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Bonjour, chers collègues. Nous sommes très heureux de pouvoir aujourd'hui boucler notre étude sur la Loi sur la protection des renseignements personnels.
Nous sommes très choyés d'avoir avec nous aujourd'hui le ministre Brison, président du Conseil du Trésor, la ministre Wilson-Raybould, notre ministre de la Justice, et avec eux leur personnel: Mme Dawson, Mme Wright et Mme Khanna.
Nous vous sommes très reconnaissants d'être venus. Il est prévu que vous soyez ici pour la première heure. Vous pourrez donc nous aider dans nos délibérations et nous apporter votre point de vue.
Vous pourriez peut-être nous présenter vos observations préliminaires, chacun pour 10 minutes, et selon l'ordre que j'ai à l'agenda. Si cela vous convient, nous allons commencer avec la ministre Wilson-Raybould.
C'est la première fois que je me retrouve devant ce comité et c'est un plaisir pour moi d'être ici ce matin. J'ai hâte d'échanger après que nous ayons présenté nos observations préliminaires. Je vous remercie d'accueillir les fonctionnaires de mon ministère.
Comme vous le savez, et comme vous l'avez étudié, la Loi sur la protection des renseignements personnels est une loi quasi constitutionnelle qui affecte presque toutes les activités du gouvernement. Elle n'a pas été réformée de façon substantielle depuis son entrée en vigueur en 1983.
Vous pourriez aborder la réforme de la Loi sur la protection des renseignements personnels en posant deux questions. Premièrement, est-ce que le la loi contient les bons principes pour le Canada au XXIe siècle? Deuxièmement, est-ce qu'elle contient les bons règlements et mécanismes pour les mettre en application? Mes observations porteront surtout sur la façon dont nous pouvons faire avancer le Canada en répondant à ces deux questions.
Quand on envisage de réformer la Loi sur la protection des renseignements personnels qui date de 1983, notre premier réflexe pourrait être de nous concentrer sur les impacts des changements technologiques. Ces changements peuvent paraître étourdissants. Les métadonnées trouvent plus que jamais des façons d'exploiter les informations. L'Internet des objets promet d'englober les environnements humains dans un réseau coordonné de capteurs et de processeurs. La croissance de l'intelligence artificielle apporte de nouvelles façons de résoudre des problèmes complexes et, avec l'informatique quantique à l'horizon, il est possible que nous voyions, au cours de notre vie, une explosion de la puissance de traitement avec des résultats que nous pouvons à peine imaginer.
La spéculation à propos de la technologie est excitante. Elle peut également être terrifiante. Elle pourrait nous pousser vers une réforme de la loi, mais elle ne nous donne pas la direction à suivre. Au lieu de cela, je veux discuter avec vous de deux pôles qui demeurent inchangés sur lesquels nous pouvons orienter notre examen de la Loi sur la protection des renseignements personnels. Ceux-ci sont la confiance et la mise en relation.
Quand nous observons les collectivités fortes, les institutions démocratiques et les marchés qui fonctionnent, une chose est claire. Quand les gens tissent des liens à travers des relations et des réseaux basés sur la confiance, ils accomplissent de grandes choses, et le Canada devrait avoir de grandes choses à offrir en réserve. Nous sommes prêts à être une société d'information ouverte, sûre, inclusive, prospère, créative et démocratique. Je suis fière de faire partie d'un gouvernement qui travaille en fonction de ces objectifs.
Pour les atteindre, les Canadiens doivent échanger les uns avec les autres, avec les sociétés civiles et avec les autres institutions démocratiques. Pour échanger, ils doivent être en mesure de faire confiance. Quand nous communiquons en ligne avec le gouvernement pour trouver des informations ou un service, nous devons avoir l'assurance que les renseignements que nous transmettons seront traités de façon raisonnable et respectueuse, selon la loi. Nous devons pouvoir faire confiance aux systèmes qui nous permettent de voyager, de communiquer, d'acheter de la nourriture et de recevoir des prestations gouvernementales. Nous devons pouvoir avoir l'assurance qu'échanger des informations avec le gouvernement ne nous rendra jamais vulnérable à la manipulation ou à de l'ingérence dans notre vie privée.
Parce que nous vivons dans une démocratie au sein de laquelle nous établissons collectivement des règles pour nos gouvernements, nous devons comprendre ce que les gouvernements font avec les renseignements qui nous concernent. La Loi sur la protection des renseignements personnels établit des bases pour la protection de la vie privée des Canadiens dans leurs relations avec le gouvernement.
