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La 12
e séance du Comité permanent des comptes publics est ouverte. Je demande à nos amis des médias, avec leurs caméras, de cesser de filmer.
J'ai autorisé quelques photographes à prendre des clichés pendant une minute ou deux en raison du genre de photographies désirées. Apparemment, ce n'est pas inhabituel. On m'a assuré que cela ne prendrait qu'un instant.
Avant de donner la parole à nos témoins, j'aimerais vous dire que le comité de direction s'est réuni aujourd'hui et a convenu jusqu'ici, sous réserve de l'approbation du comité, que nous allions terminer la présente audience à 17 h 15. Si tout se déroule normalement, nous aurons presque épuisé la liste des intervenants. Mais le comité de direction a accepté et recommande à l'unanimité que, peu importe où nous en serons rendus dans l'ordre d'intervention, nous allons terminer à 17 h 15 et passer à l'étude des travaux du comité, à savoir une discussion de l'avis de motion de M. Saxton.
Il y a un autre engagement — je veux mettre toutes les cartes sur la table — voulant que nous ayons un vote sur la motion de M. Saxton avant que nous levions la séance.
Voilà notre objectif entre maintenant et…
J'attends un hochement de la tête des membres du comité de direction pour confirmer que c'est bien ce qui a été convenu.
Je pose la question suivante au comité entier: êtes-vous d'accord avec la recommandation du comité de direction?
Des voix: D'accord.
Le président: Comme je n'entends pas d'objection, la motion est adoptée.
Alors, à 17 h 15, nous avons un point à l'ordre du jour portant sur l'étude de la motion de M. Saxton.
Sur ce, nous allons passer à la principale question à l'ordre du jour.
Premièrement, je souhaite la bienvenue au ministre Baird et au ministre Clement. Nous sommes heureux de vous accueillir devant le comité.
Nous allons procéder de la manière habituelle, à savoir que nous allons vous offrir l'occasion de faire une déclaration liminaire et ensuite, nous allons vous poser des questions en suivant l'ordre d'intervention habituel et les gens auront cinq minutes.
Vous avez la parole maintenant, si vous désirez faire une déclaration liminaire.
Ministre Clement, voulez-vous parler en premier?
:
Évidemment, permettez-moi de vous remercier et, par votre intermédiaire, de remercier les membres du comité.
C'est effectivement un plaisir que d'être ici aujourd'hui et, en particulier, de parler des événements et des décisions entourant le sommet du G8 de 2010 et de ma participation à cet égard.
Avec la permission des membres du comité, j'aimerais remonter dans le temps et nous ramener à il y a tout juste un peu plus de trois ans, en juin 2008. À ce moment-là, le gouvernement du Canada a annoncé fièrement qu'un événement d'envergure mondiale aurait lieu au Canada, dans la région de Muskoka.
[Français]
La préparation de cet événement a représenté une charge de travail énorme. De nombreux ministères y ont participé et la planification a été faite conjointement par les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux. Des autorités internationales y ont également participé.
[Traduction]
En fin de compte, les préparatifs pour le sommet du G8 de 2010 se sont avérés un processus de deux ans. Le résultat de ces efforts a été un événement qui a été applaudi internationalement comme un modèle d'interaction avec les collectivités locales pour les futurs sommets. C'est un sommet qui a donné, entre autres choses, l'Initiative de Muskoka mondialement reconnue sur la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants, et qui nous a donné l'occasion de présenter à la face du monde la force économique et la beauté naturelle incomparable de notre pays.
Évidemment, les maires locaux, les représentants municipaux, les entreprises, les artistes, les étudiants et d'autres citoyens ont manifesté beaucoup d'intérêt pour trouver une façon de jouer un rôle coordonné dans cet événement important. Cela a mené à la création de ce qui a été connu à l'époque comme le groupe local de leadership, qui a tenu sa première réunion le 12 septembre 2008.
Maintenant, ce groupe a été créé principalement comme un moyen pour donner aux leaders de la communauté et à d'autres l'occasion d'être informés par les responsables du gouvernement des développements qui toucheraient la communauté pendant tout le processus de planification du sommet du G8.
