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Bonjour, monsieur le président et membres du Comité.
Je suis heureuse d'être avec vous aujourd'hui pour parler de mon mandat et de mon expérience à titre de commissaire au lobbying.
Je travaille au sein du régime de lobbying fédéral depuis douze ans et je suis administratrice générale depuis huit ans. C'est un honneur d'être la première commissaire au lobbying du Canada et d'avoir eu la chance d’établir le premier bureau entièrement indépendant.
[Traduction]
En tant que commissaire au lobbying, je suis chargée de l’application et de l’exécution de la Loi sur le lobbying et du Code de déontologie des lobbyistes. La loi et le code contribuent à renforcer la confiance des Canadiens dans l’intégrité de la prise de décision gouvernementale, en faisant en sorte que les activités de lobbying sont transparentes et respectent les normes d’éthique les plus élevées.
Beaucoup de choses ont été réalisées depuis ma nomination à titre de commissaire. Je suis reconnaissante de l’occasion qui m’a été donnée de diriger le régime de lobbying dans ses débuts, d’établir un bureau avec des professionnels très compétents, et de mettre tous les éléments en place pour assurer un lobbying transparent et responsable.
Je suis particulièrement fière du nouveau du Code de déontologie des lobbyistes qui est entré en vigueur en décembre 2015. Contrairement à la Loi sur le lobbying, qui a été modifiée à plusieurs reprises au cours des deux dernières décennies, le code n’avait pas été modifié depuis son entrée en vigueur, en 1997. Compte tenu de l’importance du code dans la définition des normes déontologiques élevées auxquelles on s’attend des lobbyistes, j’ai estimé qu’il était important d’entendre les principaux groupes d’intervenants pour s’assurer qu’il était rigoureux et clair comme il le devait.
Je suis fière aussi que le modèle canadien se démarque parmi tous les pays ayant établi une législation sur le lobbying. L’Organisation de coopération et de développement économiques, ou OCDE, a établi 10 principes pour la transparence et l’intégrité des activités de lobbying qui doivent faire partie intégrante de tout régime de lobbying. Le régime canadien respecte ces principes. De nombreux pays estiment qu’il y a beaucoup à apprendre du Canada et font appel aux conseils et à l’expertise du Commissariat au lobbying depuis des années.
J’ai mis en place trois excellents programmes pour atteindre les objectifs de mon mandat, qui consistaient à créer un registre, à sensibiliser par l’éducation, et à assurer la conformité avec la loi et le code.
Le Registre des lobbyistes est à l’avant-garde en matière de système d’enregistrement en ligne et est considéré comme un modèle par les bureaux semblables à l’étranger. J’ai réalisé d’importants investissements dans le registre afin qu’il soit sécuritaire, facile à consulter et convivial, et que les lobbyistes puissent divulguer facilement leurs activités de lobbying et que les Canadiens puissent avoir accès à l’ensemble des renseignements sur le lobbying fédéral.
Comme je l’ai mentionné lors de ma dernière comparution, nous avons réussi la migration du registre, qui est maintenant hébergé par le Commissariat à la vie privée du Canada. Cela permet d’avoir une plus grande mainmise sur le développement du système du registre.
Pour se conformer à toute loi ou à tout code de déontologie, les personnes qui y sont assujetties doivent comprendre leurs responsabilités et leurs obligations. J’ai été ravie que le Parlement reconnaisse l’importance de la sensibilisation et de l’éducation lorsqu’une disposition particulière a été ajoutée à la Loi sur le lobbying me donnant un mandat explicite à cet égard.
Depuis 2008, mes employés et moi avons rencontré plus de 8 000 intervenants. Nous avons intensifié nos activités de sensibilisation concernant les modifications réglementaires, comme l’entrée en vigueur de la Loi sur le lobbying, la modification du Règlement désignant certains postes comme postes de titulaire d’une charge publique désignée et l’entrée en vigueur du nouveau Code de déontologie des lobbyistes.
[Français]
Lors des consultations sur le Code de déontologie des lobbyistes, j’ai entendu plus de 200 personnes, associations, organismes et sociétés. Les opinions présentées m’ont aidée à élaborer le nouveau Code et à obtenir l’appui des intervenants clés. Je crois que le Code change les comportements, car il clarifie les attentes envers les lobbyistes.
L’éducation et la sensibilisation sont importantes pour assurer la conformité, mais elles se doivent d’être soutenues par un régime d’application solide et par des conséquences manifestes en cas d’infractions.
