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Merci beaucoup de l'invitation à comparaître devant vous sur cet important sujet. J'aimerais commencer par dire quelques mots sur mon travail pour le Centre Pearson pour la maintien de la paix, ou CPMP. Je suis impatiente de dialoguer avec vous tout à l'heure.
Le CPMP est une organisation non gouvernementale fondée il y a 15 ans par le gouvernement canadien. Notre mission première est de faire de la recherche, de sensibiliser, de former et de construire une capacité à mener des opérations de paix complexes. Depuis sa création, le CPMP a formé des civils, des militaires et des policiers canadiens et de 150 autres pays en vue de les préparer au déploiement dans des opérations de paix.
Nous continuons de rédiger et de fournir des analyses fondées sur des faits probants portant sur des opérations de paix complexes et nous participons actuellement à des projets d'édification de capacité en Amérique latine et dans plus de 30 pays d'Afrique. Nous offrons également une formation à du personnel militaire international par le biais de notre programme de coopération à la formation militaire, que vous connaissez bien.
Mes commentaires et réponses aujourd'hui seront fondés sur la réflexion et le travail du CPMP dans ce domaine complexe. J'ai également lu avec intérêt les témoignages donnés lors de vos réunions antérieures.
Mon intervention d'aujourd'hui tournera autour de quatre grandes questions: premièrement, en quoi consiste le maintien de la paix au XXIe siècle; deuxièmement, quelle est la nature et le contexte des conflits; troisièmement, qu'est-ce qu'une réponse pangouvernementale; et quatrièmement, quel pourrait être le rôle des Forces canadiennes après l'Afghanistan.
Premièrement, lorsque le CPMP parle de maintien de la paix, il ne s'agit pas d'une opération traditionnelle de maintien de la paix, façon Suez. Nous envisageons plutôt un continuum qui commence avec la prévention des conflits et s'étend à des phases et mesures multiples jusqu'à l'édification de la paix et à la durabilité. Ce n'est pas un processus linéaire. En fait, c'est un processus plutôt chaotique qui appelle une analyse critique selon la perspective des systèmes.
Comme les témoins précédents l'ont signalé, nous ne vivons plus dans le monde de nos pères. La communauté internationale fait face à un environnement où les conflits intranationaux sont davantage la norme que l'exception. La réponse à cette sorte d'environnement conflictuel est aussi complexe que l'est la nature des conflits intranationaux eux-mêmes.
Cette réponse met en jeu une multiplicité d'acteurs de tous les organes gouvernementaux. Elle doit prendre en compte le pouvoir d'acteurs non étatiques qui sont bien équipés et en armes et en technologie. Elle doit englober la société civile locale et toute la gamme des ONG, tant nationales qu'internationales. Elle ne peut ignorer les organisations financières internationales telles que la Banque mondiale. Elle doit traiter avec la famille des Nations Unies. Et elle est de plus en plus sensible aux attentes des organisations régionales telles que l'Union africaine, l'Union européenne et l'OTAN. Cela nous a amenés à utiliser l'expression « opération de paix complexe », qui décrit plus précisément une telle intervention que l'expression maintien de la paix.
Deuxième thème, la nature des conflits. La première question que vous m'avez posée intéresse la nature de l'environnement dans lequel les Forces canadiennes doivent s'attendre à opérer. Nous estimons que ce que nous voyons actuellement sera sans doute le cadre dans lequel les pays, dont le Canada, vont déployer du personnel. Je vous recommande la lecture de La Terre perd la boule de Thomas Friedman, où il définit très clairement cet espace.
Lorsque nous considérons les conflits et l'environnement conflictuel et l'intervention, nous prêtons une grande attention à quatre variables interdépendantes. L'une est la réalité socioéconomique. La deuxième est la pléthore des jeunes. Soixante pour cent de la population mondiale est âgée de14 à 25 ans. C'est un constat terrifiant lorsqu'on songe à l'éducation, au logement, à l'habillement, aux emplois, etc. La troisième est l'informatique et le réseautage social, qui transforme la nature de l'information. Et la quatrième est le changement environnemental. Tous ces phénomènes contribuent à l'apparition de conflits asymétriques. De plus, la visibilité et l'influence croissante des alliances et organisations régionales et leur architecture d'intervention détermineront en partie qui participe aux opérations de paix complexes et de quelle manière.
