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Merci, monsieur le président.
J'espère que nous pouvons expédier cela assez rapidement. Il ne reste qu'un article, l'article 75. La dernière fois, il y a eu quelques objections au sujet de l'article 75, qui traite des infractions qui donneraient lieu ou non à un casier judiciaire, et ainsi de suite. Les représentants du Juge-avocat général ont réfléchi et ont élaboré quelques options dont ils pensent qu'elles régleraient les préoccupations exprimées.
Je vais leur demander simplement de passer en revue les options 1, 2 et 3. En ce qui nous concerne, le JAG est satisfait des trois options. Peu lui importe laquelle est retenue, et donc peu nous importe également. Dans la mesure où le JAG est satisfait, nous le sommes aussi, de ce côté-ci de la table. Donc, si les options 1, 2 ou 3 peuvent satisfaire l'opposition, nous pourrons faire avancer les choses et adopter le dernier article et transmettre ce projet de loi au Sénat.
Je vais simplement demander à nos experts de...
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Sur un rappel au Règlement, je suis assez surpris de la tournure des événements depuis la dernière réunion. Il avait été convenu, pour essayer de régler cette question, que les membres du comité qui souhaitaient rencontrer le Juge-avocat général dans le courant de la période entre la dernière réunion et celle-ci — non pas celle de lundi — se réuniraient pour se concerter, pour voir si nous pourrions trouver quelque chose répondant aux objections soulevées.
À ma connaissance, cela n'a pas été fait. Je ne sais pas qui d'autre aurait été consulté, mais moi je ne l'ai certainement pas été. J'ai vu quelques documents qui ont été déposés sur mon pupitre à la Chambre aujourd'hui. Merci de me les avoir remis, mais c'était à 14 heures cet après-midi. Je n'ai évidemment pas eu le temps d'étudier ces sept ou huit pages, qui portent entre autres, apparemment, sur certaines questions que d'autres membres du comité avaient concernant ces options, et semblent donner aussi les réponses.
Manifestement, une concertation a eu lieu, mais sans ma participation, et un certain dialogue s'est déroulé, mais sans moi. Je ne sais pas ce qu'il en est de M. Bachand. Il nous le dira lui-même.
Nous pouvons certainement écouter ce que les représentants du JAG ont à nous dire, mais s'il s'agit de parvenir à une conclusion cet après-midi sans avoir eu l'occasion d'étudier cela de plus près... C'était une affaire sérieuse qui avait été soulevée, et nous avons eu une discussion utile la dernière fois. Mais clairement, puisqu'il s'agit d'un sujet de quelque importance et que l'on semble vouloir trouver une solution acceptable, il faut nous donner l'occasion d'examiner ces propositions en détail. Des listes d'infractions ont été dressées qui pourraient être retenues par les options 1 ou 2. Il y a là des interrelations complexes entre la Loi sur la défense nationale et le Code criminel sur divers sujets.
Je ne suis pas ravi de constater que ces 10 jours se sont écoulés et qu'aucune concertation avec nous, ni aucun dialogue, n'ont eu lieu et je me retrouve devant un document très complexe au début de la période des questions, laquelle n'est pas le meilleur moment pour étudier des documents juridiques et essayer de comprendre ce qu'ils signifient réellement.
Si votre but, monsieur Hawn, est de permettre une discussion à ce sujet aujourd'hui, je ne vois pas de nouveaux amendements, ni aucun autre texte, et je ne suis pas en mesure de me prononcer en connaissance de cause sur des amendements, sur la base de l'une ou l'autre de ces trois options.
Je veux bien en discuter et voir de quoi il retourne, mais si Laurie parle d'envoyer le projet de loi au Sénat, je ne vois pas comment cela pourrait se faire, à moins qu'il ait dans sa poche une procédure parlementaire spéciale que je ne connais pas et qui permette d'aller directement du Comité de la défense au Sénat.
C'est donc un objectif un peu ambitieux, je le crains, monsieur le président. J'attends de connaître l'avis des autres, mais je n'ai pas eu l'occasion de réfléchir aux conséquences de ces options ni d'avoir le moindre dialogue à leur sujet avec le JAG.
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Je ne veux pas reprendre les arguments de mon collègue du NPD.
Premièrement, j'ai ici un document qui m'a été remis par M. Hawn, mais qui est en anglais seulement. J'ai déjà de la difficulté avec les avocasseries et les avocats, bien que j'aie beaucoup d'admiration pour ceux-ci. Il n'est pas facile de s'occuper de ces questions, alors imaginez quand il s'agit de sujets complexes dans une langue qui n'est pas ma langue première. Je sais bien que mon anglais est bon, mais j'aurais souhaité recevoir un document en français.
Deuxièmement, il y a quelque chose de curieux dans ce document: on y retrouve des questions des libéraux. Cela veut dire que les libéraux ont eu le document et qu'ils ont formulé des questions qu'ils ont probablement renvoyées au , alors que nous n'avons pas été consultés. Cette façon de procéder ne me semble pas correcte, du fait que deux partis se sont consultés et que deux autres partis sont restés dans l'ignorance.
En conséquence, je ne suis pas prêt, moi non plus, à adopter aujourd'hui des amendements relatifs à ces articles, tant qu'on n'aura pas eu le temps de consulter le document en français. La période des questions n'est pas le meilleur moment pour étudier un document juridique, surtout dans une langue autre que la sienne. Alors, nous ne sommes pas intéressés non plus à adopter aujourd'hui des amendements qui viendraient compléter le travail sur le projet de loi .
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Certainement, monsieur le président.
Comme on l'a dit, ce qui s'est produit, c'est qu'après la dernière séance du comité, une discussion est intervenue. Sur la base de la discussion ou du débat qui s'est déroulé entre les membres du comité, nous sommes rentrés et avons réfléchi et conclu, en substance, qu'il y a deux questions que nous cherchons à régler ici. L'une est celle de la gravité objective des infractions qui pourraient être soustraites aux conséquences de la Loi sur le casier judiciaire. La seconde question intéresse la gravité subjective entourant la perpétration de ces infractions.
L'article 75, tel qu'il est actuellement rédigé, couvre les deux aspects. Premièrement, la gravité objective est reflétée dans les quatre ou cinq infractions visées par le texte actuel du projet de loi, et la question de la gravité subjective est couverte par le seuil de la peine infligée, qui est actuellement une amende de 500 $ au maximum.
Comme je l'ai dit, il semblait, d'après notre interprétation du débat, qu'il y avait des objections à ces deux seuils, qu'aucun des deux n'était suffisamment élevé ou captait suffisamment d'infractions, et en particulier qu'aucun des deux ne captait un pourcentage important de l'univers des infractions pouvant être jugées par procès sommaire. Ensuite, le débat avait porté aussi sur les conséquences d'une exemption expresse des infractions jugées par procès sommaire, par opposition aux infractions jugées en cour martiale.
Étant donné ce contexte, nous avons envisagé trois options potentielles. Ces options ont été esquissées, et nous leur avons joint un ensemble d'explications destinées à simplement alimenter une discussion officieuse sur ce sujet. L'ensemble formait un document qui n'était pas destiné à être présenté ou déposé au comité.
Ce document esquisse les trois options. Il contient donc les options elles-mêmes, montrant comment le projet d'article 249.27 serait libellé de façon à refléter les deux options — et ces options, du moins dans mon document, sont présentées dans les deux langues.