[Traduction]
Depuis mon entrée en poste à titre de commissaire, j’ai fermé 173 dossiers d’examens administratifs et 22 enquêtes, y compris 40 dossiers hérités de mon prédécesseur, l’ancien directeur des lobbyistes. Les résultats des dossiers clos sont rendus anonymes pour des raisons de protection des renseignements personnels et publiés sur le site Web de mon bureau.
J’ai déposé au Parlement 10 rapports d’enquête dans lesquels j’ai conclu que 12 lobbyistes avaient enfreint le code. Deux de ces rapports démontrent que le recoupement entre des activités de lobbying et des activités politiques exercées par des lobbyistes pour le compte de titulaires d’une charge publique peut entraîner la perception d’un conflit d’intérêts.
Au cours des huit dernières années, j’ai transmis 14 dossiers à la GRC aux fins d’enquête. Quatre personnes ont été accusées d’avoir commis une infraction à la Loi sur le lobbying et trois ont été reconnues coupables. Trois autres dossiers font encore l’objet d’une enquête par la GRC.
En juillet 2013, pour la première fois depuis l’adoption de la Loi sur le lobbying, une condamnation a été prononcée pour une infraction, plus précisément concernant un lobbyiste qui a négligé de s’enregistrer à titre de lobbyiste-conseil. Une amende de 7 500 $ a été infligée à la suite de cette condamnation. Par la suite, en vertu des pouvoirs qui me sont conférés par la Loi sur le lobbying, j’ai interdit au lobbyiste d’exercer des activités de lobbying pendant une période de quatre mois. Je crois que cette condamnation et l’interdiction subséquente constituent un message clair selon lequel une infraction à la Loi entraîne des conséquences pour quiconque exerce des activités de lobbying auprès des institutions fédérales.
En mai 2016, une deuxième condamnation en vertu de la Loi sur le lobbying s’est soldée par une amende de 20 000 $ infligée à un lobbyiste qui ne s’était pas enregistré comme tel. Cette condamnation fait actuellement l’objet d’un appel.
En septembre 2016, une troisième personne a été reconnue coupable de trois infractions de lobbying pendant sa période d’interdiction quinquennale d’exercer des activités de lobbying. Le procureur de la Couronne a suggéré une amende de 50 000 $ pour les trois infractions. Cette première condamnation pour lobbying pendant la période d’interdiction en vertu de la Loi sur le lobbying souligne le fait que cette interdiction ne doit pas être prise à la légère.
[Français]
À titre d’administratrice générale, je me suis acquittée de mon mandat en créant une organisation forte et efficace. J’ai mis en place une saine gouvernance, des processus de planification et un budget bien étayés, ainsi que des pratiques de gestion rigoureuses.
J’ai aussi conclu des ententes de services avec d’autres ministères et organismes fédéraux dans des domaines comme la gestion des ressources humaines, les services financiers et la technologie de l’information. Il s’agissait là d’un moyen efficace de mettre à profit les ressources limitées et de tirer parti d’un large éventail de compétences pour assumer mes responsabilités d’administratrice générale de la manière la plus économique possible.
En 2013, le vérificateur général a accepté mon invitation de vérifier nos états et nos contrôles financiers. Je suis heureuse d’annoncer que, chaque année, le Commissariat a reçu une opinion non modifiée, ce qui signifie que les états financiers étaient bien présentés relativement à tous les aspects importants.
[Traduction]
Je vous ai présenté quelques réalisations qui ont ponctué mon mandat. J’ai acquis de nombreuses connaissances lors de mon mandat à titre de commissaire. Je tiens à vous faire part de certains éléments qui pourront alimenter vos réflexions.
Le premier est que, à titre d’autorité de réglementation, j’ai remarqué qu’il était non seulement important de faire appliquer et exécuter la loi et le code, mais aussi d’éduquer le public sur le fait que le lobbying est une activité légitime qui joue un rôle important dans la démocratie. Les décideurs gouvernementaux ne peuvent agir en vase clos. Une prise de décision judicieuse requiert une connaissance des risques et des avantages, ce qui permet de choisir une option plutôt qu’une autre. Elle doit toutefois être exercée avec transparence.
Le deuxième est l’importance de consulter les intervenants et de considérer les opinions quand des changements doivent être apportés aux politiques ou aux règlements. Je crois que le Code que j’ai mis en place est plus solide en raison de l’apport des intervenants.
