:
Thank you very much. Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis heureux d'être ici parmi vous aujourd'hui pour présenter au comité le Budget supplémentaire des dépenses (C) de mon ministère pour l'exercice 2010-2011.
Je crois que vous connaissez tous les hauts fonctionnaires qui m'accompagnent aujourd'hui.
[Traduction]
Monsieur le président, depuis 57 ans, le Canada n'a jamais accueilli autant d'immigrants qu'en 2010, soit 281 000 résidents permanents. Nous avons réussi cela en nous concentrant sur les immigrants de la composante économique qui peuvent travailler, investir, créer de la richesse et contribuer à notre prospérité.
Dans la catégorie économique, nous continuerons d'établir un équilibre entre les travailleurs qualifiés du volet fédéral, qui se tirent extrêmement bien d'affaire sur le plan financier selon des recherches menées récemment, et les candidats des provinces, qui aident à combler des pénuries sur le marché du travail, tout en assurant une meilleure répartition des nouveaux arrivants à la grandeur du Canada.
Nous devons sélectionner les immigrants qui sont les plus susceptibles de réussir au sein de l'économie canadienne. À cette fin, nous mettons en oeuvre aujourd'hui des consultations auprès de la population, partout au pays et en ligne, sur les modifications proposées au système de points de la catégorie des travailleurs qualifiés du volet fédéral. Nous souhaitons obtenir l'avis de la population — dont vous, les parlementaires — sur la façon d'améliorer le système de points en vue de sélectionner les travailleurs qui sauront les plus susceptibles de s'intégrer à notre société et de contribuer à notre prospérité.
[Français]
Nous souhaitons également nous assurer que nous sélectionnons les immigrants qui sont les plus susceptibles de réussir au sein de l'économie canadienne lorsqu'ils arrivent au pays. À cette fin, nous mettons en oeuvre aujourd'hui des consultations auprès de la population — et certainement auprès des parlementaires —, partout au pays et en ligne, sur les modifications proposées au système de points de la catégorie de travailleurs qualifiés du volet fédéral.
[Traduction]
L'an dernier, nous avons accueilli plus d'immigrants de la composante économique, tout en respectant notre engagement relativement à la réunification des familles et à l'accueil de réfugiés. C'est ce que nous continuerons de faire.
En 2011, nous prévoyons accueillir encore plus de réfugiés et de nouveaux arrivants dans le cadre du programme de réunification familiale que l'an dernier. Je le répète: en 2011, nous prévoyons accueillir plus d'immigrants de la catégorie du regroupement familial qu'en 2010. Contrairement à ce que certaines personnes ont déclaré, il ne s'agit pas de réduire le nombre d'immigrants appartenant à cette catégorie, mais plutôt de l'augmenter.
Dans la catégorie du regroupement familial, nous avons décidé d'accorder la priorité aux conjoints et aux enfants, ce qui traduit la volonté des immigrants et des Canadiens et est conforme à la Loi sur l'immigration. Par conséquent, nous avons diminué légèrement le nombre prévu de parents et de grands-parents afin d'augmenter le nombre de conjoints et d'enfants admis cette année. Cela veut dire que plus de pères, de mères et d'enfants seront réunis avec les êtres qui leur sont chers. Après tout, c'est l'objectif même de notre politique en matière de réunification des familles, laquelle est, je crois, la plus généreuse de tous les pays qui accueillent des immigrants.
Au cours des derniers jours, beaucoup de mythes et de faussetés ont été colportés au sujet de la catégorie du regroupement familial. Par conséquent, j’aimerais présenter les faits et une perspective plus large au comité pour qu’il comprenne à quel point la politique canadienne en matière d’immigration est généreuse envers les familles.
Je crois qu’on vous a distribué des tableaux et des graphiques. Ce tableau devant vous montre... il existe deux catégories principales d’immigrants appartenant à la catégorie du regroupement familial. L’une s’appelle catégorie du regroupement familial un. C’est la priorité la plus élevée en vertu de la Loi sur l’immigration. Il s’agit des conjoints et des enfants à charge.
Monsieur le président, ce tableau montre simplement qu’il existe deux catégories principales du regroupement familial: la catégorie un, qui comprend les conjoints et les enfants à charge, et la catégorie quatre, qui englobe les parents et les grands-parents.
Il vous montre que, l’an dernier, la fourchette de planification pour la catégorie du regroupement familial un, soit les conjoints et les enfants, variait entre 42 000 et 45 000 personnes. En fait, nous estimons qu’un peu moins de 44 000 personnes sont arrivées au Canada.
Cette année, nous augmentons — je le répète, nous augmentons — le nombre prévu de conjoints et d’enfants, soit la catégorie prioritaire, pour qu’il varie entre 45 500 et 48 000 personnes.
Pour compenser cette augmentation dans la catégorie des conjoints et des enfants, nous avons dû réduire quelque peu la catégorie dont la priorité est moins élevée en vertu de la loi, soit la catégorie du regroupement familial quatre, qui comprend les parents et les grands-parents. L’an dernier, la fourchette établie aux fins de la planification était de 15 000 à 18 000, tandis que cette année, elle variera entre 13 000 et 17 500.
Par conséquent, l’an dernier, pour l’ensemble de la catégorie du regroupement familial, nos prévisions variaient entre 57 000 et 63 000, alors que cette année, elles s’échelonnent entre 58 500 et 65 500 personnes.
