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Merci, monsieur le président.
Je remercie le Comité de m'avoir invité ici aujourd'hui pour lui parler de son examen de l'affaire Cambridge Analytica et des répercussions sur la protection des renseignements personnels de l'utilisation de l'information numérique dans les campagnes politiques canadiennes.
Comme l'a dit le président, je m'appelle Ryan O'Connor, et je suis avocat pour Ontario Proud et un de ses directeurs fondateurs.
Pour ceux qui l'ignorent, Ontario Proud est un groupe de défense des intérêts en ligne axé sur les médias sociaux et surtout à but non lucratif qui milite en faveur d'un gouvernement éthique, de la liberté personnelle, de taxes justes, de probité financière et de la culture canadienne. Parti d'une simple page Facebook en février 2016, il a maintenant plus de 425 000 sympathisants sur Facebook, et environ 100 000 abonnés sur le Web. En plus de Facebook, Ontario Proud exploite plusieurs pages Web, y compris sur Instagram, YouTube et Twitter.
Des millions de personnes en Ontario et partout au Canada consultent régulièrement notre contenu en ligne, à tel point que la page Facebook d'Ontario Proud est l'une des plus engagées au Canada et la plus engagée de la province de l'Ontario. Il y a plusieurs autres pages Proud, qui sont les pages soeurs dans d'autres provinces, et Ontario Proud exploite aussi une page nationale qui s'appelle Canada Proud.
Au cours des dernières élections provinciales en Ontario, Ontario Proud a été enregistré comme annonceur politique tiers conformément à la Loi provinciale sur le financement des élections. On a fait de la publicité à la télévision, mais on a surtout privilégié les tribunes non traditionnelles pour la politique publique sur les médias sociaux, utilisant généralement les mèmes, les vidéos et d'autre contenu viral, tant satirique que sérieux.
Notre groupe entend s'enregistrer auprès d'Élections Canada comme annonceur tiers au cours des prochaines élections fédérales. Ontario Proud est entièrement appuyé à l'échelle nationale. Il n'a pas reçu et ne recevra pas dans l'avenir de contributions financières provenant de sources étrangères.
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Merci, monsieur le président.
Les Canadiens et le Comité se préoccupent, à juste titre, de la participation étrangère à notre processus électoral national, à la lumière de l'affaire Cambridge Analytica et de l'ingérence importante d'acteurs étrangers au cours de la dernière élection présidentielle américaine.
Le Canada n'a malheureusement pas été épargné par une telle ingérence. Des groupes financés par l'étranger ont avoué publiquement avoir participé à des campagnes de tiers contre certains parlementaires au cours des dernières élections fédérales, et de nombreux groupes de défense des intérêts politiques tiers acceptent ouvertement et sans vergogne des contributions provenant d'entités étrangères.
Mes observations porteront surtout sur deux principales sources de préoccupations. D'abord, les parlementaires doivent éviter la réglementation inutile de débats politiques en ligne, qui mine le droit à la liberté d'expression des Canadiens. Ensuite, toute réforme législative concernant la protection et la sauvegarde des données personnelles devrait supposer la modification de la législation constituée actuelle sur la protection des renseignements personnels, plutôt que la création de nouvelles exigences juridiques potentiellement lourdes pour les groupes de défense des intérêts.
Le projet de loi , Loi sur la modernisation des élections, a récemment franchi l'étape de la troisième lecture au Sénat, comme nous le savons, et il devrait recevoir la sanction royale sous peu. Cette législation contient de nouveaux règlements de vaste portée concernant la publicité politique faite par des tiers et la participation étrangère au débat politique canadien.
Certains changements de ce projet de loi sont les bienvenus, mais ils ne vont pas assez loin: c'est-à-dire que les entités étrangères ne peuvent maintenant plus financer des tiers, et les partis tiers étrangers ne peuvent pas faire de publicité durant les campagnes électorales. Toutefois, les entités étrangères peuvent toujours financer des campagnes de sensibilisation à des enjeux préélectoraux de tiers et toujours participer en tant que partis tiers étrangers à l'extérieur d'une période électorale.
Une des façons les plus importantes dont le Comité peut aborder la question de l'ingérence étrangère dans les campagnes politiques canadiennes, c'est de recommander que le Parlement limite davantage la participation des tiers étrangers et des tiers canadiens financés par l'étranger au processus politique.
