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Merci. Bonjour, monsieur le président. Premièrement, j'aimerais profiter de cette occasion pour vous remercier, les membres du comité et vous, de m'offrir l'occasion d'échanger avec vous aujourd'hui.
Je sais que vous avez déjà entendu un certain nombre de représentants du ministère de la Défense nationale et des Forces canadiennes. J'espère pouvoir faire la lumière sur la disponibilité opérationnelle des Forces canadiennes, sur les opérations intérieures et continentales et sur le rôle joué par le Commandement Canada.
[Traduction]
Permettez-moi de commencer par quelques mots sur les responsabilités du Commandement Canada. Au sein du Canada, de l'Amérique du Nord et de l'hémisphère occidental, le mandat du Commandement Canada est de protéger le pays contre les menaces et les risques et, lorsqu'on le lui demande, de prêter main-forte aux autorités civiles pour renforcer la sécurité, la sûreté et la stabilité des Canadiens partout et à tout moment au Canada.
Sur les six missions de la Stratégie de défense Le Canada d'abord mentionnées par des témoins préalables, le Commandement Canada assure un rôle dirigeant dans quatre d'entre elles: mener des opérations nationales et continentales quotidiennement, appuyer les grandes activités internationales organisées au Canada, réagir face aux attentats terroristes d'importance majeure et appuyer les autorités civiles au cours des crises nationales comme les catastrophes naturelles.
En 2010 seulement, le Commandement Canada a dû remplir trois de ces quatre missions simultanément. Nous avons prêté main-forte aux opérations de sécurité de la Gendarmerie royale du Canada lors des Jeux olympiques d'hiver à Vancouver, nous avons aidé à rétablir les infrastructures endommagées à Terre-Neuve après le passage de l'ouragan Igor et nous avons mené nos opérations quotidiennes courantes, notamment les patrouilles maritimes d'affirmation de la souveraineté.
Le mandat de Commandement Canada consiste à surveiller les opérations courantes et d'urgence au Canada et dans la partie continentale de l'Amérique du Nord. La connaissance de la situation et une planification judicieuse sont des aspects essentiels du succès des opérations d'urgence. Avec le concours de partenaires fédéraux comme Sécurité publique Canada, le Commandement Canada prépare des plans d'urgence pour une intervention pangouvernementale face à tout un éventail de scénarios, depuis une éventuelle pandémie de grippe jusqu'à un séisme de grande magnitude. De fait, le Commandement Canada est l'entité militaire chargée de venir en aide aux autorités civiles en cas de crise ou d'urgence.
Dans le cadre de ces responsabilités, le Commandement Canada siège au sein du Comité des sous-ministres adjoints sur les opérations de sécurité nationale. Ce comité se réunit chaque semaine et compte des représentants clés des organes opérationnels de la sécurité et du renseignement. Il est chargé d'assurer la coordination de l'approche fédérale sur les questions de sécurité.
Le Comité des sous-ministres adjoints sur la gestion des urgences, que le Commandement Canada copréside avec Sécurité publique Canada, se réunit toutes les six semaines avec des représentants de haut niveau de 36 ministères et organismes gouvernementaux pour discuter des priorités et des difficultés de la gestion des urgences et pour améliorer la connaissance de la situation des dangers ou des problèmes en cours.
Ces comités ne sont qu'un exemple de la façon dont le commandement fonctionne dans le cadre d'un système intégré qui compte sur les mandats et l'expertise de ministères de l'ensemble du gouvernement canadien pour assurer la sécurité de tous les Canadiens.
Le Commandement Canada est également chargé des relations bilatérales avec ses homologues au sud de la frontière, aussi bien le Commandement Nord que le Commandement Sud des États-Unis. De plus, nous collaborons de près avec le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord, ou NORAD, organisation militaire binationale Canada-États-Unis chargée de la surveillance et de la défense de l'espace aérien de l'Amérique du Nord.
[Français]
Dans le cadre de ses activités, le Commandement Canada est responsable des patrouilles de surveillance et de souveraineté, des opérations de recherche et de sauvetage aériennes et maritimes, de l'aide aux autorités civiles en cas de catastrophe ou d'autres urgences, du soutien aux organismes de maintien de l'ordre et du soutien aux grands événements publics.
