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NDVA Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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37e LÉGISLATURE, 1re SESSION

Comité permanent de la défense nationale et des anciens combattants


Témoignages du comité

TABLE DES MATIÈRES

Le mardi 26 février 2002




¹ 1535
V         Le président (M. David Pratt (Nepean--Carleton, Lib.))
V         Brigadier général J.J.R. Gagnon (Commandant, Collège des Forces canadiennes, ministère de la Défense nationale)

¹ 1540

¹ 1545

¹ 1550
V         Le président
V         M. P.T. Mitchell (professeur et directeur des programmes d'étude, Collège des Forces canadiennes)
V         Le président
V         M. Rob Anders (Calgary-Ouest, Alliance canadienne)
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         M. Rob Anders
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         M. Anders
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         M. Anders
V         M. P.T. Mitchell

¹ 1555
V         M. Rob Anders
V         M. P.T. Mitchell
V         M. Rob Anders
V         M. P.T. Mitchell
V         M. Rob Anders
V         M. P.T. Mitchell
V         M. Rob Anders
V         Le président
V         M. Rob Anders
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         M. Rob Anders
V         Le président
V         M. Claude Bachand (Saint-Jean, BQ)
V         Bgén J.J.R. Gagnon

º 1600
V         M. Claude Bachand
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         M. Claude Bachand
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         M. Claude Bachand

º 1605
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         Le président
V         M. P.T. Mitchell
V         Le président
V         M. P.T. Mitchell
V         Le président
V         M. Bob Wood (Nipissing, Lib.)
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         Le président
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         M. Bob Wood

º 1610
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         M. Bob Wood
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         M. Bob Wood
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         M. Bob Wood
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         M. Wood
V         Le président
V         Mme Elsie Wayne (Saint John, PC/RD)
V         Bgén J.J.R. Gagnon

º 1615
V         Mme Elsie Wayne
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         Mme Elsie Wayne
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         Mme Elsie Wayne
V         Le président
V         M. P.T. Mitchell
V         Le président
V         M. P.T. Mitchell

º 1620
V         Le président
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         
V         Le président
V         M. P.T. Mitchell

º 1625
V         Le président
V         M. P.T. Mitchell
V         
V         
V         
V         

º 1630
V         
V         
V         
V         
V         M. Claude Bachand
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         M. Claude Bachand

º 1635
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         M. Claude Bachand
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         M. Claude Bachand
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         M. Claude Bachand
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         M. Claude Bachand
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         
V         M. Stan Dromisky (Thunder Bay--Atikokan, Lib.)
V         
V         
V         

º 1640
V         
V         
V         
V         
V         
V         
V         M. P.T. Mitchell

º 1645
V         Le président
V         M. Rob Anders
V         
V         M. Rob Anders
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         M. Rob Anders
V         
V         M. Anders
V         

º 1650
V         M. Rob Anders
V         
V         
V         
V         Bgén J.J.R. Gagnon

º 1655
V         M. John O'Reilly (Haliburton--Victoria--Brock, Lib.)
V         Le président
V         M. Claude Bachand
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         M. Claude Bachand
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         M. Claude Bachand
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         Le président

» 1700
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         Le président
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         M. P.T. Mitchell
V         Le président
V         M. P.T. Mitchell

» 1705
V         Le président
V         M. P.T. Mitchell
V         Le président
V         Bgén J.J.R. Gagnon

» 1710
V         Le président
V         Bgén J.J.R. Gagnon
V         Le président
V         M. P.T. Mitchell
V         Le président










CANADA

Comité permanent de la défense nationale et des anciens combattants


NUMÉRO 044 
l
1re SESSION 
l
37e LÉGISLATURE 

Témoignages du comité

Le mardi 26 février 2002

[Enregistrement électronique]

¹  +(1535)  

[Traduction]

+

    Le président (M. David Pratt (Nepean--Carleton, Lib.)): J'aimerais rappeler à l'ordre cette réunion du comité permanent de la défense nationale et des anciens combattants.

    Nous sommes heureux de pouvoir compter sur la présence du brigadier général J.J.R Gagnon, commandant du Collège des forces canadiennes et du professeur P.T. Mitchell, directeur des études au Collège des forces canadiennes, dans le cadre de notre étude de l'état de préparation opérationnelle.

    Messieurs, je vous souhaite la bienvenue au CPDNAC, comme on l'appelle affectueusement. Nous sommes heureux de vous avoir parmi nous. Au nom de tous les membres du comité, j'aimerais vous souhaiter encore une fois la bienvenue. Nous sommes très impatients d'obtenir vos commentaires. Dès lors, je passe la parole à celui d'entre vous qui a le plus hâte de nous parler.

