:
Bonjour, mesdames et messieurs. Le Comité permanent...
Pourrais-je obtenir le silence?
Monsieur Kennedy, vous m'avez demandé l'autorisation d'assister à la séance. Je vous l'ai accordée, et vous pouvez y prendre part, mais lorsque je dis « silence », cela signifie que vous devez cesser de parler, d'accord?
Merci beaucoup.
Il s'agit de la séance no 41 du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration. Conformément à l'article 108(2) du Règlement, nous sommes réunis pour étudier le Programme d'établissement et d'adaptation des immigrants.
Nous recevons ce matin quatre représentants du ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration, qui nous aideront à approfondir le sujet. Nous accueillons Dawn Edlund, sous-ministre adjointe déléguée, Opérations; Catrina Tapley, sous-ministre adjointe déléguée, Politiques stratégiques et de programmes; Deborah Tunis, directrice générale, Intégration; et Wolly Boxhill, directeur de l'intégration et l'exécution des programmes de réinstallation.
Bonjour, mesdames et monsieur Boxhill. Vous pouvez nous présenter un exposé d'une durée maximale de sept minutes. Je sais que les membres du comité auront ensuite des questions à vous poser.
Madame Edlund, vous avez la parole. Merci.
:
Et je tenterai de le faire le plus rapidement possible, monsieur le président.
[Français]
Comme vous l'avez dit, je m'appelle Catrina Tapley. Je suis sous-ministre adjointe déléguée au niveau des politiques stratégiques et des programmes à Citoyenneté et Immigration Canada. Je suis accompagnée aujourd'hui de Dawn Edlund, qui est sous-ministre adjointe déléguée aux opérations, de Deborah Tunis, qui est directrice générale du programme d'intégration, et de Wally Boxhill, qui est directeur de la gestion du programme d'intégration.
[Traduction]
Nous sommes heureux d’être ici aujourd’hui pour discuter du financement des programmes et des services d’établissement qui contribuent à combler les besoins immédiats des nouveaux arrivants en matière d’établissement et favorisent leur intégration à la société canadienne. Parmi ces services, mentionnons les cours de langue, les services d’information et d’aiguillage, l’aide fournie pour permettre aux nouveaux arrivants de trouver un emploi correspondant à leurs compétences et à leur formation, et l’aide fournie pour permettre aux nouveaux arrivants de créer des réseaux et des liens dans leur collectivité.
En matière de financement, nos décisions sont fondées sur les critères suivants: la satisfaction des besoins des immigrants, la gestion responsable des dépenses et l’équité. Il est important de se rappeler que, depuis 2006, le gouvernement a plus que triplé les sommes allouées au financement des services d’établissement dans l’ensemble du Canada. Comme les membres du comité le savent, pour l’exercice 2011-2012, le gouvernement a décidé de diminuer d’environ 53 millions de dollars le financement des services d’établissement à l’extérieur du Québec. Malgré ces coupures, le secteur des services d’établissement demeure bien financé. Au total, pour 2011-2012, l’enveloppe budgétaire de ce secteur est de plus de 600 millions de dollars. Seulement en Ontario, le financement est passé de 111 millions de dollars en 2005-2006 à 346,5 millions de dollars en 2011-2012. Par suite de ces dépenses du gouvernement fédéral, on a assisté à un accroissement spectaculaire du nombre de services d’établissement offerts en Ontario, notamment à Toronto, de même qu’à un accroissement de leur accessibilité.
Monsieur le président, CIC finance les services qui répondent à des besoins avérés des nouveaux arrivants. Le montant des sommes allouées aux divers services d'établissement est fixé en fonction de l'endroit où s'établissent les immigrants, et reflète les changements survenus en ce qui a trait aux tendances en matière d'établissement des immigrants. CIC déploie des efforts pour s'assurer que les fonds sont répartis équitablement entre les provinces et les territoires où s'établissent les immigrants. Après tout, il est tout simplement juste et raisonnable que les nouveaux arrivants aient accès aux services d'établissement à l'endroit où ils s'installent pour vivre.
Cette année, le financement des services d'établissement diminuera dans trois provinces, principalement en Ontario. Cela est attribuable au fait que, pour la première fois, l'Ontario fera partie de la formule nationale de financement des services d'établissement. Il s'agit d'une occasion de progresser en vue de l'application du principe d'équité nationale en matière de financement.
[Français]
Au cours des cinq dernières années, l'Ontario a reçu 63 p. 100 du financement alors qu'il n'a reçu que 55 p. 100 des immigrants arrivant au Canada hors Québec. Si la situation était demeurée la même, l'Ontario aurait reçu 1 000 $ de plus par immigrant que les provinces et territoires hors Québec. C'est pourquoi, à compter du présent exercice, nous allons inclure l'Ontario dans la formule par immigrant qui s'applique déjà aux autres provinces et territoires hors Québec.
[Traduction]
Au cours des dernières années, on a assisté à un changement sur le plan des tendances des immigrants en matière d'établissement. La proportion d'immigrants s'installant en Ontario a diminué, alors qu'elle a augmenté dans d'autres provinces. Par conséquent, le financement des services d'établissement sera accru dans certaines provinces, à savoir en Alberta, au Manitoba et en Saskatchewan.
Un changement au chapitre de tendances en matière d'établissement a également été observé à l'intérieur des provinces. Par exemple, au cours des cinq dernières années, le nombre d'immigrants s'installant à Toronto a diminué de 30 p. 100. Les immigrants qui s'installent en Ontario s'établissent dans des collectivités de moins grande envergure, par exemple dans la région de York. Pour refléter ces changements, CIC a apporté des modifications à sa formule de financement des services d'établissement intraprovinciaux, de manière à fournir de meilleurs services aux immigrants.