[Français]
Ce groupe de leadership a également permis aux leaders communautaires de dialoguer et d'échanger des idées relativement aux meilleures façons de répondre aux besoins de leur communauté au cours de cet événement de première importance.
[Traduction]
Cependant, j'aimerais insister sur le fait qu'il ne s'agissait pas d'un organisme décisionnel et qu'il n'a jamais agi à ce titre.
Toutes les municipalités de la région étaient représentées à la table et chacune des réunions a été suivie d'une conférence de presse devant les médias locaux pour informer le public des progrès réalisés dans la planification du sommet.
Quelques mois après la première réunion locale, le 6 février 2009, j'ai annoncé au nom du ministre des Transports et de l'Infrastructure, la création du Fonds d'infrastructure du G8, qui avait été prévu dans le budget de 27 janvier de cette année-là.
Évidemment, les maires et les responsables locaux avaient hâte de participer au programme d'infrastructure du G8. Ils ont commencé à ébaucher des propositions pour une grande variété de projets. En tout, les municipalités de la région ont présenté 242 idées différentes pour des projets liés au G8.
Comme il y avait beaucoup trop de projets pour les fonds disponibles, et qu'il était clair que certaines de ces idées ne relevaient pas de la compétence fédérale, j'ai alors proposé aux maires un processus simple et direct par laquelle ils pouvaient se concentrer sur les propositions qui comptaient vraiment pour eux et pour la région. Je leur ai proposé de déterminer, entre eux et avec les membres de leurs conseils, les priorités absolues et, en se fondant sur leur propre jugement, d'éliminer les propositions qu'ils considèrent de moindre nécessité ou ne relevant pas de la compétence fédérale.
Étant donné que d'autres maires ne voulaient pas présenter de propositions par l'intermédiaire du maire de Huntsville, j'ai offert mon bureau de circonscription de Huntsville comme point de réception des propositions et de là, elles seraient acheminées aux responsables fédéraux.
Ces suggestions ont été accueillies favorablement par les maires et les leaders de la communauté et ils ont travaillé ensemble pour déterminer leurs priorités absolues. Essentiellement, chacun des maires a examiné les propositions pour sa municipalité et n'a présenté que celles qu'il considérait comme prioritaires.
La plupart de ces propositions portaient sur des améliorations visant à favoriser le tourisme, quelque chose que les maires estimaient très important étant donné que l'attention internationale générée par le sommet du G8 équivaudrait à des millions de dollars de publicité gratuite et qu'elle aurait pour effet de stimuler l'économie de la région.
En fin de compte, 33 projets ont été transmis à Infrastructure Canada pour examen. Les responsables d'Infrastructure Canada, qui sont indépendants, ont appliqué le processus de diligence raisonnable dans le cas des 33 propositions présentées et ont indiqué au ministre de l'Infrastructure quels projets étaient admissibles au financement.
À la fin, un total de 32 projets liés aux G8 a été approuvé. Une annonce publique a été faite en présence des médias et du grand public pour chacun des projets financés.
[Français]
Comme les membres du comité ici présents le savent, dans le but de maximiser la responsabilisation à l'égard des contribuables, notre gouvernement a consulté la vérificatrice générale de l'époque et lui a demandé de façon proactive d'examiner non seulement les dépenses du sommet du G8, mais aussi celles du sommet du G20.
[Traduction]
La vérificatrice générale a réalisé une enquête approfondie sur le fonds du G8 et a confirmé que chaque dollars dépensé a été comptabilisé et elle a indiqué clairement qu'il n'y avait aucune raison de vérifier davantage le fonds.
En fait, tout récemment, le vérificateur général par intérim, qui a témoigné devant le présent comité parlementaire, a réitéré cette position.
Toutefois, dans son rapport, l'ancienne vérificatrice générale a effectivement formulé des recommandations pour améliorer les processus administratifs. Parmi ces recommandations figure celle que j'ai décrite il y a quelques minutes, à savoir, demander aux responsables locaux de déterminer la priorité de leurs propres propositions de projets.
Je vous assure que j'ai pris très au sérieux les recommandations de la vérificatrice générale concernant l'administration du processus de présentation des propositions, et que j'accepte ses conclusions.
