:
Je déclare ouverte la 79
e séance du Comité permanent des comptes publics.
Chers collègues, la séance d'aujourd'hui est télévisée. Je vous prie d'être indulgents. Sauf si les délibérations ne se déroulent pas du tout comme prévu, ce qui peut toujours arriver, il devrait nous rester du temps à la fin de la séance pour les travaux du comité. Je suggère de nous en occuper après l'audience.
Par ailleurs, M. Warawa remplace M. Aspin aujourd'hui.
C'est avec plaisir que je vous annonce le retour de l'analyste Lindsay McGlashan, qui restera avec nous dans un avenir prévisible. Je vous souhaite de nouveau la bienvenue. Vous faisiez du bon boulot; nous avons hâte de retravailler avec vous. Merci.
Puisque mes collègues ne demandent pas à intervenir, nous allons entamer l'audience qui porte sur le chapitre 6, Les paiements de transfert au secteur aérospatial — Industrie Canada — du rapport d'automne 2012 du vérificateur général.
Nous accueillons M. Ronnie Campbell, vérificateur général adjoint. Bienvenue, Ronnie. Je suis content de vous revoir parmi nous.
Mme Morgan, sous-ministre déléguée, représente Industrie Canada.
Nous allons commencer par M. Campbell.
Veuillez nous présenter votre délégation, puis faire votre exposé. Je vous cède la parole, monsieur.
:
Merci, monsieur le président. Je suis accompagné de Glenn Wheeler et de Nadine Cormier, qui étaient chargés de cet audit. Sur ce, je vais commencer l'exposé.
[Français]
Monsieur le président, je vous remercie de nous donner l'occasion de discuter du chapitre 6 de notre rapport de l'automne, « Les paiements de transfert au secteur aérospatial — Industrie Canada ». Je suis accompagné de Glenn Wheeler, directeur principal, et de Nadine Cormier, directrice. Ils étaient chargés de cet audit.
Le gouvernement du Canada considère que le secteur aérospatial est essentiel au développement économique, à la souveraineté, à la sécurité nationale et à la sécurité publique du Canada. Depuis 2007, Industrie Canada gère deux programmes qui offrent un appui financier remboursable à la recherche-développement industrielle dans le secteur aérospatial du Canada.
[Traduction]
L'initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense, l'ISAD, est le deuxième programme en importance du gouvernement fédéral pour ce qui est des dépenses directes en matière de recherche-développement. Dans le cadre de ce programme, le ministère a autorisé des contributions de près de 825 millions de dollars depuis 2007. Le programme a été créé pour appuyer la recherche industrielle et le développement préconcurrentiel dans le secteur privé au Canada, dans les secteurs de l'aérospatiale, de la défense, de la sécurité et de l'espace, par l'entremise de contributions remboursables pour soutenir les différents projets. Au moment de notre audit, Industrie Canada gérait des ententes de contributions remboursables pour 25 projets distincts avec les bénéficiaires.
Le programme CSeries de Bombardier vise à favoriser les activités de recherche-développement permettant la mise au point de nouvelles technologies pour les avions commerciaux. Le ministère a autorisé en 2008 un financement de 350 millions de dollars pour le programme CSeries de Bombardier. Industrie Canada gère deux ententes de contributions remboursables dans le cadre de ce programme.
Monsieur le président, nous avons examiné si Industrie Canada avait assez d'information pour déterminer si les paiements de transfert répondaient aux objectifs des programmes. Nous avons aussi vérifié si le ministère gérait ces programmes selon les exigences clés de la Politique sur les paiements de transfert du Conseil du Trésor et les modalités du programme. De plus, nous avons vérifié si Industrie Canada avait reçu les remboursements attendus des bénéficiaires pour des contributions remboursables aux termes de deux programmes de paiements de transfert passés.
[Français]
Les travaux pour cet audit ont pris fin en juillet 2012 et nous n'avons pas audité les mesures prises par le ministère depuis.
Lorsque le financement de l'Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense a été approuvé, en 2007, Industrie Canada avait accepté de produire chaque année des rapports publics sur les bénéficiaires de contributions ainsi que sur les résultats et les réalisations du programme. Ces rapports devaient donner suite à l'engagement pris par le ministère à la fin du programme précédent, Partenariat technologique Canada, en 2006, en vue d'établir de nouvelles normes de transparence.
Nous avons constaté qu'Industrie Canada n'avait pas encore produit de rapport public sur le résultat de l'initiative, comme il doit le faire conformément aux modalités du financement autorisé en 2007. Cela signifie que ni le Parlement ni la population canadienne ne savent si le programme a atteint les objectifs.
[Traduction]
Avant 2010, l'information dont disposait Industrie Canada était inadéquate pour déterminer les progrès réalisés en vue d'atteindre les objectifs du programme. Le ministère avait besoin de cette information pour remplir ses obligations en matière de rapports publics annuels sur les résultats et les réalisations du programme. Depuis 2010, le ministère a apporté des améliorations et recueille et regroupe des données pour lui permettre de déterminer les progrès réalisés par rapport aux objectifs du programme.
Cependant, Industrie Canada avait reporté ou annulé certaines évaluations qu'il devait faire, ce qui lui a peut-être fait manquer des possibilités d'apporter rapidement des améliorations au programme. Le ministère devra respecter ses engagements de recueillir de l'information supplémentaire sur le rendement afin qu'il puisse réaliser son évaluation prévue du programme en 2016-2017.
De plus, le ministère doit terminer l'évaluation finale des retombées technologiques, économiques et sociales à plus long terme du programme Partenariat technologique Canada. Il pourrait alors être en mesure d'intégrer les leçons tirées de cette évaluation pour améliorer potentiellement la mesure du rendement de l'Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense.
