:
Bonjour à tous. Nous sommes aujourd'hui le mardi 1
er mars 2011 et c'est la 45
e séance du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration. Figure à l'ordre du jour notre étude des délais de traitement des demandes d'immigration.
Comme vous pouvez le constater à la lecture de l'ordre du jour, nous allons entendre au cours de la première heure, qui n'est plus vraiment une heure, des représentants de Nairobi, au Kenya. Au cours de la deuxième heure, nous entendrons des représentants de Taipei, à Taïwan.
Nous consacrerons les 10 dernières minutes de notre séance à l'examen d'un avis de motion présenté par M. St-Cyr. Nous pourrons, je l'espère, régler cela en 10 minutes.
J'aimerais également informer le comité que notre analyste, Daphne Keevil Harrold, nous quitte. Cela est difficile à croire, mais elle partira le 11 mars. Elle va se joindre à la Fédération des ordres professionnels de juriste du Canada. Elle va être avec nous encore un peu mais pas très longtemps.
Elle a fait du bon travail pour le comité. Je pense que nous devrions lui exprimer notre reconnaissance et lui souhaiter bonne chance dans sa nouvelle entreprise.
[Applaudissements]
Le président: Je ne vais pas vous inviter à prendre la parole, parce que vous seriez probablement gênée de le faire.
Une voix: Je pense qu'elle aimerait le faire.
Le président: Aimeriez-vous dire quelques mots?
:
Merci, monsieur le président, de l’occasion qui m’est offerte de témoigner devant le comité au sujet du traitement des visas à Nairobi. Comme vous le savez, je m’appelle Michael Boekhoven, et je suis gestionnaire du programme d’immigration à Nairobi. Je suis accompagné au téléphone par Taitu Deguefé, gestionnaire des opérations et Liisa Coulombe, chef de notre section de traitement des demandes de résidence permanente.
Avant de parler des aspects particuliers des programmes de visa à Nairobi, j’aimerais donner au comité quelques éléments de contexte. Le bureau de Nairobi offre des services d’immigration complets à 18 pays. La grande majorité des demandes viennent du Kenya, de l’Éthiopie, de l’Ouganda et de Maurice. Cependant, pour ce qui est du temps consacré à leur traitement, ce sont le Kenya, la Somalie, l’Éthiopie, la République démocratique du Congo, le Rwanda et le Burundi qui, en raison de la complexité des cas, sont à l’origine de la majeure partie du travail.
La superficie et les caractéristiques géographiques du territoire couvert, les conflits permanents entre les pays et au sein de ceux-ci, les interrelations complexes entre les pays, les ethnies et les tribus, les différences très importantes entre les cadres juridiques et entre les cultures, et la piètre qualité de l’infrastructure de la région, qui continue de se détériorer et qui rend difficile la moindre tâche liée au traitement, tout cela fait en sorte que le programme de Nairobi est très complexe à tous égards.
Les services postaux et les systèmes de communications connexes sont si rudimentaires ou si peu fiables dans la région qu’il est difficile d’établir et de garder le contact avec les demandeurs. En raison du manque relatif d’instruction de notre clientèle — les demandeurs — il est souvent nécessaire de multiplier les tentatives de communication avec eux pour obtenir de l’information ou pour les convoquer à une entrevue. Les déplacements sont ardus et souvent dangereux.
Le bureau de Nairobi compte 12 agents canadiens, dont deux agents de l’Agence des services frontaliers du Canada et un médecin. II y a trois agents recrutés sur place qui ont un pouvoir décisionnel et 33 autres employés de soutien recrutés sur place (ERP).
Le programme a été soutenu au moyen de la rotation constante d’agents en devoir temporaire et de quatre à six ERP d’urgence. Le bureau de Nairobi bénéficie également du soutien d’ERP à Addis-Abeba et à Kinshasa et du personnel d’autres bureaux, notamment du consulat canadien à Kigali et des bureaux des consulats honoraires à Kampala, au Burundi, au Djibouti et à Madagascar.
Le bureau de Nairobi a grandement besoin d’être appuyé par le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international à de nombreux endroits. La sécurité des employés canadiens et des employés recrutés sur place est une préoccupation constante. Il y a de plus en plus de violence découlant des tensions politiques et ethniques et liée au crime dans la ville de Nairobi elle-même. Cela a une incidence directe sur l’efficacité du bureau puisque les questions de sécurité personnelle doivent être réglées en priorité. Les heures supplémentaires après la tombée du jour, par exemple, ne sont pas une option viable.
En 2010, le bureau de Nairobi a traité plus de 1 800 cas de membres de la catégorie du regroupement familial, près de 1 400 cas de réfugiés, quelque 500 cas de travailleurs qualifiés et environ 11 700 demandes de visiteurs, d’étudiants et de travailleurs temporaires. Les personnes à charge des demandeurs d’asile au Canada comptent parmi les membres de la catégorie du regroupement familial, comme les personnes à charge des réfugiés dont les membres de la famille ont obtenu la résidence permanente sans eux dans le cadre du programme des réfugiés.
