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Bonjour à tous et bienvenue à notre 21
e séance du Comité permanent de la défense nationale. Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous allons poursuivre notre étude sur le rôle des soldats canadiens dans les missions de paix internationales après 2011.
[Traduction]
Nous avons l'honneur de recevoir trois témoins aujourd'hui. Nous allons commencer avec M. Hampson, qui est
[Français]
professeur chancelier et directeur au Norman Paterson School of International Affairs, de l'Université Carleton.
Bienvenue.
Aussi, nous accueillons M. Ernie Regehr, cofondateur de Project Ploughshares; professeur agrégé adjoint, Peace and Conflict Studies au Collège universitaire Conrad Grebel, de l'Université de Waterloo; associé, Centre pour l'innovation dans la gouvernance internationale. De même, nous recevons M. Paul Samson, directeur général, Direction des politiques stratégiques à l'Agence canadienne de développement international.
Merci, messieurs. Je vais vous donner chacun de cinq à sept minutes pour faire votre présentation.
[Traduction]
Ensuite, les membres auront le temps de vous poser quelques questions.
Vous avez la parole, monsieur Hampson.
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Merci, monsieur le président, ainsi que les membres du Comité permanent de la défense nationale. Je suis heureux d'avoir la chance de témoigner devant vous.
Dans ma déclaration, j'aimerais répondre à trois questions qui m'ont été présentées. La première concerne la nature changeante du contexte international dans lequel les Forces canadiennes devront intervenir à l'avenir, la deuxième traite du rôle des Nations Unies au sein de l'OTAN dans ses futures opérations de paix, et la troisième concerne le rôle du Canada dans ce type d'opérations.
Premièrement, les Forces canadiennes devront faire face à un contexte international de plus en plus complexe au sein duquel il y aura un large éventail de menaces et de défis à la sécurité. Un grand nombre de ces menaces viennent de l'intérieur de sociétés et d'États, et comme nous en avons été témoins, elles ont tendance à s'étendre au-delà des frontières et dans l'environnement voisin. Elles sont souvent sujettes à une dynamique régionale malsaine. Pour compliquer les choses, les menaces à la sécurité d'aujourd'hui proviennent de différents facteurs: la piraterie, le trafic de stupéfiants, la criminalité transnationale, la prolifération nucléaire et le terrorisme.
Le Center for International Development and Conflict Management de l'Université Maryland près de Washington, surveille les tendances globales en matière de conflit armé. Ils ont noté qu'il y a eu une baisse constante du nombre de conflits déclarés tout de suite après la guerre froide, mais cette tendance s'inverse depuis les quatre ou cinq dernières années. Il y a une recrudescence des conflits armés et de la violence dans de nombreux pays. De plus, un grand nombre des accords de paix qui ont été conclus dans les années 1980 et 1990 pour mettre un terme aux conflits sectaires ont échoué. Depuis 1982, le nombre d'attaques terroristes impliquant des morts, des blessés graves ou d'importants dommages matériaux est aussi constamment en hausse.
Un grand nombre de pays continuent de souffrir d'instabilité chronique. La troisième vague de démocratie a vu l'émergence de régimes démocratiquement élus, populistes et autoritaires en Amérique latine, en Asie et au Moyen-Orient. Ces régimes pratiquent clairement l'intolérance et dans certains cas présentent une menace directe pour leurs voisins. C'est ce que nous voyons au Venezuela avec les écarts de conduite imprévisibles de son chef, Hugo Chávez. C'est le cas aussi de pays comme l'Iran, où non seulement le chef est imprévisible, mais le pays développe ses capacités nucléaires.
L'index annuel des États faillis, élaboré par le Fund for Peace et le magazine Foreign Policy, dénombre quelque 60 pays qui sont sur le seuil d'un effondrement politique et économique. Le fait que tant de pays sont sujets aux conflits internes et à une désintégration sociale démontre qu'il y a un grand potentiel d'instabilité dans le système international. Cependant, le monde d'aujourd'hui n'est pas plat, comme aimerait nous le faire croire le chroniqueur Thomas Friedman du New York Times, c'est un terrain inégal. Certaines parties du monde sont beaucoup plus instables que d'autres. Les sous-systèmes régionaux les plus difficiles dans cette ère de mondialisation sont constitués de pays de l'Afrique subsaharienne et en majorité musulmans. Ces pays s'étendent du Maroc au Sénégal et de la Malaisie à l'ouest à l'Indonésie à l'est. L'Afrique subsaharienne est l'une des régions les plus touchées par les conflits sur la planète, et de nombreux pays musulmans sont victimes d'une augmentation des conflits armés et de la violence au cours des dernières années. Les États pivots qui sont relativement stables en Afrique et dans le monde musulman, tels que l'Égypte, le Nigeria et l'Afrique du Sud font face également à des pressions politiques à la hausse en raison de leur économie anémique, de l'augmentation des divisions internes et de leur incapacité à offrir un avenir économique viable à la majorité de leurs citoyens. Donc, si l'on se projette dans l'avenir, le monde sera marqué par une instabilité constante et peut-être même croissante.
