:
La 67
e séance du Comité permanent des comptes publics est ouverte.
Chers collègues, soyez les bienvenus. Je souhaite également la bienvenue à nos invités.
Nous accueillons à nouveau M. Byrne. Vous avez dû vous absenter pour des affaires d'ordre personnel et c'est avec plaisir que nous vous retrouvons. M. Allison va se joindre à nous aujourd'hui, à titre de remplaçant. J'espère que vous allez passer parmi nous un moment agréable.
Nous allons donc commencer. Cette audience publique porte sur le chapitre 5, La surveillance de l'aviation civile — Transports Canada, du rapport du printemps 2012 du vérificateur général du Canada.
Nous accueillons, naturellement, M. Ferguson. Je lui souhaite la bienvenue et l'invite à nous présenter ses collaborateurs. Nous passerons ensuite à Mme Biguzs, sous-ministre déléguée. Je lui demanderais, après M. Ferguson, de nous présenter ses collaborateurs et de faire un exposé préliminaire.
Chers collègues, si personne ne souhaite intervenir, nous allons débuter.
Bon. Monsieur Ferguson, vous avez la parole.
:
Monsieur le président, je vous remercie de nous donner l'occasion de discuter du chapitre 5 de notre rapport du printemps 2012, qui s'intitule « La surveillance de l'aviation civile — Transports Canada ».
Je suis accompagné de Maurice Laplante, vérificateur général adjoint, et de Lucie Talbot, directrice, qui était responsable de cet audit.
De façon générale, la responsabilité de la sécurité aérienne incombe à l'industrie de l'aviation. Transports Canada est chargé d'élaborer et d'administrer les politiques, les règlements et les normes qui sont nécessaires pour assurer la sécurité de l'aviation civile en territoire canadien. Le ministère doit aussi surveiller si les compagnies aériennes se conforment au cadre de sécurité.
[Traduction]
Nous avons vérifié si le ministère avait géré les risques associés à la surveillance de son programme de sécurité aérienne pour l'aviation civile. Les travaux d'audit ont ciblé les activités de surveillance de Transports Canada auprès des transporteurs aériens, des entreprises de maintenance des aéronefs et des aéroports qui font partie du Réseau national des aéroports du Canada.
Transports Canada a réalisé des progrès dans l'adaptation de son cadre réglementaire pour en faire un cadre fondé sur les systèmes de gestion de la sécurité. Il a adopté une stratégie qui prévoit confier aux compagnies aériennes la responsabilité d'établir des systèmes de gestion de la sécurité conformes aux règlements en vigueur. Cette stratégie permet d'assurer une surveillance plus uniforme et rigoureuse de la conformité des compagnies aériennes aux règles de sécurité.
Même si Transports Canada a mis en place un cadre réglementaire compatible avec les exigences internationales, nous avons constaté qu'il s'écoulait parfois beaucoup de temps avant qu'il ne parvienne à régler de nouveaux problèmes de sécurité.
[Français]
Nous avons constaté que certains volets du programme de surveillance fonctionnaient bien. Par exemple, le ministère a élaboré des méthodes de surveillance normalisées pour permettre des inspections uniformes de la conformité des compagnies aériennes aux règles de sécurité, partout au Canada.
Ces méthodes de surveillance sont conformes à la stratégie axée sur les systèmes de gestion de la sécurité au sein de l'industrie de l'aviation civile, et les inspections sont réalisées selon les instructions du ministère. Il existe cependant des faiblesses, dans des secteurs critiques, notamment dans la planification et la réalisation des activités de surveillance de Transports Canada.
Nous avons constaté que la planification fondée sur le risque manquait de rigueur. Par exemple, les données servant à évaluer les risques que Transports Canada utilise pour repérer les compagnies aériennes à risque élevé, qui devraient être inspectées, ne sont pas toujours disponibles ni à jour.
De plus, un niveau minimal de surveillance acceptable n'a pas été clairement défini pour assurer la fréquence nécessaire des inspections des compagnies d'aviation civile.
[Traduction]
En 2010-2011, seulement environ les deux tiers des inspections prévues ont été effectuées. Cela est significatif, car seuls les secteurs opérationnels et les compagnies aériennes considérés comme ayant les risques les plus élevés sont sélectionnés en vue d'une inspection au cours d'une année donnée.
La plupart des inspections n'ont pas été menées selon toutes les méthodes établies et elles ont fait l'objet de peu de surveillance de la part de la direction.
Nous avons constaté que des plans d'inspection avaient été préparés dans 35 p. 100 des dossiers que nous avons examinés. Par ailleurs, ces plans renfermaient très peu de renseignements sur les principaux tests nécessaires pour garantir que l'inspection porte sur les risques les plus élevés. Nous avons aussi constaté que des plans d'échantillonnage étaient rarement préparés. Étant donné qu'il n'y a aucune exigence minimale pour la documentation des travaux effectués et la communication des résultats des inspections, la qualité de la documentation divergeait considérablement selon les inspecteurs et les régions.
Nous avons constaté que de nombreuses inspections avaient été effectuées au cours de l'exercice 2010-2011 par des inspecteurs qui n'avaient pas suivi la formation nécessaire sur les nouvelles méthodes de surveillance. Il importe que les inspecteurs suivent la formation en temps opportun afin qu'ils puissent mieux comprendre et appliquer les nouvelles méthodes de surveillance. Sinon, le ministère n'aura pas l'assurance dont il a besoin que les compagnies aériennes respectent les règlements en matière de sécurité aérienne.
À la fin de l'audit, nous avons constaté qu'environ 65 p. 100 des inspecteurs avaient suivi la formation sur les procédures de surveillance.
[Français]
Transports Canada a élaboré un plan national en matière de ressources humaines pour la surveillance de l'aviation civile. Le plan ne précise cependant pas le nombre d'inspecteurs et d'ingénieurs requis, même si le ministère a convenu de fournir ces chiffres, dans sa réponse à la recommandation que nous avions présentée dans notre rapport de 2008.