Le troisième est que la valeur d’examens périodiques ne devrait pas être sous-estimée, surtout quand il s’agit d’une nouvelle loi, comme la Loi sur le lobbying. Durant l’examen législatif de 2012, j’ai présenté un rapport spécial au Comité qui démontrait que, même si la Loi sur le lobbying permettait le respect des objectifs prévus à l’origine par les parlementaires, des améliorations étaient toujours possibles. J’ai suggéré neuf recommandations qui, d’après moi, amélioraient la transparence et la reddition de compte. Toutefois, malgré une réponse du Comité et du gouvernement, aucune nouvelle loi n’a été déposée.
Comme un examen est prévu pour 2017, il y aura une autre occasion de tirer parti de l’expérience acquise dans l’application de la loi pour améliorer la reddition de compte et la transparence tout en s’assurant que des discussions stratégiques franches et ouvertes ont lieu entre le gouvernement et les intervenants.
[Français]
C’est un honneur pour moi d'être la première commissaire au lobbying du Canada. Je suis fière de mes réalisations des huit dernières années. Cependant, aucune de mes réussites n'aurait été possible sans le dévouement des membres de mon personnel. Je profite de l'occasion pour les remercier de leur appui, de leur professionnalisme et de leur travail acharné.
Monsieur le président, je conclus ainsi mon allocution.
Je répondrai avec plaisir à vos questions et à celles des membres du Comité.
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De par mon expérience, j'ai remarqué, au cours des dernières années, qu'il y a de plus en plus de demandes en matière de transparence et d'imputabilité. Il y a de plus en plus de villes qui mettent en place des régimes pour accroître la reddition de comptes en cas de lobbying.
Les citoyens demandent à recevoir plus d'informations, ils veulent plus de conformité et de transparence. Quand je me projette dans l'avenir, je me demande quelles dispositions nous pourrions mettre en place. En ce qui concerne les rapports mensuels par exemple, il pourrait y avoir plus de transparence. Il faudrait indiquer qui sont les lobbyistes qui assistent à telle ou telle réunion. Pour le moment, les rapports indiquent seulement le nom de la personne responsable de l'organisation ou de l'entreprise. Ils ne disent pas qui d'autre est dans la salle. C'est un aspect que le Comité devrait étudier. En 2012, j'avais formulé de nombreuses recommandations.
Les réunions sont maintenant orales et organisées d'avance. Si les lobbyistes sont chanceux, ils peuvent avoir des bonnes discussions avec des députés les jeudis et vendredis soirs, dans la salle de repos. Les lobbyistes peuvent profiter de ces occasions. Dans ce cas, comme ce n'est pas planifié à l'avance, ce n'est pas un événement qu'ils doivent enregistrer. Ils doivent faire leur propre enregistrement, mais il ne sont pas obligés de le divulguer dans ce rapport mensuel.
En ce qui concerne la transparence, il y a aussi le concept de « partie importante des fonctions ». Est-ce que c'est quelque chose que nous pourrions examiner? Mes collègues dans les provinces ont commencé à calculer selon le nombre d'heures. Je crois qu'en Ontario, c'est 50 heures. C'est intéressant parce que cela inclut plus de personnes, mais pas celles qui ont des entreprises familiales.
Nous avons un régime très solide au Canada. Cependant, lorsque je le compare à ceux de mes collègues dans les provinces, je crois que, pour renforcer la Loi, il est important d'avoir les sanctions administratives pécuniaires. est la suivante: cela s'inscrit vraiment dans le continuum du travail d'éducation et de surveillance à une extrémité. À l'autre, il y a l'envoi de condamnations et de rapports à la GRC. Il devrait y avoir un mécanisme entre les deux, parce que c'est vraiment important pour le régulateur d'avoir la capacité de déterminer la mesure appropriée en cas d'infraction.
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Je vous remercie beaucoup.
Monsieur le président, honorables membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invitée à comparaître devant vous aujourd'hui.
[Français]
Je suis heureuse d'avoir l'occasion de vous présenter mes observations qui s'appuient sur l'expérience que j'ai acquise depuis neuf ans au chapitre de l'application de la Loi sur les conflits d'intérêts et du Code régissant les conflits d'intérêts des députés.
Je suis entrée en fonction au poste de commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique le 9 juillet 2007, soit le jour même où la Loi sur les conflits d'intérêts est entrée en vigueur. Le Code régissant les conflits d'intérêts des députés est quant à lui entré en vigueur en 2004.
[Traduction]
Les règles qui composent la Loi et le Code des députés sont semblables, mais elles diffèrent sur quelques aspects clés. Le Code des députés est en général moins strict que la Loi, bien que davantage de renseignements doivent être déclarés publiquement en vertu du Code des députés qu'en vertu de la Loi.