Le retrait des pays développés des opérations de paix complexes à casques bleus des Nations Unies, auxquelles ils ont cessé de contribuer des troupes et des policiers, a pour contrepartie des exigences accrues des pays du Sud. Ces derniers contribuent les soldats sur le terrain et s'attendent à être plus systématiquement consultés par le Conseil de sécurité et le Secrétariat au sujet du mandat et des ressources confiées aux opérations de paix, en dépit de leur pénurie souvent grave de personnel bien formé et bien équipé à déployer dans ces opérations.
Il n'échappe à personne que les pays développés participent à des missions hors ONU au sein de coalitions de partenaires et s'en remettent aux pays en développement pour les missions de casques bleus. Il en résulte un système d'intervention à deux paliers, ce qui donne lieu à de vifs débats sur les structures de commandement et de contrôle, les besoins de formation et d'équipement, la volonté politique et les ressources, et les mandats relatifs aux tâches qui leur sont confiées, telles que la protection des civils et le maintien de la paix robuste, aussi large qu'en soit la définition.
C'est un tableau compliqué que je soumets à votre réflexion.
Passant au troisième thème, depuis 1956, le Canada a participé à diverses opérations de paix complexes et les leçons apprises sont nombreuses, mais je dirais que les suivantes sont prépondérantes. La nécessité d'un partenaire crédible et légitime; un conflit asymétrique ne se prête pas à l'imposition de la paix par la force; nous ignorons à notre péril les acteurs non étatiques; le continuum de la prévention et de la construction de la paix et de sa durabilité représente une entreprise de longue haleine et coûteuse, qui généralement échoue parce que notre champ d'attention rétrécit au fil du temps. Enfin, je pense que nous tous avons appris qu'il est aussi crucial de planifier la sortie que l'entrée. L'analyse des deux doit être fondée sur une connaissance précise et complète de l'histoire, de la géographie, des groupes de population, de la religion et de l'économie de la zone de conflit.
L'une des réponses les plus intéressantes à cette réalité est ce que l'on a qualifié d'approche tridimensionnelle ou pangouvernementale ou conjointe ou multidimensionnelle. Elle répond à la nécessité d'avoir tous les joueurs et acteurs à la table, y compris l'acteur local qui portera la responsabilité d'une paix durable dans toute la mesure du possible. La notion de tâches spécifiques ou exclusives réalisées en séquence linéaire n'est pas utile dans cet environnement conflictuel particulier. Au CPMP, nous préférons le concept d'action pangouvernementale, soit celle d'un effort de tout le gouvernement où le personnel, les ressources et le matériel sont coordonnés vers la réalisation de l'objectif défini. La colocalisation et le partage de l'information entre un large éventail d'intervenants gouvernementaux, comprenant les partenaires locaux, signifie que la coordination ou la coopération entre civils et militaires devient l'ingrédient crucial de l'action pangouvernementale. Fondamentalement, celle-ci réussit lorsqu'il y a un pouvoir partagé et une volonté politique commune; cela est difficile à réaliser dans le meilleur des cas.
Un impératif pour que l'action pangouvernementale réussisse est d'organiser des activités de formation plus robustes, conjointes, axées sur des scénarios, où les personnels peuvent pratiquer la prise de décisions aux niveaux stratégique, opérationnel et tactique avant d'aller sur le terrain. Nos plus de 15 années d'expérience nous disent qu'il est rentable de dispenser cette formation dans la sécurité d'une salle de classe, car les erreurs n'y entraînent pas de perte de sang et d'argent.
La nécessité d'une force d'intervention rapide civile a été reconnue par les États-Unis et d'autres pays et un effort concerté est en train pour construire la panoplie d'outils indispensables au développement, à la règle de droit, à la sécurité et au renforcement de capacité des institutions de la société civile. Nous sommes tous très loin de bien gérer cela.
Le quatrième thème est le rôle des FC.