Par ailleurs, nous avons constaté que Transports Canada ne disposait pas d'un programme d'assurance de la qualité qui lui permettrait d'améliorer continuellement son programme de surveillance. Un programme d'assurance de la qualité efficace visant à évaluer les activités de surveillance de Transports Canada aiderait la direction à voir si les méthodes établies sont respectées.
[Traduction]
Transports Canada joue un rôle déterminant en veillant à ce que le cadre de sécurité de l'aviation civile au Canada soit compatible avec les normes minimales de sécurité internationales. Le bilan du Canada en matière de sécurité aérienne se compare avantageusement à celui de bien d'autres pays, mais toute détérioration aurait des répercussions importantes sur la confiance du public. Il est donc primordial que Transports Canada maintienne un cadre réglementaire solide et efficace pour l'aviation civile, d'autant plus que l'Organisation de l'aviation civile internationale a prévu une croissance appréciable de l'aviation jusqu'en 2025.
La haute direction du ministère doit maintenant voir en priorité à ce que le personnel applique les méthodes approuvées de manière uniforme et rigoureuse, à ce que les directions réalisent les examens voulus et assurent la supervision nécessaire, et à ce que soit mis en place un programme efficace d'amélioration continue. Sinon, Transports Canada n'aura pas l'assurance dont il a besoin que l'industrie de l'aviation fonctionne conformément au cadre réglementaire qui régit la sécurité de l'aviation civile au Canada.
[Français]
Monsieur le président, nous sommes heureux d'annoncer que Transports Canada a accepté nos recommandations. Le ministère s'est engagé à les mettre en oeuvre au plus tard en avril 2013.
En avril 2012, Transports Canada nous a communiqué un plan d'action détaillé qui semble suffisant s'il est mis en oeuvre. Le comité pourrait vouloir étudier ce plan d'action et examiner les progrès réalisés jusqu'à maintenant pour régler les problèmes soulevés dans le chapitre à l'étude.
[Traduction]
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration d'ouverture. C'est avec plaisir que nous répondrons à toutes les questions des membres du comité.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Je vous remercie de cette occasion de vous parler du rapport 2012 du vérificateur général sur le programme de l'aviation civile. Je suis accompagnée de deux de mes collègues: Gerard McDonald, sous-ministre adjoint de la Sécurité et de la sûreté, et Martin Eley, directeur général de l'Aviation civile.
Nous prenons le rapport du vérificateur général très au sérieux, comme nous I'avions fait en 2008 avec Ie rapport sur Ie programme de sécurité de l'Aviation civile du Canada. Il n'y a pas de solution miracle ni instantanée pour changer un programme de surveillance d'envergure comme Ie programme de l'Aviation civile. Nous avons dû établir I'ordre de priorité des activités de façon stratégique.
À la suite du rapport de 2008, nous avons commencé à prendre des mesures pour renforcer le programme de sécurité de l'Aviation civile et nous prenons appui sur ces mesures pour aller de l'avant. Nos efforts ont mené à l'élaboration du document intitulé Améliorer le programme de sécurité de l'Aviation civile du Canada: un plan d'action jusqu'en avril 2013. Grâce à ce plan d'action, nous serons à même d'appliquer les recommandations du vérificateur général d'ici la fin de 2013, en plus des autres priorités que nous avons déterminées.
[Français]
Le plan d'action a été soumis au Bureau du vérificateur général et un exemplaire a été envoyé aux membres du comité. Dans deux semaines, le ministère fera le point auprès du comité sur la mise en oeuvre du plan d'action.
[Traduction]
L'application du Plan d'action figurait dans la liste des priorités ministérielles pour l'exercice en cours et le sous-ministre, le Comité ministériel de vérification et moi-même y avons apporté une attention particulière. J'ai bon espoir que les progrès que nous avons accomplis ont permis de renforcer le programme de sécurité de l'Aviation civile.
Monsieur McDonald va maintenant nous expliquer l'état d'avancement et l'orientation du programme de l'Aviation civile.
:
Merci madame Biguzs et merci mesdames et messieurs les membres du comité.
Le programme de sécurité de l'Aviation civile a toujours été axé sur l'atténuation des secteurs de risque les plus élevés et nous croyons qu'il est parvenu à améliorer la sécurité aérienne. En effet, en 2011, le Canada a enregistré le nombre d'accidents le plus faible pour des avions immatriculés au Canada depuis 1976. Ces statistiques viennent corroborer le fait que le Canada jouit de l'un des réseaux aériens les plus sûrs dans le monde entier.
Toutefois, on peut toujours faire mieux. D'ailleurs, le rapport du vérificateur général présente des recommandations précieuses sur la façon de renforcer l'approche fondée sur les risques à laquelle on a recours.
[Français]
Transports Canada s'efforce de remplacer son approche uniformisée par une approche de prise de règlements qui soit plus adaptable aux priorités de sécurité. Parallèlement, il souhaite affecter les bonnes personnes, au bon moment, aux bons enjeux.
D'ici mars 2013, le ministre mettra en oeuvre un nouveau mécanisme pour accélérer le suivi des problèmes de sécurité majeurs qu'auront relevés les divers intervenants.
[Traduction]
Le vérificateur général recommande que Transports Canada effectue les inspections conformément aux méthodes établies et que le personnel suive toutes les séances de formation requises. Je suis heureux de vous annoncer que Transports Canada a passé en revue et mis à jour ses documents sur la procédure de surveillance et qu'il soumet actuellement ces changements à des essais auprès de son inspectorat afin de s'assurer qu'ils répondent aux besoins du groupe.
En décembre, un système centralisé de gestion de l'information sera mis en oeuvre et la formation des utilisateurs sera terminée en mars 2013.
Tous les inspecteurs ont été formés pour exercer le pouvoir délégué dont ils sont investis conformément à la politique ministérielle sur la formation relative à l'aviation civile. Ils ont tous suivi la formation de perfectionnement pour les nouvelles procédures de surveillance. Une analyse des besoins est en cours et vise à déterminer si d'autres formations spécialisées sont nécessaires.
