:
Merci beaucoup, monsieur le président, chers collègues.
[Français]
Bonjour à tous. C'est toujours un honneur pour moi d'être ici avec vous.
[Traduction]
Je suis particulièrement honoré d'être ici ce matin avec le ministre associé Fantino pour discuter du Budget supplémentaire des dépenses (C) 2011-2012, ainsi que du Budget principal des dépenses 2012-2013. Je vous signale, monsieur le président, que c'est la 24e fois que je comparais devant le comité depuis que j'ai été nommé au cabinet en 2006.
Comme vous l'avez déjà souligné, nous sommes accompagnés d'une formidable équipe de représentants du ministre de la Défense nationale: M. Matthew King, vice-amiral Bruce Donaldson, M. Kevin Lindsey, et le dernier mais non le moindre, M. Dan Ross. Ils sont tous venus ici pour aider le comité dans l'examen des budgets des dépenses.
Comme en décembre, lors de notre dernière comparution devant ce même comité au sujet d'un budget supplémentaire des dépenses, nous sommes ici pour répondre à vos questions et nous vous remercions du travail que vous accomplissez.
Monsieur le président, le ministère de la Défense nationale et les Forces canadiennes ont été très occupés au cours de l'année qui s'achève. Pendant les 12 derniers mois, nous avons efficacement mené à terme notre mission de combat à Kandahar, en transférant la responsabilité à nos partenaires américains et afghans dans le sud du pays.
Nous avons également mis sur pied notre mission de formation à Kaboul, à Herat et à Mazar-e-Sharif.
Nous avons également participé activement à la mission autorisée par l'ONU et dirigée par l'OTAN en Libye, les aéronefs et les frégates du Canada ayant d'ailleurs joué un rôle de premier plan au cours des opérations. Le travail exemplaire du lieutenant-général Charlie Bouchard, à titre de commandant de l'ensemble de la campagne, a mis en évidence la valeur ajoutée que le Canada apporte à ces efforts internationaux.
[Français]
Nous avons également été très occupés ici, au Canada. En quelques mois, nous avons répondu à des demandes d'aide faisant suite à trois inondations et à des feux de forêts, ce qui a obligé l'évacuation de citoyens. Nous sommes intervenus après l'écrasement du Boeing 737 assurant le vol 6560 de First Air, près de Resolute Bay. Bien sûr, nous avons poursuivi nos opérations nationales courantes qui assurent la sécurité des Canadiens, comme les missions de recherche et de sauvetage, les patrouilles de souveraineté dans l'Arctique et la surveillance dans le cadre du NORAD.
[Traduction]
Monsieur le président, les Canadiens s'attendent à ce niveau d'excellence de la part de leurs forces armées. Mais de telles capacités ont un coût. En 2006, la reconstitution de la capacité de défense de notre pays est devenue l'une des pierres angulaires du programme du gouvernement du Canada. Depuis, le budget de la Défense a augmenté d'un milliard de dollars par année en moyenne. Des acquisitions telles qu'une capacité de transport aérien stratégique et des véhicules de combat terrestre ainsi que la reconstitution complète des forces de la Marine royale canadienne contribueront à nous doter de Forces canadiennes modernes et efficaces dont tous les Canadiens peuvent tirer une immense fierté. Vous aurez quelques questions, je le suppose, au sujet des acquisitions courantes. Je sais que mon collègue, le ministre Fantino, se fera un plaisir de répondre à vos questions.
Nous n'insisterons jamais assez sur l'importance de telles forces, vu la turbulence qui agite aujourd'hui le monde. Toutefois, nous reconnaissons qu'il est également de notre responsabilité de gérer les fonds publics avec prudence et de faire notre part pour assurer la santé financière de l'ensemble du gouvernement, en plus de bien gérer l'argent des contribuables.
Comme vous le savez, monsieur le président, chers collègues, les perspectives financières mondiales ont connu d'énormes revirements depuis 2008, et l'administration fédérale s'est engagée à rétablir l'équilibre budgétaire à moyen terme. Tout comme les Canadiens, le ministère de la Défense nationale se serre la ceinture en cette période de ralentissement économique mondial.
Parallèlement, le contexte des opérations du ministère de la Défense nationale et des Forces canadiennes a également considérablement changé. Comme je l'ai indiqué, la fin de nos opérations de combat en Afghanistan et l'achèvement de la mission de l'OTAN en Libye se traduisent par un ralentissement du rythme opérationnel pour le ministère de la Défense nationale. Nous en profitons pour examiner nos structures et nos processus, pour intégrer les enseignements tirés de notre expérience en Afghanistan et pour rationaliser les opérations de façon à accroître l'efficacité et l'efficience des Forces canadiennes afin de pouvoir produire les plus grands effets globaux possibles pour le Canada au profit des contribuables canadiens. C'est notre objectif.
Monsieur le président, le Budget supplémentaire des dépenses (C) montre bien que le ministère de la Défense nationale est résolu à dépenser de manière responsable et à gérer sainement les finances. Ce budget prévoit quelque 215 millions de dollars pour de nouvelles dépenses qui nous ont permis de poursuivre des initiatives clés. Permettez-moi de vous en dire quelques mots.
