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La séance est ouverte. Bonjour, mesdames et messieurs.
Nous sommes le Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration. Notre ordre du jour prévoit que, conformément à l'article 108(2) du Règlement, nous poursuivions notre étude des délais de traitement des demandes d'immigration.
Nous accueillons aujourd'hui quatre témoins, qui nous viennent, semble-t-il, d'un petit peu partout dans le monde.
Je tiens à vous remercier tous d'être venus. Il s'agit d'un sujet auquel oeuvre le comité depuis quelque temps déjà. Nous avons même envisagé de nous rendre dans certains de vos bureaux.
Je vais donc présenter les quatre témoins qui nous viennent du ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration: Rénald Gilbert, directeur général, Région internationale; Micheline Aucoin, gestionnaire du programme d'immigration à Manille et directrice de zone pour l'Asie du Sud-Est; Sidney Frank, gestionnaire du programme d'immigration à Beijing et directeur de zone pour l'Asie du Nord; et David Manicom, gestionnaire du programme d'immigration à New Delhi et directeur de zone pour l'Asie du Sud.
Mes excuses si j'ai mal prononcé certains de vos noms. Vous me corrigerez tout à l'heure.
Nous disposons de deux heures. Je sais que les membres du comité auront des questions.
Ce que nous espérons, monsieur Gilbert, est que, si vous pouviez nous entretenir pendant quelques minutes, les autres témoins disposeraient alors de jusqu'à 10 minutes chacun pour discuter des problèmes existant dans leur secteur en particulier.
Je vous souhaite la bienvenue et vous remercie de votre présence ici en vue de nous aider. Il s'agit d'un sujet qui préoccupe beaucoup le comité et sur lequel nous continuons de travailler.
Monsieur Gilbert, vous avez la parole.
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Merci, monsieur le président.
[Français]
Bonjour. Mon nom est Rénald Gilbert, je suis le directeur général de la Région internationale à Citoyenneté et Immigration Canada.
J'aimerais remercier le comité de nous avoir invités, les représentants des missions à l'étranger et moi, à venir témoigner. Avant que mes collègues d'outre-mer ne fassent leurs déclarations, j'aimerais prendre un court instant pour donner quelques éléments de contexte.
Je sais que ce qui intéresse particulièrement le comité à l'égard des bureaux de visas concernés, ce sont les délais de traitement des demandes de résidence permanente, surtout celles présentées au titre du regroupement familial et par les investisseurs.
J'aimerais d'abord préciser que nous sommes fort conscients qu'il est toujours possible d'apporter des améliorations et nous déployons des efforts pour réduire les temps de traitement à l'intérieur des limites établies en fonction des niveaux d'immigration.
[Traduction]
Plusieurs facteurs influent sur les délais de traitement dans chacun des bureaux en question. Par exemple, le nombre de cas prioritaires de la catégorie du regroupement familial traités n'est pas limité, alors qu'il y a des cibles annuelles pour ce qui est des demandes présentées par les investisseurs et des cas non prioritaires de la catégorie du regroupement familial, ce qui a une incidence importante sur les délais de traitement. Ensuite, l'affectation des ressources, et plus précisément le fait de disposer de la bonne quantité de ressources au bon endroit et au bon moment, est toujours un défi. Enfin, à l'égard des ressources également, il y a les priorités concurrentes des autres secteurs d'activité et celles découlant du nombre de demandes de résidence temporaire à traiter.
Je voudrais également insister sur le fait que de nombreux problèmes et défis sont communs aux bureaux des visas, mais qu'il y a aussi des différences considérables, vu le vaste éventail de pays et de clients desservis. L'importance du contexte local est telle que les processus et les pratiques qui fonctionnent à un endroit peuvent ne pas être aussi efficaces ailleurs, ce qu'il faut garder en tête lorsqu'on fait des comparaisons directes entre bureaux.
