:
Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Bonjour, tout le monde. Merci de m'accorder ces 15 minutes.
[Traduction]
Je comparais toujours devant le comité avec plaisir. Je suis heureuse d'être ici avec le colonel Irwin, le directeur de la politique de l'OTAN, en tant que membre de notre équipe de défense intégrée. Comme je vous l'ai déjà dit, il s'agit une équipe mixte, formée de civils et de militaires.
Aujourd'hui, monsieur le président, avec votre indulgence et celle des autres membres du comité, au lieu de lire un exposé préparé, nous vous avons distribué des diapositives; j'espère que tout le monde les a reçues. J'ai l'intention de vous les présenter très rapidement. Il s'agit d'une vue d'ensemble de l'OTAN, afin de vous donner une idée du contexte qui, selon nous, vous aidera dans votre étude concernant cet organisme. Il s'agit d'ailleurs d'une étude importante, et le moment est bien choisi pour l'entreprendre. Elle est importante, car l'OTAN demeure l'un des piliers de la sécurité transatlantique. C'est ce que le concept stratégique de 2010 a qualifié de communauté inégalée de liberté, de paix, de sécurité et de valeurs communes. C'est une pierre angulaire de la politique de défense et de sécurité du Canada. Si le moment est bien choisi, c'est évidemment parce que le sommet de Chicago se tiendra bientôt, c'est-à-dire les 20 et 21 mai, et que l'Alliance y poursuivra ses travaux sur la transformation, la modernisation et la réforme.
[Français]
Alors si vous me le permettez, je vais faire une petite présentation.
[Traduction]
Je vais le faire à l'aide des diapositives que nous vous avons distribuées.
Je vais les présenter très rapidement.
En résumé, je vais vous donner un bref aperçu du contexte et des activités principales de l'OTAN, ainsi que de sa structure et gouvernance. J'espère que vous entendrez certains témoins de l'OTAN, par exemple, le commandant de la transformation et quelques autres, qui pourront vous en dire plus sur ces sujets, mais j'aimerais vous donner une idée de la structure et gouvernance, et quelques renseignements au sujet de la participation du Canada au sein de l'Alliance. Évidemment, nous serons prêts à répondre à toutes vos questions et à participer à la discussion qui suivra.
En ce qui concerne le contexte historique, le Traité de Washington est la pierre angulaire de l'OTAN. En 1949 — sur une note historique, c'était trois ans avant le discours sur le rideau de fer prononcé par Churchill, à Fulton, au Missouri. Il s'agit du contexte dans lequel l'OTAN, un organisme politique et militaire, a été établie. Nous allons revenir souvent sur ces thèmes. Il ne s'agit pas seulement de l'aspect militaire, car c'est aussi un organisme politique. C'est une association de pays qui ont des valeurs communes, qui s'appuie sur le principe de la défense collective — dont nous allons parler un peu plus tard — et sur une vision globale de la sécurité.
Tout cela concerne le lien transatlantique. L'OTAN lie évidemment le Canada et les États-Unis, de façon indissociable, à la sécurité de l'Europe. L'Alliance a connu des élargissements périodiques, même avant la fin de la guerre froide — l'Espagne s'est jointe à l'Alliance en 1982. L'Alliance a donc fait l'objet d'une transformation et d'une réforme permanentes.
Aujourd'hui, nous vous présentons une petite carte de l'OTAN. Je ne vais pas la présenter en détail, mais vous pouvez constater que nous avons 28 membres. Elle vous donne une idée de l'étendue actuelle de l'OTAN et des pays qui en font partie, que ce soit des alliés, des partenaires, des amis ou des candidats.
Le fondement de l'Alliance, c'est la défense collective, représentée par l'article 5 du Traité de Washington — c'est-à-dire qu'une attaque contre l'un ou plusieurs des membres sera considérée comme une attaque dirigée contre tous. Il est intéressant de noter qu'on a seulement invoqué l'article 5 une fois, au cours de l'histoire de l'Alliance; lors de l'horrible attaque menée contre les États-Unis, le 11 septembre 2001, et dont nous sommes tous au courant.
Toutefois, l'Alliance évolue et change constamment. En 2010, nous avons examiné notre concept stratégique, comme nous le faisons à peu près tous les 10 ans. C'est malheureux, je présume, que nous l'ayons examiné la dernière fois en 2001, juste avant les événements du 11 septembre, car il a complètement été submergé par les événements qui se sont produits immédiatement après. En 2010, nous avons examiné de nouveau le concept stratégique et nous avons étudié trois tâches fondamentales — la défense collective, la gestion de crise et la sécurité commune, qui concerne les partenariats. Encore une fois, nous pourrons revenir sur ces points plus tard.
