:
Merci monsieur le président et membres du comité, de m'avoir invité à prendre la parole devant vous aujourd'hui. Si vous êtes d'accord, je présenterai mes observations préliminaires en français et en anglais.
Comme on l'a déjà dit, je suis le directeur de la Sous-direction des questions d'immigration et de passeport à la Direction générale de la GRC, à Ottawa. Je suis accompagné aujourd'hui de ma collègue, la sergent Marie-Claude Arsenault, du Centre national de coordination contre la traite de personnes.
[Français]
Nous sommes heureux d'être ici pour vous parler de la traite de personnes au Canada et de tous les efforts du milieu de l'application de la loi pour lutter contre cette activité criminelle.
[Traduction]
Pour commencer, j'aimerais faire ressortir la différence entre le passage clandestin et la traite de personnes. Le passage de clandestins, c'est le mouvement illégal de personnes entre pays en échange d'une somme d'argent. Le voyage ne se fait pas sans danger, mais les migrants clandestins sont libres une fois arrivés à destination.
[Français]
La traite des personnes signifie le transport, le recrutement ou l'hébergement à des fins d'exploitation de personnes généralement destinées à l'industrie du sexe ou du travail forcé.
Les trafiquants contrôlent leurs victimes de façons différentes, que ce soit par la force, l'agression sexuelle, l'intimidation, la menace de violence, la violence physique ou la cruauté mentale. Telle qu'expliqué par les témoins précédents, la traite des personnes est définie à l'article 279 du Code criminel, de même qu'à l'article 118 de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés.
Il peut être difficile d'identifier les victimes, à cause de la nature clandestine du crime et de la peur qu'elles ressentent souvent.
[Traduction]
La traite des personnes peut se faire entre deux pays, et elle est appelé la traite internationale de personnes. Quand elle se fait à l'intérieur d'un pays, c'est la traite interne de personnes.
La traite de personnes, ce n'est rien de moins que de faire de l'argent en destinant des êtres humains au commerce du sexe ou au travail forcé. Les réseaux criminels organisés peuvent s'y livrer mais aussi des individus qui agissent seuls. Selon des renseignements obtenus récemment, les gangs de rue font de plus en plus de traite de personnes en recrutant pour des fins d'activités reliées à la prostitution.
Monsieur le président, la GRC est résolue à lutter contre la traite de personnes au Canada comme à l'étranger. En 2005, elle a mis sur pied le Centre national de coordination contre la traite de personnes, qui travaille pour le compte non seulement de la GRC, mais aussi de tous les organismes d'application de la loi au Canada. Le centre crée des outils, il coordonne les activités de sensibilisation et les initiatives de lutte contre la traite de personnes à l'échelle nationale, il établit des partenariats et s'occupe des renseignements à communiquer aux organismes d'application de la loi au Canada.
[Français]
La GRC travaille avec ses partenaires municipaux, provinciaux, fédéraux et internationaux, avec des organismes gouvernementaux et des organisations non gouvernementales afin de repérer et cibler les activités rattachées à la traite des personnes.
Les organismes d'application de la loi mettent tout en oeuvre pour identifier les victimes et leur porter secours, tout en enquêtant sur les trafiquants présumés ainsi que sur les organisations criminelles impliquées dans cette activité.
[Traduction]
Dans le but d'aider le milieu de l'application de la loi, les ONG et le public à identifier les victimes possibles de la traite de personnes et leurs trafiquants, la GRC, en collaboration avec ses partenaires, a produit un vidéo de sensibilisation et une trousse d'information pour aider à reconnaître les victimes et leurs trafiquants. Ce vidéo fait partie d'une trousse de sensibilisation à la traite de personnes envoyée aux organismes d'application de la loi et à des ONG du pays qui jouent un rôle dans la lutte contre ce crime. La trousse comprend aussi des lignes directrices pour l'aide aux victimes, des affiches, un manuel pour les agents de police, un dépliant et une carte contact.
Récemment, la GRC, Échec au crime et Sécurité publique ont conclu un partenariat pour encourager les gens à signaler anonymement des activités suspectes qui pourraient avoir un lien avec la traite des personnes. La GRC a donné aux employés d'Échec au crime des séances de sensibilisation à la traite de personnes et elle contribue à l'élaboration d'un protocole pour aider les employés qui reçoivent des appels où on leur signale des cas présumés de traite de personnes. Nous espérons que la notoriété d'Échec au crime et la possibilité de conserver l'anonymat inciteront les membres du public à téléphoner s'ils ont des renseignements sur cette activité.
La GRC compte aussi des coordonnateurs à la sensibilisation à la traite des personnes dans chacune de ses équipes régionales d'enquête. Les principales responsabilités de ces coordonnateurs consistent à sensibiliser des organismes d'application de loi, des organismes gouvernementaux, des ONG et des membres du public de toutes les provinces et de tous les territoires, en plus d'établir de solides liens avec eux. Les réseaux ainsi créés sont essentiels pour permettre aux organismes d'application de la loi et aux ONG d'identifier les victimes de la traite de personnes et de leur porter secours.
