:
Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier le comité de nous avoir invités à témoigner.
Comme M. Gilbert l'a mentionné, je m'appelle Burke Thornton, et je suis gestionnaire du programme d'immigration à Buffalo. Je suis accompagné de Catherine Bailey, qui est la gestionnaire adjointe du programme.
J'aimerais présenter un bref aperçu du programme à Buffalo en mettant l'accent sur les aspects qui sont, je crois, les plus pertinents pour le comité.
Notre bureau compte un effectif de 51 personnes, qui comprend aussi bien des agents canadiens que des employés locaux. Environ la moitié de notre personnel se compose de citoyens et de résidents canadiens des collectivités environnantes de Fort Erie, de St. Catharines et de la région de Niagara qui, tous les jours, traversent le pont pour venir travailler à notre consulat à Buffalo.
Je vais commencer par décrire le programme de résidence temporaire.
Les demandes de résidence temporaire sont incroyablement variées. Les demandeurs au consulat à Buffalo proviennent de plus de 160 pays. Seul un très petit pourcentage de ces demandes sont présentées par des citoyens des États-Unis, puisque ceux-ci sont exemptés du visa, et la plupart des étudiants et des travailleurs des États-Unis présentent leur demande directement au point d'entrée au Canada.
Depuis quelques années, notre Programme des résidents temporaires connaît une hausse soutenue des demandes. Chaque année depuis 2005, nous battons notre record du nombre de demandes reçues; en effet, le nombre de demandes présentées a augmenté de 64 p. 100 depuis 2005, et de 25 p. 100 depuis les deux dernières années.
Nous avons maintenant surpassé nos collègues à New York: Buffalo est maintenant la mission des États-Unis qui reçoit le plus de demandes de non-immigrants, et il se trouve dans la liste des 10 bureaux les plus importants au monde.
Les taux d'acceptation, qui sont de 94 ou 95 p. 100, sont beaucoup plus élevés que les normes mondiales, étant donné que la plupart des demandeurs ont déjà été admis au Canada ou aux États-Unis. Alors, nous avons l'avantage, pour ainsi dire, d'avoir des demandeurs qui ont déjà été présélectionnés.
Bien que nous offrions le service en personne quatre matins par semaine, environ 80 p. 100 des demandes sont présentées par la poste. Nous avons établi une case postale à Fort Erie, en Ontario, tout juste de l'autre côté du pont, pour que nos clients canadiens puissent soumettre leurs demandes en utilisant entièrement le système postal canadien. À cause du pourcentage élevé de demandes par la poste, les temps de traitement sont plus longs que dans la plupart des autres bureaux où le service en personne est la norme, mais environ 67 p. 100 des demandes font l'objet d'une décision dans un délai de 14 jours ou moins.
Voici quelques faits sur notre clientèle étudiante. Le nombre de demandes présentées par des étudiants a augmenté de 54 p. 100 ces deux dernières années. La plupart des demandeurs vivent au Canada. Nous recevons le plus de demandes de la Corée, qui compte pour 18 p. 100 des demandeurs étudiants, suivie des États-Unis, à environ 12 p. 100.
En ce qui concerne les travailleurs étrangers temporaires, une fois de plus, la plupart de nos demandeurs temporaires résident au Canada et ont été admis comme visiteurs. En 2010, le bureau de Buffalo a reçu 2 800 demandes de travailleurs étrangers temporaires, ce qui représente une hausse de 80 p. 100 au cours des cinq dernières années.
Pour ce qui est des résidents permanents, le bureau de Buffalo reçoit toutes les demandes de résidence permanente présentées par des personnes qui ont été admises légalement au Canada ou aux États-Unis pour une période d'au moins un an.
Le bureau de Buffalo représente le centre régional de programmes et le centre du réseau de prestation de services des États-Unis. Les bureaux partenaires se trouvent à Detroit, à New York, à Seattle, à Los Angeles et à Washington.
