La séance numéro 38 du Comité permanent de la défense nationale est ouverte.
[Français]
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous allons poursuivre l'étude de la nouvelle génération d'avions de chasse.
[Traduction]
Nous accueillons M. Roman Kohler, de Eurofighter.
[Français]
vice-président des politiques et des affaires gouvernementales, secteur de l'aéronautique. Monsieur Kohler, bienvenue et merci.
[Traduction]
Nous accueillons aussi Andrea Nappi, chef de Eurofighter Export, Alenia Aéronautique. Bienvenue. Enchanté.
Nous accueillons aussi Christian Worning de Cassidian Air Systems.
[Français]
pilote d'essai, projet Eurofighter. Merci d'être avec nous.
[Traduction]
Je crois que nous allons commencer par M. Nappi. Vous avez 10 minutes pour présenter votre exposé. Ensuite, les députés poseront des questions aux témoins.
Merci d'être avec nous aujourd'hui.
Monsieur Nappi, la parole est à vous.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le président, mesdames et messieurs, bonjour.
Je m'appelle Andrea Nappi, et je suis venu ici aujourd'hui au nom du conseil de surveillance du consortium Eurofighter, dont le siège est situé à Munich, en Allemagne.
Les actionnaires du consortium sont Alenia Aéronautique, BAE Systems, EADS Allemagne et EADS Espagne.
Je suis accompagné aujourd'hui de mon collègue, M. Chris Worning, d'EADS Allemagne, l'un de nos pilotes d'essai, qui a l'expérience de divers types d'avions de combat, et de M. Roman Kohler, vice-président des affaires gouvernementales d'Eurofighter.
Je vais commencer par exprimer la reconnaissance d'Eurofighter pour cette occasion de parler au comité et de répondre aux questions au sujet de notre chasseur Typhoon et de notre intérêt à combler les besoins de la défense nationale du Canada. Nous avons suivi attentivement et avec un vif intérêt les progrès de l'enquête actuelle du comité dans le but — entre autres — de bien nous préparer à vous donner des réponses utiles.
Je sais que le comité est généralement au courant de ces choses, mais je vous signalerais rapidement que les pays fondateurs — comme on les appelle — de Eurofighter sont l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni et que ces quatre pays ont commandé 620 appareils, dont 250 ont été livrés jusqu'à maintenant. Du reste, l'Autriche a acheté 15 avions dont elle a pris livraison, tandis que l'Arabie saoudite en a acheté 72. On compte maintenant 16 unités opérationnelles Eurofighter Typhoon fonctionnant dans toute une gamme d'environnements climatiques, dont l'Europe du Nord, le Moyen-Orient et le Sud de l'Atlantique.
L'Eurofighter Typhoon est actuellement en lice dans le cadre de processus concurrentiels aux quatre coins du monde, en vue de la production de quelque 800 avions à réaction rapides et a réalisé une performance remarquable lors d'une récente série d'essais d'évaluation extrêmement exigeants. Alors, on parle d'un avion éprouvé, qui permettra d'accomplir des fonctions opérationnelles très réelles et exigeantes.
Le chasseur Eurofighter Typhoon, mis en service opérationnel pour la première fois en 2004, a quelque 100 000 heures de vol à son actif et constituera l'épine dorsale de la défense nationale des pays acquéreurs de l'Eurofighter pendant les 30 prochaines années au moins. L'Eurofighter Typhoon est un chasseur biturbine polyvalent extrêmement performant et à grande manoeuvrabilité, dont le niveau de maturité a été démontré, mais qui possède une énorme potentiel de croissance. Contrairement à d'autres chasseurs, les particularités techniques de pointe de l'Eurofighter Typhoon procure une importante capacité air-surface qui ne compromet en rien la performance air-air. Les quatre pays partenaires sont déterminés à mener un cycle continu de maintien de la capacité pour que l'avion conserver l'avantage de combat tout au long de sa durée de vie.
La cellule de l'appareil témoigne d'une utilisation étendue des composites: en effet, la surface est composée à seulement 15 p. 100 de métal. Ses moteurs EJ200, combinés à son profil aérodynamique, permettent de le piloter en mode supersonique sans recourir à la postcombustion pour de longues périodes, même avec une charge militaire. Un système d'avionique pleinement intégré, assorti d'un vidéocasque ultraléger, aide à réduire au minimum la charge de travail du pilote et à maximiser sa connaissance de la situation, lui permettant d'exécuter à lui seul des manoeuvres dans toutes sortes de conditions météorologiques, jour et nuit.