Ce tableau vous présente une vue d’ensemble des deux catégories. Le vert représente les conjoints et les enfants, le bleu, les parents et les grands-parents. On peut voir que, d’année en année, on reçoit toujours plus de conjoints et d’enfants que de parents et de grands-parents.
Vous constaterez également que le milieu de notre fourchette de planification de cette année dépasse en fait la moyenne des 10 dernières années dans la catégorie du regroupement familial. Qui plus est, ce nombre va augmenter de 2010 à 2011, comme on peut le constater sur le tableau.
Il y a aussi un autre élément que, à mon sens, bien des gens perdent de vue. Alors que nous faisons venir des immigrants qui appartiennent à ces deux catégories, notons qu’en fait, la majorité des gens qui arrivent au Canada au cours d’une année donnée, dans les catégories économiques, ne sont pas des immigrants économiques primaires que nous évaluons en fonction de leur capital humain, dans le cadre du Programme des travailleurs qualifiés, la catégorie de l’expérience canadienne, les candidats des provinces,
[Français]
et le Programme d'immigration des travailleurs qualifiés du Québec, mais il sont les dépendants, soit les épouses et les enfants des immigrants primaires.
[Traduction]
Ce sont des immigrants primaires. Vous pouvez constater ici les familles en tant que pourcentage du nombre total d’immigrants admis. La barre verte représente les immigrants primaires. Habituellement, ce sont des chefs de famille, des immigrants économiques primaires. Dans certains cas, il s’agit de personnes qui ont reçu le droit d’asile et dont la demande est liée à des membres de leur famille. Les barres en mauve représentent les membres des familles. Comme on peut le voir, le rapport est d’environ deux pour un. En moyenne, 65 p. 100 des immigrants qui arrivent au Canada sont en fait des membres de la famille.
C’est assez frappant quand on voit les pourcentages. Vous constaterez que les chiffres sont assez uniformes depuis 17 ans.
Ici, vous pouvez voir les chiffres absolus. L’an dernier — en 2010 —, nous avons reçu le plus grand nombre d’immigrants en 57 ans, soit 281 000, dont 180 000 étaient des membres de la famille, soit qu’ils appartenaient à la catégorie du regroupement familial, soit qu’ils sont arrivés avec les immigrants primaires, qui étaient au nombre de 101 000. On peut constater qu’en fait, notre système d’immigration n’avait jamais accueilli autant de membres de la famille depuis 30 ans.
Enfin, on peut voir ici les membres de la famille qui immigrent au Canada par année. C’est en 2010 que nous avons accueilli le plus grand nombre de membres de la famille. Ici, les chiffres remontent à 1993, mais, en fait il s’agit des 30 dernières années. Ce qu’il faut souligner ici, c’est qu’un grand nombre de spécialistes de l’immigration dénoncent le Canada, arguant que nous n’accordons pas assez d’importance aux facteurs humains, aux travailleurs et contribuables éventuels, et certaines personnes disent que nous mettons trop l’accent sur la famille. Certains détracteurs soutiennent que nous sabrons dans la catégorie du regroupement familial. Au lieu de sombrer dans une telle démagogie, nous devons en fait examiner les chiffres et mettre tout cela en perspective.
Monsieur le président, la deuxième question dont j'aimerais parler brièvement porte sur le financement destiné à l'établissement des nouveaux arrivants. Nous croyons qu'il est important d'investir des fonds pour aider les nouveaux arrivants à réaliser leur potentiel et à s'intégrer dans notre société. C'est pourquoi, dès son arrivée au pouvoir, le gouvernement a réduit de moitié le droit exigé pour l'établissement. Cela a permis à chacune des familles moyennes de quatre personnes, dont deux enfants âgés de plus de 18 ans, de réaliser des économies de près de 2 000 $. Depuis 2006, cette mesure a permis aux familles d'immigrants d'économiser plus de 300 millions de dollars.
En outre, lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, nous avons décidé de tripler les investissements fédéraux dans les services d'établissement. Au cours des cinq dernières années, cela représente 1,4 milliard de dollars supplémentaires qui nous permettent d'investir dans de nouveaux secteurs, comme des cours de langue gratuits et d'autres services d'établissement.
Nous devons nous assurer que ces fonds vont aux endroits où se trouvent les immigrants. Les schémas d'immigration et d'établissement sont en constante évolution. En fait, on constate, par exemple, que moins d'immigrants vont s'installer en Ontario — plus particulièrement à Toronto —, tandis qu'un plus grand nombre choisissent les provinces des Prairies et de l'Atlantique. En consultation avec les provinces, nous avons élaboré une nouvelle formule d'allocation des fonds d'aide à l'établissement fondée sur des critères objectifs, afin de veiller à ce que tous les nouveaux arrivants, peu importe où ils se trouvent au pays, puissent bénéficier de services de niveaux semblables.
Pour ce faire, il a fallu réduire les niveaux de financement dans trois provinces, tout en les augmentant dans les sept autres, ainsi que dans les trois territoires. Par exemple, le financement a plus que triplé en Ontario depuis 2005, passant de 111 à 390 millions de dollars, alors qu'au cours de la même période, le nombre de nouveaux arrivants en Ontario a chuté de 24 p. 100, passant de 141 000 à 106 000. C'est donc dire qu'il y a de plus en plus d'argent pour de moins en moins d'immigrants. En revanche, le nombre d'immigrants qui choisissent la Saskatchewan a plus que triplé, mais les fonds destinés à l'établissement des nouveaux arrivants dans cette province n'ont pas augmenté au même rythme. Grâce à la nouvelle formule, nous devrions être en mesure d'équilibrer les choses au cours des deux ou trois prochaines années. Le financement accordé pour l'aide à l'établissement augmentera à Terre-Neuve-et-Labrador, au Nouveau-Brunswick, à l'Île-du-Prince-Édouard, au Manitoba, en Saskatchewan, en Alberta, au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut. Le Québec verra également ses fonds être augmentés dans le cadre de son accord particulier et de l'indexation automatique prévue dans celui-ci.