À la page 56 du Budget supplémentaire des dépenses (C), vous trouverez tous les renseignements concernant ces dépenses, qui comprennent 151,9 millions de dollars pour financer notre nouvelle mission de formation en Afghanistan, 27,3 millions de dollars pour la mise en oeuvre du projet de modernisation du véhicule blindé léger III, 14,5 millions de dollars pour réaliser le projet de navires de patrouille extracôtiers de l'Arctique et 4,7 millions de dollars pour accroître le soutien offert aux membres des Forces canadiennes gravement blessés.
Néanmoins, ces nouvelles dépenses n'exigent aucune augmentation nette de notre financement global pour la présente année financière. En fait, monsieur le président, vous constaterez que les résultats présentés à la page 56 indiquent une réduction nette d'environ 723 000 $ de nos crédits et de nos pouvoirs de dépenser pour l'année financière 2011-2012. Nous sommes parvenus à ce résultat en finançant les nouveaux besoins énumérés dans le Budget supplémentaire des dépenses (C) à même les pouvoirs de dépenser déjà prévus dans les crédits de la Défense. Nous avons transféré l'argent déjà prévu dans nos crédits.
Monsieur le président, passons maintenant au Budget principal des dépenses de 2012-2013; globalement, nous estimons à 19,8 milliards de dollars — un peu moins de 20 milliards de dollars — nos besoins en crédits budgétaires. Cette somme est légèrement supérieure à ce qui était prévu dans le Budget principal des dépenses de 2009-2010, soit 19,2 milliards de dollars. Ces fonds seront investis avec discernement dans les quatre piliers de la stratégie de défense Le Canada d'abord, à savoir le personnel, l'équipement, la disponibilité opérationnelle et l'infrastructure, de sorte que le ministère de la Défense nationale et les Forces canadiennes seront en mesure d'effectuer leur important travail, aujourd'hui et demain.
Le Budget principal des dépenses de la prochaine année financière comprend un montant de 333,6 millions de dollars, soit un facteur de progression annuel de 2 p. 100 des dépenses de la Défense, comme il a été annoncé dans la stratégie de défense Le Canada d'abord et le budget de 2008, afin d'offrir un financement stable et prévisible. À mon avis, c'est là l'une des caractéristiques les plus importantes de la stratégie de défense Le Canada d'abord. Ce facteur de progression annuel est sans précédent dans les budgets de la Défense nationale du Canada.
Monsieur le président, à la page 143 du Budget principal des dépenses figure également une somme de 694,3 millions de dollars qui servira à transférer des fonds à d'autres ministères et organismes pour le financement d'initiatives importantes du gouvernement. Je vais vous en donner les grandes lignes.
Un montant de 305,7 millions de dollars représentera la contribution du ministère de la Défense nationale à la mise sur pied de Services partagés Canada, un organisme sur lequel vous pouvez en apprendre davantage à la page 383. Il s'agit en fait d'une initiative pangouvernementale visant à consolider une partie des services offerts à l'interne, entre autres les services de communications et de technologie informatique.
Monsieur le président, une autre somme de 388,6 millions de dollars servira à faire du Centre de la sécurité des télécommunications Canada et de son unité de services internes une entité autonome. Pour en savoir plus au sujet du Centre de la sécurité des télécommunications Canada, veuillez vous référer à la page 148.
Ces responsabilités continuent d'exister, mais elles ne font plus partie du budget du ministère de la Défense nationale.
[Français]
Un montant de 525 millions de dollars du budget de la Défense nationale a été réaffecté au soutien des exercices visant à accroître l'efficience du gouvernement. Des changements ont été apportés afin de tenir compte du contexte actuel de planification. Cela inclut une réduction de 121 millions de dollars du montant consacré aux opérations de sécurité internationale du Canada en Afghanistan. Cela découle directement de la fin de notre mission de combat à Kandahar.
Par ailleurs, en 2012-2013, nous aurons besoin de 232 millions de dollars de moins que durant l'année financière précédente pour réaliser les grands projets de biens d'équipement et d'infrastructures. Grâce à ce changement, nos ressources financières et le calendrier d'acquisition de ces projets concorderont.
[Traduction]
Pour conclure, monsieur le président, lorsque j'ai comparu l'an dernier devant le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires afin de parler du Budget principal des dépenses 2011-2012, j'ai souligné l'importance de trouver un équilibre entre les besoins des Forces canadiennes et la nécessité fondamentale de protéger la santé financière de notre pays.
La situation n'a pas changé.
Pour notre ministère, il demeure primordial de gérer le budget avec prudence, compte tenu surtout de l'achèvement de la mission de combat canadienne à Kandahar, y compris des efforts déployés pour se préparer à cette mission et des sacrifices qui ont été faits pour l'exécuter.
Monsieur le président, les Forces canadiennes ont perdu 158 braves combattants et un grand nombre d'autres ont payé un prix énorme pour servir leur pays et la communauté internationale. Ils sont toujours présents à notre esprit lorsque nous planifions en vue du bien-être futur de ceux qui sont revenus du combat et de leurs familles.
Monsieur le président, nos efforts nous ont permis de mener à bien nos principales missions dans l'intérêt de tous les Canadiens, tout en respectant notre enveloppe budgétaire. Mais nous ne devons jamais perdre de vue le coût humain. Rien de tout cela n'aurait été possible sans le dévouement et les compétences exceptionnelles des membres de l'équipe de la Défense, qu'ils soient militaires ou civils, et je tiens à leur rendre un hommage particulier aujourd'hui.
Je vous remercie de votre attention.
[Français]
Merci à tous.
[Traduction]
Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Messieurs les ministres, merci beaucoup d'être venus nous rencontrer, et merci à ceux qui vous accompagnent.