Dans son rapport, Ie vérificateur général recommande également que Transports Canada précise les renseignements sur les organismes d'aviation utilisés pour élaborer les profils de risque et les plans de surveillance ainsi que les processus à I'appui des activités de surveillance. Les responsables du programme de l'Aviation civile ont mis en place de nouveaux outils tels qu'un outil indicateur de risque et la formation des employés qui y est associée. Lancé en avril 2012, cet outil offre une approche normalisée pour l'élaboration des profils de risque.
Nous avons également mis en place un outil de planification de la surveillance qui marque Ie passage d'une fréquence fixe de surveillance à un nouvel intervalle de surveillance fondé sur les risques. Avec la nouvelle approche par intervalle, la fréquence des inspections prévues augmentera au fur et à mesure que les risques augmentent. Combinée à un horizon de planification de cinq ans, cette approche permet d'affecter les ressources aux entreprises prioritaires, tout en veillant à ce que toutes les entreprises aient un calendrier d'inspection. Un projet pilote est en cours et Ie nouvel outil de planification de la surveillance devrait être mis en oeuvre pour la première année complète en 2013-2014.
Après Ie lancement du plan d'action, les responsables de l'Aviation civile ont canalisé davantage leurs efforts sur les activités d'application de la loi et ont recensé d'autres mesures qui pourraient renforcer cet aspect du programme.
[Français]
On fait régulièrement le suivi de l'ensemble des activités de surveillance à l'échelle nationale. L'équipe nationale de gestion du programme de l'Aviation civile examine les activités tous les mois afin de déterminer si les activités prévues sont réalisées et si des changements doivent être apportés.
Dans son rapport, le vérificateur général recommande l'instauration d'un programme interne d'assurance de la qualité. Compte tenu des progrès réalisés dans les grands secteurs de programme, Transports Canada a établi des procédures d'assurance de la qualité ainsi qu'un plan complet d'assurance de la qualité dont l'application a débuté. Ainsi, on veillera à ce que les procédures en place soient respectées et améliorées de façon systématique.
[Traduction]
Transports Canada a toujours veillé à ce que l'Aviation civile dispose d'un nombre adéquat d'inspecteurs. Même si nous sommes actuellement en période de réduction des effectifs dans la fonction publique, nous continuons d'embaucher des inspecteurs afin de préserver la force de I'effectif. Le vérificateur général a recommandé que Transports Canada détermine les ressources dont il aura besoin pour planifier et réaliser les inspections selon la nouvelle approche de surveillance et qu'il élabore une stratégie pour se doter de ces ressources.
Tout cela nous amène à poser la question évidente: Avons-nous un nombre suffisant d'inspecteurs pour remplir notre mandat? En sachant si nous disposons d'un nombre suffisant de ressources, nous serons en mesure de déterminer si ces ressources sont affectées efficacement et si les activités de surveillance sont réalisées de façon optimale.
Si je me fie à la façon dont nous percevons les risques dans Ie système, je crois que oui. Pour répondre à cette question, nous avons recours à une méthode plus rigoureuse pour déterminer la meilleure façon d'affecter les ressources à I'exécution des activités de surveillance. Nous tentons de mieux comprendre si Ie temps que nous accordons à chaque inspection est adéquat et nous déterminerons si les niveaux de risque que nous assumons sont acceptables.
[Français]
La nouvelle approche de planification de la surveillance nous permettra plus particulièrement de prévoir les ressources nécessaires pour les activités de surveillance prévues et de répondre aux besoins de surveillance imprévus, et ce, pour une période de cinq ans.
[Traduction]
Nous sommes conscients que nous devons continuer à améliorer notre programme. Voilà pourquoi Transports Canada a élaboré Ie plan d'action jusqu'en 2013 pour l'Aviation civile et Ie met actuellement en oeuvre. Le rapport du vérificateur général confirme que nous avons ciblé les bons enjeux et pris les bonnes mesures. Nous sommes persuadés qu'au cours de la prochaine année, les mesures que nous prendrons satisferont entièrement les attentes du vérificateur général et appuieront Ie solide programme de sécurité aérienne fondé sur les risques de Transports Canada. Ainsi, nous veillerons à ce que les Canadiens continuent d'être fiers de notre dossier de sécurité aérienne et lui fassent confiance.
Je vous remercie monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité. C'est très volontiers que nous répondrons aux questions que vous souhaiteriez nous poser à cet égard.
:
Je vais vous en dire quelques mots, avant de céder la parole à mes collègues.
Je précise, afin de vous donner une idée de l'importance que nous accordons à ce rapport, que nous avons mis en place une procédure très rigoureuse. Toutes les deux semaines, le comité directeur se réunit sous ma présidence. Nous nous penchons sur ce plan d'action qui prévoit toute une série de mesures.
En ce qui concerne, par exemple, la surveillance, nous passons actuellement à une approche axée sur le risque. Nous avons mis en place des plans de surveillance qui établissent des normes minimums. Nous améliorons notre documentation ainsi que les directives à l'intention des inspecteurs. Nous avons, dans toutes les régions du pays, pris contact avec nos inspecteurs afin d'obtenir leurs réactions et nous assurer que les directives que nous avons élaborées à leur intention répondent bien à leurs besoins à mesure que nous passons à de nouvelles façons d'accomplir nos tâches.
Nous avons, donc, mis en place une procédure extrêmement rigoureuse et nous suivons de très près l'évolution de la situation afin d'être assurés d'obtenir les résultats voulus.
Je vais maintenant demander à mes collègues de vous expliquer les diverses initiatives inscrites dans notre plan d'action.
:
Comme vient de le dire Mme Biguzs, il s'agit d'un plan complet et détaillé qui comprend les 61 engagements pris par la direction afin d'améliorer le programme.