[Français]
Mes trois collègues ici présents sont non seulement des gestionnaires de programmes d'immigration de trois de nos plus grands bureaux à l'étranger, mais ils sont également des directeurs de zones responsables de tous les bureaux d'Asie-Pacifique. Je vous invite à leur poser directement des questions spécifiques à leurs bureaux ou à leurs régions, et c'est avec plaisir que je répondrai à toutes vos questions concernant l'ensemble du réseau des bureaux de visas.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je suis très honorée d'être ici aujourd'hui devant le comité. Mon nom est Micheline Aucoin et je suis gestionnaire du programme d'immigration à Manille et directrice de zone pour l'Asie du sud-est.
Je crois comprendre que le comité est particulièrement intéressé par les délais de traitement dans les catégories du regroupement familial et des investisseurs. Je vais donc vous renseigner sur ce sujet dans le contexte des opérations du bureau de Manille.
Comme Rénald le mentionnait, Manille est un centre important à la fois pour la migration permanente et la migration temporaire. Ce bureau couvre un vaste territoire des îles du Pacifique mais, en pratique, la grande majorité des demandes que nous recevons proviennent des Philippines
Pour vous donner une idée de la taille de notre programme, du côté de la migration temporaire, nous recevons près de 30 000 demandes de visas de visiteurs temporaires par année et les délais de traitement s'améliorent de façon constante.
Nous avons également de la souplesse pour offrir un service le jour même dans les cas urgents. Nous recevons aussi un grand nombre de demandes de permis de travail temporaire. C'est un nombre qui tend à fluctuer en fonction de la santé du marché du travail canadien. Par exemple, ce genre de demandes avait doublé à presque 28 000 en 2008 pour fléchir de moitié l'année suivante, et encore plus en 2010.
La baisse de 2009 et de 2010 nous a permis non seulement de réduire considérablement l'accumulation de cas et nos délais de traitement — nous traitons maintenant en quatre semaines la plupart des demandes de travailleurs étrangers temporaires —, mais aussi de réaffecter les ressources à d'autres programmes ayant des besoins élevés, y compris à la catégorie prioritaire du regroupement familial.
Nous avons en outre un programme appréciable d'aides familiaux résidants et nous faisons des percées importantes pour réduire les cas accumulés et les délais de traitement dans cette catégorie.
En ce qui concerne la migration permanente, nous avons délivré plus de 27 000 visas de résidents permanents l'année dernière. Il convient de remarquer la hausse importante du programme des candidats des provinces à Manille au cours des dernières années. Près de 10 000 visas ont été délivrés dans cette catégorie en 2010, la grande majorité ayant été traitée en moins d'une année.
Nous avons également pu traiter la grande majorité de nos demandes de travailleurs qualifiés fédéraux reçus après novembre 2008, ce qu'on appelle les cas visés par le projet de loi C-50, en deçà d'une année. Nous avons commencé à faire une brèche dans l'accumulation de nos cas de travailleurs qualifiés du fédéral reçus avant l'adoption du projet de loi C-50.
Il reste toujours 45 000 personnes dans cet inventaire. Nous travaillons fort pour réduire ce nombre, sous réserve des priorités concurrentes et de la disponibilité des ressources. Le bureau de Manille reçoit un nombre élevé et croissant de demandes de membres de la famille à charge d'aides familiaux résidant au Canada. Pour la deuxième année consécutive, nous avons, en 2010, délivré 6 000 visas dans cette catégorie. Et pourtant, nous avons vu grossir l'accumulation de ces cas.
Dans la catégorie du regroupement familial, nous avons délivré l'année dernière plus de 4 000 visas. Je suis heureuse de noter que le délai de traitement pour les cas prioritaires, soit les époux, partenaires et enfants, étaient de neuf mois l'année dernière, ce qui respecte tout à fait les normes des services ministériels.
Cela étant dit, nous avons toujours près de 2 000 personnes en processus de traitement dans notre catégorie prioritaire du regroupement familial, et nous sommes déterminés à faire mieux.