[Français]

+-

    Brigadier général J.J.R. Gagnon (Commandant, Collège des Forces canadiennes, ministère de la Défense nationale): Merci beaucoup, monsieur le président et distingués membres du SCONDVA

    D'abord, il me fait plaisir d'être parmi vous cet après-midi pour vous parler du Collège des Forces canadiennes et de sa pertinence vis-à-vis du développement et de la préparation opérationnelle du corps des officiers.

    Bien que je vous offre mes remarques en français, je dois vous dire que les notes à partir desquelles je vais parler sont rédigées en anglais. Donc, je vais vous offrir mes commentaires en anglais.

[Traduction]

    Je devrais mentionner que Paul Mitchel, D. Ph., m'accompagne cet après-midi. Paul est le directeur d'études au Collège.

    Si vous me le permettez, monsieur le président, je voudrais tout d'abord décrire brièvement le Collège des forces canadiennes. En fait, c'est une institution unique en son genre au sein des forces canadiennes. Notre mandat est de fournir une formation militaire professionnelle aux officiers supérieurs. Lorsque je parle de formation militaire professionnelle, il s'agit en fait d'un ensemble de connaissances qui est spécifique à l'art militaire et aux opérations militaires, de la gestion de crises à la guerre.

    Le programme de notre Collège inclut six cours accessibles aux officiers supérieurs de la Force régulière et à ceux de la Réserve. En fait, nous offrons deux cours. Le premier et le cours d'état-major du niveau secondaire, destiné aux officiers qui sont en milieu de carrière. Il s'agit d'un des cours. L'autre est un cours d'enseignement militaire, qui est destiné aux officiers sur le point d'être nommés officiers généraux.

    Vous savez peut-être que, au sein de la communauté de l'OTAN, nous sommes le premier Collège unifié et le premier à offrir une formation militaire professionnelle interarmées--interarmées signifie que les trois services sont ensemble. En fait, au sein de l'OTAN et de la structure ABCA, notre Collège a servi d'exemple aux autres nations, dernièrement, même au Collège du Royaume-Uni.

    Notre programme d'études se base sur la description des exigences militaires fondamentales-O. Je devrais néanmoins ajouter que notre programme d'études est également influencé par les conclusions que nous avons tirées de l'environnement de sécurité. Il est également influencé par la doctrine en évolution et par la politique de défense autorisée. La pertinence de notre programme d'études est reconnu par les universités canadiennes et par les forces armées de nos alliés. En somme, je dirais que la qualité de notre programme d'études est, pour moi,carte de visite de notre collège. Voilà pour le Collège.

    Laissez-moi dire un mot au sujet de notre rôle, M. le président. Notre rôle consiste à assurer le perfectionnement des officiers choisis, par l'entremise de cours d'état-major et de guerre du niveau secondaire et à contribuer à leur perfectionnement professionnel par des séminaires et des publications produits par le Centre des études de sécurité nationale. Ce centre est une composante de notre Collège. C'est son rôle.

    Les mots clés dans notre rôle sont «officiers choisis». Cela veut dire que nos étudiants sont sélectionnés d'après leur potentiel à gravir les échelons. Autrement dit, ils sont les futurs généraux des forces canadiennes. D'un autre côté, notre cours d'état-major du niveau secondaire est la base pour le commandement d'unités--pour ceux qui commanderont les officiers de bataillons, des vaisseaux et des escadrons aériens. C'est cela le cours d'état-major du niveau secondaire. Le cours de guerre de niveau secondaire est la base pour le commandement au niveau de la brigade, de division et de groupe opérationnel naval. Il est également la base des responsabilités du commandement supérieur au niveau stratégique.

    Comme vous pouvez le voir, nous avons deux cours--intermédiaire et supérieur. Pour situer notre Collège au sein du système de perfectionnement professionnel des officiers, je dirais que pour les quatre périodes de perfectionnement professionnel, le Collège est le centre d'excellence pour les périodes de perfectionnement trois et quatre.

    Laissez-moi vous donner maintenant un aperçu détaillé de nos programmes. Tout d'abord, je vous parlerai du cours de mi-carrière. Il s'agit du troisième cours de perfectionnement. Nous en avons deux. L'un est pour les officiers de la Force régulière, il s'agit du Cours de commandement et d'état-major. Son but est d'assurer le perfectionnement des officiers supérieurs choisis en vue de postes clés de commandement au niveau tactique et d'état-major au niveau opérationnel, au sein des forces nationales ou interalliées, de l'élément ou interarmées. Celui-ci est un cours d'une durée de dix mois qui met l'accent sur le commandement, le leadership, les opérations à travers tout le spectre de conflits, l'art opérationnel et les aptitudes d'état-major. Ce cours se donne actuellement et 93 étudiants y participent.