Pour le programme CSeries de Bombardier, Industrie Canada n'a pas obtenu tous les documents exigés par les deux ententes de contribution pour déterminer les progrès réalisés en vue d'atteindre les objectifs du programme. Par conséquent, il a une image plus limitée du rendement du programme. Encore une fois, cela signifie que ni le Parlement ni la population canadienne ne savent si le programme a atteint ses objectifs.
[Français]
Industrie Canada a géré la plupart des aspects de ces programmes de paiements de transfert de façon appropriée, en utilisant un cadre de contrôle raisonnable. Par exemple, le ministère examine les demandes de remboursement et les rapports d'étape des bénéficiaires avant d'émettre des paiements. De même, le ministère a accordé du financement seulement aux bénéficiaires qui répondaient aux critères d'admissibilité du programme. Il a aussi entrepris un examen détaillé des projets proposés avant de signer des ententes de contribution avec les bénéficiaires.
[Traduction]
Dans les cas où les contributions étaient remboursables aux termes de deux programmes de paiements de transfert passés, le Programme de productivité de l'industrie du matériel de défense et le Partenariat technologique Canada, la plupart des remboursements que nous avons examinés ont été obtenus à temps par Industrie Canada.
Industrie Canada a accepté nos recommandations et a pris des engagements pour y donner suite. Plusieurs de ces engagements devaient être mis en oeuvre avant la fin de 2012. Monsieur le président, le comité voudra peut-être examiner les progrès réalisés par le ministère jusqu'à maintenant pour donner suite à nos recommandations.
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration préliminaire. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du comité.
Merci.
:
Je vous remercie, monsieur le président, membres du comité, de me fournir l'occasion de vous donner un bref aperçu de la réaction d'industrie Canada au chapitre 6 du rapport du vérificateur général pour l'automne 2012.
Je suis accompagnée de M. Mitch Davies, sous-ministre adjoint associé, Secteur science et innovation, à Industrie Canada.
Comme vous le savez, le Canada est l'un des chefs de file internationaux dans le secteur de l'aérospatiale. Notre industrie manufacturière aérospatiale est la cinquième en importance de l'OCDE au chapitre des revenus. Elle génère 22 milliards de dollars en revenus annuels, fournit près de 70 000 emplois et exporte 80 p. 100 de sa production. Nous disposons du troisième fabricant d'aéronefs commerciaux en importance au monde et d'un large éventail de chefs de file mondiaux au chapitre des hélicoptères, des trains d'atterrissage, des simulateurs, des moteurs, des aérostructures et des services d'entretien et de réparation.
[Français]
Grâce à des efforts soutenus durant des décennies, le Canada a réussi à créer une industrie aérospatiale concurrentielle à l'échelle internationale. Les politiques budgétaires, monétaires et fiscales ont permis d'établir un climat d'affaires favorable. Les programmes constituent des mesures complémentaires qui visent à stimuler l'investissement dans la recherche-développement pour favoriser la croissance économique et la compétitivité.
Les Canadiens qui ont un emploi direct dans ce secteur sont ceux qui profitent le plus de ses retombées. En effet, il s'agit souvent d'emplois hautement spécialisés et bien rémunérés, qui vont de la conception à la fabrication, à la commercialisation et à l'entretien et la réparation. En moyenne, les travailleurs dans l'aérospatiale gagnent 37 % plus que les travailleurs dans toutes les autres industries et 23 % de plus que les travailleurs dans d'autres secteurs manufacturiers.
[Traduction]
Comme vous le savez, notre prospérité future dépend de l'innovation. Notre capacité de lancer des produits, des services et des processus de production nouveaux et améliorés repose en grande partie sur les investissements des entreprises dans la recherche et développement. Dans une économie mondiale fondée sur le savoir, la clé de la réussite est de remonter dans la chaîne de valeur.
C'est pourquoi la stratégie des sciences et technologies du gouvernement, lancée en 2007, met l'accent sur l'utilisation de moyens d'action dont dispose le gouvernement pour encourager davantage l'innovation dans le secteur privé. C'est dans ce contexte que le gouvernement fédéral appuie le secteur de la défense et de l'aérospatiale. Cet appui a débuté en 1959 par le Programme de productivité de l'industrie du matériel de défense, suivi du Partenariat technologique Canada et de l'Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense, l'ISAD.
[Français]
De nombreuses compagnies ont bénéficié de l’ISAD et des programmes qui l’ont précédée au cours des années antérieures: de grosses compagnies, comme CAE et Pratt and Whitney Canada; des compagnies de taille moyenne, comme Ultra Electronics Canada et GasTOPS; et de petites compagnies, comme NGrain et Integran.
Plusieurs des pays disposent de programmes de recherche-développement qui visent à favoriser l’innovation dans ce secteur. Comme le Canada, ils ont renouvelé leurs programmes du fait que ces derniers permettent de soutenir la position concurrentielle d’un secteur qui génère diverses retombées, notamment des retombées importantes du point de vue de l’emploi, de la technologie et de l’environnement.
[Traduction]
Le ministère se réjouit du fait que le vérificateur général a conclu qu'Industrie Canada gère ses programmes d'aérospatiale de façon judicieuse. Les formalités précises de diligence raisonnable sont remplies avant la signature des accords de contribution; les nouveaux projets répondent aux critères d'admissibilité; les demandes font l'objet d'un examen minutieux avant que les paiements ne soient émis; des mesures appropriées sont prises pour obtenir les remboursements; les renseignements appropriés sont recueillis pour déterminer si des progrès ont été réalisés par rapport aux objectifs.
Le rapport du vérificateur général comprend également des recommandations relatives aux aspects que le ministère peut améliorer. Nous acceptons les conclusions intégralement et nous nous engageons à apporter des améliorations constantes dans les secteurs suivants: nous nous assurons que les exigences en matière de surveillance et de production de rapports sont entièrement respectées et bien documentées; nous allons poursuivre notre pratique exemplaire qui consiste à inclure dans les accords de contribution les objectifs des projets de même que les retombées anticipées; nous évaluerons les programmes de paiements de transfert d'Industrie Canada conformément à notre plan d'évaluation pluriannuel.