Toutefois, certains changements dans cette législation sont allés trop loin. Le projet de loi , tel qu'il est adopté, impose pour la première fois des restrictions de dépenses et des exigences en matière de divulgation financière aux annonces de tiers et aux activités partisanes, comme la sollicitation et les appels téléphoniques, à partir d'une période préélectorale commençant le 30 juin avant une élection à date fixe jusqu'au déclenchement des élections. De plus, Élections Canada va maintenant réglementer, entre les élections, les tiers qui dépensent ou reçoivent des dons de 10 000 $ ou plus pour des annonces ou des activités partisanes, et ils seront tenus de divulguer ce renseignement à Élections Canada.
La Cour d'appel de la Colombie-Britannique a récemment conclu, en 2012, que la réglementation du débat politique de tiers à l'extérieur de la période électorale violait indûment la garantie de la libre expression prévue par la Charte, et ce sont ces aspects du projet de loi qui seront également, à notre avis, jugés inconstitutionnels.
On a discuté publiquement du fait que le Comité devrait s'attacher à surveiller ce que certains appellent de la désinformation que l'on retrouve sur les médias sociaux. Avec tout le respect que je vous dois, le Comité devrait refuser l'occasion de le faire. Et si on laisse de côté les préoccupations constitutionnelles évidentes de l'État réglementant le contenu du débat politique à des fins de vérité ou pour sanctionner les contrevenants, ce qui est de la désinformation ou non est une question de perception. Le fait de critiquer le débat politique comme étant de la désinformation est souvent un code indiquant un simple désaccord avec une opinion politique. Il n'y a pas de moyen facile pour le gouvernement ou ses organismes comme Élections Canada de déterminer quand une opinion politique tombe dans ce qu'il perçoit comme de la désinformation, et on devrait faire confiance aux Canadiens pour prendre leurs propres décisions au sujet de la viabilité et de la validité de l'information qu'ils trouvent en ligne.
Le Parlement ne devrait pas aggraver la sottise constitutionnelle de sa surréglementation du débat politique de tiers en tentant de prescrire le contenu de la publicité politique de tiers et en diffusant des publicités de groupe. La surréglementation de la défense d'intérêts politiques de tiers pourrait avoir pour conséquence imprévue un refroidissement des discours politiques. Le projet de loi , tel qu'il a été adopté, va augmenter de façon importante les coûts de la conformité pour les groupes de défense des intérêts du pays, dont un bon nombre sont des organismes à but non lucratif et, à un moment ou à un autre, ils participent à la défense d'intérêts politiques durant le cycle électoral. Mentionnons notamment les petits groupes environnementaux jusqu'aux organisations autochtones, en passant par les chiens de garde des contribuables et les grands syndicats.
Des règlements supplémentaires concernant les activités politiques en ligne des groupes de défense des intérêts pourraient avoir, pour tout effet, d'empêcher certains groupes de formuler des commentaires sur les politiques gouvernementales ou de participer à des débats politiques ou, pire encore, simplement de bafouer la loi ou d'en faire fi. Encore une fois, c'est tout particulièrement problématique pour les petites organisations qui devront maintenant surveiller la façon dont ils défendent des intérêts entre les élections afin de s'assurer de respecter les exigences du projet de loi . Plus on passe de temps à assurer la conformité, moins on participe aux campagnes et aux débats, et notre discours public sera appauvri d'autant. Le Comité devrait s'abstenir de présenter des recommandations qui surchargent les groupes de défense des intérêts.
Le Canada est doté d'une infrastructure juridique robuste concernant la protection des renseignements personnels en vertu de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques, des législations provinciales et des structures administratives, comme le Commissariat à la protection de la vie privée. Les groupes tiers sont généralement tenus de se conformer aux lois applicables en matière de protection des renseignements personnels et, à notre avis, il n'est pas nécessaire de créer un nouveau régime juridique lorsque la législation présente suffit.
Notre organisation s'est montrée vigilante par rapport à la protection des données des Canadiens qui soutiennent et suivent les sites Web d'Ontario Proud. Elle est dotée d'une politique en matière de protection des renseignements personnels de longue date, et les données personnelles de ses partisans demeurent confidentielles. Chaque fois que des messages ou des courriels sont envoyés à des sympathisants en ligne, que ceux-ci ont déjà consenti à recevoir, une option de retrait ou de désabonnement est toujours clairement indiquée.
