:
Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, membres du comité, je suis heureux d'avoir aujourd'hui l'occasion de discuter avec vous de la disponibilité opérationnelle de l'Aviation royale canadienne.
[Traduction]
Le succès des opérations, ma priorité absolue, repose sur la disponibilité opérationnelle, c'est-à-dire, notre capacité d'agir et de produire les effets désirés au bon moment et au bon endroit. Pour cela, nos ressources doivent respecter des niveaux de disponibilité opérationnelle différents. Puisque les opérations menées au pays ou à l'étranger sont toutes différentes, la question qu'il faut se poser, c'est: Comment le Canada peut-il s'assurer qu'il a ce qu'il faut pour réagir rapidement et efficacement? Il doit disposer des bonnes personnes, de la bonne information, de la bonne doctrine et du bon matériel.
Pour ce qui est de la disponibilité opérationnelle, l'ARC met sur pied une force aérienne adaptée capable d'agir efficacement pour relever les défis d'aujourd'hui et de demain en matière de défense et de sécurité. En d'autres termes, nous équipons, entraînons et maintenons la force aérienne afin de permettre aux utilisateurs d'une force d'exécuter leurs opérations en faisant appel à nos militaires et à notre équipement. Parmi ces utilisateurs, on retrouve le Commandement Canada et le NORAD pour les opérations sur le continent nord-américain, ainsi que le Commandement de la Force expéditionnaire du Canada pour les opérations à l'étranger.
Les résultats stratégiques, opérationnels et tactiques que nous obtenons à l'échelle nationale et internationale dépendent de notre disponibilité opérationnelle. Nous avons prouvé sans l'ombre d'un doute notre capacité à ce chapitre.
La fin d'une année vraiment extraordinaire approchant, repensons aux opérations nationales et internationales sans pareilles qui se sont déroulées, y compris des opérations de combat sur deux théâtres différents.
[Français]
L'opération Mobile est l'une des démonstrations les plus récentes de la disponibilité opérationnelle de la force aérienne. Le lendemain de l'adoption par les Nations Unies de la résolution concernant la Libye, nos chasseurs CF-18 Hornet ont pris leur envol vers l'Italie en vue de prendre part à l'opération. Les ravitailleurs en vol CC-150 Polaris et les aéronefs de transport CC-177 Globemaster, avec à leur bord de nombreux membres du personnel et une grande quantité de matériel, les ont suivis tout de suite après. Quelques jours à peine après leur départ du Canada, nos aéronefs survolaient déjà la Libye et ses environs, et collaboraient avec nos partenaires de la coalition.
Pendant notre mission, nous disposions également d'aéronefs de patrouille à longue portée Aurora, de ravitailleurs Hercules, d'aéronefs de transport Hercules ainsi que d'un hélicoptère Sea King, qui accompagnait notre frégate dans la mer Méditerranée. Tous nos aviateurs et aviatrices se sont acquittés de leurs fonctions en faisant preuve du professionnalisme qui caractérise si bien l'Aviation royale canadienne. Je n'ai jamais été aussi fier de les accueillir qu'à leur retour en sol canadien, le mois dernier.
[Traduction]
Si nous avons pu intervenir aussi rapidement, c'est entièrement grâce à notre disponibilité opérationnelle. Notre matériel était disponible, nos membres étaient hautement qualifiés et prêts, et notre soutien logistique était fermement établi. Pendant ce temps, notre escadre aérienne en Afghanistan était toujours active et offrait son soutien aérien aux commandants canadiens et alliés dans des situations extrêmement exigeantes.
De plus, presque en même temps que l'opération Mobile, nous avons aussi déployé six CF-18 en Islande afin de mener une mission de police aérienne sous l'égide de l'OTAN.
Plus tard, en août, nous avons déployé des hélicoptères Griffon et leur équipage en Jamaïque pour une formation en recherche et sauvetage et pour aider la Force de défense de la Jamaïque pendant la saison des ouragans.