Notre bureau est responsable de l'examen initial des demandes, notamment de la création du dossier papier et du dossier électronique, ainsi que du début des vérifications de la sécurité et de la criminalité. Le bureau de Buffalo garde environ la moitié des demandes et envoie l'autre moitié aux quatre autres bureaux des États-Unis aux fins de traitement.
En 2010, parmi l'ensemble des bureaux de visas et des centres régionaux de programmes, le réseau de prestation des États-Unis a reçu le plus grand nombre de demandes de résidence permanente, soit environ 20 400, et délivré la majorité des visas, soit environ 38 500.
En 2010, le réseau de prestation des États-Unis a délivré environ 15 p. 100 de tous les visas délivrés à l'étranger, c'est-à-dire un sur six. Nous prévoyons des résultats semblables en 2011.
Un pourcentage élevé de demandeurs viennent du Canada ou résident au Canada, en grande partie à cause du nombre grandissant de demandeurs au titre du Programme des candidats des provinces et de la catégorie de l'expérience canadienne.
J'aimerais maintenant parler un peu des candidats des provinces et des travailleurs qualifiés. Nous avons reçu le plus grand nombre de demandes présentées par des candidats des provinces, soit plus de 6 000, et délivré la majorité des visas dans cette catégorie, soit environ 13 000.
Au cours des dernières années, on a observé une modification notable du volume des demandes reçues. En 2010, pour la première fois de notre histoire, le nombre de visas délivrés aux candidats des provinces a dépassé le nombre de visas délivrés aux travailleurs qualifiés. N'empêche qu'en 2010, nous avons délivré un grand nombre de visas de travailleurs qualifiés — presque 17 000 —, et cela comprend un nombre assez important de cas au Québec.
Par ailleurs, nous sommes chargés de traiter toutes les demandes présentées au titre de la catégorie de l'expérience canadienne, qui connaît une hausse. En 2010, nous avons délivré 3 900 visas dans cette catégorie et nous nous attendons à en attribuer 5 000 en 2011. Pour ce qui est des cas prioritaires de la catégorie du regroupement familial, nous avons délivré 3 700 visas dans cette catégorie en 2010, ce qui comprend une fois de plus des cas au Québec. Notre bureau est le deuxième en importance au monde.
Un grand nombre de cas sont simples, mais il peut y avoir des obstacles — un nombre élevé de condamnations au pénal, des difficultés à obtenir les résultats des examens médicaux des enfants qui n'accompagnent pas le demandeur et des difficultés à inciter certains demandeurs à répondre rapidement aux exigences en matière de traitement. Dans la plupart des cas, ces demandes prioritaires au titre de la catégorie du regroupement familial sont traitées en moins d'un an. Et nous avons pu traiter 50 p. 100 de nos cas concernant des conjoints dans un délai de moins de six mois suivant leur réception.
En 2010, nous avons délivré près de 450 visas à des parents et à des grands-parents. Le délai de traitement pour ce groupe s'élève actuellement à environ 19 mois. Nous prévoyons délivrer à peu près le même nombre de visas dans cette catégorie en 2011.
Nous estimons être bien placés pour respecter nos engagements cette année et nous continuerons d'encourager notre personnel à faire en sorte que notre bureau soit le bureau des visas le plus efficace du réseau international.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie d'être des nôtres. Olivia Chow vous envoie ses excuses de ne pas avoir pu être ici ce matin. Je vous remercie de me donner cette occasion.
J'apprécie le travail de mes amis à Buffalo. Je vis à Welland, qui se trouve seulement à deux pas du bureau de Buffalo. Je crois que ceux d'entre nous qui vivent dans la région de Niagara comprennent les difficultés et les statistiques. Je reconnais que vous êtes ici aujourd'hui pour nous en informer, mais je pense que ceux d'entre nous qui vivent à Niagara en sont déjà au courant, surtout ceux du côté de Fort Erie.
Dans votre déclaration, vous avez mentionné les différentes catégories — je suis désolé d'être arrivé un peu en retard et d'avoir manqué ce que vous avez dit à ce sujet, mais j'ai lu votre mémoire. Vous avez dit qu'un grand nombre de gens résident au pays, peu importe la catégorie dans laquelle ils se trouvent.
