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Je déclare la séance ouverte.
C'est la séance numéro 23 du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration et nous sommes le mercredi 9 juin 2010. Nous étudions aujourd'hui le projet de loi , Loi modifiant la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés et la Loi sur les Cours fédérales.
Nous sommes ici aujourd'hui pour l'étude article par article du projet de loi. Un certain nombre de fonctionnaires, que je ne vais pas présenter, sont avec nous. Vous les avez déjà tous rencontrés. Toutefois, si vous avez des questions à poser sur certains articles ou amendements, vous pouvez les adresser à ces personnes.
Merci d'être venus vous mettre à notre disposition aujourd'hui.
Monsieur Coderre, vous invoquez le Règlement?
La raison pour laquelle il est important que les dispositions concernant les considérations humanitaires soient maintenues, la raison pour laquelle je ne propose pas mon amendement, est qu'il y aura plus tard un amendement libéral qui supprime l'obligation d'attendre un an pour présenter une demande pour motif d'ordre humanitaire. Il y aura également un amendement du Bloc qui parle des difficultés. J'avais aussi des objections au paragraphe 25(1.3) proposé où il est dit « servant à établir la qualité de réfugié — au sens de la Convention — aux termes de l'article 96 ».
En raison des autres amendements qui vont être proposés, je ne vois pas d'inconvénient à retirer ces trois amendements. J'aurais préféré exempter les demandeurs de payer les 500 $, mais je ne suis pas certaine de trouver suffisamment d'appui dans cette pièce pour le faire.
J'espère que les membres du comité appuieront l'amendement libéral et l'amendement du Bloc. Les femmes qui fuient la violence conjugale ou encore les gais et lesbiennes, qui ne correspondent peut-être pas entièrement à la définition d'un réfugié au sens de la Convention, pourront faire une demande pour des considérations d'ordre humanitaire.
Je vous remercie de m'avoir écoutée.
L'amendement BQ-5.1 a pour effet de rétablir le droit d'appel d'un demandeur en provenance d'un pays d'origine sûr. S'il est adopté, ce sera rétabli.
Comme M. St-Cyr l'a mentionné, la notion de demande manifestement infondée est un outil supplémentaire qui s'ajoute à la notion de pays d'origine sûr. Ce principe est reconnu par l'UNHCR. Plusieurs autres pays, dont la Norvège et la Suède, l'appliquent et c'est donc un principe reconnu. Cela permet de prévoir une conséquence. En ce qui concerne le pays d'origine sûr, si le droit d'appel est accordé, nous examinerons également la possibilité de prévoir une conséquence quelconque.
Si l'appel n'était pas prévu au départ pour les demandeurs en provenance d'un pays d'origine sûr, c'est en raison du processus accéléré, parce que ces personnes proviennent d'un pays supposément sûr. Si vous adoptez ces amendements et que vous rétablissez le droit d'appel, nous chercherons alors des moyens de traiter en priorité les demandes que la Section de la protection des réfugiés aura jugées manifestement infondées ou les demandes de ressortissants d'un pays d'origine sûr. Suite à la décision de la Section de la protection des réfugiés, nous chercherons à accélérer l'audience de la Section d'appel des réfugiés pour ces deux groupes de personnes. Bien entendu, ce serait précisé dans le règlement soumis à l'approbation du gouverneur en conseil et publié à l'avance.
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Pour une demande légitime et fondée d'une personne en provenance d'un pays d'origine non sûr, vous avez le délai de 15 jours pour l'entrevue. Vous avez le délai de 90 jours pour l'examen au premier niveau de la Section de la protection des réfugiés. Vous avez ensuite un autre délai de 15 jours pour déposer un avis d'appel à la Section d'appel des réfugiés. Enfin, il y a après cela un délai de 120 jours pour la décision de la Section d'appel des réfugiés. C'est pour les demandes ordinaires.
Pour les demandeurs en provenance d'un pays d'origine sûr, le délai de 15 jours pour l'entrevue s'applique à tout le monde. Toutefois, pour ce groupe, nous proposons 60 jours pour l'examen de la demande de premier niveau, pour l'audience de la Section de la protection des réfugiés, au lieu de 90 jours. Ces demandeurs auraient également 15 jours pour déposer un appel à la Section d'appel des réfugiés, mais la décision serait prise dans les 30 jours au lieu de 120 jours.