Je vais maintenant parler des différents secteurs d’activité. Tout d'abord, je vais parler de la catégorie du regroupement familial. En général, notre clientèle ne connaît pas la procédure à suivre et, vu le manque de fiabilité des registres officiels, les documents manquants et les demandes remplies incorrectement sont des causes permanentes d’inefficacité. Comme je l'ai déjà mentionné, cette situation est rendue encore plus complexe par le fait que les demandeurs vivent souvent dans des régions éloignées où il y a de réels problèmes au chapitre des communications.
Le bureau de Nairobi a atteint son objectif complet pour 2010 en ce qui concerne les cas prioritaires de la catégorie du regroupement familial, et sa capacité de s’occuper de ces cas continue de s’accroître. Pour 2011, nous nous attendons à délivrer 200 visas de plus que l’année dernière.
Même si le nombre de demandes à cet égard a de nouveau diminué en 2010 par rapport à 2009, il y a au total plus de 2 140 cas en attente de traitement, et les délais de traitement ont atteint le sommet de 29 mois en 2010.
Pour les réduire, le bureau de Nairobi a lancé plusieurs initiatives, dont une restructuration majeure de toute la section des visas en 2010, le tri à la réception des dossiers, la réaffectation des ressources en fonction des priorités et le déploiement d’importantes ressources supplémentaires temporaires.
Le bureau de Nairobi ne peut dispenser d’entrevue dans plus de la moitié des cas, en partie à cause des documents manquants et de la tendance des demandeurs à ajouter des personnes à charge qui ne sont pas leurs enfants biologiques. Évidemment, cela donne lieu à des écarts entre le temps de traitement des cas dispensés d’entrevue et les cas où l’entrevue est obligatoire, surtout lorsque la personne concernée est difficile à joindre.
Une autre tendance récente est celle de la croissance importante du nombre de cas d’adoption traités au bureau de Nairobi, surtout en provenance de l’Éthiopie, même s’il y a de plus en plus d’adoptions en Ouganda, un pays où le cadre juridique est en transformation. Comme ni l’un ni l’autre de ces deux pays n’a ratifié la Convention de La Haye sur l’adoption et puisqu’au moins un des deux parents biologiques de la majorité des enfants adoptés est encore vivant, il faut faire preuve de beaucoup de prudence. Ces cas d’adoption sont relativement peu nombreux, mais le bureau des visas doit y consacrer une quantité extraordinaire de temps et de ressources.
Les personnes à charge des demandeurs d’asile au Canada font partie de la catégorie du regroupement familial. Leur cas est particulièrement complexe parce que les demandes sont rarement complètes et que ces personnes sont difficiles à joindre.
Pour ce qui est des réfugiés, un très grand nombre d'entre eux viennent de la région dont s’occupe le bureau de Nairobi. En 2010, le bureau des visas a géré un objectif de 1 465 réfugiés pris en charge par le gouvernement et de 700 réfugiés parrainés par le secteur privé. Les conflits qui sont à l’origine du grand nombre de réfugiés ont également engendré la présence parmi les demandeurs d'un certain nombre de criminels de guerre et de personnes qui menacent la sécurité. Ainsi, les demandes doivent être examinées à fond, et la vaste majorité des candidats doivent subir une entrevue. Cependant, le processus d'entrevue est extrêmement lourd, puisqu'il est extrêmement difficile de se rendre dans les camps éloignés.
II y a aussi beaucoup de demandes frauduleuses parmi les demandes parrainées par le secteur privé: les documents présentés à l’appui de la demande sont souvent suspects ou frauduleux, et le taux de rejet des demandes de visa a atteint près de 50 p. 100 en 2010. L’ADN est souvent utilisé pour établir les relations familiales. Le bureau de Nairobi a fait beaucoup de travail de sensibilisation auprès des signataires d'entente de parrainage afin qu'ils vérifient mieux les antécédents des candidats qu'ils présentent et les documents à l'appui.
Pour ce qui est de la catégorie économique, le bureau de Nairobi reçoit beaucoup moins de demandes de travailleurs qualifiés en attente que les missions de l’Asie. La part la plus importante de ces demandes est de loin celle des travailleurs qualifiés qui travailleront au Québec, l'objectif pour 2010 étant de 935 visas, alors que l’objectif pour le volet fédéral est de 230 cas. La majorité des cas du Québec sont ceux d'immigrants en provenance de Maurice, et ils sont assez simples.
Le Programme des candidats des provinces de Nairobi a connu une légère croissance, surtout celui de l'Alberta et celui du Manitoba, mais le nombre de demandes en attente de traitement est faible: il n'y a que 80 cas.
Le programme des investisseurs du bureau de Nairobi est également très modeste, mais les délais de traitement sont importants, vu que l'authenticité des documents est douteuse et que la vérification est difficile, voire impossible.
Pour ce qui est des résidents temporaires, des étudiants et des travailleurs étrangers temporaires, je dois dire que, malgré le ralentissement économique mondial, le nombre de demandes de visa de résident temporaire présentées au bureau de Nairobi continue d'augmenter. II a atteint un niveau record en juin 2010. La corruption étant très répandue dans la région, la vérification des documents s'est révélée peu fiable à de nombreuses reprises, et les documents de l’état civil sont extrêmement susceptibles d'avoir été produits de façon inadéquate.