Ma deuxième question est la suivante: quel est le rôle des Nations Unies et de l'OTAN dans l'évolution de l'ordre mondial? Les principaux organismes internationaux chargés de la sécurité, comme l'ONU et le l'OTAN, cherchent des stratégies viables sur le plan politique et cohérentes sur le plan doctrinal. Leur recherche de réponses a donné naissance à des expressions familières destinées à susciter une volonté politique d'agir: États défaillants, sécurité commune, éléments incontrôlables, stabilisation et reconstruction d'après-conflits, responsabilité de protéger, prévention des génocides et guerre contre le terrorisme. Dans un monde où les menaces à la sécurité internationale peuvent être mondiales, transnationales ou locales, et parfois à tous les niveaux, on n'a peu d'espoir de créer un nouveau consensus mondial sur les pouvoirs dont notre institution devrait être responsable pour gérer ces menaces. Par exemple, en raison de l'attention accordée à l'Irak et à l'Afghanistan par les principales puissances mondiales, de nombreux autres conflits dans le monde, comme nous le savons, ont été oubliés — Mindanao aux Philippines, le Sahara-Occidental dans l'Afrique subsaharienne — ou simplement exclus d'une intervention internationale.
La prolifération du nombre d'entités mondiales, régionales et sous-régionales depuis la « deuxième » guerre froide, a également semé la confusion sur le partage des rôles entre les différentes institutions, ce qui a donné lieu à un partage inégal du fardeau, comme nous le savons tous. Certains pays comme le Canada assument peut-être plus que leur juste part du fardeau en matière de sécurité.
La hiérarchie institutionnelle traditionnelle entre les institutions et les organisations régionales et les Nations Unies, comme le prévoit la Charte de l'ONU, évolue également. Elle est devenue plus stable, à cause de l'érosion des hiérarchies politiques traditionnelles, et plus profondément interreliée.
Le choix des situations dans lesquelles intervient la communauté internationale ne semble pas seulement tenir au hasard, mais aussi au fait qu'il y a toujours deux poids deux mesures au niveau moral et juridique, y compris les quelques rares cas, voire aucun, où l'intervention a été motivée entre autres par la responsabilité de protéger la doctrine ou d'autres préceptes et normes en matière de sécurité humaine.
La volonté politique de s'engager davantage diffère d'une région à l'autre. Certaines régions comme les Caraïbes, l'Afrique et l'Asie centrale, acceptent les initiatives de renforcement des capacités provenant de puissants intervenants mondiaux, comme les Nations Unies. Mais nous sommes conscients que d'autres régions — l'Asie du Sud-Est et le Moyen-Orient, par exemple — font preuve de résistance ou d'ambivalence à l'égard de cette perspective, et de nombreux États demeurent inquiets au sujet des intrusions dans leur souveraineté.
La coopération pour la sécurité dans le monde d'aujourd'hui se fonde de plus en plus sur des exemples de consensus restreint. Lorsqu'il y a coopération, c'est généralement parce que plusieurs pays veulent établir le programme et assumer une plus grande part des coûts économiques et politiques de la coopération. Dans certains cas, l'ONU et l'OTAN ne seront pas toujours au centre des opérations de sécurité et de gestion des conflits dans le monde.
Ma troisième question est celle-ci. Quel est censé être le futur rôle des Forces canadiennes? Selon moi, les Forces canadiennes devront de plus en plus s'adapter à une série complexe de rôles différents en matière de sécurité, où elles devront faire différentes choses de concert avec un ensemble de plus en plus varié d'organisations et d'intervenants internationaux et régionaux. La gestion collective des conflits décrit un phénomène nouveau dans les relations internationales dans lesquelles les pays, les organisations internationales régionales et sous-régionales, les institutions non officielles ou les intervenants du secteur privé travaillent ensemble pour s'attaquer aux menaces potentielles ou réelles en matière de sécurité.
Ces projets de gestion collective des conflits visent à contrôler, à diminuer ou à faire cesser la violence par des opérations militaires menées conjointement sans utiliser de moyens cinétiques mais plutôt la diplomatie concertée, le maintien de la paix, la médiation et la prévention des conflits. On pourrait dire qu'il y a plus que trois dimensions. Le document que j'ai remis au greffier contient plusieurs exemples de projets de ce genre, et mon préféré, un projet récent auquel les forces navales canadiennes ont participé: l'effort déployé pour contrer l'augmentation des attaques de pirates dans le golfe d'Aden et l'océan Indien au large de la Corne de l'Afrique, où se déroulent des opérations conjointes ponctuelles, impliquant l'OTAN, l'Union européenne et les forces maritimes de la coalition, et où le secteur privé joue un rôle parallèle important, surtout les entreprises qui transitent dans ces eaux et les intervenants de la région.
