À la page 2, monsieur le président, je donne un aperçu de mon exposé. Je vais parler du mandat du Bureau du vérificateur général du Canada, de nos produits de vérification, de nos processus, de la reddition de comptes et de la façon de mesurer l'incidence de notre travail.
À la page 3, nous définissons le cadre législatif régissant le travail du Bureau du vérificateur général. De toute évidence, le texte législatif principal qui régit notre travail est la Loi sur le vérificateur général. Elle décrit nos pouvoirs et nos responsabilités. Elle définit le mandat pour le travail de vérification financière que nous faisons auprès des ministères et agences du gouvernement. Elle établit le mandat relatif aux audits de performance, aux vérifications d'optimisation des ressources, que fait le Bureau du vérificateur général. Elle précise également le rôle du commissaire à l'environnement et au développement durable.
Les membres du comité savent peut-être que M. Scott Vaughan est le commissaire à l'environnement. Le mandat de M. Vaughan est défini en grande partie dans la Loi sur le vérificateur général. Il fonctionne au sein du Bureau du vérificateur général et dirige, en mon nom, tout le travail de vérification environnementale du bureau.
Notre mandat concernant le travail de vérification que nous faisons dans les sociétés d'État est défini dans la Loi sur la gestion des finances publiques. Le vérificateur général du Canada est le vérificateur des livres des sociétés d'État, sauf pour deux d'entre elles. La Loi sur la gestion des finances publiques définit également le mandat des audits de performance appelés « examens spéciaux » que nous réalisons auprès des sociétés d'État.
La Loi fédérale sur le développement durable exige du gouvernement qu'il prépare une stratégie de développement durable et qu'il la présente au commissaire à l'environnement et au développement durable pour qu'il l'examine et présente ses observations. Le commissaire présente ses observations sur la version préliminaire de la stratégie fédérale de développement durable et réalise ensuite du travail de vérification portant sur cette stratégie et sur les stratégies de développement durable des ministères individuels en vertu de cette loi. De nombreuses autres lois régissent également le travail du bureau, mais les trois lois principales sont les suivantes: la Loi sur le gouverneur général, pour les ministères et les agences, y compris le commissaire à l'environnement; la Loi sur la gestion des finances publiques pour les sociétés d'État; et la Loi fédérale sur le développement durable.
La diapositive 4 illustre comment nous nous inscrivons dans notre système de démocratie parlementaire. Comme les députés le savent très bien, le Parlement autorise les programmes et les dépenses du gouvernement. Le gouvernement rend compte de ses résultats et de ses dépenses au Parlement, et le Bureau du vérificateur général présente un rapport au Parlement dans lequel il indique avec quelle efficacité le gouvernement a géré ces programmes.
Je devrais également ajouter, monsieur le président, que le vérificateur général du Canada est également le vérificateur législatif des trois gouvernements territoriaux du Canada: le Nunavut, les Territoires du Nord-Ouest et le Yukon. Nous jouons dans ces trois gouvernements territoriaux le même rôle, de façon générale, que celui que nous jouons pour le Parlement fédéral.
Mon exposé aujourd'hui sera centré sur le travail que nous faisons au nom du Parlement du Canada. Je ne parlerai pas beaucoup du travail que nous faisons dans les territoires, mais je serais heureux de répondre à toute question que vous pourriez avoir à ce sujet.
La diapositive 5 montre comment nous différons des autres ministères du gouvernement. Cette diapositive illustre les dispositions juridiques prévues dans la Loi sur le vérificateur général et dans d'autres lois pour assurer notre indépendance. D'abord et avant tout, le vérificateur général est nommé pour une période de 10 ans. À la suite de modifications récentes apportées à la Loi sur le vérificateur général, cette nomination doit maintenant être confirmée par des résolutions adoptées par les deux chambres du Parlement. Le vérificateur général du Canada ne peut être révoqué que sur l'adresse du Sénat et de la Chambre des communes; alors, le vérificateur général jouit d'une grande sécurité dans son poste.
J'ajouterais, cependant, que le poste de vérificateur général par intérim est une nomination pour une période de six mois seulement, qui — sans vouloir en faire une question trop particulière, monsieur le président — prend fin le 30 novembre 2011, dans quelque six semaines.
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Le Bureau du vérificateur général dispose d'une grande marge de manoeuvre pour choisir les sujets d'audit. J'en parlerai un peu plus durant notre exposé. Nous avons un système de planification de vérification très pointu pour choisir les sujets d'audit. La décision relative au choix des sujets d'audit est l'une des plus importantes décisions que nous prenons. Nous avons beaucoup de processus et de systèmes sous-jacents à ce système de planification de vérification.
Je reçois tous les jours des cartes et des lettres adressées par des Canadiens. Je reçois des centaines de demandes de vérification envoyées par des Canadiens et par des députés. Toutes ces demandes sont prises en considération. Nous les incorporons dans notre processus de planification. La décision finale quant au choix des sujets d'audit revient au vérificateur général du Canada. Il nous serait impossible de répondre à toutes les requêtes que nous recevons et qui nous proposent des sujets d'audit.
En revanche, pour les requêtes adressées par un comité parlementaire, je dirais très brièvement qu'une telle demande qui a reçu l'appui de tous les partis est immédiatement placée en haut de la liste.
Les autres centaines de demandes de vérification que nous recevons sont prises en compte dans notre planification. Il arrive que nous leur donnons suite; mais le plus souvent nous ne le pouvons pas.
Techniquement, le Bureau du vérificateur général est qualifié d'employeur distinct. Ce qui veut dire que le vérificateur général est libre de recruter, de classifier et de rémunérer ses employés hors du cadre des processus gouvernementaux, ce qui nous assure une indépendance sur le plan de la dotation en personnel du bureau. D'un point de vue stratégique, nous essayons d'aligner nos politiques de rémunération sur celles du gouvernement. Cependant, en vertu de la loi — la Loi sur l'emploi dans la fonction publique — nous sommes totalement libres de recruter nos employés.
Finalement, comme vous le savez, monsieur le président, nous soumettons directement nos rapports à la présidence de la Chambre des communes. Nous ne faisons pas rapport au Parlement par l'entremise d'un ministre de la Couronne, comme le ferait un ministère. Nous nous adressons directement à la présidence de la Chambre des communes pour lui soumettre nos rapports. Comme vous le savez, monsieur le président, conformément au Règlement, ces rapports sont déférés au comité.
La page 6 fait état de notre budget. Vous nous accordez annuellement entre 89 et 90 millions de dollars pour financer le travail effectué par le bureau. Durant le présent exercice, cela représente environ 84,5 millions de dollars pour le Budget principal des dépenses et 4,4 millions de dollars pour le Budget supplémentaire des dépenses qui servent principalement à des ajustements techniques et au report des fonds non dépensés durant l'exercice précédent.