Je regarde, par exemple, la catégorie de résidence temporaire. Vous dites que 75 p. 100 des demandes de résidence temporaire proviennent de ressortissants étrangers au Canada qui se rendent à Buffalo pour faire une demande et qui reviennent ensuite au pays. D'après vous, est-ce une façon efficace de traiter les demandes dans certaines catégories? Je suppose que la vaste majorité ou un bon nombre des 75 p. 100 de demandeurs ne vivent pas à Niagara ni à Fort Erie et ils se rendent jusqu'à Buffalo — je présume dans la majorité des cas — à partir de l'Ontario, mais même de plus loin, pour faire traiter leur demande. Est-ce logique et est-ce une façon efficace d'utiliser nos ressources, ou y a-t-il une autre façon de procéder?
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Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup d'assister à notre réunion ce matin.
En tant qu'habitant de la région de Niagara, je tiens à vous exprimer mes félicitations pour tout le travail que vous faites. Ce n'est pas souvent qu'un député a l'occasion de travailler avec un consulat de façon si régulière, et je vous suis certainement reconnaissant de tous les efforts que vous déployez.
Je sais qu'il existe une relation de travail très solide entre mon bureau et le vôtre, comme en témoigne notamment notre récent voyage à Albany, à New York, pour rencontrer des législateurs. Je tiens à vous remercier pour le travail que vous faites. Veuillez transmettre mes salutations au consul général. Ce serait bien aimable de votre part.
J'ai deux ou trois questions à vous poser sur la proximité de votre bureau au Canada. Supposons que nous visitions votre bureau et que nous observions la façon dont vous traitez les demandes; en fait, j'ai été vraiment surpris de voir la quantité de dossiers qui sont si facilement transférables entre les centres de traitement et les consulats.
Je me demande si vous pourriez nous donner quelques précisions là-dessus dans une perspective mondiale. Notre travail est de savoir pourquoi les délais d'attente sont meilleurs dans certaines régions ou dans certains pays plutôt que dans d'autres, mais bon nombre d'entre nous ne sont pas au courant du volume de dossiers qui sont transférés et du travail qui se fait non seulement à votre bureau, évidemment, mais aussi dans l'ensemble de l'Amérique du Nord.
Pourriez-vous nous décrire comment ce processus fonctionne et peut-être nous indiquer le nombre de transferts entre votre centre et ceux dans l'ensemble de l'Amérique du Nord?
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier le comité de m'avoir invité à témoigner au nom du groupe Sponsor our Parents.
Je m'appelle Felix Zhang, je suis coordinateur pour le groupe Sponsor our Parents, qui représente plus de 1 300 membres qui parrainent leurs parents ou grand-parents afin qu'ils puissent immigrer au Canada.
J'aimerais porter à l'attention du comité les préoccupations de nos membres et les difficultés que nous éprouvons en attendant qu'une famille soit réunie.
Premièrement, le délai de traitement des demandes d'immigration de parents et de grands-parents est beaucoup plus long qu'il y a quelques années. La première étape — le traitement de la demande de parrainage au bureau de Mississauga — prend actuellement plus de 41 mois. Ensuite, la deuxième étape — le traitement de la demande d'immigration aux bureaux de CIC à l'étranger — prend quelques années de plus.
Compte tenu de l'inventaire actuel et de l'objectif à atteindre en matière de visas à émettre, ceux qui soumettent une demande devront attendre de 10 à 15 ans, voire plus, pour se réunir avec leurs parents au Canada. Nos membres trouvent que ce délai d'attente est beaucoup trop long et s'avère irréaliste lorsque les parents ou grands-parents concernés sont vieux. Beaucoup d'entre eux pensent que leurs parents mourront avant que leur demande ne soit traitée. D'ailleurs, je connais personnellement au moins quatre cas dans lesquels des parents sont morts en attendant que la demande soit traitée.