L'option 1 porte sur la question de la gravité objective de l'infraction. En gros, elle porte de cinq à 27 le nombre des infractions d'ordre militaire particulières qui seraient visées par la dérogation à l'application de la Loi sur le casier judiciaire. Ce chiffre a tellement augmenté parce que nous avons commencé à regarder quelles infractions seraient jugées par procès sommaire. En parcourant la liste, nous avons essentiellement conclu qu'il s'agissait là d'une catégorie d'infractions que l'on peut objectivement considérer comme les moins graves dans le code de discipline militaire. Nous avons jugé qu'elles étaient les moins graves parce que la peine maximale prescrite à leur égard était une peine d'emprisonnement de deux ans moins un jour — soit une punition moindre.
Étant donné que ce groupe d'infractions est caractérisé par le fait qu'elles sont jugées par procès sommaire, nous avons passé en revue toute la partie III de la Loi sur la défense nationale pour voir la totalité des infractions passibles de cette peine minime. Il s'agit là de la peine maximale minimale prescrite pour toute infraction dans ce code.
Nous avons donc dressé une liste de toutes ces infractions et avons examiné cette liste. Après examen, nous en avons retranché deux. Il s'agit là des infractions visées par les articles 119.1 et 119.2. L'article 119.1 porte sur les infractions en rapport avec la Loi sur l'enregistrement de renseignements sur les délinquants sexuels. L'article 119.2 traite des infractions relatives à l'identification par les empreintes génétiques.
Nous avons retranché ces deux de la liste parce qu'elles reflètent presque directement une infraction en droit civil. De toute évidence, si vous commettiez ou étiez reconnu coupable de ces infractions, vous auriez un casier judiciaire dans le système civil, et donc il fallait les retrancher de ce modèle.
Voilà donc ce que fait l'option 1. Elle porte de cinq à 27 les infractions incluses dans ce groupe, et il s'agit là objectivement des infractions les moins graves au code de discipline militaire. Voilà donc pour le premier volet du critère.
Le deuxième volet du critère reste inchangé, soit la gravité subjective de l'infraction, qui est reflété par le seuil de la punition, qui reste une amende maximale de 500 $. Selon l'option 1, si vous êtes reconnu coupable de l'une de ces infractions et écopez d'une peine...
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Voilà donc ce que fait l'option 1. Comme je l'ai dit, le seuil de la peine reste le même, à savoir que si vous êtes reconnu coupable, une amende de 500 $ au maximum vous est imposée et vous ne subissez pas de conséquence en vertu de la Loi sur le casier judiciaire.
L'option 2 ne touche pas à la question de la gravité objective, et elle reste donc limitée aux cinq infractions initiales. Mais ce que nous faisons dans l'option 2, c'est considérer la question de la gravité subjective, et nous majorons le seuil. En majorant le seuil, nous captons le blâme, la réprimande, l'amende n'excédant pas un mois de solde et les peines mineures, soit un éventail beaucoup plus large d'infractions, celles passibles de ces peines.
La troisième option, pour répondre à la question posée, représente l'exemption la plus large des trois. Elle élargit la catégorie de la gravité objective et celle de la gravité subjective en fusionnant les options 1 et 2. Ainsi, elle exempte de casier judiciaire un éventail beaucoup plus large d'infractions, et majore en sus le seuil des peines.
Je me ferais un plaisir de traiter de l'une ou l'autre de ces options plus en détail, mais voilà un aperçu général de ce que font les trois options. Elles reflètent à toutes fins pratiques une option qui avait été propose, par M. Harris je crois, la dernière fois où nous en avons parlé.
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M. Hawn espère peut-être bien que ce projet de loi va être adopté par le comité cet après-midi et partir au Sénat, mais ce n'est certainement pas mon intention d'y contribuer en aucune façon. Je signale d'ailleurs que c'est moi qui ai proposé un amendement pour essayer de régler l'article 75 et je suis extrêmement désireux de trouver le juste équilibre, le bon seuil, si c'est bien le terme, le bon endroit où tirer la ligne.
La notion de gravité subjective et objective est une interprétation, je pense, que le Juge-avocat général a introduite dans le débat. Admettons, c'est sa prérogative. La préoccupation initiale était le fait que les procédures suivies lors des procès sommaires protègent insuffisamment les droits des justiciables, et il convenait d'y remédier. Nous n'avons pas réellement réfléchi à la délimitation souhaitable.
Je sais qu'il y a des considérations de politique publique qui exigeaient une discussion préalable à la réunion d'aujourd'hui. J'essaie toujours de passer en revue la liste des infractions indiquées ici et de la comparer avec les infractions que la loi autorise à juger par procès sommaire, pour voir quel est le champ de compétence du commandant, quelles infractions relèvent de lui et lesquelles lui échappent, etc. Un certain nombre sont omises même de cette liste élargie. Je n'ai pas eu l'occasion de la passer en revue ni de juger par moi-même si je suis d'accord avec votre désignation.
Je regarde également l'éventail des peines qu'un commandant peut prononcer et il semble que le seuil, la barre qui a été fixée ici, est certainement plus haut que ce que prévoyait l'article 75 initial. Nous avons maintenant deux catégories de peines qui donneraient lieu à un casier judiciaire: toute rétrogradation ou toute incarcération pour une durée de 30 jours ou moins. En d'autres termes, toute détention, que ce soit pour un jour ou deux jours ou 10 jours, donnerait lieu à un casier judiciaire, en dépit du fait que les protections procédurales dont nous parlions sont absentes.
Je dois dire à M. Hawn que j'étais certainement disposé à essayer de collaborer pour nous amener à la solution recherchée. Bien sûr, nous avons tous été absents pendant une semaine et nous n'avons pas eu la concertation nécessaire, et je pense que c'est trop demander à ce comité que de régler cette question aujourd'hui à la va-vite.
Pour ce qui est de votre crainte de voir le projet de loi mourir au Feuilleton, beaucoup de travail a été réalisé à son sujet. Nous avons adopté des amendements réfléchis, après de longs débats. Si le projet de loi est réintroduit immédiatement après la prochaine élection, selon la rapidité avec laquelle le gouvernement veut le voir adopté, je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas le reprendre dans l'état où nous l'avons laissé.
Je ne vais donc pas me laisser intimider. Je ne dis pas que c'est ce que vous cherchez à faire, mais vous essayez de bousculer l'adoption sans que la consultation convenue ait eu lieu. Nous cherchons à trouver un compromis, mais je ne pense pas que nous devrions adopter simplement l'option la plus ouverte, uniquement pour nous amener à un certain stade. Je ne suis pas d'accord avec cette stratégie et je ne crois pas qu'elle a été proposée.
Je ne blâme pas les libéraux, ni personne qui a vu ce document et qui a eu l'occasion de poser des questions et d'obtenir les réponses, mais ce n'est pas le processus qui avait été convenu. Étant la personne qui a ouvert ce débat, ici et à la Chambre, je ne pense certainement pas que la question a été réglée de manière adéquate et que nous avons eu une possibilité suffisante d'étudier cette proposition.
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Comme d'autres l'ont dit, je n'ai vu ce document que juste avant la période des questions. Ce sujet était un élément important de notre discussion antérieure et je pense qu'adopter le projet de loi sans l'article 75 n'est pas une bonne idée. Instinctivement, je réagis comme M. Harris: je suis fâché de voir que nous avions un peu de temps et que nous ne nous sommes pas donnés le temps de la réflexion nécessaire.
Cela dit, je ne veux pas perdre la possibilité que tout le travail que nous avons consacré à ce texte porte fruit. L'option 3, telle qu'elle a été décrite, est la plus ouverte. Si quelqu'un la proposait sous forme d'amendement, afin que nous puissions discuter de cette option 3 pour voir dans quelle mesure nous pourrions nous entendre et peut-être parvenir à une décision aujourd'hui, adopter le projet de loi et voir s'il sera possible d'obtenir le vote du Sénat...