[Traduction]
Quel que soit le jour, les Forces canadiennes ont 10 000 hommes et femmes en alerte, ce qui permet au Commandement Canada d'être prêt à défendre la souveraineté du Canada, à venir en aide aux Canadiens dans le besoin ou à se porter au secours de nos voisins du sud. Pour mieux situer l'ampleur de nos activités nationales, la zone d'opérations canadienne couvre une superficie de près de 10 millions de kilomètres carrés, soit deux fois la taille de l'Europe.
Maintenant que vous savez en quoi consiste notre mandat, permettez-moi de vous expliquer comment nous le remplissons.
Le Commandement Canada est ce que l'on appelle l'utilisateur d'une force. Comme vous l'a déjà mentionné le général Natynczyk, en tant qu'utilisateur d'une force, le Commandement Canada déploie des biens militaires construits et entretenus par ce que nous appelons les responsables de la mise sur pied d'une force — la Marine royale du Canada, l'Aviation royale du Canada et l'Armée de terre canadienne. Ces responsables de la mise sur pied d'une force nous fournissent à la fois les capacités et le personnel que le Commandement Canada regroupe et utilise avant de les renvoyer à leurs organismes respectifs dès qu'une mission est terminée.
Le Commandement Canada surveille continuellement les faits nouveaux qui surviennent à travers le pays et le continent et se tient prêt à déployer les Forces canadiennes là et quand cela s'avère nécessaire. Les équipes d'intervention intermédiaire maritimes, terrestres et aériennes situées dans toutes les régions du pays sont prêtes à se déployer dans un court délai, et des milliers de soldats de la force régulière et de la force de réserve peuvent rapidement être mobilisés selon les besoins. Avec 10 organisations subalternes régionales, le Commandement Canada est structuré de manière à assurer la coordination efficace et en temps opportun des opérations nationales et continentales.
Les biens les plus essentiels du Commandement Canada sont ce que j'appelle les joyaux de la Couronne — ces six forces opérationnelles interarmées régionales disséminées à travers le pays. Les forces opérationnelles interarmées régionales assument toutes des responsabilités régionales au chapitre des opérations nationales et collaborent de près avec les autorités provinciales et territoriales. Elles sont situées à Halifax, Québec, Toronto, Yellowknife, Edmonton et sur la côte Ouest, à Victoria. Ces six quartiers généraux relèvent du Commandement Canada au quotidien. Ils nous indiquent la situation régionale dans leur sphère de responsabilité et tiennent le commandement au courant de la situation.
Les commandants des six FOI sont responsables de la planification militaire et des interventions dans leurs sphères géographiques de responsabilité durant les urgences, en collaborant de près avec les partenaires du fédéral, des provinces et des territoires et des municipalités. Les commandants des forces opérationnelles interarmées régionales peuvent recruter toutes les ressources disponibles des Forces canadiennes dans leur région, que ce soit le Pacifique, l'ouest, le centre, l'est, l'Atlantique et le nord. Les commandants mènent des opérations selon les ordres reçus du Commandement Canada, notamment en apportant leur soutien à la Gendarmerie royale du Canada, aux patrouilles de Pêches et Océans Canada, en prévenant les avalanches à l'appui de Parcs Canada, et en effectuant des patrouilles de souveraineté pour le compte du gouvernement fédéral. Au cas où une force opérationnelle interarmées régionale aurait besoin de ressources complémentaires pour s'acquitter d'une mission, elle s'adresse alors au quartier général du Commandement Canada qui met à sa disposition des capacités supplémentaires.
Les secteurs de la force terrestre — c'est-à-dire l'ouest, le centre, l'est et l'Atlantique — ont tous à leur disposition une unité d'intervention immédiate de 350 personnes, que nous appelons UII. Ces unités peuvent être déployées en l'espace de 24 heures, l'équipe de reconnaissance initiale étant prête à se déployer en à peine 8 heures partout à travers le Canada. Trois régions de recherche et sauvetage maintiennent en alerte 24 heures sur 24 des aéronefs et des équipages de recherche et sauvetage. Leurs centres conjoints de coordination des opérations de sauvetage sont situés à Victoria, Trenton et Halifax. Ce sont eux qui coordonnent les interventions aériennes et maritimes.