En ce qui concerne les demandes manifestement infondées, cette détermination aura lieu seulement après l'audience de la Section de la protection des réfugiés. Par conséquent, ces demandeurs auront, comme les autres, un délai de 15 jours pour l'entrevue et de 90 jours pour l'audience de la Section de la protection des réfugiés. Si leur demande est alors jugée manifestement infondée, c'est la procédure accélérée qui s'appliquera pour leur audience devant la Section d'appel des réfugiés. Par conséquent, ils auront 15 jours pour déposer un avis d'appel et le délai sera de 30 jours pour l'audience de la Section d'appel des réfugiés.
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Je ne suis pas ému par les éditoriaux. Je ne suis pas dérangé quand un éditorialiste essaie de définir ce qu'est l'intérêt national. À titre de législateur, je veux m'assurer qu'au bout du compte, on aura la meilleure loi possible et qu'elle pourra protéger chaque individu. C'est un principe ou une valeur, on doit protéger chaque individu. C'est la base.
Les gens feront leur mêlée de presse après. En tant qu'ancien ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration et en tant que Canadien et Québécois, je veux m'assurer que soit appliqué le principe voulant que chaque individu ait le droit d'avoir sa chance et une écoute attentive, et que ce n'est pas parce qu'une personne provient d'un certain pays qu'elle se fera « fourrer » — excusez-moi l'expression, je ne sais pas comment ce sera traduit.
C'est important pour moi, c'est la base. Personnellement, je suis prêt à tout donner, cela ne me pose aucun problème. On peut traiter du temps et tout ça, la réglementation peut entièrement changer. Au bout du compte, il faut être capable de se regarder dans le miroir et de bien dormir le soir. On a tous parlé aux représentants du Conseil canadien pour les réfugiés et on a tous parlé à tout le monde. Je veux être sûr que Mme X, lorsqu'elle viendra au Canada, se fera traiter de façon juste.
À partir de maintenant, va-t-on changer complètement la donne, de façon intrinsèque? À partir de maintenant, chaque cas ne sera plus individuel, parce qu'on a dit que certaines personnes provenaient d'un pays. Je vous demande de me rassurer, c'est tout ce que je demande.
Une femme qui ne veut pas se faire mutiler sexuellement, si elle est originaire d'un pays qui est censément sûr, aura-t-elle autant de chances que si elle était originaire d'un autre pays ne figurant pas sur la liste? Qu'en est-il pour une femme battue? Qu'en est-il pour un homosexuel qui veut venir au Canada parce que c'est un pays tolérant et un pays de liberté et dont le seul crime — car c'est un crime dans 72 pays — est d'aimer quelqu'un du même sexe? Cette personne aura-t-elle la même chance si on interprète la loi?
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Monsieur le président, comme M. Coderre a posé des questions très pertinentes et qu'il s'agit de mon amendement, je sens le besoin d'y répondre.
Tout d'abord, en ce qui a trait à la désignation des pays, je me suis inspiré du travail qui avait été fait par le porte-parole libéral, M. Bevilacqua, pour m'assurer de la présence d'un certain nombre de balises pour empêcher le gouvernement de mettre trop de pays sur la liste.
J'ai aussi préféré l'appellation « pays désignés » à celle de « pays sûrs » parce qu'il s'agissait d'un terme plus neutre, avec moins d'implications diplomatiques, de politique internationale, puisqu'un pays voudrait probablement avoir cette reconnaissance.
En ce qui concerne le mécanisme d'accélération, vous savez que j'ai souvent posé des questions à cet égard à différents intervenants. La plupart des gens convenaient qu'il était fort acceptable d'avoir des mécanismes d'accélération pour des cas douteux ou pour lesquels on voudrait avoir une décision plus rapidement. C'est d'ailleurs la position stricte du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés qui se disait favorable à ce qu'il y ait une liste de pays désignés si c'était pour des fins de procédure, et non pour enlever des droits à des gens.
Je pense que ces deux amendements, combinés, permettent d'atteindre tous les objectifs, et j'espère avoir l'appui de ce comité.