Notre bureau principal est situé à Ottawa et compte environ 450 employés. Les autres employés sont répartis dans nos bureaux régionaux. Nous avons des bureaux régionaux à Vancouver, à Edmonton, à Montréal et à Halifax. Nos bureaux de Vancouver et de Halifax font surtout des vérifications législatives et la plus grande partie du travail que nous effectuons au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest. Le bureau d'Ottawa s'occupe surtout des vérifications faites au Nunavut.
Nous avons entre 630 et 650 employés; ce chiffre peut varier en fonction du jour où vous comptez le nombre d'employés. Plus de 400 de ces employés sont des vérificateurs. Tous nos vérificateurs sont des experts-comptables, des comptables agréés, des comptables en management accrédités, des comptables généraux accrédités ou bien ils détiennent au moins un diplôme d'études supérieures dans le domaine pour lequel ils ont été recrutés. Les employés ont au moins une maîtrise.
Monsieur le président, la page 7 énumère nos produits. Par souci de clarté, nous effectuons quatre types d'audit. Nous faisons des audits d'états financiers pour le gouvernement. Nous vérifions les Comptes publics du Canada qui sont incontestablement les comptes les plus importants du pays avec 280 milliards de dollars de revenus de dépenses selon l'année et selon que le gouvernement a un surplus ou un déficit. La vérification des Comptes publics du Canada est la plus importante que nous faisons chaque année. Elle nécessite 30 000 heures de travail et un audit dans chaque grand ministère qui est une composante des Comptes publics du Canada.
Et comme je l'ai indiqué un peu plus tôt, nous effectuons aussi 120 audits d'états financiers chaque année, y compris les audits de toutes les sociétés d'État mères qui comprennent la SRC, Postes Canada, Exportation et développement Canada, Énergie atomique du Canada limitée, et ainsi de suite. Les deux seules sociétés d'État fédérales qui ne sont pas vérifiées par le Bureau du vérificateur général sont la Banque du Canada — la banque centrale — et l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada.
Les audits de performance, monsieur le président, sont le type d'audits que le comité connaît le mieux. Nous en faisons entre 25 et 30 chaque année. Nous les déposons à la Chambre des communes ou alors le Président les dépose en notre nom à la Chambre des communes, puis elles sont déférées ici. Dans ses délibérations, le comité se reporte à bon nombre de ces vérifications.
J'ai mentionné les examens spéciaux des sociétés d'État. Il s'agit d'audits de performance de sociétés d'État que nous faisons en vertu de la Loi sur la gestion des finances publiques qui en délimite la portée. Ces vérifications visent essentiellement à déterminer si la société d'État est bien gérée. La loi stipule que les sociétés d'État doivent soumettre à leur conseil d'administration les rapports que nous présentons. Les conseils d'administration doivent soumettre ces rapports au ministre responsable de la société d'État, ainsi qu'au . Les rapports doivent aussi être publiés dans les sites Web des sociétés d'État.
Il est d'usage que le Bureau du vérificateur général présente au Parlement un rapport sommaire des examens spéciaux. Vous vous souviendrez que dans le rapport Le Point que nous avons déposé un peu plus tôt cette année, nous avions présenté les sommaires de quatre examens spéciaux de sociétés d'État.
Finalement, le quatrième secteur clé d'activité au bureau est bien sûr le travail du commissaire à l'environnement et au développement durable, M. Vaughan qui dirige tout le travail de vérification environnementale, assure le contrôle des progrès accomplis dans la voie du développement durable et en fait rapport. Le service de M. Vaughan comprend environ 10 p. 100 des vérificateurs du bureau. Son budget équivaut à près de 10 p. 100 du budget total du bureau.
Pour les audits d'états financiers, comme je l'ai indiqué à la page 8, nous donnons un avis professionnel — pas très différent de ce qui se fait dans le secteur privé — pour déterminer si on peut ou non se fier aux états financiers d'une organisation? Ces états financiers sont-ils présentés fidèlement? Le plus important de ces audits est l'audit des états financiers sommaires du gouvernement — les Comptes publics du Canada — comme je l'ai dit un peu plus tôt. Cet audit nécessite plus de 30 000 heures de travail au gouvernement chaque année. Nous effectuons aussi les audits annuels de toutes les sociétés d'État, à l'exception des deux que j'ai mentionnées, en même temps que des audits similaires des législatures des trois territoires. Nous effectuons donc chaque année environ 120 audits d'états financiers.
Vous pouvez voir la page 9 les audits de performance anciennement désignées sous le nom de vérifications de l'optimisation des ressources. Ces audits permettent de déterminer si un programme particulier ou un secteur d'activité particulier du gouvernement sont bien gérés. Sont-ils gérés dans un souci d'économie et d'efficience? Les sociétés d'État disposent-elles des moyens de mesurer l'efficacité des programmes? Pour effectuer ces audits, nous utilisons les critères d'audit qui représentent la norme par laquelle nous évaluons l'efficacité administrative.
En général, ce que nous essayons de faire, c'est de vérifier la gestion des programmes gouvernementaux en l'évaluant selon les propres règles du gouvernement, les règles établies par le Conseil du Trésor du Canada. La gestion des programmes se fait-elle en conformité avec les propres règles du gouvernement? Si les règles ne sont pas claires, nous examinons les pratiques exemplaires pouvant être utilisées dans l'industrie, mais généralement, dans un bon nombre de ces audits, les sociétés d'État sont évaluées en fonction des propres politiques et règles du gouvernement.
Le Bureau du vérificateur général n'est pas mandaté pour faire des évaluations de l'efficacité. Nous ne cherchons pas à voir si les objectifs des programmes du gouvernement ont été atteints; c'est au gouvernement de le faire. Nous déterminons si le gouvernement a les moyens de mesurer l'efficacité d'un programme, mais nous ne vérifions pas l'efficacité. Je peux citer comme exemple l'audit du Registre des armes à feu effectué par le Bureau du vérificateur général pour déterminer si ce registre était ou non géré efficacement. Mais le Bureau du vérificateur général n'a jamais dit si le registre des armes à feu était une bonne ou une mauvaise initiative d'intérêt public, car ce n'est pas son rôle.
Page 10, comme je l'ai dit, les examens spéciaux des sociétés d'État sont un type d'audit de performance d'une société d'État. La Loi sur la gestion des finances publiques stipule que le champ d'application de la vérification peut s'étendre à la société d'État dans son ensemble.
Les audits des sociétés d'État sont effectués au moins une fois tous les 10 ans. Le Parlement a modifié, il y a quelques années, le cycle des rapports d'examen spécial; auparavant nous devions faire ces audits tous les cinq ans. Dans des discussions avec le gouvernement, nous avons appuyé une modification à la loi visant à alléger le fardeau de vérification imposé aux sociétés d'État, effectuer les vérifications qu'une fois tous les 10 ans ou les faire à la demande du ministre responsable de la société ou du Bureau du vérificateur général.
J’ai mentionné le fait que les sociétés d’État doivent rendre publics les rapports, y compris les procès-verbaux des séances du Président du Conseil du Trésor.
