:
Merci, monsieur le président.
Chers collègues, j'ai le plaisir de présenter aujourd'hui au comité le Budget supplémentaire des dépenses (B) de Citoyenneté et Immigration Canada pour 2010-2011.
Je crois que les budgets supplémentaires s'expliquent, mais, si vous avez des questions, évidemment, on est là pour y répondre. Peut-être que, dans ma déclaration d'ouverture, je peux faire un petit sommaire des nouveaux développements au sein du ministère, de nos opérations et de nos politiques.
En mars dernier, comme vous le savez tous, nous avons déposé le projet de loi , qui a reçu la sanction royale le 29 juin 2010, après avoir évidemment eu l'approbation unanime des deux Chambres du Parlement.
J'aimerais à nouveau remercier mes collègues de tous les partis qui ont travaillé là-dessus.
[Traduction]
Avec cette loi, le système d'octroi de l'asile du Canada sera plus équitable puisqu'il permettra d'accorder plus rapidement la protection à ceux qui en ont besoin et de renvoyer plus rapidement ceux qui n'en ont pas besoin. Cela contribuera à décourager les personnes qui cherchent à utiliser, de façon abusive, notre système d'immigration et notre système de protection des réfugiés.
Dans le cadre de ces changements, le Canada augmentera aussi de 20 p. 100, soit 2 500, le nombre de réfugiés réinstallés par année. Cela comprend 2 000 réfugiés parrainés par le secteur privé et 500 réfugiés pris en charge par le gouvernement. En outre, nous accroîtrons le financement affecté au programme d'aide aux réfugiés. Nous avons déjà commencé à le faire. Ce programme accordera aux réfugiés dont nous assurons la réinstallation, le soutien dont ils ont besoin pour entamer leur nouvelle vie au Canada.
Pour promouvoir ces augmentations, j'ai visité de nombreuses régions cet été afin d'encourager les personnes et les organisations à devenir des parrains privés, et à participer davantage à la revitalisation du programme privé de parrainage des réfugiés. En particulier, je veux les inviter à prendre part à la tradition humanitaire du Canada en accordant une nouvelle vie sûre aux victimes de violence et de persécution de partout dans le monde, notamment à ceux qui ont été forcés de fuir la cruauté et la brutalité du régime Ahmadinejad en Iran et la persécution religieuse en Irak.
Je devrais également mentionner que nous avons commencé — en fait, nous avons fait davantage que commencer, nous sommes en fait en train de le faire — à mettre en oeuvre la Loi sur des mesures de réforme équitables concernant les réfugiés. En réalité, j'ai nommé, je crois, tous les décideurs de la CISR affectés à la Section de la protection des réfugiés dont nous avons besoin pour remplir notre engagement qui est de commencer à réduire l'arriéré.
[Français]
Le Canada demeure résolu à protéger les personnes les plus vulnérables. Le gouvernement est également déterminé à faire respecter ses lois et à protéger l'intégrité de ses systèmes d'immigration et d'octroi de l'asile.
[Traduction]
C'est pourquoi nous avons déposé un projet de loi visant à sévir contre les consultants en immigration malhonnêtes qui favorisent les actes de fraude à l'égard de nos programmes d'immigration et qui profitent de personnes qui rêvent d'immigrer dans notre beau pays.
J'aimerais mentionner ici l'apport de Mme Chow qui souhaitait que cette initiative soit combinée à des efforts dans le domaine de la réforme du statut de réfugié.
Comme ce fut le cas pour le , l'esprit de compromis et de coopération entourant le a eu, je crois, la faveur de tous les députés membres du comité.
Nous avons également déposé un projet de loi visant à renforcer la valeur de la citoyenneté canadienne en la rendant plus facile à perdre si elle est obtenue de façon inappropriée et nous espérons commencer bientôt le débat en seconde lecture devant la Chambre.
Pour que la citoyenneté canadienne soit significative, il est indispensable que les nouveaux Canadiens et les Canadiens établis aient une compréhension commune de nos droits et responsabilités ainsi que de nos institutions et de notre histoire. C'est la raison pour laquelle, il y a un peu plus d'un an, j'ai eu la fierté de présenter Découvrir le Canada: Les droits et les responsabilités liés à la citoyenneté, notre guide d'étude populaire qui doit être lu par toute personne souhaitant devenir citoyen canadien. En fait, la demande pour cette brochure et les dizaines de milliers de téléchargements effectués sur le site Web, ainsi que les commentaires très positifs que nous avons reçus, ont vraiment été extraordinaires.