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Monsieur le président, les arguments me satisfont. Par ailleurs, je réfléchis tout haut. Là où il y a de l'homme, il y a de l'hommerie. On veut un projet de loi équilibré. Autrement dit, autant le ministre ne doit pas être à la merci d'un système, autant le système ne doit pas être à la merci d'un ministre. Je ne vous demande pas d'émettre de commentaires, c'est politique.
Il y a peut-être une nécessité, étant donné que c'est une première. En effet, vous avez confirmé que cela n'existait pas auparavant et qu'on ne parlera pas de pays sûrs mais de pays désignés. Je veux m'assurer qu'en définitive les choses fonctionnent rondement. Je ne sais pas si on devrait réfléchir à un article qui demanderait une révision au bout de cinq ans. Si une période de trois ans est un peu rapide, une de cinq ans donne le temps de savoir si les choses ont bien fonctionné.
Je n'aime pas qu'on introduise un concept qui touche à un système, à une valeur précise. Je veux bien croire qu'à partir de maintenant tous les cas seront individuels et que, grâce à la réglementation, cela ira plus vite. C'est bien. Monsieur le président, j'aimerais qu'on puisse discuter. Je serais prêt à donner mon appui à cet article si on réfléchissait, au préalable, à la possibilité qu'on demande une révision au bout de cinq ans de l'article 12. On appelle cela une disposition de réexamen.
On pourrait le faire, à moins que, dans les mesures transitoires de la loi, il n'existe déjà des choses à cet effet. Je crois qu'on améliorerait ce projet de loi si on se donnait la possibilité de dire qu'on est d'accord avec tout cela, mais qu'on révisera le tout au bout de cinq ans pour voir si cela a vraiment bien fonctionné. En effet, il y a une réalité, la planète change énormément. Il peut arriver des cas auxquels nous n'aurions pas pensé. Il faut se donner une porte de sortie. On pourra peut-être même renouveler cette disposition. Si on se donne une porte de sortie, si on décide qu'au bout de cinq ans on verra si le concept de pays désigné a bien fonctionné, je crois que cela servirait tout le monde.
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Certainement. Pour ce qui est du groupe chargé d'informer le comité consultatif, des ressources sont prévues pour créer une Section de surveillance et d'analyse au sein de CIC. Cette section aura pour rôle de surveiller les conditions dans les différents pays, particulièrement dans ceux qui deviennent des pays d'origine désignés. Il y aura donc une analyse permanente qui permettra de modifier les désignations si nécessaire.
Je ne me souviens pas de la date, mais il y a une dizaine de jours, nous avons déposé au comité une ébauche de règlement sur le pays d'origine sûr, et…
Une voix: Les pays désignés.
M. Peter MacDougall: Oui, les pays d'origine désignés. Je vais simplement lire cette disposition:
Le ministre peut annuler une désignation faite en vertu du paragraphe 109.1(1) de la loi sans consulter le comité consultatif d'experts.
Par conséquent, si les conditions régnant dans le pays le justifient, le ministre peut, du jour au lendemain, annuler la désignation d'un pays. Il y a donc un mécanisme d'examen permanent. Si un délai précis était fixé, cela limiterait sans doute la possibilité de tenir compte de l'évolution de la situation dans les pays d'origine.
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Je pense que je me suis fait mal comprendre.
[Traduction]
Je vais parler lentement.
[Français]
Il y a une différence entre le pouvoir d'un ministre de prendre ou de renverser une décision. La loi lui accorde un pouvoir. Il peut prendre des décisions. Il a un pouvoir extraordinaire pour des mesures extraordinaires dans certains cas, mais il y a un encadrement. C'est réglé.
Je parle en tant que législateur. Un comité peut décider si un pays est désigné ou pas. Le problème est qu'on est en train de changer, de manière assez draconienne, notre façon de voir, même s'il y a des appels pour tout le monde. À partir de maintenant, le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration du Canada a la capacité de désigner des pays et d'envoyer un message relativement à tel ou tel pays. On est en train de politiser le système. On le fait avec un grand P, pas un petit p. Justement, pour que ça ne devienne pas un petit p, je me demande si on ne devrait pas, en tant que parlementaires, avoir cette capacité, comme l'a dit Mme Chow plus tôt. Ce n'est pas parce qu'un pays est désigné qu'il le sera tout le temps. D'un autre côté, on doit avoir la capacité de dire qu'on s'est peut-être trompé et que, peu importe le gouvernement, on peut toujours apporter des changements à la loi. Ne serait-on pas mieux d'avoir un projet de loi avec un article permettant une révision?