Je suis d'accord avec les commissaires à la protection de la vie privée successifs, les universitaires, les organisations, les parlementaires et les Canadiens qui affirment qu'une révision du cadre de la Loi sur la protection des renseignements personnels aurait dû être effectuée depuis longtemps. C'est pourquoi j'ai demandé aux fonctionnaires du ministère de la Justice de mener des travaux orientés, avec les autres ministères, vers une modernisation de la loi.
Selon mon point de vue, la vie privée n'est pas un boulet pour les institutions gouvernementales qui tentent d'atteindre d'autres objectifs importants. Au lieu de cela, la vie privée est un bien social qui rend nos projets collectifs meilleurs et plus susceptibles de générer les résultats voulus. Notre gouvernement le comprend.
Dans sa lettre de mandat, le me demande de veiller à ce que les objectifs de notre gouvernement soient atteints moyennant le moins d'interférence possible dans les droits et la vie privée des Canadiens. Je collaborerai de façon étroite avec mon collège, le président du Conseil du Trésor, qui est responsable de la façon dont la loi est mise en application à l'échelle du gouvernement. Je collaborerai également de façon étroite avec mes autres collègues dont les portefeuilles doivent accéder aux renseignements personnels des Canadiens pour les servir. J'espère pouvoir poursuivre ce que ce comité a entamé, en échangeant avec des Canadiens de tous les groupes et de toutes les générations, pendant que nous examinons la Loi sur la protection des renseignements personnels.
Dans votre étude, je vous encourage à vous attaquer aux questions difficiles, en vous concentrant toujours sur les échanges fondés sur la confiance. Par exemple, comment la loi, qui a été conçue pour être technologiquement neutre, devrait-elle tenir compte des changements technologiques? Comment la loi peut-elle également nous servir au milieu de la circulation mondiale, fédérale, provinciale et territoriale de l'information, au service d'importants projets canadiens. Comment ces principes de la loi pourraient-ils guider les innovations du gouvernement pour trouver de nouvelles façons de mieux servir les Canadiens?
Je crois que ces questions méritent d'être étudiées par votre comité. D'éminents témoins tels que le commissaire à la protection de la vie privée, des organisations professionnelles, des fonctionnaires d'autres juridictions, des représentants du gouvernement et des universitaires accomplis ont défilé devant vous. Vous avez ce qu'il faut pour influencer l'examen de la Loi sur la protection des renseignements personnels par le gouvernement et pour effectuer le développement de la loi.
Je vous encourage non seulement à émettre des recommandations, mais aussi à souligner vos considérations, vos questionnements, ainsi que les aspects qui méritent un examen plus approfondi. J'ai très hâte de prendre connaissance des résultats de vos délibérations et, je présume, de votre excellent rapport qui viendra façonner mes propres travaux.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je suis heureux d'être de retour devant votre comité. J'ai le plaisir d'avoir avec moi aujourd'hui Mme Joyce Murray, la secrétaire parlementaire du Conseil du Trésor, ainsi que Mme Jennifer Dawson, la codirigeante principale de l'information du Conseil du Trésor.
La Loi sur la protection des renseignements personnels gouverne les pratiques relatives au traitement de ces renseignements personnels par les institutions gouvernementales. Ceci s'applique à tous les renseignements personnels que nous recueillons, utilisons et divulguons au sujet des personnes et des employés gouvernementaux. Cela donne aux Canadiens le droit d'accéder à leurs renseignements personnels qui sont détenus par une institution gouvernementale et leur donne le droit d'exiger que ceux-ci soient corrigés s'ils sont inexacts.
La Loi sur la protection des renseignements personnels, comme ma collègue la l'a mentionné, est entrée en vigueur en 1983.
[Français]
Depuis les années 1980, grâce aux nouvelles technologies, nous avons maintenant beaucoup plus de façons de recueillir et d'utiliser les renseignements personnels. La protection des données personnelles est quelque chose que nous prenons très au sérieux et cela relève de nos responsabilités en vertu de la Loi sur la protection des renseignements personnels.
[Traduction]
Comme l'a souligné la ministre de la Justice, la loi a besoin d'être modernisée. Le Conseil du Trésor, dans son rôle d'administrateur de la loi, collaborera de façon étroite avec la ministre de la Justice, qui dirigera charge de cet examen. Nous attendrons avec impatience les recommandations de votre comité afin de déterminer comment nous pouvons, entre autres choses, moderniser la loi pour l'ère numérique.