Les Forces canadiennes représentent un groupe impressionnant de professionnels qui se sont acquittés de leur tâche de façon brillante au fil des ans. Ils ne méritent pas seulement des accolades pour leur travail en Afghanistan. Étant un pays sans passé colonial, qui gère sa diversité multiculturelle sans que le sang ne coule dans les rues, possédant une habileté diplomatique historique, des aptitudes juridiques et mettant l'accent sur le développement, le Canada et ses forces armées sont extraordinairement attrayants dans le climat actuel. Les Forces canadiennes, dans l'environnement post-Afghanistan, pourraient jouer un rôle important dans les opérations de paix complexes, notamment dans les domaines suivants: le mentorat et le soutien aux organisations régionales telles que l'UA en vue de l'acquisition d'une expertise stratégique, opérationnelle et tactique; l'application des leçons apprises dans la lutte contre-insurrectionnelle dans le cadre d'une opération de paix complexe qui doit nécessairement être robuste; l'utilisation de l'expérience acquise dans les PRT considérées comme modèle des relations civiles-militaires, sur la base d'une compréhension claire des rôles, des responsabilités et des pouvoirs; reprise de la participation aux missions des Nations Unies et mandatées par les Nations Unies de façon à fournir l'expertise technique et les équipements de haute technologie requis, à l'appui des pays contribuant des troupes et des policiers. Dans l'ensemble, cela s'inscrit dans le renforcement de capacité et les FC sont bien préparées à cette tâche.
Les Forces canadiennes seront influencées par la manière dont les conflits intranationaux sont conduits, dont le multilatéralisme évoluera dans une période de tensions économiques et dont les opérations de paix complexes, quelle que soit leur nature, seront conduites. Les opérations de paix complexes du XXIe siècle exigent le recours à une force militaire bien entraînée, conjuguée à la diplomatie, au développement, à l'économie, à la règle de droit, à la bonne gouvernance, aux droits de la personne et à une variété d'alliances et de partenaires capables de construire un milieu où le coût de la guerre sera plus grand que le prix de la paix.
Je vous remercie. Je suis impatiente de converser avec vous.
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Merci beaucoup, monsieur le présidente.
Merci aux membres du comité de m'avoir invité à comparaître.
Peacebuild/Paix durable est un réseau de quelque 70 organisations et particuliers canadiens participant à une série d'activités reliées aux situations de paix et de conflit. Je comparais aujourd'hui à titre personnel et non comme représentant du réseau.
Mon propos initial portera sur les critères présidant à l'engagement canadien dans la réponse à des conflits violents ou des menaces de conflits violents, mais je me ferai un plaisir d'aborder d'autres sujets lors de la période des questions, si cela vous intéresse et si le temps le permet.
Pour ce qui est de la participation canadienne à des opérations de paix après 2011, je pense que nous avons absolument besoin de quelques critères d'engagement qui soient explicites et aussi complets que possible, ainsi que d'un mécanisme — administratif, parlementaire et public — pour débattre et appliquer ces critères à des cas particuliers. Je suggère, toutefois, que les critères ne soient pas limités à une participation possible à des opérations de paix, mais couvrent aussi la nature et la portée de tout engagement majeur du Canada à l'appui de la paix et de la sécurité internationale, qu'il s'agisse de prévention d'un conflit violent, du règlement d'un conflit déclaré ou d'une large participation à une opération postérieure à un conflit.
Quelques grandes catégories de facteurs à prendre en compte pour toute participation seraient, premièrement, la pertinence pour les intérêts et valeurs canadiens; deuxièmement, les ressources et les capacités que le Canada pourrait contribuer; troisièmement, les risques d'un engagement ou d'une absence d'engagement.
Dans la première catégorie, je placerais personnellement en haut de la liste les considérations humanitaires et les droits de la personne. Est-ce que la participation permettrait de protéger des vies humaines ou de prévenir des crimes de guerre, peut-être même un génocide? Est-ce que la participation contribuerait à protéger ou à établir la règle de droit? Est-ce qu'elle contribuerait au développement de pratiques et attitudes démocratiques? Est-ce qu'elle protégerait ou renforcerait l'égalité des sexes, les droits des minorités ou les droits humains individuels?