Compte tenu que nous avons des militaires qui mettent leur vie en danger à l'étranger, lorsque nous examinons ces budgets, il est toujours important de reconnaître la dette que nous avons tous envers eux et le respect que nous avons tous pour ceux de nos citoyens qui portent l'uniforme, qu'ils soient ici dans cette salle ou au théâtre des opérations.
En tant qu'élus de la population, notre travail consiste bien sûr à tenir les discussions auxquelles s'attendent ceux qui mettent leur vie en danger. Mais quelles que soient les divergences d'opinion entre nous, rien ne porte atteinte au grand respect et au soutien que tous les députés accordent à tout le personnel de nos forces armées, ainsi qu'à leurs familles et aux civils qui les soutiennent. Je veux donc commencer mes remarques en soulignant ce respect et cette reconnaissance.
Cela dit, monsieur le ministre, je ne peux m'empêcher de remarquer aujourd'hui, compte tenu que le Budget principal des dépenses montre qu'on prévoit des réductions... Nous savons qu'il y aura d'autres compressions budgétaires, mais on peut lire néanmoins à la une du Ottawa Citizen un exemple patent de ce qui semble être des dépenses effrénées en matière de dépenses.
Permettez-moi de lire un extrait du courriel du ministère à l'appui de cet énoncé:
La cérémonie de reconnaissance tenue sur la Colline du Parlement le 24 novembre a été une occasion précieuse de montrer à tout le pays les Forces canadiennes et leur équipement...
Personne ne veut empêcher nos forces armées de célébrer leur victoire, d'obtenir reconnaissance et respect. Le problème n'est pas là. Cet événement devait initialement coûter moins de 400 000 $. Le prix en est passé à 474 000 $, et nous en sommes maintenant à 812 000 $, avec la possibilité que la facture soit de 850 000 $.
La question s'impose, monsieur le ministre: alors qu'il semble que nos forces armées feront l'objet de compressions budgétaires qui pourraient nuire aux prestations de nos hommes et de nos femmes en uniforme, comment peut-on justifier des dépassements budgétaires de cet ordre?
C'est à vous qu'il faut poser la question, monsieur le ministre. Cela relève-t-il de votre responsabilité? Est-ce votre bureau qui a fait de mauvais calculs? Ce dépassement relève-t-il d'échelons plus élevés? Le problème vient-il de vos fonctionnaires? Il est clair que quelqu'un n'a pas fait son travail. Il faut qu'il y ait reddition de comptes, et ce, dès maintenant, monsieur le ministre.
:
Monsieur Christopherson, Je vous remercie de vos observations et de votre engagement à continuer d'appuyer nos hommes et nos femmes en uniforme.
Vous avez également dit que nous avions encore des militaires à l'étranger. C'est bien sûr le cas. Plus particulièrement, il y a beaucoup d'instabilité en Afghanistan, compte tenu des récents événements, et nous avons là-bas près de 1 000 personnes qui continuent la mission d'entraînement.
Pour répondre à votre question, il y a eu effectivement le 24 novembre une cérémonie tenue sur la Colline du Parlement. Étaient présents à cette cérémonie le , le gouverneur général et d'autres membres éminents des Forces canadiennes, dont le chef d'état-major de la Défense et le lieutenant-général Charlie Bouchard, qui a commandé les opérations dirigées par l'OTAN. Comme vous l'avez dit, cette cérémonie était un moyen tout indiqué de reconnaître le rôle important des Forces canadiennes dans la mission internationale visant à protéger les citoyens de la Libye.
En ce qui concerne les coûts, l'estimation initiale du coût de la cérémonie était de 369 000 $, y compris les coûts différentiels.
Le défilé aérien a été fait au moyen d'heures de vol déjà prévues et déjà inscrites dans le budget. Cela signifie que ces heures de vol sont calculées comme des heures d'entraînement, c'est-à-dire que les heures de vol des pilotes des avions de chasse et des avions de transport comptent comme des heures d'entraînement pour ces pilotes et les membres de leur équipage.
Le défilé aérien lui-même de l'Aviation royale canadienne a été fait au moyen de ces heures de vol déjà prévues dans le budget. Cet argent se trouvait déjà dans le budget de cette année et, en fait, ces coûts ne sont pas considérés comme des coûts différentiels pour le ministère de la Défense nationale. On estime que le défilé aérien a coûté 443 000 $.
Comme vous l'avez dit, la mission des Forces canadiennes n'est pas terminée. Ces heures sont donc précieuses. En outre, la couverture médiatique a également été très utile en ce qui a trait au recrutement et pour mettre l'accent sur le travail important réalisé par notre Aviation royale canadienne. Des milliers de Canadiens — je n'ai pas les chiffres sous les yeux — ont vu ce défilé aérien. La cérémonie a reçu une couverture nationale. Elle a continué bien sûr plus tard au cours de la journée, alors que le lieutenant-général Bouchard a été récompensé dans la salle du Sénat, dans l'enceinte parlementaire.
Je ne suis pas certain que c'est la réponse claire que je cherchais. J'y reviendrai, mais j'ai un petit préambule auparavant, monsieur le ministre. J'ai deux questions. Je vais poser la première, puis j'aurai une question supplémentaire.