Le Conseil du Trésor supervise l'administration de la loi au sein du gouvernement. La ministre de la Justice joue un rôle important, puisque le commissaire à la protection de la vie privée doit rendre des comptes au Parlement par l'entremise de la ministre de la Justice. Nos deux ministères travaillent de concert afin de soutenir environ 240 institutions gouvernementales qui sont assujetties à la loi. J'aimerais prendre un instant pour ventiler quelques-unes des principales statistiques entourant la Loi sur la protection des renseignements personnels.
Les Canadiens ont soumis plus de 67 000 demandes en lien avec leurs informations personnelles en 2014-2015. Ces demandes ont augmenté d'environ 4 % chaque année depuis 1983. On a donné suite à 70 % des demandes dans les 30 jours. Un autre 11 % a été complété à l'intérieur de la prolongation de 30 jours permise.
En 2014-2015, les institutions gouvernementales ont signalé 206 cas flagrants d'atteinte à la vie privée au Conseil du Trésor ou au SCT. Ces violations patentes concernent des informations personnelles sensibles et on pourrait raisonnablement s'attendre à ce qu'elles causent du tort ou un préjudice. Le secrétariat reçoit et examine les rapports de violations patentes par les institutions fédérales, et nous soutenons les institutions dans le suivi de ceux-ci. En avril 2016, j'ai déclaré que le gouvernement allait travailler de concert avec le Commissariat à la protection de la vie privée afin d'améliorer la déclaration des atteintes à la sécurité, et le SCT collabore présentement avec le Commissariat afin de renforcer la déclaration de cas flagrants d'atteinte la vie privée.
Aussi, au sein du secrétariat, nous établissons des politiques sur la façon dont la loi doit être administrée, nous fournissons un soutien aux institutions gouvernementales dans l'exercice de leurs responsabilités en vertu de la loi et nous suivons l'évolution de leur rendement. Nous recueillons des données de toutes les institutions gouvernementales et les publions dans un rapport annuel de statistiques sur l'administration de la loi. Cela renforce ou contribue à la reddition de compte et à la transparence en ce qui a trait à la façon dont les renseignements personnels de Canadiens sont protégés et administrés.
[Français]
Dans ma lettre de mandat, le m'a demandé de m'assurer que les Canadiens ont un meilleur accès à leurs données personnelles.
Dans le Budget de 2016, nous avons pris l'engagement d'adopter deux mesures pour y arriver. Premièrement, nous allons créer un site Web centralisé où les citoyens pourront obtenir une copie de leurs données personnelles en déposant une simple demande auprès de n'importe quelle institution gouvernementale.
[Traduction]
Deuxièmement, nous allons non seulement faciliteront l'accès aux renseignements personnels, mais nous améliorerons également le temps de réponse du gouvernement. Nous garantirons que de telles demandes seront traitées dans un délai de 30 jours. Si la réponse dépasse le délai de 30 jours, les institutions gouvernementales devront fournir au demandeur et au commissaire à la protection de la vie privée une explication écrite du délai, et nous travaillerons avec le commissaire à la protection de la vie privée pour développer de nouvelles orientations afin de mettre ceci en application.
Le fait est que nous devons trouver de meilleures façons d'équilibrer les besoins des Canadiens pour de meilleurs services en matière de protection de leur vie privée. En terminant, permettez-moi de souligner que l'équilibre en matière d'ouverture et de transparence dans la protection des données personnelles fait partie de la modernisation du gouvernement à l'ère numérique. Nous travaillons continuellement afin de nous assurer les informations personnelles des citoyens détenues par le gouvernement sont bien administrées et que ceux-ci peuvent y accéder facilement et rapidement.
Nous nous réjouissons par avance à la perspective de travailler avec des parlementaires et attendons votre rapport avec impatience. Nous nous réjouissons également de pouvoir suivre l'exemple de la ministre de la Justice en matière de réforme de la Loi sur la protection des renseignements personnels. Au cours de cette période, nous travaillerons en étroite collaboration avec elle afin de formuler des conseils, du point de vue du Conseil du Trésor, en lien avec notre rôle une fois le rapport complété.
Merci, monsieur le président.
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Bonjour à vous deux. Je me réjouis de vous accueillir, vous et vos fonctionnaires, à ce comité.
Je veux débuter avec une question quelque peu générale. Dans vos déclarations préliminaires, vous avez mentionné à quel point il est important de moderniser la loi, mais je crois qu'il faut également considérer l'efficacité dans la création de nouvelles politiques. J'ai donc une question d'ordre général et j'aimerais recueillir vos commentaires à cet égard.