[Français]
Nous avons intégré plus d’information sur notre site Web relativement aux résultats et aux réalisations de l’Initiative stratégique pour l’aérospatiale et la défense, et nous allons poursuivre cette pratique.
Nous avons documenté notre approche en matière de surveillance et de production de rapports sur les projets de l’ISAD en fonction du niveau de risque et de leur importance relative.
Nous sommes en voie de mettre en oeuvre un plan visant à documenter le fait que nos politiques, nos procédures et nos processus répondent aux exigences de la politique sur les paiements de transfert du Conseil du Trésor.
Nous avons modifié notre norme de service relativement au traitement des réclamations de manière à inclure tous les types de réclamations.
[Traduction]
Pour conclure, je tiens à réitérer que les programmes de paiements de transfert d'Industrie Canada sont conçus pour assurer la vitalité et la croissance du secteur de l'aérospatiale et de la défense. Par ailleurs, Industrie Canada est heureux de constater que le vérificateur général a conclu que ses programmes de paiements de transfert sont bien gérés. Enfin, nous acceptons les recommandations du vérificateur général, dont la mise en oeuvre nous permettra d'améliorer encore davantage les aspects administratifs de ces programmes importants.
Je vous remercie, monsieur le président, membres du comité. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
Tout d'abord, permettez-moi de dire que le Canada est un chef de file mondial dans ce secteur. Nous avons la cinquième industrie aérospatiale en importance au monde et des entreprises de classe mondiale dans un certain nombre de secteurs, comme les avions régionaux. Il y a entre autres les petites turbines à gaz de Bombardier, Pratt & Whitney, les simulateurs de CAE et les trains d'atterrissage de Goodrich et de Héroux-Devtek.
L'aérospatiale génère des revenus annuels considérables et emploie près de 70 000 Canadiens hautement qualifiés.
Dans cette industrie, les projets exigent des investissements majeurs, beaucoup de temps et de longues périodes de remboursement; ils sont très risqués. Ces facteurs et le long cycle de l'industrie font qu'il est difficile pour le privé de financer adéquatement la recherche-développement afin de rester concurrentiel.
C'est pourquoi le Canada et d'autres pays qui ont un secteur aérospatial vigoureux soutiennent cette industrie, qui emploie beaucoup de gens et qui est avantageuse entre autres sur le plan de la technique et de l'environnement.
:
Oui, l'ISAD diffère du programme précédent, le PTC, à un certain nombre d'égards.
Tout d'abord, l'initiative porte seulement sur l'aérospatiale et la défense.
Ensuite, les attentes en matière de remboursement sont plus élevées pour l'ISAD, car nous appliquons maintenant une redevance sur le chiffre d'affaires brut plutôt que sur les ventes de produits. La méthode de remboursement est plus uniforme et plus cohérente. La période de remboursement est aussi plus courte.
Nous avons rationalisé la gestion. Le nouveau formulaire en ligne permet aux entreprises de présenter des demandes plus rapidement. Nous avons amélioré la transparence. Nous rendons l'information publique sur notre site Internet concernant les critères, les résultats, les vérifications, les évaluations et les normes de service du programme. Lorsque les remboursements vont commencer en 2013-2014, nous allons afficher tous les remboursements réalisés par les entreprises.
:
Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins d'être parmi nous aujourd'hui.
J'espère que je ne vous poserai pas de question sur les politiques, monsieur Campbell, mais je suis sûr que vous allez me le signaler si ça arrive. Dans ce cas, Mme Morgan pourra répondre à ma question.
Étant donné que nous parlons de politiques, permettez-moi de commencer par Mme Morgan. Selon le paragraphe 6.40, à la page 12 du chapitre 6 de la version anglaise du rapport du vérificateur général, il aurait peut-être été pertinent que le ministère examine le programme CSeries en 2009-2010. Au lieu d'effectuer un examen intérimaire pour voir si le programme fonctionnait bien, Industrie Canada a décidé de reporter l'examen à la fin du programme. Ça revient à essayer de compter ses chevaux après qu'ils se sont tous échappés de l'écurie. On doit se rappeler si on avait des chevaux bruns, tachetés, etc. On se dit qu'on avait plus de chevaux tachetés, parce que c'est ce qu'on préfère.
Pourquoi avez-vous décidé de mener l'examen après le programme, au lieu de le faire à mi-chemin pour tirer des leçons comme l'a suggéré le vérificateur général? Vous auriez peut-être continué de la même façon si votre travail était si bon. Mais le travail laisse parfois à désirer, et on peut parfois améliorer ou modifier certains aspects. Pourquoi n'avez-vous pas jugé bon de mener l'examen intérimaire?
:
Oui, selon nous, il est important d'effectuer un examen de mise en oeuvre. Je crois qu'à l'origine votre question portait sur une évaluation en particulier. Il y a peut-être une raison pratique ou logique pour remettre à plus tard chacune de ces évaluations, mais nos inquiétudes sont plus profondes; il y a toute une série d'évaluations qui n'ont pas été menées.
Par exemple, l'évaluation finale du PTC devait avoir lieu en 2011, mais elle a été repoussée à 2015-2016. L'examen initial de mise en oeuvre du programme ISAD devait être effectué en 2009, mais il a été fait en 2010. L'examen de mise en oeuvre du programme CSeries n'a pas été effectué, alors que le ministère envisageait de le faire en 2009-2010.
Selon nous, un meilleur engagement envers l'évaluation et la cueillette de données sur le rendement permettrait de vraiment renforcer la gestion de ces programmes. J'ai été heureux d'apprendre que le ministère a pris cet engagement, mais je crois qu'il doit maintenant passer aux actes. Cela aiderait à renforcer les programmes.