Un ensemble intégré de capteurs de pointe permet la détection, la poursuite, la recherche et l'attaque de cibles aériennes et terrestres, même dans les conditions les plus difficiles, et l'avion peut transporter un large éventail d'armes, des charges pour une mission particulière ainsi que d'autres charges.
L'Eurofighter Typhoon a aussi été conçu pour être fiable et facile à entretenir depuis une base d'opérations avancée, dont les installations sont limitées, ce qui favorise une disponibilité extrêmement élevée de la flotte aérienne et la compétitivité du coût du cycle de vie. Vous ne serez peut-être pas étonnés d'entendre, par conséquent, que nous nous soucions peu du débat sur les appareils de quatrième génération comparativement à ceux de la cinquième génération, qui semble être au goût du jour. Nous préférons plutôt nous attacher à offrir un ensemble de capacités qui, en plus de satisfaire aux exigences de nos clients, maximisent leurs chances de survivre au combat. Cet ensemble inclut, par exemple, notre capacité supercroisière, une grande manoeuvrabilité, la possibilité de faire de longs vols supersoniques ou à haute altitude ou de mener des opérations de chasse avec une pleine charge de missiles, un système de fusion de capteurs intégrés, un système d'opération réseaucentrique, une faible observabilité et une capacité de changer de rôle en plein vol.
Il importe aussi de souligner aujourd'hui, que, dès le début, l'Eurofighter Typhoon a été conçu pour être pleinement interopérable avec les forces de l'OTAN en tout temps et dans toute circonstance. On serait donc amplement en mesure de l'utiliser dans le cadre d'opérations du NORAD menées de concert avec l'armée américaine. J'ajouterais que sa conception biturbine rend particulièrement facile un pilotage sécuritaire dans des conditions arctiques.
Je devrais peut-être aussi vous signaler que l'Eurofighter Typhoon possède les trois capacités clés que le général Deschamps a déclarées essentielles pour le chasseur de la prochaine génération, à savoir l'interopérabilité, les capteurs et la fusion des données et la survivabilité.
La force de défense du Canada a eu sa première séance d'information au sujet de l'Eurofighter Typhoon — par BAE Systems — en 2004. Des relations intermittentes ont été entretenues avec BAE Systems jusqu'en 2008, époque où on s'est aussi rendu à la base d'opération Eurofighter Typhoon de la Royal Air Force. Durant cette période, le ministère de la Défense du Royaume-Uni et notre organisation avons fourni une quantité limitée de données sur l'avion, et j'ai déposé auprès du greffier du comité des documents sommaires en version française et en version anglaise que nous avions déjà transmis à la force de défense du Canada.
Comme je l'ai dit, nous sommes constamment en train de perfectionner et d'optimiser l'appareil, alors j'avancerais respectueusement qu'une évaluation de l'état actuel de l'avion exigerait beaucoup plus de données exhaustives et à jour que celles qui ont déjà été transmises. Bien sûr, nous serions ravis de vous communiquer de telles données, dont le niveau de classification de sécurité serait beaucoup plus élevé que celui de l'information fournie par le passé. Cela signifie essentiellement que nous sommes tout à fait convaincus que notre avion possède toutes les capacités obligatoires de haut niveau que doit posséder le chasseur canadien de la prochaine génération.
Nous avons bien relevé, outre sa volonté d'acquérir une capacité de pointe rentable, la détermination du Canada à maximiser les retombées de toute acquisition pour l'industrie canadienne. Ainsi, j'aimerais faire valoir que, en notre qualité de co-entreprise multinationale, nous avons l'habitude de partager la propriété intellectuelle et de transférer des technologies, pas seulement entre nous, mais avec nos nombreux fournisseurs et nos clients à l'exportation.