Cette nouvelle formule permettra d'uniformiser le financement à environ 3 000 $ par immigrant, alors qu'en Ontario, il se situe actuellement à environ 3 500 $, comparativement à la Saskatchewan, où il est de quelque 2 900 $ par immigrant. Ce n'est pas juste. Le système de financement pour l'aide à l'établissement des nouveaux arrivants doit être équitable. C'est pourquoi nous avons apporté ces changements.
Certaines personnes se demandent peut-être pourquoi nous n'augmentons pas le budget global afin d'uniformiser les fonds attribués, plutôt que d'aller en chercher dans les régions surfinancées pour les réaffecter ailleurs. Nous avons décidé d'agir ainsi pour trois raisons très simples. Premièrement, nous avons déjà augmenté le budget destiné à l'établissement de 300 p. 100. Deuxièmement, cette hausse n'est pas proportionnelle à l'augmentation du nombre de clients. J'ai vu une estimation qui parle d'une augmentation d'environ 31 p. 100, alors que le financement s'est accru de 300 p. 100. Troisièmement, il s'agirait de dépenses injustifiables de l'ordre d'environ 50 millions de dollars supplémentaires par année, financées par les contribuables. Bien franchement, nous ne disposons pas de ces sommes d'argent, et il n'est certainement pas possible de les puiser dans le budget de notre ministère et de les réaffecter ailleurs. Pour ce faire, il faudrait diminuer les niveaux d'immigration en allant chercher de l'argent dans notre budget destiné à l'aide, lequel favorise actuellement le traitement en tant que tel des dossiers d'immigration.
Même l'Ontario a vu les tendances en matière d'établissement évoluer. Moins de nouveaux arrivants choisissent Toronto, alors qu'un nombre beaucoup plus élevé d'entre eux vont s'établir dans la région d'York, par exemple. Par conséquent, Toronto obtiendra un peu moins de fonds, tandis qu'York verra ses fonds d'aide à l'établissement augmenter considérablement, à savoir de l'ordre de 43 p. 100.
Monsieur le président, j'aimerais aborder un tout dernier point. On a parlé du fait que nous allions mettre un terme à nos accords de contribution avec certains fournisseurs de services d'établissement.
Nous avons lancé un appel d'offres. Nous avons reçu des centaines de propositions. Nous les avons évaluées. Nos fonctionnaires ont analysé ces demandes de manière objective. Nous avons également examiné le bilan des différentes organisations sur le plan du rendement et de l'efficience.
Comme vous pouvez le voir sur ces cartes... À gauche, on peut constater le nombre de fournisseurs de services d'établissement à Toronto en 2005. À droite, on peut voir la nouvelle répartition de ces organisations à Toronto cette année, après la réaffectation des ressources. Vous pouvez constater qu'une plus grande partie du territoire est couverte. En fait, il y a certains dédoublements. Comme nous souhaitons éviter de gaspiller des fonds publics à cause de dédoublements, il faut rationaliser les services.
Cela étant dit, sur les quelque 250 organisations financées par le gouvernement, plus de 80 p. 100 continueront d'être nos partenaires en Ontario dans le cadre d'accords de contribution. Nous n'avons pas reconduit nos accords avec 37 d'entre elles parce qu'elles ne répondaient tout simplement pas aux objectifs fixés. Toutefois, nous allons passer des accords avec 30 nouveaux fournisseurs de services d'établissement. Ils ont des idées novatrices, ce qui, selon nous, est une chose positive.
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Je vais tâcher d'être bref.
Monsieur le président, la planification des niveaux d'immigration n'est pas une solution rapide. Elle n'est ni politique, ni arbitraire, ni ardue. En fait, elle prend environ neuf mois. De vastes consultations ont lieu avec les provinces, les universitaires, les statisticiens, les intervenants, les employeurs et les syndicats. Tout le processus est dirigé par le ministère. Les consultations avancent... Oui, au bout du compte, le plan global est étudié au Cabinet, puis présenté au Parlement. Toutefois, les catégories ciblées qu'il contient sont ensuite évaluées par les responsables selon des facteurs comme les répertoires et le nombre de demandes.
M. Oliphant a mentionné tout à l'heure que certains employés veulent plus de travailleurs qualifiés qui ont suivi un programme fédéral. Sur les dix provinces, huit souhaitent qu'on augmente substantiellement le nombre de candidats provinciaux. Les défenseurs des droits des réfugiés veulent qu'on accueille plus de réfugiés. Bon nombre de familles souhaitent pour leur part qu'on admette plus de membres de la famille, de parents et de grand-parents. Toutes ces pressions s'exercent pour qu'on adopte des mesures compensatoires, et on est obligé de faire des choix.
C'est facile de se contenter de dire qu'il faudrait augmenter tel et tel niveaux. En les augmentant, on obtiendrait un niveau d'immigration impossible à soutenir.