Je pense qu'une erreur a été commise sur le plan du processus suivi. Je ne pense pas que c'était un manque de bonne volonté, c'était une erreur. C'est dommage et cela engendre une situation à tout le moins inconfortable, comme M. Bachand et M. Harris l'ont dit. Mais je préférerais quand même voir si nous ne pourrions pas parvenir à une entente et je me demande si quelqu'un accepterait de proposer une motion préconisant l'adoption de l'option 3, et nous pourrions alors avoir une discussion à son sujet.
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Je m'adresse aux gens ici qui sont avocats. Pour ma part, je ne suis pas avocat et j'ai peu de formation en droit. J'imagine une situation où le procureur de la Couronne déposerait une série de documents rédigés dans une langue seulement.
Le président: Ceux-là sont dans les deux langues.
M. Claude Bachand: Oui, mais pas pour ce qui est des justifications. D'ailleurs, M. Hawn m'a dit qu'on devrait peut-être prendre mon document et le mettre au recyclage. Si ce document-ci est dans les deux langues, il faut des justifications. Ces justifications sont ici, mais on a dit qu'on les mettait de côté.
Pour poursuivre mon raisonnement, imaginons que le procureur de la Couronne soumette de nouveaux documents à la dernière minute pour préciser des accusations. Selon vous, est-ce que l'avocat de la défense lui ferait tout simplement confiance et accepterait ces documents sans les étudier? Certainement pas.
Nous sommes dans une situation où de nouveaux éléments ont été ajoutés sans que nous ayons été consultés. En plus, ces documents n'ont pas été déposés dans les deux langues officielles, sauf dans le cas de ceux-là, qui comportent une série de chiffres. Je ne peux donc pas être favorable à cette démarche, qui est contre le principe de justice, à mon avis.
:
La première infraction captée est l'article 85. Elle était visée également par la version précédente. Il s'agit de l'« insubordination ». Vous ne voyez pas ce numéro dans l'amendement parce qu'il figure déjà dans le projet de loi, et nous n'avons donc pas besoin d'apporter de changement ici. Cette ligne ne change pas. Cela se trouve à la ligne 6 de la page 49 du projet de loi, si bien que vous ne voyez le numéro 85 ni dans la version anglaise ni dans la version française de l'amendement.
La prochaine disposition d'infraction est l'article 86, « querelles et désordres ». Dans la version anglaise du projet de loi actuel, le numéro 86 figure à la ligne 5. Par conséquent, vous ne le voyez pas dans le texte anglais de l'amendement. Du côté français du projet de loi, 86 se trouve à la ligne 7, et c'est pourquoi vous voyez 86 dans la version française de l'amendement.
[Français]
En français, c'est l'infraction 86.
[Traduction]
L'infraction suivante est l'article 87, « désordres », « resisting or escaping from arrest or custody ». L'article 89 est la « connivence dans le cas de désertion ». L'article 90 est l'« absence sans permission ». L'article 90 figurait déjà dans la liste de la version originale. L'article 91 est la « fausse déclaration concernant un congé ». L'article 95 est le « mauvais traitement à des subalternes ». L'article 96 est « fausses accusations ou déclarations ». L'article 97 est l'« ivresse ». L'article 99 est la « simulation ou mutilation ». L'article 101 est l'« évasion ». L'article 101.1 est le « défaut de respecter une condition ». L'article 102 est la « résistance à la police militaire dans l'exercice de ses fonctions ». L'article 103 est le « refus de livraison ou d'assistance au pouvoir civil ». L'article 108 est la « signature d'un certificat inexact ». L'article 109 est le « vol à trop basse altitude ». L'article 112 est l'« usage non autorisé » d'un véhicule. L'article 116 est « dommage, perte ou aliénation irrégulière ». L'article 117 est « infractions diverses et peines », notamment un acte de caractère frauduleux non expressément visé par une autre disposition du code. L'article 118 est « infractions relatives aux tribunaux ». L'article 118.1 est le « défaut de comparaître ». L'article 102 est la « mauvaise conduite dans les cantonnements ». L'article 121 est l'« enrôlement frauduleux ». L'article 122 est « fausses réponses ou faux renseignements ». L'article 123 est « aide à enrôlement illégal ». L'article 126 est « refus d'immunisation ou d'examens médicaux ». Et l'article 129 est « conduite préjudiciable au bon ordre et à la discipline ». L'article 129 lui aussi figurait précédemment dans la liste.
Voilà les 27 infractions qui seraient maintenant captées par l'option 3. Nous avons donc élargi la liste, qui passe des cinq infractions initiales à ces 27. Encore une fois, elles figurent toutes là parce qu'elles sont objectivement les infractions les moins graves du code parce que la peine maximale prescrite est de deux ans de prison ou moins.
Pourriez-vous passer en revue avec moi un certain nombre d'autres infractions militaires que j'avais dans une liste d'infractions qui nous préoccupaient, aux fins d'un autre amendement? J'avais 83, 84, 93, 98, 100, 106, 107, 110, 111, 113, 114 et 115. L'article 129 est déjà englobé. Pourriez-vous les passer en revue avec moi et me dire pourquoi vous avez jugé qu'il ne fallait pas les inclure et pourquoi, en dépit de l'absence de garanties procédurales, elles devraient donner lieu à une condamnation pénale?
:
Monsieur le président, je demande la mise aux voix.
Je sais que tout le monde ne va pas être ravi de ce texte. Il n'est peut-être pas parfait, mais nous avons fait beaucoup de chemin et sommes tout près du but. Ce texte vaut infiniment mieux que ce que nous avons actuellement, c'est-à-dire rien.
Une loi peut toujours être remaniée, mais si nous n'adoptons pas ce projet de loi maintenant, dans les minutes qui viennent, nous n'allons pas pouvoir écouter les témoins venus parler de la Libye, un sujet important, et nous allons perdre complètement ce projet de loi.
Je demande donc la mise aux voix de l'amendement maintenant.
:
Monsieur le président, c'est un abus de la procédure de ce comité. On nous a donné des renseignements erronés et la numérotation...
Je veux dire par-par là que je viens d'apprendre que la feuille qui nous a été distribuée, indiquant que l'infraction visée par l'article 99 est la simulation, est erronée. Ce n'est pas l'infraction visée par l'article 99, mais plutôt par l'article 98. C'est donc un processus défectueux.
Je ne suis pas sûr si l'on peut poser une question de privilège en comité. Je ne sais pas si l'on peut poser une question de privilège à la Chambre sur quelque chose qui s'est passé en comité, mais il doit exister une façon de protester contre le fait que mes privilèges de membre, ma capacité d'agir comme membre et d'étudier sérieusement un projet de loi envoyé à ce comité, sont amoindris par cette façon de procéder, la prétention à mettre aux voix un amendement qui a été à peine expliqué, et encore moins débattu, que nous n'avons pas eu l'occasion d'étudier et de changer.
Je pense que c'est un abus de procédure et j'aimerais votre décision à ce sujet, monsieur.
:
Cela pourrait relever de la définition de simulation, oui.
L'article 100, « libération non autorisée ou aide à évasion » prévoit une peine maximale de sept ans d'emprisonnement.
Si j'en oublie qui sont... Je me suis fait une note en parcourant tous ces articles et j'espère donc ne pas en avoir oublié.
Le prochain sur ma liste est l'article 106, « désobéissance aux ordres du commandant ». Cela concerne les matelots. Cette infraction est passible de la prison à perpétuité. Là encore, c'est une infraction de nature opérationnelle.