Cela s'est traduit par la bonification des services dans les régions où s'établissent les nouveaux arrivants, par exemple dans la région du 905, soit la région du Toronto métropolitain. Ainsi, le nombre de services offerts dans la région de York a été multiplié par 10 depuis 2005-2006, et il augmentera de 43 p 100 au cours de la période s'étendant entre le présent exercice et celui de 2011-2012. Cela s'explique par le fait que, d'après les statistiques, un nombre croissant de nouveaux arrivants s'établissent à York. En outre, le financement des services d'établissement de la Ville de Toronto sera rajusté pour refléter la baisse du nombre d'immigrants qui s'établissent à cet endroit.
Ces rajustements du financement à l'échelle du pays étaient la chose responsable à faire vu les changements survenus en ce qui concerne les lieux où s'établissent les nouveaux arrivants. De plus, de tels rajustements nous permettront d'atteindre l'équité en matière de financement au Canada. Au cours des dernières années, CIC a commencé à recourir à un processus d'appel de propositions relativement aux décisions de financement de cette nature.
Au printemps dernier, CIC a lancé en Ontario un processus d'appel de propositions concernant l'exécution des services d'établissement durant l'exercice 2011-2012, dans le cadre de sa nouvelle approche en matière d'exécution de son programme d'établissement. Cela signifie que toute organisation fournissant des services d'établissement en Ontario avait la possibilité de soumettre une proposition. Il s'agit d'un processus concurrentiel et fondé sur le mérite, et toutes les propositions ont été évaluées de façon équitable et cohérente.
[Français]
Les fonctionnaires de CIC ont organisé des séances d'information et de diffusion à l'intention des prestataires de services. Ces séances étaient liées à la fois à la nouvelle méthode de mise en oeuvre de notre programme d'établissement et au processus d'appel de propositions. De plus, le sujet était expliqué en détail dans le site Web consacré à l'établissement. On y expliquait le processus, la date limite pour la présentation des demandes, les critères d'admissibilité et les volets d'activités pouvant être financés.
[Traduction]
L'évaluation des propositions reçues était fondée sur un certain nombre de critères. Entre autres, l'organisation devait avoir démontré qu'elle était en mesure de combler les besoins en matière de service et de respecter les priorités du programme, qu'elle était dotée de solides pratiques en matière de gouvernance et de gestion financière, et qu'elle était efficace au chapitre de l'optimisation des ressources. En outre, nous avons pris en considération la capacité de l'organisation de respecter les modalités de l'accord de contribution, notamment en ce qui a trait à une reddition de comptes appropriée sur le plan financier.
Les propositions de financement n'ont été approuvées qu'au terme d'une analyse exhaustive visant à garantir que CIC obtient le maximum pour son argent. Au début de décembre 2010, CIC a communiqué avec toutes les organisations ayant soumis des propositions pour leur indiquer officiellement si leur proposition avait été retenue ou non.
CIC a remis aux organisations qu'il finance actuellement, mais dont la proposition n'a pas été retenue, un préavis d'environ quatre mois les informant du fait que le financement qu'elles reçoivent prendrait fin le 31 mars 2011. Cela leur a donné le temps de discuter avec CIC afin de procéder à la réduction progressive de leurs activités.
Une proportion de 80 p. 100 des organisations de l'Ontario qui reçoivent actuellement du financement seront visées par une nouvelle entente de façon à ce qu'elles puissent continuer de fournir des services en 2011-2012. Malheureusement, le ministère ne financera pas les services d'établissement d'un faible nombre d'organisations au cours du prochain exercice.
Le processus d’appels de propositions est fondé sur le mérite; certaines organisations ont peut-être reçu du financement de CIC pendant une longue période, mais cela ne signifie pas qu’elles se verront automatiquement attribuer du nouveau financement, ou qu’elles continueront d’en recevoir indéfiniment. Il s’agit d’un message que les fonctionnaires de CIC transmettent depuis plus de deux ans au secteur des services d’établissement.
[Français]
Cela signifie que, au moyen de processus d'appel de propositions et à compter d'avril 2011, de nouveaux organismes offriront des services d'établissement financés par CIC alors que des organismes offrant des services depuis longtemps ne recevront plus de financement.
[Traduction]
Pour réduire au minimum le fardeau imposé par la transition aux organisations fournissant des services et aux nouveaux arrivants, CIC a collaboré et continuera de collaborer étroitement avec les organisations dont la proposition n’a pas été retenue. L’objectif de cette démarche consiste à faire en sorte que la réduction progressive des services s’effectue de façon appropriée, et que les répercussions sur les nouveaux arrivants soient réduites au minimum.
CIC mène actuellement des pourparlers avec les organisations dont la proposition a été retenue en vue de conclure des accords de contribution. Ces organisations ont soumis des propositions solides démontrant qu'elles étaient en mesure de combler les besoins en matière de services et de respecter les priorités du programme, qu'elles étaient dotées de solides pratiques en matière de gouvernance et de gestion financière et qu'elles étaient efficaces sur le plan de l'optimisation des ressources.
Au moment de conclure et d'administrer tous les accords de contribution, CIC continuera de s'assurer que les fonds publics sont utilisés de façon appropriée et efficiente, qu'il en a pour son argent, que de solides mécanismes de reddition de comptes et de surveillance du rendement sont en place, et qu'il offre aux nouveaux arrivants des services de haute qualité, et ce, de manière efficiente.
[Français]
Nous sommes maintenant disposés à répondre à toutes les questions des honorables membres du comité.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être parmi nous aujourd'hui.
Je constate que le budget global a été réduit. On pourrait en débattre, mais c'est un enjeu politique. Ce n'est pas vous qui déterminez ça.
J'aimerais soulever un deuxième problème, à savoir celui auquel font face les organismes de soutien aux immigrants. Des fonds sont déplacés pour répondre à une nouvelle réalité, c'est-à-dire les endroits d'où viennent les immigrants. C'est ce que je comprends. Bien qu'en principe ça m'apparaisse louable et compréhensible, je suis un peu étonné par la brutalité de la mesure, entre autres parce que je connais ce genre d'organismes. Nous en avons tous dans nos circonscriptions, surtout dans les circonscriptions urbaines. Ce sont des êtres humains qui travaillent dans ces organismes, et on ne devrait pas les déplacer d'une ville à l'autre comme s'il s'agissait d'un troupeau. Ils ont une vie. Ils se sont installés. Comme vous l'avez dit, plusieurs de ces organismes existent depuis longtemps. Certains nouveaux arrivants comptent sur eux. Or, on déclare tout à coup — pour reprendre l'exemple que vous nous avez donné — que les besoins se trouvent maintenant à York et qu'il faut trouver le moyen de déménager tout cela là-bas dans un an.