Dès mon entrée en fonction, je me suis employée à appliquer et à interpréter les deux régimes de manière équitable et cohérente, en veillant à prévenir les contraventions. J'ai aussi tâché de travailler avec la plus grande transparence possible.
Comme la Loi était nouvelle, j'ai dû mettre en place les structures et les processus nécessaires à son application efficace. Dès le début de mon mandat, j'ai créé une unité de services juridiques, puis une unité d'enquêtes et j'ai élaboré des procédures d'enquête. J'ai aussi apporté diverses améliorations au processus appliqué. Par exemple, j'ai mis en place un système de rappels qui avise les titulaires de charge publique principaux et les députés de l'approche des délais de conformité. Le registre public est accessible en ligne et le commissariat a récemment rendu possible que les titulaires de charge publique principaux et les députés puissent soumettre leurs déclarations publiques au moyen d'un portail électronique protégé.
J'ai établi un cadre solide de gestion interne qui aide à assurer l'utilisation efficace, efficiente et économique des ressources publiques. À sa création dans sa forme actuelle, en juillet 2007, le commissariat a reçu un budget de 7,1 millions de dollars. Pas une seule fois, je n'ai demandé qu'on augmente mon budget. J'ai plutôt réussi à proposer, de manière proactive, de petites réductions. Il est arrivé que le commissariat n'utilise pas tous les fonds accordés. Vu la nature de notre travail, j'ai toujours veillé à maintenir une réserve dans l'éventualité de circonstances exceptionnelles, comme une hausse du nombre des demandes d'enquête ou la tenue d'une enquête particulièrement complexe, ce qui pourrait alourdir grandement notre charge de travail.
J'ai toujours mis l'accent sur la prévention en faisant appel à l'éducation, à la sensibilisation et à la prestation de conseils aux titulaires de charge publique et aux députés. Je veux m'assurer que les titulaires de charge publique et les députés reçoivent l'information et les outils dont ils ont besoin pour se conformer à la Loi et au Code des députés. L'une de mes grandes priorités a toujours été d'expliquer clairement aux titulaires de charge publique et aux députés leurs obligations en vertu de la Loi et du Code des députés. C'est pourquoi j'ai publié différents documents d'orientation, qui peuvent être consultés sur le site Web du commissariat. Ils portent sur divers points de la Loi, comme les cadeaux, la sollicitation de fonds, les activités extérieures et l'après-mandat.
Le commissariat a établi des communications régulières et directes avec les titulaires de charge publique principaux et les députés, notamment au moyen d'un examen annuel de leurs rapports confidentiels et des mesures à prendre en vertu de la Loi et du Code des députés. En 2010, le commissariat a commencé à envoyer une lettre annuelle aux titulaires de charge publique qui ne sont pas titulaires de charge publique principaux afin de leur rappeler les obligations que leur confère la Loi. Le commissariat fournit aussi des conseils aux titulaires de charge publique et aux députés sur une base individuelle et confidentielle. Je constate que le nombre de demandes de consultation a globalement augmenté depuis que j'ai été nommée commissaire. Nous recevons plus de 2 200 demandes par année, et ce chiffre exclut les communications régulières.
Si la prévention demeure ma priorité, je veille aussi à exécuter, comme il se doit, les dispositions d'application de la Loi et du Code des députés. La Loi m'autorise à imposer des pénalités d'un montant maximal de 500 $. Les cas de manquement aux règles concernent généralement les retards dans les déclarations. Je peux aussi émettre des ordonnances. Il a fallu deux ans au commissariat pour se doter de systèmes internes d'application des dispositions, mais ils se sont révélés des outils utiles pour assurer la conformité. Jusqu'à présent, j'ai imposé un assez grand nombre de pénalités et un certain nombre d'ordonnances. Je suis aussi habilitée à me pencher sur les contraventions possibles à la Loi ou au Code des députés. Cependant, il n'en résulte pas toujours une étude ou une enquête suivie d'un rapport. En fait, puisque je fais le suivi de tous les renseignements qui me mettent sur la piste d'une contravention potentielle, je constate souvent qu'il n'y a aucun motif d'entreprendre une étude ou une enquête formelle.
Depuis ma nomination, j'ouvre en moyenne 33 dossiers d'enquête par année. Au fil des ans, le nombre de rapports d'enquête publiés est resté assez stable. J'ai publié un total de 25 rapports d'étude en vertu de la loi et sept rapports d'enquête en vertu du Code des députés.
