Nous sommes heureux d'accueillir aujourd'hui le général Lawson, chef d'état-major, alors que nous poursuivrons notre séance numéro 59.
Le général Thomas Lawson a obtenu du diplôme en génie électrique du Collège militaire royal en 1979. Après avoir terminé sa formation de pilote en 1981, il a été affecté au 421e Escadron de la base FC Baden Soelingen, où il a piloté le CF-104 Starfighter.
Devenu major en 1988, le général Lawson a ensuite été muté à Montgomery, en Alabama, où il a fréquenté l'École d'enseignement militaire du commandement de la Force aérienne des États-Unis.
En 1996, le général Lawson est affecté au quartier général de la Défense nationale à titre de gestionnaire des carrières, où il est promu lieutenant-colonel.
En 1998, il assume le commandement du 412e Escadron et pilotera le CC-144 Challenger jusqu'en 2000.
En 2003, désormais colonel, le général Lawson occupe différents postes d'état-major au sein de la Force aérienne avant d'intégrer l'Équipe de transformation des FC en 2005 et de diriger la mise sur pied de l'État-major interarmées stratégique.
En 2006, le général est muté à la base FC Trenton et y assure le commandement pendant un an, pour ensuite être promu au grade de brigadier-général en mai 2007.
En septembre 2009, il devient major-général et est nommé chef d'état-major adjoint de la Force aérienne.
En juillet 2011, il est promu au grade de lieutenant-général, et le 15 août, il est nommé au poste de commandant adjoint du NORAD à Colorado Springs, où j'espère que notre comité se rendra prochainement.
Le 27 août, le a annoncé la nomination du lieutenant-général Lawson au poste de chef d'état-major, pour remplacer le général Walter Natynczyk sortant.
Mon général, je vous souhaite la bienvenue et vous remercie de votre présence. Nous sommes heureux de vous accueillir aujourd'hui. Vous avez déjà comparu devant notre comité, et on m'a dit que votre exposé allait dépasser les 10 minutes habituellement accordées, ce qui ne pose aucun problème. Nous sommes impatients de vous entendre.
À vous la parole, monsieur.
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Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, bonjour. J'ai l'honneur d'être ici aujourd'hui en tant que le nouveau chef d'état-major de la Défense. Alors que je m'adresse à vous, je suis frappé par le fait que bien que nous portions des uniformes différents, nous travaillons tous au service de notre grand pays et de ses citoyens.
Avant de commencer, j'aimerais vous remercier sincèrement pour l'important travail que vous accomplissez au Parlement, et particulièrement au sein du comité. Merci de l'attention que vous portez, encore et toujours, aux questions urgentes liées à la défense du Canada.
En outre, j'ai appris que certains d'entre vous ont servi avec distinction et je sais que vous portez tous un vif intérêt aux Forces armées canadiennes. C'est un honneur pour moi de me joindre à vous aujourd'hui.
Membre des Forces canadiennes depuis plus de 35 ans, je viens d'une famille qui entretient une tradition militaire, étant le fils d'un pilote de reconnaissance de la Seconde Guerre mondiale et le petit-fils d'un immigrant écossais qui a combattu dans les tranchées en France. Je suis maintenant père de deux jeunes militaires. Ma famille est fidèle aux traditions des Forces armées canadiennes, qui possèdent une histoire et un patrimoine des plus riches.
[Français]
Je dis un grand merci notamment à mes prédécesseurs et aux Forces canadiennes, qui ont contribué à bâtir une base solide de connaissances et d'expertise. Ces acquis vont nous permettre de faire face aux défis à venir. Tout en gardant le cap sur l'avenir, c'est avec une entière reconnaissance envers ceux qui ont occupé ce poste avant moi que je vais servir la nation en tant que 18e chef d'état-major de la Défense.
[Traduction]
Mesdames et messieurs, j'exerce les fonctions de chef d'état-major de la Défense depuis un mois. Au cours des dernières semaines, j'ai acquis une meilleure compréhension de la situation actuelle de l'organisation et des défis et possibilités qui pointent à l'horizon. Cet après-midi, j'aimerais vous faire part de mes priorités pour l'avenir des Forces armées canadiennes.