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Merci monsieur le président. Étant donné qu'il n'y aura pas de vote, je prendrai une ou deux minutes pour poursuivre cette discussion. J'aimerais revenir un petit peu en arrière.
Une chose me dérange un petit peu. Nous avons beaucoup discuté de pays sûrs. Je suis de ceux qui ne croient pas à ce concept, parce qu'un pays sûr n'existe pas, par définition. On a accepté une modification et au lieu de parler de pays sûrs on parlera de pays désignés. J'ai demandé à M. MacDougall si les expressions « pays désigné » et « pays sûr » signifiaient la même chose. Il m'a dit oui. Cela pose problème, selon moi. Bien sûr, une chose est intéressante. Maintenant, grâce à l'amendement, tout le monde aura droit à un appel, avec restrictions sur le plan du temps s'il s'agit d'un pays désigné ou non. C'est pourquoi, lorsqu'on met en place un système d'immigration ou de protection des réfugiés, il faut trouver une façon de n'être ni à la merci du ministre, ni à la merci du système. La beauté d'un système d'immigration est cet équilibre entre les deux. Le but premier d'un projet de loi de ce type est de s'assurer que chaque individu qui cherche refuge au Canada a la possibilité non seulement d'être bien entendu, de façon juste et équitable, mais aussi, dans la mesure du possible et s'il répond aux critères, d'être protégé.
Bref, monsieur le président, je suis bien prêt à appuyer beaucoup de choses, mais la question du pays désigné pose problème. C'est pourquoi on parlait de la façon dont on peut déterminer la période de temps pendant laquelle un pays sera considéré comme un pays désigné. J'ai demandé qu'on fasse un petit débat là-dessus. Selon moi, c'est la seule pomme de discorde dans l'ensemble du dossier. Les amendements me satisfont et je crois qu'on va parvenir à amender le projet de loi d'ici à ce soir. Par contre, le changement de valeurs et d'approche m'inquiète. Si on est un peu à la merci de ce nouveau concept, rien ne garantit qu'au bout de cinq ans, pour toutes sortes de raisons, ce ne sera plus un pays désigné.
On dit qu'on mettra en avant un comité qui assurera un suivi permanent. C'est ce que je comprends. C'est bien, face au ministre, mais nous sommes des parlementaires. C'est un projet de loi qui relève donc du Parlement. Je l'ai même fait à plusieurs reprises. Il est tout à fait normal et sain qu'au nom de la démocratie, un ministre ait des pouvoirs extraordinaires dans une situation et qu'il soit en mesure de prendre des décisions et de vivre avec cette responsabilité politique. En effet, il est un représentant du peuple. C'est tout à fait sain et correct.
Par contre, ce n'est pas toujours le même ministre. On dit souvent que quand le chien aboie, la caravane passe. Dans cinq ans on ne fera peut-être la même interprétation de la loi. De plus, il y aura probablement des précédents judiciaires. Je ne sais pas ce que cela peut donner. Il y aura une jurisprudence, probablement. On pourra se demander si telle ou telle définition respecte la Charte. Le concept de pays désigné passe-t-il le test constitutionnel de la Charte canadienne des droits et libertés? Même si une personne a un droit d'appel, se sentira-t-elle à l'aise, sera-t-elle traitée d'une façon juste et équitable? Ce sont des questions que plusieurs personnes se poseront par la suite.
Je suis intéressé à trouver une façon de protéger l'individu qui demande refuge. J'ai toujours dit généreux, mais pas naïf. Il faut un équilibre entre l'ouverture et la vigilance, il faut être très vigilant. Quand on parle à un réfugié, il faut penser que c'est une personne qui a besoin d'aide. Il ne faut pas penser que c'est un terroriste ou un problème potentiel. C'est l'exception qui confirme la règle.