Ce que cela signifie, très rapidement, pour terminer mon intervention...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie le comité de son invitation.
J'ai fourni au comité un document qui a été distribué ce matin. J'aimerais faire valoir trois autres points.
Il est évident que le rôle des Forces canadiennes à l'extérieur de l'Amérique du Nord après 2011 sera influencé par l'expérience en Afghanistan. Lorsque le premier ministre a déclaré sur la chaîne CNN en mars 2009: « Mon propre jugement, très franchement, c'est que nous ne battrons jamais cette insurrection », nous devrions comprendre qu'il ne décrivait pas seulement une réalité propre à l'Afghanistan, mais bien une réalité plus vaste.
Les conflits humains complexes ne se prêtent pas uniquement à des solutions militaires. C'est l'avis du Conseil de sécurité de l'ONU énoncé dans sa plus récente résolution sur l'Afghanistan.
L'accent mis sur les approches multidimensionnelles pangouvernementales par des témoins qui ont comparu devant ce comité plus tôt désigne la même réalité. En général, les conflits armés nationaux ou entre États prennent fin grâce à des négociations et à des règlements politiques de haut niveau, termes utilisés par le général McChrystal dans son rapport de 2009.
Si on réussi à gagner les luttes anti-insurrectionnelles par des négociations politiques, des opérations de soutien de la paix devraient alors être entreprises dès le début. C'est un point que le ministère des Affaires étrangères a fait valoir en établissant les facteurs à considérer pour décider de participer à une opération de maintien de la paix; il déclare considérer si « l'opération de maintien de la paix a lieu dans le contexte d'un processus visant le règlement politique du conflit ».
En février 2010, la réunion du Conseil de sécurité portant sur le maintien de la paix a souligné qu'un « processus de paix avancé est un facteur important pour réussir la transition d'une opération de maintien de la paix à d'autres configurations de la présence des Nations Unies ». Mais un tel processus ne peut pas être laissé de façon crédible à un gouvernement national ou hôte seul. Il faut une diplomatie internationale qui s'attaque au conflit et à la recherche de solutions politiques dans un contexte local, national ou régional.
Même si le Canada doit faire partie des futures opérations de paix, il faut comprendre que rien ne garantit que d'autres efforts seront plus faciles ou plus efficaces que l'a été l'intervention en Afghanistan jusqu'ici. Après tout, les opérations de paix sont par définition réalisées dans des circonstances extraordinairement difficiles; même après la signature des accords de paix, la gouvernance de l'État demeure dangereusement fragile, les économies sont dévastées, les forces de sécurité sont gravement compromises et les allégeances politiques sont complexes et effritées.
Rappelez-vous en 2002, lorsque la Force internationale d'assistance à la sécurité a été créée en Afghanistan grâce aux accords de paix de Bonn, nos forces prenaient part à une mission d'assistance à la sécurité reposant sur le consentement des parties en cause et soutenue par un accord de paix. En 2003, la FIAS cherchait de plus en plus à accroître l'autorité du gouvernement dans le pays — un aspect qui ressort des opérations menées de nos jours. Durant cette période, il fallait limiter les dégâts dans le cadre d'une opération de maintien de la paix colossale. Mais le consentement au niveau stratégique du début de la FIAS s'est érodé, et en 2005, il n'existait pratiquement plus. La FIAS est devenue une mission d'imposition de la paix dans presque tout le pays, mais sans un processus visant un règlement politique à long terme.
En d'autres mots, les opérations de soutien de la paix donnent des résultats imprévus, sans garantie. Les leçons tirées de notre expérience peuvent augmenter nos chances de réussir.
Bref, pour terminer, étant donné que le Canada ne fait face à aucune difficulté militaire imminente ou prévisible par rapport à sa souveraineté, à son intégrité territoriale ou à son ordre interne, il dispose d'une marge de manoeuvre considérable pour trouver les meilleurs moyens de résoudre les problèmes de sécurité au-delà de ses frontières. En d'autres termes, puisque le Canada n'a pas besoin de maintenir un niveau élevé de forces militaires pour sa sécurité intérieure, il doit principalement se doter d'une capacité militaire pour assurer la paix et la sécurité à l'échelle internationale.
Nous avons le choix. Nous pouvons à l'avenir, choisir les moyens les plus efficaces pour déployer nos ressources à l'étranger afin de répondre aux menaces de sécurité contemporaines. Le Canada est en excellente position pour offrir ce type de contribution multidimensionnelle à la paix et à la sécurité internationale qui, comme un certain nombre de témoins l'ont dit devant ce comité, est essentiel.
Merci.
:
Je vous remercie, monsieur le président, d'avoir demandé l'opinion de l'ACDI sur cet important sujet aujourd'hui.
[Français]
Dans ma déclaration, je parlerai brièvement du contexte international de l'engagement de l'ACDI dans les États fragiles et touchés par les conflits, et de l'approche pangouvernementale globale que nous adoptons.