Permettez-moi de vous décrire très brièvement certaines des choses que nous avons faites jusqu'ici. Nous avons élaboré un nouvel indicateur de risque qui nous permet d'évaluer les compagnies et les risques qu'elles posent pour le système. Nous avons raffiné et développé le programme national de surveillance, et nous en suivons de près le fonctionnement afin que nos plans de surveillance soient constamment mis à jour.
Nous avons renouvelé la formation de nos inspecteurs, l'adaptant à nos nouvelles procédures de surveillance, et tous les inspecteurs ont désormais subi cette formation. Il est très important d'entretenir le contact avec nos employés, et nous avons pour cela mis en place une stratégie de contacts et de communication afin d'assurer que chacun comprend le programme, son fonctionnement et les moyens que nous tentons de mettre en oeuvre. Nous avons en outre achevé la mise à jour de la documentation des activités de surveillance.
Nous avons revu notre modèle de consultation. On nous avait reproché de prendre trop longtemps à mettre en oeuvre un cadre réglementaire, et nous nous sommes donc penchés sur notre modèle de consultation et sur les moyens d'accélérer la mise en oeuvre de règlements à chaque fois que se posent de réels problèmes de sécurité. Nous avons achevé l'évaluation des aéroports, tâche qui avait pris du retard par rapport au reste. Nous avons émis des instructions complémentaires en matière de surveillance et de respect des règles applicables.
Une autre question importante concerne la réorganisation de la direction générale, engagée il y a déjà bon nombre d'années. Nous arrivons rapidement au terme de ce qui est sans doute la plus importante réorganisation qui ait jamais eu lieu au sein de notre ministère.
J'aurais une autre question à vous poser, mais avant cela je tiens à féliciter Transports Canada. Il s'agit, pour ce comité, de quelque chose de rare et je dois dire que si nous avons l'habitude de nous pencher sur des situations problématiques, ce n'est pas souvent que l'on a affaire à un ministère qui s'attaque de manière si proactive à un problème, non seulement à la suite d'un audit, mais avant même que soient effectuées des vérifications et qui parvient à maîtriser la situation. Je dois dire que j'ai, en tant que membre de ce comité, davantage d'assurance que nous allons aboutir à un plan d'action qui permettra d'obtenir en temps utile les résultats escomptés et je vous remercie du travail que vous avez effectué dans ce dossier. C'est très rassurant, non seulement pour le comité, mais pour l'ensemble du public qui voyage par avion.
Je voudrais maintenant revenir au vérificateur général. Il est clair que, dans ce dossier, vous vous êtes livré à une analyse FFPM approfondie. Il serait formidable de parvenir à améliorer encore nos points forts et à formuler des recommandations permettant de corriger nos faiblesses.
Si vous aviez à citer quelques points forts pouvant nous servir d'assise — soit au niveau du processus actuellement engagé par Transports Canada, ou dans d'autres aspects de la situation — quels seraient les points forts sur lesquels nous pourrions nous appuyer?
Existe-t-il, en revanche, une carence manifeste appelant notre attention immédiate?
:
Désolé, mais je ne parviens pas à retrouver le chiffre que vous avez extrait du rapport. Je pense que vous vous fondez peut-être sur deux chiffres différents: le premier serait le nombre de postes d'inspecteur, et l'autre serait le nombre d'inspecteurs effectivement en poste.
Le nombre de postes demeure inchangé, mais, comme dans toute organisation de cette envergure, il y a un renouvellement régulier de l'effectif — il y en a qui partent à la retraite, d'autres qui sont nommés à de nouvelles fonctions. Les postes prévus ne sont donc jamais intégralement pourvus car dès que vous comblez un poste, un autre devient vacant, son titulaire ayant pris sa retraite ou assumé d'autres fonctions.
Le taux d'occupation est considérablement supérieur à 80 p. 100 et nous faisons tout afin de pourvoir intégralement les postes prévus. Je précise que le nombre de postes affectés à Transports Canada n'a pas changé et que nous allons continuer, conformément aux services votés, à disposer de 881 inspecteurs.
Je vous demanderais une petite précision.
Monsieur le vérificateur général, dans votre rapport du mois d'avril 2012, vous dites que Transports Canada vous a communiqué son plan d'action détaillé et que ce plan semble avoir été mis en oeuvre. En réponse, Transports Canada précise qu'il espère être à même « d'appliquer les recommandations du vérificateur général d'ici la fin de l'année 2013 ». Selon le rapport du vérificateur général, le ministère s'est engagé à mettre ses recommandations en oeuvre en avril 2013 au plus tard.
Je constate qu'il y a là un écart et je vous demanderais de nous expliquer comment il se fait que nous ayons, d'une part, avril 2013, et d'autre part « d'ici la fin de 2013 ».
Je vais m'adresser d'abord au vérificateur général. Monsieur le vérificateur général, cela se trouve au paragraphe 15 de votre rapport. Puis, à la page 2 de la réponse de Transports Canada, on lit que le ministère espère être à même de mettre en oeuvre les recommandations du vérificateur général avant la fin de 2013.
:
Il y a eu le rapport de 2008, et puis il y a celui sur lequel nous nous penchons actuellement, mais afin que le public comprenne clairement ce qu'il en est en matière de sécurité aérienne, je précise que le Canada a enregistré le nombre d'accidents le plus faible de l'histoire de l'aviation moderne.
Nous abordons une saison où beaucoup de gens vont partir en voyage, et je voudrais être assuré que le réseau canadien est un des plus sûrs du monde, sinon le plus sûr. On peut toujours améliorer les choses, et nous souhaiterions obtenir une réponse sur ce point. Ils nous ont tous les deux dit qu'ils reviendront nous dire un peu où ils en sont et comment ils vont parvenir assez rapidement aux résultats escomptés, car depuis la rédaction du rapport, un nombre considérable de mesures ont déjà été prises.