Ma question est la suivante. Il est peut-être souhaitable qu'un suivi soit assuré par le ministre ou un comité pour se protéger du système ou de la conséquence de cette nouvelle loi. Cependant, comme parlementaires, il nous faut à tout le moins un débat ou une prise de décision. Étant donné que c'est un élément fondamental à vos yeux et que cela aura un impact sur l'avenir même de notre façon de gérer le système d'immigration, je pense qu'on devrait réfléchir très sérieusement à ce que les parlementaires puissent réviser l'article 12 au bout de cinq ans. En ajoutant cela au projet de loi, on serait protégé, car on ne sait pas ce que l'avenir nous réserve.
D'une certaine façon, ça indique que, peu importe qui est ministre, on a cette possibilité si on constate, au bout de cinq ans, que ça ne marchera pas. Peut-être que
[Traduction]
il se peut que le comité de surveillance pense qu'il n'y a pas de problème, mais si nous pouvions en débattre entre nous, en tant que parlementaires, il serait peut-être justifié que nous ayons une disposition de réexamen, surtout pour cette question.
[Français]
Je ne suis pas encore prêt à proposer une motion, monsieur le président. J'aimerais qu'on prenne deux ou trois minutes pour régler cette question, même si chacun a parlé un peu plus tôt. Ce sera ma seule question, aujourd'hui, et elle portera sur l'article 12.
Cet article pose problème, selon moi, parce que chaque individu a le droit que l'on considère que son cas est unique. Le fait de créer la catégorie de pays sûr changerait la donne, si je me réfère à mes propres expériences. Je suis favorable à ce qu'on puisse établir une délai équitable. Je reconnais que, dans certains cas, on doive peut-être fonctionner plus rapidement, mais je veux qu'on se protège. Parfois, il est bon d'avoir une deuxième opinion relativement à l'application de ce projet de loi.
Monsieur le président, j'aimerais d'abord demander à mes collègues des autres partis de me faire part de leur point de vue. N'ayez crainte, on ne se couchera pas tard, je n'ai pas l'intention de faire de l'obstruction. On a tellement travaillé de façon diligente. On a reçu des témoins, on a rencontré des gens. Certaines personnes nous ont dit être inquiètes relativement à la question des pays désignés ou des pays sûrs. D'autres nous ont dit être prêts à essayer cela s'il y avait possibilité d'appel. Je pense qu'il serait sain, en tant que législateur, d'avoir au moins une réponse à cette question. Si vous pensez qu'il serait pertinent d'avoir
[Traduction]
une disposition de réexamen pour un article précis du projet de loi, je me sentirais beaucoup mieux. J'aimerais obtenir l'appui unanime du comité pour l'article 12. J'ai besoin d'être rassuré à ce sujet ou de savoir au moins ce que vous en pensez.
Je vais appuyer le projet de loi ce soir, mais j'ai certains doute au sujet de cette question.
Merci, monsieur le président.
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Monsieur le président, je pense que nous parlons de deux questions distinctes. M. Coderre parle d'une disposition de réexamen visant cet article. La question que j'ai posée au préalable aux fonctionnaires du ministère portait sur l'annulation de la désignation de certains pays dans lesquels la situation a changé. On m'a répondu qu'un comité réexamine automatiquement et régulièrement la situation de ces pays.
Je préférerais que ce soit précisé dans le règlement afin que ce soit plus officiel. J'espère que ce réexamen aura lieu. On m'a répondu qu'il pourrait être fait ou non, mais il serait souhaitable qu'il soit inscrit dans le règlement qu'un pays sera réexaminé et que si sa désignation n'est plus justifiée, il sera retiré de la liste.
Ce qui m'intéresse, c'est le pays et pas forcément l'article comme tel. Les fonctionnaires m'ont assuré que c'est ce qu'ils comptaient faire de toute façon et je les crois sur parole. J'espère que le ministre va préciser cela dans le règlement afin que ce soit clair.