La première recommandation figurant dans le rapport du Comité de juin 2018 présente un intérêt pour les groupes de défense des intérêts en ligne, c'est-à-dire que le Comité a recommandé que le gouvernement adopte les exigences liées à la transparence concernant la façon dont les acteurs politiques recueillent et utilisent des données pour cibler des publicités, y compris l'identification de la source de l'annonce et le public cible. Toutefois, il convient de noter que la fonction des publicités sur Facebook contient déjà une bonne partie des renseignements que le Comité suggère d'obtenir légalement.
Nous ne nous opposons pas aux exigences liées à la transparence, pourvu qu'elles soient adoptées de manière à réduire au minimum ou à éliminer les coûts de conformité pour les groupes de défense des intérêts tiers. Par exemple, il ne devrait pas y avoir d'exigences redditionnelles supplémentaires pour un organisme gouvernemental, et de tels règlements devraient être appliqués universellement à tous les partis politiques, candidats, tiers et groupes de défense des intérêts, et adoptés au sein du régime législatif actuel.
L'examen que le Comité entreprend actuellement est tout autant opportun qu'utile. Toutefois, une seule atteinte aux données concernant une plateforme en ligne unique ne devrait pas être utilisée comme une occasion pour surréglementer le débat politique en ligne ou légiférer afin de faire disparaître la publicité électorale de tiers. Dans sa précipitation pour réagir aux préoccupations très valides au sujet de la sécurité et de la protection des données qui ont découlé de l'affaire Cambridge Analytica, le Comité devrait prendre bien soin de s'assurer qu'il ne jette pas le bébé avec l'eau du bain.
Le Canada est un pays qui favorise la libre expression, laquelle protège fondamentalement le discours politique des citoyens et, par ricochet, celle des tiers et de leurs sympathisants. Dans des motifs minoritaires de l'arrêt Harper c. Canada de la Cour suprême de 2014 sur les limites applicables aux dépenses publicitaires des tiers, l'ancienne juge en chef McLachlin et le juge Major ont exprimé ce qui suit:
La Cour a à maintes reprises déclaré que la démocratie libérale exige la libre expression des opinions politiques et que le discours politique représente un aspect fondamental de la liberté d'expression garantie par la Charte canadienne des droits et libertés. Elle a jugé que la liberté d'expression emporte le droit de tenter de convaincre par la discussion pacifique. Elle a en outre fait remarquer que le processus électoral est le principal moyen permettant au citoyen ordinaire de participer au débat public qui façonne notre société.
De la même façon que les parlementaires ont la responsabilité de protéger la vie privée et les renseignements personnels des Canadiens, ils ont aussi la responsabilité de faire respecter la garantie constitutionnelle de la liberté d'expression. La protection de la première responsabilité ne peut et ne devrait supposer la compromission de la dernière, et la protection de la vie privée ne devrait jamais être utilisée comme solution de remplacement à la prévention du discours politique.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie M. O'Connor d'être présent aujourd'hui.
Je dois dire que j'ai été un peu surpris par l'émotion et la passion qui se sont dégagées de la première série de questions posées par M. Erskine-Smith. Il semble y avoir un léger problème avec un électeur de la circonscription, et je comprends de quoi il retourne.
Monsieur O'Connor, comme vous le savez, il y a eu une foule de tiers actifs dans les élections canadiennes, et ce, de plus en plus au cours des dernières années. En 2015, nous avons eu toutes sortes de joueurs tiers canadiens associés au Canada — la Dogwood Initiative, le Sisu Institute, la DI Foundation, la Salal Foundation et, bien sûr, Leadnow.
Il est intéressant de constater que tous ces joueurs tiers canadiens, que ce soit directement dans les élections soit dans des campagnes liées aux élections militant contre l'exploitation des ressources, ont été parrainés et subventionnés de diverses façons par des organisations américaines, comme la Tides Foundation des États-Unis, le Rockefeller Brothers Fund ou le Online Progressive Engagement Network, que l'on connaît par son acronyme OPEN, qui a lui-même été créé par une organisation américaine qui s'appelle le Citizen Engagement Laboratory, lequel se décrit lui-même comme les gens derrière les gens.