[Traduction]
Le premier point porte sur le contexte international, et beaucoup a été dit à ce sujet, je serai donc bref. Le contexte international actuel peut être caractérisé par des problèmes d'une fréquence, d'une complexité et d'une interdépendance croissante qui déclencheront des crises humanitaires à multiples facettes. Parmi les facteurs qui contribueront à cette situation, notons les effets continus des crises alimentaires, énergétiques et économiques, les effets des changements climatiques et de la dégradation environnementale ainsi que la persistance des conflits civils qui compromettent la sécurité et la primauté du droit.
L'interaction de ces facteurs fait de l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement d'ici 2015 un véritable défi.
Nous avons inclus une liste des objectifs du millénaire pour le développement en annexe à la déclaration pour les membres du comité.
[Français]
À titre d'agence de développement, nous collaborons avec des organisations gouvernementales et non gouvernementales de tout acabit. Manifestement, ces partenariats sont au coeur de nos opérations. De nos jours, les interventions en réponse aux urgences humanitaires complexes, souvent dans le contexte des opérations de paix et de stabilité, exigent plus de partenariats avec diverses organisations. Cet ensemble de partenariats humanitaires principaux continue d'oeuvrer pour préserver un espace humanitaire neutre au sein des opérations de paix.
[Traduction]
Le deuxième point concerne l'engagement de l'ACDI.
L'ACDI oeuvre dans un nombre restreint d'États fragiles et touchés par les conflits. À l'exercice financier 2008-2009, l'aide que l'ACDI avait consentie à l'Afghanistan, à Haïti, au Soudan à la Cisjordanie et à la Bande de Gaza s'élevait à plus de 545 millions de dollars, dont le quart, soit 135 millions de dollars, était consacré à une aide humanitaire d'urgence.
L'aide humanitaire de l'ACDI permet de sauver des vies et d'atténuer la souffrance. Cette aide est offerte selon les besoins qui sont signalés, et elle est guidée par des principes d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance. Le Canada répond de façon constante, généreuse et fiable aux appels humanitaires et aux organismes de coordination associés, notamment le Fonds central d'intervention d'urgence des Nations Unies.
De concert avec le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, l'ACDI a contribué à l'évolution des normes et des principes internationaux qui devraient guider toutes les opérations dans les États fragiles, incluant les opérations militaires. Nous aimerions attirer l'attention des membres du comité sur les principes et bonnes pratiques d'action humanitaire de l'OCDE et sur les autres normes que nous sommes heureux de transmettre au comité aujourd'hui.
[Français]
Au lendemain du séisme qui a frappé Haïti en janvier, le Canada a rapidement organisé une conférence ministérielle préparatoire à Montréal où les participants ont convenu d'adopter des principes de prise en charge par les Haïtiens, de coordination, de durabilité, d'efficacité, d'inclusion et de responsabilisation qui s'harmonisent avec les normes de l'OCDE et d'autres normes internationales. Conscient du leadership du gouvernement d'Haïti dans l'établissement d'une orientation stratégique pour la reconstruction et le développement à plus long terme du pays, le Canada s'efforce aujourd'hui d'aligner sa programmation relative sur le Plan d'action pour le relèvement et le développement d'Haïti. Ce plan propose des actions concrètes pour les 18 prochains mois pour la reconstruction d'Haïti, tout en mettant en place des conditions pour s'attaquer aux causes structurelles du sous-développement d'Haïti.
[Traduction]
Troisièmement, je veux vous entretenir d'une approche pangouvernementale globale.
En ce qui a trait aux origines de l'approche pangouvernementale, l'ACDI perçoit l'engagement du Canada dans la crise humanitaire et politique de l'ancienne Yougoslavie au début des années 1990 comme étant très important. Nous avons beaucoup appris sur l'importance capitale de pouvoir compter sur des institutions nationales responsables et compétentes capables de garantir la sécurité des citoyens et de favoriser le développement social, politique et économique.
En Afghanistan, l'ACDI travaille au sein du groupe de travail du gouvernement du Canada responsable d'intégrer l'intervention du Canada pour le plus grand programme d'aide humanitaire et de développement que nous ayons entrepris. Nous apprenons que, pour contribuer à la création d'un État viable, il faut obtenir à l'échelle internationale un degré de coordination très avancé et un engagement indéfectible à renforcer les relations entre le gouvernement et les citoyens. Nous apprenons que l'espoir d'un avenir meilleur passe par des résultats vastes, tangibles et visibles sur le terrain.
Du point de vue opérationnel, des mécanismes similaires existent pour coordonner nos programmes dans d'autres États fragiles et touchés par les conflits.