À ce sujet, je me pose une question. Pourriez-vous faire la même chose s'il s'agissait de fonctionnaires, c'est-à-dire décider que sur 60 fonctionnaires de CIC travaillant à Toronto, 32 seront envoyés à York, 22 en Alberta, 3 au Manitoba, et ainsi de suite? Peut-on imaginer une transition aussi brutale et rapide dans la fonction publique ou ce processus est-il uniquement possible parce que ces organismes répondent à des appels d'offres et que d'une année à l'autre, on décide de les subventionner ou non?
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais que vous nous présentiez la formule, car d'après mes calculs, en ce qui a trait au nombre d'immigrants qui sont arrivés en Ontario de 2008 à 2009, les chiffres dont nous disposons — les données actuelles — indiquent que le nombre d'immigrants reçus est passé de 110 000 à 106 000 — une baisse de 4 000.
En Colombie-Britannique, le nombre est passé de 43 992 à 41 438 — une baisse de 2 560, c'est-à-dire de 5,8 p. 100. Il s'agit d'une baisse beaucoup plus importante que celle enregistrée en Ontario, à savoir une baisse de 3,6 p. 100.
Ainsi, en un an, l'Ontario a enregistré une baisse de 3,6 p. 100 et la Colombie-Britannique, de 5,8 p. 100. Si le budget a été réduit de 53 millions de dollars — il s'agit ici de pures mathématiques, d'un pur calcul —, cela représente 81 p. 100 de la coupure, dont 43 p. 100 touchent l'Ontario. Comment justifieriez-vous ce calcul? C'est pourquoi j'aimerais que l'on me présente la formule. Il s'agit de ma première question.
Ma deuxième question concerne le nombre d'immigrants qui reçoivent des services de l'ensemble des organismes de la région métropolitaine de Toronto. Vous disposez d'une liste — nous disposons tous d'une liste — des organismes qui ne recevront plus de financement. J'aimerais savoir si vous pouvez nous fournir le nombre exact de clients qui ne recevront plus de services en raison des coupures, de même que le nombre d'employés qui perdront leur emploi par suite des coupures. Ce sont les deux chiffres que j'aimerais connaître.
Ma troisième question est la suivante: Vu le nombre — peu importe quel est ce nombre, il pourrait s'élever à 5 000, je ne le sais pas, c'est un chiffre que je lance comme ça, il pourrait s'agir de 10 000 — de clients qui seront touchés, disposez-vous d'un plan pour faire en sorte que ces 10 000 clients puissent être pris en charge par d'autres organismes lorsque les personnes qui s'occupaient d'eux seront mises à pied? Le 31 mars arrive à grands pas. Le cas échéant, pouvez-vous nous fournir ce plan?
Il s'agit de mes trois questions. Je pourrais en avoir d'autres à poser.
:
Merci, monsieur le président.
À mes yeux, votre question comporte deux volets. Le premier concerne l'origine de la coupure de 53 millions de dollars effectuée par CIC.
Cette coupure s'inscrit dans le cadre d'un processus d'examen stratégique. En 2009, il y a deux ans, Citoyenneté et Immigration Canada a fait l'objet d'un examen stratégique. Par suite de cet examen, le budget du ministère a été réduit d'environ 67 millions de dollars — ou de 4,3 p. 100 de son budget de fonctionnement actuel —, et il a donc fallu réaffecter les fonds à d'autres priorités. Le budget actuel est d'environ 1,5 million de dollars.
Ainsi, la majeure partie de ces coupures, à savoir 59 millions de dollars environ, a été effectuée dans les programmes d'établissement. Des économies seront réalisées sur le plan administratif, et certaines coupures touchent le projet Metropolis, mais la majeure partie des coupures touche les programmes d'établissement.
Le deuxième volet de votre question, si je l'ai bien comprise, concerne la façon dont ces coupures touchent l'Ontario. Je veux revenir sur deux éléments qui entrent en ligne de compte. Premièrement, l'Ontario est touché par la coupure de 53 millions de dollars effectuée dans les services d'établissement à l'échelle nationale. Deuxièmement, l'Ontario est touché parce que, dans le cadre du précédent Accord Canada-Ontario, cette dernière disposait d'une formule de financement distincte de la formule nationale utilisée pour les autres provinces et territoires, à l'exception du Québec.
Nous avons considéré que l'expiration, cette année, de l'accord en vigueur, constituait une occasion de répartir plus équitablement les fonds dans les provinces et territoires, à l'exception du Québec. Ainsi, nous avons saisi cette occasion pour entreprendre une transition au terme de laquelle l'Ontario sera intégré à la formule de financement national. Il s'agit des deux éléments qui, cette année, entrent en ligne de compte pour ce qui est de l'Ontario.
:
Je vais revenir sur la transition. La rapidité à laquelle cela se passe est une question qui me préoccupe beaucoup.
Je connais bien les organismes qui travaillent avec les immigrants. Les gens qui y travaillent sont des gens passionnés qui font un travail formidable à un salaire souvent dérisoire, avouons-le, et dans des conditions extrêmement précaires. Si on veut continuer à attirer des gens dans ces domaines, il ne faut pas qu'ils aient l'impression d'être du cheap labor ou du matériel qu'on utilise et qu'on jette lorsqu'on a plus besoin d'eux. Des gens à qui on dira, peut-être pour de bonnes raisons parce que les besoins se seront déplacés ailleurs, que leur subvention est terminée. Dans certains cas, cela entraîne la fermeture de l'organisme et tout le monde perd son travail. Il faut alors former et encourager de nouvelles personnes à aller aux endroits où sont rendus les besoins et recommencer le cycle.