Ainsi, rares sont les documents qui peuvent être acceptés sans vérification. Le bureau de Nairobi doit souvent prendre le temps de vérifier des détails auprès de l'hôte, de l’entreprise ou de l’école au Canada.
De nombreux demandeurs de notre région, notamment des hauts fonctionnaires, sont interdits de territoire pour des activités allant du génocide à la subversion, facteur qui vient compliquer les relations bilatérales et multilatérales.
Merci de votre attention. Je serai heureux de répondre à toutes les questions du comité.
:
Je ne peux parler que de Nairobi.
Je ne sais pas si mon collègue souhaite répondre à cette question du point de vue d'une région située à l'étranger.
Non? Très bien.
Pour Nairobi, je dois admettre qu'une partie du temps de traitement est, comme vous le dites, du temps vide. Le dossier attend, il est inactif. Cependant, ce temps vide a beaucoup diminué. Je ne l'ai pas quantifié, mais j'ai l'impression que, depuis mon arrivée, une des principales raisons vient de l'infrastructure, de la communication des dossiers dans ce bureau.
Je ne peux pas vraiment vous décrire, dans une brève réponse, les difficultés que nous rencontrons pour contacter nos clients. Le téléphone ne fonctionne pas. Ils ont des téléphones cellulaires et la part que représentent ces téléphones cellulaires dans le marché augmente, mais ils ne sont pas fiables et les gens n'y ont pas toujours accès.
Le courrier ne fonctionne pas toujours. Les gens ont parfois accès à une adresse courriel, mais ils ne la visitent pas souvent, parce qu'ils n'ont pas accès tous les jours à un ordinateur.
C'est un grave problème et nous en sommes venus à essayer de contacter directement nos clients. Nous essayons de contacter leurs répondants directement, nous communiquons avec les intéressés mentionnés dans la demande, où qu'ils soient. J'ai même eu recours aux services de députés pour qu'ils m'aident à entrer en contact avec les demandeurs. C'est donc là une partie du problème.
Une autre partie du problème vient de la complexité des dossiers. Comme ces dossiers sont complexes sur les plans juridique et procédural, leur traitement prend plus de temps.
La fraude est un problème ici. Si nous devons envoyer un document...
Oui, nous avons une formule, chaque décideur doit rendre en moyenne 860 décisions par an pour ce qui est des demandes de résidence permanente. Cela varie énormément d'un pays à l'autre. Nairobi est un bureau où les décideurs rendent moins de décisions et c'est la raison pour laquelle nous affectons davantage d'agents par dossier que cela se fait, disons, dans un bureau comme celui de Delhi.
Cela s'explique par la variété des charges de travail que vous avez décrites. C'est la raison pour laquelle il faudrait, si cela est possible, embaucher du personnel. Nairobi est le seul bureau où nous ayons embauché du personnel l'année dernière. Nous avons ajouté deux décideurs plus six employés recrutés sur place. Nous allons en ajouter d'autres cette année, pour tenir compte du fait qu'ils ne peuvent pas être aussi productifs que d'autres, pour diverses raisons.
Une des raisons qui n'a pas été mentionnée jusqu'ici est qu'ils sont souvent en déplacement. Lorsqu'un employé se rend dans un camp de réfugiés, il faut qu'il amène tout son attirail, il s'y rend en voiture, il y reste trois jours, il revient; en fait, il a perdu du temps pendant toute cette période. Il faut ensuite retaper les notes. Ce sont des choses qu'il faut pourtant faire. Cela concerne la formule, si vous me le permettez.
Si je compare ce chiffre à celui d'autres missions, comme celle de Manille, je conclus qu'on pourrait faire plus avec le même nombre d'employés. Nous essayons d'équilibrer les choses le plus possible. Mais pour ce qui est des 18 pays, dont aucun d'entre vous n'a jamais entendu parler ou presque. C'est une île où... Il y a trois pays où personne n'a jamais présenté de demande. En fait, il y a cinq pays d'où proviennent la grande majorité des demandes, comme l'a mentionné Michael, il y a un instant. Aucun de ces pays ne représente une masse critique qui permettrait de créer un nouveau bureau.
Nous examinons une solution qui consisterait à créer un bureau en Éthiopie. C'est une question de locaux. Il faudrait que l'ambassade procède à des investissements importants et lorsque nous voulons renforcer notre présence, nous devons toujours prendre cet aspect en considération. Il nous faut des locaux, des bureaux, pour y installer nos employés.
:
Merci d'avoir posé cette question.
C'est une vaste question. Je pourrais parler de tous les pays de la liste, mais quelques exemples suffiront.
Il est généralement admis que la Somalie est un État dysfonctionnel. Cela fait au moins 10 ans qu'il est impossible de se procurer des documents d'état civil en Somalie. Il est facile de se procurer à Nairobi un passeport de ce pays auprès des vendeurs, si vous voulez être un ressortissant somalien.
C'est un exemple extrême, bien sûr. Il y en a tout de même d'autres.