Compte tenu des événements qui se déroulent encore en Libye et de ce qu'on n'en connaît pas encore l'issue, ne craignez-vous pas que ce défilé aérien ait été un peu comme la bannière de George Bush montrant mission accomplie et que nous n'ayons pas crié victoire un peu trop tôt? Cela n'enlève rien à l'excellent travail de nos forces armées, mais le moment choisi semble être indiqué que la victoire était à notre portée et que nous pouvions la célébrer. Pourtant, les circonstances montrent que c'est loin d'être le cas. Je reconnais que nous avons célébré notre rôle, je signale simplement le moment où nous l'avons fait. Le moment était-il vraiment bien choisi, compte tenu des résultats que cette bannière de mission accomplie a eue et a encore sur l'héritage laissé par George Bush?
Je vais revenir en arrière. Il y a cet élément, monsieur le ministre, mais je voudrais aussi une petite précision, car je ne suis pas certain de bien comprendre. Dans votre réponse, vous laissiez entendre que tout va bien, que tout est normal, que tout est maîtrisé, mais par contre, j'ai entendu dire que la somme approuvée avait été de 300 000 à 400 000 $, mais que la facture finale est de plus de 800 000 $. Il semble qu'on ait un peu perdu le contrôle.
Alors je reviens à ma question principale. Qui était responsable des dépenses, qui assumera la responsabilité de ce dépassement important par rapport aux estimations initiales, compte tenu que l'argent est précieux dans votre ministère, surtout si vous et vos collègues envisageaient de réduire le budget consacré à nos militaires actuels?
:
Pour commencer, je vous remercie de votre service. Je sais que vous avez consacré une bonne partie de votre vie au service du Canada, en uniforme.
Comme vous le savez, nous avons fait des investissements importants au cours des dernières années dans le cadre du programme Une tradition de soins. J'irais jusqu'à dire que les ministères de la Défense nationale et Anciens Combattants Canada n'ont jamais été aussi bien préparés pour offrir des services et aider les personnes à faire la transition lorsqu'elles prennent la décision de quitter les Forces canadiennes pour diverses raisons. Malheureusement, l'une de ces raisons peut être des blessures subies dans le cadre d'opérations ou d'entraînements, ou simplement l'usure normale résultant de la contribution physique des membres des Forces canadiennes.
Il y a quelques années déjà, nous avons décidé d'améliorer les services et la prestation des services aux membres des Forces canadiennes. Nous avons fait des investissements importants dans les traitements.
En ce qui concerne la prestation de ces services, je vous signale qu'on trouve partout au pays des unités interarmées de soutien au personnel, situées le plus souvent dans les bases des Forces canadiennes. Comme vous le savez, ces unités sont conçues de façon à regrouper dans un guichet unique tous les services — c'est-à-dire qu'un ancien combattant ou les membres de sa famille, ou encore un membre actif des forces, peut y trouver le programme ou le service qui convient à ses besoins.
Comme nous en avions l'intention, nous avons également augmenté les services de counselling en santé mentale et nous avons augmenté aussi le nombre des fournisseurs de services de santé mentale au sein des Forces canadiennes. C'est un changement important, compte tenu du nombre de personnes qui souffrent de stress post-traumatique et qui ont besoin de ce counselling.
Cela s'ajoute au travail important que font nos aumôniers. Au cours des dernières années plus particulièrement, nos aumôniers militaires ont joué un rôle très spécial pour aider les membres des Forces canadiennes et leurs familles.
Nous avons également amélioré les programmes de soutien aux militaires qui ont subi des blessures graves ou catastrophiques dans le cadre de leurs fonctions.
Ce sont là certains des programmes que nous avons mis en place depuis que nous sommes arrivés au pouvoir. La plupart des Canadiens seront d'accord avec moi pour dire qu'on ne fera jamais suffisamment assez. Dans certains cas, on ne pourra jamais remplacer ce qui a été perdu dans le service militaire. Nous faisons toutefois de notre mieux pour aider tous nos anciens combattants.
Je félicite tout particulièrement ceux qui travaillent à la prestation des services, qui travaillent tous les jours dans les hôpitaux, dans les sessions de counselling, dans les unités interarmées de soutien au personnel et à Anciens Combattants Canada pour veiller à ce que ces services soient offerts là et quand ils sont nécessaires.
:
Nous avons pris la décision, comme nous l'avons fait à un certain nombre d'occasions, de travailler de près avec la GRC et la Sécurité publique en général. Cela consiste essentiellement à partager des ressources et des services d'une façon qui est à la fois efficace et responsable vis-à-vis des deniers publics.
Ainsi, bon nombre des décisions que nous prenons aujourd'hui — où les enjeux sont très élevés, où la sécurité est un élément clé, où la protection des Canadiens, leur santé et leur bien-être, ainsi que leur vie l'est également — sont des décisions qui concernent directement les Forces canadiennes au quotidien. C'est ce qu'elles font de concert avec d'autres organismes, comme nous l'avons vu, par exemple, et vous êtes peut-être déjà au courant de cette opération — lors des Jeux olympiques d'hiver à Vancouver.
Il s'agissait d'un excellent exemple de ce que le chef d'état-major appelle ici « le terrain local », c'est-à-dire, ce que nous faisons pour protéger les Canadiens, en travaillant de près avec les membres de la GRC, ou dans le cas de Vancouver, le Service de police de Vancouver. Nous avons également déployé des efforts semblables à Toronto et à Muskoka dans le cadre des sommets du G8 et du G20, initiatives dont les Canadiens n'ont probablement pas pu prendre la mesure des efforts, parce que bien souvent, le travail que nous faisions était dans un rôle d'appui. Les Forces canadiennes ne jouaient pas un rôle de premier plan, mais je puis vous assurer qu'une grande partie des activités de collaboration, de coordination et de sécurité ont été assurées par les Forces canadiennes lors de cette période très animée de l'histoire du Canada.