[Français]
Les membres du Centre national de coordination contre la traite de personnes et ses coordonnateurs ont parcouru le Canada et se sont rendus à l'étranger pour faire de la sensibilisation contre la traite de personnes.
[Traduction]
La traite des personnes présente bien des défis pour les enquêteurs. Les victimes ne donnent généralement pas leur identité à la police pour diverses raison, comme la peur de représailles, l'intimidation, la méfiance à l'égard des symboles de l'autorité, la honte ou le fait qu'elles ne se voient pas comme des victimes. Dans les dossiers internationaux, ces défis sont amplifiés par les obstacles culturels et linguistiques.
[Français]
Le milieu de l'application de la loi ainsi que les procureurs ont encore besoin d'éclaircissements pour détecter autant les cas de traite internationale que de traite interne de personnes et les cas où des personnes qui se livrent à la prostitution sont, en fait, des victimes de la traite de personnes.
[Traduction]
Monsieur le président, j'aimerais maintenant saisir cette occasion de faire le point sur les statistiques de la GRC qui peuvent avoir été mal interprétées à maintes reprises. En 2004, la GRC a réalisé une évaluation du renseignement stratégique intitulée Project Surrender. Cette évaluation ne renfermait pas de statistiques importantes sur la traite des personnes au Canada. Elle renfermait plutôt des estimations potentielles sur les victimes de la traite internationale de personnes au Canada, d'après un examen d'enquêtes liées à d'autres infractions au Code criminel — par exemple, l'enlèvement, la prostitution, l'extorsion et les passagers clandestins — ou à la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés. Ces estimations ne faisaient donc que confirmer que des enquêtes étaient menées au Canada et qu'elles étaient peut-être liées à la traite de personnes.
Depuis 2007, des condamnations pour traite de personnes ont été infligées dans cinq affaires impliquant cinq accusés, lesquelles ont été déclarées au Centre national de coordination contre la traite des personnes. Quatre victimes étaient mineures au moment des infractions. Les accusés ont été inculpés d'infractions relatives à la traite de personnes et à la prostitution, et ils ont reçu des peines d'emprisonnement allant de deux à sept ans pour la traite de personnes. Les accusés avaient fait de la traite intérieure des quatre victimes d'âge mineur à des fins d'exploitation sexuelle.
Il convient de souligner que d'après ce que nous savons, 17 autres affaires de traite de personnes sont actuellement devant les tribunaux. Comme souvent quand de nouvelles lois sont adoptées, il semble y avoir une prise de conscience du phénomène, ce qui fait que plus d'accusations sont portées.
Malgré les nouvelles dispositions législatives, il reste difficile de déterminer le nombre de victimes de la traite des personnes à cause de la nature clandestine du crime. La GRC procède actuellement à une évaluation de la menace pour déterminer l'importance de la traite internationale des personnes au Canada. Le but de cette évaluation est d'aider les milieux de l'application de la loi à repérer les organisations criminelles impliquées dans la traite de personnes au moyen de la collecte de renseignements plutôt que de dénombrer les victimes. Cette évaluation servira de guide pour le milieu de l'application de la loi, afin d'orienter les ressources vers cette activité.
Les organismes d'application de la loi n'épargnent aucun effort pour assurer la sécurité de tous les Canadiens dans le respect du cadre judiciaire du Canada. Les trafiquants enfreignent clairement les droits les plus fondamentaux de leurs victimes, un crime que le Canada ne peut pas tolérer.
Désormais, la GRC veut concentrer ses activités, avec nos partenaires, sur la sensibilisation soutenue de tous les organismes d'application de la loi, les ONG et le public; le développement de renseignements, tant au niveau national qu'international afin de mieux circonscrire l'ampleur du problème; la conception d'outils d'enquête afin d'appuyer les organismes d'application de la loi dans leurs enquêtes; et l'encouragement de partenariats entre les organismes pour promouvoir une approche stratégique et efficace afin de lutter contre ces activités.
Ce sont là, monsieur le président, nos observations préliminaires. Nous répondrons avec plaisir à vos questions.
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Merci, monsieur le président, d'avoir invité des représentants de la GRC.
Vous confirmez une intuition que j'ai eue lors de la dernière rencontre. Sans vouloir minimiser l'impact de la traite des personnes, il important que les parlementaires, avant de se prononcer sur un projet de loi, aient une idée de l'ampleur du phénomène qu'ils veulent dénoncer.
Je voudrais que vous m'expliquiez une chose. Mme Smith a fait distribuer des documents dans lesquels on mentionnait deux chiffres: il y était écrit que 15 000 personnes auraient fait l'objet de traite au Canada, au rythme de 2 000 personnes par année. J'essaie de comprendre d'où proviennent ces chiffres.