Nous avons examiné chaque étape de notre processus pour déterminer s'il n'y avait pas de façon de réduire les délais ou d'éliminer certaines étapes pour des cas à faible risque. Nous avons apporté des changements qui permettent de traiter certains cas en quelques mois seulement. Il y a des défis propres à Manille, notamment le fait que le divorce n'est pas permis au Philippines. Cependant, il y a des facteurs qui devraient, au bureau de Manille, nous aider à traiter les demandes plus rapidement que d'autres missions, y compris le fait que la majorité de nos demandeurs viennent des Philippines et peuvent donc se rendre assez facilement à Manille pour une entrevue.
[Traduction]
Pour les parents, grands-parents et d'autres membres de la catégorie du regroupement familial, nous avons une accumulation de quelque 4 000 personnes et nos délais de traitement sont d'environ deux ans et demi. Nous nous rendons compte des inconvénients que cela peut causer et nous faisons preuve de souplesse pour délivrer des visas de visiteur aux parents et aux grands-parents qui attendent le règlement de leur demande d'immigration.
Le rôle que joue le regroupement familial dans le mouvement d'immigration de Manille ne se limite pas à la catégorie de la famille. Les 6 000 visas que nous avons délivrés l'année dernière à des membres de la famille à charge d'aides familiaux résidants se trouvant déjà au Canada en sont un bon exemple. De plus, beaucoup de nos demandeurs du programme des candidats des provinces ont des membres de la famille élargie au Canada.
Du côté de la migration temporaire, beaucoup de nos demandeurs dans le programme des aides familiaux résidants vont travailler pour des membres de la famille élargie au Canada et beaucoup de nos visas de visiteur temporaire sont délivrés à des Philippins qui veulent visiter des membres de leur famille au Canada.
Je sais que vous voulez entendre parler du programme des investisseurs. À Manille, cependant, nous ne recevons qu'un très petit nombre de demandes d'investisseurs, soit moins d'une vingtaine l'année dernière pour le programme fédéral, et moins de cinq pour le programme du Québec. Nous avons actuellement environ une centaine de cas d'investisseurs qui ne sont pas encore traités.
En terminant, monsieur le président, je tiens à dire que le bureau de Manille est en bonne voie de respecter ses engagements encore une fois cette année et de réduire davantage les délais de traitement dans les catégories clés. Cependant, dans un programme aussi vaste que celui du bureau de Manille, avec d'importantes fluctuations dans certaines catégories, nous devons toujours être prêts à établir des priorités et à réaffecter les ressources selon les besoins, ainsi qu'à constamment revoir nos procédures internes pour les rendre plus efficaces et fournir un meilleur service à nos clients. C'est d'ailleurs ce que nous faisons et ce que nous continuerons de faire.
Outre les effets à l'échelle locale, CIC est en train de mettre au point des outils importants comme le Système mondial de gestion des cas, le fameux SMGC, et une suite électronique de services qui auront d'énormes répercussions favorables sur nos activités à l'étranger. Je ne vais pas m'étendre sur le sujet, mais je dirai que le SMGC a été déployé dans notre bureau il y a trois mois, et nous constatons déjà un énorme potentiel en matière d'efficacités de traitement, de redistribution de travail et de suivi des cas.
Je vous remercie, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier le comité de m'avoir invité à prendre la parole.
Je m'appelle Sidney Frank, et je suis le gestionnaire du programme d'immigration à Beijing, et directeur de zone pour l'Asie du Nord.
J'aimerais donner un bref aperçu du programme du bureau de Beijing en insistant sur les sujets qui, selon moi, intéressent davantage le comité.
Avec près d'une centaine d'employés, le bureau des visas de Beijing est l'un des plus grands du réseau du Canada à l'étranger. En tant que centre régional de programmes, le bureau de Beijing supervise les opérations des bureaux satellites de Shanghai, qui traite les demandes de résidence temporaire provenant de quatre provinces chinoises, et de Guangzhou, qui gère le programme d'intégrité des migrations dans le Sud de la Chine.