En mars dernier, mon ministère a commencé à faire passer le nouvel examen pour la citoyenneté dont les questions sont tirées du guide Découvrir le Canada. Nous nous attendons à ce que les nouveaux citoyens connaissent notre pays; c'est pourquoi nous avons élargi la portée du contenu du guide et l'avons rendu plus complet. Nous encourageons fortement les demandeurs de la citoyenneté qui souhaitent réussir l'examen de lire attentivement le nouveau guide d'étude et de se familiariser avec l'histoire, les symboles ainsi que les valeurs et les institutions de leur nouveau pays.
[Français]
Pour devenir citoyen canadien, vous devez également connaître le français ou l'anglais. C'est une obligation propre à la Loi sur la citoyenneté. Le guide Découvrir le Canada est disponible en format audio, ce qui aide les demandeurs qui apprennent le français ou l'anglais à étudier.
Par ailleurs, depuis 2006, à la suite d'une période de gel de plusieurs années, nous avons triplé les fonds affectés aux services d'établissement, y compris aux cours de langue offerts gratuitement. C'est donc une somme 1,4 milliard de dollars qui a été engagée sur cinq ans pour améliorer les services qui aident les nouveaux arrivants à s'intégrer à la société canadienne.
[Traduction]
Le gouvernement aide les immigrants à s'intégrer à la société, notamment en fournissant une formation linguistique, mais il s'attend également à ce que ceux-ci tirent profit de cette aide. Ce qui me préoccupe, c'est que seulement 25 p. 100 des nouveaux arrivants qui sont admissibles à des cours de langue offerts gratuitement se sont inscrits aux cours financés par le gouvernement fédéral. Nous souhaitons faire en sorte que tous les immigrants soient en mesure de s'intégrer à la société et d'y participer; c'est pourquoi nous devons accroître ce pourcentage.
Je suis ravi de mentionner aujourd'hui que nous sommes en bonne voie d'atteindre cet objectif, et ce, grâce à un projet pilote que nous avons lancé l'automne dernier, dans le cadre duquel nous avons envoyé par la poste des bons de formation linguistique à 2 000 résidents permanents choisis au hasard. Selon les résultats préliminaires, plus du double du nombre d'immigrants qui ont reçu des bons de formation linguistique se sont inscrits à des cours, comparativement à ceux qui n'en avaient pas reçu. Nous allons prendre connaissance des résultats définitifs de notre évaluation au printemps et s'ils continuent d'être positifs, nous examinerons des façons d'élargir cette initiative.
Nous avons également mis à jour les objectifs du programme du multiculturalisme, les accentuant davantage sur l'intégration. Conformément à ces nouveaux objectifs, le programme contribuera à bâtir une société intégrée et cohésive, à veiller à ce que les institutions répondent mieux aux besoins d'une population diversifiée.
[Français]
Le gouvernement est déterminé à améliorer le Programme des travailleurs étrangers temporaires, dans le but de protéger les travailleurs étrangers et les aides familiaux résidants des abus et de l'exploitation dont ils pourraient être victimes.
À cette fin, nous avons proposé des améliorations au Programme des travailleurs étrangers temporaires, notamment des peines pour les employeurs qui ne respectent pas leurs engagements envers leurs employés.
[Traduction]
Nous avons également introduit des changements dans le programme des aides familiales résidants, et ce, afin de mieux protéger ces travailleurs et de rendre l'obtention de la résidence permanente au Canada plus facile et plus rapide.
Par ailleurs, monsieur le président, nous avons présenté d'importantes modifications législatives aux lois du Canada en matière d'immigration, qui contribueraient à la protection des travailleurs étrangers vulnérables tels que les danseurs et danseuses exotiques qui pourraient être victimes d'exploitation ou de la traite de personnes.
Monsieur le président, le gouvernement du Canada est résolu à poursuivre sa tradition consistant à accueillir de nouveaux arrivants des quatre coins du monde. En réalité, il est probable que cette année, nous accueillerons le nombre de nouveaux résidents permanents le plus élevé depuis plus de 50 ans. En 2011, nous nous attendons à accueillir entre 240 000 et 265 000 résidents permanents. Je crois savoir que mes collaborateurs ont comparu devant vous la semaine dernière pour parler des niveaux d'immigration prévus.
[Français]
Le gouvernement s'engage aussi à se servir de l'immigration de manière à répondre le mieux possible à ses besoins économiques.