L'article 107 concerne les « actes dommageables relatifs aux aéronefs ». La punition maximale est la prison à perpétuité dans certaines circonstances, et dans d'autres c'est moins de deux ans. Là aussi il y a deux paliers de peines maximales.
L'article 110 vise de nouveau la désobéissance aux ordres du commandant, mais cette fois d'un aéronef. Là encore la peine maximale est soit la prison à perpétuité soit une peine moindre.
L'article 111 est la « conduite répréhensible de véhicules ». Cela couvre la conduite avec facultés affaiblies et ce genre d'infractions. La peine maximale est de cinq ans de prison.
L'article 113, concerne l'« incendie », volontaire ou par négligence. Encore une fois, c'est un régime à deux volets, avec comme peine maximale l'emprisonnement à vie dans certains cas ou de moins de deux ans dans d'autres. Étant donné sa nature bifurquée, l'article a été omis.
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Monsieur le président, j'ai écouté les arguments présentés expliquant pourquoi l'analyse du Juge-avocat général l'a porté à élargir l'éventail des infractions, mais le problème demeure que lui, ou son bureau, fonde son analyse sur ce qu'il a appelé, je crois, la « gravité objective », exprimée par la peine maximale prévue pour une infraction donnée. Nous voyons la même chose en droit pénal civil, où le justiciable inculpé de vol avec effraction encourt l'emprisonnement à vie. S'il s'agit d'une première infraction, il s'en tire habituellement avec un sursis ou quelque chose de cette nature.
Je vois donc toujours beaucoup de problèmes, car vous avez un justiciable inculpé d'une infraction qui pourrait donner lieu à ces peines sévères dans certaines circonstances, mais qui a commis l'infraction dans des circonstances tellement mineures qu'il n'est pas justifié de lui imposer les lourdes conséquences d'un casier judiciaire, ce qui était la préoccupation exprimée ici au sein du comité. La désobéissance à un supérieur, si quelqu'un vous dit de cirer vos chaussures et que vous ne le faites pas et que vous écopez d'une amende de 100 $, est une infraction donnant lieu à un casier judiciaire, alors que certaines des autres que nous avons maintenant dans la liste, même s'il ne s'agit pas des crimes les plus graves, sont néanmoins des infractions graves et certainement pires que certaines autres qui pourraient faire l'objet d'un casier judiciaire.
Il y a réellement là un côté arbitraire. Je me demande si l'on ne pourrait pas amender la motion proposée pour ajouter, en sus de la liste des infractions qui est là, une formule du genre « ou autres infractions non mentionnées passibles de »... A, B, C, D, ou un, deux, trois, quatre. Ainsi, si vous avez un cas d'un militaire inculpé de quelque violation technique définie comme l'une de ces autres infractions dont nous parlons en ce moment — et qui ne figurent pas sur la liste — et si la personne écope d'une peine relativement légère, sous forme de blâme, de réprimande, d'amende ou autre peine mineure, cette personne ne subirait pas de casier judiciaire et n'aurait pas à demander la réhabilitation à la Commission des libérations conditionnelles.
Si nous pouvons trouver une formulation, je pense... Je vois qu'il est presque 17 h 30, et si je voulais faire de l'obstruction je suppose que je n'aurais qu'à continuer de parler, mais si nous pouvions trouver une formulation appropriée, alors j'aurais peut-être la satisfaction de voir que nous réalisons ici un progrès important et que non seulement les infractions de cette liste seront exemptées, mais que d'autres aussi — même si elles ne figurent pas sur votre liste — lorsqu'elles donnent lieu à une peine mineure seront exemptées, de façon à ce que l'auteur ne se retrouve pas avec un casier judiciaire et obligé de demander la réhabilitation.
Existe-t-il une formulation simple qui aurait cet effet, à votre avis?
:
Nous allons maintenant mettre aux voix l'amendement du gouvernement.
Je vais citer le numéro de référence qu'on trouve en haut, à gauche, correspondant à ce qu'on a toujours appelé l'option 3: pour le texte anglais, c'est le e075-049-07c; pour le texte français, c'est le f075-049-07b. C'est ce dont on a discuté tout au long de l'après-midi et qu'on appelait l'option 3.
(L'amendement est adopté.)
Le président: Passons maintenant à la proposition d'amendement à l'article 75 qui provient du NPD.
[Traduction]
Monsieur Harris, NDP-8,
[Français]
je crois que vous allez le retirer, parce qu'on l'avait réservé.
Je constate qu'il y a consensus.
(L'amendement est retiré.)
Le président: Donc, passons maintenant à la mise aux voix de l'article 75.
[Traduction]
(L'article 75 modifié est adopté.)
[Français]
Le président: Passons maintenant à l'article 1.
[Traduction]
(L'article 1 est adopté.)
Le président: Le titre est-il adopté?
Des voix: Adopté.
[Français]
Le président: Le projet de loi tel que modifié est-il adopté?
Des députés: Adopté.
:
Bonjour. Continuons la 55
e séance du Comité permanent de la défense nationale.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée le lundi 21 mars 2011, nous allons tenir une séance d'information sur la situation en Libye.
Nous avons l'honneur d'avoir avec nous, du ministère de la Défense nationale,
[Traduction]
le Contre-amiral Robert Davidson, directeur de l'État-major interarmées stratégique. Merci d'être des nôtres.
Nous accueillons également parmi nous Jill Sinclair. Elle est
[Français]
sous-ministre adjointe aux politiques. Bonjour, madame Sinclair. Merci d'être avec nous.
De plus, nous recevons le major-général Tom Lawson, qui est chef d'état-major adjoint de la Force aérienne, ainsi que le brigadier-général Bernard Blaise-Cathcart, qui est juge-avocat général pour les Forces canadiennes.
Je vais vous laisser la parole pour sept minutes. Ensuite, les membres du comité pourront vous poser des questions.
Oui, monsieur Bachand?
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, je vous remercie de cette occasion pour faire le point sur l'opération Mobile, la contribution militaire du Canada aux efforts déployés par la communauté internationale en réponse à la crise en Libye.
Comme vous vous en souviendrez, des manifestations violentes ont commencé à se dérouler en Libye à la mi-février. En réponse à la crise qui se dessinait, le gouvernement, par l'entremise du ministère des Affaires étrangères, a commencé à prendre des mesures concertées pour évacuer les Canadiens, et il a demandé par la suite l'aide des Forces canadiennes. Le 25 février, les Forces canadiennes ont entamé leur intervention, baptisée opération Mobile.
[Français]
La contribution du Canada comprenait alors deux gros avions de transport stratégique C-17 Globemaster et deux avions de transport tactique C-130 Hercules ainsi qu'une centaine de militaires dépêchés dans la région pour participer à ces évacuations.
Ce travail a été fait en collaboration avec le Centre de coordination de l'évacuation des non-combattants qui a été mis sur pied sous la direction du Royaume-Uni à Malte.
[Traduction]
Le gouvernement a également ordonné que le NCSM Charlottetown, une frégate de la classe Halifax, avec à son bord environ 240 membres d'équipage ainsi qu'un hélicoptère CH-124 Sea King, quitte le port de Halifax le 2 mars afin d'accroître la présence des Forces canadiennes au centre de la Méditerranée afin de prêter main forte à toute opération d'évacuation éventuelle et de répondre à tout autre événement se produisant dans la région.