Un membre du groupe a dit que son père, qui attendait de revoir sa famille, est mort sans même avoir pu tenir son petit-enfant dans les bras. Il a demandé qu'on ne fasse pas attendre trop longtemps les Canadiens travailleurs et respectueux des lois qui, comme lui, cherchent à se réunir avec leurs parents seuls et deviennent déprimés et accablés par la culpabilité. Ce n'est pas triste, ça?
Deuxièmement, les délais de traitement des demandes d'immigration dans les bureaux de CIC à l'étranger sont très inégaux. Comme le dit le site Internet de CIC, le délai de traitement des catégories de parents et de grands-parents dans le monde peut prendre de 11 à 44 mois. D'après les données des sondages que nous avons effectués, la plupart des demandes faites à Buffalo dans les six derniers mois ont été traitées en quatre ou cinq mois. Cependant, les demandes soumises au bureau de Beijing en 2007 sont toujours en instance.
Nos membres estiment qu'il est tout à fait injuste que certains parrains doivent attendre beaucoup plus longtemps que d'autres tout simplement parce que leurs parents vivent dans un autre pays, ou encore dans une autre province au sein d'un même pays.
Troisièmement, le délai d'attente du processus d'immigration dans son ensemble est très imprévisible. CIC n'adhère à aucune norme de service et ne donne aucune estimation du délai de traitement. L'ampleur de l'arriéré et le nombre de visas qui seront délivrés dans une année ne sont pas clairs. Nos membres éprouvent un stress lorsque leurs parents leur demandent combien de temps prendra le processus d'immigration. Ils n'ont aucune réponse à donner et n'ont aucune idée combien de temps cela prendra.
Les pratiques en vigueur relativement au parrainage des parents et grands-parents exaspèrent nos membres, qui encouragent instamment CIC d'assurer un délai d'attente raisonnable, d'uniformiser les délais de traitement dans les services des visas, d'assurer un niveau de service équitable à l'échelle mondiale et de rendre le processus plus transparent.
Merci.
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Merci, monsieur le président, et merci aux témoins d'être parmi nous aujourd'hui.
Merci de votre travail. Je connais bien le travail que vous faisez. Je sais que vous défendez et appuyez bien l'intérêt des personnes qui subissent ces délais d'attente.
Je n'ai pas eu l'occasion de poser la question suivante au dernier tour. J'essaye de comprendre le lien entre les inventaires, soit le nombre de personnes qui attendent, et les objectifs concrets pour l'année — j'espère que vous pourrez éclairer ma lanterne à ce sujet.
Je remarque qu'à Buffalo, par exemple, en octobre, l'inventaire de la catégorie du regroupement familial était de 300 personnes, soit des parents et des grands-parents. Pourtant, l'objectif pour l'année est de 415. Il y avait 300 personnes qui attendaient en octobre, mais l'objectif pour 2011 est de 415, alors qu'à New Delhi l'inventaire est de 5 229 mais l'objectif représente moins de la moitié de ce chiffre, soit 2 300. À Beijing, il y a 3 767 personnes en attente, et l'objectif pour l'année est de 2 500. À Singapour, l'inventaire est de 1 019 mais l'objectif est de 795.
Il semble que les gens qui ont fait demande à Buffalo ont de bonnes chances d'être acceptés puisque l'inventaire est inférieur à l'objectif. À Singapour, ces deux données sont égales. À Beijing, l'objectif représente deux tiers de l'inventaire et à New Delhi, il représente la moitié de celui-ci. Je ne décèle aucun lien entre le nombre de personnes qui ont fait demande et l'objectif.
Je me demandais si vous pouviez m'expliquer comment les objectifs sont fixés, s'ils ont un lien avec le nombre de demandeurs et s'il vous arrive d'avoir à référer certaines personnes à d'autres bureaux.