Merci.
:
Vous avez abordé le sujet de ma prochaine question. Madame Morgan, les examens relatifs au programme ISAD n'ont pas été effectués ou ils ont été reportés. Comme l'a si bien souligné M. Campbell, le ministère semble avoir tendance à « remettre à plus tard ». Sincèrement, c'est de la procrastination.
Pour paraphraser les propos de M. Campbell, et je suis convaincu que vous en avez une copie et que vous avez bien entendu ce qu'il a dit, cela signifie que l'information n'est pas communiquée en temps opportun au Parlement et aux Canadiens.
Soit dit en passant, les ministères viennent souvent nous dire après coup qu'ils sont d'accord avec le vérificateur général. Mais il est question ici de processus qui auraient dû être entrepris il y a longtemps. Qu'est-ce qui nous dit que vous n'allez pas continuer à « remettre à plus tard », que vous allez agir, afin que la Chambre et le public — car pour certains de ces programmes, on parle de dépenses directes — puissent savoir si les fonds sont utilisés efficacement?
:
Monsieur le président, la direction de la vérification et de l'évaluation du ministère de l'Industrie a procédé à plusieurs évaluations des programmes aéronautiques.
Au sujet de l'ISAD, nous avons effectué une vérification de la gouvernance du programme en 2010, un examen de mise en oeuvre en 2010-2011, un examen de collaboration en octobre 2011, et nous avons procédé à une évaluation en 2011-2012. La prochaine évaluation est prévue pour 2016-2017.
En ce qui concerne le programme CSeries, la présentation au Conseil du Trésor exige la tenue d'une évaluation en 2015-2016, et nous sommes déterminés à mettre en oeuvre le plan d'action adopté en réponse aux recommandations du vérificateur général.
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Monsieur le président, je suis heureux de vous parler de notre plan d'action et des progrès que nous avons réalisés.
La première recommandation est que les exigences en matière de surveillance et de production de rapports précisées dans les ententes de contribution soient entièrement respectées et bien documentées. Le ministère a mis en oeuvre un rapport annuel sur les avantages du programme, tel que le souligne le rapport du vérificateur. Nous allons maintenir cette pratique, y compris les visites sur place auprès des bénéficiaires du programme. Nous avons adopté une nouvelle stratégie de mesure du rendement que nous avons publié dans Internet. Il s'agit d'une stratégie très détaillée qui explique comment nous envisageons la production de nos rapports sur le rendement du programme.
La deuxième recommandation est que les ententes de contribution établissent des objectifs précis et mentionnent des résultats et des retombées propres au projet. D'ailleurs, le vérificateur recommande que cette pratique soit maintenue, et elle le sera.
Troisièmement, le vérificateur nous recommande de réaliser les évaluations prévues. Comme l'a souligné Mme Morgan, c'est ce que nous allons faire, y compris procéder à une évaluation du PTC et à des évaluations du programme CSeries de Bombardier. D'ailleurs, ces évaluations du CSeries seront devancées.
La quatrième recommandation est que le ministère publie chaque année un rapport sur les retombées de son programme, rapport que nous avons publié sur notre site Web. Ce rapport porte sur les activités du programme, de sa mise en oeuvre à la fin du dernier exercice. Ce rapport sera publié chaque année. On y retrouvera des renseignements détaillés sur les bénéficiaires, leurs activités de programme et les avantages qu'ils tirent du programme.
Cinquième recommandation, améliorer notre approche en matière de gestion des risques. À cet égard, nous avons mis en oeuvre une nouvelle ligne directrice pour documenter notre approche en matière de gestion du risque. Ainsi, lors de prochaines vérifications, nous pourrons évaluer si nos pratiques concordent avec nos lignes directrices.
La sixième recommandation est que le ministère améliore son processus de documentation en matière de contrôle de gestion pour les paiements de transfert. Nous sommes bien avancés à ce chapitre. Comme promis, nous avons élaboré un plan avant le mois de novembre dernier. Comme on nous l'a demandé, les travaux concernant la documentation seront terminés d'ici la fin du prochain exercice.
Finalement, le vérificateur recommande au ministère d'améliorer son approche en matière de normes de service. À cet égard, en décembre dernier, nous avons mis en oeuvre une nouvelle méthode pour mesurer les normes de service et en faire rapport. Cela est conforme aux observations du vérificateur général.
:
Certainement. Merci pour cette question.
Au sujet du programme ISAD, nous nous appuyons sur trois objectifs pour évaluer la valeur de notre investissement: l'innovation, la collaboration et la compétitivité.
Il y a deux façons de mesurer la valeur de l'innovation: les sociétés font-elles de la recherche et du développement et terminent-elles leurs projets de recherche et développement conformément à leurs ententes de contribution? À ce jour, les activités de R-D de 20 des 28 projets financés dans le cadre du programme sont terminés ou en partie terminés. Pour chaque dollar investi dans les projets du programme ISAD, nous obtenons 2 $ d'autres sources. Donc, nous tirons profit des contributions du secteur privé et d'autres sources de financement.
Nous encourageons la collaboration, car, selon nous, elle est essentielle à la commercialisation et à l'établissement de liens avec les instituts de recherche, le secteur privé et les universités. Vingt-trois de nos 28 projets profitent de la collaboration d'universités et de collèges.
Le troisième objectif concerne la compétitivité et les répercussions des projets de recherche et développement sur le niveau de compétitivité des sociétés. Cet élément est plus difficile à évaluer, car les activités de recherche et développement doivent d'abord être complétées et le résultat commercialisé, soit en tant que processus de production ou en tant que produit.
Nous remarquons qu'après maintenant cinq ans, environ la moitié des projets ont commercialisé ou appliqué cette technologie.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie tous ceux qui se présentent devant nous aujourd'hui.