Je pense que nous souhaitons nous assurer qu'au fur et à mesure que l'aviation continue à se développer, elle demeurera, au Canada, un moyen de transport sûr. Comment être certains que nous allons pouvoir assurer qu'il continuera d'en être ainsi? Ma question sur ce point s'adresse à Transports Canada. Comment nous assurer que nous allons pouvoir accompagner le développement de l'aviation, non seulement en ce qui concerne les aéronefs eux-mêmes, mais également en ce qui concerne la surveillance des aéroports?
Pouvez-vous nous assurer que nous allons être en mesure de répondre aux exigences avec le nombre d'inspecteurs en poste, compte tenu du travail que les inspecteurs doivent effectuer dans les aéroports et auprès des compagnies d'aviation?
:
Monsieur le président, le passage à des systèmes de gestion de la sécurité va, je pense, nous permettre de faire face au nombre croissant de vols.
Comme je le disais tout à l'heure, l'idée est de confier aux compagnies la responsabilité de mettre en place des systèmes proactifs permettant de repérer les risques. Notre rôle consiste également à évaluer les systèmes que les transporteurs et les exploitants ont mis en place afin de nous assurer qu'ils sont conformes à notre réglementation et nous avons, pour cela, adopté une approche axée sur le risque.
Les initiatives que nous avons prises pour corriger certaines lacunes ou faiblesses relevées par le vérificateur général devaient nous aider à faire porter nos efforts sur cela afin d'assurer que nous disposons, dans l'ensemble, du système et de la documentation nécessaires, qu'il y a uniformité dans leur application, et que nos inspecteurs, dans les diverses régions, reçoivent les directives leur permettant d'assurer la mise en oeuvre des plans et la conduite des inspections.
Monsieur McDonald, voudriez-vous ajouter quelque chose à cela?
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Monsieur Ferguson, vous précisez, dans votre rapport, que plus de 5 000 compagnies aériennes relèvent des autorités canadiennes et sont, par conséquent, soumises à la surveillance du gouvernement fédéral dans le cadre des responsabilités incombant à la Direction générale de l'aviation civile.
Monsieur Ferguson, vous avez également indiqué que, parmi les compagnies relevant des autorités canadiennes, seules les compagnies présentant les risques les plus élevés font l'objet, sur place, de mesures de surveillance de leurs protocoles de gestion de la sécurité, et d'inspections menées dans leurs hangars. D'après les notes que vous avez rédigées, pourriez-vous dire au comité combien de compagnies canadiennes sont considérées, par la Direction générale de l'aviation civile, comme présentant des risques élevés?
Si ce renseignement ne figure pas dans vos notes, puis-je poser la question à la sous-ministre déléguée?
:
Mais ce n'était pas vraiment ce que je vous demandais. Je vous remercie des informations que vous nous livrez, mais ce n'est pas tout à fait la question.
Si je me penchais sur un rapport du vérificateur général sur l'aviation civile, et que j'avais note que, selon ce rapport, seules les compagnies présentant un risque élevé font effectivement l'objet d'inspections de la part de la Direction générale de l'aviation civile, et que seulement les deux tiers des inspections qui devaient avoir lieu ont effectivement été menées, je me présenterais devant un comité parlementaire muni du renseignement en cause. Il s'agit d'un renseignement qui devrait être communiqué au Parlement.
Le deuxième renseignement — et je passe à la question suivante — qui devrait être communiqué au Parlement concerne le plan national en matière de ressources humaines pour la surveillance de l'aviation civile. Un tel plan a été promis en 2008. Si je comprends bien, il n'a été mis en place qu'en partie, mais, comme l'a relevé le vérificateur général, ce plan ne précise pas le nombre d'inspecteurs ou d'ingénieurs nécessaires pour assurer les tâches prévues.
Puis-je demander à Transports Canada, en m'adressant à vous en tant que sous-ministre déléguée, de transmettre au Parlement une mise à jour du plan national en matière de ressources humaines pour la surveillance de l'aviation civile, avec le nombre précis d'inspecteurs et d'ingénieurs, conformément aux conclusions et aux recommandations du vérificateur général concernant ce plan de ressources humaines?
:
Merci, monsieur le président. Je tiens également à remercier nos invités.
Je voudrais élargir notre discussion des systèmes de gestion de la sécurité. Je passe, chaque année, des centaines d'heures en avion et je vous suis reconnaissant d'assurer si bien la sécurité des vols.
À la page 13 de votre rapport, vous évoquez la position que le Canada occupe dans le monde, ainsi que les questions sur lesquelles nous nous penchons actuellement. Vous dites ceci:
Par la suite, l'OACI a reconnu le ministère comme étant l'un des premiers organismes à mettre en oeuvre un SGS. L'OACI est actuellement en train d'adopter, à l'échelle mondiale, des normes et pratiques recommandées (SARP) pour la mise en oeuvre de SGS, et le travail en étroite collaboration avec l'OACI a permis à...
Puis on trouve un tas de sigles en rapport avec cette activité, mais il s'agit, essentiellement, de dépasser les normes adoptées à l'échelle mondiale, ce qui implique que c'est dans ce sens-là qu'évoluent les choses.
Pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet. J'aimerais en outre savoir si, selon vous, cet audit permet de mieux saisir l'utilité de l'approche axée sur la gestion de la sécurité qui a été adoptée en matière de surveillance de l'aviation civile.
:
Le meilleur moyen de décrire ce qu'est un système de gestion de la sécurité me semble être de dire que c'est un moyen d'obliger les exploitants à mettre en place un système leur permettant d'assurer qu'ils répondent effectivement aux exigences réglementaires.
Pour expliquer cela, il m'arrive souvent de prendre un exemple très simple, tel que celui d'une compagnie de taxi. Disons qu'un règlement prévoit que les freins des taxis doivent avoir au moins cinq millimètres d'épaisseur. Par le passé, on aurait pu vérifier cela en retirant la roue pour inspecter les freins. Avec un système de gestion de la sécurité, on dit aux exploitants qu'il leur faut mettre en place un système permettant de veiller à ce que les freins des voitures ne tombent jamais en-dessous de l'épaisseur prescrite. On se rend dans l'organisation en question, et on dit « Montrez-nous le système que vous avez mis en place, montrez-nous que vous inspectez les freins à intervalles réguliers et que ces inspections sont menées par des gens ayant les compétences nécessaires », et puis on vérifie leurs dossiers d'inspection. On peut même en profiter pour déboulonner une roue et inspecter les freins, simplement pour veiller à ce que tout soit bien en place. Si quelque chose ne va pas, cela signifie qu'il faudra peut-être approfondir l'inspection et voir où se situe le problème.