De plus, les quatre sociétés partenaires d'Eurofighter ont des antécédents remarquables quant au respect des obligations en matière de participation industrielle et de compensation aux quatre coins du monde. À nous quatre, nous avons la capacité d'offrir à l'industrie canadienne un accès unique et sans précédent à des technologies clés au chapitre des chasseurs, qui comprend la fabrication, l'entretien, la réparation et la révision, le développement des capacités et l'intégration des systèmes.
Nous pouvons aussi offrir des débouchés et des possibilités de partenariats, pas juste à l'égard du Typhoon, mais aussi dans le cadre de projets technologiques de pointe dans tous les secteurs de l'équipement pour la défense, ainsi que dans le cadre de toute une gamme de programmes civils liés à l'aérospatiale, aux communications, à l'électronique et à l'espace.
Le chiffre d'affaires combiné des sociétés actionnaires d'Eurofighter surpasse les 120 milliards d'euros, et ces dernières exploitent quelque 20 unités opérationnelles dans plus de 30 pays. Le consortium d'Eurofighter est heureux de collaborer avec Industrie Canada et les organismes régionaux pour mettre au point pour le Canadiana proposition de participation industrielle de grande valeur qui respecte ou surpasse l'exigence relative aux retombées.
Quant à la souveraineté effective du Canada, enjeu vital, le Canada est un allié de longue date des quatre pays partenaires d'Eurofighter, et les antécédents commerciaux de chacun de nos secteurs de la défense illustrent bien notre volonté de transférer la technologie nécessaire en vue de permettre au Canada de rester maître de sa propre destinée.
J'ai hâte de répondre aux questions des membres du comité, mais, avant, j'aimerais vous inviter à visiter les installations d'Eurofighter en Europe et la base opérationnelle Typhoon afin que vous puissiez apprécier à sa juste valeur cet avion de combat polyvalent de classe mondiale qui est si bien adapté à la réalité opérationnelle de la force de défense du Canada.
Merci beaucoup.
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Merci de la question. C'est très intéressant.
Bien sûr, l'essentiel de la production et de la mise au point de l'Eurofighter Typhoon a eu lieu en Europe, mais pas seulement dans les quatre pays créateurs. Plusieurs industries appuient l'Eurofighter Typhoon, dont celle de la France et d'autres pays à l'extérieur du noyau. Et, même à l'extérieur de l'Europe, il existe des sociétés qui participent au projet Eurofighter Typhoon.
Il va sans dire que la participation de l'industrie canadienne serait extrêmement bien accueillie dans le cadre de deux éléments de l'Eurofighter Typhoon, si le Canada décidait de s'inscrire au programme. Cette participation tiendrait, notamment, à la fabrication de composantes et au montage final, car, compte tenu de la taille de la flotte aérienne dont aurait besoin le Canada, il serait opportun sur le plan économique d'installer une chaîne de montage final. Nous offrons déjà cette capacité à d'autres pays, où nous faisons activement la promotion du Typhoon — à savoir le Japon, l'Inde et tous les pays qui possèdent une flotte aérienne comptant plus de 30 unités. Ainsi, il est opportun sur le plan économique d'installer une chaîne de montage final dans un pays, permettant à l'industrie locale de se familiariser avec l'appareil, pour qu'elle puisse bien l'entretenir une fois qu'il fait partie de la force aérienne locale.
De plus, j'ai mentionné que nous avions un plan progressif qui permettra d'intégrer de nouvelles capacités au produit. Bien sûr, ces capacités sont actuellement fondées sur les exigences de nos pays fondateurs et de nos clients à l'exportation qui font déjà partie du programme. Si un autre pays s'inscrivait au programme, il aurait probablement ses propres exigences. Celles-ci s'ajouteraient aux exigences que l'industrie prend déjà en considération à l'heure actuelle. Pour le travail de conception lié à ces nouvelles exigences, nous aurions probablement recours au soutien et à l'aide de l'industrie locale. Par conséquent, cela suppose un important transfert de technologie et d'information sur le produit, façon de faire qui, à mon avis, constitue un atout unique qui distingue l'Eurofighter Typhoon de la plupart des autres plates-formes dans le monde.
Seulement à titre d'exemple, nous offrons au Japon la capacité d'intégrer ses armes existantes à l'Eurofighter Typhoon, et il pourra le faire de façon indépendante de l'industrie européenne.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs, bonjour et merci. Merci de nous donner l'occasion de présenter un bref aperçu des avions de chasse Gripen Next Generation de Saab.