Les rapports que j'ai produits à la suite d'études faites en vertu de la loi et d'enquêtes menées en vertu du Code des députés portent sur des questions importantes telles que les cadeaux, l'après-mandat, la sollicitation de fonds et les traitements de faveur. Dans certains rapports, je me suis intéressée à des pratiques qui n'étaient pas visées par la loi ou le Code des députés, lorsque je jugeais que cela était approprié.
Je crois que mes rapports d'enquête ont une valeur éducative importante et qu'ils peuvent aider à prévenir les manquements à la loi et au Code des députés.
Conformément à mes obligations en vertu de la Loi sur le Parlement du Canada, je produis chaque année deux rapports annuels: l'un sur l'application de la loi, et l'autre sur l'application du Code des députés. Je suis fière de ces rapports; ils sont approfondis et montrent en détail comment j'applique la loi et le Code des députés. Ces rapports sont l'un des outils dont je me sers pour entretenir le dialogue avec les députés et le public au sujet de l'exécution de la loi et du Code des députés.
J'utilise mes rapports annuels pour mettre en lumière certains enjeux ou défis que j'examine sous la rubrique « Questions à noter ». Dans mon dernier rapport ayant trait à la loi, par exemple, j'ai parlé des activités de financement politique. L'année précédente, mon attention s'était portée sur les cadeaux et d'autres avantages. Je produis et publie également chaque année une liste de déplacements parrainés conformément au Code des députés.
Je considère comme un honneur le fait d'être depuis neuf ans à la tête du Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique, ce qui n'empêche pas que nous devons relever un certain nombre de défis. Mon titre de poste contient le mot « éthique », et les Canadiens s'attendent parfois à ce que le commissariat puisse régler n'importe quelle question d'éthique, dont certaines sont très loin de mon champ de compétence et de mon mandat.
La conduite politique partisane en est un exemple. J'ai suggéré à la Chambre des communes d'envisager la possibilité d'adopter une série distincte de règles sur la conduite politique partisane, qui s'appliquerait aux députés et à leurs employés. J'ai pu voir, dans le cadre de mon travail, que les titulaires de charge publique et les députés tiennent à respecter la loi et le Code des députés. En effet, force est de constater que la loi et le Code des députés sont efficaces dans l'ensemble. Je ne dis pas que tout est parfait. J'ai ainsi recommandé un certain nombre de modifications à la loi et au Code des députés dans mes rapports annuels, mes rapports d'enquête et mes contributions aux examens parlementaires des deux régimes.
Lors de l'examen de la loi par le Comité, auquel j'ai contribué, mais aussi à d'autres occasions, j'ai recommandé différentes mesures que je considère prioritaires. Il s'agit d'accroître la transparence quant aux cadeaux et autres avantages; de restreindre les interdictions trop larges prévues par la loi concernant la participation à des activités extérieures et la détention de biens contrôlés; d'établir aux titulaires de charge publique non principaux de nouvelles obligations en matière de divulgation et de déclaration des activités extérieures, des récusations et des cadeaux; d'aborder les renseignements erronés diffusés au public relativement aux travaux d'études; de voir à ce que les dispositions relatives aux pénalités s'appliquent aux cas clairs d'infraction aux dispositions de fond de la loi; de renforcer les dispositions de la loi relatives à la sollicitation de fonds et à l'après-mandat; et d'harmoniser la terminologie employée dans la loi et le Code des députés ainsi que les processus prévus par les deux régimes, au besoin.
L'examen de la loi n'a donné lieu à aucune modification. Le Comité pourrait juger utile de refaire éventuellement l'exercice.
J'ai participé à deux examens du Code des députés, et bon nombre de mes recommandations étaient visibles dans les modifications qui ont ensuite été apportées au Code des députés, par exemple, l'abaissement du seuil de déclaration des cadeaux, l'interdiction aux députés qui ont déposé une plainte à l'égard d'un autre député de rendre cette plainte publique jusqu'à ce que je l'aie reçue et en aie informé l'autre député, et l'établissement d'échéances pour le processus de conformité initiale et le processus d'examen annuel. Je vous remercie beaucoup d'avoir tenu compte de ces recommandations.
[Français]
Je conclurai en répétant que même si des améliorations sont possibles, la Loi et le Code des députés sont dans une large mesure des instruments efficaces.
Je tire une grande fierté de mon apport à l'application de la Loi depuis son entrée en vigueur et à celle du Code des députés. Je profite de l'occasion pour souligner le soutien infatigable de mon personnel talentueux dans ce travail.
[Traduction]
Merci encore de m'avoir invitée à comparaître devant vous. Je serai heureuse de répondre à vos questions.