Avec le recul, il aurait peut-être été préférable que les responsables de l'infrastructure examinent la totalité des 242 propositions initiales et de ne pas simplement encourager les maires à collaborer ensemble et à faire le tri de leur demande par souci d'efficacité et d'économie de temps. Toutefois, il est important de répéter que chaque dollar dépensé dans le cadre du Fonds d'infrastructure du G8 a été comptabilisé. Le rapport de la vérificatrice générale est clair à cet égard.
J'ai déjà parlé en détail de ces questions en public, y compris devant le comité des opérations gouvernementales de la Chambres des communes le 20 juin. En fait, depuis le 1er janvier 2010, au total, 53 témoins ont comparu devant deux comités permanents de la Chambre des communes sur le Fonds d'infrastructure du G8 et le sommet du G20. En tout, les comités de la Chambre des communes ont consacré 39 heures à entendre des témoignages sur cette question et à en discuter. Avec la réunion d'aujourd'hui, ce total passera à 41 heures.
Aujourd'hui, j'espère qu'avec ma présence, et avec la présence de mon collègue le ministre des Affaires étrangères, et avec la présence des responsables fédéraux réunis ici autour de cette table, nous pourrons mettre un point final aux affirmations voulant que le processus d'examen entrepris manquait, d'un manière quelconque, aux règles de l'éthique, et que les députés pourront consacrer leur attention à examiner d'autres opérations gouvernementales concernant le reste de l'énorme budget fédéral de 280 milliards de dollars.
Merci.
:
Il a dit qu'il n'aurait pas voulu manquer cela, aux fins du compte rendu.
Il aurait aimé que Deepak soit là; n'est-ce pas notre désir à tous également. Deepak représente le gouvernement du Canada dans une réunion très important à l'étranger.
Le Fonds d'infrastructure du G8 a aidé une région du Canada déjà très belle à se faire une beauté avant d'accueillir le monde. On attendait littéralement 4 000 journalistes qui allaient envoyer des images de ce sommet et de la région de Muskoka dans tous les recoins de la planète, dans ce qui devait être une couverture mur à mur. Il y avait également des milliers de délégués, des milliers de diplomates qui allaient donner leurs impressions par le bouche-à-oreille. Certains étaient logés à 100 km du site du sommet. C'était une occasion extraordinaire. C'était une entreprise extraordinaire.
Les grands sommets internationaux comme celui-là nécessitent généralement des investissements importants en infrastructure. En février 2009, notre gouvernement a annoncé ce fonds aux Canadiens. Une somme allant jusqu'à 50 millions de dollars était disponible.
En fin de compte, mon cabinet et les responsables ministériels m'ont présenté une liste des projets d'infrastructure publique que j'ai approuvée. Ces 32 projets répondaient aux critères du programme: assurer le déroulement efficace et sécuritaire du sommet du G8, embellir la région et laisser un héritage durable aux collectivités locales.
À titre de ministre, j'ai présenté le budget des dépenses au Parlement et je suis responsable de ce budget. Lorsque je suis arrivé au ministère, j'entendais dire de partout que l'approbation de l'infrastructure fédérale prenait beaucoup trop de temps. Tout le processus était enlisé dans des formalités administratives. Ma mission était de faire bouger les choses et, dans le cas de à ce fonds, le temps pressait.
Le Fonds Chantiers Canada était un programme de sept ans. Le programme de relance a duré deux ans. Cependant, dans le cas des projets du G8, nous avions environ 15 mois du début à la fin.
Les responsables ont recommandé que nous utilisions un fonds existant plutôt que de créer un tout nouveau fonds, de sorte que nous puissions aller de l'avant rapidement et moi, à titre de ministre, j'ai accepté leur avis. Le Fonds sur l'infrastructure frontalière a été augmenté.
Je suis heureux de dire que les 32 projets ont été terminés à temps et qu'ils ont coûté des millions de dollars de moins que prévu.
J'aimerais insister sur un point. J'ai dit que le Fonds sur l'infrastructure frontalière était un fonds existant qui avait été augmenté. En d'autres mots, l'argent qui avait été prévu pour l'infrastructure frontalière n'a pas été détourné de l'amélioration de la sécurité ou de la mobilité aux frontières. Il s'agissait uniquement d'un mécanisme d'exécution.