À mon avis, ce roulement incessant au sein des organismes coûte très cher à la collectivité. Et c'est la même chose pour tous nos organismes, qu'ils oeuvrent pour les immigrants ou pour le reste de la société.
Souvent, la fonction publique utilise des moyens pour essayer d'amortir ces changements. On va procéder par attrition et on va limiter la création de nouveaux programmes à certains endroits jusqu'à ce que l'équilibre soit atteint. Toutefois, il ne semble pas y avoir ici ce genre de mesures.
Pourtant, dans votre texte, vous avez dit que pour limiter le plus possible le fardeau associé à la transition imposée aux organismes prestataires de services aux nouveaux arrivants, Citoyenneté et Immigration Canada continuera de travailler en étroite collaboration avec les organismes qui n'ont pas été retenus.
Qu'est-ce que cela veut dire? Quelle est cette étroite collaboration? Des fonds intérimaires leur seront-ils alloués?
Tout d'abord, je tiens à dire que je suis honoré et privilégié d'être ici aujourd'hui. Je tiens vraiment à remercier M. Frank Valeriote, député libéral de Guelph, d'avoir proposé mon nom au comité.
J'ai préparé un exposé, mais j'aimerais m'adresser à vous de façon plus spontanée, car je crois que je m'exprime mieux de cette façon. En outre, je veux souligner que j'ai trouvé très intéressant ce que j'ai entendu ce matin, et je pense que je vais y réagir.
Naylor-McLeod est une petite école située dans une petite ville. Dans une certaine mesure, j’estime que, ce que les représentants du gouvernement ont dit ici, d’après ce que je crois comprendre, c’est que nous serons favorisés par les changements qu’ils ont apportés à leur politique de financement. Nous possédons nous aussi beaucoup d’expérience. Nous dispensons le programme CLIC depuis plus de 18 ans, c’est-à-dire depuis que ce programme existe. On nous a toujours félicités pour les efforts que nous déployons à cette fin, et, à ma connaissance, nous avons toujours fourni de manière très responsable l’ensemble des documents requis.
Comme je l'ai mentionné, je représente une petite école. Nous offrons des services à environ 90 personnes à Guelph. De ce nombre, 80 sont inscrites au programme CLIC, et 10, à l'initiative des CLNA, un programme relativement récent et très fructueux. J'en parlerai dans quelques instants, car il revêt de l'importance pour ce qui est en en train de se passer ici.
Toutefois, même si ce nombre paraît peu élevé, dans les faits, cela représente environ la moitié des immigrants qui reçoivent des services à Guelph de seulement deux écoles. Ainsi, lorsque nous fermerons nos portes, il ne restera plus qu’une école, et plus aucun choix ne sera offert aux immigrants de Guelph quant au type d’école qu’ils fréquentent.
L’autre école de Guelph est dirigée par le conseil scolaire. Cette école est très différente de celle que je représente, car elle est en mesure de combiner dans une même classe des élèves du programme d'anglais langue seconde, administré par le conseil scolaire, et les élèves du programme CLIC. Il y a donc beaucoup plus d’élèves dans les classes de cette école que dans celles de la nôtre.
Nous estimons que, dans notre école, nos classes présentent le parfait ratio enseignant-élèves, soit environ 15 élèves par classe. Comme j'ai dispensé des cours du programme CLIC et des cours d'ASL dans des écoles privées de langue pendant 13 ans à Toronto et à Guelph, je peux dire qu'il s'agit du programme le plus fructueux auquel j'ai participé. Nos élèves sont véritablement heureux.
J’aimerais dire que les petites écoles comme celles que je représente présentent de réels avantages, car nous pouvons vraiment dire, en toute honnêteté, que nous formons une famille. J’aimerais aborder la question des répercussions qu’auront ces coupures sur les immigrants, car je peux vous parler de mes amis, des amis que j'ai à notre école. Je peux vous dire que ces coupures les traumatisent totalement.
Comme nous sommes aussi responsables que possible, nous ne pouvons pas leur fournir de réponse claire quant à ce que l’avenir leur réserve. Nous sommes assez convaincus du fait que l’autre école de Guelph ne possède pas la capacité matérielle ou le nombre de places nécessaires pour combler les besoins des immigrants — à tout le moins elle n’aura pas cette capacité pendant une année complète, jusqu’à ce que le prochain appel de propositions soit lancé, car le plus récent appel de positions est, bien sûr, déjà terminé. Cependant, je ne parlerai pas de ce que cette école est capable de faire, car je ne suis pas son représentant.
Ce que j’aimerais dire, à titre de représentant d’une petite école d’une petite ville, c’est que nous avons beaucoup appris des immigrants que nous accueillons. On nous a posé toutes les questions habituelles, par exemple celles de savoir pourquoi il arrive fréquemment que des immigrants qualifiés — par exemple des médecins, des infirmières et d’autres professionnels qualifiés — renoncent à tenter de s’établir au Canada et retournent frustrés dans leur pays d’origine.
Nous avons eu de tels cas à Guelph, mais également un assez bon nombre d’histoires de réussite de personnes ayant trouvé un emploi convenable. Cela est attribuable en partie au fait qu’une petite école peut aider les immigrants de façon plus individuelle. Nous pouvons comprendre leurs besoins. Nous pouvons même adapter notre enseignement à eux, parce que nous disposons de la souplesse nécessaire. Nous sommes attentifs à leurs besoins. Comme nous avons récemment obtenu le contrat visant l’exécution de l’initiative des CLNA, nous pouvons d’autant mieux faire cela en dispensant la formation à des groupes restreints d’infirmières, de médecins et de personnes du secteur du service à la clientèle, et là encore, nous avons obtenu beaucoup de succès, notamment grâce à un programme de jumelage en emploi.