[Français]
Mais nous avons dû également faire face à plusieurs situations dangereuses créées par dame Nature dans notre propre pays. Nous avons évacué des résidants de plusieurs communautés qui étaient menacés par des feux de forêt dans le Nord de l'Ontario ainsi que plusieurs personnes de la Vallée du Richelieu, au Québec, aux prises avec une inondation. Nos militaires ont continué à respecter leur mandat national en protégeant les Canadiens et les Canadiennes contre les menaces aériennes par l'entremise du NORAD. De plus, nous avons poursuivi nos exigeantes missions de recherche et sauvetage, aidant ainsi des Canadiens en péril.
[Traduction]
Pendant cette période surchargée, voire sans précédent, nous avons fait preuve d'excellence dans tous nos secteurs de responsabilité. À vrai dire, à un certain moment pendant le printemps, chacune de nos ressources opérationnelles participait à divers degrés à une opération. Jamais dans ma carrière je n'avais vu un tel niveau d'engagement.
En plus de nous assurer que nos membres et nos flottes sont prêts à mener des missions comme celles que j'ai évoquées, nous disposons de certains outils qui nous aident à transformer notre disponibilité en action, et ce, de façon efficace et efficiente. J'aimerais notamment vous parler d'une véritable réussite, celle du Centre multinational d'opérations aérospatiales, ou comme nous l'appelons, le CMOA.
[Français]
Ce centre est situé à Winnipeg.
Il a vu le jour il y a à peu près cinq ans et influence très positivement notre capacité de produire les efforts opérationnels nécessaires, au pays comme à l'étranger. Le CMOA aide le commandant de la composante aérienne à exercer ses fonctions de commandement et de contrôle de façon centralisée, mais aussi à lancer des missions décentralisées de puissance aérienne, aussi bien au pays que dans le reste du monde.
Grâce au centre, nous parvenons à échanger des renseignements rapidement et en toute sécurité au sein de l'ensemble de la force aérienne et des Forces canadiennes, mai aussi avec d'autres ministères ainsi que nos alliés. Le CMOA nous permet d'allouer efficacement et de regrouper rapidement nos ressources, et de leur attribuer de nouvelles tâches afin d'appuyer les utilisateurs d'une force et le commandant opérationnel.
[Traduction]
Il va sans dire que les avions sont rapides, plus rapides que les moyens terrestres et maritimes. De par sa nature, la force aérienne peut donc réagir rapidement. Son agilité et sa capacité d'adaptation sont des valeurs organisationnelles cruciales sur lesquelles se fonde notre disponibilité opérationnelle.
Donc, qu'en est-il de la disponibilité opérationnelle de l'ARC?
Toutes nos ressources ont une composante à disponibilité opérationnelle élevée qui nous permet de réagir rapidement. En effet, la force aérienne maintient la disponibilité opérationnelle la plus élevée des trois armées. La majeure partie de nos effectifs sont soit prêts à intervenir, soit déjà en mission. Je vous donne quelques exemples de la disponibilité opérationnelle de nos flottes d'aéronefs pour mieux vous expliquer ce que je veux dire.
Nos CF-18 Hornet sont toujours à pied d'oeuvre pour appuyer le NORAD et défendre notre espace aérien. Ils peuvent décoller en quelques minutes à peine. La disponibilité opérationnelle des Globemaster III varie de 24 heures à 21 jours pour les missions d'aide humanitaire. Nos aéronefs de patrouille à longue portée CP-140 Aurora sont prêts à intervenir en 12 heures pour les opérations au pays menées sous l'égide du Commandement Canada. Nos ressources de transport tactique, y compris nos hélicoptères, conservent plusieurs plateformes avec disponibilité opérationnelle élevée selon la région pour les interventions d'urgence au pays. Leur délai d'intervention varie de 3 minutes à 24 heures. Par exemple, la disponibilité opérationnelle du C-130 Hercule est de 30 minutes pour la recherche et le sauvetage, de 24 heures pour les opérations nationales et de 3 jours pour le soutien non planifié au Commandement de la Force expéditionnaire du Canada.