Je félicite le ministère pour les éléments positifs qui se retrouvent dans le rapport du vérificateur général. Cependant, le Comité permanent des comptes publics étant ce qu'il est, je vais essayer d'avoir un peu plus d'information sur les suivis en ce qui concerne les recommandations du vérificateur général.
D'abord, j'aimerais revenir sur ce que disait mon collègue M. Allen à propos de la mesure des progrès réalisées par rapport aux objectifs du programme.
Vous nous avez expliqué pourquoi vous n'aviez pas commencé dès le début à produire de tels rapports. Toutefois, je n'ai pas tout à fait compris pourquoi vous produirez un rapport seulement en 2015-2016. Qu'est-ce qui vous empêche d'en produire un l'année prochaine?
:
Monsieur le président, je voudrais revenir à notre stratégie de mesure du rendement et j'invite notamment les analystes du comité à y jeter un coup d'oeil. La stratégie donne beaucoup de détails sur notre façon d'examiner le rendement et elle traite aussi des défis, en particulier quand il s'agit d'appuyer les mécanismes de programmes qui vous permettront d'obtenir un résultat sur les marchés où une foule d'autres facteurs entre en ligne de compte, indépendamment d'un éventuel soutien à la R-D. Je crois qu'il est important de soulever cet aspect.
Sur le plan de la commercialisation, nous visons à faire en sorte que 80 p. 100 des projets que nous appuyons parviennent à intégrer dans des produits et des services offerts sur les marchés les technologies qu'ils s'efforcent d'élaborer. Puis, au deuxième niveau — celui de nos objectifs à nous —, nous aspirons à gérer le portefeuille.
En ce qui concerne l'ISAD, nous visons un remboursement nominal à l'État pour les fonds avancés. Il s'agit d'un indicateur très important. Si les entreprises sont en mesure de rembourser ces fonds au programme et de les rendre ainsi disponibles aux fins de réinvestissement, alors, nous marquons des points, car cela veut dire qu'elles réussissent bien sur les marchés et souscrivent à un remboursement nominal à terme du financement accordé.
Mais chaque entente — et cela en dit long sur le chemin parcouru depuis les débuts, alors que les exigences redditionnelles étaient moins grandes — est en fait une relation qui s'échelonne sur 20 ans. Il y a une période de cinq ans durant laquelle la R-D se met en place. Il faut du temps pour que l'ingénierie proprement dite et le travail technique se développent au point où vous pourrez affirmer que les objectifs du projet commencent à prendre forme. Il y a ensuite une période de 15 ans au cours de laquelle les entreprises remboursent.
:
Je n'ai pas beaucoup de temps.
Votre témoignage nous a beaucoup aidés, même si vous n'aviez pas beaucoup de temps, et je vous en remercie.
J'ai une question rapide pour le VG. Un peu plus tôt, M. Davies a passé en revue la liste qui accompagnait sa présentation et je crois qu'elle comptait sept points. Reconnaissant que l'audit s'est terminé en juillet 2012, soit il y a maintenant sept ou huit mois de cela, il a fait le point et a donné des indications claires sur l'étape à laquelle ils étaient rendus en tant qu'industrie et sur ce qu'ils avaient fait.
Pourriez-vous expliquer de quoi il retourne, attendu que l'on explique que les outils d'évaluation d'avant 2007 ou 2010 étaient apparemment inadéquats. J'essaie seulement de comprendre d'où vient cet écart. Et puisque c'est vous qui avez préparé cet audit et qu'ils y ont fait référence aujourd'hui...
J'ai remarqué, monsieur Campbell, que vous avez fait allusion au programme CSeries de Bombardier dans votre déclaration, indiquant au comité que ni le Parlement ni les Canadiens ne savaient si le programme atteignait ses objectifs. Vous avez dit que votre audit vous a permis de constater qu'Industrie Canada n'avait pas rassemblé tous les documents requis par les deux ententes de contribution pour jauger les progrès réalisés quant aux objectifs du programme.
Selon son point de vue, le comité essaie d'établir si les valeurs de référence sont atteintes ou non. Il ne semble pas que ce soit le cas. Il s'agit là d'un important montant d'argent tiré de la poche des contribuables et versé à une seule compagnie. Je n'insisterai pas, mais je reste néanmoins un peu surpris.
Voici quand même une question. Industrie Canada s'est engagé à produire des rapports annuels sur le programme de l'ISAD à l'intention du Parlement et de la population canadienne. Cela a été approuvé, et l'ISAD a été mise en branle en 2007. Or, sauf erreur, aucun rapport n'a jamais été soumis au Parlement. Est-ce fidèle à ce que vous avez vous aussi compris? Je pose ma question à la sous-ministre adjointe.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, chers collègues, d'être ici aujourd'hui.
C'est une bonne chose que vous ayez été en mesure de nous expliquer certains de ces aspects, surtout la répartition du plan sur 20 ans et le fait que les cinq premières années aient été consacrées à la phase de démarrage, comme tremplin pour la suite des choses. J'imagine que vous serez en mesure, avec les nouveaux projets, de mettre au point de nouveaux paramètres en fonction desquels vous serez à même de juger les différentes étapes — les trois premières années d'un programme de 20 ans, le jalon de la septième ou huitième année, etc. —, puisqu'il apparaît évident que les qualités recherchées varient du début à la fin d'un projet.
Vous pourriez peut-être nous présenter certains des paramètres dont vous vous servirez pour examiner les objectifs, les résultats et les avantages des projets. Quels sont les aspects sur lesquels vous vous pencherez pour répondre aux questions soulevées par le vérificateur général?
:
Il ne fait aucun doute que le jeu de paramètres qui deviendra important sera différent pour chaque étape du projet.