L'autre avantage du système de gestion de la sécurité, c'est que si le plan qui énonce les mesures à prendre n'est pas respecté, la compagnie doit trouver les moyens d'améliorer la situation et nous convaincre que le plan qu'elle présente répondra effectivement aux exigences de la réglementation.
Je ne sais pas, Martin, si vous voulez ajouter quelque chose à cela.
:
Je pense que votre exemple est bien choisi.
Dans l'approche que nous avons adoptée, l'accent est mis sur des mesures proactives. Par le passé, en effet, les systèmes mis en place étaient essentiellement réactifs, c'est-à-dire que les exploitants prenaient des mesures en réaction à un problème et, de notre côté, nous réagissions aux mesures prises par le transporteur. Maintenant, nous nous attendons à ce que les exploitants assurent de manière proactive la gestion de la sécurité, conformément à l'exemple que nous a cité M. McDonald, et qu'ils soient constamment à l'affût des problèmes et à la recherche de solutions. Il leur appartient, de manière générale, d'anticiper les problèmes au lieu d'y réagir.
Les recherches menées en ce domaine démontrent que cela permet de régler des tas de petits problèmes, avant qu'ils ne s'aggravent et que la situation devienne critique. Par le passé, on s'attachait moins à ces détails, mais en suivant régulièrement la situation, les compagnies ont beaucoup amélioré leurs résultats.
:
Cela ne va pas être facile étant donné le peu de temps dont nous disposons.
M. Bryan Hayes: Je vous demande de faire de votre mieux.
M. Gerard McDonald: En quelques mots, donc, avons-nous amélioré nos outils? La réponse est oui. À la suite du rapport du vérificateur général? Manifestement. Le rapport du vérificateur général nous a aidés à mieux cerner les domaines qui appelaient des améliorations.
Certaines améliorations sont également dues à l'adoption de méthodes systémiques. Nous avons dû changer les méthodes d'inspection de nos inspecteurs. Nous avons élaboré à l'intention du corps de nos inspecteurs des directives très complètes quant à la manière de mener les diverses sortes d'inspections, qu'il s'agisse d'une évaluation, c'est-à-dire d'une vérification globale d'un système, ou d'une inspection de la validation du programme, qui est un examen assez complet d'un programme donné, ou encore d'une inspection des processus, qui consiste à se pencher au sein d'une organisation sur un aspect précis.
Martin, peut-être voulez-vous ajouter quelque chose au sujet des procédures d'inspection.
:
Merci, monsieur le président.
Il y a quelques instants, le vérificateur général nous a dit que selon l'audit de l'autorité canadienne de l'aviation civile, mené par le BVG, « la planification fondée sur le risque manquait de rigueur », et que « par exemple, les données servant à évaluer les risques que Transports Canada utilise pour repérer les compagnies aériennes à risque élevé qui devraient être inspectées ne sont pas toujours disponibles ni à jour. »
Vous n'avez pas été en mesure de me répondre sur ce point, mais je vous ai posé une question très simple au sujet d'un renseignement très simple lui aussi; combien de compagnies d'aviation civile relevant des autorités canadiennes, sont considérées par Transports Canada comme faisant partie de la catégorie des compagnies présentant un risque élevé, catégorie sur laquelle le ministère se base pour décider si la compagnie en question doit faire l'objet de mesures de surveillance plus actives afin d'assurer le respect de la réglementation. Pourriez-vous simplement m'indiquer combien de compagnies font l'objet d'une surveillance renforcée en raison des risques plus élevés qu'elles présentent?
Je vais donc passer à un autre sujet. Le vérificateur général a rappelé qu'en 2008, le BVG avait formulé une recommandation très précise, acceptée, je le précise, par le gouvernement du Canada et, plus particulièrement, par Transports Canada. Il s'agit du plan national en matière de ressources humaines pour la surveillance de l'aviation civile, plan qui devait préciser le nombre d'inspecteurs et d'ingénieurs qu'exige la surveillance.
Le ministère avait convenu en 2008 d'établir ce nombre, mais comme le vérificateur général l'a rappelé ce matin, cela n'a jamais été fait. Le plan de ressources humaines ne précise pas le nombre d'inspecteurs et d'ingénieurs requis, et je pense que le Parlement peut retenir ce fait pour décider si Transports Canada respecte ou non ses obligations.
Entendez-vous compléter et réécrire votre plan national en matière de ressources humaines pour la surveillance de l'aviation civile, et y inscrire le nombre précis d'inspecteurs et d'ingénieurs requis?
Et enfin, je tiens à rappeler que nous prenons tout cela très au sérieux, car il en va de la santé et de la sécurité des passagers.
Je vais demander au vérificateur général, ou peut-être, monsieur Ferguson, à l'un de vos collègues, de nous parler de la surveillance exercée par les compagnies elles-mêmes.
La question me préoccupe, puisque, cela veut essentiellement dire que la surveillance est maintenant confiée aux compagnies en cause. Nous nous sommes beaucoup préoccupés de la question de la sécurité alimentaire dans le cas de XL Foods. Nous éprouvons de grandes inquiétudes concernant la sécurité de l'aviation lorsque nous constatons que les deux tiers des inspections devant être menées auprès de compagnies présentant des risques élevés ne sont en fait pas assurées.
Pourriez-vous nous dire si, selon vous, cette sorte de délégation de pouvoir, ou de défaussement, donne ou non de bons résultats? Quelles seraient vos recommandations sur cette manière de procéder?