Je m'appelle Tony Ogilvy. Je suis responsable de la commercialisation internationale pour Saab Aéronautique. Mon collègue est Peter Ringh; il est directeur technique du programme Gripen. M. Patrick Palmer dirige les activités de Saab ici, à Ottawa, à titre de vice-président exécutif des activités.
En guise d'introduction, Saab est bien établie au Canada avec des technologies clés employées par l'armée, la marine, la Garde côtière, la force aérienne et les universités canadiennes. Le Gripen est utilisé dans cinq pays et a cumulé maintenant plus de 1 400 heures de vol. Nous participons activement à de nombreux programmes concurrentiels de remplacement de la flotte partout dans le monde, et plus particulièrement en Inde et au Brésil. L'avion en tant que tel est un avion de chasse polyvalent. Il a des capacités de supercroisière et combine une endurance sans ravitaillement exceptionnelle avec un armement en missiles de courte et de longue portée le plus puissant en service aujourd'hui. Il n'a besoin que de très courtes pistes. Il n'a littéralement besoin que de 800 mètres d'à peu près n'importe quelle surface pour assurer son plein potentiel de capacité de charge. On ne peut en dire autant d'aucun avion de chasse. La maintenance sur demande fait aussi partie intégrante de l'avion. Essentiellement, tant que l'avion fonctionne, elle est offerte.
Pour ce qui est des capacités, d'après les documents sur les exigences obligatoires de haut niveau que nous avons vus, Gripen peut, à notre avis, combler et, dans bien des cas, dépasser toutes les exigences opérationnelles de la Force aérienne canadienne, jour et nuit. En ce qui concerne le rayon d'action et l'endurance, le Gripen peut franchir de plus longues distances et demeurer en vol pendant plus longtemps que les avions de tous nos concurrents. Par exemple, sans ravitaillement, l'avion a une autonomie de 4 000 kilomètres. Il s'agit de la distance qui sépare Goose Bay d'Inuvik. En état d'alerte maximale, l'avion peut décoller en moins de 60 secondes. Un aller-retour sur le terrain en mode air-air prend un peu moins de 10 minutes, et le changement d'un moteur à chaud sur le terrain prend moins d'une heure.
Le Gripen est pleinement opérationnel au sein de l'OTAN et est pleinement interopérable avec nos alliés de l'OTAN. Pour ce qui est de son fonctionnement dans l'Arctique, la Force aérienne suédoise utilise l'une de ses trois escadres Gripen dans des endroits situés encore plus au nord que l'Alaska, ce qui signifie que nous sommes très compétents en ce qui concerne les températures extrêmes puisque certains de nos avions sont en service dans toutes les zones climatiques du monde.
En ce qui concerne les armes, le Gripen Next Generation compte 10 points d'emports externes. Il a une capacité de charge de huit tonnes et toute une gamme d'armes de précision de longue et courte portée et offre une pleine interopérabilité avec l'OTAN. Évidemment, nous intégrerons toute arme dont vous aurez besoin. Si nous pouvons la transporter, nous l'intégrerons. Le Gripen est actuellement le seul avion au monde qui peut transporter et utiliser le missile le plus puissant au-delà de la limite visuelle actuellement en service, le Meteor, et c'est la preuve du niveau de supériorité technique de nos normes les plus récentes en matière de logiciels.
Nous appliquons un concept équilibré de capacité de survie grâce à des signatures infrarouge, radar, visuelle et audio très faibles, de même qu'à un riche ensemble d'aides à la défense intégrées à bord. Depuis des dizaines d'années, Gripen perfectionne une ligne de communication entre avions très perfectionnée permettant de transmettre de l'information qui vient s'ajouter à l'information générale transmise par le réseau Link-16. Cette ligne de communication locale permet au Gripen de connaître l'ensemble de la situation tout en émettant du silence, ce qui vient grandement accroître sa capacité de survie de même que les chances de réussite d'une mission.
De par sa conception même, le perfectionnement du Gripen est possible. Il est conçu pour pouvoir faire face à tout scénario de menace à venir et à pouvoir être opérationnel et en service pendant 8 000 heures de vol, ce qui représente, à un taux annuel de 170 heures de vol par année, environ 40 ans de service.