Le bureau de Hong Kong, quant à lui, est responsable des demandes de la catégorie du regroupement familial provenant du Sud de la Chine et, depuis le milieu des années 1990, assume conjointement avec le bureau de Beijing le traitement de toutes les demandes de la catégorie de l'immigration économique.
Je suis certain que vous savez tous que, malgré l'actuel ralentissement économique mondial, la Chine continue d'avoir une croissance annuelle avoisinant les 10 p. 100. La classe moyenne chinoise est en plein essor, si bien que de plus en plus de Chinois peuvent voyager, étudier et faire des affaires à l'étranger. En 2010, 151 647 visas de résident temporaire ont été délivrés à des ressortissants chinois pour visiter le Canada. Plus de la moitié de ces visas ont été délivrés à Beijing.
[Français]
Le Canada a obtenu le statut de destination approuvée, ou SDA, pendant la visite du premier ministre en décembre 2009. Les premiers groupes SDA sont arrivés au Canada en août 2010. L'année dernière, 6 540 touristes sont allés en Chine dans le cadre de groupes SDA et près du même nombre de touristes sont venus au Canada de façon indépendante. Nous prévoyons que le nombre de touristes désireux de venir au Canada augmentera plus rapidement l'été prochain. Nous collaborons avec des agences de voyage chinoises que la Commission canadienne du tourisme nous a recommandées pour nous occuper de ces groupes de touristes.
[Traduction]
Il faut dire qu'une proportion importante de la population chinoise n'a pas profité de la croissance économique. Il existe donc encore de solides facteurs d'incitation à la migration, et la fraude et les fausses déclarations sont répandues. Le Canada continue d'être une destination attirante pour les migrants chinois clandestins et pour les criminels du secteur économique qui ciblent nos programmes de résidence temporaire et de résidence permanente pour entrer au Canada.
Malgré des niveaux élevés de fraude, 84 p. 100 des demandes de résidence temporaire ont été approuvées en 2010, et pour les visiteurs de la catégorie des gens d'affaires, le taux d'acceptation était de 89 p. 100. Les refus sont extrêmement rares pour les gens d'affaires qui travaillent pour des entreprises publiques, soit une importante proportion de nos visiteurs de cette catégorie. Le service que nous fournissons est comparable à celui de l'Australie, des États-Unis ou du Royaume-Uni, ou même meilleur, puisque notre bureau traite 66 p. 100 des demandes de nos visiteurs d'affaires le jour ouvrable suivant la réception de la demande. Des centres de réception des demandes de visas installés dans quatre grandes villes en Chine facilitent la présentation d'une demande pour les visiteurs, les touristes, les voyageurs d'affaires, les étudiants et les travailleurs temporaires.
En 2010, le bureau de Beijing a délivré17 195 permis d'études, ce qui fait de la Chine le plus grand pays source d'étudiants étrangers au Canada. Le programme des étudiants continue de croître à un rythme rapide, avec une hausse de 17 p. 100 du nombre de demandes en 2010 comparativement à l'année précédente, et plus du double du nombre reçu en 2005. On s'attend à ce que le programme visant les étudiants continue de croître grâce au fait que le Programme des partenaires étudiants, ou PPE, entre CIC et l'Association des collèges communautaires du Canada, est maintenant ouvert à la Chine.
Avec l'adoption de l'examen médical préalable facultatif, qui permet à l'étudiant de se soumettre à un examen médical avant la présentation de sa demande, les délais de traitement ont chuté de façon considérable. Environ 67 p. 100 des demandeurs se prévalent maintenant de cette nouvelle manière de procéder et 80 p. 100 de ces cas sont traités dans un délai de 13 jours, comparativement à huit semaines en 2008, avant la mise en oeuvre de ce mécanisme.