[Français]
Au Soudan, l'aide de l'ACDI est centrée sur la sécurité alimentaire, les enfants, les jeunes et la gouvernance. Cette aide s'inscrit dans l'effort pangouvernemental que le Canada déploie pour réduire la vulnérabilité, sauver des vies et établir la stabilité plus à long terme. L'approche globale consiste à réagir de manière plus coordonnée et stratégique au contexte du Soudan qui évolue très rapidement.
En Cisjordanie et dans la bande de Gaza, l'ACDI concentre sa programmation sur la réforme du secteur judiciaire, le développement du secteur privé et l'aide humanitaire. Nous y avons appris l'importance de placer l'édification de l'État au coeur du programme de développement et de former une synergie entre les ministres du gouvernement du Canada.
[Traduction]
À la lumière de ces expériences et des leçons retenues énoncées dans des études publiées par les Nations Unies, l'OCDE et d'autres organisations internationales, nous privilégions les résultats stratégiques qui permettent d'améliorer les capacités locales de prestation de services de base, augmentent les activités légitimes du secteur privé, traitent les conflits au moyen du dialogue et de négociations politiques et solidifient les fonctions de base de l'État. De plus, l'importance accordée à l'égalité entre les sexes est toujours considérée comme étant fondamentale.
Enfin, j'aimerais souligner l'importance de la planification civilo-militaire continue, de la coordination ainsi que de l'analyse et de l'évaluation partagée du contexte local pour des opérations futures de consolidation et de maintien de la paix intégrées. Dans le but d'améliorer l'interopérabilité, il faudrait mieux comprendre et intégrer les capacités des ministères à déployer des missions conjointes, peut-être au moyen de formation réciproque ou de cheminement de carrière qui offre une plus grande exposition à plusieurs ministères qui participent à ce genre d'opérations.
[Français]
Je vous remercie et je répondrai à vos questions avec plaisir.
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Pour rajouter aux commentaires de M. Regehr, je crois qu'il faut d'abord reconnaître qu'un mécanisme du type BIRFA, au sein de Nations Unies, fera toujours face à des obstacles comme à chaque fois que nous tentons de faire intervenir le Conseil de sécurité pour prévenir un conflit.
La prévention de conflit est le sujet de discussions aux Nations Unies depuis le début des années 1990, et il faut admettre que les progrès sont très modestes.
Deuxièmement, je crois que nous devons également reconnaître qu'en ce qui concerne les intervenants, et cet élément est décrit plus clairement dans mon document qui sera distribué aux membres du comité, nous pouvons observer que, de plus en plus, ce sont les organisations sous-régionales ou régionales qui sont les premières sur place. C'est justement le cas en Afrique subsaharienne.
La volonté d'agir et la capacité politique sont beaucoup plus importantes du côté de l'Union africaine et des organisations sous-régionales, comme la CEDEAO. En fait, il est souvent arrivé, par exemple au Libéria, au Darfour et au Soudan, que des organisations régionales envoient des troupes pour après conclure une entente avec les Nations Unies: les Nations Unies donnent leur bénédiction à la mission et d'un autre côté les intervenants internationaux fournissent des services de logistique et de soutien.
Pour en revenir à la notion de prévention de conflit, je crois que nous devons privilégier la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales pour renforcer leur capacité en cette matière. Le dialogue est toujours ouvert à ce sujet entre les Nations Unies et l'UA. C'est un dialogue intermittent. La volonté était beaucoup plus forte sous le règne de l'ancien secrétaire général qu'en ce moment. Je suis d'avis par contre que nous pouvons faire beaucoup plus en termes de reconnaissance de la réalité changeante, c'est-à-dire que les organisations régionales constituent la plupart du temps la première ligne de défense lorsqu'il s'agit de mobiliser des forces pour des missions de paix.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais d'abord souhaiter la bienvenue à ceux qui ont fait une très bonne présentation et qui nous ont fourni une documentation tout de même assez imposante sur laquelle nous allons devoir nous pencher.
En ce moment, ma préoccupation concerne toute la question de l'ONU et de l'OTAN. N'êtes-vous pas d'accord pour dire qu'il faudrait absolument procéder à une réforme importante de l'ONU? J'ai l'impression que cette organisation a eu du mérite. On sait dans quelles circonstances elle a été créée. On voulait remplacer le son des armes par la diplomatie. Mais depuis plusieurs années, à cause de la complexité des conflits, j'estime que l'ONU n'a plus ce qu'il faut pour réagir adéquatement. C'est à ce sujet que j'aimerais entendre vos commentaires.
Pour ce qui est des théâtres d'opérations comme l'Afghanistan, je demande souvent aux gens de l'ONU ou au représentant du Secrétaire général, qui se trouve sur le théâtre d'opérations, si c'est lui ou le général McChrystal qui mène. Il ne semble pas y avoir de coordination, et l'ONU paraît très faible. Quand il y a des problèmes, le Conseil de sécurité compose avec les diverses tendances des nations présentes autour de la table. Il est difficile d'en arriver à une entente et à un consensus. Que pensez-vous de l'idée de procéder à une réforme importante de l'ONU?