Le Congo a, comme vous le savez, connu récemment un conflit civil très violent. De graves violations des droits de la personne sont commises. Les Nations Unies ont publié un rapport — je crois que c'était l'année dernière — qui décrivait les violations massives des droits de la personne dans la région Est du Congo qui ont été perpétrées au cours des quatre ou cinq derniers mois, ou quelque chose du genre.
Il y a eu le génocide au Rwanda. Le Burundi a connu une expérience très semblable.
Ce sont les types d'insécurité dont nous parlons. Malheureusement, les institutions démocratiques, les divers processus politiques qui ont été choisis en sont encore à leur début; il y a eu des élections, mais elles sont complexes. Même dans les régions où l'on s'attendrait à observer davantage de stabilité, on remarque quand même qu'il reste beaucoup d'insécurité.
:
Merci, monsieur le président.
C’est un honneur pour moi de témoigner devant le comité aujourd’hui. Comme cela a été mentionné, je m’appelle Sean McLuckie, et je suis gestionnaire du programme d’immigration au Bureau commercial du Canada à Taipei.
Je crains de dépasser mon temps de parole; les membres du comité vont peut-être constater que je m'éloigne un peu des notes que j'ai préparées.
Avant de vous donner un aperçu des délais de traitement à Taïwan, je voudrais vous décrire le contexte général de nos activités. Le bureau de Taipei, qui fait partie du réseau de l’Asie du Nord, est un centre offrant tous les services, qui est responsable de l’exécution du programme d’immigration à Taïwan. Comparativement à des bureaux comme ceux de Nairobi et de New Delhi, la section des visas de Taïwan est relativement modeste, tant sur le plan de la taille — elle ne compte que 11 employés à temps plein — que du territoire et de la population qu’elle dessert.
Autre différence importante — qui a été mentionnée — les problèmes touchant l’intégrité du programme auxquels nous faisons face à Taïwan sont en général beaucoup moins délicats. Je demanderais aux membres du comité de ne pas oublier cela lorsqu’ils compareront nos exposés.
[Français]
Je vais maintenant aborder la question du traitement des demandes de résidence temporaire.
Bien que les Taiwanais soient depuis longtemps nombreux à venir en visite au Canada, ce nombre a diminué...
[Traduction]
Je suis désolé; y a-t-il une façon d'arrêter l'interprétation qui est envoyée sur mon moniteur? J'ai de l'écho.
[Français]
D'accord, je vais faire de mon mieux.
Je disais donc que ce nombre a diminué de façon considérable et constante au cours de la dernière décennie. Pourtant, plus de 33 000 visas de résidents temporaires ont été délivrés à Taipei en 2010.
Les demandes de VRT...
Est-ce qu'il y a un problème?
[Français]
Les demandes de VRT présentées par les Taiwanais ont depuis toujours été simples et sans risque. En effet, plus de 99 p. 100 des cas sont approuvés le jour ouvrable suivant. Dans un contexte de taux de refus et de demandes d'asile systématiquement faibles, le 22 novembre 2010, le gouvernement du Canada a annoncé une dispense de visa pour Taiwan.
La décision d'accorder une dispense a entraîné un important réaménagement des effectifs dans la section des visas. En effet, 55 p. 100 des employés recrutés sur place ont été mis à pied en décembre 2010.
[Traduction]
Le traitement des permis d’études à Taïwan se fait à peu près sans histoire. Nous avons reçu l'an dernier plus de 1 500 demandes et nous n'en avons refusées que moins de 1 p. 100.
Vu le très faible taux de rejet des demandes, les clients pour qui l’on détermine qu’ils doivent subir un examen médical reçoivent des instructions concernant cet examen, dès la création du dossier. Cette pratique a permis au bureau de traiter les cas assez rapidement, et plus de 71 p. 100 des cas sont réglés en moins de 14 jours.
[Français]
Le traitement des permis de travail est beaucoup plus complexe. Cette situation est attribuable en grande partie au fait qu'il s'agit de demandes provenant de l'étranger, puisque seulement 40 p. 100 des demandes ont été présentées par des Taiwanais en 2010. Cette même année, près de 56 p. 100 des demandes reçues provenaient de ressortissants des Philippines.
[Traduction]
Les 800 demandes d’aides familiales résidants représentaient pour un peu plus d’un quart de toutes les demandes de permis travail reçues en 2010. Comme vous le savez peut-être, le PAFR est souvent la cible de gens qui veulent abuser du système. Ainsi, il est systématiquement nécessaire de demander régulièrement des documents supplémentaires aux demandeurs et aux employeurs, de faire passer des entrevues et d'effectuer des vérifications. La fraude est régulièrement décelée et constitue le principal moteur du taux de refus qui a été en 2010, de 12 p. 100 des demandes présentées dans le cadre du PAFR.
[Français]
Pour ce qui est des autres catégories de permis de travail, il est important de souligner qu'une entente sur la mobilité des jeunes a été conclue entre Taiwan et le Canada. Intitulé Expérience Internationale Canada, ou EIC, le programme a permis de traiter environ 700 demandes de permis de travail en 2010.