J’aimerais parler de la manière dont s’est déroulé récemment le processus à Guelph. Pour ce qui est de ce qui est en train de se passer, ce que je crois comprendre, c’est que CIC a exercé des coupures dans le financement de notre programme CLIC, mais a décidé que les CLNA pouvaient se poursuivre. Ce que le ministère n’a pas compris, et ce qui est en train de devenir clair, c’est que les CLNA devront également cesser, car ils ne peuvent pas être maintenus en l’absence du programme CLIC. Nous ne pouvons tout simplement pas faire fonctionner une école pour dix personnes.
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Il n'y a pas de problème.
Eh bien, je voulais dire, encore une fois, que nous avons une certaine idée des répercussions qu’auront ces coupures sur nos clients. Cependant, nous conservons de l’espoir, même en ce qui a trait à la période qui suivra celle où nous aurons fermé nos portes. Nous avons bon espoir que cette décision pourrait être infirmée. Il s’agit peut-être d’un vague espoir, mais tout cela n’a aucun sens. Cela n’a aucun sens pour Guelph. Cela n’a aucun sens pour nos gens.
Bien sûr, je viens d’entendre des représentants du gouvernement nous mentionner des statistiques concernant l’Ontario, mais nos étudiants, nos amis, ne sont pas des statistiques, et ils ne comprennent pas le bien-fondé de la décision, que nous leur avons exposée en bonne et due forme, comme nous devions le faire. Ces personnes n’ont pas cessé d’exister — elles sont toujours là. Elles ont des besoins, et elles sont très importantes, comme nous ne cessons de leur dire.
Lorsque nous dispensons le programme CLIC, nous ne faisons pas que donner des cours d’anglais — nous dispensons des connaissances concernant le fait de bâtir un pays. Durant nos cours d’histoire du Canada, nous enseignons que ce pays est un pays d’immigrants. Nous leur apprenons la valeur qu’ils ont pour le pays. Et, dans les circonstances actuelles, nous avons l’impression de les trahir. Ces gens ont l’impression d’être trahis, et ils ont le droit d’éprouver ce sentiment.
Je sais que bon nombre de ces personnes retourneront dans leur pays, car elles estiment que tout ce processus de rajustement — si tant est qu'il peut être mené à bien — ne leur réserve rien de bon.
Il est très triste que les choses se passent ainsi. Je ne veux pas créer de conflit, mais tout cela me touche très profondément. Bien sûr, je n'ai pas mentionné les répercussions qu'auront sur les enseignants concernés les compressions exercées partout en Ontario. Des personnes ayant vécu toute leur vie dans la province ont elles-mêmes été extrêmement traumatisées à l'idée de devoir trouver du travail dans un contexte où la situation des enseignants qui dispensent le programme CLIC — sans parler de la situation des coordinateurs — est très précaire.
Tout cela a des répercussions sur beaucoup de gens, et, à coup sûr, sur Guelph, ville qui, si je ne m’abuse, est généralement reconnue comme l’une des cinq ou six villes où il fait le mieux vivre au Canada. C'est ce que dit la publicité, et c'est vrai. Toutefois, à présent que ces services aux immigrants sont supprimés, je peux affirmer qu’il s’agit de l’un des pires endroits où un immigrant peut s’établir, car...
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Merci de me donner l'occasion de présenter un exposé aujourd'hui.
Le Community Action Resource Centre est une organisation communautaire de l'Ouest de Toronto regroupant des citoyens ordinaires.
Juste avant Noël, nous avons reçu une lettre type nous informant du fait que le gouvernement fédéral cesserait complètement, le 31 mars, de financer nos services d’établissement. Le mémoire que je vous présente a été élaboré avec la contribution de plusieurs autres organisations, qui ont toutes reçu la même lettre type que nous. Parmi ces organisations, mentionnons l’Afghan Association of Ontario, l’African Training and Employment Centre, le Bloor Information and Life Skills Centre, l’Eritrean Canadian Community Centre, l’Ethiopian Association et le South Asian Women's Centre.
Tout d’abord, j’aimerais dire qu’il est décevant qu’un si grand nombre d’organismes ethno-spécifiques, qui offrent des services à des personnes de diverses origines culturelles et qui ont été gravement touchés par cette décision injuste, ne se sont pas vu donner l’occasion de prendre la parole devant le comité permanent cette semaine. Ces organismes ont l’impression d’avoir été réduits au silence. Néanmoins, au nom de l’ensemble de ces organismes, je signale que nous vous savons gré de nous donner la possibilité de vous parler de ce qui est en train de nous arriver, et des répercussions que cela a sur nos collectivités.
La décision de CIC aura des répercussions particulièrement graves sur les organismes ethno-spécifiques. Il est foncièrement injuste qu'un ministère de l'Immigration mette en place des pratiques systémiques ayant pour effet d'anéantir la communauté des nouveaux arrivants qu'il est censé accueillir au pays.
Ce qui se passe avec l’Afghan Association constitue un exemple flagrant de cela. Le gouvernement fédéral a récemment accueilli au Canada 1 500 immigrants afghans ayant travaillé à titre d’interprètes à Kandahar. À présent, le ministère a annoncé qu’il cesserait de financer l’organisme fournissant à ces nouveaux arrivants des services d’adaptation socioculturels et d’autres services de soutien. En outre, cet organisme doit régler une dette plus de 300 000 $ découlant des installations qu’il loue depuis plusieurs années. Cette collectivité ne pourra jamais rembourser une telle dette. Il est inconcevable que le gouvernement puisse penser que cela est justifiable.
D’après Statistique Canada, le nombre d’immigrants qui choisissent de s’installer en Ontario continue de croître — on parle d’une augmentation d’environ 23 p. 100. Les employés de nos services d’établissement aident les nouveaux arrivants à présenter une demande de carte d’assurance-santé, de carte de résident permanent et d’autres documents du gouvernement. Ils les aident à inscrire leurs enfants à l’école. Ils les aident à trouver un logement, à s’inscrire à des cours d’anglais et à accéder à des services de counseling traumatologique. Ils les aident à faire traduire leurs documents. Ils les aident lorsqu’ils sont aux prises avec des problèmes liés à la discrimination ou à l’emploi.