Monsieur Samson, je pourrais vous poser des questions sur la reddition de comptes de l'ACDI, qui me semble très déficiente en ce moment. Vous êtes allé en Afghanistan, mais demandez-vous à des gens de vous rendre des comptes? J'ai vu des gens qui construisaient des routes vendre de la pierre à 90 $ la tonne alors qu'ils la vendaient normalement 10 $ la tonne. Ils disaient que les forces internationales allaient payer. C'est l'ACDI qui va payer, et on va lui demander le prix fort. Pourquoi?
La question sur l'importante réforme de l'ONU s'adresse à MM. Hampson et Regehr.
:
Nous pouvons manifestement faire beaucoup de choses. La faisabilité d'une grande partie de ces choses est rattachée à l'intérêt ou à la volonté politique.
J'ai donné un bref exemple de l'utilisation que nous faisons de certains navires lors d'opérations conjointes dans le golfe d'Aden et dans l'océan Indien pour s'attaquer au problème de la piraterie. Ce problème ne sera pas éliminé. Il prendra sans doute de l'ampleur, en particulier si plus d'États échouent dans le sous-continent africain, mais aussi dans d'autres régions du monde.
Je crois aussi que le Canada possède une riche expérience dans le domaine des opérations multinationales. D'accord, nous n'avons pas de police combinée 3-D, mais notre situation est probablement plus clémente que celle d'autres pays sur ce point.
Pour ce qui est de l'avenir — et j'ai insisté là-dessus dans mes remarques —, la gestion de la sécurité internationale sera de plus en plus un match improvisé, une partie spéciale rattachée à une combinaison d'organisations infrarégionales, régionales et peut-être internationales et de coalitions d'acteurs étatiques. Il y a d'énormes problèmes de coordination et de leadership dans ces situations. Encore une fois, étant donné notre feuille de route, je crois qu'il est évident que nous avons de l'expérience dans la préparation de ce type d'opérations multinationales et la participation à ces opérations.
Pour ce qui est d'envoyer des troupes sur le terrain pour des opérations traditionnelles de maintien de la paix, je crois que nous avons fait beaucoup de chemin depuis le temps où cette philosophie avait cours. C'est en partie parce que les environnements dans lesquels nous allons et nous irons sont des États non viables où les conflits sociaux, confessionnels et ethniques franchissent les frontières si la situation se détériore. Cela nécessite des interventions musclées.
Dans certaines régions du monde, les acteurs régionaux — des organisations régionales — enverront des troupes sur le terrain. C'est certainement la tendance en Afrique subsaharienne. Mais lorsque l'Union africaine ou la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest le fait, ça ne veut pas dire qu'elles n'ont pas besoin d'un appui et d'un soutien logistique plutôt sophistiqués — et c'est quelque chose, encore une fois, que nous pouvons faire.
Je veux aussi insister sur le fait qu'il y a de multiples menaces et défis en matière de sécurité. C'est très difficile de faire des prévisions. Ça devient très difficile d'affecter des ressources peu abondantes pour remplacer l'équipement de nos forces armées. Je crois que cela justifie la nécessité d'une approche diversifiée et de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Dans notre monde d'aujourd'hui, et compte tenu du type d'instabilités auxquelles nous sommes confrontés, cela signifie qu'il ne faut pas être profondément attaché à ce que je pourrais appeler un point de vue arriéré relativement aux opérations internationales de maintien de la paix.
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Oui, je suis d'accord avec cela, ce n'est pas un choix. Et les Forces canadiennes à elles seules font un bon travail sur ces deux plans.
Monsieur Regehr, le général Vance a dit récemment que les insurrections n'étaient pas vaincues, qu'elles se dissolvent, avec le temps, je suppose, parce qu'elles réussissent à réconcilier le gouvernement et le peuple. Et c'est de plus en plus clair que ce que nous essayons de faire en Afghanistan, c'est de réconcilier le gouvernement et le peuple. Mais le type d'opérations a changé: au début, les opérations étaient purement et manifestement axées sur le mouvement, alors que maintenant, elles visent à créer et à former le gouvernement, pour ne mentionner que cet exemple.
Quel est, selon vous, le rôle à long terme du Canada en Afghanistan en ce qui a trait à la création et à la formation du gouvernement, à l'établissement des capacités, et ainsi de suite? D'après vous, quel rôle les Forces canadiennes devraient-elles jouer dans les opérations de paix à long terme après la fin de la mission en Afghanistan?
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Si je peux me permettre un commentaire sur le premier point, au sujet de l'insurrection qui se résorbe, je dois dire que le processus est plutôt lent en Afghanistan. L'une des difficultés qui se pose dans ce pays est que l'insurrection ne se résorbera pas au moyen d'un appel général à la population. Il s'agit d'une insurrection qui a une base politique, c'est une organisation politique, et en fait, c'est une constellation d'organisations. L'une des leçons à retenir à mon avis est qu'il faut aller chercher leur concours.