Les projets ont coûté moins cher que prévu, chaque dollar dépensé a été comptabilisé et chacun des projets continue de servir le public de la manière qui avait été prévue. On me dit que cela se fait par le biais de crédits parlementaires depuis plus de 100 ans.
J'aimerais également répéter, monsieur le président, que je suis l'ultime responsable. Les projets qui m'ont été présentés satisfaisaient à tous les critères d'admissibilité du programme. J'ai pris les décisions, j'en suis responsable et je dois en rendre compte.
Permettez-moi également d'ajouter que les fonctionnaires d'Infrastructure Canada ont fait un travail absolument exceptionnel lorsque l'économie canadienne a eu le plus besoin du gouvernement fédéral. Ils ont appliqué une supervision et une expertise professionnelles à des milliers de propositions de projets pour aider à créer des emplois, de l'espoir et des occasions au moment où il y avait une récession mondiale.
Si notre gouvernement n'avait pas agi pour créer plus de 23 000 projets de relance partout au pays, la grande récession mondiale aurait très bien pu avoir les effets d'une grande dépression.
La vérificatrice générale a présenté dans son rapport un certain nombre d'observations sur les façons d'être plus transparent et plus responsable devant les Canadiens. J'accepte entièrement ses observations et le gouvernement est d'accord.
En rétrospective, le budget des dépenses aurait pu comprendre une ligne sur l'augmentation de ce fonds. Je maintiens mes décisions qui ont été fondées sur les meilleurs conseils qui soient. J'étais et je demeure responsable.
Je suis prêt à répondre aux questions portant sur les domaines qui relevaient de ma compétence.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Messieurs Baird et Clement, je vous remercie d'être parmi nous aujourd'hui.
Je ne peux pas passer sous silence le fait que depuis juin dernier, nous aurions souhaité que vous vous leviez de votre siège à la Chambre pour répondre à nos questions. Il y avait là un genre de mépris ou de dédain envers le Parlement ainsi qu'à l'égard du droit des élus d'obtenir des réponses de la part du gouvernement.
Nous avons ici ce qui est probablement le plus important scandale depuis celui des commandites. Il y a tous les éléments d'un processus louche. La vérificatrice générale nous a dit qu'elle n'avait jamais rien vu de tel et que toutes les règles avaient été enfreintes. Vous avez réussi à mettre sur pied un processus parallèle, opaque, pour distribuer 50 millions de dollars dans votre comté. La vérificatrice générale nous a d'abord dit qu'il n'y avait aucun document ou procès-verbal, qu'on ne savait pas ce qui s'était passé et qu'aucun haut fonctionnaire n'était présent. Grâce aux demandes d'accès à l'information soumises par le NPD, on a pu voir que l'histoire était un peu différente, en fin de compte: les hauts fonctionnaires étaient présents, mais on les a cachés par la suite. Ces demandes d'accès à l'information nous ont également appris plein de choses intéressantes sur certains courriels. Je vais y revenir.
Monsieur Clement, votre porte-parole à la Chambre vient d'affirmer qu'il était le seul responsable de l'approbation des projets. J'ai entre les mains un document daté du 21 octobre 2009 qui porte la signature de M. Baird.
[Traduction]
C’est un accord pour les projets en vue du Sommet du G8,
[Français]
et porte la signature du maire de Huntsville, de même que la vôtre. Est-ce que ça ne contredit pas la version des faits présentée par M. Baird? Vous avez également signé ce document.
:
Vingt-cinq. Merci, monsieur le ministre.
Je suis sûr que vous comprenez ce qui est en cause ici. Il y a les questions de procédure, que nous tentons de comprendre afin de nous assurer que l'argent des contribuables était protégé et qu'un processus était en place, mais il y a aussi le fait que vous êtes le ministre du Conseil du Trésor et que vous êtes maintenant responsable d'une initiative très importante visant à réduire les dépenses gouvernementales. Vous êtes également le grand administrateur d'un budget de plus de 250 milliards de dollars.