On a surtout parlé de transformation, car le monde était en train de changer, comme nous l'avons appris après les événements du 11 septembre — le cyberespace, les armes de destruction massive, l'énergie et le terrorisme. Nous avons donc dû innover pour rendre l'espace euro-atlantique sécuritaire, mais l'Alliance a aussi dû faire preuve d'innovation pour assurer la sécurité et la stabilité, non seulement des alliés, mais aussi de tous ceux qui ont les mêmes valeurs que nous.
Sur cette diapositive, nous parlons de Chicago, et je suis sûre que cela va vous intéresser grandement; nous serons donc heureux d'en discuter au moment des questions. En parlant toujours de transformation, nous nous dirigeons vers Chicago, les 20 et 21 mai. Le concept stratégique de 2010 oriente une grande partie de cette réflexion, car il s'agit seulement d'un concept stratégique; nous devons maintenant le mettre en oeuvre. Il y a un travail minutieux à faire en ce qui concerne les capacités de défense et d'autres aspects de l'OTAN, et le colonel Irwin et moi-même serons heureux de vous en parler.
Les priorités actuelles de l'OTAN, à l'approche de la réunion de Chicago, sont les opérations, les capacités, la transformation et la réforme.
J'aimerais revenir brièvement sur certains des travaux que votre comité vient d'effectuer sur l'état de préparation; il s'agit vraiment de préparer l'OTAN à sa tâche. Je pense que vous vous rendrez compte que le travail que vous avez accompli vous aidera à vous faire une idée de la direction que le Canada veut que l'OTAN suive, mais aussi où la plupart des alliés concentrent leur intérêt. Évidemment, nous nous servons des leçons apprises lors de nos opérations en Afghanistan et en Libye, et dans nos activités d'aide humanitaire et de lutte contre la piraterie. L'objectif du sommet de Chicago, c'est de veiller à ce que nous tirions des leçons de ces expériences et d'orienter l'Alliance dans sa prochaine phase.
Je vais parler brièvement des mécanismes de l'OTAN. À ce stade-ci, vous n'avez pas besoin de connaître tous les détails. Comme je l'ai dit, je pense que certains employés du secrétariat de l'OTAN seront en mesure de vous en dire plus à ce sujet.
Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que l'OTAN est un organisme qui prend ses décisions par consensus. Vous savez tous ce que cela signifie. C'est très complexe, car 28 personnes participent à la discussion, et chacune a sa propre approche nationale, mais nous nous efforçons d'atteindre le consensus. C'est une structure civile et militaire intégrée.
Je dois dire que le Canada, c'est-à-dire la délégation canadienne de l'OTAN, est l'exemple par excellence d'une délégation mixte civile-militaire. Nous sommes certainement la norme à suivre. Le colonel Irwin a été affecté à la mission de l'OTAN. Il y a seulement environ une demi-douzaine de délégations réellement mixtes à l'OTAN. Comme je l'ai dit, le Canada est le champion en collaboration entre civils et militaires.
Il y a une représentation nationale. La structure de gouvernance est formée des dirigeants, qui se réuniront à Chicago la semaine prochaine, et descend jusqu'aux représentants permanents, c'est-à-dire nos ambassadeurs qui siègent quotidiennement à l'OTAN.
Ce sont seulement quelques précisions au sujet de notre structure de gouvernance.
Permettez-moi de parler brièvement des opérations, car je pense que c'est l'image qui vient à l'esprit de la plupart des gens lorsqu'il est question de l'OTAN. Il est vrai que l'organisme mène des opérations et des missions de gestion de crise. La liste vous est bien connue, je pense: l'Afghanistan, la Libye (la plus récente), le Kosovo. Nous menons aussi des opérations de lutte contre le terrorisme dans la Méditerranée — nous y sommes depuis les attaques du 11 septembre — et des opérations de lutte contre la piraterie. Nous avons entrepris une mission de formation de l'OTAN en Irak, où nous avons d'abord donné, pour la première fois, une grande partie de la formation et du renforcement des capacités qui ont été utilisées pendant la mission en Afghanistan. Il y a aussi les opérations passées dans les Balkans, dont l'une se poursuit toujours aujourd'hui, au Kosovo. Enfin, nous établissons des plans civils d'urgence.