Voyez-vous une quelconque valeur dans le fait que les ministères du gouvernement consultent le commissaire à la protection de la vie privée, au début de ce processus d'élaboration des politiques, à propos de toutes les politiques qui affecteront la vie privée des Canadiens, plutôt qu'à la fin, afin qu'il évalue ces mêmes politiques. L'idée est de travailler de concert dès les débuts afin de nous assurer qu'il n'y a aucun problème, que tout est amélioré, et qu'il y a un processus d'efficacité, plutôt que de faire intervenir le commissaire à la fin, une fois que la politique a été rédigée, afin de procéder à une vérification et pour effectuer des changements par la suite.
Merci à vous et à votre personnel de vous être tenus prêts pour aujourd'hui. J'apprécie vraiment votre comparution devant nous.
Je ne peux pas m'en empêcher, monsieur . En suivant plus ou moins cette logique, on pouvait penser que vous auriez contacté le commissaire à l'éthique avant de charger quelqu’un de mobiliser des fonds — mais peut-être pas. En tout cas, j'ai promis que je laisserais un peu de côté l’esprit de parti aujourd'hui, alors c’est juste une réflexion que je voulais laisser planer avec votre permission.
Je voudrais revenir sur certains de vos commentaires d’un peu plus tôt. Vous avez dit que 67 000 personnes ont demandé leurs renseignements personnels, et qu’il y a une augmentation de 4,5 % par an de ces demandes. Certains témoins ont recommandé entre autres d’offrir cette possibilité à ceux qui se trouvent à l'extérieur du Canada. J'espère que nous pourrons bénéficier de vos réflexions à ce sujet, en particulier en ce qui concerne les 70 % des gens concernés par l'engagement de 30 jours en ce moment.
Merci, chers ministres, d'être ici.
J'aimerais reprendre là où s’est arrêté M. Blaikie en ce qui concerne le LCISC et la collecte et la conservation de masses de données.
Si je mentionne le LCISC dans le contexte de la Loi sur la protection des renseignements personnels, c'est que, tant dans le contexte du LCISC que dans celui de la Loi sur la protection des renseignements personnels, on parle de normes de collecte, de conservation et de divulgation. Le commissaire à la protection de la vie privée nous a dit que le changement le plus important que vous feriez serait d’introduire un critère de nécessité pour la collecte dans tous les ministères.
Je me demande, chers ministres, si vous pouvez parler de l'importance de cette norme et si elle sera inscrite dans la loi durant notre mandat.
C’était plutôt dans le contexte de la Loi sur la protection des renseignements personnels que dans celui du LCISC en soi que je l’envisageais de mon côté. Il s’agit de savoir qui a le dernier mot, en quelque sorte, entre le LCISC et la Loi sur la protection des renseignements personnels. Peut-être cette dernière devrait-elle expressément préciser à l’intention des organismes bénéficiaires que des renseignements ne peuvent être partagés qu’à la condition que cela soit nécessaire en fonction de leur mandat et selon les modalités prévues par ce mandat, étant donné les comportements inquiétants, pour ne pas dire plus, que nous avons pu constater de la part des agences.
J’en viens aux ressources nécessaires à l'examen. Nous partageons beaucoup d'information entre organismes gouvernementaux. Le Commissariat à la protection de la vie privée a eu des difficultés à obtenir tous les renseignements des ministères, en particulier en ce qui a trait au partage en vertu de la LCISC. Nous nous demandons si le Commissariat à la protection de la vie privée dispose de ressources suffisantes pour effectuer un examen adéquat du partage de l'information. Devrait-il avoir le pouvoir d’imposer la suppression d'informations non fiables? Si ce n'est pas le commissaire à la protection de la vie privée, devrions-nous envisager, dans le contexte de la LCISC, comme on l'a suggéré, un organisme de type super SIRC qui serait en mesure d'examiner l'information partagée entre les organismes gouvernementaux?
Comment dire et montrer aux Canadiens que nous avons un organisme de surveillance qui est chargé de cette question et veille à ce que la protection de la vie privée soit en fait assurée comme il se doit?
Cela m'amène à ma question. Elle concerne la gravité de la Loi sur la protection des renseignements personnels, car c’est une loi qui a des conséquences graves... On pourrait dire que, dans certains endroits, on risque d'être pendu pour trahison, alors que la punition ne serait pas aussi sévère pour celui qui chante l'hymne national et se trompe de paroles.