[Français]
Le maintien d'une telle disponibilité opérationnelle demande beaucoup de planification, d'efforts et de ressources. Aussi, en songeant à l'avenir, nous savons que le maintien de cette disponibilité opérationnelle posera des défis. Nous devons nous assurer que nos compétences, notre créativité et notre innovation, qui sont à la source de notre disponibilité, sont institutionnalisées.
Nous avons aussi toujours su nous adapter aux nouvelles technologies, procédures et techniques. C'est en grande partie grâce à nos aviateurs et aviatrices, à leur souplesse et à leurs incroyables compétences et connaissances.
[Traduction]
Par exemple, le personnel de notre escadre aérienne en Afghanistan a acquis une connaissance de pointe des opérations de combat multiflotte à forte intensité. Dans cette boîte de Petri opérationnelle, la courbe d'apprentissage est abrupte, mais nos militaires se sont adaptés très rapidement n'ayant besoin souvent que de quelques jours ou même de quelques heures pour acquérir des connaissances qui nécessiteraient normalement un apprentissage de plusieurs mois, voire de plusieurs années. Les leçons retenues en Afghanistan font l'objet d'une analyse et seront institutionnalisées afin d'orienter la doctrine et l'instruction futures, ce qui renforcera notre disponibilité opérationnelle.
[Français]
Nous avons beaucoup investi, cette dernière décennie, dans nos ressources humaines. Nous avons réorganisé plusieurs de nos groupes professionnels afin de nous assurer que la structure des carrières soit optimisée, que la formation, l'expérience et les tâches soient mieux alignées et que les occasions d'avancement soient améliorées.
Nous augmenterons l'efficacité de la formation du personnel et nous observerons des développements très prometteurs grâce à l'utilisation des technologies, comme les réseaux virtuels de formation et de simulation des environnements. Nous transformerons également le système d'instruction de nos techniciens de manière à former plus de candidats en moins de temps, tout en leur permettant d'acquérir un niveau de compétence supérieur. Ces examens et ces perfectionnements devront se poursuivre au cours des années à venir.
[Traduction]
Pour ce qui est des flottes d'aéronefs, des occasions extraordinaires s'offrent à nous. Toutefois, bon nombre mettront à l'épreuve notre disponibilité opérationnelle. Nous procéderons également très bientôt à l'intégration du Cyclone dans nos flottes. Nous devrons relever des défis quant à la disponibilité du personnel et à l'instruction en plus de tous les défis qui font généralement surface lorsque l'on met en service [Note de la rédaction: inaudible]. Le nouveau Chinook CH47F apportera lui aussi des défis semblables, mais notre expérience en Afghanistan devrait faciliter sa mise en service.
En 2016, nous prévoyons recevoir les F-35 Lightning II, un chasseur de prochaine génération.
[Français]
Nous sommes conscients que certaines menaces auxquelles les CF-18 ont fait face à la fin du XXe siècle se sont estompées, que d'autres sont demeurées les mêmes et que de nouvelles sont apparues. Nous sommes convaincus que les menaces continueront d'être aussi fluides et changeantes au fil du XXIe siècle. L'acquisition de l'appareil F-35 de cinquième génération va améliorer notre disponibilité opérationnelle, nous donnant ainsi la flexibilité nécessaire pour faire face aux menaces connues, mais aussi à celles qui feront surface un jour.
[Traduction]
Pour conclure, mesdames et messieurs, l'ARC fait face quotidiennement à plusieurs défis, mais nous les percevons comme des occasions qui servent à solidifier notre institution. Grâce à l'appui d'un robuste système de commandement opérationnel, d'équipements adaptés, de la formation de premier plan et d'une vaste expérience opérationnelle, les membres de l'ARC sont prêts à relever tous les défis auxquels le Canada sera confronté au pays comme à l'étranger, et ce, aujourd'hui et à l'avenir.
L'Aviation royale canadienne est prête.
[Français]
Je vous remercie une fois de plus de m'avoir donné l'occasion de discuter de la préparation de l'aviation. Je suis prêt à répondre à vos questions.