Les Forces canadiennes sont une institution dynamique qui se retrouve dans un environnement en évolution constante. Comme toute organisation semblable, nous tirons constamment des leçons de nos expériences et nous nous rajustons en conséquence. Je m'attends donc à ce que mes priorités évoluent au fil du temps. Mais pour commencer, j'aimerais vous présenter les quatre points sur lesquels je compte me concentrer. Il s'agit d'un ensemble et chaque point a son importance, à savoir diriger la profession des armes, faire preuve d'excellence dans les opérations, prendre soin de nos gens et de leur famille, et préparer les forces de demain.
Commençons par diriger la profession des armes.
[Français]
C'est un honneur et un privilège de porter l'uniforme, et c'est accompagné de grandes responsabilités. En tant que militaires, un niveau de professionnalisme élevé est attendu de nous.
[Traduction]
Nous devons incarner les quatre valeurs militaires fondamentales que sont le devoir, la loyauté, l'intégrité et le courage. Ultimement, nous devons être prêts à tout sacrifier pour notre pays.
L'excellence de nos hommes et femmes militaires est reconnue partout au Canada et dans le monde entier. Je crois en effet que nos antécédents en matière de service et de sacrifice nous ont permis d'établir une solide relation de respect et de confiance avec les Canadiens d'un bout à l'autre du pays. En ma qualité de chef d'état-major de la Défense, il en va de mon devoir de m'assurer que nous continuerons à exercer un jugement sûr et éclairé dans toutes nos entreprises et que nous respecterons les normes éthiques les plus strictes pour conserver la confiance des Canadiens. Je m'efforcerai également de faire en sorte que nos Forces continuent à recevoir l'éducation et l'instruction nécessaires pour maintenir ce haut niveau de professionnalisme.
[Français]
Comme vous le savez, j'ai eu l'occasion de diriger le Collègue militaire royal de Kingston. L'importance du perfectionnement professionnel, que ce soit pour les officiers ou les militaires du rang, fait partie de mes valeurs.
[Traduction]
C'est la planification, la préparation et l'intégration de toutes les compétences et connaissances, et ce, à l'échelle de l'équipe de la défense, qui nous permettent de mener nos opérations. Le perfectionnement professionnel et la mise en place d'une culture d'apprentissage continu sont tout simplement essentiels au succès de nos opérations, ce qui m'amène à parler de la priorité qui consiste à faire preuve d'excellence dans les opérations.
Mesdames et messieurs, mon travail consiste à diriger les Forces armées canadiennes, dont les membres s'emploient à protéger et à servir les Canadiens dans le cadre d'opérations menées au pays, à collaborer avec nos homologues américains à la défense de l'Amérique du Nord, à faire rayonner le leadership du Canada et à contribuer au maintien de la paix et de la sécurité à l'étranger, dans des endroits comme l'Afghanistan, la Libye et la Méditerranée.
[Français]
Les dernières années ont été très mouvementées pour les Forces. La cadence n'est plus ce qu'elle était, mais il demeure que les opérations doivent se poursuivre.
[Traduction]
Nous avons encore aujourd'hui plus de 1 600 militaires au service du Canada déployés partout dans le monde, qu'il s'agisse d'opérations de sûreté maritime et de lutte contre le terrorisme dans la mer d'Oman, de missions des Nations Unies dans des endroits comme Chypre, Haïti, la République démocratique du Congo et le Moyen-Orient, ou encore les quelque 950 militaires participant à la mission OTAN de formation en Afghanistan, où le Canada est le deuxième pays en importance parmi ceux qui contribuent à cette mission essentielle de formation et de transition.
Bien entendu, cette liste n'est pas exhaustive. Nos militaires participent à 15 opérations dans le monde. En fait, je visiterai certains de nos militaires affectés à l'étranger au cours des prochaines semaines pour voir de mes propres yeux l'excellent travail qu'ils accomplissent.
Nous avons aussi des militaires en poste d'un océan à l'autre qui se tiennent prêts à aider les Canadiens en cas d'urgence ou de catastrophe, qui entretiennent des missions de recherche et de sauvetage, en mer ou dans les airs, qui surveillent et défendent nos zones d'approche maritimes et aériennes et qui aident à protéger la souveraineté du Canada dans l'Arctique.
[Français]
Malgré un tempo opérationnel modifié, je n'irai pas jusqu'à dire que tout tourne au ralenti.
[Traduction]
L'échec n'étant pas permis dans les missions que nous entreprenons, l'excellence sur le plan des opérations reste le point le plus important pour moi.