Compte tenu du calendrier actuel d'acquisitions, Saab peut confirmer au Canada la livraison du Gripen NG en 2016.
On parle beaucoup des générations d'avions de chasse. À quoi correspond la quatrième, à quoi correspond la cinquième, et qu'en est-il de la quatrième génération et demie? À notre avis, si un avion de chasse est équipé du plus récent radar à ensemble actif de balayage électronique, s'il offre une pleine fusion des données des capteurs et s'il possède la capacité de distribuer aux pilotes et aux personnes à terre les données quand ils en ont besoin, s'il offre un bon équilibre en matière de capacité de survie grâce à une signature la plus faible possible et à ses capacités de supercroisière, il s'agit d'un avion de cinquième génération. Et c'est ce qu'est le Gripen NG.
J'aimerais maintenant vous faire part, brièvement, de nos données en ce qui concerne le barème de prix et les principaux coûts. Il s'agit de chiffres approximatifs fondés sur la valeur du dollar canadien pour l'année. Le prix d'acquisition d'un Gripen, son prix à la sortie de l'usine, est d'environ 55 millions de dollars. Cela dépend de la configuration, mais c'est un véritable exemple de prix.
L'autre enjeu financier important pour tous les pays qui utilisent cet avion, c'est le coût par heure de vol pour toute la durée de vie de l'avion, qui est d'environ 40 ans, le coût de soutien pendant l'utilisation. Les chiffres que nous utilisons ont été fournis non pas par Saab, mais par une source tout à fait indépendante, la Force aérienne suédoise, qui effectue un suivi très précis de tous les critères à prendre en considération quand vient le temps d'établir les coûts en cours d'utilisation. Le coût en cours d'utilisation par heure de vol pour le Gripen est de 4 000 à 4 500 $, en dollars canadiens. Cela signifie que, pour toute une flotte constituée de 65 Gripen NG, le coût par année atteindrait de 44 à 50 millions de dollars canadiens pour 65 avions.
Si l'on arrondit les coûts d'acquisition et les coûts en cours d'utilisation, une flotte de 65 Gripen NG vous coûtera tout juste un peu moins de 6 milliards de dollars canadiens, soit environ 3,75 milliards de dollars canadiens pour acquérir les avions, et 2 milliards de dollars pour qu'ils demeurent en service pendant 40 ans, soit un peu moins de 6 milliards de dollars pour l'ensemble des avions, pour toute leur durée de vie.
Dans le sillage de la récente crise financière mondiale, nous savons que la plupart des pays essaient maintenant de s'adapter aux nouvelles réalités économiques, particulièrement au sein des économies occidentales arrivées à maturité. Nous le constatons d'abord dans nos marchés d'exportation. Nous le constatons tout le temps parce que de nombreux pays ont rapidement révisé leurs stratégies d'acquisition. Pour bien des pays au sein desquels je travaille, l'acquisition à des fins de défense traditionnelles est dépassée. Nous pensons que c'est dans ce nouveau contexte que le Gripen NG peut se distinguer et offrir des capacités exceptionnelles à un coût minimal.
Nous savons aussi que le Canada participe étroitement au programme JSF à titre de client d'exportation. Visiblement, nous souhaitons maintenant participer à un appel d'offres complet et ouvert pour répondre à la totalité des besoins de la Force aérienne du Canada pour l'avenir, c'est-à-dire pour les 65 avions. Si cela devait se révéler trop compliqué, nous pourrions offrir la possibilité de mettre sur pied une flotte d'avions de chasse constituée de JSF et de Gripen. À ceux qui doutent de cette proposition, je peux dire que le Gripen exige très peu de soutien, ce qui signifie qu'il y aurait très peu de changements à apporter aux installations existantes pour le Hornet. De plus, le Gripen peut pleinement s'intégrer aux côtés du F-35. Après tout, c'est ce que l'OTAN s'est efforcé de faire avec ses alliés.