Page 11, l’audit environnemental est dirigé par le commissaire à l’environnement et au développement durable, Scott Vaughan, qui concentre ses efforts sur la gestion des questions environnementales par le gouvernement. Il travaille beaucoup à l'évaluation des stratégies de développement durable du gouvernement et surveille leur mise en oeuvre.
Il gère également le processus de pétition environnementale. Conformément à la Loi sur le vérificateur général, les Canadiens peuvent présenter une pétition en matière d’environnement au Bureau du vérificateur général. Le bureau les transmettra aux ministres responsables qui, aux termes de la loi, ont 120 jours pour y répondre. Nous assurons le suivi des réponses des ministres aux pétitions, nous faisons rapport annuellement au Parlement et chaque rapport renferme un chapitre sur les pétitions reçues. Les questions soulevées dans les pétitions nous aident aussi à choisir les futurs sujets d’audits en matière d’environnement.
Page 12, j'en arrive à notre processus d’audit. Les quelques diapositives qui suivent portent sur ce processus. Je tiens à ce que vous sachiez aujourd’hui ce que nous faisons pour assurer que notre travail soit le plus utile possible pour le Parlement; que nos travaux d’audit soient importants pour le Parlement; que tous les parlementaires soient satisfaits de notre travail; que nos rapports au Parlement soient tenus pour acquis et que vous pouvez vous y fier.
La page 13 porte sur notre méthode de sélection des sujets d’audit. Le choix des sujets d’audit est bien évidemment l’une de nos plus importantes décisions. Le système gouvernemental est incroyablement vaste et complexe et compte énormément de secteurs d’activités. Nous ne pouvons pas prétendre que nous les vérifierons tous chaque année, il serait même difficile de vérifier le nombre considérable des activités gouvernementales durant les 10 années du mandat du vérificateur général. Nous utilisons donc un système très avancé de planification en fonction du risque pour choisir les sujets d’audit. Les risques qui pourraient nuire à l’atteinte des objectifs de l’organisation, les questions importantes pour le Parlement et la pertinence de la portée de la vérification des activités du gouvernement constituent les facteurs essentiels.
Des ressources considérables sont affectées au processus de planification. Monsieur le président, comme je l’ai souligné un peu plus tôt, nous accordons une attention particulière aux demandes d'audit provenant des comités parlementaires. Les autres centaines de demandes d'audit sont incorporées dans le processus de planification. Nous faisons de notre mieux pour donner suite à toutes ces demandes, mais ce n'est pas possible.
Comme je l’ai dit, notre mandat est limité et ces limites sont, à mon avis, justifiées. Je n'y vois aucun inconvénient. Le Bureau du vérificateur général ne se prononce pas sur les décisions politiques qui sont la prérogative du Parlement et du gouvernement. Nous, les vérificateurs du gouvernement fédéral, ne vérifions pas les secteurs qui relèvent des compétences des municipalités, des Premières nations et du secteur privé. Notre travail est axé sur la façon dont le gouvernement gère ses activités.
La page 14 décrit comment nous assurons la qualité de nos audits.Ce que nous devons faire de plus important lorsque nous présentons nos rapports au Parlement, c'est de vous donner l'assurance que vous pouvez vous y fier, vous fier aux constatations du Bureau du vérificateur général.
Comment y parvenons-nous? Tout d’abord, nous respectons les normes d'audit établies au Canada par les comptables et les vérificateurs. Nous n’élaborons pas nos propres règles de vérification; nous suivons les normes qu’ont établies des normalisateurs indépendants. Nous avons embauché des professionnels spécialement formés et hautement qualifiés pour faire les audits. J’ai mentionné un peu plus tôt que tous nos vérificateurs sont des experts-comptables et ont au moins une maîtrise dans leur discipline.
Monsieur le président, le Bureau du vérificateur général a un système de gestion de la qualité très avancé et, il faut le reconnaître, très coûteux. Nous avons un assortiment complet de manuels de vérification, de méthodes de vérification et d’outils. Les députés qui étaient membres du comité lors de la législature précédente ont entendu parler du projet de révision de la méthode de vérification que le bureau est sur le point d’achever. Nous procédons à la mise à jour de tous nos manuels de vérification de chacune de nos gammes de produits afin d'aligner nos méthodes de travail sur les plus récentes pratiques utilisées dans le secteur privé. Nos méthodes de vérification des états financiers comptent parmi les meilleures au monde, me semble-t-il. Lorsque nous les mettrons en oeuvre cet automne, je crois que nos méthodes et nos manuels de vérification de gestion seront les meilleurs au monde.
Je suis très fier de la qualité de la méthodologie qui sous-tend nos évaluations. Ceci étant dit, c'est coûteux. Nous avons un code de valeurs et d'éthique que tous les employés sont tenus de respecter. Plus particulièrement, à propos de l'indépendance dont je vous ai parlé, tous les vérificateurs du bureau sont tenus d'attester de leur indépendance une fois l'an, dans le cadre d'un processus annuel d'accréditation.
Nous recourons aux services de nombreux experts ou conseillers externes pour nos vérifications, et pour pratiquement toutes nos vérifications de gestion et tous nos examens spéciaux. Nous retenons les services d'experts externes qui nous conseillent sur la portée des vérifications, et nous soumettons le bureau à des examens externes. Je vais en parler davantage dans quelques minutes, mais je précise que le Bureau du vérificateur général a fait l'objet d'au moins trois vérifications externes qui ont confirmé la qualité de notre travail.
Passons à la page 15. Il en reste six, monsieur le président.
Est-ce que ça va? Je vais accélérer les choses.
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Plusieurs organismes conseillent le vérificateur général personnellement, dont un groupe de conseillers principaux composé d'anciens politiciens — des politiciens très crédibles et de premier plan. M. Broadbent en fait partie. MM. Joe Clark et Gordon Ritchie aussi. Nous les rencontrons une ou deux fois l'an pour leur demander conseil sur nos vérifications de gestion.
J'ai un comité consultatif indépendant, composé des comptables les plus en vue du Canada, qui nous conseille sur nos pratiques de vérification financière. Nous avons un groupe de conseillers sur les enjeux des Premières nations, et nous parlerons de cette question vers la fin de la semaine.
Le commissaire à l'environnement a son propre groupe de conseillers sur les questions environnementales.
Nous avons un comité de vérification présidé par un comptable du secteur privé à la retraite qui connaît très bien le secteur public. Ce comité existe depuis près de 20 ans. Il me conseille sur la gestion du bureau.
En ce qui concerne notre reddition de compte, vous savez que nous comparaissons au moins une fois l'an devant le Comité des comptes publics pour décrire la gestion de notre bureau et pour parler de notre rapport sur les plans et priorités et de notre rapport de gestion. Nous devons donc rendre des comptes une fois l'an à votre comité.