[Traduction]
C'est pourquoi je suis ravi que le Canada ait été en mesure de lever l'obligation de visa pour les voyageurs titulaires d'un passeport ordinaire de Taïwan. C'est une mesure que nous avons annoncée, je crois, il y a tout juste une semaine. C'est le huitième pays pour lequel nous levons l'obligation de visa depuis 2006.
Comme vous le savez, en septembre, j'ai rencontré les principaux pays d'origine de nos immigrants — Inde, Chine et Philippines — et nous avons également eu des discussions avec mes homologues en Europe et en Australie. Nous avons discuté des façons de collaborer pour lutter contre l'utilisation abusive de notre système d'immigration ainsi que contre le trafic et la contrebande de personnes.
Nous sommes en train de prendre des mesures pour répondre à ce défi. Des modifications réglementaires ont été présentées, lesquelles visent à préciser le pouvoir dont dispose le gouvernement pour refuser les demandeurs pour des raisons de mariage de convenance. Les modifications ont pour but de fournir aux agents des visas un outil plus efficace qu'ils pourront utiliser pour empêcher les personnes qui ont contracté un mariage de convenance de miner l'intégrité de notre système d'immigration.
À l'automne, j'ai tenu des séances de discussion ouvertes à l'échelle du pays sur la question des mariages frauduleux. Je souhaitais entendre de vive voix les histoires que les gens avaient à raconter ainsi que leurs opinions et leurs idées sur la meilleure manière de régler le problème. Bien que nous souhaitions garder les portes ouvertes pour les époux légitimes, nous désirons également faire en sorte que les portes soient fermées aux personnes qui pourraient contrevenir à nos lois et exploiter les Canadiens.
Monsieur le président, pour terminer, permettez-moi de vous parler des passeurs de clandestins. Ce phénomène constitue non seulement une attaque contre les frontières de notre pays, mais également de notre générosité, engorge notre système d'immigration en détournant des ressources des secteurs auxquels elles devraient être affectées. Les organismes d'application de la loi ont donc besoin d'outils qui leur permettront de lutter contre le passage de clandestins, que ce soit à petite ou à grande échelle. Le projet de loi , Loi visant à empêcher les passeurs d'utiliser abusivement le système d'immigration canadien, nous permettra de sévir contre les passeurs ignobles qui exploitent les migrants vulnérables.
Les Canadiens s'attendent à ce que le gouvernement prenne des mesures importantes, mais des mesures qui sont également conformes à nos obligations sur les plans humanitaire et juridique. Nous pensons que le projet de loi C-49 nous permettra d'atteindre cet objectif.
[Français]
En terminant, voilà donc un aperçu des initiatives qui nous permettront d'adapter le système d'immigration à notre économie, ainsi que de rendre nos programmes concernant les réfugiés plus équitables et plus efficaces.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de m'adresser au comité et je suis prêt à répondre à vos questions.
:
Je pense que c'est un faux choix, une fausse dichotomie, monsieur le président.
Bien évidemment, le regroupement familial est un important principe d'immigration, comme le souligne la LIPR, mais à mon avis, si nous voulons maintenir nos niveaux d'immigration, qui sont parmi les plus élevés du monde, il faut que la population soit en faveur de ces niveaux. Pour y parvenir, je crois que nous devons régulièrement démontrer aux Canadiens que le Canada retire des avantages économiques de l'immigration. C'est la raison pour laquelle je pense que notre orientation numéro un doit être l'immigration économique.
Cela dit, on critique en fait le gouvernement à l'heure actuelle, et de plusieurs côtés, si je peux ajouter cela, pour le fait qu'il n'y a que 20 p. 100 environ des résidents permanents que nous accueillons au Canada qui sont évalués pour le capital humain qu'ils représentent en fonction de critères économiques.
Oui, 60 p. 100 de nos résidents permanents viennent de l'immigration économique, mais les deux tiers d'entre eux sont des personnes à charge ou des membres de la famille d'immigrants économiques primaires. De sorte que 80 p. 100 des immigrants qui viennent au Canada sont soit des personnes à charge, des conjoints, des parents, des grands-parents ou des réfugiés. Vingt pour cent seulement sont principalement des travailleurs.
Je ne pense pas qu'il faille faire des compromis avec les travailleurs temporaires. Vous savez que les travailleurs étrangers temporaires très qualifiés ont accès à la RP grâce à la catégorie de l'expérience canadienne, et leur nombre augmente, ce qui est une excellente nouvelle. Deuxièmement, la principale pression que nous ressentons à l'heure actuelle est, je crois, l'attribution de la résidence permanente aux aides familiaux résidants qui viennent ici comme travailleurs étrangers temporaires.