[Traduction]
Les délais de traitement des demandes de permis de travail à Taipei demeurent bien en-dessous de la moyenne mondiale, avec seulement 31 p. 100 des cas réglés en 28 jours ou moins. Compte tenu du fait qu'un examen médical est exigé pour les demandeurs de Taïwan, et de la complexité des cas de PAFR, nous ne prévoyons pas une réduction importante des délais de traitement en 2011.
Cela dit, nous espérons que certaines pratiques, comme la réduction du délai dans lequel les demandeurs peuvent subir leur examen médical, permettront d’améliorer un peu la situation.
Avant de présenter un aperçu du traitement des demandes de résidence permanente à Taipei, j’aimerais signaler que le traitement des demandes des non-immigrants est très saisonnier. En 2010, plus de trois quarts des demandes de visas de résidence temporaire et deux tiers des demandes de permis d’études ont été reçues au cours de la période de cinq mois, d’avril à août. En outre, le contingent du Programme EIC est ouvert au début de chaque année civile, ce qui entraîne un déluge de demandes de permis de travail en janvier. Cette fluctuation saisonnière justifie l’affectation de nouvelles ressources principalement au traitement des demandes des non-immigrants durant les périodes de pointe.
Pour ce qui est des demandes de résidence permanente, je dirais qu'à l'exception de la réduction de l'inventaire des demandes de travailleurs qualifiés antérieures au projet de loi C-50, le bureau de Taipei n’a pas vraiment d’arriéré à ce chapitre. Les cas de la catégorie du regroupement familial sont généralement simples au bureau de Taipei, et il y a peu de cas de fraude. Dans ce contexte, nous avons été en mesure de traiter 80 p. 100 des cas d’époux et de partenaires conjugaux dans un délai de six mois en 2010. Pour ce qui est des enfants à charge, 80 p. 100 des cas ont été traités dans un délai de quatre mois.
[Français]
Les parents et les grands-parents parrainés font l'objet de cibles gérées à l'échelle mondiale. Le traitement de 80 p. 100 des cas réglés en 2010 a pris 20 mois ou moins. Compte tenu de la réduction des niveaux attribués à Taipei pour 2011, on s'attend à ce que les délais de traitement s'allongent. Cela dit, la dispense de visa facilite encore plus la venue des parents et des grands-parents au Canada afin qu'ils rendent visite à leurs proches pendant le traitement de leur demande.
Au sujet des travailleurs qualifiés, je suis heureux de pouvoir dire que nous avons accompli des progrès dans la réduction du nombre de cas en attente de traitement à Taipei. Il y avait plus de 1 100 cas de travailleurs qualifiés à la fin de 2008 et il n'y avait qu'environ 600 cas à la fin de 2010. Les demandes qu'il nous reste à traiter sont presque entièrement des cas datant d'avant l'adoption du projet de loi C-50 et il s'agit de demandes présentées entre avril 2007 et le 26 février 2008.
[Traduction]
Il est bon de mentionner que le nombre des nouvelles demandes de travailleurs qualifiés à Taïwan a diminué de façon importante. Nous avons reçu plus de 600 demandes en 2007, mais moins de 90 en 2010. Ce nombre peu élevé de nouvelles demandes a permis à Taipei de poursuivre le traitement d'un bon nombre de demandes présentées avant l'adoption du projet de loi C-50.
En 2010, les demandes présentées avant l’adoption du projet de loi C-50 représentaient environ deux tiers des visas de travailleurs qualifiés délivrés. En 2011, nous continuerons à réduire le nombre de demandes en attente qui ont été présentées avant l’adoption du projet de loi C-50. Nous nous attendons à ce que les demandes présentées avant l’adoption du projet de loi C-50 comptent pour environ la moitié des visas de travailleurs qualifiés délivrés.
Enfin, je sais que le comité s’intéresse aux demandes d’investisseurs que reçoit le bureau de Taipei. En 2010, nous avons réglé 320 cas d’investisseurs du volet fédéral, soit environ 9 p. 100 des cas à l’échelle mondiale. Le traitement de 80 p. 100 de ces cas nous a pris 22 mois ou moins, une baisse par rapport aux 23 mois de 2009. Comme dans le cas des travailleurs qualifiés, Taïwan traite plus de demandes qu’il n’en reçoit. En 2010, moins de 200 nouvelles demandes d’investisseurs ont été reçues. À la fin du troisième trimestre de l'année dernière, il ne restait que 324 demandes en attente de traitement. En espérant que le nombre des demandes présentées conformément aux nouvelles dispositions réglementaires sera considérablement plus faible que celui des demandes présentées avant les modifications, nous prévoyons que la réduction des délais de traitement se poursuivra à Taïwan.
[Français]
Maintenant que je vous ai présenté un survol des activités au bureau de Taipei, je tiens à vous dire que nous sommes bien placés pour respecter nos engagements en matière de service en 2011.
[Traduction]
Je serai heureux de répondre aux questions que les membres du comité voudraient poser.
Le président: Vous voulez poser des questions.
Mme Libby Davies: Oui, effectivement.
Le président: Vous disposez de sept minutes.
Mme Libby Davies: Merci.
Je suis désolée de ne pas avoir entendu les exposés, mais j'étais en train de lire le mémoire remis par Sean McLuckie.