Nous travaillons à encourager l'insertion de dispositions, dans le Règlement, visant un groupe consultatif sur le financement des hauts fonctionnaires du Parlement. En tant que hauts fonctionnaires du Parlement, nous croyons que ce sont les parlementaires qui devraient établir notre financement. J'aime bien Michelle d'Auray, mais je ne crois pas qu'il doit lui incomber de déterminer le financement du Bureau du vérificateur général. Nous travaillons donc à la création d'un groupe consultatif qui superviserait le financement et l'administration de tous les hauts fonctionnaires du Parlement.
Le Bureau du vérificateur général se soumet annuellement à une vérification réalisée par un cabinet comptable du secteur privé. Nous sommes soumis à l'examen minutieux des autres hauts fonctionnaires du Parlement. Entre autres, la commissaire à la protection de la vie privée peut se pencher sur le travail du Bureau du vérificateur général. Notre bureau divulgue de façon proactive toutes ses fonctions administratives. Je tiens à souligner qu'en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, il nous est interdit de divulguer des renseignements sur la vérification. Les renseignements que nous recueillons ne sont pas soumis aux demandes d'accès à l'information, ce qui est pertinent, d'après moi, puisqu'il faut protéger l'intégrité du processus de vérification.
J'ai mentionné que nous nous sommes soumis à trois examens par des pairs. En 1999, un cabinet comptable a passé en revue nos pratiques de vérification financière. En 2003, le bureau national de vérification du RA a réalisé un examen de nos pratiques de vérification de la gestion. En 2010, nous avons soumis tout le travail du bureau à l'examen du bureau national de vérification de l'Australie. Nous avons discuté du rapport qui en a découlé avec le comité à la législature précédente. Le rapport arrivait à la conclusion que le Parlement pouvait compter sur notre travail, mais qu'il fallait aussi apporter certaines améliorations.
Pour ce qui est de notre incidence, notre rapport de gestion ministériel comporte un certain nombre de mesures du rendement, dont la principale porte sur la mise en oeuvre de nos recommandations. La bonne nouvelle, c'est que selon nos rapports qui font le suivi du travail que nous avons réalisé dans les trois dernières années, les progrès dans la mise en oeuvre de nos recommandations sont satisfaisants à l'égard de 7 des 13 sujets revus. Ce n'est pas mal, mais ce pourrait être mieux. Nous continuerons de travailler à améliorer nos propres suivis et la mise en oeuvre de nos recommandations.
Vous savez que le gouvernement entreprend un examen stratégique, ou un plan d'action de réduction du déficit, dans le but de réaliser des économie de 4 milliards de dollars d'ici 2014-2015. Le Bureau du vérificateur général a volontairement décidé de réaliser son propre examen et en est à en peaufiner les détails. J'aimerais présenter les résultats de l'examen stratégique du Bureau du vérificateur général et en discuter avec vous dans les semaines à venir. Je vous enverrai bientôt, à vous et au président du groupe consultatif sur le financement des hauts fonctionnaires du Parlement, une lettre décrivant le processus d'examen stratégique que nous proposons.
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Je vous remercie, monsieur le président, de me donner l'occasion de comparaître devant le comité
C'est la première fois que je comparais devant votre comité nouvellement constitué. Je vous félicite tous. J'ai la certitude de revenir encore quelques fois.
Compte tenu de l’intérêt que vous avez exprimé, je vais vous donner un aperçu des rôles et responsabilités du Secrétariat du Conseil du Trésor. Cependant, puisque vous vous êtes aussi montrés intéressés par le processus de gestion des dépenses — en particulier les processus d'examen des prévisions budgétaires et d'attribution des crédits — et par la vérification des comptes publics et la gestion financière, mes collègues Jim Ralston, contrôleur général, et Bill Matthews, secrétaire adjoint à la gestion des dépenses, sont également ici pour parler de leurs domaines de responsabilités respectifs.
[Français]
Permettez-moi de commencer par les fonctions du Conseil du Trésor et de son secrétariat.
Le Conseil du Trésor est un comité du Cabinet qui a été constitué en 1867 et qui a été doté de pouvoirs légaux ou statutaires en 1869. Le conseil émet les politiques du gouvernement en matière d'administration et de gestion. Il autorise les dépenses et fait rapport sur ces dernières et établit entre autres les autorités en matière de programmes des ministères et des organismes. Il fixe les politiques sur le milieu du travail et la main-d'oeuvre, y compris les termes et conditions d'emploi pour l'administration publique centrale. En quelque sorte, il est le bureau de gestion, le bureau du budget et le gestionnaire des personnes du gouvernement. Compte tenu du mandat et des intérêts du comité, je vais me concentrer sur ses fonctions de bureau de gestion et de bureau du budget.
[Traduction]
Le Secrétariat est le ministère du Conseil du Trésor: il aide le Conseil du Trésor à s'acquitter de son mandat et agit comme facilitateur, comme agent de mise au défi et de contrôle, et comme leader dans le développement et la promotion de l’excellence en gestion. Grâce à une étroite collaboration avec les cadres supérieurs des ministères et agences, et avec ce que nous appelons les communautés de pratique, tels que les administrateurs généraux, les agents financiers supérieurs, les dirigeants de l’information et les chefs des ressources humaines, le Secrétariat facilite l’élaboration des outils et le développement de la capacité et des processus dont les organisations ont besoin pour remplir leurs responsabilités de gestion.
Nous suscitons et modélisons l’excellence en gestion et, ce faisant, nous favorisons la gestion efficace des personnes et l’élaboration de pratiques axées sur le leadership. En exerçant notre rôle de mise au défi et de surveillance, nous examinons et évaluons les demandes en matière de dépenses et d'autorités qui sont soumises au Conseil du Trésor, nous examinons les dépenses ministérielles en fonction des priorités gouvernementales, et nous fournissons avis et conseils aux ministres du Conseil du Trésor. Notre objectif est de faire en sorte que le gouvernement soit bien géré et responsable, et que l'attribution des ressources mène à des résultats.
[Français]
Depuis quelques années, il y a eu un changement majeur dans la façon dont le Secrétariat du Conseil du Trésor exerce ses rôles et responsabilités en tant que bureau de gestion. Nous nous sommes éloignés de la formulation centralisée — et je dirais centralisatrice — de règles, politiques et directives détaillées et prescriptrices. Nous avons adopté plutôt une approche fondée sur des principes qui se traduit par des cadres et des politiques orientées sur l'affectation appropriée des ressources, qu'elles soient humaines, financières ou matérielles, dans le but d'atteindre les résultats escomptés et les mécanismes connexes pour en rendre compte. L'imputabilité pour la mise en oeuvre, la conformité et le compte rendu relève de chaque organisme ainsi que de son administratrice ou administrateur général.
[Traduction]
Le Secrétariat utilise une gamme d'outils pour évaluer la capacité de gestion d'un organisme, dont le plus complet est le Cadre de responsabilisation de gestion, ou CRG. Dans le cadre de ce processus, les organismes réalisent une auto-évaluation ou rendent compte sur 14 éléments de gestion; les fonctionnaires du Secrétariat jouent un rôle de mise au défi pour chacun et attribuent une cote aux organismes en fonction du rendement escompté. Les éléments de gestion couvrent les plus importants aspects de la gestion tels que la gestion financière, la gestion des ressources humaines et la gestion du matériel, mais permettent également d'évaluer le rendement en matière de gestion de la technologie de l'information et de la sécurité, de même qu'en matière de valeurs et d’éthique.