Pour certains nouveaux arrivants, ces employés sont comme des membres de la famille ou des amis dans leur nouveau pays — ils atténuent leur isolement et diminuent leur recours à des services coûteux de santé et de santé mentale. Nos employés ne se tournent pas les pouces, comme si tous les problèmes qu’affrontent les nouveaux arrivants à Toronto étaient réglés ou en voie de l’être. En fait, nous savons tous que cela n’est pas le cas.
Les données de janvier 2011 sur l’initiative d’emploi pour les immigrants de Toronto indiquent, de façon globale, que les immigrants ont perdu 300 emplois, alors que les personnes nées au Canada ont obtenu 90 400 emplois. Un nombre considérable d’emplois — 62 700 — ont été perdus par les immigrants dans les secteurs des services professionnels, scientifiques et techniques, dans le domaine des soins de santé et de l’aide sociale, et dans le secteur de l’administration publique.
D’après certaines statistiques communiquées par les médias, il semble que les personnes arrivées au pays pour occuper un emploi de travailleurs agricoles temporaires aient été prises en considération, ce qui a une incidence sur les pourcentages. Le nombre de personnes faisant partie de cette catégorie a presque doublé depuis 2003. La majorité de ces travailleurs se trouvent en Alberta. Il existe de nombreux cas attestés montrant qu’il y a eu de l’abus dans la création d’une sous-classe de travailleurs immigrants; d’une part, le nombre d’immigrants ayant obtenu un emploi professionnel a diminué de façon substantielle, et d’autre part, une sous-classe de travailleurs temporaires a été créée. Les immigrants de la catégorie de l’immigration économique ou du programme des candidats des provinces n’ont pas besoin du même niveau et du même type de services d’établissement que les nouveaux arrivants provenant d’une région où sévit un conflit, la guerre ou une grande pauvreté.
Un très grand nombre d'aspects entrent en ligne de compte. Il s'agit d'une situation complexe faisant intervenir divers éléments. On se serait attendu à ce que toutes ces facettes et tous ces facteurs aient été examinés minutieusement avant que des coupures aussi importantes soient effectuées de manière aléatoire.
Ce qui est en jeu, c'est la vie de certaines personnes. On ne peut pas tout simplement jongler avec des statistiques. Les personnes ne sont pas des chiffres.
Nous, les organismes qui travaillons sur le terrain, voyons ce qui se passe dans la réalité chaque jour, et savons à quels problèmes nous avons affaire, et nous pouvons affirmer que, dans le cas présent, CIC a commis une erreur. Si cette décision est maintenue, elle aura des répercussions très graves en Ontario, particulièrement à Toronto.
Merci.
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J'aimerais remercier le comité de nous donner l'occasion de nous présenter ici aujourd'hui.
J’aimerais parler de la décision de mettre fin au financement. Depuis décembre, moment où les organismes ont reçu les avis, CIC a fourni diverses explications à l’appui de ces décisions. On a affirmé que le nombre d’immigrants en Ontario avait chuté de façon substantielle, et que, par conséquent, le financement des services aux nouveaux arrivants devait être réduit; on a déclaré qu’il s’agissait non pas d’une coupure, mais d’une redistribution du financement aux autres provinces, où l’immigration est à la hausse; on a dit que les organismes devaient, afin de pouvoir recevoir du financement, démontrer que leur rendement était très élevé et que leurs mécanismes de reddition de comptes étaient de premier ordre, ce qui laisse entendre que les organismes ne respectaient pas ces critères.
Le financement des organismes ethno-spécifiques a été gravement réduit. CIC a également indiqué que les organismes ethno-spécifiques ne fournissaient des services qu'à leur seule collectivité, ce qui est tout à fait faux.
En ce qui nous concerne, en mars 2010, CIC nous a offert de l’argent pour que nous procédions à des rénovations dans de nouveaux locaux destinés à accueillir des services d’établissement, et pour que nous achetions du nouveau matériel et du nouveau mobilier. Nous avons conclu un bail d’une durée de cinq ans. Après le 31 mars, nous devrons continuer à payer le loyer de ces locaux pendant encore quatre ans. La décision de CIC se traduit pour nous par une dette de plus de 160 000 $. À titre de membre du conseil d’administration, cela me préoccupe énormément. Le ministère a indiqué qu’il s’attendait à ce que nous lui remettions tout matériel acheté avec le financement qu’il nous a versé.
Dans quelques semaines à peine, des milliers de nouveaux arrivants faisant partie de notre clientèle n'auront plus accès au moindre programme d'établissement ni au soutien de quelque travailleur que ce soit. Notre organisme a déjà remis des avis de cessation d'emploi à six de ses employés, et notre conseil d'administration examine les répercussions qu'aura sur le reste de l'organisation la dette qu'elle devra rembourser après le 31 mars.
On estime que près de 1 000 travailleurs de toutes les régions de l’Ontario perdront leur emploi dans moins de deux mois. Si une grande entreprise mettait à pied un si grand nombre de travailleurs, elle aurait l’obligation légale d’offrir à ces derniers un règlement forfaitaire de cessation d’emploi et un plan d’aide aux employés. Cela aura d’énormes répercussions financières, et représentera une lourde charge pour les organisations de bienfaisance après le 31 mars. CIC n’a fourni aucun plan de transition aux organisations comme la nôtre.
J'aimerais conclure en résumant tout cela — j'ai coupé de longs passages de mon exposé en raison des contraintes de temps.
Les renseignements qui ont été communiqués à propos des décisions prises par CIC ont été vagues et de nature très générale. Le secteur des organismes sans but lucratif et des organisations de bienfaisance, surtout à Toronto, a été torpillé par la décision de CIC.
À propos de CIC, ce dont nous nous souviendrons, c'est qu'il a effectivement mis en faillite quelques-unes de nos collectivités. Le ministère n'a effectué aucune consultation, n'a procédé à aucune réflexion, n'a mis en place aucun plan, n'a donné aucune occasion d'interjeter appel de sa décision, et ne se soucie guère des ravages qu'il a laissés derrière lui.