Le niveau relatif d'immigration du Canada est le plus élevé des pays développés. En outre, le nombre de nouveaux arrivants que nous avons accueillis l'an passé est le plus élevé depuis 57 ans et il vient au deuxième rang des niveaux d'immigration que nous avons connus depuis neuf décennies. Selon un sondage réalisé en septembre dernier, la majorité des Canadiens, soit 77 p. 100 d'entre eux, affirment que les niveaux d'immigration devraient rester les mêmes ou diminuer. En Ontario, la province de M. Oliphant, seulement 15 p. 100 des citoyens affirment qu'on devrait augmenter le niveau général d'immigration. Il faut tenir compte de l'opinion publique. Nous aurions tort de rejeter insolemment l'avis de la population.
Nous avons élaboré un plan qui établit un équilibre entre les facteurs économiques, familiaux et humanitaires, et qui, à mon avis, répond de la meilleure façon qui soit aux attentes de la population.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, d'être ici aujourd'hui.
Puisqu'on aborde la question des crédits, je vais vous parler de la question du coût des démarches juridiques faites dans le cadre de cette espèce de guérilla que le ministère mène contre le français à la CISR, à Montréal.
Vous avez probablement lu dans les journaux à propos de ce cas. Il s'agissait encore une fois d'une cause qui se déroulait en français et où l'interprète qui traduisait vers le français n'avait manifestement pas les compétences pour accomplir ce travail. Malgré cela, le commissaire a décidé de poursuivre l'audience. Finalement, il y a eu des appels. En cour fédérale, en tant que ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme, dans le mémoire que vous avez présenté, vous avez défendu le fait qu'on accepte dans les tribunaux de la CISR des interprètes qui ne sont pas compétents en français.
Je vous ai déjà posé la question et vous avez repris les mêmes arguments dans votre mémoire, à l'item 76 et aux suivants, à l'effet qu'il n'y avait aucune preuve sérieuse concernant les lacunes dans le traduction faite par l'interprète de la CISR et que jusqu'à preuve du contraire, l'interprète était compétent.
Je m'excuse si mon préambule est un peu long, mais je vais laisser amplement de temps au ministre pour répondre.
J'aimerais porter à votre attention quelques extraits de cette audience. Je sais que vous êtes très bon en français et que vous pourrez ainsi en apprécier la qualité. Je ne veux pas critiquer l'interprète, car il a fait son travail. Il a même dit au début de l'audience qu'il n'avait pas les qualifications, qu'il n'était pas parfaitement bilingue et qu'il ne parlait pas parfaitement le français. C'est seulement pour vous présenter ce qui est toléré dans vos tribunaux.
L'interprète a dit: « Avant de audience, mon avocat était fait quelque paix. »
Plus loin, l'interprète a ajouté: «Je me souviens pas rien de mais quand je vois la date, c'est sûr que c'est le bon date. La signature, c'est mon signature, mais je me souviens pas quand et où j'étais allé pour cette document-là.»
Jusqu'à maintenant, ce n'est pas trop mal.
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C'est la démonstration parfaite du problème d'interprétation qu'il y a eu à la CISR, car les interprètes de la Chambre des communes, des gens fantastiques et formidables, ne sont évidemment pas capables de traduire cela vers l'anglais.
Dans cet autre exemple, l'interprète a dit: « Quand je fais la demande d'asile, j'ai utilisé la adresse permanente, mais dans autre adresse, ma famille habitait dans cette adresse-là. Mes parents habitaient dans cette adresse-là. »
Si vous voulez vraiment comprendre le sens, il va falloir l'écouter en français — si vous réussissez à comprendre.
Un peu plus loin, l'interprète a dit: « Ils sont moi aidés pas .»
Le commissaire s'est exclamé: « Pardon? »
L'interprète a répété: « Ils sont moi aidés pas. » « They did not help me. »
La procureure a dit: « Ils ne m'ont pas aidé. »
L'interprète se trompe encore: « Ils sont... Ils sont moi... Ils sont aidés pas, parce qu'ils ne savaient pas où pour aller pour chercher la document.»
Un peu plus loin, l'interprète a dit: « Je suis blank. »
Le commissaire a dit: « Je suis... »
L'interprète a répété: « Je suis blank. »
Le commissaire a demandé: « Ça veut dire quoi: “Je suis blank”? Je ne me rappelle pas? »
L'interprète a répondu: « Maintenant, je ne me rappelle pas ni, mais si ça vient dans mémoire revient, je vous diserai. »
Je pourrais continuer comme ça, mais comme notre temps est limité, je ne le ferai pas. Manifestement, malgré toute la bonne foi de l'interprète qui a été assigné à ce travail, le commissaire a commis, une fois de plus, une erreur importante. Il a permis à quelqu'un qui ne parle pas correctement le français de traduire dans une cause, qui peut déterminer de la vie ou de la mort d'une personne, les propos tenus dans une langue étrangère.
Encore que le commissaire se soit trompé, ça passerait. Cependant, vous, comme ministre, êtes allés en cour et avez payé des avocats pour dire que jusqu'à preuve du contraire, l'interprète était compétent.
Pensez-vous qu'il est sérieux de juger des gens sur une question aussi dramatique que de savoir s'ils sont réfugiés ou non à partir d'une qualité d'interprétation aussi piètre?
Mme Chow n'a pas pu venir aujourd'hui. J'ai l'honneur de la remplacer.
Je remercie le ministre de sa présence au comité.
Il ne fait pas de doute que les annonces que vous avez faites ont suscité de fortes réactions et beaucoup d'intérêt. On a réagi vivement à certains chiffres que vous avez donnés et, sans doute, à la réduction des services. J'ai donc un certain nombre de questions à vous poser.