Les objectifs du CRG sont de clarifier les attentes de gestion dont font l'objet les administrateurs généraux, ainsi que de faciliter le dialogue sur les priorités en matière de gestion et les meilleures pratiques; de brosser un tableau complet de l’état des pratiques de gestion et des défis en la matière au sein du gouvernement fédéral; et, enfin, de cibler les tendances pangouvernementales afin d'aider les administrateurs généraux à établir les priorités et à régler les questions de gestion les plus importantes.
[Français]
À titre d'exemple, le contrôleur général vous indiquera que notre politique sur la vérification interne exige que les organismes mettent sur pied une fonction de vérification interne, exercée par des professionnels accrédités, et qui se rapporte directement à l'administratrice ou administrateur général pour assurer son indépendance des opérations quotidiennes de l'organisme. Un organisme doit aussi mettre sur pied un comité de vérification composé majoritairement de gens qui sont indépendants de la fonction publique. En plus d'évaluer ces composantes par l'entremise du cadre de responsabilisation de gestion, le bureau du contrôleur évalue aussi, par exemple, si le plan de vérification de l'organisme couvre suffisamment d'éléments et est conforme aux risques qu'il a énoncés.
[Traduction]
En fondant davantage nos politiques et exigences de conformité sur une approche informée par les risques, nous avons également réduit sciemment les obligations pour les organismes de faire rapport. Par exemple, nous avons réduit un grand nombre de nos exigences stratégiques en matière de rapports en les intégrant en grande partie à l’évaluation annuelle d'organismes par le truchement du cadre de responsabilisation de gestion.
[Français]
Nous misons aussi davantage sur les rapports électroniques et sur l'Internet, tels que les nouveaux états financiers publiés uniquement sur le Web, ainsi que les tableaux détaillés des Comptes publics. Notre ministre nous encourage fortement à réduire le fardeau de la paperasse imposé aux organismes et aux parlementaires, et c'est pourquoi nous allons davantage passer du dépôt papier au dépôt électronique. Nous avons également apporté des changements importants à notre fonction de bureau du budget en misant davantage sur l'affectation des ressources aux priorités du gouvernement et sur les rapports sur les dépenses en fonction du rendement et des résultats.
[Traduction]
Les organismes doivent avoir un cadre de présentation de rapports sur la gestion des ressources et les activités de programmes qui leur permet d'affecter les ressources et de mesurer leur rendement en fonction d'indicateurs. Les députés peuvent prendre connaissance de ces éléments dans les rapports sur les plans et les priorités des organismes ainsi que dans les rapports sur le rendement.
Depuis peu, comme je viens de le mentionner, les organismes doivent afficher sur Internet leurs états financiers trimestriels, qui présentent les dépenses réelles par rapport aux dépenses prévues, et ils doivent énoncer les risques ou les éléments importants qui pourraient avoir une incidence sur leurs plans. Les premiers états financiers ont été affichés le 31 août sur les sites Web des divers organismes, et les prochains le seront à la fin novembre.
Nous sommes l'un des seuls pays avec un régime aussi complet de rapports publics fondés sur les résultats.
[Français]
Au cours des quatre dernières années et conformément à notre fonction de bureau du budget, le Secrétariat a entrepris des examens stratégiques dans le cadre desquels les dépenses de programmes des organismes ont été examinées pour réaffecter des fonds aux priorités les plus importantes et pour réduire l'ensemble des dépenses de programmes. De 2007 à 2010, 98 p. 100 des dépenses de programmes du gouvernement ont été revues, pour atteindre des réductions permanentes de 2,8 milliards de dollars. Comme John l'a mentionné, nous allons examiner cette année toutes les dépenses directes de programmes dans le cadre du plan d'action sur la réduction du déficit. Nous avons pour objectif des réductions d'au moins 4 milliards de dollars d'ici 2014.
[Traduction]
Monsieur le président, l’évolution et les changements apportés aux rôles du Secrétariat en matière de facilitation, de leadership et d'examen critique ont également trouvé écho dans la façon dont le Bureau du vérificateur général établit ses priorités de vérification auprès des organismes et son examen des responsabilités pangouvernementales de notre organisme. Nous avons constaté avec plaisir l’ouverture croissante du BVG à se fier au travail des vérificateurs internes des organismes, à reconnaître le rôle des administrateurs généraux pour la gestion et le contrôle de leur organisme et à reconnaître que l'orientation des politiques et des directives de gestion du Secrétariat soit davantage fondée sur les résultats et les risques que sur les mesures normatives.
Somme toute, monsieur le président, nous sommes et avons été témoins d'améliorations importantes dans la gestion des ressources publiques.
Mes collègues vous en diront davantage sur la façon dont le Secrétariat appuie les organismes et le Parlement, tant dans la gestion des dépenses que dans la fonction de vérification interne.
[Français]
Je vais terminer ainsi et demander à Bill Matthews d'enchaîner sur le processus de prévision des dépenses.
:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Merci de votre invitation à venir discuter du processus d’octroi des crédits, soit le moyen utilisé pour en fait affecter les ressources aux ministères. Aujourd’hui, nous parlerons des budgets et de tout ce qui s’y rattache.
Vous devriez avoir en main un document intitulé « Un aperçu du processus d’octroi des crédits et des comptes publics ». Je vais vous présenter la première partie du document qui couvre l’octroi des crédits, puis je vais céder la parole au contrôleur général pour la conclusion de l’exposé qui portera sur les comptes publics.
Tout d’abord, pour ce qui est de l’octroi des crédits, il faut comprendre que le processus tire son origine de deux lois. En vertu de la Loi sur la gestion des finances publiques et de la Loi constitutionnelle, nul n’est autorisé à dépenser l’argent du Trésor sans l’approbation du Parlement. Partons de cette notion de base.
Je vais vous expliquer comment on en arrive à cette étape. Nous avons un système de gestion des dépenses qui nous permet de décider ce qui sera inclus dans les budgets des dépenses, qui deviendront des lois de crédits, qui permettront au final d’affecter les ressources aux divers ministères.
Les ministères peuvent obtenir l’autorisation de dépenser des crédits de deux façons. Le Parlement peut adopter une loi de crédits, ou une mesure législative spéciale les y autorise. Souvent, nous allons plutôt parler de crédits votés. C’est en fait ce qu’est une loi de crédits.
Si un ministère a obtenu l’autorisation de dépenser des crédits par l’entremise d’une mesure législative spéciale, on dit alors qu’il a l’autorisation législative de dépenser. Vous constaterez la présence d’un « L » à la gauche de ces postes budgétaires dans les budgets principal ou supplémentaires des dépenses. Cette marque vous apprend que le ministère a l’autorisation législative de dépenser des crédits qui ne lui vient pas d’une loi de crédits. Le Parlement ne vote pas ces crédits; ils sont là uniquement à titre informatif. Je vais y revenir dans un instant.