C'est une question plus vaste qui s'ajoute au Fonds d'infrastructure du G8, alors passons aux choses sérieuses. Vous affirmez — si j'ai bien lu — qu'étant donné qu'il y avait 242 demandes, vous avez demandé aux maires et aux collectivités d'évaluer eux-mêmes toutes les demandes entre eux et d'en arriver, avec une précision chirurgicale, à 32 projets qui répondraient aux critères et qui respecteraient également l'enveloppe budgétaire de 50 millions de dollars.
Est-ce bien ce que vous avancez, soit que 25 organismes et collectivités, avec une précision chirurgicale et sans avoir le moindre conflit ni la moindre objection entre eux, en sont arrivés à ce nombre par eux-mêmes?
L'autre explication, monsieur le ministre, s'ils n'ont pas pris de décision entre eux, c'est que le ministère, le gouvernement du Canada, a joué un rôle dans ce processus, et qu'il y a eu un certain contrôle ou une évaluation par les fonctionnaires de ces 242 demandes.
C'est l'un ou l'autre. S'agissait-il d'un processus d'auto-évaluation? Ou le gouvernement du Canada a-t-il donné des directives?
:
Le cadre que nous appliquons à tout programme de financement vise à s'assurer que nous respectons la loi, que le gouvernement fait les paiements appropriés et que les résultats sont atteints. Ce sont les objectifs généraux de tout programme.
Dans ce cas-ci, pour les 32 projets, nous avons conclu les accords de contribution juridiques; nous avons évalué et examiné les soumissions des promoteurs qui, dans bien des cas, étaient des municipalités, sauf dans un cas, où il s'agissait de la province de l'Ontario; et nous avons fait en sorte que les dossiers soient solides, car chaque dossier relatif à un projet doit contenir l'information concernant les processus et tout ce qui a été soumis.
Nous avons veillé à ce que... on appelle cela le « cadre de contrôle », pour déterminer, dans tout processus, où on doit placer des mesures de contrôle supplémentaires pour s'assurer qu'on ne commet pas d'erreurs. Étant donné que nous traitons beaucoup de dossiers et de projets, nous avons introduit des points de contrôle dans le système.
Par exemple, avant de faire les paiements finaux, nous avons fait preuve de toute la diligence raisonnable nécessaire, puis nous avons publié la documentation et mis un terme au programme.
C'est de la gestion de base de programme, et je crois que c'est cela qu'a indiqué la vérificatrice générale.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Messieurs Clement et Baird, je vous remercie de votre présence.
J'aimerais résumer la présente situation. On a souvent fait mention des 32 projets. La vérificatrice générale a eu l'occasion de revoir les 32 projets.
Une chose nous préoccupe: 50 millions de dollars, qui avaient été approuvés par le Parlement pour un fonds d'infrastructures des frontières, ont été transférés pour le Fonds d'infrastructures du G8 sans l'accord du Parlement ou sans même que le Parlement en soit avisé. Au bout du compte, on a créé un groupe qui s'appelle le Local Area Leadership Group composé de M. Clement, du maire de Huntsville et du directeur général de l'hôtel. Ce groupe en question a décidé, seul, comment répartir ce montant de 50 millions de dollars. C'est la base du problème. On parle des 242 projets. C'est ce qui me préoccupe présentement.
J'aimerais vous parler d'une conclusion de la vérificatrice générale qui me préoccupe particulièrement. La vérificatrice générale a dit qu'elle avait demandé au Bureau de gestion des sommets de fournir toute documentation indiquant comment le bureau avait été impliqué dans l'examen ou la sélection des projets. La vérificatrice générale nous a affirmé que le bureau n'avait pas été impliqué dans l'examen ou la sélection des 242 projets, mais qu'il avait tenu des séances d'information pour les communautés locales sur le sommet du G8.
Quand on regarde les procès-verbaux qu'on a obtenus, on peut noter, entre autres, la présence de M. Gérald Cossette, qui était le responsable du Bureau de gestion des sommets. Il était également sous-ministre adjoint pour les Affaires étrangères. Je présume que la vérificatrice générale lui a parlé. Je présume qu'elle a parlé également à d'autres responsables. Cependant, il n'y a pas eu de réponse de la part de ces gens qui étaient impliqués dans le processus. Je le dis parce que nos courriels nous indiquent qu'il était impliqué.