Nous avons quelques recommandations à formuler, si le temps le permet, monsieur le président.
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Merci. Je vous remercie aussi de nouveau d'avoir pris des dispositions pour me permettre de participer à la réunion depuis l'endroit où je me trouve, dans le Nord, vu que je n'étais pas en mesure de me présenter en personne devant vous.
Je représente l'unique organisme de services d'établissement du Nord-Ouest de l'Ontario — en fait, il s'agit d'un guichet unique destiné à toutes les personnes qui s'établissent dans cette région, qui s'étend, sur environ 1 500 kilomètres, de Sault Sainte-Marie à la frontière du Manitoba, et dont la superficie est d'environ 500 000 kilomètres carrés. Ainsi, quiconque arrive au Canada dans cette région est, dans les faits, notre client.
Nous avons dû adopter la formule du guichet unique —qui fonctionne très bien — de manière à ce que nous puissions offrir des services aux nouveaux arrivants dans la région du Nord-Ouest de l'Ontario. Aucun organisme ne pouvait prendre en charge un programme à la fois — le fardeau administratif aurait été beaucoup trop lourd.
Notre bureau exécute donc quatre programmes de CIC s'adressant aux personnes réparties dans l'ensemble de la région du Nord-Ouest de l'Ontario. Nous disposons d'une école de langues qui dispense le programme CLIC. Nous disposons d'un centre d'évaluation. Nous offrons des services d'établissement. Enfin, nous exécutons le programme qui était connu auparavant sous le nom de Programme d'accueil, et qui s'appelle maintenant Liens avec la collectivité.
Ces programmes, qui fonctionnent en synergie, dispensent des services aux nouveaux arrivants à Thunder Bay et dans la région à partir d'un guichet unique, formule qui, selon moi, est probablement l'une des plus efficaces pour ce qui est du soutien à l'établissement des nouveaux arrivants.
Notre école accueille chaque session environ 70 étudiants. Nous offrons également des cours d'été aux personnes qui ne peuvent pas assister à des cours durant l'année scolaire, de même que des cours de soir pour les personnes qui travaillent pendant la journée.
En outre, la région du Nord est desservie au moyen de services de téléconférence et de vidéoconférence — comme celui que nous utilisons en ce moment —, et grâce auxquels les étudiants peuvent suivre ce que nous appelons le programme CLIC à domicile, c’est-à-dire mener des études en ligne ou par correspondance par le truchement de notre organisme de Thunder Bay. Ainsi, nous sommes la plaque tournante du Nord.
De plus, nous fournissons des services d'interprétation et de traduction au moyen d'un programme provincial, de même que plusieurs autres services s'adressant aux nouveaux arrivants — par exemple, des services de lutte contre le racisme, des services de lutte contre l'oppression et divers autres services liés aux activités de notre association. Nous travaillons en très étroite collaboration avec les gens de notre collectivité et ceux de toutes les collectivités du Nord afin d'aider les nouveaux Canadiens à s'établir dans notre région.
Dans le Nord, le secteur minier a connu un certain essor, et on nous a promis que les choses allaient progresser dans le Nord-Ouest de l'Ontario, notamment en ce qui concerne le « le cercle de feu ». Par conséquent, nous prévoyons une hausse du nombre de nouveaux arrivants à Thunder Bay.
Nous constatons que les personnes qui arrivent dans la région y demeurent. Il y a un afflux de personnes d’autres communautés venant s’établir à Thunder Bay. Le taux de migration secondaire vers notre région est assez élevé, et peu de gens quittent la région après s’y être établis.
En outre, une communauté de 300 réfugiés birmans parlant le karen est établie à Thunder Bay, et sept autres personnes arriveront demain. Ainsi, nous accueillons un mélange d’immigrants indépendants, de professionnels et de réfugiés, et la plupart de ces personnes présentent une demande de citoyenneté dans les trois ans. Ce qui est vraiment intéressant, c’est que, plus souvent qu’autrement, une fois passée la période de trois ans, ces personnes présentent une demande de citoyenneté canadienne.
Notre région ne comporte aucune enclave ethnique où les nouveaux arrivants peuvent s'installer, et il est donc pour eux essentiel d'apprendre l'anglais. Il est crucial pour eux de devenir membres de la collectivité, et nos services visent à les soutenir dans cette voie — nous les aidons à apprendre la langue, à s'adapter, à s'intégrer et à s'installer fructueusement dans toutes les collectivités du Nord. Nous disposons d'un bureau satellite à Kenora qui dispense également des services à Dryden.
Ainsi, pourquoi Thunder Bay? D'après moi, c'est parce qu'il s'agit d'une petite ville, d'une ville sécuritaire où les services sont accessibles — il n'y a aucune liste d'attente pour l'un ou l'autre de nos programmes — et où le logement est abordable. Chaque semaine, des personnes — des nouveaux arrivants — s'installent à Thunder Bay.
Aider un nouvel arrivant à s'établir, c'est beaucoup plus que l'aider à simplement trouver un emploi. Il est essentiel d'établir et d'intégrer la famille du nouvel arrivant — il s'agit d'une intégration holistique des familles de nouveaux arrivants dans notre région. L'ensemble de notre collectivité participe à cela.
Les sommes importantes qu'a reçues la province dans le cadre de l'Accord Canada-Ontario sur l'immigration n'ont pas eu de grandes répercussions sur nous. Nous avons reçu les fonds que nous jugions nécessaires pour assumer nos coûts de fonctionnement, nos coûts réels à ce moment-là. Il ne s'agit donc pas d'un énorme afflux d'argent dont il ne reste plus rien, même si, à présent, en raison des coupures, le nombre de services dans notre région a été considérablement réduit, et si des personnes perdront leur emploi.
La prestation de services dans une région aussi immense, sur un territoire aussi immense, entraîne beaucoup de coûts administratifs. Il deviendra difficile pour nous de nous acquitter de ce fardeau tout en continuant à dispenser des services de première ligne de manière prioritaire. En pourcentage, notre budget a subi une assez bonne réduction, et le budget régional du Nord a subi une réduction assez considérable.