Au début du programme, les paramètres devraient permettre d'établir si la R-D est exécutée selon les modalités de l'entente. À cette étape, les seuls avantages sont l'emploi direct, le fait qu'il y ait une activité réelle — souvent en matière d'approvisionnement —, le développement des connaissances, et ainsi de suite. Cette étape est celle pour laquelle nous avons dit souhaiter que 90 p. 100 de l'activité se fasse en fonction des ententes conclues dans le cadre du programme. Nos rapports à ce sujet se feront sur une base continue.
La deuxième étape est celle de la collaboration, pour laquelle nous avons l'objectif particulier d'encourager les retombées pour d'autres secteurs. Nous entendons par là qu'il ne faut pas que toute la R-D se fasse en vase clos, mais en collaboration avec les établissements d'enseignement supérieur et les instituts de recherche. Nous veillerons ainsi à ce que le transfert de connaissances se fasse plus rapidement, que les étudiants puissent en retirer quelque chose et qu'une voie soit créée pour que l'innovation circule entre les deux secteurs. Des rapports sur ces collaborations seront produits au fil du temps.
Notre objectif en fin de parcours est que 80 p. 100 de ces projets débouchent sur des applications commerciales réelles, c'est-à-dire que la technologie mise au point soit appliquée à un produit qui sera commercialisé.
Bien entendu, personne n'entreprend quoi que ce soit de la sorte en étant convaincu qu'il y aura nécessairement des résultats. Tout se fait sous réserve du risque de ne pas atteindre ses objectifs. Mais nous avons fixé des cibles dans ces domaines et nous produirons au fil du temps des rapports publics à ce sujet.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les invités de s'être déplacés pour venir nous livrer de l'information.
Je note dans les documents fournis par Industrie Canada qu'il y avait, en 2001, 48 000 employés dans le secteur de la fabrication des produits aérospatiaux et de leurs pièces, mais qu'il en reste 40 000, ce qui représente une perte de 17 %. Les mêmes documents d'Industrie Canada nous indiquent qu'à l'heure actuelle, 20 % de la fabrication du matériel aéronautique canadien s'effectue à l'extérieur du Canada. L'exportation de nos emplois vers l'étranger a connu une croissance de 12 %. Or le rendement de l'emploi fait partie intégrante de l'évaluation de l'ISAD.
Pourriez-vous nous donner un peu plus de renseignements sur les rendements futurs liés au plancher de l'emploi que va générer l'ISAD?
On sait à quel point la R-D est importante pour l'industrie aéronautique. Or vous dites que vous allez devoir réévaluer vos objectifs. Le vérificateur général vous invite d'ailleurs à le faire plus fréquemment.
Ma question concerne la nature stratégique de vos remises en cause. Nous sommes le cinquième secteur aéronautique de l'OCDE, mais le rapport Emerson indique qu'il n'y a aucun couplage entre Industrie Canada et les commandes du gouvernement du Canada en matière d'aéronautique.
Vos objectifs stratégiques ne consistent-ils pas à vous assurer, lorsque le gouvernement canadien a besoin d'un avion, que notre propre industrie est en mesure de le fabriquer à cette fin?
:
Merci, monsieur le président.
Ce qui me frappe, c'est qu'il importe peu que les conditions soient remplies si l'entreprise avec laquelle vous traitez ferme ses portes. J'examine en ce moment la valeur de l'aide octroyée: 9,6 millions, 52 millions et 19,6 millions de dollars. Nous parlons d'énormes sommes d'argent en ce moment. En tant que contribuable, j'aimerais qu'on m’assure que l'entreprise avec laquelle je traite continuera d'exercer ses activités pendant de nombreuses années à venir.
J'ai profité de l'occasion pour consulter votre site Web. Il est excellent et très détaillé. Il comporte une section consacrée à la diligence raisonnable. Pourriez-vous parler un peu de cette question? En ma qualité de CGA, j’aimerais mieux connaître les renseignements financiers que vous examinez dans le cadre de l’évaluation à laquelle vous vous livrez avant de faire des affaires avec une entreprise. Je m’intéresse aux compétences de votre personnel et au nombre d’employés qui participent à l’examen au titre de la diligence raisonnable.
:
Je vous remercie de la question, monsieur le président.
L’examen au titre de la diligence raisonnable, qui est entrepris en l’occurrence, explique la raison pour laquelle il nous faut plusieurs mois pour terminer l’étude d’une demande. Nous nous acquittons d’une quantité substantielle de travail dans un certain nombre de domaines.
Premièrement, nous étudions la technologie que l’entreprise entreprend d’élaborer, et nous consultons souvent des experts. Nous faisons appel, en particulier, à la compétence du Conseil national de recherches dans le secteur de l’aérospatiale. De plus, nous nous adressons à d’autres ministères, s’ils possèdent des compétences scientifiques dans d’autres domaines, et nous obtenons des renseignements à cet égard.
Deuxièmement, nous entreprenons d’analyser les évaluations de marchés que l’entreprise a préparées et de les valider. Nous travaillons au sein du ministère afin de comparer les renseignements fournis par l’entreprise à ceux qui figurent dans d’autres rapports produits par des analystes de l’industrie ou préparés pour des marchés publics, etc.
Puis, l’examen financier au titre de la diligence raisonnable est, bien entendu, exhaustif. Nous procédons à un examen complet de la santé financière de l’entreprise, parce que c’est essentiellement l’entité qui, dans le cadre de l’entente, contracte l’obligation de rembourser les fonds à la Couronne.
Pour être précis — sans mentionner le nom du monsieur en question —, l’homme qui dirige l’équipe chargée d’entreprendre l’analyse financière est celui qui note les copies de l’examen à passer aux États-Unis pour devenir l’un des meilleurs analystes financiers agréés de l’industrie. C’est lui qui note leur copie d’examen. Par conséquent, je suis convaincu que, grâce à ses nombreuses désignations dans divers domaines ainsi que ses grandes compétences en matière d’analyse et d’examen financier, notre équipe est à la hauteur.