La réalisation d'opérations dans une variété de milieux et de circonstances, tant ici au Canada qu'ailleurs dans le monde, exige un effort concentré de tous les membres de l'équipe de la défense.
Et je veux souligner que la clé de notre réussite opérationnelle a été — et sera toujours — nos militaires, hommes et femmes. Ce sont eux qui exécutent les missions quelles qu'elles soient, au sol, en mer et dans les airs. Ces hommes et femmes méritent qu'on les soutienne le mieux possible pour qu'ils puissent continuer à faire preuve d'excellence.
Cela m'emmène à la prochaine priorité, celle de prendre soin de notre personnel. La famille militaire est énorme. En plus de comprendre les hommes et les femmes qui portent l'uniforme ainsi que les membres de l'excellente équipe civile du ministère, elle englobe aussi leurs familles, nos anciens combattants et bien entendu nos soldats blessés. Nous devons fournir les soins et le soutien nécessaires à nos militaires, qu'ils soient membres de la force régulière ou de la réserve, tout au long de leur carrière militaire.
Nous sommes tout à fait conscients des répercussions que peut avoir le service militaire sur nos hommes et femmes, les séquelles physiques, mentales et émotives et bien sûr celles que peuvent ressentir leurs familles.
On a beaucoup fait au cours des dernières années pour améliorer les soins et les services de soutien offerts à l'ensemble de notre famille militaire, comme les services de santé physique et mentale pour les militaires malades ou blessés, le soutien en matière d'orientation professionnelle et d'appui financier pour ceux qui font des études en vue de leur transition vers un milieu de travail civil et les services de soutien à l'intention des familles des militaires tombés au combat. Mais quand on rencontre un soldat qui souffre silencieusement de stress post-traumatique, ou quand on essaie de réconforter ceux qui ont perdu un être cher, c'est là que l'on se rend compte qu'il est toujours possible de faire mieux. En effet, comme le contre-amiral Smith vous l'a expliqué la semaine dernière, l'amélioration continue est l'un des piliers importants de notre approche à l'égard des soins aux malades et aux blessés. Je suis fermement résolu à réaliser cet objectif.
J'étudie également le dernier rapport de l'ombudsman sur le traitement des réservistes blessés et je tiens à souligner que nous ne sommes pas seuls à nous attaquer à ces questions.
[Français]
Nos réservistes sont intégrés à notre famille militaire, et je me suis engagé à ce qu'ils reçoivent un traitement juste et équitable.
[Traduction]
Le soutien des forces militaires signifie aussi qu'il faut les préparer adéquatement pour les tâches de demain. Il s'agit de la dernière priorité que je présenterais aujourd'hui. Nous avons beaucoup appris au cours des opérations récentes, particulièrement en Afghanistan, et nous devons utiliser ces connaissances dans notre planification pour l'avenir. Mais nous devons également nous assurer que les militaires de l'Armée, de la Marine et de l'Aviation que nous mettons en situation de danger ont les bons outils et le bon équipement pour rester sains et saufs.
Le gouvernement fédéral s'est servi de la Stratégie de défense Le Canada d'abord comme guide pour la modernisation systématique des Forces canadiennes, afin de s'assurer que nous sommes agiles et prêts au combat.
Nous avons rééquipé l'Armée de véhicules de combat terrestre, fourni à la Force aérienne de nouvelle capacités tactiques et stratégiques de transport aérien, et modernisé les frégates de la Marine, tout en planifiant le remplacement de la flotte de surface au complet au moyen de la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale.
[Français]
Le renouvellement de notre équipement est essentiel à notre disponibilité militaire et, ultimement, à la réussite de nos opérations.
La Stratégie de défense Le Canada d'abord demeure avant tout notre plan détaillé pour l'avenir.
[Traduction]
Nous continuerons à réaliser les engagements établis dans la Stratégie de défense Le Canada d'abord, alors même que nous faisons notre part pour aider le gouvernement à rééquilibrer son budget. Voilà pourquoi nous sommes de plus en plus convaincus qu'un mélange d'équipement et de technologie complémentaire, un genre de système de systèmes, pourrait nous aider à atteindre notre but plus efficacement. Les achats réalisés dans le cadre de la Stratégie de défense Le Canada d'abord permettent à nos forces prêtes au combat de réussir et il en sera de même dans l'avenir.