Quant à savoir si l'article ou la totalité du projet de loi doit être réexaminé, nous disons parfois que toute la loi sera réévaluée au bout de quelques années. Dans certains cas, cela a été fait, mais pas dans d'autres. Est-ce seulement cet article que nous devons examiner? Je n'en suis pas certaine. La solution n'est pas forcément une disposition de réexamen. Toute bonne administration publique doit procéder à une évaluation. Quand un programme est mis sur pied, que ce soit celui des travailleurs temporaires étrangers, le programme concernant les aides familiaux résidants ou la réforme du programme des réfugiés, tous les bons fonctionnaires évalueront le programme tous les cinq ou huit ans pour voir s'il atteint les objectifs que nous avons établis au départ.
Je suppose que le gouvernement fait cela régulièrement. S'il ne le fait pas, c'est une erreur. Que ce soit tous les cinq ans ou tous les huit ans, j'espère qu'il y aura automatiquement un examen, une évaluation pour voir si la loi accomplit ce qu'elle était censée accomplir.
Est-il nécessaire de le préciser? Je n'en suis pas certaine. Nous pouvons peut-être dire que nous réexaminerons tout cela dans cinq ou huit ans — et qui sait où nous serons alors — pour voir si les objectifs ont été atteints ou non. Nous pourrions certainement le faire. Mais je ne suis pas certaine qu'il soit nécessaire de l'inscrire dans la loi.
Je vais parler en même temps des amendements NDP-6.1, NDP-6.2 et NDP-6.3.
Ce que j'ai fait valoir au départ, et cela comprend aussi NDP-7, en cas d'appel devant la Section d'appel des réfugiés, il ne devrait pas y avoir de limite quant aux renseignements qui peuvent être présentés. Toutefois, si c'était le cas, le demandeur ressasserait les mêmes arguments qu'au départ, ce qui n'est pas nécessaire, mais qu'en est-il des renseignements additionnels?
Le projet de loi porte que « … la personne en cause ne peut présenter que des éléments de preuve survenus depuis le rejet de sa demande ou qui n'étaient alors pas normalement accessibles ». L'expression « normalement pas accessibles » m'inquiète. C'est parfois parce que cette personne n'avait pas les moyens financiers de les obtenir ou peut-être parce qu'elle craint que si elle obtient ces renseignements, sa famille dans son pays d'origine sera mise en prison parce qu'elle a témoigné contre son propre gouvernement.
On m'a convaincue que cela protège les personnes dans cette situation et qu'il n'est donc pas nécessaire d'éliminer les mots « ou, s'ils l'étaient, qu'elle n'aurait pas normalement présentés, dans les circonstances, au moment du rejet. »
Je vais retirer ces amendements, car je crois qu'il y a suffisamment de garanties pour protéger les demandeurs et qu'ils pourront donc présenter des renseignements additionnels sans trop de difficulté.
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En tout cas, on a fait un excellent travail. Des choses ont été changées notamment en raison de l'ensemble des critiques, dont celles de mon collègue du Parti libéral, qui a travaillé en toute diligence avec le gouvernement.
On dit que c'est un projet de loi équitable. La question n'est pas de savoir si c'est équitable ou non; ce sera aux gens de juger. Un législateur n'est pas là pour qualifier un projet de loi.
Je pense donc que tout le monde a fait un travail extraordinaire, tout le monde a très bien travaillé. Tout le monde va pouvoir se péter les bretelles et faire son petit boniment devant les médias, en disant que nous avons tous bien travaillé et que nous méritons tous une part du gâteau.
On ne fera pas de gros débat là-dessus, mais on ne doit pas, par principe, qualifier une loi quelle qu'elle soit.
Les gens vont dire ce qu'ils veulent à ce propos. Le ministre va le présenter, et on va le présenter en disant que c'est plus équilibré, parce que sans les pressions de l'opposition, on aurait eu un mauvais projet de loi.
Je peux dire ça aussi. Comme on ne peut pas amender le titre, on doit le retirer tout simplement. Toutefois, je ne ferai pas un débat de deux heures là-dessus, monsieur le président.
[Traduction]
J'ai dit ce que j'en pensais.
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Dois-je faire rapport à la Chambre du projet de loi modifié?
Des voix: D'accord.
Le président: Le comité ordonne-t-il la réimpression du projet de loi?
Des voix: D'accord.