Vous, qui êtes responsable de l'application de loi, n'êtes pas en mesure d'obtenir de tels chiffres. Peu importe que le projet de loi impose des peines minimales obligatoires, ce qui compte pour moi, c'est que l'on porte des accusations. Si 2 000 personnes sont victimes de traite au Canada, j'espère que les trafiquants seront traînés devant les tribunaux et qu'ils seront condamnés à une peine pouvant aller jusqu'à l'emprisonnement à perpétuité. Ce n'est pas une question de peine minimale.
Pourquoi n'avons-nous pas de détails? Vous paraît-il plausible que 2 000 personnes fassent l'objet de traite de personnes chaque année au Canada? Pourquoi ne porte-t-on pas d'accusations et est-on incapable d'identifier ces personnes? De quels outils avez-vous besoin pour traduire ces gens devant les tribunaux? C'est ce qui m'importe.
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Monsieur Ménard, je ferai de mon mieux pour répondre à votre question.
C'est très difficile d'établir le nombre exact de victimes. Y en a-t-il 2 000? Y en a-t-il plus? Y en a-t-il moins? C'est difficile de le savoir avec certitude parce qu'il s'agit d'un crime caché. C'est un crime dont les victimes ne parlent pas, et ce pour plusieurs raisons, dont la crainte.
Dans plusieurs cas, les gens ne reconnaissent pas nécessairement qu'ils sont des victimes. Les enquêteurs ont de la difficulté à amener les gens à coopérer avec les autorités. Dans certains cas, surtout ceux qui impliquent des gens qui viennent d'autres pays, la question de la culture entre en jeu. Les victimes sont, pour différentes raisons, méfiantes envers les autorités policières. Elles n'ont pas autant confiance aux autorités policières canadiennes qu'on le souhaiterait. C'est très difficile pour nous, et je ne peux pas vous dire pourquoi c'est ainsi.
En ce qui a trait au nombre d'accusations, à mon avis, il faut faire des campagnes de sensibilisation auprès des policiers. Cela a été fait: plus de 16 000 policiers et officiels du gouvernement ont été sensibilisés au cours des dernières années. Il va de soi que les gens qui sont responsables de cette sensibilisation nous rapportent que les policiers connaissent mal cette infraction. Il est nécessaire de les éduquer pour qu'ils prennent les moyens, dans le cadre d'une enquête, de regarder plus loin que la page frontispice, c'est-à-dire la prostitution. Il faut regarder ce qui se passe derrière ça.
S'agit-il de victimes de traite de personnes ou non? Une organisation supervise-t-elle cette traite? Il y a du travail à faire sur ce plan. Il y a quand même eu une certaine évolution au cours des dernières années. En ce moment, 17 dossiers sont devant la cour, ce qui est une augmentation si on les compare aux cinq dossiers qui étaient devant la cour lors des premières années.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur Aubin et madame Arsenault.
Je vais m'adresser principalement à vous, monsieur Aubin. Je vous remercie d'avoir accepté de témoigner. C'est un problème qui touche autant les Québécois et les Canadiens que le reste du monde.
Au Québec et au Canada, il y a ce qu'on appelle la traite d'êtres humains impliquant de jeunes enfants. C'est un phénomène en progression, et ça me touche. Ce crime est devenu une activité des plus lucratives pour les gangs de rue et même pour le crime organisé. Plus ils se diversifient, plus ce crime est caché et plus ils utilisent des jeunes enfants ou des jeunes filles de moins de 18 ans. D'après les témoignages que j'ai entendus, il y a des filles et des garçons d'âge mineur qui sont exploités strictement à des fins sexuelles. C'est le cas le plus patent et le plus effrayant que l'on voit actuellement.
Je ne sais pas si vous connaissez l'affaire Nakpamgi, qui a été le premier trafiquant d'enfants condamné au Canada. Au Québec, il y a eu au moins un cas, celui de Michael Lennox Mark. Dans tous ces cas, les vies de jeunes garçons et de jeunes filles ont été détruites.
Naturellement, on a fait des interventions. Des gens de ma circonscription m'ont dit qu'ils appuyaient le projet de loi . On est allés en Colombie-Britannique pour voir comment ça se passait. On nous a alors parlé de crime organisé et de trafic d'êtres humains. Plusieurs personnes m'ont écrit pour me dire qu'il n'était pas question d'ouvrir des maisons closes au moment des Jeux olympiques. Elles veulent savoir ce qu'on va faire. C'est un problème criant, présentement.
Je vous cite un extrait du texte du professeur Benjamin Perron, de la Colombie-Britannique:
[...] j'estime en ma qualité de professeur de droit pénal que le projet de loi C-268 est parfaitement conforme aux normes constitutionnelles.
Votre décision de soutenir le projet de loi C-268 sera une belle occasion de montrer votre volonté de faire en sorte que les personnes qui commettent ces crimes aussi abjects aient à répondre de leurs actes.