J'aimerais connaître la formule de financement que vous avez appliquée et qui justifie les compressions en Ontario. J'aimerais connaître la façon dont la décision a été prise et la formule de financement qui justifie les compressions à Toronto. J'aimerais également savoir si c'est le ministère qui a recommandé d'effectuer ces compressions ou s'il s'agit d'une décision politique.
À mon avis, ces compressions ont des conséquences énormes dans la collectivité. C'est d'ailleurs ce que nous disent chaque jour des organismes d'aide aux immigrants et des collectivités qui doivent se débattre aujourd'hui. Par ailleurs, il est troublant de voir les sommes qui sont dépensées en publicité dans votre ministère. J'aimerais savoir combien a-t-on dépensé d'argent en publicité depuis que vous êtes ministre. Je crois comprendre, d'une part, que les fonds consacrés à la publicité ont fortement augmenté et, d'autre part, que les communautés d'immigrants font l'objet de très graves compressions, surtout en Ontario, à Toronto, notamment.
Je vous serais reconnaissante de répondre à ces questions.
J'aimerais en outre vous poser des question sur le nombre de parents et de grands-parents d'immigrants qu'on admet au Canada. Je suis sûre que vous connaissez M. Kurland, un avocat spécialisé en droit de l'immigration, à Vancouver. D'après les renseignements auxquels il a accès et les taux réduits d'immigration des parents et des grands-parents, il estime que ces gens, s'ils présentaient une demande aujourd'hui, et si l'on considère que 140 000 personnes attendent actuellement une réponse à leur demande, pourraient attendre 13 ans avant d'obtenir un visa pour le Canada. Ce temps d'attente est tout à fait inacceptable.
Le gouvernement a déclaré à maintes reprises que l'arriéré des demandes sera éliminé, que les gens n'auront pas à attendre une période aussi incroyablement longue. Pourtant, les renseignements auxquels nous avons accès et l'avis des gens très compétents dans ce domaine nous donnent des portraits très différents de la situation. C'est un énorme problème, à mon avis.
Voilà les questions auxquelles j'aimerais que vous répondiez.
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Je ne me souviendrai peut-être pas de toutes vos questions.
La première concerne la formule qui est à la base du nouveau financement des services d'établissement des immigrants.
La nouvelle formule de financement des services d'établissement a été élaborée au cours des 18 derniers mois environ grâce à la collaboration du ministère et des équivalents provinciaux. L'objectif était d'élaborer, à l'échelle nationale, une formule commune de financement qui remplacerait les niveaux fixés arbitrairement par les provinces.
La formule se fonde sur le nombre d'immigrants de chaque province et territoire. Elle donne plus de poids aux réfugiés et vise à répondre aux besoins particuliers des immigrants en ce qui concerne leur établissement au Canada. Elle prévoit pour chaque gouvernement une somme qui servira au renforcement des capacités et une somme distincte pour le fonds d'innovation. Si vous le voulez, nous aborderons plus tard les nombreux détails techniques.
En fait, tout cela représente environ 3 000 $ par immigrant qui fera l'objet d'un financement d'ici 2012-2013 dans les neufs provinces autres que le Québec. Bien sûr, le cas du Québec est particulier en raison de l'entente sur l'immigration entre le Canada et le Québec, qui a été conclue en 1992.
Y a-t-il de l'ingérence politique derrière ces allocations?
Absolument pas. Le Cabinet, dont je fais partie, et les ministres provinciaux se sont entendus sur la formule de financement, mais les responsables ont établi précisément la façon dont elle s'appliquerait d'un bout à l'autre du pays. Comme je l'ai dit, la formule entraînera une augmentation du financement dans sept provinces et trois territoires, et une diminution en Ontario, une baisse minimale du financement en Nouvelle-Écosse et une faible réduction en Colombie-Britannique en raison du moindre pourcentage d'immigrants.
La formule découle du fait que les immigrants ne s'établissement plus aux mêmes endroits. Auparavant, 90 p. 100 d'entre eux s'installaient à Toronto, à Montréal ou à Vancouver. Aujourd'hui, moins de 75 p. 100 des immigrants s'établissent dans ces trois grandes villes. Les autres s'installent essentiellement dans les provinces de l'Atlantique et dans les prairies, ce qui est bien. La distribution des nouveaux arrivants au Canada s'améliore.
Pourriez-vous me rappeler la question suivante?
Mme Wong a raison de dire que nous... Je vais être très franc. Lorsque le gouvernement a décidé de tripler le financement de l'aide à l'établissement en 2006, le but était d'instaurer, partout au pays, un niveau équivalent de services d'aide à l'établissement, par rapport au Québec, où le financement a augmenté automatiquement depuis 1992. En effet, sous le gouvernement précédent, les sommes allouées aux autres provinces n'avaient pas augmenté en 13 ans. Par conséquent, le gouvernement actuel a décidé qu'il fallait davantage uniformiser la prestation de services au pays.
Les sommes allouées au secteur de l'aide à l'établissement ont augmenté si rapidement que bon nombre de provinces n'ont pas été en mesure d'assurer la prestation des services et qu'il n'y a pas eu suffisamment d'inscriptions à certains programmes, comme le « Cours de langue pour les immigrants au Canada », le CLIC. Pour vous donner un exemple, nous estimons qu'en 2005, 48 000 personnes étaient inscrites au CLIC, contre 53 000 en 2008, alors que nous avions triplé les sommes allouées à ce programme. Par conséquent, une augmentation de 300 p. 100 du financement s'est traduite par une augmentation de 15 p. 100 du nombre de participants.