Avant qu’un poste budgétaire soit inscrit dans le budget des dépenses et la loi de crédits qui sera adoptée par le Parlement, il doit être soumis à un processus au sein du gouvernement. Les ministères font d’abord des propositions au Cabinet qui seront évaluées en fonction de l'orientation du gouvernement et du discours du Trône. Si de nombreuses propositions sont ainsi retenues en ce qui concerne le prochain budget, le ministre des Finances et le premier ministre devront décider celles qui en feront partie. Ensuite, le ministre des Finances dépose le budget en Chambre.
À ce moment, les ministères élaborent des propositions détaillées pour les nouveaux programmes. Voilà à quel moment le Conseil du Trésor entre en scène. Dans le cas d’un nouveau programme, on doit déterminer les ressources requises, la façon d’évaluer ses résultats et le moment des dépenses, ce qui culminera en une présentation au Conseil du Trésor.
Lorsque le Conseil du Trésor donne son approbation, le programme peut être inscrit au Budget principal des dépenses ou au Budget supplémentaire des dépenses qui sera adopté par le Parlement. Cependant, en ce qui concerne les budgets des dépenses, vous devez comprendre qu’il ne s’agit pas seulement de ministères qui croient avoir besoin de plus d’argent. Il y a un processus très complexe et très rigoureux en place, à savoir le système de gestion des dépenses, qui doit être suivi avant d’inclure un poste budgétaire dans une loi de crédits soumise à l’approbation du Parlement.
Qu’entendons-nous par le Budget principal des dépenses? Le budget est déposé en Chambre pour permettre aux parlementaires d’étudier la loi de crédits. Voici un élément important. Le Parlement n’adopte pas le budget; ce document est déposé en Chambre pour aider les parlementaires à étudier et à adopter la loi de crédits. C’est la loi de crédits que le Parlement adopte en réalité. Le budget sert seulement à aider les députés dans leur étude de la loi.
Les budgets principal et supplémentaires des dépenses sont déposés à la Chambre des communes par le président du Conseil du Trésor et sont renvoyés aux comités désignés, à savoir le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, du côté de la Chambre des communes, et le Comité sénatorial des finances, qui prendront le temps de les étudier.
J’aimerais aussi vous faire part d’un autre point important concernant les budgets; il ne s’agit pas des dépenses. Le Parlement autorise les ministères à dépenser jusqu’à un certain montant. Les ministères évaluent du mieux qu’ils le peuvent ce qu’ils prévoient dépenser. Ils ne sont pas tenus de tout utiliser leurs crédits; ils peuvent dépenser jusqu’à un certain montant. Les prévisions sont largement fondées sur les dépenses réelles. Nul n’est obligé de tout dépenser ses crédits. Il faut vraiment lire ce qui est demandé dans les budgets principal et supplémentaires des dépenses ainsi que les rapports ministériels sur les plans et les priorités pour comprendre ce que les ministères ont l’intention de faire avec leurs crédits.
Pourquoi le faisons-nous? Il y a deux éléments importants à retenir. Nous le faisons d’abord à titre informatif. Dans le cas des paiements législatifs, nous nous servons des budgets principal et supplémentaires des dépenses pour mettre au courant les parlementaires des dernières prévisions concernant ces postes budgétaires. Si vous voulez avoir un exemple d’un paiement législatif, vous n’avez qu’à penser aux intérêts sur la dette publique. Nous les payons; c’est tout. Nous payons ce qui dû. Le Parlement ne vote pas de crédits à cet effet.
Il y a aussi les paiements d’assurance-emploi. Si une personne est admissible à l’assurance-emploi et qu’elle respecte les critères, nous ne vérifions pas s’il nous reste encore des crédits. La personne est admissible ou elle ne l’est pas. Nous donnons seulement aux parlementaires une idée de ce que nous croyons que nous allons dépenser de ce côté, mais le Parlement ne vote pas ces crédits.
Annuellement, le Parlement vote environ le tiers des postes budgétaires du gouvernement, et les deux tiers sont des paiements législatifs. Donc, je répète que le Parlement en vote le tiers et que les deux tiers sont des paiements législatifs.
Passons à la quatrième diapositive. Je vais discuter des trois parties d’un budget. Tout d’abord, il y a la Partie I, à savoir le plan de dépenses du gouvernement. Ce document vous donnera une analyse extrêmement détaillée des modifications importantes entre le Budget principal des dépenses du présent exercice et celui du dernier exercice.
Ensuite, la Partie II, le Budget principal des dépenses, contient les renseignements qui appuient directement la loi de crédits que le Parlement adoptera. On y trouve, par ministère, les dépenses prévues. Les Parties I et II doivent être déposées en Chambre au plus tard le 1er mars. En y pensant bien, c’est logique, parce que l’exercice financier débute justement le 1er avril. C’est important que les ministères aient l’autorisation de dépenser leurs crédits lorsque le nouvel exercice financier débute. Il faut donc que ces documents soient déposés au plus tard le 1er mars.
La Partie III concerne les plans de dépenses des ministères et comporte deux parties. Il y a les rapports sur les plans et les priorités qui expliquent ce que les ministères prévoient réaliser durant le prochain exercice financier. Normalement, ces rapports sont déposés au plus tard le 31 mars. Cette année, les rapports ont été déposés en juin, en raison de l’élection et de la dissolution de la Chambre, mais ils le sont généralement au plus tard le 31 mars.
En novembre, il y a normalement le dépôt des rapports ministériels sur le rendement, qui rendent compte des résultats par rapport aux attentes énoncées dans les rapports sur les plans et les priorités.
Je vais revenir aux Budgets supplémentaires des dépenses dans un instant, mais ils sont déposés au besoin au cours de l’année. Il y a trois périodes d’octroi de crédits, soit (A), (B) et (C). Le gouvernement peut déposer jusqu’à trois Budgets supplémentaires des dépenses. Au cours des dernières années, c’est ce que le gouvernement a essayé de faire. Dans le cadre du dernier exercice, le Budget supplémentaire des dépenses (C) n’a pas été adopté. La Parlement n’a pas adopté la loi de crédits à ce sujet, en raison encore une fois de l’élection, mais le document a en fait été déposé en Chambre.
La cinquième diapositive vous explique un peu le cycle. Vous pourrez ainsi être à même de constater les liens qui unissent les budgets et les comptes publics, domaine que vous connaissez davantage. L’exercice financier débute le 1er avril, et le budget est normalement déposé un peu avant cette date en février ou en mars. Le Budget principal des dépenses sera déposé et débattu en Chambre avant le début du prochain exercice financier. Nous voulons donner suffisamment de temps aux comités et aux parlementaires pour étudier le document et débattre de la loi de crédits. Pour ce faire, nous avons un processus en place que nous appelons l’octroi de crédits provisoires. En gros, pour laisser suffisamment de temps aux comités qui étudient le Budget principal des dépenses, le Parlement adopte normalement une loi de crédits qui couvre les dépenses des ministères pour les trois premiers mois de l’exercice financier. Ce sont les crédits provisoires. Lorsque les études sont terminées — normalement avant la fin juin —, les ministères reçoivent leurs crédits pour l’exercice complet. En juin, le Budget supplémentaire des dépenses (A) est normalement déposé relativement peu de temps après le Budget principal des dépenses.