Lorsque le poste de chef d'état-major de la Défense a été créé il y a environ 50 ans, il était question d'améliorer la coordination entre les éléments et d'établir un objectif véritablement commun pour les Forces canadiennes. On tentait aussi de rationaliser les structures décisionnelles afin d'augmenter la rentabilité. On constate donc que les circonstances actuelles ne sont pas si exceptionnelles. Les Forces armées canadiennes n'en sont pas à leur première expérience face aux défis d'établir une force agile et résiliente tout en s'adaptant aux contraintes financières. Pour répondre aux quatre priorités que je viens de vous présenter, il nous faut manifestement surmonter les présents défis prioritaires.
[Français]
Un effort précis et centré de notre équipe de la Défense est nécessaire afin d'optimiser nos ressources disponibles.
[Traduction]
C'est pourquoi le ministère a créé l'Équipe de renouvellement de la Défense pour nous aider à repérer et à éliminer les pratiques inefficaces, puis à faire en sorte que l'argent des contribuables soit utilisé de manière optimale. Conformément aux exigences du , nous consacrons des efforts en vue de libérer les ressources qui peuvent être réaffectées aux premières lignes pour avoir plus de mordant.
Certains changements ont déjà été apportés dans le cadre de la transformation des FC, comme la mise sur pied du Commandement des opérations interarmées du Canada cet automne et les mesures prévues pour réduire les frais généraux administratifs de 25 p. 100 et rediriger ces ressources à la force prête à l'action. Ces travaux essentiels doivent être poursuivis et j'en fais ma priorité pour les mois à venir.
Mesdames et messieurs, merci encore de l'intérêt continu que vous portez à nos activités et de votre soutien. Comme vous le savez si bien, l'Équipe de la Défense a été très occupée ces dernières années, et vous pouvez voir que notre emploi du temps demeurera chargé. Nous avons cependant une équipe formidable.
[Français]
Je suis particulièrement fier de mener une organisation très compétente et professionnelle. Je suis également convaincu de notre capacité de relever les défis à venir.
[Traduction]
En qualité de chef d'état-major de la Défense, j'ai hâte de travailler sous la direction du ministre MacKay et au côté du sous-ministre Fonberg ainsi que de l'équipe civile de la Défense. Ensemble, au moyen d'une gouvernance éclairée, le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes continueront d'incarner les idéaux les plus élevés de la fonction publique pour défendre la souveraineté et les intérêts de notre beau pays.
Merci beaucoup.
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Merci à vous, monsieur le président et à vous, mon général.
Tout d'abord, j'aimerais vous remercier d'être venu comparaître aujourd'hui. Vous avez brillé au cours de votre carrière militaire, comme pilote de chasse, étudiant militaire, j'imagine que l'on puisse l'exprimer ainsi, et comme chef aux fonctions multiples: commandant du Collège militaire royal, commandant de diverses bases militaires, et bien sûr, plus récemment commandant adjoint du NORAD.
Je vous félicite de votre nomination au poste de chef d'état-major de la Défense. Vous occupez une place singulière au pays. Merci d'avoir offert vos services aux Forces armées et d'avoir accepté ce rôle plein de défis.
Je vais commencer par les propos du premier ministre lors de votre cérémonie d'investiture. J'étais parmi les nombreuses personnes présentes pour l'écouter, mais il n'a fait que répéter ce que nous avions déjà lu dans le rapport sur la transformation rédigé par le général Andrew Leslie il y a environ un an. Vous connaissez bien les questions liées à la transformation, ayant déjà participé aux exercices de 2005 et de 2006.
On peut parler de mordant, mais il est clair que le général Leslie avait proposé... et je sais que certaines de ces propositions ont été réalisées: les changements à la structure de commandement, par exemple, celle que vous avez créé en 2006. Je vais paraphraser et dire qu'il a parlé de la réduction considérable de coûts, notamment au niveau du commandement, et il a indiqué que le quartier général avait gonflé de 46 p. 100 au cours de cette décennie alors que les lignes de front n'avaient grandi que de 10 p. 100... Il a parlé de la réduction des effectifs et du personnel du quartier général par le regroupement des fonctions ou l'élimination de certaines organisations, la réaffectation de quelque 3 500 membres réguliers des Forces, la démobilisation des réservistes à temps plein, l'affectation des membres à temps partiel aux unités des manèges militaires, et ainsi de suite. Voilà un changement important: la contraction de 30 p. 100, sur quelques années, des 2,7 milliards de dollars dépensés sur les entrepreneurs, les consultants et les fournisseurs de services privés, et l'investissement des économies réalisées dans d'autres programmes, par exemple la Stratégie de défense Le Canada d'abord. Ce sont surtout des crédits accordés au quartier général. Il s'agirait ensuite de réaffecter quelque 3 500 fonctionnaires à d'autres activités prioritaires.