Comme les niveaux de fraude et de fausses déclarations sont élevés dans le programme des étudiants, il faut consacrer d'énormes ressources à l'évaluation de ces demandes. Les étudiants comptent pour 33 p. 100 de nos refus pour fraude. Nous avons néanmoins réussi, dans les dernières années, à maintenir notre taux d'acceptation d'étudiants relativement élevé de 75 à 80 p. 100, et ce sans incidence négative sur l'intégrité du programme.
[Français]
Jusqu'à 2010, la Chine était le premier pays source d'immigrants au Canada depuis plus d'une dizaine d'années. Comme je l'ai expliqué, le bureau de Beijing partage avec notre mission de Hong Kong le traitement des demandes de résidence permanente présentées par les ressortissants chinois. En 2010, le bureau de Beijing a délivré 9 391 visas, soit environ 59 p. 100 du total des visas délivrés par le bureau de Hong Kong.
À la fin de 2010, le nombre de cas de résidents permanents à traiter au bureau de Beijing s'élevait à 9 034, soit une baisse de plus de 7 000 personnes comparativement aux 12 646 cas à traiter en 2008. Ce résultat est attribuable au transfert de 1 500 cas de travailleurs qualifiés visés par le projet de loi qui, d'après les instructions ministérielles, n'étaient pas admissibles pour règlement au Bureau de réception centralisé des demandes de Sydney, ainsi qu'au fait qu'il y avait un plus grand nombre de cas réglés que de demandes reçues.
[Traduction]
Le nombre de demandes de travailleurs qualifiés reçues à Beijing et à Hong Kong a énormément diminué après l'entrée en vigueur de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés ou LIPR. Les exigences linguistiques plus élevées imposées par la LIPR, ainsi que la plus grande capacité de l'économie chinoise à fournir un emploi bien payé aux travailleurs hautement qualifiés, ont contribué à cette baisse. Et avec la mise en oeuvre du projet de loi C-50, le nombre de demandes de travailleurs qualifiés a fléchi encore davantage.
Nous sommes conscients que des consultants préconisent les programmes d'investisseurs en Chine comme solution de rechange aux instructions ministérielles plus restrictives de la catégorie des travailleurs qualifiés visée par le projet de loi C-50. Étant donné la valeur actuelle de l'immobilier dans les villes de premier et de second rang en Chine, il est relativement facile pour beaucoup de Chinois de la classe moyenne de satisfaire à la nouvelle exigence de l'avoir net minimal de la catégorie des investisseurs.
Contrairement à Hong Kong, où les demandes d'investisseurs ont énormément augmenté avant la mise en oeuvre de nouvelles règles visant la catégorie des investisseurs, le bureau de Beijing a reçu 355 demandes de gens d'affaires en 2009, soit une abaisse de 26 p. 100 comparativement à l'année précédente. En 2010, le nombre de demandes reçues a augmenté de 9 p. 100: 386 demandes ont été reçues. Dans les catégories des gens d'affaires, Beijing donne la priorité aux investisseurs. Entre 2004 et 2009, les délais de traitement pour 80 p. 100 des investisseurs du programme fédéral et de celui du Québec sont passés de 47 à 30 mois.
Une partie importante de notre clientèle de gens d'affaires est constituée de riches demandeurs qui prétendent avoir gagné de très grosses sommes d'argent pendant une période du développement économique de la Chine où cela aurait été une réalisation extrêmement rare. Or, la trace écrite vérifiable permettant d'établir que leur richesse a été obtenue légalement est même plus rare. Il s'est donc avéré très difficile dans ces circonstances de distinguer les gens d'affaires légitimes de ceux qui ont obtenu leur fortune illégalement.
L'unité de la catégorie du regroupement familial du bureau de Beijing traite un grand nombre de demandes d'époux et d'enfants à charge parrainés. Comme le risque de mariages de complaisance est élevé, environ 33 p. 100 des demandeurs sont convoqués en entrevue. Quoi qu'il en soit, le traitement de 80 p. 100 des cas est achevé en moins de quatre mois, à partir de la date où le parrainage est reçu au centre de traitement des demandes de Mississauga.