Il est intéressant que quelqu'un faisant partie des demandeurs vienne nous parler des délais d'attente. Il y a plus de trois ans que je siège à ce comité et que je m'intéresse au sujet de l'immigration. J'ai acquis la conviction que le délai d'attente en immigration, contrairement à ce qu'il peut être dans d'autres systèmes, n'est pas la conséquence d'un manque de ressources, mais d'un mode de gestion. Il me semble assez évident que le moyen que les gouvernements, actuel ou précédents, utilise pour contrôler le nombre d'immigrants est d'imposer des délais d'attente plus ou moins longs. La démonstration a aussi été faite indirectement par M. Oliphant qu'on n'a pas de quotas régionaux, officiellement, mais que, dans les faits, par l'affectation des ressources dans différentes missions au monde, on se trouve de facto à contrôler le nombre d'immigrants provenant d'un endroit en particulier.
Dans le cas du système de santé, le problème est tout simplement que nous n'avons pas assez de moyens pour traiter toutes les demandes et qu'on essaie de faire le mieux possible. Il me semble qu'en immigration, ce devrait être différent, surtout que les gens paient lorsqu'ils font une demande; ils en couvrent les frais. Ce n'est pas une question d'argent, c'est vraiment une question de contrôle. En conséquence, il y a des gens qui vivent des drames humains, car ils doivent attendre plusieurs années pour faire venir un parent ou pour faire une demande d'immigration, de visa temporaire, etc. Le système n'arrive pas à répondre à leurs besoins.
Que doit-on faire pour régler ce problème? Selon moi, si on veut traiter les demandes plus rapidement, c'est facile, on n'a qu'à augmenter les ressources. De toute manière, les gens paient pour le traitement de leur demande. Mais évidemment, si on fait cela, on se trouvera à défoncer complètement nos objectifs d'immigration au Canada. Alors que fait-on? Doit-on augmenter les quotas et ouvrir la porte plus grande afin de réduire les délais d'attente? Posera-t-on plutôt des conditions beaucoup plus serrées afin que moins de gens se retrouvent dans la file d'attente et que ça aille plus rapidement? Doit-on maintenir le statu quo et se servir du délai d'attente comme frein à la venue d'immigrants au Canada?
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Impossible de faire comme si vous n'étiez pas là, monsieur le Président, mais je m'efforcerai de continuer.
La création d'un nouvel élément d'information qui répondrait à la simple question: « Si je présente ma demande aujourd'hui, dans combien de temps aurais-je mon visa? » — soit un délai d'attente possible — tairait beaucoup de plaintes du public quant aux délais d'attente. Les gens sauront d'entrée de jeu, par exemple, que cela prendra au moins dix ans pour qu'un parent ou un grand-parent obtienne un visa. Les investisseurs sauront dans combien de temps les visas seront délivrés et pourront prendre des décisions d'affaires en conséquence.
On n'aurait plus à déterminer les niveaux d'après les chiffres — par exemple, il n'y pas 12 000 parents, mais bien 18 000. Les mesures clés sont là. Quel est l'inventaire? Autour du 21 octobre 2010, il y avait un inventaire de 150 000 parents. Et combien de parents essaye-t-on d'admettre par année? En 2011, ce chiffre atteindra apparemment 18 000. Quand on compare ce chiffre-là à l'inventaire de 150 000 — en octobre dernier, pas en janvier 2011 — on peut évaluer le délai d'attente à plus ou moins dix ans.
Ma première recommandation est de donner l'information fondamentale aux consommateurs avant qu'ils payent les frais. Ils ont le droit de connaître le délai de traitement lorsqu'ils présentent leur demande. Lorsque les fonctionnaires d'Immigration Canada répondent à ce genre de question, il faut s'imaginer qu'il s'agit d'un élève du primaire qui ne veut pas faire ses devoir. Ils sont capables de vous donner 10 000 raisons pour lesquelles il est impossible de fixer un objectif et préférable de ne pas en fixer un, dans l'espoir de ne pas avoir à s'engager à le respecter. Mais si on peut convaincre les fonctionnaires d'Immigration Canada de s'engager à respecter un délai, les députés s'en porteront beaucoup mieux parce qu'on peut toujours signaler le délai qu'Immigration Canada s'est engagé à respecter lorsque la demande a été faite. Cela rendrait la vie plus facile à tout le monde.