J'ai vu vos films et j'ai assisté à vos conférences. Je vous connais et je sais à peu près dans quel domaine vous travaillez. En tant que représentant de la Gendarmerie royale du Canada, quels sont les enjeux liés à la traite des personnes au Canada et à l'étranger? Avez-vous des choses à dire au sujet du projet de loi ? En quelques mots, comment peut-on lutter contre ce crime?
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Je vais faire de mon mieux, monsieur Petit.
Selon mon expérience dans le domaine du crime organisé et mon expérience récente, je peux dire que c'est plus qu'un malaise. C'est un problème qui n'existe pas qu'au Canada; il est très répandu en Europe, et les autorités policières et les gouvernements y consacrent beaucoup de temps.
Beaucoup de personnes du sud-est de l'Europe sont trafiquées à des fins d'exploitation sexuelle en Europe. Au Canada, les dossiers qui sont devant les tribunaux démontrent l'envergure du problème.
Ayant mené pendant six ans des opérations d'infiltration d'organisations criminelles, je peux vous assurer que plusieurs dames sont impliquées dans la prostitution ou dans les bars de danse exotique. Elles ne sont pas là de leur plein gré, elles y sont parce qu'elles sont contrôlées. C'est une réalité. Par contre, il me serait difficile de vous donner le nombre de personnes en cause.
Pour ce qui est des gangs de rue, les corps policiers de Toronto, Vancouver et surtout de Montréal ont constaté que plusieurs sujets sont impliqués dans le contrôle des filles prises pour faire de la prostitution. S'ils ne sont pas membres d'un gang de rue, ils y sont directement associés.
C'est un crime qui est de plus en plus contrôlé par les gangs de rue. Il faudra faire plus de recherche. C'est davantage ce qu'on appelle un shifting de responsabilités entre les organisations criminelles. Une certaine stratification se fait entre les organisations, mais les gangs de rue sont de plus en plus impliqués. Ils font du recrutement et gèrent cette activité.
Je ne peux pas vous dire si cette activité est en effervescence au Canada, mais je sais que c'est un problème partout dans le monde et sur lequel nous nous penchons sérieusement.
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Je vous remercie, monsieur le président, de me donner l'occasion de m'adresser au comité.
Le Bureau d'assurance du Canada est l'association sectorielle nationale qui représente les sociétés d'assurance habitation, automobile et entreprise du Canada.
Je m'appelle Rick Dubin et, à titre de vice-président, Enquêtes, je dirige et coordonne la lutte que mène notre industrie contre le vol d'automobiles. Je suis accompagné aujourd'hui de Dennis Prouse, directeur principal, Relations avec le gouvernement.
Depuis un certain nombre d'années, les coûts liés au vol d'automobiles n'ont cessé d'augmenter au sein de notre industrie. Pour sa part, notre équipe d'enquête a constaté une forte augmentation des répercussions des activités de vol d'automobiles du crime organisé. En deux mots, l'époque de la virée dans une voiture volée a fait place à des réseaux criminels perfectionnés qui se livrent au vol d'automobiles en raison du manque de sévérité des peines actuellement infligées contre les auteurs de ce type de vol et de l'importance des bénéfices qui en découlent. Ces criminels volent des véhicules et les démantèlent pour en vendre les pièces. Ils remplacent le numéro d'identification du véhicule de façon à changer l'identité de la voiture volée, puis vendent le véhicule à un consommateur sans méfiance. En outre, chaque année, ils font introduire des milliers de véhicules haut de gamme dans les ports du Canada et les exportent dans des pays étrangers où ils pourront en obtenir un prix beaucoup plus élevé qu'ici, au Canada.
En 2007, près de 150 000 véhicules ont été volés au Canada — 146 142 pour être exact. Ces vols coûtent environ 542 millions de dollars aux titulaires de police d'assurance. Cette même année, chaque titulaire de police au Canada a payé en moyenne quelque 35 $ sur sa prime d'assurance automobile pour compenser les coûts découlant des actes des voleurs d'automobiles.
En incluant les frais liés à la police, au régime de soins de santé et au système judiciaire, les coûts du vol d'automobiles grimpent facilement à plus de 1 milliard de dollars par année. Bon nombre de ces ressources sont mobilisées précisément parce que les voleurs d'automobiles ne cessent de multiplier leurs allées et venues au sein du système judiciaire. En vertu des dispositions actuelles du Code criminel, la peine d'emprisonnement est rarement infligée, car le vol d'automobiles est considéré comme une infraction qui ne fait généralement pas de victime.
Monsieur le président, j'aimerais vous dire que le vol d'automobiles est loin d'être sans victime. Il y a quelques années, deux adolescents sont décédés dans un taxi embouti par un véhicule volé en Ontario. Le gendarme-détective Plunkett, agent de police de la région de York, a été tué en tentant d'empêcher le vol d'un coussin gonflable. Et en 2004, en Nouvelle-Écosse, c'est le décès de Theresa McEvoy aux mains d'un récidiviste du vol d'automobiles qui a soulevé l'indignation des citoyens et suscité un appel à l'action.