À la lumière de ce que vous avez dit dans votre déclaration liminaire, encore une fois, aux fins du compte rendu, Ontario Proud a-t-il un bienfaiteur américain ou, en fait, tout autre bienfaiteur étranger qui lui fournit des fonds, de l'orientation ou du soutien technologique?
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Je ne sais pas dans quelle mesure vous avez suivi notre étude, qui a commencé plus tôt au cours de l'année après le scandale liant Cambridge Analytica, Facebook et AggregateIQ, mais, par un concours de circonstances malheureux, le rapport final de l'étude a été déposé ce matin, juste avant votre témoignage.
J'aimerais attirer votre attention, en ce qui concerne vos recommandations selon lesquelles les joueurs politiques tiers ne doivent pas être soumis à trop de surveillance, d'analyse ou de réglementation, sur la recommandation 2, qui dit ceci:
Que le gouvernement du Canada modifie la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques pour y assujettir les tierces parties politiques.
La recommandation 3 — et, encore une fois, cela a été accepté à l'unanimité par le Comité — dit ceci:
Que le gouvernement du Canada octroie le mandat et l'autorité au commissaire à la protection de la vie privée ou à Élections Canada de mener des audits proactifs des partis politiques et des tierces parties politiques à l'égard de leurs pratiques relatives à la protection des renseignements personnels et d'émettre [...] des sanctions monétaires.
En ce qui concerne la comparution des trois grands partis politiques du Canada devant le Comité, seul le Parti libéral s'est opposé à l'application ou à l'élargissement de la LPRPDE visant à inclure des activités politiques. Le Parti conservateur a dit: « Rédigez les règles, et nous les suivrons. » En fait, c'est ce qu'a fait également le NPD.
Pourriez-vous vivre avec les recommandations que le Comité a présentées dans son rapport, déposé aujourd'hui, si le gouvernement décidait d'y donner suite?
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C'est sous réserve de mon examen très détaillé de ces recommandations, mais M. Kent a fourni un résumé, et j'aimerais présenter quelques observations à ce sujet.
Certainement, nous nous conformerons à toute législation qui s'applique à tout moment donné. Si la LPRPDE est élargie de manière à inclure des tiers qui exercent des activités à l'échelle nationale — je suppose que le Parlement peut modifier la législation pour le faire —, nous nous conformerons.
Toutefois, notre problème, ce serait l'augmentation des coûts de la conformité. Déjà, dans le projet de loi , les coûts de conformité seront élevés pour les tiers entre les élections. Ils devront surveiller leurs activités de défense des intérêts en ligne s'ils reçoivent un certain nombre de fonds qui totalisent 10 000 $ ou plus. Ce n'est pas beaucoup d'argent lorsqu'ils reçoivent ces dons dans un cycle électoral de quatre ans. Des groupes qui ne se définissent même pas eux-mêmes comme des annonceurs politiques tiers pourraient maintenant être visés par le projet de loi C-76. Ils devront embaucher un vérificateur. Cela coûte de l'argent. Cela veut dire qu'ils devront peut-être retenir les services d'un conseiller juridique pour de nombreuses choses différentes pour lesquelles ils n'auraient pas eu besoin de le faire auparavant. Cela aussi coûte de l'argent.
Si l'intention est d'avoir un discours politique robuste dans notre pays, géré par Élections Canada, je ne crois pas qu'une augmentation des coûts des clients, particulièrement pour les petits tiers, permettrait de le faire. Assurément, notre organisation et nos organisations soeurs vont se conformer à la législation telle qu'elle est rédigée. La législation provinciale en matière de protection des renseignements personnels s'applique déjà au travail que nous faisons. Mais, encore une fois, s'il faut élargir la LPRPDE, il faudrait le faire de façon juste et de manière à l'appliquer à l'ensemble des secteurs politiques, y compris tous les partis politiques et les candidats. Certains des plus grands dépositaires de renseignements personnels dans notre pays se trouvent dans toutes les bases de données des partis politiques, pas dans des bases de données de tiers.
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Certainement, c'est quelque chose qui sera entrepris, je crois, par le fournisseur de services, que ce soit Google ou Facebook. Ils semblent déjà aller en ce sens.