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Monsieur le président, je dois dire que la procédure axée sur le risque est en évolution constante. Les compagnies sont surveillées en permanence. Le profil d'une compagnie peut changer d'un mois à l'autre, car nous prenons en compte de divers critères. Nous nous penchons sur les pratiques de gestion, sur les difficultés qui se posent au niveau des personnels. Nous nous penchons sur la gamme de produits, sur les installations, le renouvellement de la main-d'oeuvre, les employés clés. Nous examinons tout cela. Nous sommes donc constamment en train d'ajuster le profil de risque des compagnies, et nous tentons de fournir à nos inspecteurs des directives claires afin qu'ils comprennent bien ce que cela implique.
Si, à partir d'un certain moment, nous estimons qu'une compagnie présente un risque plus élevé, il y a diverses mesures que nous pouvons prendre non seulement en matière d'inspection, mais également en matière d'application des dispositions réglementaires. Si nous constatons un risque immédiat, qu'une compagnie présente un risque accru, nous disposons en vertu de la loi et du règlement, d'un certain nombre de pouvoirs. Nous pouvons annuler le certificat de la compagnie, émettre un avis de suspension, exiger un plan d'action correctif ou suspendre ses opérations. Nous avons, dans notre panoplie, un certain nombre de moyens qui nous permettent de répondre à ce genre de problèmes.
Monsieur McDonald, souhaiteriez-vous ajouter quelque chose?
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais parler de l'inspection et de la qualification du risque à Transports Canada. Déjà, le vérificateur général avait indiqué que, dans la majorité des cas, les inspections n'indiquaient pas l'étendue des dossiers examinés dans l'entreprise ni, surtout, l'importance des observations des risques liés à la sécurité. Comment peut-on espérer qu'une situation soit corrigée si les dangers observés ne sont pas inclus dans le rapport?
Je tiens à faire une remarque importante. Je ne tiens pas à vous tendre une embuscade, mais, à la suite de mes recherches, j'ai des dossiers sur une compagnie aérienne qui a vu son autorisation de vol être suspendue à cause d'un problème vieux de deux ans. Il a fallu deux ans au ministère pour s'apercevoir qu'il y avait un risque majeur.
Pouvez-vous répondre à la question, s'il vous plaît? Comment corriger une situation à risque si les dangers observés ne sont pas communiqués?
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Faire des inspections est une bonne chose, mais si l'inspecteur va dans un endroit dont on ne lui a pas communiqué les risques appropriés, il ne sait pas quels points particuliers inspecter. C'est particulièrement le cas dans les dossiers qui sont en ma possession. En effet, il y a eu des inspections, mais puisqu'on ne lui avait pas dit qu'il y avait un risque majeur, il a continué à autoriser la compagnie à voler pendant deux ans, alors qu'il y avait un danger important. Là est le problème.
À la page 24 de votre rapport, vous avez énuméré 10 des principaux secteurs de risque. Votre service ne compte aucun service des plaintes. Un passager, un membre de l'équipage, un mécanicien au sol, du personnel de NAV CANADA ou du personnel d'un aéroport fait une observation sur un danger ou un risque relatif à une compagnie, et dans votre ministère, il n'y a aucun service des plaintes. Pour affirmer cela, je me fie aux documents que vous nous avez transmis. On n'informe pas un inspecteur qu'il y aura un risque qu'il devrait examiner de plus près lors de sa prochaine inspection. C'est problématique.
C'est ce qui s'est passé dans les cas dont j'ai parlé. Il y avait eu des plaintes officielles adressées à un employé de haut grade de votre ministère, et ce fonctionnaire ne les a pas incluses dans le dossier. Par conséquent, votre inspecteur est allé et il n'a rien vu. Ce n'est que deux ans et demi plus tard que vous avez décidé de dire que ce qui s'était passé en 2009 était inacceptable, au point que vous avez retiré l'autorisation de vol. Cette erreur est majeure.
Pourquoi n'avez-vous pas de service des plaintes? Cela vous assurerait par le fait même que vos inspecteurs, qui testent un nombre suffisant de dossiers, rencontrent les bonnes personnes pour tirer la bonne conclusion à partir des bons renseignements qui lui auront été communiqués.
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Aux termes de la délégation de pouvoir ministériel, il existe au ministère des Transports essentiellement deux grandes sources de formation obligatoire.
Il y a les politiques ministérielles précisant la formation que les inspecteurs doivent subir afin d'être à même d'exercer leurs fonctions, cela étant une des conditions de la délégation de pouvoir. Dans certains cas, la formation peut être précisée dans le contrat d'emploi. Il s'agit encore une fois d'une formation obligatoire, même si elle émane d'une source différente.
Il y a au sein de l'aviation civile des directives concernant la formation que doivent recevoir les inspecteurs, en matière de surveillance, par exemple. Il y a également le besoin permanent, même si ce n'est pas nécessairement obligatoire, d'assurer que les inspecteurs entretiennent leurs compétences techniques, non seulement dans leur domaine précis de spécialisation, mais en matière de méthodes d'inspection.
Il s'agit d'une gamme de menaces. On parle toutefois, selon vos mots, de menaces à la sécurité qui peuvent prendre, du moment où on les recense, jusqu'à 10 ans avant d'être réglées. Quand on les recense, peut-être qu'elles existaient déjà depuis quelques années. Il serait normal que les gens soient inquiets en voyant des menaces à la sécurité n'être réglées qu'après plusieurs années.
J'aimerais savoir si Mme Biguzs ou M. McDonald ont pris au sérieux cette constatation.
Maintenant, avec ce nouveau plan que vous avez mis en oeuvre, combien d'années faudra-t-il avant de vous attaquer sérieusement à des menaces à la sécurité?
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Excusez-moi. Je suis désolée d'avoir à vous interrompre.