Mon dernier point se rapporte à l'argent des parents et des grands-parents et au traitement des dossiers d'investisseurs . Comment se fait-il qu'Immigration Canada peut percevoir, d'avance, 50 millions de dollars en frais liés à l'établissement à titre de résident permanent alors qu'il sait très bien que, du point de vue légal, une demande de résidence permanente pourra seulement être soumise dans dix ans si la demande est faite aujourd'hui?
Quand un couple débourse 1 040 $ lorsqu'il fait une demande de résident permanent et doit attendre une décennie pour qu'une décision soit prise quant au parrainage, c'est comme s'il accordait un prêt sans intérêt en prévision d'une demande qu'il ne peut légalement soumettre pour au moins dix ans — au total, ces frais totalisent 50 millions de dollars. Immigration Canada devrait exiger les frais lorsqu'il est prêt à traiter une demande de résident permanent. Il faut de toute façon renvoyer des documents à l'appui de la demande de résident permanent dix ans plus tard. Pourquoi ne pas percevoir les frais à ce moment-là?
C'est parce qu'Immigration Canada ne veut pas modifier le règlement régissant les frais d'immigration, dissocier les frais de parrainage et les frais associés à la demande de résident permanent. C'est là mon point principal.
Le deuxième porte sur les investisseurs...
:
En effet. Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Merci au comité de m'avoir donné la possibilité d'être ici aujourd'hui.
[Traduction]
Je m'appelle Geoff Leckey. Je suis le directeur général de la Direction des opérations du renseignement et du ciblage de I'Agence des services frontaliers du Canada. Je suis accompagné aujourd'hui de ma collègue Arianne Reza, directrice générale des opérations internationales.
[Français]
Comme les membres du comité le savent, l'agence a pour mandat de fournir des services frontaliers intégrés afin de soutenir les priorités en matière de sécurité nationale et de sûreté, tout en facilitant la libre circulation des personnes et des marchandises légitimes.
Cette responsabilité est complexe et de grande envergure. Les agents des services frontaliers sont des agents de la paix désignés qui veillent principalement à l'application des lois régissant les douanes et l'immigration, notamment la Loi sur les douanes et la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, la LIPR, et à l'application de plus de 90 autres lois du Parlement.
[Traduction]
Depuis 2003, l’ASFC joue un rôle clé dans l’immigration au Canada, car elle a pris en charge les mandats relatifs aux points d'entrée et à l’application de la loi qui étaient auparavant remplis par le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration du Canada.
L'agence collabore de près avec ses partenaires de Citoyenneté et Immigration Canada et de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié pour administrer et mettre en application la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, la LIPR, son objectif étant l’application régulière de la loi à l’égard des personnes et le respect des priorités du gouvernement du Canada en matière d'immigration.
[Français]
Les agents de l'ASFC travaillent en première ligne, contrôlant les personnes qui entrent au Canada et expulsant celles qui s'y trouvent illégalement. En outre, l'agence a un réseau d'agents travaillant à l'étranger qui aident à protéger les frontières du Canada et l'intégrité du système d'immigration canadien en filtrant efficacement les voyageurs le plus tôt possible et en interceptant les personnes qui sont interdites de territoire aussi loin que possible du territoire canadien.
[Traduction]
Étant donné que le travail de l’agence se rapporte à l’étude que le comité a entreprise sur les délais de traitement des demandes d'immigration, j'aimerais d'abord clarifier le rôle que joue l’agence dans le processus d'immigration.
L'expression « services frontaliers intégrés » signifie que l’agence doit établir un équilibre entre le passage des voyageurs et des marchandises aux frontières et le respect des priorités fixées pour le pays en matière de sûreté et de sécurité.