Vous vous demandez peut-être pourquoi si peu de temps s’écoule entre le Budget supplémentaire des dépenses et le Budget principal des dépenses. Étant donné que le budget et le Budget principal des dépenses sont déposés pratiquement coup sur coup, nous n’avons pas le temps d’inclure les nouveaux postes budgétaires au Budget principal des dépenses. Dans le cas d’un poste important qui se trouvait dans le budget et qui est prêt à être utilisé, nous l’incluons normalement dans le Budget supplémentaire des dépenses (A). À l’automne, de nouveaux crédits seront très souvent inscrits dans le Budget supplémentaire des dépenses (B).
La Chambre des communes a donc un calendrier bien établi qui détermine les périodes d’octroi de crédits et ce qui doit se passer. Les crédits sont votés au cours du dernier jour de l’opposition de chacune de ces périodes. Nous déposons les comptes publics au cours de la dernière période, et les parlementaires pourront alors connaître les résultats du précédent exercice financier. Le contrôleur général vous en parlera plus en détail. Vous pourrez aussi prendre connaissance du rendement du Canada et des rapports ministériels sur le rendement. Vous saurez ainsi ce qui se passe de ce côté.
J’aimerais discuter de ce que le Parlement peut faire avec le budget. Lorsque les budgets principal et supplémentaires des dépenses sont déposés, ils sont renvoyés aux comités qui les étudient. Les comités peuvent décider d’approuver les crédits. Ils peuvent aussi décider de ne pas les approuver en le réduisant à zéro. Ils peuvent également choisir de réduire un poste budgétaire. Par contre, un comité ne peut pas hausser le montant d’un crédit ou recommander le transfert des crédits d’un poste vers un autre. Des limites sont donc imposées sur ce que les comités peuvent en fait recommander. Les parlementaires votent l’approbation du Budget principal des dépenses ou du Budget supplémentaire des dépenses le dernier jour de l'opposition de la période d'octroi des crédits; après le vote, ils doivent adopter une loi de crédits, qui reçoit ensuite la sanction royale. Les ministères sont maintenant autorisés à dépenser leurs crédits.
Si le Parlement ne siège pas, par exemple, parce que des élections ont été déclenchées, on utilise un processus appelé mandat spécial du gouverneur général qui permet l’approbation en bonne et due forme de certaines dépenses. Puisque c'est ainsi que le présent exercice s'est amorcé, vous aurez peut-être des questions au sujet du fonctionnement de ce processus. Je serai heureux d’y répondre.
Passons à la huitième diapositive. Comme je l’ai dit plus tôt, les crédits provisoires sont octroyés avec l’adoption du premier projet de loi de crédits de l’année qui octroie habituellement les trois douzièmes des crédits demandés dans le budget principal des dépenses pour leur permettre d’amorcer leurs activités en attendant que le Parlement termine son examen des projets de loi de crédits. Une organisation qui a des sorties de fonds disproportionnées, par exemple, parce qu'elle doit effectuer beaucoup de paiements de contribution tôt dans l’exercice, peut demander des douzièmes supplémentaires, justifications à l'appui, pour passer les trois premiers mois de l’année et nous acquiesçons à cette demande si elle est effectivement justifiée. Cependant, notre approche est de n’octroyer que trois douzièmes des crédits demandés.
Normalement, la totalité des crédits demandés dans le budget principal des dépenses doit être approuvée avant que la Chambre ne s’ajourne pour l'été afin de permettre aux organisations de poursuivre leurs travaux.
La neuvième diapositive concerne le budget supplémentaire des dépenses, un processus très mal compris. Parce que ces demandes de crédits sont déposées plus tard dans l’année, les gens pensent qu’elles découlent d’un mauvais calcul de la part du gouvernement au moment d'établir le budget principal des dépenses, mais c’est davantage une question d’approbations. Si une organisation n’a pas obtenu les approbations nécessaires pour inclure une initiative dans le budget principal des dépenses, même si parfois le financement de l’initiative en question est prévu dans le budget, il est tout à fait acceptable pour elle de présenter une demande de crédits dans le cadre du budget supplémentaire des dépenses. Selon la date à laquelle elle est approuvée par le Cabinet et le Conseil du Trésor, une initiative fera l’objet d’une demande de crédits dans le cadre du prochain budget supplémentaire, soit le (A), le (B) ou le (C), ou dans le cadre du budget principal des dépenses de l’année suivante.
Dans le budget principal des dépenses, vous trouverez des initiatives qui étaient prévues dans le Budget de 2010. C’est simplement qu’il a fallu attendre que l’on ait obtenu toutes les approbations nécessaires, que l’on ait pris toutes les mesures requises et que tout soit prêt pour présenter la demande lors du prochain budget supplémentaire.
À titre d’information, le budget supplémentaire des dépenses (A) pour l’exercice en cours a été déposé au Parlement en juin. Le budget supplémentaire (B) sera déposé au début du mois de novembre pour l’octroi des crédits à la mi-décembre.
La dixième diapositive explique le lien entre le budget et le budget principal des dépenses. S’il n’y a pas suffisamment de temps pour obtenir l’approbation nécessaire du Cabinet et du Conseil du Trésor à l'égard des initiatives proposées dans le budget fédéral, celles-ci feront l’objet d’une demande de crédits dans le cadre du budget principal des dépenses.
Dans le budget principal des dépenses de 2011-2012, vous trouverez des initiatives proposées dans le Budget de 2010, dont le renouvellement du Plan d’action pour l’approvisionnement en eau potable et le traitement des eaux usées des Premières nations, et une demande de crédits de l’Agence spatiale canadienne pour la mise au point du RADARSAT. Des initiatives proposées dans le Budget de 2011 pourraient faire l’objet d’une demande de crédits lors du budget supplémentaire des dépenses (B) ou même d’un prochain budget principal des dépenses.
Avant de céder la parole à mon collègue, le contrôleur général, j’aimerais faire un résumé des principaux points de ma présentation. Premièrement, les initiatives ne sont pas présentées dans le cadre d’un budget principal ou supplémentaire des dépenses simplement parce que c'est le moment choisi par l'organisation. Toutes les initiatives sont soumises au système de gestion des dépenses pour s’assurer qu’elles ont reçu les approbations préalables de budgets, du Cabinet et du Conseil du Trésor. Deuxièmement, les crédits octroyés représentent un plafond. Les organisations peuvent dépenser jusqu’à un montant maximal, mais elles n’y sont pas obligées. Troisièmement, le Parlement approuve les projets de loi, dans ce cas-ci les projets de loi de crédits. Il n’approuve pas les budgets des dépenses. Ceux-ci sont déposés pour aider le Parlement et les comités dans leur examen des projets de loi de crédits. Et, quatrièmement, aucun denier public ne peut être dépensé sans l’autorisation du Parlement. Il s’agit d’un élément clé précisé à la fois dans la Loi sur la gestion des finances publiques, et la Loi constitutionnelle.