En raison de l'implication omniprésente du crime organisé dans le vol d'automobiles et de l'ampleur des bénéfices en jeu, vous ne serez peut-être pas étonné d'entendre que les autorités du renseignement canadiennes et américaines soupçonnent les groupes terroristes de recourir au vol d'automobiles pour se financer. Le Canada est un endroit attrayant à cet égard.
Le taux de recouvrement des véhicules volés continue de reculer. Il y a quelques années à peine, ce taux était de 70 p. 100 à l'échelle nationale. En 2007, il avait glissé à 64 p. 100. C'est à Montréal qu'on compte le plus grand nombre de véhicules volés au Canada, ainsi que le plus faible taux de recouvrement, soit 31 p. 100.
Tout récemment, en mai 2009, deux hommes ont été accusés dans le cadre d'un présumé réseau de vol d'automobiles exerçant ses activités dans les comtés de Norfolk, Haldimand et Brant, en Ontario. Selon la Police provinciale de l'Ontario, les activités du réseau consistaient notamment à altérer des numéros d'identification de véhicules et à exporter des véhicules volés.
Vous comprenez donc pourquoi de plus en plus de citoyens et de gouvernements au pays demandent que des mesures soient prises pour contrer le vol d'automobiles. Vous pouvez mieux saisir les raisons de notre présence ici.
Heureusement, le projet de loi C-26 s'attaque aux récidivistes du vol d'automobiles impliqués dans le crime organisé, qui s'adonne à cette activité dangereuse à des fins strictement lucratives. Il reconnaît que le vol d'automobiles est une infraction grave et distincte en vertu du Code criminel. Bien qu'il propose des peines minimales obligatoires, celles-ci n'interviennent qu'à compter de la troisième infraction. Il s'agit d'une mesure très raisonnable visant à remédier au problème réel des récidivistes.
Monsieur le président, les Canadiens ont le droit de se sentir en sécurité dans leur propre collectivité. Cependant, la croissance du vol d'automobiles ainsi que la violence croissante qui caractérise ce crime compromettent cette sécurité. La présence accrue du crime organisé dans le secteur du vol d'automobiles constitue un problème encore plus troublant qui menace encore davantage la sécurité des Canadiens. Au nom du Bureau d'assurance du Canada, de nos sociétés membres et des titulaires de police qu'elles servent, je vous encourage vivement à voter en faveur du projet de loi C-26 dans sa forme actuelle.
Les Canadiens comptent sur leurs parlementaires pour rester à l'affût des changements qui se répercutent sur leur vie. Lorsque le blanchiment d'argent par le crime organisé est devenu problématique, le Parlement est intervenu. Lorsque les problèmes liés à la confidentialité des renseignements et à l'usurpation de l'identité ont commencé à préoccuper les Canadiens, le Parlement est intervenu. Maintenant que la nature du vol d'automobiles a changé avec l'implication grandissante du crime organisé, maintenant que la sécurité des Canadiens est menacée, les parlementaires interviennent de nouveau, cette fois-ci au moyen du projet de loi C-26.
Je vous remercie de votre attention et je demeure à votre entière disposition pour répondre à vos questions.
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Merci beaucoup. Je suis très heureux d'avoir l'occasion de m'entretenir avec vous par téléconférence. Je dois vous avouer que je n'ai malheureusement pas eu beaucoup de temps pour me préparer à la présente séance, mais je demeurerai à votre entière disposition pour répondre à vos questions ou correspondre avec vous, aujourd'hui et à une date ultérieure au besoin.
J'aimerais vous exposer quelle est la situation à Winnipeg, un phénomène qui fait sans contredit des victimes. Pour vous mettre en contexte, en 2007 et en 2008, une personne a été gravement blessée par des voleurs de voiture qui ont délibérement foncé sur des piétons dans un endroit très fréquenté par des joggers. Nous déplorons également trois autres accidents de la route mortels causés par des voleurs de voitures qui conduisaient de gros véhicules de façon dangereuse. Il n'y a pas eu de poursuite policière. Il s'agissait carrément d'un concours de carambolage en pleine rue, qui a coûté la vie à trois personnes.
Je peux aussi vous affirmer que de nombreux incidents impliquant des policiers se sont produits au cours des trois dernières années. On a délibérément embouti des autos patrouilles ou tenté de renverser les agents sortis de leur véhicule. Ces agents essayaient d'intercepter des voitures volées. À Winnipeg, il s'agit sans aucun doute d'une menace pour la sécurité de nos agents de police, mais aussi de l'ensemble de la population.