Nous élargissons en fait les possibilités offertes à certains travailleurs temporaires pour qu'ils obtiennent la résidence permanente, mais cela ne nous oblige pas à faire des compromis ailleurs. Nous ne retirons pas des ressources consacrées au traitement des demandes de RP pour les membres de la famille parrainés pour les affecter aux travailleurs étrangers temporaires. Ce sont là des catégories distinctes. Elles ne sont pas en concurrence pour obtenir les mêmes ressources.
:
Je n'ai pas vu d'évaluation de ce coût, mais il est certainement énorme. Il ne faudrait pas le sous-évaluer.
Il y a tout d'abord le coût de la surveillance qu'effectuent la Garde côtière et la Marine à mesure que ces navires approchent du Canada. Vous avez vu tout ce personnel de l'ASFC qui aide à faire débarquer les passagers de ce dernier navire. Nous parlons là de douzaines de personnes. Il y a bien sûr les coûts associés à la détention, le soutien au revenu, la couverture des soins de santé provisoires et l'aide juridique. Il y a les coûts d'enquête. Il y a ensuite les coûts assumés par nos agences d'application de la loi et de renseignement, étant donné que nous avons dû renforcer notre présence dans le pays de transit pour essayer de mettre un terme à ces activités.
Donc, je ne pense pas aller trop loin en disant que ces coûts peuvent très facilement s'élever à des dizaines de millions de dollars, disons, au cours de la première année suivant l'arrivée d'un navire de ce genre.
Je crois que c'est une des nombreuses raisons pour lesquelles les Canadiens réagissent si vivement. Ils pensent que c'est une violation de nos principes.
Nous tenons pour acquis qu'il existe au sein de la population canadienne un consensus très large qui est favorable à de forts niveaux d'immigration. Mais nous ne pouvons pas tenir ce consensus pour acquis.
Une des raisons pour lesquelles les Canadiens, en particulier les nouveaux Canadiens, réagissent négativement à cette forme d'immigration illégale est qu'ils constatent que le principe fondamental de l'équité n'est pas respecté. Il n'est pas fréquent de voir des Canadiens vouloir passer devant tout le monde. Les Canadiens estiment que notre système d'immigration devrait...
Et en passant, j'ai des amis de l'opposition qui disent que cette soi-disant liste d'attente de réfugiés n'existe pas. Ce n'est pas vrai: il y a 12 millions de réfugiés au sens de la Convention des NU qui attendent patiemment que s'ouvrent pour eux des possibilités de rétablissement dans un autre pays. Lorsque les Vietnamiens ont fui l'Indochine, ils ont été hébergés dans des centres de traitement de l'UNHCR. Leurs demandes ont été traitées et ils attendent patiemment, bien souvent pendant des mois, d'avoir la possibilité de se rétablir.
Il y a des gens dans le monde entier... il existe des possibilités de rétablissement dans la région ou des possibilités de protection dans l'Asie du Sud-Est pour les gens qui en ont besoin.
Mais ces personnes ne l'envisagent même pas et mettent de côté, je dirais deux ou trois douzaines de pays pour pouvoir venir au Canada. Ce n'est pas le seul pays où ils peuvent aller. Pourquoi les gens choisiraient-ils le pays qui est le plus éloigné d'eux comme seule solution pour obtenir une protection? Je dirais qu'il y a plusieurs motifs qui animent ces personnes, mais il existe un motif principal qui est l'attrait économique, les liens familiaux et la possibilité de bénéficier d'un programme de regroupement familial très généreux.
:
Non, je n'ai pas reçu de commentaire de ce genre. Je pense que a fait certaines propositions.
Pour l'essentiel, les opposants au projet de loi ont exprimé ce que je considère, personnellement, comme un genre d'opposition idéologique ou politique qui ne tient pas compte de la question vraiment concrète de savoir comment décourager les gens de payer des sommes d'argent énormes à des passeurs pour venir ici de la pire et de la plus dangereuse des façons?
Je ne pense pas que ceux qui s'opposent au projet de loi aient vraiment étudié de près ce phénomène — le phénomène très pratique, réel et concret — qui est que des groupes de passeurs ciblent le Canada. Qu'est-ce qui motive leurs clients? Comment fonctionnent-ils? Comment font-ils pour faire venir ces personnes par des pays de transit? De quel pays viennent ces personnes, de quels pays viennent-elles à l'origine? Est-ce de l'Inde, dans une certaine mesure, par exemple, une démocratie qui respecte les droits des Tamouls, notamment?