Je vais maintenant céder la parole au contrôleur général qui vous expliquera comment les crédits des budgets des dépenses sont versés dans les comptes publics.
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Comme Bill l’a souligné, les budgets des dépenses ne sont pas établis en fonction des dépenses, mais bien en fonction des approbations. Il s'agit dont d'instruments prospectifs qui présentent les dépenses potentielles, contrairement aux comptes publics, un mécanisme rétrospectif qui traite des dépenses réelles. Une fois les travaux des subsides terminés et l’argent dépensé, le gouvernement doit justifier ces dépenses auprès du Parlement et des citoyens, et ce, de manière transparente. C’est à ce moment que les comptes publics entrent en jeu.
À la 11e diapositive, on définit les comptes publics comme étant le rapport annuel du gouvernement du Canada pour l’exercice se terminant le 31 mars. Ils sont présentés en trois volumes : le volume I inclut les états financiers, alors que les volumes II et III présentent de nombreuses informations supplémentaires requises par la législation, les politiques ou par souci de transparence. Tous les volumes sont déposés à la Chambre des communes.
La 12e diapositive nous explique que les paragraphes 64(1) et 64(2) de la Loi sur la gestion des finances publiques définissent les pouvoirs applicables en matière de comptes publics. Tout y est. En vertu de ces paragraphes, c’est le receveur général qui prépare les comptes publics et le président du Conseil du Trésor qui les dépose. Il revient au président du Conseil du Trésor et au ministre des Finances de déterminer ensemble la forme et le contenu des comptes publics.
La 13e diapositive offre une explication plus détaillée des trois volumes. Comme je l’ai souligné plus tôt, le volume I contient les états financiers du gouvernement du Canada, les rapports et observations du vérificateur général, l'examen et l’analyse des états financiers, et les détails sur certains éléments des états financiers.
Les états financiers sont préparés conformément aux normes comptables pour le secteur public promulguées par le Conseil sur la comptabilité dans le secteur public du Canada. C’est essentiellement ce sur quoi s'appuie le vérificateur général lorsqu’il émet une opinion sur la fidélité des états financiers, un principe défini ou sous-entendu via l’application de ces normes comptables.
Quiconque a déjà consulté des états financiers, que ce soit dans le secteur privé ou public, sait à quel point leur examen et leur analyse peuvent être complexes et techniques. L'examen et l'analyse sont très utiles, car ils offrent des commentaires et des interprétations qui rendent les états financiers plus accessibles pour le commun des mortels.
Comme je l’ai déjà dit, le volume II offre plus de détails. On y trouve une comparaison des dépenses réelles, par ministère, à ce que l’on retrouve dans les budgets des dépenses. Cela soulève un autre point. Les documents relatifs aux budgets des dépenses auxquels Bill faisait référence sont élaborés individuellement par chaque ministère. Le volume I des comptes publics offre une vue d’ensemble du gouvernement, alors que le volume II présente un portrait détaillé par ministère. Dans le volume III, on trouve les états financiers des fonds renouvelables, ainsi que l’information exigée par la Loi sur la gestion des finances publiques, les politiques du Conseil du Trésor et d'autres instances.
Tous les comptes publics sont accessibles sur le Web dans leur version intégrale. La plupart sont également imprimés, mais sans une partie du volume III jugée trop volumineuse.
La 14e diapositive explique le processus entourant la production des comptes publics. Ce processus requiert un effort coordonné de la part du Conseil du Trésor, du receveur général, de tous les ministères et organismes, et du Bureau du vérificateur général. Cela est nécessaire si l’on veut réunir toutes les pièces du casse-tête à l’intérieur des délais serrés fixés, entre autres, pour le dépôt des documents.
Mon rôle en tant que contrôleur général consiste à déterminer si les normes comptables pour le secteur public ont été respectées, surtout lorsqu’il s’agit de nouvelles transactions ou de transactions inhabituelles. Même si la plupart des transactions sont routinières, nous les contrôlons également.
C’est le receveur général qui rassemble tous les documents produits par les ministères. Ces documents respectent un format préétabli. En tout, si je ne m’abuse, il y a environ 165 entités. Il faut donc établir certaines normes pour réussir à rassembler tous ces documents, et cette responsabilité revient au receveur général.
Comme on peut le lire à la quinzième diapositive, il revient au ministère des Finances de rédiger l'examen et l'analyse des états financiers que l’on retrouve dans le Volume I. C’est également lui qui produit le rapport financier annuel qui se veut un résumé de ce que l’on retrouve dans les comptes publics.
John nous a déjà expliqué le rôle du vérificateur général et du comité dans l’examen des comptes publics.
Bill et moi avons expliqué une partie du processus. La seizième diapositive l’explique en détail. Fait intéressant, en raison de sa durée, ce processus peut s’étendre sur plusieurs années civiles, et même sur plusieurs exercices.
Le cycle commence par un budget. Dans cet exemple, nous avons utilisé le Budget de 2010 déposé en mars 2010. Le budget principal des dépenses a lui aussi été déposé en mars 2010, alors que les budgets supplémentaires des dépenses l’ont été en mai et en novembre 2010. Au moment de son dépôt, le Budget de 2011 donne un aperçu des activités prévues qui serviront de base pour établir le budget du prochain exercice. Ensuite, à l’automne, le rapport financier annuel et les comptes publics sont publiés. Comme vous pouvez le constater, il s’agit d’un processus plutôt long, de l’approbation des initiatives jusqu’à la dernière étape comptable.
La dix-septième diapositive parle d’une nouveauté entrée en vigueur cette année, soit les rapports financiers trimestriels. Ils ne font pas partie à proprement parler des comptes publics, mais ils font certainement partie de la même famille. Comme je l’ai déjà dit, par le passé, on recueillait des informations annuelles consolidées, ainsi que des informations concernant chaque ministère à la fin de l’exercice. Le ministère des Finances publiait des informations financières sur le rendement du gouvernement en cours d’exercice, mais on ne pouvait pas évaluer celui de chaque ministère individuellement.
Maintenant, les ministères et les sociétés d’État doivent produire un rapport financier pour chacun des trois premiers trimestres de l’année. Pour le quatrième trimestre, c'est bien sûr la publication des comptes publics qui donne une vue d'ensemble de l'exercice.
Ce sont les instruments politiques du Conseil du Trésor qui prescrivent la forme et le contenu des rapports financiers trimestriels dont les premiers ont été publiés en août dernier.
Ceci conclut ma présentation sur les travaux des subsides et le processus de reddition de comptes. J’ai également un dossier de présentation sur la vérification interne qui vous serait utile.
Me permettez-vous de le présenter?