Pour ce qui est de la lutte contre le vol d'automobiles à Winnipeg, nous nous butons à des difficultés auxquelles cette loi pourrait certainement remédier. Le vol d'automobiles est avant tout considéré comme un crime contre les biens, comme vous le savez sans doute, au même titre que le vol d'autres biens de valeur équivalente. Ce qui pose problème, c'est que la législation entourant les crimes contre les biens n'est pas très efficace pour décourager les crimes violents. Nous en avons eu un triste exemple à Winnipeg. Un contrevenant, qui en profitait pour voler des voitures et briser les conditions de sa libération chaque fois qu'il était libéré sous caution, a été arrêté pas moins de 40 fois avant d'être finalement incarcéré pour vol d'automobiles et bris de conditions.
Une étude a été effectuée par notre unité de lutte contre le vol d'automobiles. On a identifié cinquante des plus grands voleurs de voitures de Winnipeg et on a compilé des statistiques relativement au nombre de voitures volées dans la ville et aux conditions de libération des contrevenants en question. Je peux vous affirmer que lorsque plus de 40 p. 100 de ces cinquante contrevenants étaient en liberté, les vols d'automobiles grimpaient d'au moins 20 p. 100. Les coûts associés aux dommages causés aux véhicules volés — et c'est sans compter les frais des traitements médicaux administrés aux blessés, ni les dépenses liées à l'enquête — ont atteint quelque 5,5 millions de dollars en un an.
Étant donné que le vol d'automobiles est considéré comme un crime contre les biens, c'est tout un défi pour nous encore aujourd'hui de garder ces récidivistes derrière les barreaux. Dès qu'ils mettent le nez dehors, on enregistre une recrudescence des vols de voitures.
Ce qui nous donne aussi du fil à retordre, c'est que bien souvent les voleurs fournissent les véhicules volés à d'autres criminels, qui s'en servent pour commettre d'autres délits. Les voitures volées sont utilisées pour perpétrer une panoplie d'infractions, comme des cambriolages ou des actes de représailles entre gangs de rue. C'est très dangeureux pour la population, mais aussi pour nos policiers. J'ai l'impression que cette activité criminelle a atteint son paroxysme à Winnipeg. Nous remarquons que nos contrevenants ne se gênent pas pour charger leurs complices de commettre des vols ailleurs que sur notre territoire.
Nous considérons que les véhicules ultra lourds conduits à très haute vitesse peuvent être aussi dangereux qu'une arme à feu. Nous demandons donc aux parlementaires, et à vous en particulier, d'envisager d'imposer des peines dissuasives, de façon à ce que nous puissions garder sous les verrous les voleurs d'automobiles récidivistes, et ainsi limiter au minimum ce genre de crime et écarter cette menace de nos rues.
Dans le contexte actuel, nous sommes confrontés au problème de la porte tournante. C'est frustrant pour nos agents de police. Ils doivent exercer une surveillance intensive pour réussir à appréhender ces voleurs.
Par conséquent, nous vous demandons d'appuyer ce projet de loi afin qu'il y ait un important effet dissuasif et une peine d'emprisonnement sévère rattachée au vol de ce qui peut être aussi dangereux qu'une arme, lorsqu'on s'en sert de façon menaçante.
Merci beaucoup. Je répondrai volontiers à vos questions.
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Merci, monsieur le président, de nous donner la possibilité de prendre la parole devant votre comité concernant le projet de loi C-26.
Statistique Canada ne prend pas position au sujet des modifications proposées. Je vais vous présenter aujourd'hui des données qui pourront alimenter vos discussions concernant le projet de loi. Vous remarquerez que les sources des données sont clairement indiquées sur chaque diapositive et que nous avons également joint toutes les notes pertinentes relativement aux données fournies. Vous devriez avoir en main notre document de présentation, et je vous invite à le parcourir en ma compagnie. À la fin du document, vous trouverez certains renseignements supplémentaires que le comité pourra examiner en temps et lieu. Nous vous avons également distribué une copie de notre plus récent numéro de Juristat portant sur le vol de véhicules à moteur.
Ma collègue, Mme Mia Dauvergne, m'aidera à répondre à vos questions.
Les premières diapositives fournissent de l'information concernant le nombre de vols de véhicules à moteur déclarés par la police au Canada, selon la région métropolitaine de recensement.
Les vols de véhicules à moteur déclarés par la police renvoient aux affaires au cours desquelles quelqu'un prend ou tente de prendre un véhicule terrestre motorisé sans l'autorisation du propriétaire. Ils comprennent les affaires où le contrevenant a l'intention de voler un véhicule, mais ne parvient pas à ses fins, ce qu'on appelle des « tentatives » de vol de véhicules à moteur, ainsi que les affaires dans lesquelles un vol a été commis.