Le ministère des Affaires étrangères, ou le Bureau de gestion des sommets, a-t-il induit la vérificatrice générale en erreur?
:
Merci, monsieur le président.
Comme le l'a indiqué, en février 2009, de nouveaux montants ont été accordés au ministère et l'administration de ce fonds a été confiée aux dirigeants d'Infrastructure Canada.
À l'époque, certains de ces projets devaient commencer dans un délai de quelques semaines, sinon de quelques jours, car la plupart devaient être terminés avant le début du sommet.
Ce fonds a été créé en février 2009, en même temps que le Fonds de stimulation de l'infrastructure et l'ensemble des programmes du plan d'action économique au ministère. On a introduit par la suite beaucoup de souplesse dans les processus d'approbation relativement aux décisions du Cabinet fédéral, mais en février, il n'était pas évident que notre ministère pouvait obtenir des approbations pour un tout nouveau programme.
Habituellement, la conception d'un nouveau programme prend de quatre à six mois. Dans ce cas-ci, les promoteurs n'auraient pas été en mesure d'entreprendre les projets.
Les fonctionnaires en ont donc discuté et ils se sont penchés sur le mécanisme que nous pouvions utiliser pour ajouter les nouveaux fonds, en quelque sorte dans une sous-section du Fonds pour l'infrastructure frontalière. Elle avait ses propres conditions et... c'est ce qui a été utilisé. L'existence du fonds d'infrastructure a été rendue publique à peu près au même moment par le ministre Clement. Il s'agissait donc d'un mécanisme d'exécution.
Cela dit, étant donné que nous avons pu obtenir toutes les approbations pour tous nos autres programmes, avec le recul, nous constatons qu'il aurait été beaucoup plus judicieux de créer un fonds distinct; nous n'aurions pas alors recommandé à notre ministre quelque chose qui, selon les conclusions de la vérificatrice générale, manquait de transparence.
Au sujet du processus budgétaire, je vais laisser Mme d'Auray répondre.
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Évidemment, notre but était de remplir les trois objectifs du fonds. De plus, évidemment, dans le contexte du ralentissement économique mondial, nous sommes intervenus en prenant des mesures de stimulation, et quelque 23 000 projets ont été entrepris à l'échelle du gouvernement. Nous nous sommes vraiment efforcés de faire en sorte que les choses bougent rapidement.
En fait, nous avions surtout des projets municipaux. Je crois que l'Association canadienne des municipalités a souligné le travail rapide du ministère et lui a même décerné un prix.
Il y a eu beaucoup de discussions sur la question de savoir si le gouvernement pouvait relever le défi. Nous l'avons fait. Je pense qu'en général, lorsqu'on regarde les choses dans l'ensemble, les fonds pour l'infrastructure ont été distribués de façon assez équitable. Si l'on examine le travail que nous avons fait partout au pays, on se rend compte que beaucoup d'emplois ont été créés. Les collectivités profiteront d'un grand nombre d'infrastructures publiques pendant bien des années.
Nous avons agi rapidement. Les choses avançaient vraiment trop lentement auparavant. J'étais de cet avis. Les députés de l'opposition, les provinces, les municipalités et les députés du gouvernement étaient tous de cet avis. Nous avons beaucoup contribué à l'accélération des choses.
Je pense que lorsqu'on regarde le dossier au complet, on constate qu'il a été un succès sans précédent. Je pense que ce qui a été positif, entre autres, c'est que nous avons mis de côté la politique partisane et collaboré avec des municipalités et des gouvernements provinciaux de toutes les allégeances politiques.
Je pense que c'est exactement... non pas ce à quoi les gens s'attendaient durant le ralentissement économique, mais ils ont demandé et obtenu ce qu'ils voulaient.
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Merci, monsieur le président.
Comme je l’ai souligné, il y a quelques minutes, lorsque le ministère a reçu les nouveaux fonds, il ne disposait pas de beaucoup de temps pour mettre au point le programme et l’exécuter. Il fallait que les projets débutent dans les semaines qui suivaient. Par conséquent, les hauts fonctionnaires du ministère se sont efforcés de trouver la façon la plus pratique d’administrer ce programme.