Pour revenir à votre question, lorsqu'il s'agit du type d'équipement radiologique et de réponse, en cas de besoin — et heureusement, nous n'en avons pas eu besoin — voilà le secteur où les FC et la GRC peuvent partager ces ressources, au besoin, en réponse à des situations d'urgence ou à des occasions où des fuites radiologiques pourraient se produire. On pourrait en dire autant des autres activités découlant d'urgences.
Par exemple, nous avons vu que les Forces canadiennes ont dû offrir leur soutien lors d'inondations, de feux de forêt et de tempêtes hivernales sévères. Des gens comme M. Norlock, qui a déjà été policier, savent qu'il y a en fait des causes et des objectifs communs que partagent des gens en uniforme. Et cela comprend les paramédics et le personnel médical lorsqu'il s'agit de répondre à des urgences lorsqu'elles surviennent.
:
Merci, monsieur le président et merci au ministre et à nos témoins d'être là.
J'ai trois séries de questions concernant les trois exercices financiers. Je ne m'attends pas à ce que vous puissiez répondre à toutes ces questions, alors sentez-vous libre de répondre par écrit.
La première série de questions porte sur le dernier exercice, soit 2010-2011. Les Comptes publics du Canada indiquent que le ministère de la Défense a perdu 2,4 milliards de dollars en fonds périmés. On peut imaginer quelque chose de ce genre se produisant occasionnellement, mais de façon cumulative, au cours des quatre ou cinq dernières années, ces fonds représentent un montant considérable, soit de l'ordre de quelque 5 ou 6 milliards de dollars que le ministère avait obtenus dans le cadre de processus budgétaires mais qu'il a dû rendre au terme de l'exercice. J'aimerais savoir ce que vous en pensez. Je ne sais pas s'il s'agit de l'incapacité de gérer les contrats. Je ne sais pas s'il s'agit d'un problème de prévision. Mais cela porte à croire qu'il s'agit d'annonces qui sont faites bien avant la livraison des produits. Sur ces quelque 2,4 milliards de dollars, pourriez-vous dire au comité, en détail, ce qui est resté sur la table lorsque le ministère a laissé tomber ces fonds?
Ma deuxième série de questions porte sur le Budget supplémentaire des dépenses (C). J'imagine que dans un monde parfait nous ne devrions pas compter sur les folles dépenses de mars, mais, c'est de la folie du mois de mars dont il s'agit et ce qui est curieux, c'est que vous retirez 214 millions du poste d'immobilisations et que vous reportez pour 151 millions de fonds dans les opérations en Afghanistan. Il faut donc se poser la question suivante: pourquoi ne saviez-vous pas à cette époque l'an dernier que les opérations en Afghanistan allaient nécessiter 151 millions de dollars, étant donné que vous aviez un bon bilan en matière de dépenses en Afghanistan au cours des 10 dernières années? Le fonds de l'enveloppe des immobilisations a connu beaucoup de changements, quelques fois on y ajoute de l'argent et quelques fois on en retire. La question générale est la suivante, si, en fait, nous ne disposions pas de ces 214 millions de dollars dans le Budget supplémentaire des dépenses (C), qu'obtiendrions-nous? Que laissez-vous tomber en fait en matière de dépenses en immobilisations? La deuxième question porte sur la réduction de 733 millions de dollars. S'agira-t-il, en fait, de fonds périmés, ou plutôt d'un premier versement sur des fonds périmés? Voilà pour ma deuxième série de questions.
Ma troisième série de questions porte sur le Budget principal des dépenses. Ce que nous avons pu retenir de notre étude sur la disponibilité opérationnelle, c'est que toute la question de la cybersécurité est extrêmement importante étant donné que les Russes et les Chinois semblent avoir un faible pour les renseignements de sécurité canadiens. Certains des témoins ont dit qu'ils ne savent pas si les opérations de sécurité devraient faire partie de la Défense nationale. Que signifie ce transfert à l'endroit du Centre de la sécurité des télécommunications? Qu'est-ce que cela signifie en terme d'argent, d'opérations, et de la contribution que la Défense fera relativement à cette information de sécurité, et pour ce qui est de l'accès amélioré dont jouirait la Défense relativement à ces renseignements de sécurité? Il me semble qu'il y a quelque chose de caché ici. Je ne sais pas exactement de quoi il s'agit. Peut-être que les ministres pourront nous éclaircir sur ce que cela signifie. Ma deuxième question sur le Budget principal des dépenses porte sur le transfert de 305 millions de dollars à Services partagés Canada, il s'agit essentiellement d'un transfert de fonds d'un ministère à un autre et à Travaux publics et Services gouvernementaux Canada.
Je me demande ce que cela signifie en matière d'approvisionnement. S'agit-il de reconnaître que le processus d'approvisionnement au ministère de la Défense n'a pas été géré aussi bien qu'il aurait pu? Étant donné l'historique des fonds périmés, peut-être que le gouvernement cherche-t-il à résoudre ce problème. J'aimerais savoir quel est votre avis là-dessus.