Au cours des 11 journées d'opérations entre l'Aéroport international de Malte et les aérodromes de la Libye, les Forces canadiennes ont participé à un effort pangouvernemental ayant permis l'évacuation sécuritaire de 191 ressortissants canadiens et étrangers de la Libye à bord de vols des Forces canadiennes. Ces aéronefs et leur personnel de soutien ont par la suite été retirés lorsque la mission d'évacuation n'était plus requise.
[Français]
Deux résolutions adoptées par le Conseil de sécurité des Nations Unies relativement à la situation en Libye orientent l'intervention internationale.
Adoptée le 26 février, la première résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies, la Résolution 1970, imposait un embargo international sur la fourniture d'armes à la Libye et le gel des avoirs des personnes liées au régime Kadhafi ou ayant commis des violations graves des droits de la personne.
[Traduction]
La deuxième résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la situation en Libye, la résolution 1973, adoptée le 17 mars, comprend trois éléments principaux: la protection des civils, l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne et l'application de l'embargo sur les armes.
Après l'adoption de la résolution 1973, le gouvernement a ordonné que six chasseurs CF-18 et leur personnel de soutien soient déployés en Italie afin de participer aux efforts des alliés visant à mettre en oeuvre et à faire appliquer cette résolution.
Vous avez devant vous une diapo montrant la répartition actuelle de nos forces dans la région. En comptant le personnel de soutien et de coordination, nous avons maintenant environ 400 militaires dans la région.
Le NCSM Charlottetown est actuellement affecté au 1er Groupe de la Force navale permanente de l'OTAN, une force de réaction rapide de l'OTAN qui mène une mission de surveillance et de présence au centre de la Méditerranée près de la Libye.
Compte tenu des décisions prises hier par le Conseil de l'Atlantique Nord, nous nous attendrons à ce que cette mission devienne prochainement une mission d'application de l'embargo sur les armes ayant pour objet de contrecarrer et d'empêcher tout mouvement d'armes et de mercenaires vers la Libye. Le personnel du Charlottetown et de son hélicoptère Sea King est bien entraîné et prêt à mener des opérations d'interdiction maritime. Je peux élaborer davantage sur ces opérations d'interdiction si vous le souhaitez.
[Français]
Les six CF-18 Hornet, les avions de transport CC-150 Polari qui les accompagnent et leur personnel de soutien sont à Trapani, en Italie, sous le commandement du lieutenant-colonel Sylvain Ménard. Ils participent maintenant aux missions à la fois d'application de la zone d'exclusion aérienne et de protection des Libyens. Cette activité s'effectue sous la direction du commandant canadien de la composante aérienne, le colonel Alain Pelletier, qui a été colocalisé avec nos alliés de la coalition, au Centre des opérations aériennes à Ramstein, en Allemagne. À l'heure actuelle, les opérations coalisées sont coordonnées par les États-Unis.
[Traduction]
J'aimerais simplement mentionner que, si vous regardez la transparence, vous verrez un écart par rapport aux annonces faites aujourd'hui lors du breffage aux médias. Il y a en fait à l'heure actuelle dans la région un septième CF-18. Celui-ci y a été envoyé afin d'assurer un nombre suffisant d'aéronefs pendant la transition vers le théâtre réel d'opérations, afin de nous assurer d'avoir six chasseurs dans le théâtre en cas de problème avec l'un d'entre eux. En fait, l'un de ces avions de chasse a eu un problème technique. Ce septième aéronef devrait revenir bientôt, avec l'un des deux avions ravitailleurs; il lui faudra ce soutien pour pouvoir faire le trajet retour au Canada.
Les avions de chasse canadiens sont prêts et leurs équipages entraînés pour participer à des missions aériennes défensives et offensives. À ce jour, ils ont effectué à la fois des missions antiaériennes défensives en réponse à d'éventuelles menaces aériennes dans l'espace aérien libyen et des missions offensives pour réduire la menace que posent les forces libyennes favorables au régime en place aussi bien pour le peuple libyen que pour les forces coalisées assurant l'application de la zone d'exclusion aérienne.
Au cours des 24 dernières heures, des aéronefs canadiens ont largué des obus à guidage de précision sur une cible terrestre, à savoir une installation d'entreposage de munitions. Des images vidéo de cette intervention ont d'ailleurs été présentées lors du breffage tenu aujourd'hui pour les médias.
Toutes les missions sont confiées par la coalition mais approuvées par les commandants canadiens. Elles sont conformes aux règles d'engagement approuvées par le Chef d'état-major de la Défense, puis au droit canadien et international, y compris le droit des conflits armés. Le Major-général Lawson sera en mesure de répondre à vos questions concernant les capacités et l'entraînement de ces pilotes aguerris et très efficaces, tandis que le Brigadier-général Cathcart pourra répondre à toute question ayant trait aux aspects juridiques de nos opérations.
[Français]
Il y aura également une composante de coordination nationale au quartier général de l'OTAN à Naples. Cette équipe d'environ 20 militaires sous la direction du brigadier-général André Viens sera chargée de veiller à ce que les activités canadiennes soient bien synchronisées avec celles de nos alliés.
Nous sommes maintenant prêts à répondre à vos questions. Merci.
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Merci, monsieur le président.
Amiral, merci à vous et à vos collègues d'être des nôtres ici.
J'aimerais dire, premièrement, que nos pensées et nos prières sont, bien sûr, avec tout le personnel — au nombre, il me semble, de plus de 380 — engagé dans le théâtre. Je pense que la Chambre a été très claire l'autre soir dans ses discussions et qu'il en est ressorti que nous appuyons certainement la mission.
Un certain nombre de choses viennent, bien sûr, à l'esprit. L'une est qu'il y a toujours la question de savoir comment imposer une zone d'exclusion aérienne et quels en seront les objectifs. En même temps, il y a la question de savoir si nous sommes sur place pour nous engager à l'appui des éléments non-Kadhafi, ou simplement pour imposer une zone d'exclusion aérienne très stricte, et ce qui doit alors en ressortir? Comment savoir si vous avez atteint cet objectif?
Deuxièmement, il a été mené l'autre jour une mission qui a suscité des inquiétudes en matière de dommages collatéraux. La mission a été avortée. Je devine qu'il s'agit là d'une décision qui est prise par les pilotes eux-mêmes, sur la base de leur expérience, vraisemblablement dans le but d'éviter de faire des victimes civiles.
En ce qui concerne la nature du commandement, qui va changer, pour passer, si j'ai bien compris, à un moment donné, des États-Unis à l'OTAN, quel rôle joue et jouera le Canada à l'intérieur de cette structure de commandement, en tout cas du point de vue militaire?
Pour ce qui est de cette série de questions interreliées, permettez-moi de commencer par m'attaquer à la première: quels sont les objectifs?
Nous intervenons, bien sûr, dans le cadre du mandat des Nations Unies, et le principal objet du mandat des Nations Unies est la protection des civils: la protection du peuple libyen contre toute attaque. C'est là l'un des principaux objectifs que nous poursuivons là-bas. C'est là l'une des raisons pour lesquelles ces missions aériennes ont été lancées. Bien sûr, dès lors que vous envoyez au pays des ressources aériennes, il intervient toute la question du risque que ces forces aériennes soient l'objet de tirs de missiles sol-air, etc.
La suppression de la capacité aérienne est essentielle à l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne absolue. Le Général Lawson pourrait peut-être ajouter quelque chose à ce sujet.
Les pilotes et les équipages engagés dans l'imposition de la zone d'exclusion aérienne ont une idée beaucoup plus claire quant à la façon de poursuivre cet objectif, par opposition à certaines des questions davantage stratégiques qui ont été soulevées ici. Une fois ces militaires dans les airs, par exemple, dans le cadre d'une mission antiaérienne défensive, ils braquent tous leurs senseurs — senseurs radar et électro-optiques — sur la zone dont ils sont chargés. Ils interviennent à distance dans le cadre d'une intervention défensive de patrouille aérienne de combat, et ils sont en mode réaction.