[Traduction]
Merci beaucoup.
Je serai ravi de répondre à vos questions.
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Merci pour votre question.
Je vais vous parler des avantages fondamentaux que procure le C-17 aux Forces canadiennes et, par le fait même, à notre pays. Le C-17 nous donne la capacité de réagir rapidement et efficacement aux événements qui se produisent au Canada ou à l'étranger, alors qu'il nous fallait auparavant déployer un éventail d'options différentes en fonction de notre capacité de transport tactique disponible, en misant sur des fournisseurs externes ainsi que sur le soutien de nos alliés. Grâce au C-17, nous pouvons désormais réagir à toute situation de crise sans avoir à attendre l'aide de qui que ce soit. L'aéronef nous offre un rayon d'action et une charge utile nous permettant de transporter à peu près tout ce dont nous pouvons avoir besoin, peu importe la situation. On peut même transporter nos tanks Leopard 2, des véhicules très lourds. C'est une plateforme qui nous ouvre de nouvelles possibilités lorsqu'il s'agit de répondre à nos besoins en matière de sécurité. Comme vous avez pu le constater au cours des dernières années, son potentiel d'utilisation dans le Nord, dans l'Arctique, est également fort intéressant, car il permet de transporter là-bas les marchandises et les travailleurs, qu'ils soient des Forces canadiennes ou d'une agence gouvernementale, qui doivent s'y retrouver pour une raison ou une autre.
Nous pensons également à l'avenir. Jusqu'à maintenant, nous nous sommes surtout servis du C-17 comme plateforme stratégique pour la livraison de charges utiles en Afghanistan et ailleurs. On l'a également utilisé pour le réapprovisionnement dans l'Arctique. Il va de soi que c'est une plateforme qui offre d'autres possibilités que nous n'avons pas encore explorées et exploitées. L'aéronef permet de larguer à peu près tout ce qu'il peut transporter. Au Canada, l'appareil peut être très efficace pour une intervention d'urgence lorsqu'il faut apporter du soutien et des secours aux gens qui en ont besoin, que ce soit en atterrissant sur place ou en larguant du matériel. J'estime donc qu'il recèle bien des capacités que nous n'avons pas encore explorées.
Pour ce qui est des flottes tactiques C-130, le modèle J est bien sûr une version plus robuste et plus moderne de nos très fiables C-130. Il nous offre des volumes de charge plus élevés. C'est un aéronef légèrement plus gros et plus rapide qui est plus économe en carburant. Ses moteurs et ses systèmes sont très fiables, et il nécessite bien sûr un équipage beaucoup plus restreint. Du point de vue des ressources, il représente donc une solution beaucoup moins coûteuse à long terme pour les forces armées. Il a d'ailleurs fait ses preuves dès son acquisition. Nous avons reçu le premier il y a un peu plus d'un an, et à peine une semaine ou deux plus tard, il était déployé en Afghanistan où il a très bien répondu à nos besoins.
Nous avons donc deux plateformes qui ont changé la donne, et je crois que l'avenir est prometteur dans les deux cas. Nous avons pu les voir en action au cours des deux dernières années et constaté ce qu'elles pouvaient nous apporter.
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Merci de me poser la question.
Nous avons parlé un peu plus tôt de la formation des pilotes. Les forces aériennes ont actuellement sous leur responsabilité 26 groupes professionnels au sein des Forces canadiennes. De ce nombre, sept sont toujours sous-dotés. On qualifie de « sous-dotés » les groupes professionnels dont le niveau de dotation se situe à 10 p. 100 sous le niveau souhaité.
La situation s'est améliorée par rapport à l'année dernière. L'an dernier, on comptait neuf groupes professionnels sous-dotés. Nous avons donc réduit ce nombre à sept, et les choses évoluent rapidement. D'après moi, si les conditions restent sensiblement les mêmes qu'elles le sont aujourd'hui, il ne devrait plus y avoir de groupes sous-dotés dans les forces aériennes d'ici trois à cinq ans. Le métier de pilote demeure toutefois une exception, car nous avons des dizaines d'années de retard à rattraper. Nous devrons aussi veiller à former de nouveaux pilotes et à pallier toute forme d'attrition attribuable à l'économie.