Je vais commencer mes questions en commençant par les cibles pour la catégorie des parents et grands-parents.
Vous dites dans vos commentaires qu'il y a eu une « réduction des niveaux alloués à Taipei pour 2011 ». Je crois que pour les parents, la cible est tombée à cinq — c'est le chiffre projeté — alors qu'il était auparavant de 80 demandes, si je ne me trompe pas.
Il semble que nous soyons passés à cinq demandes seulement, mais je note que vous dites également dans vos remarques que « La durée du traitement des demandes de cette catégorie devrait s'allonger ». J'aimerais savoir ce que vous voulez dire, étant donné que nous allons passer à cinq demandes.
J'aimerais poser deux questions: premièrement, pourquoi passer à cinq demandes et deuxièmement, pourquoi, dans ce cas, la durée de traitement de ces demandes devrait s'allonger et quelle en serait la durée exacte?
:
Nous en sommes encore au début, je dois le reconnaître. Comme je l'ai décrit, je crois que Hong Kong a pu aujourd'hui se mettre en ligne. La plupart des missions ont accès à ce système depuis novembre. Nous avions commencé un peu plus tôt mais c'est la situation actuelle.
Cela nous permet... tous les renseignements qui sont consignés dans un endroit sont immédiatement disponibles dans tous les autres. Cela veut dire que dans le cas de la création d'un dossier pour une demande concernant un époux, si le dossier est créé ici à Ottawa, par exemple, tous les renseignements sont disponibles dans les missions — disons celle de Taipei.
Il y a encore un aspect non résolu. Nous travaillons toujours avec des demandes sur support papier, malheureusement, et nous devons toujours les envoyer à Taipei. Lorsque Taipei reçoit une demande, tous les renseignements se trouvent déjà dans le système. Le dossier passe donc à l'étape suivante, à savoir la première analyse du processus décisionnel. Nous pouvons donc sauter une étape.
Pour ce qui est de l'allocation des ressources, dans le cas de Taipei, par exemple, après la suppression des visas, nous avons dû congédier un certain nombre d'employés. Tous ces postes ont été réattribués au sein du système, pour la plupart en Afrique: à Dakar, au Caire et à Nairobi, par exemple. De sorte que chaque fois que cela se produit — et cela ne se produit pas souvent — lorsque des postes sont libérés, cela nous permet d'augmenter nos capacités, si cela est possible, dans les missions où les pressions sont les plus fortes.
:
Bien sûr, monsieur le président. Elle se lit comme suit:
Conformément à l’article 108(2) du Règlement, qu’il soit fait rapport à la Chambre, à la première occasion, de ce qui suit:
Le Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration, tout en reconnaissant qu’il appartient uniquement au ministère de la Citoyenneté et de l’immigration (CIC) d’établir la liste des médicaments couverts par le Programme fédéral de santé intérimaire (PFSI), recommande au gouvernement de conclure rapidement une entente formelle avec l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) dans le cadre du PFSI.
Le Comité recommande de plus que CIC se conforme sans délais aux termes de l’entente temporaire, conclue le 2 février dernier, qui prévoit le traitement des demandes de tous les pharmaciens représentés par l’AQPP, y compris ceux qui ne sont pas enregistrés individuellement auprès de Médavie Croix Bleue.
Monsieur le président, en ce qui concerne la première partie, c'est tout simple: le comité a déjà tenu deux rencontres pour discuter de cette situation. Je pense que le gouvernement a tout intérêt à conclure une entente avec l'AQPP. D'autres partenaires du Programme fédéral de santé intérimaire l'ont déjà fait. Tel qu'il est indiqué dans le site Web de ce programme, il y a nommément la GRC, la Défense nationale et Anciens Combattants Canada. Il y a aussi les questions autochtones qui relèvent de Santé Canada. On y désigne CIC comme partenaire, au même titre que ces autres organismes. Donc, rien ne justifie qu'on n'établisse pas une telle entente.
Non seulement ça va de soi, mais c'est avantageux pour CIC. En effet, ça lui permet de n'avoir qu'un seul interlocuteur représentant les 1 800 pharmaciens québécois. Il n'aura plus à enregistrer séparément 1 800 personnes, étant donné que les pharmaciens sont tenus par la loi de se conformer aux ententes qui sont conclues. Par conséquent, même si une grande part des réfugiés se trouve dans la région de Montréal, une telle entente leur permettra d'obtenir ces services dans une pharmacie s'ils sont de passage dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, par exemple.
Selon moi, il faut respecter le fait qu'il existe au Québec un syndicat des pharmaciens propriétaires. C'est M. Wrzesnewskyj, je pense, qui a souligné la dernière fois que l'attitude du gouvernement ressemblait à une tentative de briser le syndicat et de négocier individuellement, ce qui est à mon sens une approche purement idéologique. Le gouvernement a tout intérêt à procéder autrement.