Nous faisons partie intégrante d’une stratégie axée sur les petites communautés, et je pense que c’est fondamental. Les petites communautés de partout au Canada forment un groupe qui s’est réuni pour se pencher sur la manière de créer des communautés d’accueil dans les petits centres, et les façons d’y favoriser l’immigration et de l’augmenter. Les communautés de Terre-Neuve, de Moose Jaw, de Thunder Bay et de Victoria se sont réunies pour parler de l’établissement des nouveaux immigrants dans les régions, et de l’appui nécessaire pour sortir des grands centres et venir s’installer chez nous. Je me ferai un plaisir de vous en parler davantage plus tard.
Nous avions l'impression d'être les partenaires de Citoyenneté et Immigration Canada pour dispenser ces services. Nous sommes le service de première ligne, sur le terrain, qui offre aux nouveaux arrivants ce dont ils ont besoin, jusqu'à ce qu'ils deviennent citoyens. Nous avons l'impression que ce partenariat n'existe plus. Maintenant, il s'agit plutôt d'une relation de financement. C'est un peu différent. Par le passé, nous étions en mesure de dispenser ce service, et de le faire dans le cadre d'un partenariat clairement délimité.
À mon avis, notre région est confrontée à des défis encore plus importants. Les coûts d'occupation sont importants, ne serait-ce que du point de vue du chauffage et des dépenses nécessaires pour assurer le fonctionnement d'un bureau. Pour y arriver, nous devons regrouper tous les programmes courants en un seul et même endroit et concentrer tous les coûts associés à l'occupation et à l'hébergement. Les réductions viennent compliquer les choses. Où faut-il couper? Comment réduire le budget sans faire de licenciements? Comment dispenser le meilleur service de première ligne possible? Comment faire pour garder la tête hors de l'eau? Les choses ont été difficiles.
Nous aimerions retrouver dans le PAR quelque chose pour le Nord, pour les petites communautés, qui nous permettrait d'appuyer les réfugiés pris en charge par le gouvernement et les réfugiés du Programme d'aide conjointe, afin qu'ils viennent dans notre région, où ils peuvent s'établir plutôt rapidement, et où la collectivité est très accueillante et le service est disponible. Selon moi, il serait utile d'envisager la manière dont les programmes d'aide aux réfugiés pourraient être élargis pour inclure certaines petites communautés, et cela nous donnerait une partie du soutien dont nous avons besoin.
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Merci, monsieur le président. Je vais partager mon temps de parole avec M. Wrzesnewskyj.
Tout d'abord, je vous remercie tous de votre présence parmi nous aujourd'hui et de tout ce que vous faites. Je suis gêné que vous deviez vous retrouver devant notre comité. J'ai examiné ces compressions budgétaires depuis leur annonce en décembre, et il n'y a absolument rien qui les justifie. Le ministre ne nous a pas fait l'honneur de sa présence, mais elles semblent être de nature très politique.
Cependant, nous aimerions faire la lumière sur cette question. Nous aimerions que les gens la prennent au sérieux.
Monsieur Gomez, il m'apparaît que vous êtes sincèrement touché par la situation des gens qui apprenaient l'anglais dans votre collectivité et qui ne pourront plus le faire.
Enfin, je pense que c'est incroyable que cela ne soit pas considéré comme une sorte de tragédie, parce qu'une personne est en train d'apprendre, ou va travailler et assurer sa subsistance, et que, dans 60 jours, nous allons mettre fin à tout cela. C'est complètement illogique. Vous savez, ici, c'est un peu une tour d'ivoire, mais on aimerait croire que nous arrivons parfois à en sortir.
Je pense que, ce que je cherche à vous dire, c'est que nous avons fait des recherches, et vous ne serez peut-être pas surpris apprendre que cela porte l'empreinte d'une décision assez partisane.
Madame Newrick, je veux vous poser des questions sur ce qui se passe à Toronto. Vous travaillez avec différents organismes à Toronto. Selon vous, combien de ces organismes sont à l'aise, ceux qui sont...
Je tiens également à faire valoir un point que le ministère n'a pas fait.
Monsieur le président, je me demandais si je pouvais avoir une minute pour vous poser la question suivante: en passant par vous, est-il possible d'obtenir une liste des allocations qui ont été faites? Le ministère ne nous a pas fourni cette information. Nous avons été en mesure de découvrir que les organismes dont le financement a été éliminé sont très concentrés.
Madame Newrick, êtes-vous en mesure de nous dire si les organismes avec lesquels vous travaillez croient que leurs clients auront un endroit où aller?
Écoutez, tout ce que je veux, c'est d'indiquer clairement qu'on cherche à politiser le débat; je ne crois pas que ce soit utile pour vos organismes, je ne crois pas que ce soit utile pour ce processus, et je ne crois pas que ce soit utile pour le programme d'établissement partout au pays.
Personne de ce côté-ci de la table du comité, du côté du gouvernement, ne veut nuire aux organismes; cependant, le ministère assume la responsabilité globale qui consiste à dispenser les meilleurs services possibles, de la meilleure façon possible, au plus grand nombre d'organismes et, par conséquent, au plus grand nombre de personnes possible.
Je tenais à souligner le fait que je sais qu'il est difficile de vous accueillir tous les trois parmi nous et de parler de l'avenir de vos organismes, mais, d'une perspective globale, nous avons effectivement la responsabilité de mettre en oeuvre ce plan, et c'est ainsi que le ministère a recommandé d'aller de l'avant.
J'aimerais poser une question qui va un peu dans les détails. Nous louons tous des bureaux et signons des baux. Sur chacun de ces derniers, il est indiqué qu'on peut y mettre fin en cas d'échec à une élection; par conséquent, le propriétaire touchera 90 ou 60 jours de préavis, mais ce serait tout. Êtes-vous en train de me dire que vous touchez un financement permanent du ministère, et que maintenant, vous présentez une demande de... que vous avez présenté une demande de financement annuelle?