Le rôle de l’ASFC est bien précis. Nous sommes chargés en vertu de la LIPR de laisser entrer au Canada les personnes qui satisfont aux exigences fixées dans la loi, de transmettre les demandes d'asile faites aux points d'entrée à la Commission de l’immigration et du statut de réfugié, de détenir les personnes qui présentent un risque pour la sécurité ou un danger pour le public, ainsi que d'expulser les personnes qui sont interdites de territoire au Canada une fois qu'elles ont épuisé tous les recours juridiques possibles et qu'une mesure de renvoi a été prise.
[Français]
Pour déterminer si une personne est admissible, l'agence se sert des renseignements qu'elle possède et de la collecte d'information pour effectuer le filtrage et pour identifier les personnes qui pourraient être impliquées dans des activités telles que le terrorisme, l'espionnage, les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité, le crime organisé, la traite des personnes et le blanchiment d'argent.
La responsabilité de l'examen des dossiers d'immigration relève de CIC, Citoyenneté et Immigration Canada. Lorsque CIC considère, selon des indicateurs de sécurité, qu'une demande peut susciter des intérêts ou des préoccupations, celle-ci est référée à l'ASFC pour un examen plus approfondi. Lorsque l'agence reçoit la demande en cause, elle est en mesure de faire des recommandations à CIC en vertu de son évaluation de sécurité. C'est de CIC que la décision d'accepter ou de refuser le dossier relève ultimement.
Fondamentalement, le but est de faire en sorte que les personnes qui sont autorisées à entrer au Canada puissent le faire, et que les personnes interdites de territoire et qui sont une menace pour la sécurité du Canada ne soient pas autorisées à y entrer, ou qu'elles en soient expulsées le plus rapidement possible.
[Traduction]
Comme je l'ai indiqué, l'ASFC a un réseau d'agents d'intégrité des mouvements migratoires, ou AIMM, qui appuie son travail à l'étranger. À l'heure actuelle, l'agence a 57 AIMM dans 47 endroits clés dans le monde.
Les AIMM collaborent étroitement avec d'autres ministères du gouvernement canadien, des représentants des missions étrangères, des employés des compagnies aériennes et des fonctionnaires des pays hôtes et ils participent à toute une gamme d'activités, notamment l'interdiction, la communication avec les compagnies aériennes, la lutte contre la fraude, la collecte de renseignements, la formation et les renvois.
Dans l'exercice de leurs fonctions, les agents communiquent régulièrement avec les gestionnaires du programme de Citoyenneté et Immigration, les agents des visas et le personnel des consulats. Les AIMM maintiennent des relations étroites avec les compagnies aériennes pour s'assurer que ces dernières veillent à ce que les voyageurs aient les documents de voyage demandés. Cela permet de réduire les frais qu'il en coûte aux compagnies aériennes pour le rapatriement des personnes interdites de territoire et d'alléger le fardeau qui pèse sur le système canadien de protection des réfugiés.
[Français]
Le programme des AIMM, agents d'intégrité des mouvements migratoires, est une réussite sur le plan de l'atténuation des risques comme sur le plan du service. Chaque année, environ 20 millions de passagers arrivent au Canada. Parmi eux, les AIMM interceptent près de 5 000 personnes qui n'ont pas les documents nécessaires, et aident 3 000 voyageurs légitimes, la majorité étant des Canadiens qui rentrent chez eux.
Dans le monde, le réseau d'AIMM de l'ASFC est considéré comme un exemple à suivre. D'autres pays, comme par exemple les Pays-Bas, mettent sur pied leur réseau à l'image du modèle canadien.
[Traduction]
J'aimerais terminer en soulignant la relation qui existe entre CIC et l'ASFC. Pour atteindre les objectifs fixés pour le programme d'immigration du Canada, CIC et l'ASFC sont déterminés à collaborer pour continuer à offrir de manière intégrée nos programmes aux Canadiens, aux nouveaux arrivants et aux visiteurs.
[Français]
J'aimerais vous remercier une fois de plus de m'avoir donné la possibilité de vous faire mieux connaître l'agence. Ma collègue et moi-même nous ferons un plaisir de répondre à vos questions.
Merci.