Il faut souvent prévoir de quatre à six mois pour obtenir de nouveaux fonds, pour mettre sur pied des programmes et pour se faire accorder tous les pouvoirs et toutes les autorisations nécessaires à partir de zéro. Par conséquent, on a eu l’idée d’utiliser le Fonds pour l’infrastructure frontalière pour administrer convenablement le programme tout en réduisant le temps requis pour le faire approuver. D’autres fonds assujettis à des modalités distinctes sont venus grossir le Fonds pour l’infrastructure frontalière.
Encore une fois, comme nous l’avons dit, à l’époque, cette façon de faire les choses avait été considérée judicieuse. Quelques mois plus tard, les hauts fonctionnaires ont songé que nous aurions dû créer un fonds autonome, car nous aurions pu obtenir son approbation probablement aussi vite, le plan d’action économique ayant facilité beaucoup les choses en ce qui concerne l’approbation des mémoires au Cabinet, des présentations au Conseil du Trésor, etc.
À ce moment-là, ils ne le savaient pas. Ils ont repensé au processus passé, et c’est ce qu’ils ont recommandé au ministre.
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Merci, monsieur le président.
Compte tenu des conseils de la vérificatrice générale, nous avons entrepris deux projets au sein du Secrétariat du Conseil du Trésor. Premièrement, nous avons entrepris de décrire de manière plus détaillée les initiatives de nature horizontale. De plus, comme vous le constaterez sous peu, nous fournissons pour la première fois des renseignements sur les initiatives horizontales qui figurent dans les budgets des dépenses tant actuels qu’antérieurs. Ainsi, on peut maintenant suivre les fonds. Il s’agit là d’une nouveauté.
Nous avons également instauré quelques lignes directrices très claires au sein de notre organisation, car c’est nous qui fournissons aux ministères les feuilles sur lesquelles figure leur budget des dépenses afin qu’ils les approuvent. Lorsque des sous-programmes précis fournissent aux programmes déjà en service des paramètres différents ou supplémentaires, ces sous-programmes sont maintenant énumérés séparément.
Nous avions l’habitude de les grouper, mais nous admettons que ces renseignements n’étaient peut-être pas aussi transparents ou clairs qu’il le fallait. Nous avons reconnu ce fait. En conséquence, lorsque des sous-programmes ayant des paramètres différents ou supplémentaires existent, ils seront désignés de manière distincte. Toutefois, ils figureront toujours sous la rubrique du programme principal afin qu’on puisse suivre le cheminement complet des fonds liés aux autorisations du programme.
Les rapports ministériels sur le rendement rendent également compte des éléments des programmes, tout comme les comptes publics. Les députés peuvent suivre l’évolution complète de ces éléments à l’aide des Budgets principaux des dépenses, des Budgets supplémentaires des dépenses, des rapports ministériels sur le rendement et des comptes publics.
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Merci, monsieur le président.
Chers invités réunis ici, permettez-moi de féliciter sans réserve et sans exception tous les hauts fonctionnaires qui sont parmi nous aujourd'hui. Lorsque nous parlons du plan de relance, de l'infrastructure du savoir et du fonds d'infrastructure, nous constatons qu'ils sont littéralement sans parallèle dans l'histoire du Canada en ce qui a trait à l'efficience, l'efficacité et la responsabilité.
Je sais que la plupart des Canadiens sont de cet avis. Ils remercient infiniment nos hauts fonctionnaires, notre fonction publique et nos ministres d'avoir agi de manière si responsable, pour ne rien dire d'expéditive, en cette période économique extrêmement difficile.
En conséquence, pour être franc, je suis fort perturbé, d'entendre les députés de l'opposition officielle répéter que ces hauts fonctionnaires ont induit en erreur la vérificatrice générale. Je pense que c'est très troublant. Je suis très fier du travail de notre fonction publique professionnelle et de nos ministres à cet égard.
J'aimerais qu'on formule des observations concernant la déclaration de l'opposition selon laquelle la vérificatrice générale a été trompée par les hauts fonctionnaires qui se sont réunis ici aujourd'hui.
Peut-être pourrais-je même obtenir une brève réponse de la part de chacun d'entre vous.