Deux commandants de la composante maritime à Victoria et Halifax et un commandant de l'élément air de la force interarmées coimplantés à Winnipeg, mettent à la disposition du Commandement Canada un potentiel maritime et aérien.
La Marine royale du Canada est chargée de préparer des navires de garde pour la côte Est et la côte Ouest. Ces navires doivent être en mesure d'appareiller afin d'intervenir en cas de situation d'urgence à l'intérieur des eaux canadiennes en l'espace de huit heures. Nous laissons à nos collègues de la Marine royale du Canada et de l'Aviation royale du Canada le soins de s'occuper respectivement de leurs capacités.
Les effectifs nationaux et régionaux du Commandement Canada se chiffrent à plus de 300 soldats qui sont épaulés par des milliers de soldats de la Marine, de l'Armée de l'air, de l'Armée de terre et des forces des opérations spéciales prêts à être déployés là et quand on en a besoin. En cas de crise grave, tout le personnel disponible des Forces canadiennes, dont plus de 20 000 réservistes, en poste à travers le pays, peuvent venir renforcer les ressources du Commandement Canada, comme ont pu le constater les membres de ce comité au cours des six derniers mois avec les inondations et la lutte contre les incendies.
Mais que signifie tout cela? Tout simplement que le Commandement Canada est toujours prêt. Comme nous avons l'habitude de le dire au Commandement Canada, le match à domicile — la défense du Canada — est une mission qui ne peut pas échouer. Elle n'est pas discrétionnaire. Grâce aux ressources fournies par la marine, l'armée de l'air et l'armée de terre, nous pouvons donner l'assurance aux membres de ce comité, que le Commandement Canada continue de remplir avec succès son mandat qui consiste à protéger et à défendre les Canadiens chez eux.
Au cours des six derniers mois, nous avons vu la façon dont les Forces canadiennes peuvent être appelées à se porter au secours des Canadiens. À vrai dire, le Commandement Canada a dû appuyer les efforts du gouvernement lors de trois inondations distinctes dans différentes régions du pays, une au Québec et deux au Manitoba en même temps, en plus de devoir évacuer plus de 3 600 habitants dans sept localités du nord de l'Ontario en raison de la menace des feux de friche. Dans tous les cas, les Forces canadiennes ont obtenu des résultats au sol dans les 24 heures qui ont suivi la demande d'aide émanant soit de la province, soit du territoire.
[Français]
En conclusion, je dois dire que tout au long de sa courte histoire, le Commandement Canada a obtenu des effets stratégiques au pays dans toutes ses opérations, et les résultats ont toujours été positifs. Cela serait impossible sans les membres des Forces canadiennes qui sont toujours prêts, partout au pays, à soutenir nos partenaires civils et à aider les Canadiens dans le besoin.
[Traduction]
Monsieur le président et membres du comité, je vous remercie beaucoup.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, général. J'ai grand plaisir à vous revoir.
Ma première question, je dois l'avouer est plus de nature personnelle que vraiment stratégique. Néanmoins, à la page 4, vous déclarez:
En fait, le Commandement Canada est l'entité militaire chargée de prêter main-forte aux autorités civiles en cas de crise ou d'urgence.
Dans une vie antérieure, en tant que solliciteur général de l'Ontario responsable de pratiquement toutes les urgences, l'une de mes premières fonctions était d'avoir une réunion avec — et je ne suis pas sûr du titre exact — le commandant des forces armées de l'Ontario. Le but était de s'assurer qu'il y avait une voie d'accès entre le gouvernement provincial et l'armée, au cas où celle-ci serait invitée à prêter main-forte en cas de catastrophe naturelle en général, mais de toute autre situation qui peut survenir à l'échelle intérieure.
En pareil cas, bien entendu, nous ne parlons pas d'interorganisation; il s'agit d'un seul et même gouvernement. Le premier ministre prenait la décision qu'il fallait faire appel à l'armée et le solliciteur général était le vecteur par lequel il fallait passer. Les questions opérationnelles étaient abordées à un niveau décisionnel supérieur entre moi-même et l'homologue avec qui j'avais une rencontre, et bien sûr il y avait alors un transfert et ces décisions étaient prises par les hauts gradés de l'armée.