Je pense qu'il n'y a pas eu d'analyse détaillée de ce phénomène. Le commentaire général que j'entends le plus souvent, pour être juste, est que nous devrions « sévir contre les passeurs ». C'est ce que fait le projet de loi avec des peines minimales obligatoires qui peuvent aller jusqu'à 10 ans pour ceux qui facilitent les opérations des passeurs. Mais il faut le dire franchement, ce n'est pas suffisant. Cela est nécessaire mais pas suffisant.
Tant qu'il y aura des gens qui seront prêts à payer 50 000 $, ou une somme de cet ordre, pour venir au Canada, il y aura des gens qui seront prêts à fournir ce service sur le marché noir. Nous ne parlons pas ici de services philanthropiques de groupes qui veulent amener au Canada des gens qui courent un danger immédiat. Nous parlons d'anciens trafiquants d'arme qui, vu l'absence de guerre civile, recherchent maintenant une nouvelle marchandise, et ils viennent tout simplement de constater que ce serait des personnes.
Le droit canadien ne peut les rejoindre dans les pays étrangers où la plupart de ces personnes opèrent et nous sommes donc obligés de décourager ces personnes de venir au Canada en agissant du côté de la demande. Le projet de loi est à mon avis équilibré, parce qu'il vise à la fois l'offre et la demande.
:
Merci, monsieur le président.
Il y a une partie de ces renseignements qui sont reliés aux activités de la police et sur lesquels je ne peux pas faire de commentaire, mais nous allons essayer de vous préparer une évaluation des coûts associés jusqu'ici au traitement de ces immigrants.
Deuxièmement, je crois savoir qu'environ 200 des 497 passagers du Sun Sea ont été libérés par la CIRS. Je pense que cela comprend toutes les femmes et les enfants qui se trouvaient à bord ou presque. Les gens dont les identités n'ont pas encore été établies sont toujours en détention, comme la CISR l'a autorisée. Il est très difficile pour l'ASFC et ses partenaires du milieu de la sécurité d'obtenir des renseignements sur l'identité exacte de ces personnes.
Pour ce qui est des équipages, c'est une question qu'on nous pose souvent, parce que les gens pensent, à juste titre, je crois, que les équipages participent à ces opérations de passage clandestin. Je peux uniquement vous parler des renseignements qui sont publics. Je pense qu'un rapport a été publié la semaine dernière d'après lequel la GRC était sur le point de porter des accusations au sujet de l'Ocean Lady et du Sun Sea et contre les personnes qui ont pu faciliter ces opérations du côté canadien.
Je crois savoir — et je pense pouvoir le dire parce que cela est dans le domaine public — qu'il y a trois ou quatre groupes criminels qui sont actifs dans cette forme de contrebande humaine dans l'Asie du Sud-Est et qui visent précisément des clients tamouls. En général, il s'agissait d'organisations parallèles aux TLET, qui n'étaient pas intégrées dans sa structure de commandement, mais qui participaient à l'approvisionnement, y compris les armes, des Tigres de libération de l'Eelam tamoul pendant la guerre civile. C'était donc des organisations très sophistiquées sur le plan de la logistique. On pourrait les comparer à des agences de voyage très sophistiquées qui agissent dans l'ombre.
Elles fournissent des services complets, qu'il s'agisse de se procurer des passeports ou des visas, elles assurent le passage des frontières moyennant rétribution ou en veillant à ce que les autorités locales ne s'intéressent pas trop à leur présence. Tout ce qu'elles ont à faire c'est de trouver un grand navire à coque d'acier capable de traverser le Pacifique, ainsi que de se procurer des provisions et de déplacer ces personnes.
C'est une opération vaste et sophistiquée et c'est la raison pour laquelle nous avons augmenté sensiblement la présence de policiers canadiens et de représentants des services de sécurité dans les pays de transit. Nous avons ainsi bénéficié d'une meilleure collaboration de la part de la police et des services de sécurité locaux. J'aimerais en particulier féliciter nos amis d'Australie qui ont acquis une grande expertise dans ce domaine. La Police royale thaïe nous a également beaucoup aidés récemment pour essayer de mettre un terme à ces activités.
J'espère que cela répond en partie à vos questions.