nous nous sommes engagés dans la mission afghane — et il faut bien dire que l'Afghanistan, à partir de 2001, n'offrait que des capacités vraiment limitées d'un point de vue industriel. Par conséquent, quand nous nous engageons, nous comprenons que, bien sûr, pour jouer le rôle que le gouvernement nous demande de jouer, nous devons être opérationnels. En termes simples, nous devons nous assurer que le soutien offert aux soldats est offert de façon coordonnée.
Un exemple de ce que nous avons fini par faire précisément avec nos partenaires de la FIAS a trait au carburant. Le carburant est un produit qui a une importance énorme dans une mission comme celle-là. Il ne vient pas de l'Afghanistan; nous devons le transporter jusque là. Tout cela a fini par être — ou est aujourd'hui — un contrat géré par l'OTAN entre les états-majors, dirigé par l'une des forces opérationnelles, l'état-major du groupe de travail de la FIAS, qui gère l'approvisionnement en carburant au sein de la FIAS. Chaque année, des millions de litres de carburant sont consommés. C'est un exemple de la façon dont les choses fonctionnent — plutôt que chaque pays s'occupe de façon indépendante de faire venir son propre carburant, ce qui aurait entraîné des difficultés pour chacun des produits, nous collaborons pour bâtir quelque chose ensemble à cette fin, et cela fonctionne. De plus, vous vous retrouvez avec des solutions contractuelles. Par exemple, à Kandahar, où des Canadiens travaillaient... ce soutien a évolué et, au bout du compte, vous vous retrouvez avec une solution contractuelle pour une partie de ce que nous appelons le soutien réel, concernant, par exemple, l'approvisionnement en nourriture et certains autres services de base à l'aérogare et dans les environs.
Cette combinaison de solutions contractuelles complexes, ou de contrats de coalition, en accord avec des ententes conclues avec d'autres nations au fur et à mesure du travail de coordination pour la résolution de problèmes est très importante et essentielle dans le contexte actuel et, plus particulièrement, dans les opérations de coalition.
Fondamentalement, la chaîne de commandement est l'aspect essentiel, je crois que vous connaissez assez bien la manière dont nous assurons la chaîne de commandement à l'échelon des unités et les responsabilités que nous attribuons sous forme de directive à un commandant d'unité.
À titre de commandant de formation, je suis responsable d'unités, de commandants et de possibilités d'entraînement. Nous allons procéder au déploiement de nos capacités, mesurer cette capacité et son degré d'intervention, puis, pour l'essentiel, nous assurer de maintenir cette capacité opérationnelle, de la façon exigée.
En voici un exemple: le mois dernier, le Régiment des transmissions interarmées s'est déployé à Petawawa. Cela leur aura permis d'établir leur capacité afin de connaître leurs normes d'entraînement sur le terrain et leur niveau de déploiement. En même temps, le régiment me fait part de ce qu'il a mesuré et m'explique qu'une bonne partie de son personnel et de son équipement est déployée en ce moment.
Ainsi, à titre de commandant des opérations, je reçois constamment des mesures de rétroaction, ce qui me permet de m'assurer que je connais les niveaux et les normes de capacité en place, en fonction du niveau d'intervention dont j'ai besoin. Une fois de plus, dans certains domaines fonctionnels — et cela ne va peut-être pas de soi —, il me faut une expertise contractuelle prête à partir et à se déployer. Je dois pouvoir me fier sur le sous-ministre adjoint (Matériels) et les services d'approvisionnement en plus de l'expertise contractuelle et militaire pour que les gens soient prêts; il s'agit là davantage d'une disponibilité opérationnelle individuelle. Ce qui fait que, en cas d'une mission à Haïti ou de soutien à une opération de recherche et sauvetage en Jamaïque, je suis en mesure d'augmenter la taille de cette force opérationnelle initiale et de l'envoyer sur le terrain.
Par conséquent, je dois assurer un certain niveau de capacité, qui relève des compétences techniques en plus d'une capacité individuelle aux fins du déploiement.
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Monsieur, merci de cette question.
Vous avez bien raison d'affirmer que, dans le cadre de cette opération, ce sont principalement deux services qui ont été responsables de la mise sur pied d'une force: l'Aviation royale canadienne et la Marine royale canadienne. Ce qui distingue cette opération de l'Afghanistan, simplement... Bien entendu, la Force aérienne a une caractéristique très particulière qui lui permet de faire les choses plus rapidement: elle possède des aéronefs. Elle dispose donc d'une capacité évidente de se rendre dans un théâtre, d'avoir un effet et d'être en place plus rapidement. De même, la Marine a toujours eu une capacité de disponibilité opérationnelle qui lui permet de se déployer. Une fois de plus, il s'agit d'une activité du COMFEC — il serait donc préférable que vous posiez la question au commandant du COMFEC pour connaître son avis.
Revenons à ce que nous avons fait pour aider, d'un point de vue de maintien en puissance. Selon moi, la réalité — et non pas les difficultés — de l'opération en Libye était qu'une grande partie de la Force aérienne était basée en Italie. Cette situation avait du bon, car l'Italie est un pays de l'OTAN. De fait, j'avais auparavant signé avec l'Italie ce que nous appelons une entente de services mutuels de soutien logistique. Pour l'essentiel, cela signifie que, entre pays de l'OTAN, nous pouvons utiliser des services — et non pas les troquer — et les payer selon le principe du recouvrement des coûts. En réalité, j'ai fini par augmenter la taille de la force opérationnelle, principalement composée de membres de la Force aérienne, qui a participé à ce déploiement et était basée en Italie; le COMSOCAN y a simplement ajouté de la capacité, tandis que la force opérationnelle mettait en place des éléments comme les ententes sur les carburants, les ententes contractuelles, puis les ententes sur la base et les logements et autres éléments de ce genre. C'était probablement les principaux aspects où j'aurai fourni de l'assistance sur le front.
Ensuite, bien évidemment, il y a l'aspect de maintien en puissance. Une fois que l'opération fonctionne à plein régime — rappelons que la Force aérienne représentait une grande partie de la force opérationnelle et que, du côté de la Marine, les navires ont tendance à être très autonomes, sauf quand ils viennent sur la côte pour faire le plein et se réapprovisionner —, c'est l'aspect de maintien en puissance de la Force aérienne qui devient l'élément central de cette opération.
Encore une fois, c'était un environnement très dynamique. L'une des leçons que j'ai tirées de cette opération, c'est que la structure de l'entente préexistante est — j'éviterai de dire essentielle — très utile pour être en mesure de tout mettre en place et de commander les opérations dans un environnement très complexe et exigeant. Même s'il s'agissait d'un pays de l'OTAN, même si cela se passait en Europe, où nous avons travaillé à l'occasion, je suis convaincu que la situation était très difficile pour ceux qui étaient sur le terrain.
Une fois de plus, je crois que le commandant du COMFEC pourrait vous faire des commentaires plus appropriés à ce point de vue.