Sur le plan des remboursements, nous avons également recours à la modélisation. Non seulement nous examinons les renseignements que l’entreprise nous fournit concernant ses perspectives et ses remboursements, mais nous soumettons aussi ces renseignements à un certain nombre de tests. Nous effectuons des simulations de Monte Carlo fondées sur un modèle probabiliste qui permet de déterminer si, compte tenu des données historiques, nous pouvons nous attendre à obtenir les résultats escomptés. Nous utilisons ces simulations pour vérifier si nous allons atteindre les objectifs de nos portefeuilles.
La plupart des précisions que je vous ai données indiquent que de nombreuses mesures sont prises. Il y a bon nombre de freins et de contrepoids. De nombreux examens sont effectués, mais ces projets comportent toujours un élément de risque. Même si l’on travaille d’arrache-pied, il est impossible d’éliminer les risques, lorsqu’on exerce ses activités dans le domaine de la recherche et du développement. Par conséquent, nous devons tout de même tolérer un certain risque. Nous ajustons nos attentes en matière de remboursement en fonction des résultats obtenus lors de l’évaluation des risques que présente chaque entreprise. Par exemple, si une entreprise présente des risques plus élevés, nous nous attendrons à ce qu’elle rembourse un pourcentage plus important de la contribution qu’elle a reçue. C’est ainsi que le programme contrebalance les risques courus. Si une entreprise présente moins de risques, le plafond de remboursement précisé dans l’entente de contribution sera moins élevé. Voilà essentiellement comment le programme fonctionne.
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Si on regarde ce qui se passe sur le plan mondial dans l'industrie aérospatiale, on peut voir qu'en raison du type de R-D qui est requis, avec les longues échéances, le risque élevé, les longues périodes de récupération et la valeur élevée des technologies qui sont développées, les gouvernements du monde entier investissent en R-D dans ce domaine.
Le gouvernement canadien a eu quelques versions du programme de l'ISAD depuis 1959, avec le PPIMD et Partenariat technologique Canada, puis l'ISAD. Je pense que c'est vraiment une fonction de cette industrie et qu'il s'agit d'une industrie de haute technologie, fondée sur l'innovation, mais aussi à risque élevé.
Ce n'est pas à moi de décider ce qui doit arriver dans l'avenir, mais il est clair que les expériences passées et l'expérience internationale permettent de croire que dans ce secteur, l'innovation engendre d'importantes retombées économiques, tant pour la société que pour l'industrie même.
J'ai l'impression, comme la plupart des Canadiens, je crois, étant donné notre soutien au secteur aérospatial depuis 1959... Vous semblez indiquer au comité que vous prévoyez qu'il sera là un bon bout de temps, parce que d'autres gouvernements le font et que, par conséquent, notre compétitivité est en jeu.
Il semble que ce soit une subvention structurelle pour le secteur et que ce pourrait être la cause ou la raison pour laquelle l'industrie n'est pas tenue de respecter les règles en matière de reddition de comptes en vertu de ses accords de contribution.
Il est difficile à expliquer pourquoi, lorsqu'on reçoit des centaines de millions de dollars d'aide de la part des contribuables canadiens, on n'est pas au moins tenu de rendre des comptes à ce chapitre, conformément aux accords de contribution.
Pourriez-vous expliquer au comité ce que vous faites pour que ceux qui reçoivent ces fonds publics se conforment aux règles?
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Il est important de souligner que dès le début du programme, le ministère a demandé de l'information sur les trois objectifs du programme par des rapports d'étape trimestriels et des visites annuelles des lieux.
Aux premières étapes, quand les entreprises commençaient tout juste leurs activités de R-D, elles nous ont fourni des renseignements importants sur leurs énoncés de travaux. Quels objectifs techniques essayaient-elles d'atteindre? Quel genre de matériaux utilisaient-elles? Quels ingénieurs employaient-elles? Respectaient-elles leurs échéances? Le projet allait-il bon train?
Nous avons obtenu des renseignements importants au sujet du projet et de sa progression. Je pense que le vérificateur général l'a indiqué dans son rapport. Nous avons aussi recueilli de l'information grâce aux visites sur place et aux rapports trimestriels sur les objectifs du programme, même si cela prend plus de temps parce qu'il commence à être question, par exemple, de la commercialisation, qui vient un peu plus tard.
Nous avons amélioré la façon de recueillir l'information en 2010, ce que le vérificateur général a aussi reconnu. Nous entendons poursuivre en ce sens.
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Merci, monsieur le président.
D'après la discussion que nous venons d'avoir, il y a certainement eu des attentes qui n'ont pas été satisfaites. Il y a des rapports qui ont été demandés, mais qui n'ont pas été reçus, et le ministère, au lieu d'effectuer un suivi auprès des entreprises, nous a dit qu'il avait trouvé d'autres sources d'information. Oui, les visites sur place ont été faites et, en général, elles ont toutes été faites, mais nous avons noté qu'elles n'étaient pas bien documentées du tout.
Il y a donc beaucoup d'éléments qui pourraient être améliorés, et je parle en particulier du paragraphe 6.31, du programme CSeries de Bombardier et d'autres observations.
Le temps file. Je veux revenir à M. Davies.
Monsieur Davies, vous avez parlé de remboursements qui pourraient en principe totaliser 155 p. 100, si l'on tient compte de l'intérêt, mais en réalité, les anciens programmes ne se sont jamais approchés de cela. Autrement, les remboursements auraient été beaucoup plus élevés et beaucoup plus près des sommes qui ont été versées.