Ma dernière question porte sur les 232 millions de dollars en équipement nécessitant des dépenses importantes dans le cadre de projets d'infrastructure, et que le ministère a laissé périmer. Qu'est-ce que cela signifie? Que laisse-t-on tomber lorsque l'on supprime 232 millions du budget?
L'autre élément qui me saute aux yeux se trouve à la page 248, et il s'agit du report de fonds ayant trait à l'OTAN. Sur une ligne il y a une diminution de 5,3 millions de dollars; sur une autre il s'agit d'une augmentation de 12 millions de dollars. Sur une troisième, il n'y a pas de changement pour ainsi dire. Alors, qu'est-ce que cela signifie relativement à nos obligations et à nos engagements continus envers l'OTAN? Je sais qu'il s'agit de nombreuses questions. Et je les regroupe intentionnellement, parce que je n'ai qu'une chance de les poser — alors voilà — et je serais plutôt intéressé à recevoir des réponses factuelles plutôt que politiques si c'est possible.
Merci.
Je sais que vous défendez de façon extrêmement active les Forces canadiennes et que vous suivez également de près tout ce qui a trait à l'OTAN.
Personnellement, j'ai une opinion bien arrêtée sur la participation et l'adhésion du Canada à l'OTAN. Notre pays contribue énormément, tant financièrement et ce qui est plus important, par son soutien actif, et c'est ce que nous faisons depuis que nous sommes devenus membres de cette organisation, de cette alliance, lorsqu'elle a été mise sur pied il y a quelque 60 ans. Cela étant dit, l'OTAN, comme bien d'autres organisations, militaires ou autres, doit se moderniser. L'OTAN doit s'adapter aux circonstances qui évoluent très rapidement et quelquefois volatiles qui surviennent. Cela veut dire investir dans du nouvel équipement. Cela veut dire moderniser la structure en tant que telle et ses finances, tout en prenant des décisions informées.
Vous avez raison de signaler qu'il y aura une réunion à Chicago cet été et qu'elle sera très importante pour l'OTAN. Elle sera importante, parce qu'il faudra y prendre des décisions et qu'il faudra entamer des discussions sur la mission de l'OTAN en Afghanistan après 2014. Le rôle du Canada dans ce pays a changé considérablement, il est passé d'un rôle de combat à un rôle de formation. Nous serons un participant actif à cette discussion et au processus de prise de décision.
Nous savons également, et c'est le moins que l'on puisse dire, qu'il y a un certain nombre d'autres pays et d'autres conflits qui se trament ailleurs dans le monde, y compris au Kosovo et dans d'autres endroits où le Canada a participé activement par le passé. L'OTAN joue un rôle important en raison de sa souplesse, de sa capacité à réagir. Il y a eu d'importantes discussions, auxquelles vous êtes sans doute au courant, portant sur le partage du fardeau, c'est-à-dire, faire en sorte que les nations participantes assument leur juste part du travail. Le Canada est très actif quand il s'agit d'encourager les nations en conflit, comme l'Afghanistan, de dire clairement ce qu'elles peuvent contribuer à la lutte.
Selon moi, l'OTAN, en dépit de ses lacunes, voire de ses échecs, demeure la première organisation de défense de la planète. Je suis fier de ce que le Canada a pu accomplir par l'entremise de cette organisation, et du rôle de chef de file que nous avons joué. Je suis fier de la participation du personnel, qui a pu occuper divers postes à l'OTAN, et qui plus est, des hommes et des femmes qui portent l'uniforme où figure le drapeau des Forces canadiennes sur leurs épaules, mais qui représentent également l'OTAN à titre d'organisation qui lutte pour la paix et la sécurité dans le monde — une organisation qui a joué un rôle très actif dans des endroits comme l'Afghanistan tout au long de son histoire.
:
Merci beaucoup monsieur le président. Merci beaucoup de comparaître devant nous, et plus particulièrement aux deux ministres.
J'ai trois questions. J'espère avoir suffisamment de temps pour les poser. L'une d'entre elles est générale, l'une porte sur le Budget supplémentaire des dépenses (C) et l'autre sur le Budget principal des dépenses. Je vais commencer par la question générale.
Monsieur le ministre MacKay, en tant qu'immigrant de première génération au Canada, et qu'ancien membre actif de la réserve et de la force régulière des Forces canadiennes, et à titre d'ancien combattant des conflits en Bosnie-Herzégovine et en Afghanistan, j'ai une question tout à fait banale à poser, mais je pense qu'il est très important d'en comprendre le message.
Comment les Forces canadiennes ont-elles pu obtenir les succès considérables que l'on a constatés en Afghanistan, en Libye, en Haïti et lors des Jeux olympiques? En outre, cela a-t-il fait que les Forces canadiennes sont considérées comme étant les militaires les plus respectés dans le monde? Je suis fier des Forces canadiennes. Et je vous remercie d'assurer le leadership judicieux de votre ministère.
Ma deuxième question porte sur le Budget supplémentaire des dépenses (C). Le comité a entendu de nombreux témoins, dans le cadre de notre étude sur la disponibilité opérationnelle, à savoir que de maintenir une présence dans l'Arctique devient de plus en plus important à la sécurité et à la souveraineté du Canada. Y a-t-il quelque chose dans ces budgets qui s'applique à cette réalité et les montants sont-ils suffisants?