Pendant notre saison creuse pour les résidents temporaires, nous transférons les ressources au traitement des demandes de résidents permanents, ce qui nous permet de traiter les demandes des époux dans un délai aussi rapide qu'un mois, à partir de la date de réception à notre bureau. Environ 85 p. 100 des demandes évaluées en 2010 ont été acceptées. Les objectifs pour les parents et grands-parents parrainés sont gérés globalement. Le délai actuel de traitement pour cette catégorie au bureau de Beijing est de 37 mois dans 80 p. 100 des cas.
Depuis de nombreuses années, le bureau de Beijing est un centre d'innovation qui recourt à la technologie de l'information pour réduire le travail de bureau nécessaire au traitement des demandes. Je suis heureux de vous informer que ces innovations ont été intégrées dans notre nouveau Système mondial de gestion des cas, dont la mise en oeuvre à l'étranger a commencé à la fin de juin 2010. La mise en oeuvre du SMGC au bureau de Beijing est prévue pour la fin du mois en cours.
Je tiens à vous assurer que l'équipe sur place en Chine est déterminée à traiter rapidement tous les types de cas, sans toutefois manquer à son devoir de protéger le Canada contre les personnes qui ne devraient pas être autorisées à y entrer.
Je serais heureux de répondre aux questions que vous pourriez avoir.
Merci.
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Merci, monsieur le président. Je veux remercier le comité de m'avoir invité à témoigner.
Je m'appelle David Manicom et je suis gestionnaire du programme d'immigration à New Delhi et directeur de zone pour l'Asie du Sud. J'aimerais vous donner un bref aperçu de nos activités, en mettant l'accent sur les sujets qui, je crois, vous intéressent le plus.
Le bureau de New Delhi est le plus gros bureau de visas canadien. Il compte plus de 150 employés. Nous sommes responsables de l'exécution du programme d'immigration en Inde, au Népal et au Bhoutan. Un bureau satellite à Chandigarh traite les demandes de résidence temporaire qui proviennent principalement des États du Punjab et de l'Hariana. Nous exploitons un réseau de centres de demandes de visas dans neuf grandes villes indiennes et au Népal afin de faciliter le traitement des demandes de résidence temporaire. Plus de 90 p. 100 des demandeurs s'adressent à ces centres. Au cours d'une journée de travail normale, à New Delhi, nous traitons plus de 500 demandes, c'est-à-dire plus d'une décision par minute.
Je sais que ce ne sont pas les programmes des résidents temporaires qui intéressent le plus le comité à l'heure actuelle, mais je veux prendre un instant pour en parler, parce que c'est important pour comprendre les activités au bureau de New Delhi en général ainsi que la façon dont les ressources sont gérées.
Comme la Chine, l'Inde a été à peine touchée par la crise économique mondiale et sa croissance économique continue rapidement. Ainsi, nos programmes de permis de séjour, d'études et de travail ont connu une croissance très rapide au cours des dernières années. Ils ont à peu près triplé. Cette tendance s'est maintenue en 2010, et il y a eu une augmentation d'environ 20 p. 100 par rapport au volume de 2009. Le bureau de New Delhi a évalué plus de 93 000 demandes de résidence temporaire l'année dernière, et recevra plus de 1 000 passeports par jour en période de pointe.
Les activités du programme varient beaucoup en fonction des saisons. Le nombre de demandes est au minimum trois fois plus élevé au printemps qu'en janvier. Nous offrons une formation polyvalente à nos agents et avons recours aux ressources des unités de l'immigration afin d'être constamment à jour par rapport à tous les secteurs d'activité liés aux résidents temporaires. Ainsi, nous parvenons à réduire le travail sans valeur ajoutée qui est généré par les retards et à conserver à long terme le maximum de ressources possibles pour le traitement des demandes d'immigration. Cela suppose cependant que notre unité de traitement des demandes de travailleurs qualifiés et d'investisseurs comptera environ 13 agents pendant l'hiver, mais seulement six au cours de l'été.