Mais s'ils détectent une cible, en gros du matériel aérien libyen, qui devient aéroportée, ils savent qu'il leur faudra une autorisation, une identification positive. Et, à partir de là, ils savent ce qu'ils ont à faire.
Dans le cas des missions aériennes que nous avons lancées, les aéronefs sont revenus avec leurs missiles. Cela ne reflète peut-être pas tant un échec de la mission que l'efficacité de l'intervention coalisée — les missiles Tomahawk et les différentes autres attaques menées jusqu'à ce stade, ainsi que l'effet dissuasif de la présence dans les airs de l'Aviation canadienne.
Il s'agit là d'un rôle très clair pour les équipages d'aéronefs participants.
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J'aimerais revenir à votre question au sujet de l'aspect jugement.
Nous formons bien sûr très bien nos pilotes. En ce qui concerne ce cas particulier, je ne connais pas les détails qui me permettraient de dire si la décision a été le fait du jugement des pilotes ou d'un choix dans la chaîne de commandement, au fur et à mesure de l'arrivée d'information, mais leurs instructions... Il est un principe de base, dans les Forces canadiennes, d'éviter le dommage collatéral, et, dans le cas qui nous occupe, quelqu'un dans la chaîne de commandement, soit un pilote, soit une personne supérieure au pilote, a reçu de l'information selon laquelle il se trouvait quelque chose au sol et il y aurait eu dégâts collatéraux s'il y avait eu engagement. C'est ainsi qu'il a, à juste titre, été décidé de ne pas tirer.
Dans le cas de l'attaque aujourd'hui, la cible était un site situé à l'intérieur d'une zone militaire bien définie. Il s'agissait clairement d'une cible militaire, et les pilotes étaient donc autorisés à tirer.
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Merci d'être avec nous. Nous aimerions vous avoir avec nous plus souvent. D'ailleurs, je déposerai plus tard une motion pour qu'on puisse vous voir sur une base hebdomadaire. Naturellement, ce sera possible seulement s'il n'y a pas d'élections. On verra ce que l'avenir nous réserve.
L'autre jour, monsieur Davidson, j'étais préoccupé par la question du commandement. Dites-le-moi si je fais erreur. Les forces aériennes sont actuellement à Ramstein, et la coordination se fait par les Américains. Par contre, pour ce qui est des forces de la marine, il semblerait qu'elles soient intégrées au 1er Groupe de la Force navale permanente de l'OTAN. Ainsi, le commandement vient actuellement de sources différentes pour les forces aériennes et pour les forces de la marine.
Nonobstant les discussions au sein de l'OTAN, pensez-vous qu'une source unique de commandement, soit l'OTAN, favoriserait une meilleure coordination de l'ensemble des forces armées?
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S'il y a un effet... On ne peut pas faire d'attaques sans discrimination. Nous avons donc un processus pour vérifier si une cible est correcte, si nous avons tous les renseignements nécessaires pour être certain qu'il n'y a pas de...
Je dois passer à l'anglais pour être vraiment clair.
[Traduction]
Il nous faut être clairs, lorsque nous acceptons une cible, et avoir la certitude que nous disposons de suffisamment d'information pour être en mesure de prendre une décision appropriée quant à la qualité de la cible et quant à sa conformité à nos règles d'engagement.
Ce processus est suivi non seulement au niveau du théâtre... Nous avons, dans le théâtre, un commandant qui est chargé d'examiner la cible. Si les paramètres de la cible débordent des pouvoirs qui lui ont été délégués, alors il doit renvoyer la décision au Canada.
Il y a, ici au Canada, un processus en vertu duquel nous pouvons revoir une nouvelle fois la cible et donner des conseils au Chef d'état-major de la Défense, qui décidera alors si la cible est ou non appropriée, à condition que celle-ci cadre avec l'orientation et les directives qui nous ont été données par le gouvernement quant au type de mission que nous menons.
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Merci de vous être joints à nous.
Comme vous le savez, notre parti a appuyé la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies et l'intervention gouvernementale dans ce dossier. J'ai néanmoins certaines questions quant à l'envergure de la participation du Canada.
Tout d'abord, dans le plus récent rapport, le Vice-maréchal de la RAF Gref Bagwell, lors d'un breffage donné cet après-midi en Italie, a déclaré que l'armée de l'air libyenne n'existe à toutes fins pratiques plus en tant que force combattante et que les aéronefs de la coalition peuvent survoler sans risque la Libye. Il a dit, en gros, que la zone d'exclusion aérienne est en vigueur et fonctionne. Cela ne veut sans doute pas dire, j'imagine, que les Libyens ne pourraient pas à un moment donné, ou à tout moment, faire décoller un avion, et je suis certain qu'AWACS et tous les autres dispositifs de surveillance sont en place pour veiller à ce que cela ne se produise pas.
Hormis l'établissement de la capacité d'éliminer tout aéronef libyen qui prendrait son envol, il semble que l'on se concentre ici sur l'article 4 de la résolution du Conseil de sécurité. Et je pense que c'est ce qui fait s'inquiéter certains. Je sais que les membres de la Ligue des États arabes se sont montrés choqués par la férocité des attaques menées pendant la fin de semaine, et à laquelle ils ne s'étaient peut-être pas attendus. Peut-être qu'ils ne s'étaient attendus à ce qu'on puisse tirer sur des aéronefs que s'ils n'étaient plus au sol.
Il s'agit, dans une certaine mesure, d'une question pour le ministère des Affaires étrangères, et je suis certain que Mme Sinclair nous le dira si vous ne pouvez pas répondre à ces questions. Je pense que l'une des grosses préoccupations, au niveau international, est, premièrement, celle de savoir s'il y a des forces de la Turquie ou de l'un quelconque des États arabes. Nous avons entendu parler du Qatar. Y a-t-il des aéronefs de pays arabes engagés dans cette mission, pour ce qui est d'appliquer ou d'appuyer la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations Unies en ce moment, ou bien y a-t-il eu marche arrière sur ce plan?
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Il y a plusieurs nations qui participent toujours à la mission.
Permettez-moi de répondre à la question de savoir si l'espace aérien est parfaitement sûr.
La situation évolue. Pendant les quelques premières nuits, comme vous le savez, un certain nombre de missiles d'attaque terrestre Tomahawk ont été tirés par d'autres pays pour éliminer des batteries antiaériennes au sol. Une partie de cet armement antiaérien a en effet été neutralisée. Mais nous n'avons pas de personnel au sol. Il nous faut donc continuer de surveiller la situation et de voir ce qui va se passer — si des radars vont être réinstallés; si les Libyens les auront réparés et s'ils commenceront à de nouveau constituer une menace. Cela peut arriver que vous ayez détruit le radar mais que vous n'ayez pas détruit le système de missile lui-même. S'ils sont en mesure de réparer le radar, alors le système pourrait de nouveau devenir dangereux. Les Libyens possèdent également un certain nombre de systèmes mobiles.
Bien qu'il soit peut-être juste de dire que nous sommes en ce moment en bonne posture pour ce qui est du contrôle de l'espace aérien, cela pourrait changer à tout moment. Il nous faut donc être préparés en prévision de cette éventualité.