Ce qui me pose problème, c'est que nous tombons dans le même piège qu'avec les deux anciens programmes. Vous ne faites pas preuve de transparence envers les contribuables. Je veux savoir comment le ministère va répondre à ce rapport et aux préoccupations du vérificateur général adjoint relativement au fait que vous ne répondez pas à ces exigences, afin que nous évitions de nous retrouver avec un autre programme comme PTC et le PPIMD, que l'on a fait accepter aux contribuables en leur parlant de l'optimisation des ressources. Au bout du compte, nous avons vu que les prévisions n'étaient pas justes, et les fonds n'ont jamais été récupérés par le gouvernement et, par conséquent, par les contribuables.
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Monsieur le président, quand le gouvernement a annoncé l'ISAD, en 2007, les attentes établies étaient que nous rehausserions les exigences, en particulier en ce qui concerne la transparence du programme. Je crois que c'est l'objectif visé dans quelques-unes des recommandations que nous avons acceptées dans ce rapport du VG. Nous voulons accroître nos efforts et agir en ce sens.
Au sujet du point que vous avez soulevé, notre bilan relatif aux remboursements pour l'ISAD sera affiché sur le site Web. Il l'est maintenant. Évidemment, beaucoup de champs sont vides, car les entreprises ne nous doivent pas d'argent. Mais à cette période, au prochain exercice, quand les premiers paiements seront exigibles pour notre première série de contrats, tous les Canadiens pourront vérifier sur le site Web si nous percevons ces sommes. Au fil du temps, il y aura des données cumulatives qui indiqueront si l'objectif d'un remboursement nominal des fonds provenant du programme est atteint.
Bien honnêtement, c'est ce qui nous intéresse — le programme, sa gestion et la façon dont nous gérons le portefeuille —, et nous fournirons certainement ces informations aux Canadiens et aux parlementaires afin qu'ils évaluent les progrès réalisés.
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Merci, monsieur le président.
Permettez-moi de revenir un peu en arrière. Dans sa déclaration préliminaire, lorsqu'il a parlé de l'ISAD, l'Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense, et nous devrions l'appeler ainsi parce que bien des gens ne savent pas nécessairement la signification des acronymes, M. Campbell a dit, au point 8 de son mémoire: « Nous avons constaté qu'Industrie Canada n'avait pas encore produit de rapport public sur les résultats de l'Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense, comme il doit le faire conformément aux modalités du financement autorisé en 2007. »
Mon problème est en partie dû au fait, et je crois que c'est là où voulait en venir M. Williamson, que j'entends M. Davies dire qu'ils vont s'améliorer, qu'ils vont mettre les choses en place. Ce qui pose problème à certains membres du comité, c'est que nous entendons les représentants du ministère dire qu'ils ne font pas telle partie, ne font pas telle autre partie et ne feront pas telle partie. Un problème se pose alors quand vous dites travailler à des choses. Sans point de repère sur un aspect précis, un moment précis, nous ignorons si les choses se font ou non. C'est un peu comme quand je dis vouloir courir un mille en quatre minutes; je ne le ferai probablement jamais, mais je vais chercher à le faire. C'est un objectif tout à fait irréaliste. Je dirai bien sincèrement à mes amis à l'autre bout de la table que les ministères nous disent trop souvent, lorsqu'ils prennent des engagements dans la foulée du rapport du vérificateur général, qu'ils vont travailler en ce sens. Cela n'est pas vraiment... surtout quand on dépense de l'argent, et M. Williamson a mentionné d'autres programmes qui existaient avant les programmes actuels et qui n'ont pas nécessairement permis de récupérer les sommes que nous avions dépensées. Je ne dis pas que ce ne sera pas le cas pour vous, qui assurez la gestion du ministère actuellement.
Madame Morgan, vous avez souligné quelques points dans votre mémoire, et j'ai remarqué que vous les avez présentés dans le même ordre que les recommandations contenues dans le rapport. Le premier point était: « Nous nous assurons que les exigences en matière de surveillance et de production de rapports sont entièrement respectées et bien documentées. » Vous l'avez fait dans votre premier document. En ce qui concerne les recommandations auxquelles vous vous êtes engagés à donner suite avant la fin de 2012, soit en novembre et en décembre, combien en avez-vous déjà complètement mis en oeuvre, et je ne parle pas de celles auxquelles vous travaillez actuellement, et combien en reste-t-il à mettre en oeuvre?
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Merci, monsieur le président.
Encore une fois, merci aux témoins. C'est formidable lorsque nous avons l'occasion d'accueillir d'excellents témoins à la fois ouverts et bien préparés; c'est tout ce que je peux dire à ce moment-ci. Merci du fond du coeur à tous les participants. Il ne fait aucun doute que cela rend notre travail beaucoup plus facile.
J'ai été très chanceux; j'ai eu l'occasion de siéger au comité des finances et, bien entendu, nous sommes toujours engagés dans des discussions budgétaires et prébudgétaires. Il y a toujours une demande pour l'argent du gouvernement. Tous les programmes sont associés à des demandes et des besoins.
Surtout en ce qui concerne l'ISAD — le budget — j'aimerais que les gens de l'industrie me disent si, en ce moment, le financement demandé dans le cadre de l'ISAD est adéquat ou s'il satisfait aux demandes présentées par l'industrie.
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En fait, le temps est écoulé.
Je comprends vos bonnes intentions, mais ce n'est pas possible. Merci, monsieur Kramp.
Sur ces propos, chers collègues, à moins qu'il y ait une motion ou une demande pour que l'on poursuive la discussion, je voudrais remercier les témoins.
Nous vous sommes reconnaissants d'être venus et nous vous remercions des réponses que vous avez données. Dans deux ou trois cas, je crois, des renseignements doivent être envoyés au comité. Nous nous attendons à les recevoir dans le délai auquel vous vous êtes engagés à le faire.
Merci beaucoup à tous; et nous vous souhaitons bonne chance d'ici notre prochaine rencontre.
Sur ce, je vais suspendre la séance pour deux minutes, puis nous passerons à huis clos pour nous occuper des travaux du comité.
[La séance se poursuit à huis clos.]