    Le deuxième cours du volet DP-3 est le Cours de commandement et d'état-major interarmées-Réserve. En réalité, c'est le cours qui correspond aux exigences spécifiques de l'élément de la Réserve. Celui-ci comprend un module de formation à distance d'une durée de 60 heures et une phase de résidence de deux semaines, habituellement durant l'été. J'ajouterais que durant la troisième période de perfectionnement, les cours des Forces régulières et de la réserve sont interarmées et incluent une participation internationale. Voilà pour la troisième période de perfectionnement.

    Lors de la quatrième période de perfectionnement, le Collège donne deux cours destinés aux officiers supérieurs. L'un d'entre eux est un cours d'études militaires et l'autre est un cours stratégique.

    Le cours supérieur des études militaires est en fait destiné à préparer les colonels et les capitaines de vaisseaux à des affectations aux postes supérieurs de commandement et d'état-major au niveau opérationnel au sein d'organisations et de quartiers généraux nationaux et internationaux. Étant donné que ce cours est un cours d'études militaires, il se concentre sur la planification et l'exécution de campagnes. Pour ce faire, il doit couvrir les théories de conflit, la planification de campagnes, guerre de l'élément, questions de recours à la force, le commandement, le leadership, l'éthique et la technologie. Voilà pour les études militaires.

    Le cours stratégique s'appelle cours des études de sécurité nationale. Son but consiste à préparer les généraux, les amiraux, les colonels et capitaines de vaisseau choisis à des responsabilités du leadership stratégique dans le cadre de l'élaboration, la direction et la gestion de la politique de sécurité nationale et des politiques de défense. L'étude est centrée sur l'environnement stratégique, la politique de sécurité et de défense, le commandement et le leadership, la gestion du personnel et des ressources ainsi que la technologie.

    Ces deux cours sont destinés aux officiers sur le point de devenir des généraux. Le cours de combat de guerre dure 15 semaines et le cours stratégique dure 6 mois.

    Laissez-moi vous parler maintenant du réseau international au sein duquel le Collège opère. Actuellement, notre cours intermédiaire comprend 16 étudiants internationaux qui représentent 10 pays étrangers. Le cours supérieur, le cours des études de sécurité nationale, comprend deux étudiants étrangers représentant deux pays. La représentation internationale comprend quelques échanges bilatéraux permanents et quelques participations non permanentes. Il comprend quelques pays de l'OTAN, quelques partenariats avec des pays en paix et quelques autres.

    Je devrais souligner, en ce qui concerne la représentation internationale, que six membres de mon personnel sont des officiers étrangers. Au fond, la présence internationale nous assure des points de vue diversifiés qui profitent à notre corps des officiers et à nos étudiants.

    Notre réseau international est le résultat de notre participation active aux conférences des commandants de l'OTAN, au commandants du Collège d'état-major et l'école de guerre, dont je fais partie. C'est un forum permanent qui existe depuis plus de 30 ans. Pour moi, c'est le seul moyen d'évaluer et d'obtenir des échanges de points de vue entre collèges, étant donné que nous sommes la seule institution du genre au Canada. Ce forum comprend quelques groupes de travail permanents auxquels nous participons de manière sélective.

    Dans ma déclaration préliminaire, j'ai mentionné que la carte de visite du Collège est la qualité de notre programme d'études. Nous développons actuellement un système continu d'évaluation et de validation. Je créerai un nouveau département en été, afin de me donner les moyens nécessaires pour l'évaluation et la validation.

    Je pense que nous sommes faisons partie du peloton de tête de l'OTAN et certains de nos alliés suivent notre travail de près. J'ai confiance que, dès l'année prochaine, nous serons le meilleur Collège de l'OTAN en ce qui concerne l'évaluation et la validation.

¹  +-(1540)  

    J'ai également mentionné, dans ma déclaration préliminaire, la reconnaissance de nos programmes par certaines universités canadiennes. Je suis très fier de pouvoir dire que notre programme annuel vient d'être accrédité. En effet, le conseil des études supérieures de l'Ontario a estimé que la rigueur intellectuelle de notre programme équivaut à une maîtrise, les équivalences du programme sont de un pour un, c'est à dire que le contenu du cours est suffisant et ne requiert pas de cours additionnel à la fin de l'année.

    Au même titre que cet accomplissement, le nombre de membres du personnel au niveau du doctorat sera augmenté à quatre, dès le printemps. De plus, nous maintenons une collaboration étroite avec le Collège militaire royal et d'autres universités, principalement du Canada, mais également des États-Unis et d'Europe.

    Chaque année, nous comptons sur environ 200 conférenciers invités pour nous fournir les connaissances spécialisées non disponibles au Collège. Hier, mon conférencier invité était l'ambassadeur Paul Cellucci. Certains de nos conférenciers invités sont des universitaires renommés et certains sont des spécialistes renommés. Je peux dire qu'ils contribuent beaucoup à la qualité de notre programme.