Pour ce qui est de la protection de la population, comme je le dis, bien sûr, c'est là la mission que nous avons en gros lancée plus tôt aujourd'hui, lorsque nous avons tiré sur un dépôt de munitions qui assurait le réarmement. Il y en a d'autres qui participent à cette mission. Ils lancent des activités qui protégeraient la population, comme vous l'avez souligné, en vertu de l'article 4 de la résolution 1973.
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J'ai une question importante, et elle concerne évidemment les limites de la mission elle-même. Vous nous dites que les règles d'engagement ne doivent pas être rendues publiques. J'ignore si c'est la règle dans le cas de toutes les autres armées de l'air. D'après ce que j'avais compris, lorsque les Américains donnent leur aval aux règles d'engagement, cela sert en fait en partie à s'assurer que le public dispose d'un moyen de veiller à ce que les activités entreprises cadrent avec le droit international et l'interprétation de la mission. Quelqu'un pourrait-il me confirmer s'il en est de même ou non dans le cas d'autres nations?
Nous sommes ici un petit peu dans le noir. Je comprends l'argument en ce qui concerne le dépôt de munitions, mais je suis également sensible au fait que l'article 4 n'autorise pas le Canada, ni un quelconque autre pays, à jouer un rôle pour ce qui est de déterminer le résultat de la situation en vue d'aider un camp ou l'autre. Comme l'a dit le premier ministre, il faudra, à un moment donné, que le peuple libyen lui-même décide du résultat de tout cela.
Ce me semble être une opération très délicate. Comment faire pour en arriver au point de dire que tel dépôt de munitions va être utilisé pour réapprovisionner une force qui va alors faire quelque chose qui serait contraire à l'article 4? Il semble qu'il s'intercale ici plusieurs sauts de logique. Comment faire cela sans éviter l'accusation que vous jouez en définitive un rôle quant à la détermination du résultat de ce qui est ,essentiellement, une guerre civile?
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Merci, monsieur le président.
En règle générale, je n'utilise jamais le mot « jamais »; les avocats ne sont jamais aussi catégoriques que cela. Mais la pratique habituelle de la plupart des États et des États alliés de l'OTAN est de ne pas divulguer publiquement les règles d'engagement, ou ROE, ou en tout cas le détail des ROE. Il se peut qu'ils fassent, comme c'est notre cas, des observations générales quant au processus et au degré d'ensemble de la force qui sera employée, c'est-à-dire force létale ou non létale. Mais, en règle générale, les alliés, nous autres compris, ne divulguons pas les règles d'engagement, et ce pour toute une gamme de raisons, dont l'une des non moindres est que les acteurs hostiles seraient alors tout à fait au courant de notre tactique, ce qui irait clairement à l'encontre du but de notre mission.
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Et que répondez-vous à la deuxième question?
Je sais que l'article 4 a un libellé plutôt général, qui se prête à l'interprétation. Il est possible que nous l'interprétions d'une façon, et que les Britanniques l'interprètent d'une autre. Nous avons vu cette discussion éclore en Angleterre, entre politiciens et militaires, ces derniers disant qu'ils ne peuvent pas faire cela dans le cadre de la mission et, franchement, ils ne le feront pas. Ils ne vont pas attaquer M. Kadhafi, car ils n'y sont pas autorisés. Or, il y a des dirigeants politiques qui livrent un message un peu plus solide que cela.
Ce genre de désengagement par rapport à ce qui me paraît être la très nette intention de la motion me trouble, depuis mon point de vue. Je sais que nous ne sommes pas aux États-Unis, et nous n'avons pas entendu de déclarations aussi fermes du genre de la bouche de nos dirigeants, mais nous avons entendu des choses s'y approchant.
Comment faire pour rester sur le droit chemin? Et êtes-vous d'accord avec le général britannique qui a dit que nous ne sommes pas autorisés à attaquer la personne de M. Kadhafi, que nous ne le recherchons pas, etc.?
Je ne vous demande pas de vous prononcer sur la Grande-Bretagne, mais pourriez-vous vous prononcer sur ce point, dans le contexte des limites de la résolution 1973?
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C'est une très bonne question.
Les membres du comité présents lors de mes comparutions antérieures m'auront entendu parler du bureau du JAG et du fait que nous déployons des conseillers juridiques dans le cadre de toutes les opérations majeures des Forces canadiennes. Cette opération-ci n'est pas différente des autres. Nous avons un avocat militaire aux côtés du commandant de la composante aérienne à Ramstein, et son rôle premier est d'appuyer le processus d'identification de cibles. Dans le cadre de notre procédure formelle pour l'identification de cibles, l'équipe de ciblage qui conseille les commandants à tous les niveaux est composée, principalement, d'officiers du renseignement, d'officiers opérationnels, de conseillers juridiques et, là où cela est possible, de conseillers politiques. Ils font tous partie intégrante de l'équipe en vue de soumettre des recommandations au décideur, dans ce cas-ci le commandant, aux différents niveaux. Nous avons un conseiller juridique à bord du NCSM Charlottetown pour aider l'équipage dans ses opérations.
Les avocats militaires jouent un rôle essentiel pour ce qui est de tous les aspects — pas juste l'identification des cibles, mais le recours à la force dans toutes les circonstances. Malheureusement, comme nous l'avons entendu lors de votre séance antérieure, l'exercice de la justice militaire doit en tout temps être possible en mer et au sol avec les troupes, et, malheureusement, les conseillers juridiques peuvent également être appelés à donner des conseils quant à la nécessité ou non de porter une accusation.
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Je ne sais trop comment formuler certaines de ces questions. Je vais simplement commencer avec des choses que j'aimerais savoir, et nous verrons bien si vous êtes ou non en mesure de me fournir une réponse.
Je peux m'imaginer que, aux premiers stades, comme c'est le cas en ce moment, les choses seraient relativement simples. Je peux également m'imaginer, comme vous nous avez décrit les choses un peu plus tôt, qu'il s'agit d'une situation en évolution. J'ai également écouté un certain nombre de débats télévisés et d'émissions présentées par des chaînes américaines au cours des derniers jours, et les conjectures quant aux objectifs américains réels qui font partie de ces émissions, les hypothèses quant à savoir jusqu'où la situation pourrait aller et les genres de visées qui sont peut-être en jeu.
Lorsqu'il y a en place des règles d'engagement comme celles que l'on sait — et je cherche simplement votre aide pour démêler un peu ce qui se passe —, et vu les différents acteurs qui sont engagés, est-il relativement normal que les gens interprètent quelque peu différemment les règles d'engagement et que cela varie d'un intervenant à un autre?
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Vous posez en vérité là une excellente question, et j'ai été en la matière confronté à des défis intéressants dans ma propre expérience. Je vous dirais que, dans une coalition, les différentes règles d'engagement constituent autant un défi qu'une occasion à saisir. Elles constituent un défi car il est parfois difficile de cerner ce qu'un pays est prêt à faire dans le cadre de tel ou tel genre de mission. Mais elles constituent également une occasion, étant donné que certains pays seront mieux en mesure, du fait de leur capacité, de leur inclination et des règles d'engagement, de mener certaines missions, tandis que d'autres nations seront mieux adaptées à des missions d'un genre différent.