En l'occurrence, bien entendu, ce n'est pas ce qui se passe. Mais vous faites allusion à d'autres instances civiles et je présume que celles-ci englobent les gouvernements provinciaux, les gouvernements territoriaux, ce qui n'est pas contraire à certaines questions soulevées par le président. Je suis tout simplement curieux: comment cela se passe-t-il dans la réalité? Quelle est l'interface entre l'armée, le ministre et le premier ministre et les autres instances civiles? Comment tout cela fonctionne-t-il? Au cas où quelque chose irait de travers, qu'est-ce qui se met en place sur le plan des communications pour que les instances compétentes se voient investir du pouvoir d'agir comme il faut?
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Merci beaucoup de votre question.
À la base de tout cela, il doit y avoir une requête émanant de la province ou du territoire. En vertu de la structure en vigueur, la requête est ensuite transmise au ministère de la Sécurité publique. Sécurité publique étudie la requête, non seulement dans une optique militaire, mais dans une optique pangouvernementale, afin de déterminer les outils du gouvernement fédéral qui pourront être utilisés dans ce cas.
Pour ce qui est de certaines des tragédies et catastrophes naturelles les plus récentes, lorsqu'on les examine d'un peu plus près, on constate que l'armée n'a pas été la seule à intervenir. Il y avait d'autres éléments du gouvernement du Canada à cet endroit.
La requête est donc transmise au ministère de la Sécurité publique. Sécurité publique se penche sur la question tout en s'entretenant avec les différents partenaires fédéraux. S'il s'agit d'une catastrophe, il faut alors que l'affaire soit confiée au comité que j'ai mentionné, le comité sur la gestion des urgences. Nous nous réunissons rapidement pour parler de la façon dont nous allons nous attaquer à la question.
La requête est alors transmise au ministre de la Sécurité publique. Ce dernier s'adresse à ses collègues du ministère pour solliciter leur appui, et nous allons alors de l'avant pour apporter ce soutien.
À nouveau, cela dépend de la requête adressée par la province ou le territoire, comme dans le cas du Québec. C'est la province qui nous a demandé d'intervenir, et nous nous sommes mis en place en l'espace de 24 heures.
Pour bien saisir les subtilités, il y a deux types d'événements sur lesquels nous devons être parfaitement clairs. S'il s'agit d'une catastrophe naturelle, cela donne des résultats.
Comme vous l'avez mentionné, monsieur le président, c'est une question de soutien, d'aide aux autorités civiles lorsque l'armée peut devoir intervenir et assurer l'application de la loi, il y a la possibilité — et pas seulement la possibilité, mais la réalité — que le solliciteur général s'adresse directement au ministre de la Défense nationale et lui demande ce type de soutien.
Tous les différents processus et tous les différents mécanismes sont en place pour s'assurer que si une province ou un territoire fait appel à notre aide, il ou elle l'obtiendra immédiatement.
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Premièrement, pour un peu mieux situer les choses, si vous examinez la totalité du spectre de ce que nous devons faire, celui-ci va de la sécurité et de la sûreté à la défense.
La majeure partie de nos efforts sont aujourd'hui concentrés sur la sécurité, ce qui permet d'appuyer d'autres ministères et organismes gouvernementaux, peu importe qu'il s'agisse d'un déversement d'hydrocarbures ou de quelque chose du même genre. Par exemple, lors de l'opération Nanook, en 2010, nous avons travaillé avec la Garde côtière sur le scénario axé sur les déversements d'hydrocarbures. Il y a quantité de scénarios différents qui peuvent se produire dans le Grand Nord. C'est précisément ce que nous essayons de faire, offrir le même appui dans le nord que celui que nous offrons dans le sud.
Lorsqu'on parle des drones, une façon de mieux connaître la situation est d'étudier les avions sans pilote ou les drones. Nous nous sommes effectivement munis d'un drone lors de la dernière opération Nanook, l'opération Nanook 12. Nous avons donc emporté un drone et j'étais là. À vrai dire, j'ai assisté à son lancement. On s'en est servi comme d'un appareil de reconnaissance — reconnaissance des icebergs, reconnaissance de certains secteurs. Nous avons constaté qu'il était fort utile et bénéfique pour ce que nous devions faire. Compte tenu de l'immensité du Nord, qui d'après certains, couvre 40 p. 100 du territoire du Canada, une bonne part de ce territoire est presque entièrement vierge.