Ce sont des objectifs importants, qui ne se réaliseront probablement pas à court terme. Je sais que certaines mesures ont déjà été prises. Je comprends bien que vous êtes en poste depuis un mois seulement, bien que l'annonce ait été faite il y a quelque temps déjà. Compte tenu de ces objectifs, pouvez-vous nous parler de vos projets spécifiques ou de la façon dont vous envisagez les Forces canadiennes sous votre houlette? Que faut-il faire vu les défis budgétaires et les capacités militaires dont nous avons besoin?
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Le rapport sur la transformation du général Leslie nous a servi de feuille de route fort utile à bien des égards en ce qui concerne les activités de transformation qui sont en cours depuis un an et demi et qui se poursuivent.
Vous avez déjà mentionné la structure de commandement, le regroupement du Commandement Canada, du Commandement de la Force expéditionnaire, et du Commandement de soutien dans un seul édifice, ce qui permettra de réaliser des économies de 25 p. 100 dans les frais administratifs, économies qui peuvent être réacheminées vers le « mordant ».
Vous avez parlé du processus de rééquilibrage des réserves. J'ai été très encouragé lorsque le et le gouvernement m'ont investi de mon mandat, qui consiste à trouver davantage de mordant, tout en m'accordant la possibilité de conserver les capacités et les effectifs en uniforme.
Les réservistes ne subiront aucune compression. Leurs effectifs se maintiendront à environ 27 000. Toutefois, nous miserons beaucoup plus sur les membres à temps partiel, et les quelque 11 000 réservistes de classe B, sur qui on a beaucoup compté lors des combats en Afghanistan, redescendront à un niveau plus traditionnel d'environ 4 000 en service à temps plein, avec le reste à temps partiel.
Vous avez entendu les annonces faites concernant la réduction du nombre de fonctionnaires au service des Forces armées canadiennes. Il y aura une réduction de la sous-traitance, mais il faudra y aller avec précaution. Le recours à la sous-traitance a eu lieu au cours des 10 à 15 dernières années, période pendant laquelle nous avons connu une certaine transformation. Bon nombre des capacités non liées au combat qui étaient autrefois assurées par les hommes et les femmes qui portaient l'uniforme ont été confiées aux entrepreneurs. Il faudra donc prêter une attention particulière aux activités visées.
Bon nombre des changements prévus dans le rapport sur la transformation auxquels vous avez fait référence ont déjà été réalisés. Environ un tiers sont en cours de réalisation et ont été soumis au gouvernement pour examen. Nous respecterons les directives et les décisions du gouvernement en la matière.
Dans l'avenir, pour ce qui est de la tâche difficile de la réforme de nos processus opérationnels, c'est-à-dire la défense, il sera beaucoup plus difficile de trouver des économies. Pour ce faire, nous avons créé l'Équipe de renouvellement de la Défense dont je vous ai parlé. Fait intéressant, il s'agit d'une équipe constituée à 50 p. 100 de fonctionnaires et à 50 p. 100 de membres des Forces armées.
Kevin Lindsey, dirigeant principal des finances à la Défense nationale, est le représentant du ministère et est l'un des codirigeants de l'équipe. Le major-général Al Howard, ancien chef d'état-major adjoint de l'armée, dirige le complément militaire. L'équipe bénéficie du soutien d'un excellent groupe de militaires et de fonctionnaires talentueux.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous félicite officiellement, général Lawson, de votre nomination. Nous sommes tous enchantés de vous compter parmi nous aujourd'hui. Vous et les Forces armées canadiennes bénéficiez de l'appui de notre comité. C'est la raison pour laquelle nous sommes tous ici.