Si vous êtes un commandant d'opérations de la coalition, ou même d'opérations de l'OTAN, dans le cas desquelles certaines nations viendront malgré tout avec leurs propres restrictions nationales — certaines conditions, certaines choses qu'elles sont parfois davantage portées à faire —, il vous faut, dans de telles circonstances, trouver le bon équilibre. Pour dire vrai, il vous faut trouver le même équilibre entre personnes. La personnalité entre souvent elle aussi en jeu. Tous les commandants ne sortent pas du même moule. Certains sont plus agressifs, d'autres moins, et certains sont prudents. Ils recouvrent tout l'éventail des possibilités, sur le plan tant de la capacité que de l'inclination, de l'énergie, et ainsi de suite. Le rôle d'un commandant est donc d'apprendre à connaître les personnes qui travaillent pour lui et d'essayer d'apparier le personnel à la mission, que ce soit en fonction du pays, des compétences pouvant être mises à la disposition de l'unité ou d'autres choses encore. Ce peut être une affaire fort complexe. L'on constate, de manière générale, que les commandants s'appuient sur une matrice représentant les différentes nations et leurs différentes règles d'engagement, et ils utilisent cette matrice pour optimiser la distribution des cibles, de manière à obtenir les meilleurs résultats pour la mission.
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Il y a deux questions que j'aimerais poser, et je sais que je viens bientôt manquer de temps.
Lorsque nous parlons de la participation de pays membres de la Ligue des États arabes ou de l'Union africaine, est-il possible que ce qui est en train de se passer à l'heure actuelle est que nombre de ces pays sont dans un mode attentiste? Ils attendent de voir comment la mission va se dérouler. Ils observent ce qui est en train de se faire. Ils constatent non seulement une réaction mondiale, mais également la réaction d'autres pays membres de la Ligue des États arabes ou de l'Union africaine, et ils choisiront de participer plus ou moins selon ce qu'ils observeront dans les jours à venir. C'est là une question.
L'autre question, et, comme vous l'avez dit, les choses évoluent — je peux concevoir et m'imaginer cela — et les discussions se poursuivent, et il existe différents forums pour ces discussions, et certains sont prêts à intervenir jusqu'à un certain point, alors que d'autres sont moins désireux de le faire... Le défi pour tout pays n'est-il pas que, lorsqu'il se trouve au beau milieu d'une situation comme celle-ci, il se fasse entraîner par certaines initiatives et certaines orientations auxquelles il peut difficilement échapper, même si celles-ci ne correspondent pas à la position originale qu'il avait épousée?
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Je sais que Jill Sinclair aura quelque chose à dire là-dessus.
Permettez que je vous donne tout de suite une réponse rapide et directe: oui et non. Oui, les pays réfléchissent, au fil des événements, à la façon dont ils devraient participer. La résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies constitue en soi une orientation, mais les pays sont habilités à décider de la mesure dans laquelle ils vont offrir des ressources, par exemple, et participer à une mission.
Pour ce qui est de la deuxième partie de votre question, cherchant à savoir si les pays vont se faire entraîner, la réponse est non. Les pays conservent leur souveraineté et sont libres de prendre leurs propres décisions quant à leur participation ou non, et ce à tout stade. L'OTAN, par exemple, fonctionne par consensus.
Madame Sinclair, souhaitez-vous répondre?
Monsieur Dryden, vous touchez là à l'aspect politique, bien sûr, et cela ne concerne en fait pas tant les règles d'engagement que l'intention réelle qu'avaient les gouvernements lorsqu'ils ont adhéré à la résolution du Conseil de sécurité. Je pense que M. Harris a posé une variante de la même question.
Mais, comme le dit l'amiral, pour ce qui est du débat en cours, chacun sait qu'il y a eu une discussion vigoureuse autour de la table de l'OTAN. Je ne crois pas que quiconque autour de cette table va se faire entraîner dans quelque chose dont il ne veut pas. Et, de la même manière, en ce qui concerne les discussions qui ont eu lieu avant le dépôt de la résolution du Conseil de sécurité, les gens avaient en la matière des opinions bien tranchées. Comme vous l'avez dit, monsieur Dryden, les pays décideront de ce qu'ils veulent contribuer à cet effort. Certains ont déjà dit qu'ils appuient la résolution 1973, mais ils vont l'appuyer en participant à des opérations humanitaires ou en s'investissant dans des activités bien précises.
Je pense que vous constaterez, au fur et à mesure que cette mission va se définir et prendre forme — elle n'en est encore qu'à ses tout débuts —, que les pays vont déterminer la façon dont ils vont s'engager dans la mission, si même ils vont y participer, et ce qu'ils vont y contribuer. Mais, encore une fois, je pense que mes collègues du ministère des Affaires étrangères seront peut-être mieux en mesure de répondre de manière plus détaillée à votre question.
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Merci, Peter, et merci à vous, monsieur le président.
Permettez que j'ajoute ma voix à celles de ceux qui ont remercié le groupe de témoins d'avoir pris le temps de venir s'entretenir avec nous aujourd'hui.
J'aurais une ou deux questions.
Je suppose que ma première question s'adresse peut-être à notre général de la force aérienne. Il serait bon, j'imagine, que vous ayez dans votre poche arrière quelques F-35, face aux événements qui sont en train de se dérouler en Libye.
Vous serait-il possible de nous expliquer certaines des différences qu'il y a entre des aéronefs comme les CF-18 et les F-35, ceux que vous envisagez d'acheter?
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Je vais répondre à la question pour le compte de la force aérienne. L'amiral Davidson parlera peut-être de la marine.
Oui. Il y a, bien sûr, un rôle air-air, pour lequel le Canada est extrêmement bien armé et équipé, non seulement avec un radar qui nous permet de voir, aux distances où il nous faut voir, mais également avec des armes à longue portée et à courte portée en vue de protéger les aéronefs et la coalition.
Dans le cas des opérations air-sol, l'importance des munitions guidées avec précision est devenue très claire. Il y a de cela de nombreuses années, nous larguions ce que l'on appelait des bombes lisses, des bombes à chute libre qui exigeaient que nous nous approchions au maximum de la cible. Du fait de l'importance accordée, en notre ère moderne, à la réduction du dommage collatéral, les munitions guidées avec précision sont véritablement devenues la seule option pour les forces occidentales, et nous sommes sur ce plan bien équipés. La précision de ces armes, encore une fois, est bien établie, comme en témoignent les résultats de nos missions des jours derniers.
:
D'après ce que je vois, tout le monde est en faveur de la motion.
(La motion est adoptée.)
Le président: Avant que les membres ne quittent la salle, j'aimerais les informer qu'en tant que président, je présenterai demain à la Chambre le rapport du comité relatif au Budget supplémentaire des dépenses (C), de même que le rapport portant sur le projet de loi qu'a adopté le comité aujourd'hui.
Par ailleurs, j'aimerais vous remercier du privilège que j'ai eu de participer à toutes ces séances avec vous. Ce fut très agréable d'être président de ce comité. J'ai beaucoup appris en tant que président. J'ai été bien appuyé par le greffier et les analystes, de même que par vous, membres du comité.
M. Claude Bachand: Sans oublier les deux vice-présidents.
Le président: Ah, merci! J'ai été bien appuyé aussi par les deux vice-présidents. D'ailleurs, M. Wilfert a eu la chance de présider une séance de comité en mon absence.
J'aimerais aussi rappeler aux membres du comité que nous avons été un comité très productif. Nous avons eu un programme très chargé et nous l'avons respecté, et ce, dans le respect des idéologies de chacun. Ça a été très agréable. Il y a eu une bonne camaraderie au sein de notre comité. Nous avons aussi joué le jeu de la partisanerie, mais avec modération, quand c'était nécessaire. Je vous remercie beaucoup.
Enfin, j'aimerais en profiter pour remercier Jean-François, Melissa, Wolfgang, les interprètes qui étaient avec nous, Cindy et ses acolytes, ainsi que tout le personnel du comité.
Merci bien. On se reverra certainement dans une prochaine législature. Bonne chance à tous!
Cela met fin à nos travaux.
La séance est levée.