L'OTAN est censée apporter une aide fonctionnelle et pratique à tous ses alliés et, comme je le dis, à ceux avec qui nous pouvons collaborer, car ils ont les mêmes valeurs que nous. À l'OTAN, nous avons appris qu'on ne peut pas fonctionner tout seul; il est nécessaire d'établir des partenariats.
L'OTAN est ouverte aux partenariats depuis longtemps, que ses partenaires viennent d'Europe ou d'ailleurs. Nous vous en avons nommé quelques-uns. Nous pourrons vous en dire plus sur ce que ces partenariats signifient. Ils vont de la relation entre l'OTAN et la Russie, qui est intéressante et possède sa propre dynamique — nous pourrons en reparler un peu plus tard — à notre dialogue méditerranéen, qui permet à des pays tels Israël, la Jordanie, la Tunisie, l'Algérie et d'autres d'établir un partenariat avec l'OTAN pour ce qui est des aspects pratiques.
Également, du côté des opérations, si vous vous souvenez de l'opération en Libye, nous avons collaboré avec les Émirats arabes unis, la Jordanie, le Maroc, et bien sûr, la FIAS, qui compte des douzaines de pays associés en Afghanistan.
J'ai mentionné très brièvement la relation entre l'OTAN et la Russie. Il existe un conseil OTAN-Russie, et son histoire est assez étoffée, évidemment.
J'aimerais m'excuser, et j'aurais dû le faire au début, car il y a un grand nombre de spécialistes de l'OTAN parmi vous. Je m'excuse si je vous présente des renseignements que vous savez déjà.
La relation OTAN-Russie a été établie en 2002. Elle a connu ses hauts et ses bas, mais au bout du compte, le dialogue a été maintenu avec la Russie sur un grand nombre de sujets pratiques. En fait, la semaine dernière, à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères, ainsi que les ministres de la Défense, se sont rencontrés, et il y a eu un dialogue OTAN-Russie à ce sujet. Vous pouvez voir certains des domaines pratiques que nous examinons avec les Russes.
Enfin, un mot sur l'OTAN, car son rôle est une pierre angulaire de la défense et de la sécurité du Canada. En effet, le Canada a été l'un des membres fondateurs de l'OTAN. Nous avons participé à la rédaction du Traité de Washington.
Mike Pearson a écrit le célèbre article 2, selon lequel l'Alliance dépasse le cadre militaire; elle concerne aussi le bien-être et la stabilité de tous les pays qui en font partie. Cet aspect a été omniprésent dans les travaux de l'OTAN depuis la signature du Traité de Washington, un pilier absolu de la politique de défense du Canada. Il réaffirme, pour nous, l'importance fondamentale du lien transatlantique. Je n'ai pas besoin de vous rappeler ce que cela signifie pour le Canada. Notre engagement envers la sécurité transatlantique prend sa source dans les champs de bataille de Vimy, d'Ypres, de Passchendaele et de Juno Beach, et d'ailleurs.
L'article 5, selon lequel une attaque envers l'un des pays de l'alliance constitue une attaque envers tous les pays qui la forment, est extrêmement important pour nous, tout comme les opérations expéditionnaires. Nous devons neutraliser les menaces à la sécurité là où elles prennent leur source. Cela ne signifie pas qu'il faut attendre tranquillement à la maison que des troupes fondent sur nous; l'alliance doit être beaucoup plus souple et agile.
Nous considérons qu'il s'agit d'une tribune très importante pour les discussions politiques et militaires. Le ministre des Affaires étrangères et le ministre de la Défense nationale ont l'institution de l'OTAN en commun, ce qui explique la réunion ministérielle mixte qui s'est tenue à Bruxelles la semaine dernière.
Les priorités du Canada sont les opérations, la réforme et la transformation.
L'alliance doit pouvoir faire quelque chose pour le Canada. Elle doit constituer une alliance sur mesure, au sein de laquelle nous pouvons agir ensemble et discuter franchement, agir de façon agile et souple, nous tenir prêts à établir d'autres partenariats, et exercer nos activités principales. C'est donc ce que l'alliance représente pour le Canada.
Cela dit, monsieur le président, j'aimerais boucler ce très bref aperçu de l'OTAN; j'espère qu'il n'était pas trop superficiel. Nous serons très heureux de répondre à vos questions.