Cela explique, par exemple, pourquoi certaines sommes allouées aux services d'aide à l'établissement en Ontario depuis 2005 n'ont pas été dépensées. Nous avons lancé des demandes de propositions et nous n'avons pas obtenu suffisamment de propositions admissibles en vertu des modalités et conditions du gouvernement régissant l'allocation des sommes aux services d'aide à l'établissement. Dans le même ordre d'idées, la Colombie-Britannique — votre province — n'a pas non plus réussi à dépenser toutes les sommes que le gouvernement fédéral lui avait allouées pour les services linguistiques. Cela indique clairement que nous avons, au mieux, affecté trop de fonds. Dans le budget, nous avons affecté trop de fonds aux services d'aide à l'établissement.
Je sais cependant que pour certaines personnes, il n'y a jamais assez de fonds. Pour elles, ce genre de rajustement du budget d'aide à l'établissement — cette nouvelle répartition des fonds visant à s'assurer que tout le monde reçoit sa juste part — est une réduction, alors que le gouvernement adapte en fait le budget aux besoins exprimés.
Le défi, en fait, c'est qu'il n'y a pas assez de personnes qui utilisent les services que nous fournissons. Cela me préoccupe. En effet, seuls quelque 25 p. 100 des résidents permanents admissibles s'inscrivent aux cours de langue gratuits que nous fournissons. Les raisons sont nombreuses. Certaines personnes travaillent d'arrache-pied, d'autres restent à la maison pour s'occuper de leur famille.
C'est pourquoi nous essayons de trouver de nouvelles façons novatrices pour assurer la prestation des services linguistiques gratuits, afin d'accroître le nombre de participants et d'aider les nouveaux arrivants à mieux maîtriser l'anglais ou le français. C'est pourquoi nous avons lancé, il y a deux ans, le projet pilote de bons de formation linguistique. Je crois que nous avons envoyé 3 000 bons d'une valeur nominale — sans valeur pécuniaire — pour un total 3 000 heures de formation linguistique, aux immigrants en Nouvelle-Écosse, en Ontario et en Alberta pour qu'ils puissent l'essayer. Nous sommes très contents des résultats.
Nous avons publié les résultats préliminaires de ce projet pilote il y a quelques mois. En résumé, nous avons pu constater que chez les immigrants qui avaient reçu un bon pour la formation linguistique gratuite, le taux d'inscription était environ deux fois plus élevé que chez les autres immigrants. En leur envoyant un tel bon, nous les interpellons directement et leur disons, « Vous avez droit à ce service gratuit ». D'ailleurs, beaucoup de personnes qui ont reçu le bon l'ont échangé chez un fournisseur de services local.
Nous attendons de recevoir l'étude finale. Si les résultats sont concluants, je demanderai au ministère d'étudier la possibilité d'étendre ce projet, principalement parce que nous devons trouver un moyen de lutter contre la migration secondaire. En effet, d'après les données récentes que nous possédons, beaucoup d'immigrants s'installent dans une région à leur arrivée au Canada, avant de migrer vers l'Alberta ou la Colombie-Britannique. Or, les sommes allouées à l'aide à l'établissement ne les suivent pas forcément. En théorie du moins, un système de bons permettra de transférer l'argent prévu pour les services linguistiques pour les immigrants, s'ils décident de migrer dans une autre province.
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Monsieur le président, je demande à M. Wrzesnewskyj de consulter mon précédent témoignage à ce sujet. Je serais ravi de lui renvoyer une lettre confirmant l'augmentation du nombre de résidents permanents en provenance de l'Ukraine entre 2005 et 2009.
Deuxièmement, l'hypothèse qu'il avance, sur un ton pernicieux, voulant qu'il s'agisse de quotas secrets, est absurde. En fait, le gouvernement présente son plan des objectifs généraux au Parlement; c'est du domaine public. Ensuite, le ministère élabore des objectifs, mission par mission.
Les données dont parle M. Wrzesnewskyj sont, je crois, tirées d'une demande d'accès à l'information concernant l'objectif préliminaire. Il les a obtenues au moyen du processus d'accès à l'information. Ces objectifs peuvent changer en cours d'année.
Ce que je trouve néanmoins le plus insultant, dans la nature de sa question, c'est l'idée que nous — des représentants élus, des politiciens — devrions décortiquer les données de chaque pays dans le monde, dans chacune de nos quelque 60 missions aux quatre coins du monde, et fixer le quota.
Monsieur le président, un tel processus doit être dirigé et mis en oeuvre par notre fonction publique professionnelle. Ce sont les fonctionnaires qui fixent les objectifs, car ce sont eux qui savent où se trouvent les ressources, quels sont les inventaires, combien de demandes ont été présentées dans le passé et combien risquent d'être présentées à l'avenir. Aucun d'entre nous, même pas M. Wrzesnewskyj, possède tous ces renseignements.
Ce que je sais, c'est qu'il y avait, au total, 163 personnes dans la catégorie FC4 — les parents et les grands-parents — pour l'Ukraine à la fin de l'année dernière et que nous avons traité un nombre considérable de demandes. Notre ministère continuera bien sûr à surveiller le délai de traitement, afin de s'assurer qu'il est à peu près le même pour toutes les catégories d'immigration, partout sur la planète.