J'ai bon espoir que nous pourrons combler l'écart pour les autres groupes professionnels. Pour ce qui est du groupe des pilotes, la situation est sous contrôle. Nous allons former des pilotes le plus rapidement possible. Pour le moment, rien ne laisse croire que nous ne pourrons pas maintenir le rythme. Nous avons amélioré bon nombre de nos processus, ce qui nous permet de former des professionnels plus rapidement, et cela s'est avéré efficace pour plusieurs groupes professionnels. Auparavant, il fallait entre trois et quatre ans pour former un technicien d'aéronefs et le préparer au travail. Le programme dure maintenant deux ans et demi, ce qui constitue une énorme amélioration. Nous avons misé sur la technologie pour y arriver. L'utilisation du monde virtuel nous a permis d'accélérer grandement le processus. Nous sommes très satisfaits des progrès réalisés. Nous continuons à chercher des façons de gagner en efficacité, mais dans l'ensemble, les choses se passent plutôt bien.
Le plus grand défi auquel nous sommes confrontés est de nature démographique, et bien des services et des ministères se trouvent dans la même situation que nous. Notre effectif est effectivement plutôt jeune. Plus de 40 p. 100 des membres des forces aériennes comptent moins de neuf années de service, et on recense également une importante proportion de membres ayant plus de 20 années de service. C'est dans la tranche des 12 à 20 ans de service qu'il manque de personnel. C'est le résultat d'importants changements apportés au milieu des années 1990, dans le cadre d'un plan de rajustement économique qui s'est échelonné sur 10 ans. Nous en ressentons maintenant les contrecoups démographiques. Le défi consiste notamment à encadrer tous ces jeunes gens enthousiastes et brillants que nous avons formés, car nous devons confier cette tâche à nos membres de la tranche intermédiaire. Il est donc difficile d'assurer du mentorat, nécessaire pour faire de ces jeunes gens des membres aguerris des forces aériennes.
Vous savez quoi? Ces jeunes ont été déployés dans le cadre d'opérations un peu partout dans le monde, et ils ont été excellents. La formation que nous leur avons donnée leur a certainement servi. Nous les surnommons nos débutants d'expérience, car ils ont fait ce qu'ils avaient à faire sur le terrain, et ils l'ont fait d'excellente façon.
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Merci de me poser la question.
Je répondrai à votre dernière question en premier. Le groupe des techniciens en recherche et sauvetage se porte bien. En fait, il se trouve légèrement au-dessus du niveau établi. Nous n'avons aucun mal à recruter des techniciens dans ce domaine. Nous dépassons un peu les objectifs, et c'est une bonne chose, car c'est bien sûr un métier dans lequel les blessures sont fréquentes. Mais le métier se porte bien, alors ce sont de bonnes nouvelles.
L'ensemble des services de recherche et sauvetage ont évidemment un important mandat à remplir au nom du Canada, soit d'assurer une capacité d'intervention à la grandeur de notre vaste territoire terrestre et maritime. Nous avons la plus grande région du monde à couvrir, car en plus de la masse terrestre, nous avons trois fronts de mer à protéger. Le territoire à couvrir s'étend sur 18 millions de kilomètres carrés. Ce mandat nous a été confié il y a 64 ans, juste après la Deuxième Guerre mondiale. Notre système de recherche et sauvetage a évolué depuis. Nous avons appris sur le tas, si on veut, et notre mandat et nos capacités se sont élargis. Nous nous sommes grandement perfectionnés au fil des ans.
Je pense que notre système est bien équilibré aujourd'hui. Nous avons des techniciens hautement qualifiés et des plateformes efficaces. Nous voulons toutefois actualiser nos plateformes, afin qu'elles soient toujours viables des dizaines d'années plus tard. Mais notre système fonctionne bien. C'est un système efficace de calibre international. Je suis convaincu que nos équipes de recherche et sauvetage pourraient se mesurer à n'importe quelle équipe du monde et faire très bonne figure.