En tant que conseiller municipal et maire, la chose la plus sérieuse à laquelle j'ai été confronté était l'eau potable. Permettez-moi de vous lire les conséquences pour un conseiller municipal:
La Loi de 2002 sur la salubrité de l'eau potable comprend une norme de diligence réglementaire pour les personnes qui ont le pouvoir de prendre des décisions sur les réseaux municipaux d'eau potable ou qui supervisent l'autorité d'exploitation du réseau. Cela peut s'étendre aux conseillers municipaux. Le non-respect de cette norme de diligence réglementaire comporte des conséquences légales, allant de la simple amende à l'emprisonnement.
Ce que je cherche, c'est un libellé fort dans la Loi sur la protection des renseignements personnels qui se rapporte aux violations et aux conséquences. J'espère que le gouvernement est prêt à examiner la question de la gravité de ces violations et des peines qui pourraient les sanctionner.
J'aimerais savoir ce que vous en pensez.
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J'apprécie la question et les commentaires.
De façon générale, l'examen de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les commentaires que j'ai faits dans mes observations préliminaires, montrent, je crois, que nous nous efforçons de garantir que les renseignements personnels seront détenus de façon sécuritaire et que, en cas de violation de la loi, les recours appropriés seront pris en considération.
Je suis certainement ouverte à ... Encore une fois, je ne voudrais pas donner l’impression d’un disque rayé, mais nous en sommes vraiment à l'étape de l'enquête pour comprendre ce qui peut être fait pour retoucher, rénover et moderniser la Loi sur la protection des renseignements personnels. Je serais très heureuse d’avoir vos commentaires à ce sujet. Je tiens à souligner que nous devons faire en sorte que les gens aient confiance que les institutions responsables gèrent et sécurisent convenablement les données qu'elles acquièrent et conservent vis-à-vis des individus.
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Oui. Ce n'est pas chose facile de suivre les changements technologiques. Rédiger un texte dans un langage technologiquement neutre est l'un des défis que devra relever votre ministère, madame la ministre, et je suis sûr que le comité vous fournira d'excellentes recommandations.
Chers collègues, le temps manque pour poser une autre question de cinq minutes, et j'aimerais donc remercier les membres du comité pour leurs excellentes questions.
Merci beaucoup à nos ministres et au personnel qui a comparu aujourd'hui. Ceci conclut la liste des témoins que nous avons pour l'examen de la Loi sur la protection des renseignements personnels.
Monsieur Blaikie, je reviens vers vous dans un instant.
Je ferai savoir aux collègues que nous examinerons la Loi sur la protection des renseignements personnels la semaine prochaine. Nous examinerons le projet de rapport. Nous le recevrons demain.
Il n'aura pas eu le temps de passer par la vérification de l'interprétation des versions française et anglaise. Normalement, les analystes le font, mais pour pouvoir mettre le rapport entre les mains des membres du comité aussitôt que possible, avant mardi prochain, on vous remettra une version française et une version anglaise, mais qui n’aura pas encore été vérifiée pour s’assurer qu’elles disent la même chose. S'il vous plaît, ne vous braquez pas là-dessus. Nous en parlerons la semaine prochaine. Les analystes viendront mardi pour parler des différences éventuelles entre les deux versions linguistiques.
Concentrez-vous davantage sur le contenu de ce que vous avez en main, et commençons nos délibérations.
Merci beaucoup.
Monsieur Blaikie, avant de suspendre, aviez-vous...?
:
Merci beaucoup, monsieur Blaikie.
Nous avons le commissaire à l'information qui attend, chers collègues, et j'espère que nous pourrons traiter rapidement de ce point.
Lorsque vous avez présenté votre avis de motion, mardi dernier, j'ai demandé au greffier de me donner des indications à ce sujet.
Après un premier examen, en consultation avec le greffier, je dirais qu’il s’en faut de très peu que la motion ne soit admissible, à ceci près que l'article 108(2) du Règlement ne s'applique pas au mandat du comité d'éthique. Pour que le comité puisse en poursuivre l’examen, j'ai besoin d'un amendement à la motion qui la rendrait plus recevable.
Monsieur Kelly, est-ce que vous êtes...?
:
Merci, monsieur le président.
Mes remarques seront très brèves. De fait, ma collègue distribue un jeu de diapositives auxquelles je me reporterai dans mes remarques liminaires.
[Français]
Bon après-midi à toutes et à tous.
[Traduction]
Je vous remercie de m'avoir invitée à comparaître aujourd'hui. Je suis accompagnée de Layla Michaud, ma commissaire adjointe par intérim et dirigeante principale des finances.
Monsieur le président, je suis ici aujourd'hui pour vous demander d'approuver notre demande de financement supplémentaire, qui était incluse dans le Budget supplémentaire des dépenses (B) qui a été déposé le 3 novembre.