[Traduction]
Le bureau de New Delhi traite les demandes dans un milieu où la valeur ajoutée est potentiellement élevée, mais où le risque est également élevé et où la fraude est très courante. Pour gérer cette situation, le bureau de New Delhi a mis au point plusieurs programmes novateurs dans le cadre desquels nous travaillons en étroite collaboration avec les intervenants à la gestion du risque et à la facilitation des déplacements des voyageurs qui posent peu de risque.
Notre programme prioritaire pour gens d'affaires, par exemple, qui est le fruit d'une collaboration avec environ 55 grandes entreprises de bonne réputation qui font régulièrement des affaires au Canada, offre une documentation simplifiée, un traitement dans un délai de 24 à 48 heures et un taux d'approbation de plus de 98 p. 100. Nous croyons que cela est important pour aider le Canada à atteindre son objectif, qui consiste à multiplier les échanges commerciaux avec l'Inde, qui est en train de devenir une puissance économique mondiale. En traitant ces demandes à part, nous réalisons également des économies internes et conservons nos ressources pour l'examen approfondi des cas à risque élevé.
Notre programme des partenaires étudiants, lancé en 2009, auquel participent maintenant 40 collèges communautaires, a permis d'accroître le taux d'approbation de façon significative et de quadrupler le volume des demandes, tout en gérant le risque grâce à des exigences plus strictes quant aux documents et à la confirmation de l'inscription au programme d'études par les établissements d'enseignement.
Dans chacun de nos secteurs d'activité liés aux résidents temporaires, les délais de traitement diminuent, et ils sont plus courts que la moyenne mondiale. Dans le cas des demandes de visa de visiteur, 88 p. 100 sont traitées dans un délai d'une semaine, et plus du tiers dans un délai de deux jours.
En ce qui concerne les résidents permanents, l'Inde vient depuis quelques années au deuxième rang quant au pays d'origine des résidents permanents du Canada. Le bureau de New Delhi a délivré plus de 25 000 visas de résident permanent l'an dernier. C'est ce bureau qui a, de loin, le plus important programme relatif à la catégorie du regroupement familial, et c'est malheureusement également lui qui affiche la plus grosse accumulation de demandes en attente de traitement pour la catégorie économique.
Le bureau de New Delhi délivre environ 20 p. 100 des visas d'immigrants membres de la catégorie du regroupement familial délivrés chaque année dans le monde. Dans notre catégorie prioritaire — celle des époux et des enfants à charge —, nous traitons 80 p. 100 des cas dans les six mois, le délai de traitement médian étant de quatre mois.
Dans la catégorie des parents et grands-parents, le traitement est géré à l'échelle mondiale. Nous traitons suffisamment de cas chaque année pour réaliser l'objectif attribué au bureau. L'actuel délai de traitement est de 30 mois, mais cela n'inclut pas le délai de traitement des demandes de parrainage au CTD-Mississauga.
Le principal défi, dans le cadre du programme des époux parrainés, est celui de déterminer si le mariage est authentique. Les mariages de complaisance sont courants. Cependant, la vaste majorité des mariages sont authentiques, et environ 85 p. 100 des demandes sont approuvées. Le bureau peut dispenser d'entrevues la majorité des cas. Cependant, nous offrons une formation approfondie à nos agents en ce qui a trait au droit et aux coutumes locaux, et si les agents ont des doutes, ils mènent de longues entrevues pour essayer de déterminer si la relation est authentique. Nous fixons le moment de l'entrevue peu de temps après avoir reçu une demande, ce qui fait que même les cas qui exigent une entrevue sont traités sans retard important.
En ce qui concerne les parents et les grands-parents parrainés, la principale difficulté concerne les fausses déclarations à l'égard d'enfants à charge. Beaucoup de familles fournissent des documents frauduleux indiquant que leurs enfants étudient à temps plein, ou encore ajoutent à leur dossier des enfants avec lesquels ils n'ont pas de lien. Comme les demandeurs sont en général âgés, le traitement des cas est aussi souvent retardé par la présence de problèmes de santé complexes.