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Je voudrais aborder la question de l'accès aux médicaments pour les réfugiés dans les pharmacies québécoises, une question qui est liée au Programme fédéral de santé intérimaire.
Tout d'abord, je voudrais souligner que je suis satisfait qu'une entente temporaire ait été convenue, que les pharmaciens aient recommencé à offrir le service et que vous ayez repris les discussions avec les pharmaciens. Je crois que c'est une bonne chose. Cela dit, je crois qu'on va s'entendre sur la nécessité d'une solution définitive et d'une entente avec les pharmaciens. Selon moi, il y a consensus pour que cette entente ne porte d'aucune façon sur l'étendue de la couverture ou sur ce qui s'applique, mais bien sur les modalités, la mécanique et l'administration du fonctionnement.
Par ailleurs, il reste à déterminer qui est l'interlocuteur du côté des pharmaciens. Lors de leur témoignage en comité, les hauts fonctionnaires nous ont souvent dit qu'ils voulaient faire cela sur une base individuelle. Quant à l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires, qui représente les pharmaciens québécois, elle voulait que les discussions soient faites directement avec elle.
Selon moi, c'est la bonne voie à suivre pour trois raisons. La principale est que l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires est le syndicat des pharmaciens et leur représentant légitime.
D'autre part, d'autres ententes ont déjà été conclues entre l'AQPP et divers ministères dont, sauf erreur, les ministères de la Défense nationale, de la Sécurité publique, des Anciens Combattants et des Affaires indiennes et du Nord canadien. Le gouvernement fédéral reconnaît déjà cet organisme comme le représentant légitime des pharmaciens. Il n'y aurait ainsi pas de précédent à ce que vous concluiez une entente avec eux.
Enfin, la raison qui me semble la plus intéressante, c'est qu'une telle entente lierait tous les membres de l'AQPP, soit les 1 800 pharmaciens propriétaires du Québec. Ainsi, un réfugié qui se retrouverait à Dolbeau ou à Manicouagan pourrait recevoir le service parce que en vertu de cette entente conclue avec l'AQPP, tous les pharmaciens seraient tenus par la loi de la respecter.
Selon moi, ce serait une aubaine pour le ministère de négocier avec un seul intervenant plutôt que séparément avec 1 800 pharmaciens.
Quelle est la position du ministre à ce sujet?
Oui, la nouvelle formule de financement de l'aide à l'établissement que j'ai décrite — j'ai expliqué en détail les critères en réponse à la question de M. Davies — s'applique à toutes les provinces, à l'exception du Québec.
Le Québec a signé l'Accord Canada-Québec relatif à l'immigration, un accord bilatéral spécial, avec le gouvernement du Canada en 1992, je crois. Ce dernier prévoit, entre autres, une formule de transferts fédéraux au Québec, théoriquement pour permettre au gouvernement du Québec d'assurer la prestation de services d'aide à l'établissement. Pour vous donner un exemple, en 2005, le fédéral a versé 177 millions de dollars au titre des paiements de transfert au Québec et lui versera 258 millions dans le cadre du prochain exercice comptable. C'est une augmentation de 46 p. 100.
En fait, la formule ne s'appuie pas sur le nombre d'immigrants admis ou leurs besoins. La formule s'appuie sur l'augmentation des dépenses du gouvernement fédéral, moins les frais de service de la dette. Il n'y a pas de plafond, mais il y a un minimum. Par conséquent, si le gouvernement fédéral réduisait ses dépenses, comme ce fut le cas au milieu des années 1990, les transferts au Québec pour les services d'aide à l'établissement, eux, seraient garantis. Or, le financement des services d'aide à l'établissement versé au Québec augmente au même rythme que les dépenses fédérales — dans les dernières années, elles ont augmenté de 6 ou 7 p. 100 par année.
Est-ce que j'ai raison, Mark?
D'accord.
Au fond, c'est un ascenseur automatique et certaines personnes me demandent si c'est équitable, par rapport aux autres provinces. Je leur réponds qu'elles peuvent avoir leur propre opinion à ce sujet et que je peux uniquement gérer ce que j'ai le pouvoir de gérer, soit un accord bilatéral qui peut être modifié uniquement avec le consentement du Québec.
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Merci, monsieur le président, et merci de faire respecter le temps de parole.
Monsieur le ministre, je vous remercie, vous et votre ministère, de travailler aussi dur et de façon aussi intelligente pour obtenir des résultats. Je vous remercie également d'avoir fait en sorte que le Canada ait accueilli un nombre d'immigrants inégalé en 2010.
Permettez-moi de vous raconter ma propre histoire. J'ai, entre autres, choisi le Canada parce que j'étais convaincu que j'y serais traité équitablement. Je suis arrivé à Toronto, puis nous avons vécu quelques années à Montréal, avant de déménager en Colombie-Britannique, pour finalement nous établir à Calgary. Je pourrais vous raconter des milliers d'histoires. Mon neveu, par exemple, est lui aussi arrivé à Toronto et s'est établi à Calgary.
Le fait est qu'aucun d'autre nous ne remet en question les tendances associées à l'établissement... Premièrement, les immigrants ne s'établiront pas forcément dans la ville où ils arrivent. Ces tendances n'ont pas changé, c'est un fait qui devrait faire l'unanimité. Je le sais, car comme je vous l'ai dit, je peux vous donner des milliers d'exemples. Par contre, j'ai été surpris d'entendre que le gouvernement de l'Ontario avait, au cours des dernières semaines, condamné les nouveaux arrangements.