[Français]
Afin d'aider le Comité à prendre cette décision cet après-midi, j'ai préparé quelques diapositives qui expliquent la stratégie de réduction de l'inventaire du Commissariat à l'information. Elles expliquent l'objectif de la stratégie, la raison de la demande de financement supplémentaire, la façon dont cette stratégie sera mise en oeuvre et les résultats projetés.
[Traduction]
Si vous voulez bien passer à la première diapositive, vous constaterez que la demande de fonds additionnels a été présentée au Conseil du Trésor dans le seul but de réduire l'inventaire des plaintes du Commissariat. Le Conseil du Trésor a accepté la demande de fonds supplémentaires pour une période d'un an. Le financement qui est demandé concerne l'exercice 2016-2017. Il s'agit vraiment d'une mesure provisoire en attendant l'éventuelle adoption de modifications à la Loi sur l'accès à l'information.
Les financements qui ont été alloués, sous réserve de leur approbation aujourd'hui, sont strictement alloués aux enquêtes. L'objectif est très précis: on nous a demandé de régler 2 361 plaintes. Il s'agit d'un nombre très précis qui se fonde réellement sur notre rendement historique quant au nombre de plaintes que nous pouvons traiter par personne, par enquêteur, etc. C'est ce qui explique ce nombre précis.
Nous avons commencé avec un inventaire d'un peu plus de 3 000 plaintes. Nous nous attendons à recevoir près de 2 000 nouvelles plaintes cette année, d'après nos projections actuelles, et il nous reste moins du quart de l'année. Grâce à l'augmentation de la capacité d'enquête, nous fermerions plus de 2 000 dossiers, de sorte qu'il en resterait environ 2 600, ce qui correspond à une réduction d'environ 500 plaintes. Si le financement n'est pas approuvé, alors l'inventaire passera à plus de 3 600 plaintes.
Essentiellement, ce que nous avons fait jusqu'à maintenant, monsieur le président, c'est de la gestion de fonds en attendant la décision du Comité. Nous avons engagé des consultants et des équivalents temps plein. Ces derniers ont reçu une formation complète. Nous avons réussi à obtenir des locaux additionnels pour ces personnes supplémentaires grâce à la bonne volonté d'Élections Canada dont les locaux se trouvent dans le même édifice que nous. Il s'agit d'une mesure temporaire, mais nous ne payons pas pour ces locaux qui sont payés par Élections Canada. Une partie du financement devait servir à la mise à niveau du réseau de TI pour absorber le trafic accru.
Pour ce qui est de la surveillance des résultats, nous avons des cibles très fixes de fermeture de dossiers chaque mois, que nous respectons. Je rencontre mon équipe de direction toutes les semaines. Le comité exécutif, qui se compose principalement de nos directeurs des enquêtes, effectue aussi un examen mensuel. Nous présentons les résultats de nos progrès à notre comité de vérification et d'évaluation. En passant, un représentant du Bureau du vérificateur général fait aussi partie de notre comité de vérification, de sorte que le vérificateur général est également informé de la situation. Cette information est pertinente parce que, si le financement est approuvé, le vérificateur général examinera aussi de quelle façon l'argent a été dépensé et attribué.
Prenons la dernière diapositive, celle avec un graphique. J'ai inclus le graphique parce que, comme vous pouvez le constater, en rouge, il illustre le rendement que nous avons atteint jusqu'à maintenant en prévision de l'attribution du financement pour tout l'exercice financier. Vous pouvez constater la différence que l'ajout de quelques personnes a faite dans notre taux de fermeture de dossiers de plainte.
En réalité, les prochaines étapes sont l'approbation ou non par votre comité du Budget supplémentaire des dépenses (B). Nous ferons rapport des résultats de cette initiative à votre comité et au Parlement par l'entremise de notre rapport annuel ou, bien entendu, lorsque votre comité nous le demandera.
[Français]
Encore une fois, monsieur le président, je vous remercie de m'avoir donné l'occasion d'expliquer ce qui se passe en ce qui concerne les crédits demandés dans le Budget supplémentaire des dépenses (B) qui doivent faire l'objet d'un vote.
Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Madame la commissaire, je vous remercie de participer encore une fois aux travaux du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. C'est fort apprécié.
Je vais commencer par vous poser des questions d'ordre plus général.
Évidemment, c'est la première occasion que j'ai d'examiner ces chiffres. D'après ce que j'ai compris, vous souhaitez avoir, dans le Budget supplémentaire des dépenses (B), des sommes supplémentaires à hauteur de 3,3 millions de dollars, ce qui représente une augmentation d'environ 30 % de votre budget actuel.