Ma troisième question porte sur le Budget principal des dépenses. À la lumière des récents succès des Forces canadiennes tant en Afghanistan qu'en Libye, quel est le niveau de succès des Forces canadiennes dans le recrutement et le maintien en poste du personnel? Sommes-nous prêts d'atteindre les objectifs projetés en matière de personnel? Par ailleurs, y a-t-il des lacunes dans les Forces canadiennes sur lesquelles on se penche à l'heure actuelle? Je constate qu'il y a possibilité de réduire les activités de formation et de recrutement du personnel.
Merci beaucoup le président.
:
Merci beaucoup, monsieur, et permettez-moi tout d'abord de vous remercier pour votre brillante carrière en uniforme. Vous avez mentionné que cette période compte parmi l'une des plus fières de votre vie.
Je pense pouvoir dire que l'esprit de corps et le moral général de nos hommes et femmes en uniforme s'est considérablement amélioré ces dernières années. Cela est en grande partie attribuable à la reconnaissance qui s'exprime dans l'ensemble du pays lors d'événements très publics, comme les rassemblements de gens vêtus de rouge et les campagnes du ruban jaune, les reconnaissances exprimées lors d'événements sportifs et communautaires et même, tragiquement, l'autoroute des héros.
Pour ce qui est du rythme élevé des opérations en Afghanistan, que vous avez mentionné, s'il est vrai que nous ne participons plus au combat, nous continuons à jouer un rôle important en matière de formation. C'est au coeur même de ce que font les soldats. Ils veulent être actifs. Ils veulent aller en mission. Ils veulent faire changer les choses dans le monde, tout comme vous, je n'en doute pas, pendant votre carrière.
J'aimerais également souligner une chose à laquelle vous avez fait allusion, c'est-à-dire que l'image des Forces canadiennes a beaucoup changé. Elle reflète le caractère multiculturel de notre pays. J'ai assisté à de nombreux événements où soldats, marins et aviateurs paradaient et j'ai assisté à de nombreuses activités des cadets, qui eux aussi reflètent la grande diversité au sein des Forces canadiennes. Nous avons des gens qui, dans bien des cas, viennent de pays ravagés par la guerre et l'une de leurs plus fières et plus grandes contributions est leur service dans les Forces canadiennes. Ils ont décidé de servir en uniforme, comme vous l'avez fait.
En ce qui concerne le recrutement, dans bien des cas, nous avons largement dépassé nos cibles, ce qui reflète en partie la plus grande visibilité des Forces canadiennes ces dernières années. Je suis convaincu qu'elles sont parmi les institutions les plus respectées dans notre pays aujourd'hui, sinon la plus respectée. Les efforts actifs de recrutement déployés par le ministère de la Défense nationale, y compris au moyen de publicités que vous avez sans doute vues à la télévision nationale et dans des cinémas, ont suscité beaucoup d'intérêt et a attiré un grand nombre de personnes dans les différents métiers.
Cela étant dit, nous avons pris de l'avance dans notre recrutement, en termes d'échéance et de rythme. Il reste des pressions dans certains métiers, que l'on appelle les professions à stress, pour lesquelles nous devons encore recruter un grand nombre de personnes. Mais, à l'heure actuelle, il y a environ 68 000 personnes dans la force permanente et un peu moins de 27 000 réservistes. Ainsi, nous sommes en avance sur l'échéancier de la stratégie de défense Le Canada d'abord, et sur nos prévisions.
Comme vous le savez, il faut maintenir l'équilibre entre notre infrastructure, nos installations de formation, notre équipement et notre état d'alerte. Nous devons continuellement peser tous ces facteurs.
Votre question au sujet de l'Arctique est très bonne, car vous avez raison de souligner le fait que notre gouvernement a décidé de se concentrer sur l'Arctique. Les Forces canadiennes jouent un rôle majeur avec les partenaires pangouvernementaux pour accroître notre présence dans l'Arctique. Il y a notamment les Rangers canadiens et le programme des Rangers juniors canadiens qui assurent en grande partie la présence et les opérations des Forces canadiennes dans la région. Nous effectuons des opérations annuelles. Il y a l'opération Nunalivut, qui se déroulera dans quelques semaines, et l'opération Nanook, un autre exercice annuel. Dans certains cas, nous avons invité d'autres pays, comme la Norvège et les États-Unis, à participer.
Il y a, en fait, dans le Budget supplémentaire des dépenses (C), 14,5 millions de dollars pour l'une de ces opérations auxquelles participeront des navires et du personnel ainsi qu'un exercice de souveraineté.
Je crois que vous aviez également une question sur le leadership et les succès des Forces canadiennes dans des endroits comme l'Afghanistan et Haïti. Cela est tout à fait attribuable au professionnalisme et à la formation qui prépare nos Forces canadiennes à faire face à toute éventualité. Haïti est un bon exemple d'un événement que personne n'avait prévu. Il s'agissait, bien sûr, de l'intervention pour faire face aux répercussions du séisme et pour atténuer la souffrance humaine.
Avec nos Forces canadiennes, nous avons été parmi les premiers pays à arriver sur place. Nous avons installé un hôpital de rôle 3. Nous avons fourni de l'eau, des aliments et des traitements médicaux et nous avons aidé à déblayer les décombres et à sauver des vies qui étaient encore très menacées.
Cela montre la diversité et la capacité de réagir aux circonstances. C'est, je crois, ce qui distingue les Forces canadiennes — leur capacité d'adaptation, leur professionnalisme et leur désir d'améliorer le monde.
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Merci, monsieur Strahl.