Pour ce qui est de la dernière partie, le gouvernement a conclu une entente avec les pharmaciens le 2 février dernier, en l'occurrence une journée avant la réunion de notre comité, et ça a mis fin aux moyens de pression des pharmaciens. Or plusieurs témoignages de pharmaciens nous indiquent que l'entente n'est pas respectée. En effet, on demande toujours aux pharmaciens de s'inscrire individuellement, ce qui ne correspond pas à ce qui a été convenu dans l'entente ni à ce qui nous a été expliqué ici. L'enregistrement individuel est l'objet du litige qui oppose présentement les deux parties. On a l'impression qu'en forçant les pharmaciens à s'enregistrer individuellement, le gouvernement tente de les mettre devant un fait accompli et de leur dire qu'en fin de compte, il n'a pas besoin de négocier avec eux.
Je pense que la motion est équilibrée. Elle reconnaît que c'est CIC qui détermine la couverture et que tout ce qui intéresse les pharmaciens, c'est la mécanique, les procédures de remboursement et les litiges.
J'invite donc les membres du comité à l'appuyer.
Je crois que c'est la question qui se pose à l'heure actuelle; quel que soit le résultat des négociations en cours, les pharmacies devront tout de même s'enregistrer auprès du ministère. Cela est très clair, si je me fie à l'exposé et aux questions qui ont été posées aux représentants de l'association, et ils ont tous dit qu'ils n'étaient pas favorables à ce processus. Je peux le comprendre. Ils aimeraient pouvoir traiter directement avec le ministère. Ils pourraient ensuite aller dire aux pharmacies que l'association a remporté un grand succès au cours de ces négociations. Cela se passe habituellement de cette façon lorsqu'il y a des négociations. Mais ce n'est pas là un genre de négociations habituelles.
Le ministère veut établir une relation financière directe avec les pharmacies. Le ministère ne cherche aucunement à démanteler un syndicat. Le ministère ne souhaite aucunement avoir à établir des centaines de relations avec les pharmacies. Lorsqu'une réclamation est présentée pour le compte d'un réfugié, il veut pouvoir travailler avec un tiers, c'est-à-dire Médavie Croix Bleue. Le ministère peut résoudre tous les problèmes qui peuvent surgir entre les différentes pharmacies. Il peut le faire, je crois, par l'intermédiaire de l'association, s'il le souhaite. Mais c'est une approche pratique qui est appliquée dans toutes les provinces et tous les territoires.
Cela dit, je comprends les préoccupations qu'a exprimées M. St-Cyr. Je dois mentionner que je me trouvais à Montréal pendant la fin de semaine et que j'ai parlé avec quelques pharmaciens samedi soir. Nous avons parlé de beaucoup de choses, mais cet aspect ne semble pas les préoccuper grandement.
Quoi qu'il en soit, si ce compromis est acceptable à l'auteur de la motion, alors je pense que nous aurons certainement l'appui du gouvernement puisque nous espérons, souhaitons et désirons que ces deux parties continuent à se parler et en arrivent à une solution équitable et raisonnable.
Elle se lirait ainsi : Conformément à l'article 108(2) du Règlement, qu'il soit fait rapport à la Chambre, à la première occasion, de ce qui suit:
Le Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration, tout en reconnaissant qu’il appartient uniquement au ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration (CIC) d’établir la liste des médicaments couverts par le Programme fédéral de santé intérimaire (PFSI), recommande au gouvernement de conclure rapidement une entente formelle avec l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) dans le cadre du PFSI.
Le Comité recommande de plus que CIC se conforme sans délais aux termes de l’entente temporaire, conclue le 2 février dernier, qui prévoit le traitement des demandes de tous les pharmaciens représentés par l’AQPP, y compris ceux qui ne sont pas enregistrés individuellement auprès de Médavie Croix Bleue.
:
Merci, monsieur le président.
C'est peut-être là pour le secrétaire parlementaire l'occasion de m'aider à mieux comprendre cette question. J'ai compris que l'intention était bonne, mais j'apprends maintenant qu'il y a des interrogations, je ne comprends donc pas très bien la situation.
Il me semble que la motion initiale visait à inciter le gouvernement à conclure une entente. Il me semble que le but de l'amendement vise à relever le gouvernement de l'obligation d'en arriver à une entente et d'imposer cette obligation aux deux parties.
J'ai tendance à dire que pour conclure une entente, il faut que les deux parties y participent. C'est dans l'intérêt des Canadiens, qui doivent payer la note. C'est également dans l'intérêt des pharmaciens de participer aux négociations pour qu'il n'y ait pas de transfert de pouvoir.
Je vais demander au député du Bloc de commenter aussi cette situation.
Il me semble que les pharmaciens aimeraient participer à cette négociation pour que celle-ci prenne la forme d'une médiation et d'une consultation plutôt que d'un arbitrage, où nous finirions par dire au gouvernement ce qu'il doit faire.
Je suis heureux quand je dis au gouvernement qu'il doit faire plusieurs choses. J'ai tendance à lui parler de cette façon, mais je préfère plutôt le style de la conversation.
Comme je l'ai dit lorsque nous avons entendu des témoins à ce sujet, ce n'est pas la situation des pharmaciens ni celle de CIC qui me préoccupe. Ce qui me préoccupe, c'est qu'il y a des réfugiés qui ont besoin d'obtenir des médicaments et des Québécois qui veulent être sûrs que les gens qui sont atteints de maladies contagieuses sont traités rapidement. Lorsqu'une maladie contagieuse n'est pas traitée parce que la personne qui en souffre n'a pas accès aux médicaments, parce qu'elle n'est pas en mesure de les payer, cela soulève d'après moi des questions de santé publique.