On a appris de nos expériences que plus les forces insurrectionnelles sont impliquées au niveau diplomatique, plus elles modifient leurs exigences et plus elles quittent la marginalité pour s'intégrer au courant dominant. Quand les diplomates sont entrés en contact avec la RENAMO au Mozambique, pour prendre l'exemple d'un conflit ancien, les forces insurrectionnelles étaient animées d'une haine extrême et c'est ainsi qu'on les percevait. Son action ne s'appuyait sur aucun programme politique qui aurait pu racheter son image. Et pourtant, on est parvenu à avoir leur concours, elles se sont présentées à des élections qu'elles n'ont pas gagnées mais dont elles ont accepté les résultats.
Naturellement, il n'y a pas deux situations pareilles. Mais je crois que cette situation confirme ce qui a été dit, y compris par le général McChrystal, au sujet d'un règlement au plus haut niveau. Il n'est pas question ici d'un caporal qui conclut une entente avec un aîné de village, mais de leaders qui négocient des règlements politiques de haut niveau. C'est là, à mon avis, l'un des aspects sur lesquels nous avons échoué en Afghanistan.
Quand on envisagera, dans l'avenir, d'engager le Canada sur d'autres théâtres, voilà un des aspects fondamentaux qu'il nous faudra comprendre. Nous ne participons pas à des opérations qui sont d'abord militaires ou de consolidation de la paix; nous prenons part à un effort tous azimuts sur le front gouvernemental. Comme a dit le ministère des Affaires étrangères, il ne faut pas nous engager dans un processus de prévention de conflit ou d'intervention proprement dite sans l'engagement très clair d'une participation politique de haut niveau de nos diplomates au processus.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Pendant les 17 années ou presque de ma présence en ces lieux, nous avons, je crois, éprouvé collectivement un énorme sentiment de frustration face à la question de la prévention des conflits. On se demande parfois si on a tiré quelque leçon que ce soit du Rwanda.
Nous en sommes toujours à nous demander comment passer de l'approche ponctuelle dont vous avez parlé, monsieur Hampson, à une approche dans laquelle diplomatie, développement et défense seraient organisés et coordonnés.
L'une de mes questions est la suivante. Croyez-vous que le Canada ait un rôle à jouer ou y a-t-il au Canada une volonté de mettre sur pied, côté diplomatie, une équipe d'intervention rapide en matière de développement au niveau régional ou sous-régional? Cette volonté existe-t-elle et le Canada doit-il jouer un rôle dans la poursuite de cet objectif?
:
La réponse réside en partie dans le leadership politique. Il faut une certaine dose d'audace pour se mêler de conflits dans lesquels les intérêts immédiats du Canada ne sont pas évidents. Notre intérêt est de nature générale.
Les Norvégiens l'ont fait. Ils se sont impliqués. On peut se demander pourquoi les Norvégiens se sont impliqués dans certains des endroits où ils l'ont fait.
Je pense donc qu'il faut comprendre qu'il doit y avoir un solide leadership en haut lieu pour s'engager dans un processus diplomatique susceptible de devenir une activité à grande visibilité.
Le plus souvent, il faut être un catalyseur plutôt qu'un acteur jouant un rôle direct dans la médiation, par exemple dans les conflits subsahariens comme celui du Zimbabwe.
La Somalie n'est guère en situation de prévention de conflit, mais on n'y voit pas la moindre tentative crédible de recourir à la diplomatie pour résoudre le conflit qui y perdure. Il y a au Canada une vaste diaspora somalienne, ce qui favorise l'éclosion de certains des problèmes dont Fen a parlé. Mais si on voit son rôle comme étant un rôle de catalyseur et de facilitateur cherchant à susciter l'implication des acteurs régionaux, des représentants des diverses communautés somaliennes, et à favoriser la mise sur pied de tables de discussion auxquelles les parties viendraient s'asseoir, on a le genre d'éléments qu'il faut pour ce faire.
Naturellement, Fen a détaillé quelque peu les activités que nous pourrions entreprendre en réunissant un certain nombre de compétences.
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J'aimerais poursuivre le débat sur la coordination. L'exemple typique est celui de l'Afghanistan d'où sont revenus certains membres du comité il y a deux semaines.
J'estime qu'à l'heure actuelle, la coordination en Afghanistan est complètement désarticulée. Elle est même cauchemardesque. Si les choses vont si mal en Afghanistan, c'est justement à cause de cela. Imaginez: l'ONU a demandé à l'OTAN d'intervenir. Un représentant du Secrétaire général de l'ONU est présent en Afghanistan, mais il y a également l'OTAN et tous ses pays membres, qui comptent 150 000 soldats. Lorsque je demande si c'est le général McChrystal ou le représentant du Secrétaire général de l'ONU qui dirige, on a beaucoup de difficulté à me répondre.