Outre ces questions liées aux valeurs, il y a celles portant sur les intérêts nationaux, tels que l'importance d'une situation pour le commerce canadien, l'existence de liens forts avec une diaspora, une langue commune ou des liens culturels.
Nos intérêts comprennent également la menace pour la sécurité internationale que peut présenter une situation, ou bien directement pour la sécurité nationale du Canada ou celle de nos amis et alliés.
Un autre élément de l'équation consiste à déterminer ce que le Canada peut contribuer à une situation. Avons-nous les ressources et les capacités d'intervenir dans le pays ou la région en question? Avons-nous des antécédents positifs et constructifs et une connaissance approfondie de la situation? Que font les autres, soit les Nations Unies, les alliés du Canada, les organisations régionales et pays voisins, les ONG internationales et d'autres? Sommes-nous susceptibles de combler un besoin crucial?
Dans quelle mesure la population et les dirigeants locaux seront-ils réceptifs à une intervention canadienne? Est-ce que des mécanismes de coordination internationaux ou bilatéraux adéquats sont déjà enclenchés?
Troisièmement, il y aura lieu de déterminer le risque pour la vie de Canadiens résultant soit de l'action soit de l'inaction, et les risques pour la population locale de l'action ou de l'inaction. Comme autre risque, il y a la présence éventuelle de trouble-fête intérieurs ou extérieurs — des États ou des groupes armés susceptibles d'altérer la dynamique de la situation — et la possibilité de prévenir le gaspillage ou le détournement des ressources canadiennes.
Enfin, et ce n'est pas le moindre critère, il faudrait déterminer s'il y a une probabilité réaliste de succès, de réaliser les objectifs clairement énoncés. Dresser une liste de critères de participation adéquats et utilisables serait une bonne première étape. L'application efficace des critères présente un autre jeu de difficultés dont je me ferais un plaisir de parler au cours de la période des questions.
Merci.
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Merci, monsieur le président, et merci à tous deux de votre présence et de vos excellents exposés.
J'aimerais explorer un peu les capacités et l'approche canadienne. Nous avons parlé des capacités que nous acquérons en Afghanistan, que nous avons acquises, notamment celle de prendre en compte les différences culturelles et tous les facteurs que nous rencontrons dans un lieu comme celui-ci.
J'aimerais votre opinion à tous deux, je suppose, sur l'approche canadienne, qui a considérablement changé il y a environ un an et demi et est maintenant copiée, en pratique, par les alliés, c'est-à-dire que nous avons maintenant la capacité, les troupes sur le terrain, pour occuper un endroit et (a) éliminer les talibans, et (b) rester sur place pour faire du développement, et cela nous ramène à la notion de développement sans la paix. Oui, c'est difficile, mais j'estime que la paix est locale. Toute la politique est locale, la paix est locale, et donc le développement peut se faire localement dans des pays comme l'Afghanistan — pas nécessairement dans tout le pays — mais cela représente réellement une approche plus pratique.
J'aimerais vos réactions à tous deux, s'il vous plaît.
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J'aimerais m'attarder un peu sur l'importance du Parlement dans les prises de décision. J'ai souvent remarqué que, lorsque nous, les députés, nous joignons à un comité pour la première fois, on nous dit qu'on ne comprend pas grand-chose, et c'est bien vrai. On fait face à des académiciens qui sont là depuis toujours. De grands généraux qui viennent nous rencontrer sont là depuis 30 ans et nous disent exactement ce qu'ils comprennent. Il y a des grands mandarins de l'État, des sous-ministres, qui sont là depuis des décennies. Il y a aussi les grands spécialistes comme vous.
Par ailleurs, il me semble qu'aucune de ces personnes n'a été élue par le peuple. Nous avons donc des responsabilités, dont un budget de 250 milliards de dollars. Notre responsabilité ne se limite pas à la gestion financière. Lorsqu'un soldat canadien meurt en Afghanistan, on a une part de responsabilité à cet égard. Nous, les élus, avons décidé qu'ils iraient là-bas.
Croyez-vous que, parce qu'on peut invoquer le fait que les parlementaires ne comprennent pas suffisamment, cela devrait incomber à l'exécutif de décider de l'implication ou non des Forces canadiennes ou du Canada dans un conflit? Ne croyez-vous pas que la décision serait beaucoup plus solide si les parlementaires et le Parlement au complet décidaient? Cette question fait suite à ce qu'a dit M. Hawn.