Je veux que cette entente soit conclue rapidement. J'aime l'intention de la motion initiale, mais j'aime également l'intention que sous-tend l'amendement proposé par le gouvernement, qui cherche apparemment à ce que les parties se réunissent pour éviter d'imposer quoi que ce soit.
J'aimerais que l'on me confirme que c'est bien là la véritable intention de la motion du membre du gouvernement.
J'aimerais également que l'auteur de la motion me dise si quelque chose m'a échappé.
:
J'ai bien aimé en fait la demande de précision qu'a formulée M. Oliphant. Je vais prendre son exemple pour lui répondre.
Il a déclaré qu'il se sent à l'aise de dire au gouvernement de faire quelque chose dans des cas particuliers. Du point de vue de l'opposition, je comprends parfaitement ce à quoi il fait référence dans ce genre de situation. Lorsque l'opposition s'oppose à l'orientation que choisit le gouvernement ou qu'elle n'est pas d'accord avec lui, c'est son droit de s'y opposer et de suggérer une orientation différente de celle dans laquelle veut s'engager le gouvernement. Je comprends qu'à un niveau très général, c'est exactement le genre de relation que doivent avoir le gouvernement et l'opposition. En fait, l'opposition est souvent mise au défi de présenter de meilleures idées que le gouvernement et de voir ce que nous en faisons.
Le fait est qu'il ne s'agit pas ici d'une question générale. C'est une question très précise. Je comprends fort bien que M. St-Cyr souhaite qu'elle soit résolue mais c'est une question particulière qui touche le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration et dont nous discutons en comité. Je vais mettre de côté cet aspect pour le moment.
Nous allons intervenir sur une question très particulière qui relève des fonctionnaires, qui sont payés pour mettre en oeuvre ce programme en particulier, et qui en assument la responsabilité, comme ils mettent en oeuvre nos recommandations et les lois du gouvernement en général. Je dirais à mes collègues d'en face, qui sont du Parti libéral, que l'amendement que je recommande ne nous oblige pas à intervenir directement dans les négociations en qualité de représentants élus ou de membres du conseil d'administration, si je peux m'exprimer ainsi. Nous indiquons tout simplement très clairement que le ministère et l'association qui représente les pharmaciens doivent continuer à négocier dans le but ultime de résoudre cette difficulté. Cela concerne directement ce qu'a déclaré M. Oliphant, à savoir qu'il s'agit de fournir des services aux Canadiens et de fournir des services aux réfugiés qui résident dans la province de Québec.
Je ne vois pas ce que l'on peut reprocher à un amendement qui propose que les parties s'entendent pour en arriver à une solution. Ce que je ne puis appuyer et ce que le gouvernement ne peut non plus appuyer, c'est une recommandation unilatérale, qui est ce que contient la motion de M. St-Cyr, qui ordonne unilatéralement au gouvernement d'en arriver à une entente sur cette question. Il est en fait impossible de proposer ce genre de chose alors que les parties doivent négocier et s'entendre sur la nature de l'entente finale.
J'invite M. St-Cyr à réfléchir à la possibilité d'appuyer l'amendement. Si ce n'est pas le cas, je vais demander aux partis de l'opposition, à l'exception du Bloc, de voter contre la motion et d'appuyer l'amendement que je viens de présenter. Je pense qu'il propose une solution qui pourrait tous nous satisfaire.
:
À mon avis, la motion d'origine ne représente aucunement de la microgestion, au contraire. On ne définit pas du tout ce qu'on attend de l'entente. La proposition dit qu'on veut que les deux parties s'assoient et en arrivent à une entente.
Cependant, comme comité, on veut donner une direction qui suive la politique publique, en ce sens que cette entente devrait s'inspirer de celles déjà conclues avec les quatre autres ministères du gouvernement.
En ce qui concerne la question de M. Oliphant au sujet des deux parties, la seule raison pour laquelle la motion dit « recommande au gouvernement » est que, normalement, un comité fait des recommandations au gouvernement.
Cela dit, si l'amendement devait être défait, je serais prêt à en accepter un autre qui dirait: « demande au gouvernement et à l'AQPP de conclure une entente formelle dans le cadre du Programme fédéral de santé intérimaire ». À mon avis, l'amendement proposé par le gouvernement, qui vise finalement à enlever cette possibilité d'une entente avec l'AQPP, est inacceptable. Cela se fera au détriment des réfugiés, puisqu'il y aura beaucoup de pharmaciens propriétaires au Québec qui ne s'enregistreront pas. Ce conflit risque de se perpétuer. Des réfugiés devront donc commencer à magasiner, à aller d'une pharmacie à l'autre pour essayer de trouver laquelle est enregistrée. Par contre, si une entente formelle était conclue, quelle qu'elle soit, les réfugiés pourraient se rendre à n'importe quelle pharmacie.
Je vous invite donc, encore une fois, à voter contre l'amendement du parti gouvernemental.