Encore une fois, pour moi, la préoccupation a trait aux coûts de la conformité. Le tiers — je ne parle pas nécessairement de nous, qui avons une grande portée, mais un groupe communautaire individuel qui veut se prononcer sur un enjeu politique — doit-il maintenant retenir les services d'un expert en protection des renseignements personnels, d'un avocat, pour le conseiller sur ces questions? Il y a quelques préoccupations au sujet des coûts de la conformité.
Je le répète, nous n'avons pas de problème pour ce qui est de nous conformer à la loi de la façon dont elle est rédigée, mais le Comité et le Parlement devraient vraiment être au courant des répercussions que toute recommandation du Comité, conjointement à ce qui a été adopté dans le cadre du projet de loi , sous réserve de la sanction royale, causerait. Je crois qu'il y aura des effets délétères très importants, je dirais, sur de très petits groupes communautaires individuels et d'autres personnes qui souhaitent s'exprimer sur les questions politiques du jour, parce qu'ils devront maintenant se conformer aux règlements d'Élections Canada, des règlements émanant peut-être du Comité, durant tous les cycles électoraux. Cela n'encourage pas nécessairement un environnement robuste pour la liberté d'expression, à mon avis.
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Vous avez des données agrégées. D'accord, merci.
Encore une fois, j'aimerais connaître votre organisation. Vous parlez d'autres tiers. Il y a des groupes environnementaux et politiques, et ils sont toujours désignés comme des groupes politiques, mais quand Ontario Proud a été mis sur pied, on disait: « Hé, regardez les couleurs de l'automne. Si vous aimez les couleurs de l'automne, cliquez sur Ontario Proud. » Puis, c'est une campagne où on mobilise des gens qui ne sont pas vraiment mobilisés sur le plan politique.
Vous leur envoyez de jolies choses au sujet des mères et des couleurs de l'automne, puis vous faites paraître des grands titres comme « Cette ordure de Kathleen Wynne ». C'est un genre de désinformation tactique — vous vous montrez seulement intéressés par toutes les choses qui concernent l'Ontario, puis vous dirigez cette campagne où on dit: « Cette vieille sorcière suffisante et opportuniste »; « La gouine la plus laide que la Terre ait jamais portée » et « Je suis surpris que personne ne lui ait tiré dessus; mais les balles coûtent peut-être trop cher. »
Quand j'ai lu ça, j'ai trouvé que ça concordait vraiment avec ce que nous avions entendu au sujet de Facebook: si quelque chose dépasse de beaucoup les limites, on le retire, mais si c'est juste sur la ligne de démarcation des choses haineuses vraiment agressives et misogynes, ça atteint en quelque sorte son apogée en ce qui concerne les mentions « J'aime ». Vous pouvez affirmer que vous avez reçu plus de mentions « J'aime » que le Toronto Star et le Globe.
Est-ce que c'est la technique, c'est-à-dire pousser les choses jusqu'à la limite et dire: « Je suis surpris que personne ne lui ait tiré dessus » afin d'obtenir les mentions « J'aime » pour faire avancer votre programme? Est-ce ainsi que vous utilisez votre algorithme?
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais revenir aux raisons pour lesquelles Ontario Proud a été fondée, et faire une comparaison. Nous savons que Leadnow a été fondée en 2011 sous la direction de M. Brandzel. M. Brandzel est membre du Online Progressive Engagement Network, OPEN, aux États-Unis. Il vit actuellement au Bangalore, en Inde, si vous pouvez le croire.
Après les élections de 2015, Leadnow a affirmé avoir défait entre 23 et 28 candidats conservateurs grâce à ses activités politiques. Initialement, l'organisation interdisait la publicité étrangère, mais en 2012, elle l'a permise et elle a continué de subventionner ces campagnes grâce à des fonds américains provenant de diverses sources.
Vous dites qu'il y avait une lacune lorsque Ontario Proud a été créée, en 2016. Saviez-vous que Leadnow avait été créée et oeuvrait dans ce créneau et connaissiez-vous la dynamique de sa campagne qui avait précisément comme cible le gouvernement au pouvoir, une campagne relativement à laquelle son fondateur américain lui a remis un prix pour avoir défait un gouvernement?