Le général McChrystal est quelqu'un de brillant. Il est à la tête de 150 000 soldats. C'est toute une force de frappe, et celle-ci est multidisciplinaire. En fait, cette force peut faire à peu près n'importe quoi. Il y a également 48 pays qui ont tous des intérêts nationaux différents. Les diplomates des ambassades et leur entourage poursuivent un intérêt national qui peut diverger complètement de celui de l'ambassade d'à côté.
Parmi ces 48 nations, des gens qui font du développement peuvent avoir au sujet de leur activité une philosophie complètement différente de celle du voisin. Il y a aussi la défense, qui comprend des troupes sur le terrain. Celles-ci ont toutes des règles d'exception. Pour pousser encore plus loin le cauchemar, des centaines d'ONG ne veulent être liées ni aux soldats ni à des intérêts nationaux qu'elles n'approuvent pas.
Êtes-vous d'accord pour dire que ce qui se passe en Afghanistan est la recette parfaite pour manquer notre coup? Je crois que ça peut se produire sur divers théâtres d'opérations. Il nous faudrait une ligne directrice et savoir qui donne les ordres. J'ai toujours pensé que l'autorité civile dirigeait le secteur militaire. Selon moi, c'est l'ONU qui devrait prendre l'initiative de réunir les gens autour d'une table pour intégrer le plan d'action. Actuellement, ce n'est pas le cas.
Existe-t-il une solution pour se sortir de ce cauchemar? Sinon, allons-nous le laisser continuer jusqu'à ce que mort s'ensuive?
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Je n'ai pas voulu dire que tous les conflits pouvaient être résolus par la négociation; j'ai voulu dire que c'est toujours ainsi qu'on les règle. C'est de cette manière que les conflits se terminent. Cela ne signifie pas que les activités militaires n'ont pas une énorme incidence sur la manière dont les négociations se déroulent et sur toutes sortes d'autres choses. Voilà une première chose; c'est ainsi que ça se passe.
Ensuite, il faut également tenir compte du fait que l'adversaire est toujours considéré comme le seul interlocuteur avec qui il est impossible de négocier. On pourrait négocier avec un autre, mais avec lui, ce n'est pas possible.
J'ai donné l'exemple du Mozambique, qui est un cas extrême. Le cas de l'Armée de résistance du Seigneur, en Ouganda, est similaire. On a affaire, dans ces pays, à des gens sans foi ni loi, qui ne veulent pas négocier, mais nous avons tout de même engagé des pourparlers avec eux.
Ce que je vais dire est peut-être subjectif mais, en Afghanistan, j'ai rencontré des gens qui, sans se définir eux-mêmes comme des talibans, appuient très fermement ces derniers. Ils croient qu'ils peuvent négocier durement, mais ils sont également conscients qu'ils ne pourront pas envahir Kaboul et renverser le gouvernement. Ils sont donc conscients qu'ils devront négocier.
Je crois que ce qui se passe en Afghanistan n'est pas si différent que cela de ce qui se passe n'importe où ailleurs. En dernier ressort, on en viendra au processus de négociation.
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Les derniers chiffres définitifs, si je puis m'exprimer ainsi, sont ceux de 2008-2009; ils ont légèrement augmenté depuis. Les fonds alloués à l'Afghanistan totalisaient 226 millions de dollars. À Haïti, le montant se chiffrait à 158 millions de dollars avant le tremblement de terre. Ce montant serait bien entendu plus élevé aujourd'hui.
En Afghanistan, 46 millions de dollars sont allés au secteur de la santé, où nous avons obtenu des succès assez évidents. Des résultats très concrets ont été obtenus relativement à l'éradication de la poliomyélite et dans d'autres domaines. Des fonds ont également été attribués à l'enseignement scolaire de base, et 32 millions de dollars ont été consacrés à l'aide d'urgence, qui prend diverses formes, comme l'aide alimentaire, l'aide au logement, etc. Il s'agit d'aide à très court terme, dont les résultats peuvent être constatés rapidement.
En ce qui concerne la paix et la sécurité, nos principaux sujets aujourd'hui, près de 27 millions de dollars ont été alloués à l'Afghanistan. Cela nous ramène à certaines questions qui ont été abordées aujourd'hui relativement à la création d'un type d'environnement... On a également accordé une grande importance au développement du secteur privé, et des résultats très concrets ont été obtenus dans le domaine de la microfinance.
La situation est passablement identique à Haïti: nous avons consacré 158 millions de dollars, comme je l'ai dit, au développement du secteur privé, à la santé, à la gouvernance démocratique, à l'aide d'urgence et à la formation scolaire de base. C'est une répartition assez vaste, mais ce sont des domaines où l'on obtient des résultats très concrets assez rapidement. L'objectif est d'obtenir des résultats durables. C'est essentiel. Il est essentiel que l'aide fournie apporte des bénéfices sur une période s'étendant au-delà de dix ans.