Le graphique illustre que le vol de véhicules à moteur a atteint son plus haut sommet en 1996. Depuis, le taux a affiché une baisse graduelle, mais en 2007, il demeurait toutefois bien au-dessus des niveaux enregistrés au cours des décennies précédentes. Le vol de véhicules à moteur se classe au cinquième rang des infractions les plus fréquentes déclarées par la police au Canada. En 2007, les vols de véhicules à moteurs représentaient 6 p. 100 de toutes les infractions au Code criminel et 13 p. 100 de tous les crimes contre les biens. En 2007, la police a déclaré approximativement 146 000 vols de véhicules à moteur, ce qui représente une moyenne d'environ 400 véhicules volés par jour, y compris les tentatives de vols. De plus, environ 2 500 vols de véhicules ont été commis en même temps qu'une autre infraction plus grave.
La proportion de tentatives est plus élevée pour les vols de véhicules à moteur que pour la plupart des autres infractions au Code criminel. En 2007, 14 p. 100 des vols de véhicules à moteur ont été classés par la police dans la catégorie des tentatives de vol, comparativement à 2 p. 100 pour les autres infractions au Code criminel. Dans plus de la moitié des cas, il s'agissait de voitures; les camions, les fourgonnettes et les véhicules utilitaires sport représentaient une proportion de 35 p. 100; les motocyclettes, 4 p. 100, et tous les autres types de véhicules, 8 p. 100.
La prochaine diapositive montre que les taux de vols de véhicules à moteur ont tendance à être plus élevés dans l'Ouest et le Nord du Canada. En 2007, le Québec était la seule province de l'Est ou du Centre à afficher un taux au-dessus de la moyenne nationale, et bien qu'il ait récemment diminué, en 2007, le Manitoba a enregistré le plus fort taux de vols de véhicules à moteur pour la 11e année consécutive, et il était de 24 p. 100 supérieur au niveau noté une décennie plus tôt.
La diapositive suivante indique qu'en 2007, les taux de vol de véhicules les plus élevés ont été enregistrés dans les régions métropolitaines de recensement suivantes : Winnipeg, Abbotsford, Edmonton et Regina. Au cours des 15 dernières années, Winnipeg a toujours affiché l'un des taux les plus élevés du Canada, et était le lieu de 86 p. 100 des vols de véhicules à moteur du Manitoba. Montréal a déclaré le nombre le plus élevé de vols de véhicules à moteur dans l'Est et le Centre du Canada.
Le vol de véhicules à moteur est l'un des crimes les moins susceptibles d'être résolus par la police. Parmi tous les vols de véhicules survenus en 2007, seulement 11 p. 100 ont mené à l'identification de l'auteur présumé par la police. Par comparaison, 22 p. 100 des autres infractions contre les biens ont été élucidées par la police. En 2007, la police a identifié environ 16 000 auteurs présumés de vol de véhicules à moteur au Canada.
La diapositive suivante nous apprend qu'à l'instar des autres infractions contre les biens, le vol de véhicules à moteur est un crime souvent associé aux jeunes. En 2007, les jeunes de 15 à 18 ans affichaient les taux les plus élevés de vols de véhicules à moteur, et les auteurs présumés âgés de 12 à 17 ans étaient responsables de 3 vols de véhicules élucidés sur 10. Cette proportion est semblable aux autres crimes contre les biens. En 2007, 59 p. 100 des accusations de vol de véhicules à moteur portées ou recommandées par la police visaient les jeunes, par rapport à 55 p. 100 pour les adultes, comparativement à 37 p. 100 et à 59 p. 100 pour les autres crimes contre les biens. De plus, 84 p. 100 des présumés auteurs de vols de véhicules à moteurs en 2007 étaient des hommes, comparé à 74 p. 100 pour les autres crimes contre les biens.
La diapositive suivante traite du vol de véhicules à moteur et du crime organisé. Il est difficile de mesurer la part de responsabilité des groupes du crime organisé à l'égard du vol de véhicules à moteur, mais la proportion de véhicules non retrouvés peut servir d'indice du degré d'implication des réseaux du crime organisé. En 2007, environ 4 véhicules volés sur 10 n'ont pas été retrouvés par la police, ce qui laisse entendre qu'une proportion considérable de vols de véhicules à moteur sont liés au crime organisé. La province du Québec a enregistré les taux de recouvrement les plus faibles et, Winnipeg les plus élevés.
La diapositive suivante porte sur les décisions rendues par les tribunaux dans les cas de vols de véhicules à moteur. Les données des tribunaux ne permettent pas de différencier le vol de véhicules à moteur des autres vols. Le vol de véhicules à moteurs est visé à l'article 334 du Code criminel, comme tous les autres vols. À l'heure actuelle, la seule façon qui permet de différencier le vol de véhicules à moteur des autres vols est le couplage avec les enregistrements de données de la police, dans lesquels les véhicules à moteur sont indiqués séparément.
On nous demande souvent si les tribunaux traitent les vols de véhicules à moteur différemment des vols en général. Nous avons récemment lié ces dossiers pour répondre à cette question, dans le cadre d'un autre projet.