Il reste donc à savoir quelle est notre capacité de réaction. Je pense que nous avons la capacité en ce moment d'intervenir d'une manière qui répond à la demande générale. Il est évident que l'Arctique est une région difficile à couvrir. Vous savez que nous avons mené, il y a quelques semaines à peine, notre plus difficile mission de recherche et sauvetage à ce jour. Cette mission a malheureusement coûté la vie à un de nos techniciens, mais nous avons pu sauver les personnes en détresse. L'Arctique est une région qui ne pardonne pas. C'est pourquoi nous examinons nos méthodes de formation et notre équipement, pour garantir que lorsque nous sommes appelés à intervenir dans l'Arctique, nous le faisons au meilleur de nos capacités et d'une façon qui assurera la réussite de la mission.
Somme toute, je pense que notre système est bien équilibré. Nous sommes là où nous devons être, dans toute la mesure du possible, pour assurer des services de recherche et sauvetage à l'échelle du Canada. Nous utilisons les ressources de manière responsable dans le but de pouvoir réellement sauver des vies.
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Merci de poser cette question.
On revient à la disponibilité opérationnelle. Pourquoi avons-nous été capables de réaliser ce que nous avons réalisé cette année sur le plan de la rapidité et de la qualité de notre intervention? Parce que nous avons continué d'investir considérablement dans l'entraînement, un élément essentiel au maintien d'une force entièrement apte au combat. C'est là qu'on comprend toute l'importance de l'investissement qui doit être fait.
Pour que ces solides compétences soient maintenues aussi bien dans un théâtre relativement bénin que dans un théâtre très complexe et dangereux, il faut investir temps et énergie de manière à exposer nos troupes à ces environnements dans un milieu d'entraînement approprié — à la fois sécuritaire et exigeant. C'est ainsi que nos troupes acquièrent la confiance et les compétences nécessaires pour pouvoir se déployer avec un délai de 12 ou 24 heures, faire leur travail et réussir leur mission. Il faut trouver le juste équilibre dans la manière de faire ces choses.
Nous participons à d'excellents exercices au pays. Maple Flag est l'exercice par excellence de la force aérienne, qui permet un entraînement de haut niveau de préparation. Les compétences individuelles sont intégrées à un entraînement collectif très exigeant, où se déroulent des scénarios complexes et très difficiles comportant des menaces, tant dans les airs qu'au sol. Par conséquent, les stratégies pour contrer ces menaces doivent être mises à l'essai. C'est l'occasion aussi d'utiliser la technologie et voir comment elle fonctionne dans des circonstances exigeantes.
Nous avons aussi élargi nos opérations avec nos alliés dans d'importants exercices de coalition et nous travaillons en étroite collaboration avec l'armée à son vaste centre d'entraînement de Wainwright. Nous avons un rapprochement maintenant. Plusieurs fois par année, nous menons des exercices de grande envergure au cours desquels nous faisons le même type de manoeuvres aériennes que nous avons faites en Afghanistan avec l'armée. Voilà une des leçons que nous avons apprises: nous devons faire en sorte de maintenir ces compétences avec les autres éléments pour ne pas avoir à les réapprendre durant les opérations, en situation réelle. Évidemment, c'est un excellent entraînement à la fois pour l'armée et pour nous.
Nous travaillons aussi avec la marine pour accroître et reproduire des compétences solides avec elle lorsque nous participons à l'exercice de grande envergure RIMPAC, qui a lieu dans le Pacifique occidental et qui réunit tous les éléments de la puissance maritime et aérienne — et certains éléments de la force terrestre, en fait — dans un environnement interarmées.
Nous investissons dans ce type d'entraînement pour nous assurer que les compétences de nos troupes sont à la fine pointe, et pour qu'elles connaissent la technologie qu'elles devront affronter.