Monsieur le ministre, pourquoi le gouvernement de l'Ontario croit-il avoir le droit de recevoir des sommes toujours plus élevées au titre du financement fédéral de l'aide à l'établissement, alors que le nombre et la proportion d'immigrants baissent en Ontario, contrairement à ma province, l'Alberta, et d'autres provinces, comme le Manitoba, la Colombie-Britannique et le Yukon, entre autres. Pourquoi les immigrants qui choisissent de s'établir dans ces provinces auraient-ils moins de valeur que ceux qui s'établissent en Ontario?
Madame Grewal, vous soulignez un certain nombre de questions que je qualifierais d'essentielles pour renforcer et défendre l'intégrité du système d'immigration. Une bonne initiative dans ce sens a été l'adoption du projet de loi , la Loi sur des mesures de réforme équitables concernant les réfugiés, que nous comptons mettre en oeuvre plus tard cette année. Selon nous, ce projet de loi découragera les faux demandeurs d'asile d'abuser du régime de l'asile du Canada. Au bout du compte, il y aura moins de fausses demandes d'asile au Canada, ce qui fera économiser aux contribuables, selon nos prévisions, jusqu'à 1,8 milliard de dollars sur cinq ans.
Par ailleurs, comme vous le savez, nous avons présenté le projet de loi sévissant contre les consultants en immigration véreux, qui est actuellement étudié par le Sénat. En passant, j'ai encouragé l'opposition officielle à demander au sénateur Jaffer de faire en sorte que le projet de loi soit adopté au Sénat. L'appui a été unanime. Grâce à ce projet de loi, nous réglerons le cas des consultants fantômes puisque ces derniers commettront désormais un délit criminel s'ils offrent des services de consultation en immigration sans être agréés auprès d'un organisme de réglementation reconnu. Nous travaillons également, comme vous le savez, au processus de désignation d'un organisme de réglementation.
Comme vous l'avez mentionné, il y a une autre question cruciale que nous devons régler: le passage de clandestins. Nous estimons que le projet de loi représente une approche solide mais équilibrée pour sévir contre les réseaux de passeurs, essentiellement des groupes criminels, qui ciblent le Canada. Il s'agit de groupes qui s'en fichent de la vie humaine. Ils considèrent les gens comme des marchandises. Durant la guerre civile, certains passeurs faisaient entrer des armes et d'autres objets de contrebande au Sri Lanka; maintenant, ils font passer des personnes. Chaque année, des milliers de personnes partout dans le monde meurent dans le cadre d'activités de passage de clandestins. Nous avons vu de récents cas au Royaume-Uni, en Australie, au Mexique, aux États-Unis. Il y a de fortes chances qu'une personne soit morte à bord du dernier navire à destination du Canada. Ces passeurs utilisent des rafiots mis hors service qui prennent eau pour faire la dangereuse traversée du Pacifique.
À mon avis, nous ne devrions pas, à titre de parlementaires et de Canadiens, fermer les yeux sur la menace que représentent ces activités pour la vie humaine, voire pour l'intégrité de notre système d'immigration. Voilà pourquoi nous avons un projet de loi équilibré qui vise à transmettre un message aux passeurs et à leurs clients éventuels qui, après tout, sont des clients consentants. Le message, c'est qu'ils ne devraient pas payer entre 30 000 $ et 45 000 $ à un passeur pour venir au Canada. Ils devraient y penser à deux fois. Selon nous, la période de cinq ans prévue dans le projet de loi permet justement de transmettre ce message, et nous exhortons l'opposition à prendre au sérieux les attentes des Canadiens, selon lesquelles nous devons défendre l'intégrité de notre système contre ceux qui veulent en abusent.
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Premièrement, permettez-moi de souligner que, d'après tous les travaux de recherche, le facteur le plus important dans la réussite économique des immigrants au Canada, particulièrement des professionnels formés à l'étranger, c'est la compétence linguistique. Malheureusement, le gouvernement précédent a décidé que le fédéral avait un rôle minimal à jouer dans le financement de la formation linguistique des nouveaux arrivants au Canada.
Comme je l'ai dit, nous avons considérablement augmenté le financement, de plus de 300 p. 100, et même après ces réaffectations, l'Ontario, par exemple — la province de M. Valeriote — recevra 319 p. 100 de plus qu'en 2005. Pour la plupart des Canadiens ordinaires, une hausse de 319 p. 100 est énorme, et ce n'est certainement pas une compression.
Il y a tellement plus de services disponibles, comme en témoigne la carte. Dans la liasse que vous avez sous les yeux, vous verrez deux cartes, dont l'une montre les services d'établissement disponibles à Toronto en 2005 et l'autre, les services d'établissement disponibles l'année suivante, après les réaffectations. Je crois que cela dit tout. Une image vaut mille mots.
Par ailleurs, monsieur le président, comme on vient de le mentionner, une famille de quatre — c'est-à-dire une famille de deux enfants adultes — qui s'installe au Canada économise en moyenne 1 900 $ grâce aux réductions du droit exigé pour l'établissement. C'est un montant non négligeable.
Pour un nouvel arrivant qui s'installe au Canada, un montant de 1 900 $ pourrait signifier un versement initial pour un appartement. Voilà qui lui permettrait de partir du bon pied.
Bref, à mon avis, certaines des affirmations que nous avons entendues de la part de l'opposition officielle sont déplorables. En tout cas, elles ne correspondent pas aux priorités de l'opposition lorsque celle-ci était au pouvoir.