Pouvez-vous me donner plus de détails sur la répartition du personnel? Combien de ressources humaines supplémentaires prévoyez-vous embaucher? Avez-vous déjà embauché du personnel supplémentaire? Si oui, s'agit-il d'employés occasionnels ou de consultants?
:
Je peux bien sûr vous donner plus de détails à ce sujet.
C'était un peu complexe puisque le budget n'a pas encore été approuvé. Nous sommes presque en décembre et la situation présente une certaine complexité.
Lorsque nous avons fait l'évaluation du montant dont nous aurions besoin au cours de l'année, nous avons calculé les coûts d'embauche de 20 employés-enquêteurs qui seraient permanents, contractuels ou à statut temporaire. De plus, huit consultants étaient prévus. Des montants étaient aussi alloués à des services supplémentaires d'aide juridique dans le cadre des enquêtes. Un montant était également attribué au réseau informatique car, avec l'addition de personnel, il fallait augmenter la capacité informatique de notre réseau. Enfin, la somme de 220 000 $ représente les avantages sociaux qui s'ajoutent. Ce n'est pas de l'argent qui nous revient.
Jusqu'à maintenant, je crois que nous avons engagé 16 personnes, à savoir des employés permanents, temporaires et contractuels. Par ailleurs, 17 consultants ont été intégrés au Commissariat. Nous avons respecté l'enveloppe disponible mais, étant donné que nous ne pouvons pas embaucher autant de gens que nous le souhaiterions de façon permanente en raison du financement annuel, c'est ce que nous avons fait pour gérer la situation.
Tous ces employés n'ont pas entrepris leur travail en même temps, car il faut les former pour qu'ils puissent mener des enquêtes. Nous avons un système informatique de gestion de cas. Tout est informatisé et il faut former les employés. C'est pourquoi nous les avons accueillis graduellement, par groupes. Nous venons d'embaucher un dernier groupe, la semaine dernière. À l'heure actuelle, nous disposons d'un personnel stable. Si jamais le budget demandé n'est pas approuvé aujourd'hui, il va falloir commencer à réduire notre personnel.
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Merci, monsieur le président.
Je suis heureux de vous revoir, madame la commissaire.
Dans ma vie antérieure, lorsque j'étais avec les Sea Dogs de Saint John, une équipe de hockey, et avant cela dans différentes entreprises, notre processus budgétaire était passablement exhaustif. Si quelqu'un venait me dire qu'il fallait une modification ou un budget supplémentaire à hauteur de 30 %, je serais très inquiet et je voudrais y jeter un coup d'œil.
Cela dit, d'un point de vue d'affaires, je pense que la première chose serait de demander si vous avez examiné le processus à l'interne? Avez-vous fait tout en votre possible à l'interne pour atténuer ce problème? Pourriez-vous nous dire quelles sont les initiatives que vous avez prises avant de vous présenter devant nous pour réduire ce nombre de plaintes?
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J'en suis à la dernière année de mon mandat. Je fais ce travail depuis très longtemps maintenant. Comme je l'ai dit, lorsque j'ai commencé, nous apportions beaucoup de changements afin d'améliorer notre efficacité. Nous en avons récolté les fruits pendant les premières années, jusqu'à ce que notre effectif réel soit réduit de façon significative les années suivantes.
Cette année, plus particulièrement, nous avons entrepris deux grandes initiatives vraiment fructueuses au plan des gains d'efficacité. Dans la première, nous avons mis en œuvre la décision de la Cour d'appel fédérale de l'an dernier, une décision fondamentale en ce qui concerne les dossiers administratifs. La décision qu'a rendue la Cour d'appel fédérale était qu'il devait y avoir beaucoup plus de rigueur de la part des institutions qui demandaient de longues prolongations. Nous avons mis au point un processus simplifié. Nous avons élaboré des formulaires.
Cette mesure s'est avérée extrêmement efficace pour nos résultats. De fait, j'ai ces résultats avec moi et je peux donc vous en faire part. En comparaison, l'an dernier nous avons fermé 293 dossiers administratifs, et cette année nous en avons fermé 461. Ce résultat est attribuable en partie au personnel supplémentaire, mais c'est aussi un résultat de ce que nous avons mis en œuvre auprès des institutions fédérales. Cette année, nous avons eu recours de façon très importante à la médiation axée sur les intérêts. Encore une fois, à cette période-ci l'an dernier, nous avions fermé 328 dossiers, et cette année nous en avons fermé 708 grâce à ce processus.