Une telle combinaison d'avions au sein de la flotte permettrait une force aérienne équilibrée et ayant de très grandes capacités, une formidable force offensive et défensive à la fois, grâce aux avions d'attaque stratégiques que sont les F-35 et à l'avion de chasse polyvalent tactique qu'est le Gripen NG. Le Gripen permettrait d'exploiter à fond toute la gamme des fonctions du missile Meteor pour garantir au Canada une défense maximale dans son vaste espace aérien et dans la région de l'Arctique. Le Gripen permettrait aussi d'effectuer des opérations pour lesquelles le JFS ne convient pas aussi bien, ou simplement, quand le commandement ne souhaite pas s'engager. Les missions d'appui aérien rapproché des troupes sur le terrain sont un exemple classique de situations dans lesquelles un avion de chasse très agile et manœuvrable comme le Gripen convient bien mieux qu'un avion d'attaque plus lourd et encombrant, comme le F-35.
La version du Gripen qui compte deux sièges est un avion tout à fait opérationnel qui convient bien à d'autres fonctions, comme la formation tactique offerte dans un contexte intensif où il y a une menace grave, et des opérations de recherche et de sauvetage à longue portée. Grâce au ravitaillement en vol, l'avion peut demeurer en vol tant que le pilote peut rester éveillé.
En plus des économies de coût énormes et véritables que le Gripen offre au Canada, il apporte des avantages très importants et concrets pour l'industrie canadienne en raison d'un plein transfert de la technologie et du développement à long terme en partenariat avec des entreprises suédoises dans le secteur de la défense et, s'il y a lieu, dans d'autres secteurs, par l'entremise du groupe d'investisseurs. Nous offrons une pleine compensation par l'entremise du programme de coopération industrielle mutuellement avantageux de RIR, et nous avons la réputation inégalée de fournir ce que nous nous engageons à fournir, et de le faire à temps.
Parfois, quand des entreprises offrent le transfert de la technologie, elles parlent de la technologie liée au processus de montage ou d'assemblage, qui est, de fait, minime. Saab transférera toutes, littéralement, les technologies dont le Canada aura besoin, y compris toutes les données sources et chacune des lignes du code. Cela permettra au pays d'exercer un plein contrôle national et fonctionnel sur chaque élément des systèmes défensif et offensif des avions, et ce, aujourd'hui et dans l'avenir.
Ces technologies font partie des systèmes Saab et nous appartiennent. Nous vous les donnons, et nous vous offrons toute l'aide possible sous la forme de logiciels, de code de soutien et de code de transfert pour vous permettre de faire vous-même le travail. Nous estimons qu'il est essentiel que le Canada ait le plein contrôle des principales technologies logicielles, comme les mesures de prévention électroniques, votre catalogue de menaces, etc. Ces contrôles vous reviennent à vous, et à personne d'autre.
Le transfert que nous offrons se fera de façon pratique de façon à permettre pleinement au Canada de s'appuyer sur ses capacités nationales extraordinaires en matière de développement de logiciels, déjà présentes dans le pays, et de faire en sorte que tous les services d'ingénierie durables seront offerts ici, au pays, pour que vous puissiez adapter vos avions à vos besoins. Nous appuierions et faciliterions tous ces partenariats depuis la Suède, selon vos besoins. C'est un modèle qui est déjà en place en Afrique du Sud: le gouvernement utilise son propre logiciel, et ce programme en développement en particulier a été un grand succès.
Saab reconnaît et appuie les solutions qui offrent au Canada un processus d'acquisition fiable et facile à gérer, une viabilité à long terme, et un soutien au Canada par des Canadiens. Nous pensons que l'utilisation de l'avion de chasse Gripen NG au sein de la Force aérienne du Canada entraînera une importante amélioration de la capacité indépendante du Canada à défendre sa souveraineté et sa sécurité nationales, en plus d'offrir des avantages exceptionnels pour l'industrie et un véritable transfert de technologie, et de vous permettre d'économiser des milliards de dollars — oui, des milliards.
Nous aimerions aussi inviter chacune et chacun d'entre vous à venir à Linköping, notre siège social en Suède, pour jeter un coup d'œil aux avions. Apportez un tournevis et venez jeter un coup d'œil éclairé sur ce que nous vous offrons de façon à vous faire votre propre idée. Nous vous demandons simplement de nous permettre de démontrer adéquatement nos capacités au Canada et à la Force aérienne canadienne dans le cadre d'un processus d'appel d'offres ouvert.
Merci.