C'est pourquoi les drones, les UAV, peuvent fort bien répondre à nos différents besoins. C'est quelque chose que nous allons examiner au fur et à mesure que nous avançons, un potentiel qui pourrait sans doute mieux nous appuyer dans le Nord.
Lorsqu'on examine le problème des UAV, la difficulté, dirais-je au comité, est que certains règlements et lois obligent à utiliser les UAV dans un contexte civil. C'est ainsi que si on les utilise dans les limites d'une ville, il y a des lois parfaitement limpides qu'il faut absolument respecter. Il faut qu'il en soit de même dans le Nord. Mais compte tenu de la très faible densité de population, ces appareils présentent des avantages indéniables dans le Nord, comme nous l'avons vu à...
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Je commencerai par répondre à la deuxième partie de votre question.
Comme nous le constatons au Commandement Canada — et je crois que cela souligne fort bien l'objet de la question — nous avons des hommes et des femmes en uniforme, qui viennent travailler chaque jour, pas seulement à Ottawa, mais dans tout le pays dans les quartiers généraux régionaux, avec un seul objectif en tête: le Canada. L'idée est peut-être qu'il était temps que l'armée ait une organisation axée sur les opérations intérieures, sur le Canada, sur l'apport d'un soutien efficace à tous les civils dans différents ministères fédéraux, territoriaux et provinciaux à travers le Canada, et prête à être là en cas de besoin, compte tenu de la nature évolutive de ce qui s'est passé après le 11 septembre et dans les différentes régions. Le regroupement de tout ce monde s'est avéré très efficace. À nouveau, comme je l'ai déjà dit, nous avons des personnes qui viennent au travail chaque jour pour faire une chose, défendre le Canada.
Par exemple, si je peux me permettre, nous avons des exposés-bilans le matin, qui portent avant toute chose sur la météo au Canada, sur ce qui se passe à travers le Canada du point de vue des incidents civils, des déraillements de train et ainsi de suite, des opérations de recherche et sauvetage, des opérations en cours. Ce qui se passe en ce moment, par exemple, c'est l'opération Palaci au col Rogers. Nous avons là des pièces d'artillerie qui appuient Parcs Canada pour s'assurer que les biens et les services peuvent continuer de franchir le col Rogers, qui facilite la circulation des biens et des services à travers le pays. Le Commandement Canada a été mis sur pied pour cette raison même, pour que le Canada devienne un théâtre, un secteur où les gens viennent travailler chaque jour et se concentrent sur le pays, de sorte que quand l'appel sonne, nous arrivons le plus vite possible car nous avons une bonne connaissance de la situation et que nous avons des plans d'urgence qui sont prêts à entrer en action.
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En premier lieu, je parlerai de la vigueur du système de formation et d'éducation militaires, dont l'objectif est de produire des hommes et des femmes en uniforme qui, au final, peuvent réfléchir à pied levé. C'est pourquoi nous enregistrons de tels progrès. Si nous avons fait de tels progrès, c'est manifestement que l'éducation est devenue fort importante. Pourquoi? Parce que grâce à l'éducation, nous pouvons mobiliser nos hommes et nos femmes en uniforme, comme nous l'avons constaté en Afghanistan, les mettre dans les situations les plus complexes et les plus ardues, et ils arrivent à trouver des solutions probantes.
Voilà qui m'amène au deuxième élément, qui consiste à collaborer avec d'autres ministères fédéraux, d'autres ministères pangouvernementaux, ce que nous appelons dans certains cas une approche combinée ou pangouvernementale. Au Canada, cela revêt une grande importance. L'éducation et l'entraînement concernent une bonne part de cela, comment travailler, qui sont les différents partenaires fédéraux, provinciaux, territoriaux et municipaux, comment collaborer ensemble, de quoi avons-nous besoin pour collaborer? Par exemple, il y a un cours qui est dispensé chaque printemps au Collège des Forces canadiennes auquel nous faisons participer toutes sortes de personnes différentes provenant des ministères et organismes fédéraux et des provinces et territoires pendant deux semaines pour justement traiter de ces types de questions. Par ailleurs, lors de l'entraînement, nous invitons des représentants de différents ministères et organismes fédéraux dans les provinces et de différentes organisations, qu'il s'agisse de la PPO et d'autres entités, à se joindre à nous.