À l'aide d'un échantillon non représentatif de données sur les accusations de vol ayant mené à une condamnation devant les tribunaux, nous avons observé des différences significatives entre les décisions rendues par les tribunaux concernant le vol en général et celles relatives au vol de véhicules à moteur. Par exemple, nous avons constaté qu'on a davantage recours à l'incarcération dans les cas de vols de véhicules et qu'il y a d'importants écarts dans les peines d'emprisonnement imposées par les tribunaux pour les vols de véhicules à moteur et pour les autres vols. En moyenne, la période de détention pour les accusations de vol de véhicules à moteur de 5 000 $ ou moins était plus longue que pour les autres vols de 5 000 $ ou moins, et plus courte pour les vols de véhicules à moteur de plus de 5 000 $ que pour tout autre vol de plus de 5 000 $.
Vous trouverez plus de détails là-dessus à la fin de notre document de présentation.
Aux termes de l'article 335 du Code criminel, le fait de prendre un véhicule à moteur sans le consentement du propriétaire est considéré comme une « infraction ressemblant au vol ». Comme le révèle la prochaine diapositive, plusieurs milliers d'accusations pour des infractions ressemblant au vol sont entendues chaque année par les tribunaux criminels canadiens. Le nombre de ces accusations portées contre des jeunes a diminué depuis l'entrée en vigueur de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents, alors que le nombre de ces accusations portées contre des adultes a généralement augmenté au cours de la dernière décennie.
La proportion des accusations qui ont donné lieu à une déclaration de culpabilité chez les adultes et les jeunes tend à être plus élevée pour ce type d'infraction, mais est à peu près la même pour les vols en général.
En résumé, monsieur le président, le vol de véhicules à moteur figure toujours parmi les infractions les plus fréquentes au Canada, mais la police a rapporté que le taux de vols de véhicules à moteur avait régressé depuis 1996. L'Ouest continue d'afficher le taux le plus élevé de vols de véhicules à moteur au pays, et le taux de recouvrement des véhicules volés peut être utilisé comme mesure indirecte pour estimer l'ampleur de l'implication du crime organisé. Comme nous l'avons observé, les taux de recouvrement variaient d'une région à l'autre. Le Québec a affiché le taux de recouvrement le plus faible par rapport au reste du pays, alors qu'à Winnipeg, la grande majorité des véhicules à moteur volés ont été retrouvés par la police.
Merci, monsieur le président. C'est ce qui termine mon exposé. Nous avons joint des diapositives supplémentaires pour la gouverne du comité.
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Je crois que c'est déjà chose faite. Il y a eu des cas où les voleurs se sont beaucoup mieux organisés et de véritables ateliers de cannibalisation ont été montés. On ne se contente plus de court-circuiter le dispositif de démarrage; les vols sont planifiés beaucoup plus minutieusement.
Nous sommes très exposés à ce genre de méfaits ici à Winnipeg, comme dans toutes les situations où l'on doit composer avec le crime organisé et la recherche de profits illicites. En outre, on peut trouver dans notre ville une assez large base de contrevenants qui ne demandent pas mieux que de voler des véhicules et qui pourraient certes servir les fins du crime organisé.
L'expérience nous a démontré que les dispositifs antidémarrage ont amélioré les choses, mais je dois avouer au comité que les enquêteurs de notre unité stratégique contre le vol de voitures ont dû constater la véracité du vieil adage voulant que 95 p. 100 des crimes soient le fait de 5 p. 100 de la population. À la lumière du suivi que nous avons effectué, il est ressorti que les vols d'auto grimpent en flèche lorsqu'un grand nombre de nos spécialistes en la matière se retrouvent en liberté, et ce, malgré les systèmes antidémarrage; ces gens se tournent simplement vers d'autres cibles. Quand ces contrevenants sont plus nombreux à se retrouver derrière les barreaux, les vols deviennent moins fréquents.
N'importe quel enquêteur spécialisé attribuera cet état de fait au suivi extrêmement étroit dont font l'objet ces voleurs. Si ces gens se livrent actuellement à des méfaits pour servir leurs propres intérêts, il y a certes un risque qu'ils en viennent à accepter de travailler pour le compte de criminels que l'on pourrait qualifier de plus perfectionnés, qui seraient guidés par l'appât du gain illicite. C'est une situation qui pourrait devenir fort problématique pour nous.
Nous avons en effet ce titre peu enviable. Nous avons également la réputation douteuse d'être la capitale du meurtre au Canada. Nous nous retrouvons directement dans les tranchées et au coeur de l'action. Nous pouvons ainsi bénéficier d'une perspective tout à fait unique sur ces enjeux. Je préférerais qu'il en soit autrement, mais c'est notre réalité. Je dirais que nous en sommes rendus au point où des mesures véritablement dissuasives s'imposent, sans quoi il faudrait tout au moins que l'on incarcère ces contrevenants de manière à nous donner un peu de répit.
Je vous remercie.