Le président: Comme je n'entends pas de réponses négatives, ce sera tout.
Il semble que nous ayons terminé. M. Dykstra a demandé la parole, mais avant cela, je tiens à féliciter les partis. Beaucoup de travail a été fait en coulisse. Il est étonnant que nous ayons fait tout cela en quelques heures. Mais je sais que des heures et des heures ont été consacrées à ce projet de loi, surtout de la part des porte-parole et du secrétaire parlementaire. Je sais que ma contribution a été très limitée.
Au nom du reste du comité, je félicite les porte-parole et vous, monsieur le secrétaire parlementaire, pour le dur travail que vous avez accompli. Il y a eu des concessions de part et d'autre et vous avez bien travaillé. Félicitations.
Avant de donner la parole à M. Dykstra, il nous reste encore une semaine. Je suppose que nous ne siégerons pas demain et je vais donc suggérer que le sous-comité se réunisse mardi, à 15 h 30. À moins que quelqu'un n'ait de solides objections, le comité ne se réunira pas mardi, mais nous aurons une séance du sous-comité mardi, à 15 h 30.
Madame Chow.
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Merci, monsieur le président.
Je ne vais pas parler longtemps. Je sais que nous avons tous travaillé sur ce projet de loi depuis un certain temps, mais je crois important de souligner ce qui a été accompli ici.
Je vous remercie, monsieur le président, pour votre capacité à nous faire avancer. À part le projet de loi budgétaire, c'est peut-être un des plus gros projets de loi soumis à la Chambre des communes. Il s'agit de changements importants, comme vous l'avez mentionné.
M. Bevilacqua m'a dit plusieurs fois qu'en ce qui concerne la réforme de la législation sur la protection des réfugiés, l'occasion de le faire ne se présente qu'une fois par génération. C'était notre occasion ,même s'il semble que nous soyons allés dans la mauvaise direction une ou deux fois, et une fois en particulier. Nous avons réussi à redresser le cap. Nous avons quelque chose à présenter. Pour ce qui est des trois porte-parole, Maurizio a certainement essayé, au départ, de faire avancer les choses et ensuite, M. St-Cyr et Mme Chow ont pris la relève pour veiller à ce que nous fassions progresser le projet de loi.
Cela a fait beaucoup parler. Il y a une chanson de U2 qui commence en disant que cette chanson fait beaucoup parler et peut-être parler trop. Je pense qu'on a beaucoup parlé et sans doute trop parler du fait que nous ne pouvons pas travailler ensemble.
À mon avis, et c'est certainement aussi l'avis du gouvernement, cela a été pour nous tous l'occasion de participer à l'élaboration d'une loi importante dont nous pouvons tous nous attribuer le mérite, à certains égards. Je dirais donc à l'opposition que nous avons fait un excellent travail. Nous avons fait du bon travail. Nous avons accompli des choses qui sont positives pour notre pays et certainement positives pour ce qui est d'améliorer la loi.
Je tiens également à féliciter le personnel du ministère. Je sais que nous ne sommes pas censés citer des noms et que vous êtes censés considérer tout cela comme normal, mais vous avez accompli un travail extraordinaire, parfois dans de très brefs délais. Monsieur MacDougall, je dois vous mentionner particulièrement en raison de tous les efforts que vous avez consacrés à ce projet de loi. À mon avis et de l'avis du ministère, c'est grâce à votre travail et à celui de votre équipe que nous en sommes arrivés là. C'est grâce à vos efforts. Je remercie chacun d'entre vous pour votre travail et pour avoir assisté les membres de tous les partis, et pas seulement du gouvernement, qui ont eu une influence sur ce processus.
Enfin, je dirais que ceux qui siègent de ce côté-ci de la Chambre ont dû endurer quelques difficultés et une couverture médiatique qui n'était pas toujours celle qu'ils attendaient. Chacun de nous vient ici travailler pour le parti qu'il représente, mais je crois qu'aujourd'hui vous pouvez inscrire dans vos livres qu'en cette 40e législature, nous avons accompli quelque chose. Nous avons fait quelque chose qui est très important pour notre pays et que nous avons tous accompli en travaillant ensemble. Je remercie donc chacun d'entre vous.
Des voix: Bravo!