Cela prouve également que la formation est axée en partie sur la question de l'approche pangouvernementale, question que j'aimerais adresser au comité, étant donné que cela sera de plus en plus exigé à l'avenir. Pourquoi? Il n'existe pas un seul ministère, un organisme fédéral, un organisme territorial-provincial ou un organisme municipal qui possède tous les pouvoirs, les mandats ou les capacités de traiter de l'une quelconque de ces questions. Ils doivent tous collaborer entre eux dans le cadre d'un effort coordonné et concerté, et rapidement, pour être en mesure de le faire.
Ce qui nous aide à l'échelon fédéral, c'est le comité des sous-ministres adjoints sur la gestion des urgences, qui se réunit pour être en mesure de discuter de ces questions. Il les examine, et s'interroge sur ce qui se passe. Par exemple, avant les inondations au Manitoba, nous avions déjà consulté 36 organismes et ministères différents pour parler de ce phénomène imminent, les inondations. Qu'allons-nous faire? Dans quelle mesure sommes-nous préparés? Nous avons donc parlé en long et en large de ce que nous devions faire en pareil cas. Nous avons beaucoup parlé d'éducation, et de ce qui donnera des résultats concluants avec les ministères pangouvernementaux et avec d'autres ministères gouvernementaux à l'avenir.
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Je vous remercie de la question.
En premier lieu, lorsqu'on examine la question de la disponibilité opérationnelle, on constate qu'il y a deux éléments. Le premier a trait à la connaissance de la situation, savoir ce qui se passe au Canada. Cela traite du besoin d'entretenir des relations avec les provinces, les territoires et les municipalités.
Comme cela a déjà été mentionné ici, nous avons des commandants dans chacun des secteurs géographiques. Ils sont tenus d'entretenir ces relations. Ils se tiennent en rapport étroit avec les provinces, les territoires et les municipalités. Ils transmettent les renseignements vers le haut. Et quels que soient les renseignements que nous ayons, nous les transmettons vers le bas. On a donc un commandement qui a une image opérationnelle commune, ou une connaissance de la situation, de ce qui se passe à travers le pays.
En même temps, pour pouvoir déployer des forces selon les besoins, il faut des forces en alerte. J'ai avec moi un tableau, si le comité souhaite le voir ou l'avoir en sa possession, qui illustre exactement ce que nous sommes prêts à déployer. Nous avons exploré la question dans le discours. Si quelque chose devait se produire, ce que nous avons en disponibilité opérationnelle, par exemple, ce sont les unités d'intervention immédiate, qui sont les hommes et les femmes des forces terrestres, que nous pouvons déployer à travers tout le pays, en cas de besoin. Nous avons des navires le long de chaque côte prêts à intervenir. Nous avons des aéronefs prêts à partir. Comme nous l'avons vu avec les feux de forêt durant tout l'été, nous pouvons déployer les avions là où on en a besoin dès que nous recevons une demande de la province. En l'occurrence, la demande nous a été adressée par l'Ontario.
En premier lieu, nous avons cette connaissance. En deuxième lieu, nous avons les forces en alerte, prêtes à intervenir, ce qui garantit qu'en cas de besoin, en l'espace de 24 heures, nous pouvons déployer ces forces là où on en a besoin à travers le pays, si les provinces et les territoires nous le demandent.
Il y a également la deuxième couche, qui consiste à savoir si c'est bien là que le gouvernement fédéral veut que nous allions. En définitive, le gouvernement fédéral s'adressera aux Forces canadiennes et au ministre pour dire que c'est ce qu'il veut que nous fassions dans le cadre de ce dossier.