[Français]
Ma question concerne les menaces à la sécurité recensées dans le rapport du vérificateur général qui prennent du temps à être réglées. Je ne veux pas entendre dire que cela arrive rarement. Même si cela n'arrive qu'une fois, c'est déjà une fois de trop. Je ne veux pas non plus entendre dire que c'est complexe. Ce n'est pas ce que je veux entendre de votre part.
Je veux savoir si vous prenez cela au sérieux et si vous avez cherché à instaurer, dans votre nouveau plan d'action, des façons de régler cela.
Oui, c'est complexe, je comprends. Peut-être que c'est rare, mais une fois est déjà une fois de trop.
Prenez-vous cela au sérieux? Y avez-vous porté attention dans votre nouveau plan?
Plusieurs collègues ont soulevé la question de l'évaluation du risque dans l'hypothèse d'un ralentissement de l'activité économique. Pourriez-vous nous dire en quelques mots les changements apportés depuis la récession des années 1990? Le système de gestion de la sécurité a-t-il été amélioré depuis la récession économique des années 1990? Ma question concerne l'ensemble du secteur de l'aviation civile.
Je voudrais, deuxièmement, revenir à ce qui a été dit plus tôt au sujet des systèmes de gestion de la sécurité. On avait terminé en parlant du rôle qui revient aux exploitants. Les exploitants sont appelés à participer aux contrôles, mais va-t-on essentiellement leur déléguer cette fonction? Dans le domaine des affaires, nous adoptons une attitude davantage proactive, et prenons les mesures permettant d'assurer que les problèmes potentiels ne se réalisent pas.
Pourriez-vous, je vous prie, me répondre sur ces deux points?
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Monsieur le président, pour répondre à votre dernière question, je précise que nous disposons de divers moyens et de diverses procédures nous permettant de prendre contact avec les acteurs de l'aviation civile. Nous vous avons déjà, je pense, expliqué les divers processus d'inspection que nous appliquons. Nous effectuons des évaluations. Nous procédons à des inspections de validation du programme. Nous prélevons des échantillons. Nous faisons des inspections des processus.
Cela veut dire qu'il nous faut, pour tenir à jour les profils de risque, tisser des liens avec les acteurs de l'aviation civile. Il nous faut, en effet, connaître les transporteurs auxquels nous avons affaire. Cela implique que les inspecteurs se rendent auprès d'eux et apprennent à les connaître. Nous entretenons toute une gamme de contacts avec les divers transporteurs afin de recueillir les renseignements qu'il nous faut pour établir le profil de risque des compagnies. Tout cela contribue à notre gestion du système.
En ce qui concerne, maintenant, l'évolution de ce système depuis les années 1990, l'objet de votre première question, je pense pouvoir dire que la sécurité du système ressort clairement des statistiques. Les systèmes de gestion de la sécurité sont une approche systémique proactive qui ne consiste pas simplement à dépêcher sur place des inspecteurs chargés de déceler des problèmes, mais, au contraire, de déléguer cette tâche aux acteurs eux-mêmes.
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Monsieur le président, si j'ai bien compris la question, la mise à l'essai que j'ai évoquée dans mon exposé devait permettre de valider les outils et les directives élaborés à l'intention de nos inspecteurs.
Il nous faut nous assurer que les directives que nous leur fournissons quant à la manière de mener leurs inspections, le genre de déclarations qu'ils doivent remplir, et les feuilles de travail et fiches récapitulatives qu'ils doivent établir leur permettent de bien comprendre le genre de renseignements qu'il leur faut consigner. Les directives doivent être claires. Elles doivent leur fournir une réponse aux questions qu'ils peuvent se poser. C'est cela qui permet d'assurer la cohérence et l'uniformité du système.
Il s'agit, essentiellement, de valider nos directives et nos critères. Nous allons convoquer des groupes d'inspecteurs provenant des diverses régions alors même que nos experts rédigent les directives et documents en cause, afin de nous assurer que ces documents correspondent bien aux besoins de nos inspecteurs, que les inspecteurs comprennent ce que l'on exige d'eux, et que les renseignements consignés le soient de manière uniforme et cohérente. C'est comme cela que nous avons pu instaurer un système national, la cohérence étant assurée d'une région à l'autre.
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Très bien. C'est entendu.
Le comité indiquera dans son rapport si cette date lui paraît acceptable. C'est convenu. C'est effectivement ce que je souhaitais obtenir, et je pense que cela répond à la question posée par M. Byrne.
Deuxièmement, et j'insiste — je pense qu'on en a débattu de manière satisfaisante — qu'il s'agit d'un sujet que le comité a toujours pris très au sérieux. Les sous-ministres et sous-ministres adjoints qui n'auraient pas entièrement saisi ce que cela implique risquent un jour d'éprouver des problèmes.
Lorsqu'un audit a relevé des carences, et qu'un audit subséquent révèle que le problème n'a toujours pas été réglé, nous commençons à nous échauffer. La question du nombre d'inspecteurs et d'ingénieurs fait partie de cette catégorie.
Je pense que la question a été réglée ici de manière satisfaisante, mais lorsque ce genre de chose se produit c'est, pour notre comité, un signal d'alarme. Étant donné qu'il en va de la sécurité et de la santé des Canadiens, il n'y a rien de plus important que les inspections. J'espère qu'un audit ultérieur ne révélera pas que certains des problèmes évoqués dans celui-ci n'ont toujours pas été réglés. C'est ce qui s'est passé en l'occurrence et j'espère que cela ne se reproduira pas.
Une dernière chose, chers collègues. Nous allons, dans une heure, passer à l'examen spécial des sociétés d'État. Je vous propose d'y consacrer une séance, et de passer le temps qu'il nous restera à rédiger notre rapport. Le comité est-il d'accord sur ce point? Très bien.
Eh bien, chers collègues, nous achevons ainsi nos travaux.
Je tiens d'abord à vous remercier de votre participation. Je sais que vous avez trouvé cela passionnant et que nous nous retrouverons avec plaisir.
Monsieur Ferguson, encore une fois, merci à vous et à vos collaborateurs. Nous vous remercions du travail que vous avez effectué.
La séance est levée.