Évidemment, nous avons trouvé vos déclarations liminaires stimulantes, mais également inspirantes, car elles nous rappellent l'ampleur des efforts actuellement déployés pour effectuer la modernisation systématique et l'amélioration constante que vous avez évoquées. Vous savez, grâce à votre histoire personnelle — et vous avez parlé de vos ancêtres et de vos enfants — à quel point il importe qu'implanter ce processus d'adaptation et de transformation au coeur des activités des Forces canadiennes. Ce facteur a été essentiel à l'excellence dont elles ont fait preuve à chaque étape de leur histoire. Une partie de la démarche repose sur les nouvelles acquisitions, et vous en avez énuméré un grand nombre dans votre exposé. À l'évidence, sept nouveaux aéronefs en 10 ans, c'est un fait jamais vu qui complique la donne.
J'ai personnellement été impressionné, depuis le retour d'Afghanistan, par l'effort que déploient les Forces canadiennes afin de tirer des leçons sur les plans de la doctrine, des tactiques et de la préparation de la stratégie en vue des opérations très diversifiées qu'elle doit mener à bien. L'armée a tiré, et tire encore, des leçons de l'Afghanistan, tout comme le font la marine de ses missions et de son entraînement récents dans les océans Indien et Pacifique, et la force aérienne, de toute évidence, de la Libye et d'autres missions.
J'aimerais vous demander de nous en dire un peu plus au sujet de l'aspect de l'avenir qui concerne les combats, qui continuera de bénéficier, espérons-nous, d'une logistique efficace et simplifiée. Une partie de la question relève clairement du leadership. L'effectif net entre également en jeu, et on a accompli beaucoup à cet égard. Mais une partie repose sur des facteurs essentiels: la puissance de feu, la mobilité, les renseignements, un aspect plus complexe que jamais, et les partenariats que nous avons noués, pas seulement avec ce qui est maintenant un nombre considérable d'alliés, mais aussi avec des pays non-membres de l'OTAN avec lesquels nous collaborons.
Après votre premier mois, décrivez-nous un peu ce que sera pour les Forces canadiennes cette capacité de première ligne des forces de combat améliorées dans les années à venir.
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Merci. J'espère que vous avez raison. Nous allons suivre l'évolution de ce dossier de près, bien entendu.
Je vais maintenant aborder un autre sujet qui m'intéresse au plus haut point depuis de nombreuses années, c'est-à-dire l'Arctique, que vous avez déjà mentionné. Il y a un article qui a été publié récemment sur la recherche et le sauvetage dans l'Arctique, sur les besoins que le Canada n'arrive pas tout à fait à combler et sur le nouveau traité que nous venons de signer avec le Conseil de l'Arctique.
L'un des sujets dont j'ai souvent parlé au cours des dernières années, c'est l'idée du temps de réaction, du temps qu'il nous faut pour décoller. Je sais que vos CF-18 peuvent décoller dans un délai de cinq minutes en cas d'alerte de haut niveau. Nous parlions, avant la séance, d'un pilote de chasse qui court pour embarquer dans un avion. C'est le genre de situation où ils doivent courir.
Nous avons des avions de recherche et de sauvetage à voilure fixe et des hélicoptères Cormorant qui sont censés pouvoir décoller en une trentaine de minutes, entre 8 heures et 16 heures, du lundi au vendredi, et en deux heures en dehors de ces heures. Nous en avons débattu au comité.
J'ai récemment porté à l'attention de la Chambre le fait que la Suède venait de signer un nouveau contrat avec AgustaWestland, si je ne me trompe pas, le fabricant des Cormorant, pour un différent type d'avion. Ce pays, vingt fois plus petit que le nôtre, dont la population représente le cinquième de la nôtre, a cinq principaux lieux de décollage pour la recherche et le sauvetage. Il a des hélicoptères et des avions à voilure fixe. Il a un délai de réaction de 15 minutes à toute heure de la journée, tous les jours. J'ai l'impression que nous sommes loin derrière cette norme internationale.
D'autres pays, comme les États-Unis et l'Australie, ont un délai d'intervention de 30 minutes en tout temps. Est-ce une chose qu'il faudrait évaluer, à votre avis, ou croyez-vous que nos paramètres actuels soient satisfaisants? Je sais que vous venez de la force aérienne, donc vous connaissez bien la situation. Nous devons améliorer notre bilan dans l'Arctique. Il faut quatre heures pour faire venir un Cormorant de Gander à Inuvik. C'est très long pour des missions de recherche et de sauvetage destinées à sauver des vies.