En réalité, nous faisons une grande différence, tant pour ce qui est des processus que du personnel supplémentaire. C'est ce que nous faisons.
J'ai personnellement passé au travers de tous les anciens inventaires concernant nos dossiers de sécurité nationale et nos dossiers de délégation spéciale. C'est plus de 400 dossiers.
Au cours de l'été, nous avons examiné tous ces dossiers afin de déterminer des démarches de portefeuille et de déterminer des grappes de questions et des grappes de plaignants. C'est ce sur quoi nous travaillons en ce moment. Deux de mes directeurs ont examiné le reste de l'inventaire et nous en avons fait autant. Nous avons pris tous les dossiers qui pouvaient être fermés rapidement. Nous examinons aussi tous les dossiers lorsqu'ils arrivent afin de déterminer ceux que nous pouvons régler rapidement, parce que la question est plus simple. Nous examinons tous ces dossiers.
Bien franchement, à ce moment-ci, nous assurons une surveillance de tous les dossiers. Nous surveillons ce qui est fait. Je pense que nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour trier ces dossiers le plus rapidement possible. Certains dossiers nécessitent beaucoup de temps. Cela ne fait aucun doute. Certains dossiers comptent 100 000 pages et, dans certains cas, il n'y a aucune façon de les réduire. Ils prennent donc beaucoup de temps.
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J'en ai deux qui remontent à 2007-2008. Il s'agit de fonds liés à des délégations spéciales. Ces plaintes comportent un élément de sécurité nationale. Nous attendions une décision de la Cour d'appel fédérale quant à l'interprétation d'un article précis de la Loi sur le SCRS. Elle a été rendue il y a quelques semaines. Ces deux dossiers seront fermés.
De 2008-2009, j'en ai 22. Il y en a 13 qui concernent la CBC/SRC. Ce sont des dossiers dont nous avons hérité. De 2009-2010, j'en ai 27.
La liste continue, mais l'essentiel date vraiment de 2015-2016, soit 1 000, et de 2016-2017, soit 737.
Je peux remettre ce document au Comité si vous le souhaitez.
M. Wayne Long: Oui, il serait utile.
Mme Suzanne Legault: Nous avons tout là-dedans. Je sais ce que sont ces dossiers. Je sais où ils en sont au chapitre de leur résolution.
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Eh bien, nous traitons ces plaintes assez rapidement. Nous n'en avons pas beaucoup dans l'inventaire. Leur nombre est minime, mais elles accaparent beaucoup de nos ressources.
Lorsque les gens se perdent en conjectures sur ce qui devrait être divulgué dans le cas de l'exemption de la sécurité nationale, j'ai toujours pensé qu'il s'agit d'une question juste en ce sens qu'un grand nombre de ces dossiers sont complexes. Pour moi, c'est à cela que le travail du commissariat devrait se limiter. C'est un véritable gaspillage que quelque 35 % de nos enquêteurs soient toujours affectés à ces dossiers pour retard. C'est aussi un gaspillage dans les institutions, parce que leurs bureaux doivent aussi s'occuper de ces dossiers dès qu'une plainte est déposée.
Par exemple, si nous avions des amendements traitant de la rapidité d'exécution, ce serait le travail principal. Si nous avons le pouvoir de rendre des ordonnances, je ne prévois pas que les plaintes pour retard constituent un problème. De toute évidence, nous serons en mesure de les régler très rapidement. Pour moi, c'est la question principale.
Pour ce qui est des dossiers pour refus et des dossiers pour exemption, si nous les réduisons à uniquement ce qui arrive, alors ce nombre serait probablement beaucoup plus petit.
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Les membres du Comité sont-ils d'accord pour que M. Kelly dépose le rapport en mon nom demain?
Des voix: D'accord.
Le président: Chers collègues, d'après ce que nous devons faire pour affecter ces fonds au Commissariat à l'information, le crédit 1b est-il adopté?
COMMISSARIATS À L'INFORMATION ET À LA PROTECTION DE LA VIE PRIVÉE DU CANADA
Crédit 1b — Commissariat à l'information du Canada — dépenses relatives aux programmes..... 3 131 113 $
(Le crédit 1b est adopté.)
Le président: Puis-je faire rapport à la Chambre des votes concernant le Budget supplémentaire des dépenses (B)?
Des voix: D'accord.
Le président: Merci beaucoup, chers collègues.
Nous nous reverrons la semaine prochaine. N'oubliez pas que nous examinerons le rapport, comme je l'ai mentionné plus tôt.
La séance est levée.