Par l'intermédiaire du président, je voudrais dire au comité que je suis ravi que vous ayez attiré l'attention sur le fait que nous avons un contingent important de membres des Forces canadiennes sur le terrain en Afghanistan dans un nouvel endroit dans le Nord, bien sûr. Il y a dans la capitale, Kaboul, et autour d'elle, de même que dans la région de Herat et de Mazar-e-Charif des bases statiques où nous participons à de la formation militaire de divers types pour rendre professionnelles les forces de sécurité nationale afghanes et améliorer leur capacité. Cela comprend les policiers et les militaires.
Nous leur apprenons les compétences et le genre de discipline et de professionnalisme dont nos soldats font eux-mêmes preuve. Je dis avec beaucoup de fierté et de confiance que nos soldats excellent à cette tâche, grâce à la façon dont ils ont progressé dans les forces, leur approche pratique et personnelle et le respect dont ils témoignent. Je ne le dis pas pour comparer à ce que font les autres pays, et ce n'est pas non plus un commentaire sur les événements récents. Je veux simplement dire que les soldats canadiens ont une façon très concrète d'établir des liens avec leurs recrues, qu'ils soient policiers ou militaires.
Je dois souligner qu'il y a des policiers municipaux et de la GRC qui participent également à la mission de formation, et nous en sommes très reconnaissants. Appuyés par un effort pangouvernemental, nos diplomates dans la capitale ont particulièrement joué un rôle extrêmement utile pour cette mission de formation.
Pour en revenir à la question des événements récents, je suis inquiet. Je pense que nous devons être inquiets étant donné la volatilité et ces événements récents épouvantables qui ont fait monter la tension. Nous avons donc pris certaines précautions, des mesures de sécurité supplémentaires. Il y a eu des efforts il y a quelque temps pour améliorer le triage, c'est-à-dire l'entrée, des recrues des forces de sécurité afghanes qui entrent dans les bases, pas seulement pour la mission de formation canadienne mais pour l'ensemble de la mission de formation de l'OTAN en Afghanistan. Tout cela est fait pour améliorer l'environnement de sécurité autour des formateurs. Je ne veux pas prétendre un instant que l'on puisse éliminer tout risque, mais nous voulons créer un environnement favorable à la formation tout en protégeant notre personnel et en leur permettant de faire cet important travail.
Est-ce que cela a un effet, monsieur Strahl? Absolument. On en est maintenant à plus de 300 000 depuis que l'on a mis l'accent sur la formation. Les Canadiens ont transféré une grande partie de leur expérience de combat dans le Sud, de Kandahar, à cette mission. Nombre des formateurs ont servi dans la mission de combat, ce qui a été extrêmement utile, parce qu'ils ont développé dans certains cas des compétences linguistiques, une plus grande sensibilité culturelle et une compréhension des interactions générales et des aspects tribaux du pays. Alors, le nombre de recrues a augmenté, mais aussi leur capacité à planifier, exécuter et mettre en oeuvre de façon indépendante des missions partout au pays, pour protéger leurs frontières, leur souveraineté, leurs populations et leurs villages.
D'après moi, cela sera l'une des réalisations marquantes, sinon la plus marquante, de la contribution du Canada en Afghanistan, notre énorme contribution à la capacité de sécurité des forces de sécurité nationale afghanes.
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Merci beaucoup, monsieur Alexander.
Merci de bien servir le Canada. En tant qu'ancien ambassadeur en Afghanistan, je sais que vous avez une connaissance intime de ce pays et beaucoup de savoir-faire au sujet de la meilleure contribution que peut apporter le Canada.
En ce qui concerne votre question sur la gestion environnementale, je dirais avec fierté que les Forces canadiennes sont à la pointe des efforts pour s'occuper des sites et des endroits contaminés où il y a toujours des munitions non explosées, et il y a des sommes prévues dans le Budget principal pour poursuivre cette gestion, sensibilisation et contribution environnementales.
Un grand nombre des terrains qui nécessitent de l'attention et des investissements sont dans des régions éloignées du pays, comme vous pouvez vous y attendre. Une grande partie sont des bases, mais nous avons donné une très haute priorité aux programmes environnementaux. Goose Bay au Labrador est un bon exemple. Cette base, anciennement occupée par des troupes américaines, a reçu plus de 300 millions de dollars en investissements pour l'assainissement des décharges environnementales.
C'est extrêmement important de s'occuper de ces problèmes passés. Il s'agit en fait d'une occasion de redonner quelque chose aux collectivités qui ont été l'hôte des Forces canadiennes auparavant. Nous nous engageons à faire en sorte que les sites contaminés et les déchets dangereux qui s'y trouvent parfois soient gérés de façon prudente et responsable, afin que nous puissions laisser un environnement en meilleur état que nous l'avons trouvé.
Et c'est certainement le cas en Afghanistan, si vous me permettez brièvement d'y revenir, monsieur le président. L'espace que nous avons occupé à l'aérodrome de Kandahar en Afghanistan, le terrain que nous avons foulé, est littéralement en meilleure condition que lorsque nous sommes arrivés. C'est un exploit remarquable de ne pas avoir laissé de traces de notre présence sur le terrain, et nous avons enlevé non seulement toutes les preuves physiques de cette présence, les biens, les immeubles, l'équipement, mais nous avons également assaini le sol. C'est tout un témoignage de l'engagement des Forces canadiennes envers l'environnement, dans notre pays ou le leur, dans ce cas, en Afghanistan.