Il faut aussi un environnement adéquat. Il faut quand même que le gouvernement fasse preuve d'une certaine transparence à l'égard du Parlement et qu'on nous fournisse toutes les informations nécessaires afin qu'on puisse prendre une décision éclairée. Cependant, un fait demeure, nous devons prendre la décision éclairée et, surtout, vivre avec les suites de cette décision.
Même si, légalement ou constitutionnellement, l'exécutif doit prendre la décision relative à une implication dans un conflit, cela serait-il plus solide — comme M. Harper l'a fait d'ailleurs au cours des deux dernières prolongations de mission en Afghanistan — si la décision était prise par tout le Parlement plutôt que par l'exécutif seul?
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Merci, monsieur le président.
Environ cinq ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous avons vu le conflit se profiler en Corée. Les Russes et les États-Unis manoeuvraient pour se placer dans la région, et notre gouvernement du jour a décidé qu'il était dans l'intérêt national du Canada d'aller dans ce théâtre de guerre.
Aujourd'hui, 57 années après l'armistice, certains membres de nos troupes reviennent d'Afghanistan, nombre d'entre eux continuent d'y être déployés et la situation semble de nouveau chauffer.
Reconnaissant que la meilleure guerre est celle qui est complètement évitée, et que ce soit la Corée du Nord ou un autre pays qui tire sur les manettes, si le Parlement canadien et les organisations mondiales en arrivent à la conclusion qu'il nous faut envoyer dans cette zone des troupes, alors, compte tenu de tout ce dont nous avons discuté aujourd'hui, y compris le rôle futur des militaires canadiens, quel rôle envisageriez-vous pour nos soldats dans cette situation impensable à laquelle il nous faut être préparés?
Pourriez-vous partager équitablement le temps entre vous deux? Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je vais lire la motion, après quoi je l'expliquerai:
Que, à la lumière de la récente décision du vice-amiral Dean McFadden de supprimer la moitié de sa flotte de 12 navires de patrouille des côtes arctiques, atlantiques et pacifiques, et de l'annonce du renversement de cette décision faite de but en blanc par le général Walter Natynczyk le 14 mai 2010, le Comité permanent de la défense nationale invite l'honorable Peter MacKay, ministre de la Défense nationale, le général Walter Natynczyk, chef d'état-major de la Défense, et le vice-amiral Dean McFadden, chef d'état-major de la Force maritime et commandant de la Marine, à venir faire le point concernant la décision soudaine du gouvernement d'annuler les compressions annoncées dans les dépenses d'exploitation de la Marine et le processus suivi pour déterminer les compressions budgétaires actuelles et futures au sein de la Marine canadienne.
Je sais que jeudi nous allons nous réunir en comité plénier pour quatre heures. Cela ne veut cependant pas forcément dire que nous allons pouvoir répondre à ces questions. Étant donné que c'est le 100e anniversaire de la Marine, et qu'il lui manque à l'heure actuelle 1 000 marins environ, et comprenant un petit peu mieux ce qui vient tout juste de se passer ici, étant donné que l'amiral a manifestement envoyé copie au CEMD en avril — je pense que c'était le 21 avril — ce renversement soudain... Je suis bien évidemment heureux du changement, mais je suis inquiet quant au processus. Je pense que le processus est extrêmement important. Étant donné le triste état de la Marine à l'heure actuelle, le fait que les deux navires de soutien soient sur le point de rendre l'âme, etc., je pense qu'il nous faut avoir une discussion plus approfondie avec les trois principaux intervenants. J'estime qu'il serait constructif et utile pour nous de faire cela.
Comme le sait le greffier, j'avais modifié ma motion originale pour tenir compte de l'annonce du 14 mai. Si toutes nos questions sont traitées jeudi, je n'aurai plus besoin de m'occuper de cette motion par la suite, mais je tiens à ce qu'elle figure au compte rendu, et j'aimerais qu'elle soit adoptée afin que nous puissions en discuter.
Je la dépose donc respectueusement et nous verrons ce qui se passe.