À propos de la deuxième question, qui est longuement traitée dans d'autres contextes comme une question de l'un ou l'autre, ce n'est en fait ni l'un ni l'autre. Vous constaterez, si vous étudiez cette question dans l'optique du Commandement Canada, que beaucoup de ressources sont nécessaires ou utilisées par le Commandement Canada pour accomplir sa mission, lorsque vous examinez les chiffres. L'an dernier, 6 421 soldats ont été déployés dans le cadre de toutes nos opérations, et l'on a inscrit 65 cas à la rubrique des jours de déploiement. Mais dans un contexte plus vaste, c'est un chiffre relativement minime.
Lorsque vous examinez la question, il s'agit dans une large mesure d'une approche pangouvernementale. Par exemple, si quelque chose devait arriver dans le pays, ce sont les municipalités qui seraient les premières à intervenir. Elles fourniraient la capacité. Après cela, la province ou le territoire arriverait sur les lieux et ferait ce qu'il y a lieu de faire. Le gouvernement fédéral pourrait alors déployer d'autres secouristes avant de faire appel à l'armée. Manifestement, lorsque vous analysez les chiffres, ils ne sont pas énormes, et le pourcentage de l'engagement du Commandement Canada n'est pas considérable, ce qui explique que cela n'ait jamais été un débat sur l'un ou l'autre.
Je puis vous affirmer que chaque fois que j'ai demandé ou eu besoin de renforts, ceux-ci m'ont toujours été accordés dans les délais nécessaires. Il ne m'est jamais arrivé que mon équipe ne reçoive pas ce dont elle avait besoin pour prêter main-forte aux Canadiens.
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Si vous me permettez de mieux situer les choses, je vous demande de ne pas oublier que les Forces canadiennes ont des hommes et des femmes en uniforme à Comox, Esquimalt et Vancouver. Il y a des membres de la force régulière et de la force de réserve dans toute la région — la marine, l'armée de terre et l'armée de l'air.
Dans le cas d'une intervention à l'échelle nationale, il n'y a pas que les forces terrestres qui participent à l'intervention. Comme nous l'avons vu lors du passage de l'ouragan Igor, le personnel naval a été déployé et a apporté son soutien sur terre. Ce n'est pas juste une question d'avoir des forces terrestres sur place. Il y a déjà un certain nombre de soldats en place, et nous avons un capitaine de vaisseau à deux étoiles sur la côte Ouest qui entretient une relation étroite avec la province de Colombie-Britannique, et qui a participé aux exercices dans le cadre de la planification d'un séisme ou d'un autre phénomène du même genre. Tel est le contexte.
Nous avons constaté à l'occasion de ces événements, activités et exercices que nous étions en mesure de mettre sur pied les forces là où nous en avions besoin s'il y avait le moindre type d'incident dans la région de Vancouver. Je puis vous affirmer, du simple point de vue d'un scénario, que nous avons longuement parlé de cette question. Si quelque chose se produit dans la région, ce n'est sans doute pas là où vous voulez installer des militaires, car alors ils feront partie de la crise et ne seront pas à l'extérieur pour pouvoir prêter main-forte.
J'ose affirmer que dans tout scénario en vertu duquel se produit une catastrophe naturelle, il est préférable de faire venir des forces pour prêter main-forte. Dans ce cas, elles devront venir soit de Calgary, où il y a des forces, soit d'Edmonton qui possède toutes les capacités nécessaires. En pareil cas, le Commandement Canada consacrera tous ses efforts et son énergie à fournir le potentiel nécessaire sur la côte Ouest pour faire face à la situation.
Ainsi, nous avons déjà des hommes et des femmes en uniforme dans toute la région. Nous avons tenu des exercices sur tous les scénarios probables avec la province. Nous ne prévoyons pas de situations où nous ne serons pas en mesure d'ajouter des renforts au sol en cas de besoin pour faire face au moindre problème.
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Si je peux proposer un cadre, lorsqu'on examine le besoin d'une connaissance de la situation, le fait est qu'il n'y a pas seulement ces véhicules aériens sans pilote qui sillonnent le ciel. Au sommet, vous avez besoin de satellites, car il s'agit en fait d'une approche à plusieurs couches. Vous avez besoin de satellites, d'UAV, d'avions de surveillance, et de quelqu'un au sol qui fournit cette image globale. Le fait d'avoir seulement des UAV ne permettra pas de répondre au courrier, et ne garantit pas une connaissance de la situation. Il faut avoir cette démarche à plusieurs couches.