C'est le bureau de New Delhi qui a reçu le plus grand nombre de demandes de travailleurs qualifiés avant la publication des instructions ministérielles. Des progrès importants ont été faits en 2008-2009 pour ce qui est de réduire le nombre de demandes à traiter, qui est passé de plus de 140 000 environ à 99 000 à l'heure actuelle, soit une diminution de 30 p. 100. Le délai de traitement de ces demandes continue de s'allonger, et il était de 82 mois en 2010. Les cas ne sont en traitement actif que pendant quelques-uns de ces mois, mais ils exigent des ressources pour la gestion de la correspondance. En raison de la quantité de nouveaux cas soumis dans le cadre des instructions ministérielles, nous n'avons pas, en 2010, traité beaucoup de cas se trouvant dans l'arriéré.
Les Indiens forment le groupe le plus nombreux à présenter des demandes dans le cadre des instructions ministérielles actuelles. En ce moment, nous consacrons toutes les ressources disponibles au traitement rapide des nouvelles demandes reçues à la suite de l'adoption du projet de loi . En 2010, nous avons traité 80 p. 100 de ces cas dans un délai de 10 mois. Vu le volume actuel des demandes présentées en vertu des premières instructions ministérielles en 2009-2010, nous ne serons pas en mesure de réduire davantage l'arriéré de façon significative cette année.
Le bureau de New Delhi a délivré plus de 11 900 visas de travailleur qualifié en 2010, soit une augmentation d'environ 8 300 par rapport à 2009.
Je voudrais également mentionner que l'Inde est rapidement en train de devenir l'un des principaux pays sources des programmes des candidats des provinces. Ce n'était qu'un petit programme en Inde jusqu'à tout récemment, mais il a presque triplé entre 2008 et 2010.
Enfin, je sais que le comité s'intéresse particulièrement au volet fédéral du programme des investisseurs. Ce programme était auparavant très petit au bureau de New Delhi, et il n'y a eu que quelques demandes avant 2007. Le nombre de demandes a beaucoup augmenté au cours des deux dernières décennies. Vu le nombre très important de demandes de travailleurs qualifiés que nous avons à traiter, et que nous avons le plus gros programme relatif à la catégorie du regroupement familial à l'échelle mondiale, nous ne pouvons pas accorder une priorité élevée à ces nouveaux cas. En 2010, nous avons traité 80 p. 100 des cas dans un délai de 28 mois, ce qui est un peu plus rapide que la moyenne mondiale. Nous n'avons approuvé qu'environ la moitié des demandes en 2010.
Nous croyons que cette augmentation récente est principalement attribuable à la priorité qui a été accordée aux demandes des investisseurs par rapport à celles des membres des autres catégories d'immigration économique. Les demandeurs sont principalement de petits exploitants agricoles qui possèdent environ 10 acres de terre. Auparavant, ce type de demandeur présentait sa demande dans la catégorie des travailleurs autonomes, mais, comme le traitement est beaucoup plus lent pour cette catégorie, ces demandeurs s'inscrivent maintenant plutôt dans la catégorie des investisseurs. Vu l'augmentation du prix de la terre autour des grandes villes indiennes, ces petits exploitants agricoles, surtout dans le Punjab, sont maintenant en mesure de satisfaire les critères en matière d'avoir net, et ils comptent normalement au moins cinq employés de ferme, ce qui leur permet aussi de remplir les critères relatifs au nombre minimum d'employés.
Le pourcentage des demandeurs du programme des investisseurs qui sont des gens d'affaires importants à avoir net élevé est très petit.
[Français]
Je vous ai présenté un bref tour d'horizon de quelques-uns de nos programmes. Nous travaillons avec ardeur à la promotion des intérêts du Canada en Inde. Je serai très heureux de répondre à toutes vos questions.
Merci, monsieur le président.