Pour ce qui est de la question de la souveraineté, en définitive, vous devrez être en mesure d'avoir quelqu'un dans un avion en vol qui peut transmettre cette vue du sol pour savoir ce qui se passe. C'est ce sur quoi nous nous penchons. Comment pouvons-nous avoir ce cadre, le développer et être en mesure d'avoir une connaissance parfaite de la situation dans l'ensemble du nord?
Pour ce qui est des essais des UAV, nous continuons de nous interroger sur ce qui a donné des résultats et sur ce qui n'en a pas donné. Nous n'avons examiné la question qu'une seule fois, lorsque nous étions à Resolute, pendant une courte période. Nous continuons de nous pencher sur les difficultés qu'il y a à les utiliser dans le nord. C'est une question dont je parlerai au ministère, et je lui laisserai le soin de décider s'il peut vous transmettre ces renseignements.
Les essais étaient fortement axés sur les paramètres techniques qui permettent le lancement des UAV. Quelles sont les difficultés qu'il y a à voler dans le nord? Quelle était la valeur fournie à la station au sol?
[Français]
En effet, il faut que des gens soient dans un quartier général pour recevoir les données.
[Traduction]
Les renseignements nous viennent des UAV qui sillonnent l'espace aérien. Nous avons donc examiné tous les éléments techniques, pour déterminer si oui ou non nous pouvions continuer de les utiliser. Nous avons obtenu quelques résultats très prometteurs, mais à nouveau, sans vouloir me prononcer prématurément, nous devons examiner la situation sous d'autres angles.
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Premièrement, il n'y avait pas moyen de prévoir le niveau d'activité que nous avons connu l'an dernier, pas seulement au Canada, mais dans le monde entier, lorsqu'on constate le nombre de catastrophes naturelles qui se produisent à l'échelle de la planète. Au Commandement Canada, nous assurons le suivi des catastrophes naturelles qui se produisent dans le monde entier. Beaucoup de choses se produisent sur le plan de la météo et des catastrophes naturelles. C'est un phénomène que nous avons constaté.
Cependant, lorsque nous avons compris que c'était peut-être la nouvelle norme, nous n'avons pas su pourquoi, étant donné que personne n'a pu nous expliquer pourquoi cela se produisait. En fin de compte, nous avons redoublé de vigilance. Nous avons maintenu cette vigilance tout au long de cette période, ne sachant pas si quelque chose allait se produire, mais sachant que beaucoup de choses se produisaient et que la probabilité était sans doute plus grande. Nous avons maintenu cette vigilance. Nous avons eu des discussions lors de nos réunions du matin sur le fait que le niveau d'activité avait augmenté. Nous ne pouvions pas savoir pourquoi, mais nous devions être plus vigilants que nous ne l'avions été par le passé, car tout laissait présager que d'autres catastrophes allaient se produire.
Nous avions, à l'époque, des forces terrestres au Manitoba que nous pouvions très vite déployer. Elles pouvaient atteindre la région touchée en l'espace de deux heures, ce qui a grandement facilité notre soutien.
Face à l'avenir, il est difficile de prédire ce qui va se passer. Cependant, nous avons appris par expérience que nous devons encore resserrer nos liens avec tous nos différents partenaires et être prêts à déployer nos forces. L'an dernier a prouvé qu'en ayant nos troupes prêtes à intervenir et en étant conscients de la situation, nous pouvons apporter notre soutien aux Canadiens lorsqu'ils en ont besoin. La question est de savoir si cela est un avant-goût de l'avenir? Je n'en sais rien, mais nous sommes tout prêts à aborder cette question.
Cela me ramène à une des autres questions. Si nous avons besoin de plus de troupes, les Forces canadiennes en déploieront un plus grand nombre. À un moment, nous avions entre 2 500 et 3 000 hommes et femmes en uniforme qui luttaient contre des catastrophes à l'échelle nationale. Nous les avons fait venir là où nous en avions besoin. Les membres de la force régulière et de la force de réserve sont venus et ont été organisés en groupes pour faire ce qu'ils avaient à faire.