    Pour appuyer la dimension intellectuelle de notre programme, le Collège possède une bibliothèque de classe internationale. En fait, notre bibliothèque est électronique, donne accès à toute une gamme de systèmes en ligne et à des prêts entre bibliothèque partout en Amérique du Nord. Des institutions militaires et civiles bien connues des États-Unis et d'Europe se connectent quotidiennement à notre serveur. En raison du nombre de réactions qui nous parviennent, je pense que nous possédons un joyau unique en son genre. En effet, notre bibliothèque a été la mieux classée de sa catégorie par le The Wall Street Journal.

    Les dernières améliorations que nous avons apportées à l'infrastructure sont presque terminées. Elles incluent l'expansion de la bibliothèque, dont nous sommes si fiers, et l'aménagement d'un Centre d'exercices de guerre et de simulation. Nos étudiants ont accès à notre bibliothèque depuis leurs quartiers au Collège ou depuis des emplacements distants. Nous sommes donc à la fine pointe de la technologie.

    Avant de conclure, je voudrais vous dire, en quelques mots, comment je vois le futur du Collège.

    D'abord, nous aimerions rehausser les voyage d'études canadiens. Notre programme comporte plusieurs voyages et l'un d'entre eux est le voyage d'étude canadien. J'aimerais l'améliorer pour pouvoir fournir une meilleure perspective des diverses régions du Canada à nos étudiants, y compris le Grand Nord. Je suis certain que cela se fera.

    Un autre projet est l'expansion du Cours d'études stratégiques, destiné aux colonels supérieurs en voie de devenir généraux, et de passer d'un cours de six mois à un cours à l'année. Ce faisant, nous augmenterons le contenu sur la région de l'Asie-Pacifique et nous approfondirons d'autres sujets, tout en améliorant le rythme d'apprentissage.

    Nous pensons également inclure des hauts fonctionnaires au Cours d'études de sécurité stratégique, afin de créer une situation d'apprentissage qui inclut toutes les personnes qui élaborent des plans stratégiques au niveau national. J'ai eu un échange de correspondance à ce sujet, pour convaincre les responsables supérieurs des politiques et des décideurs d'autres ministères.

    Nous avons également des plans pour prolonger la durée de formation et pour fournir une formation d'état-major à plus d'officiers en milieu de carrière au niveau de la troisième période de perfectionnement. Nous pensons que la durée de formation est actuellement limitée, dès lors, nous avons mis plus de personnes sur ce projet pour le prolonger.

    Nous voulons avoir plus de formation à distance. Dès lors, nous élaborons des programmes avec le Collège militaire royal de Kingston pour pouvoir réaliser ce projet. Comme je l'ai mentionné, la Force de réserve est actuellement la seule à avoir des cours à distance, mais je pense que nous pouvons et devons en avoir plus.

    Un autre projet actuellement en cours est de conformer les capacités de recherche de notre Collège avec les exigences du MDN et des CF. Je pense que cela nous fournira beaucoup de possibilités.

¹  +-(1545)  

    Dans la même poussée, notre Centre national d'études stratégiques, une composante de notre Collège, devrait être transformé en un centre d'excellence qui contribuerait à améliorer l'ensemble des connaissances sur les études stratégiques.

    Pour conclure, je dirais que le cours d'état-major de notre Collège est la base pour le commandement d'unités et je suis persuadé que la preuve en est faite, jour après jour, en Bosnie, en Afghanistan, dans la mer d'Oman et partout ailleurs dans le monde. Je suis persuadé que nos officiers qui commandent des unités peuvent être comparés aux officiers de nos pays alliés. Je suis convaincu qu'ils sont au même niveau, si ce n'est meilleurs, que leurs homologues de l'OTAN.

    Pour le prouver, je peux vous dire que seuls quelques Collèges étrangers sont choisis par nos pays alliés pour le perfectionnement de leurs officiers, et notre Collège en fait partie. De plus, nos alliés ont suffisamment confiance dans notre système de formation pour confier le commandement opérationnel de leurs unités à des commandants canadiens.

    Pour conclure, je dirais que je suis très fier de notre Collège. C'est un joyau, en ce qui concerne la formation professionnelle militaire. Je pourrais peut-être citer un officier des États-Unis, et ce n'est pas le seul, qui a dit que le cours qu'il a suivi est un «cours de perfectionnement professionnel de niveau international». Il a ajouté «L'armée des États-Unis serait bien servie en adhérent et en appuyant une collaboration future avec ce Collège».

    J'espère que ces remarques vous ont été utiles. Je vous remercie beaucoup.

¹  +-(1550)  

+-

    Le président: Merci beaucoup, mon général.

    Professeur Mitchell, avez-vous des commentaires à faire?

+-

    M. P.T. Mitchell (professeur et directeur des programmes d'étude, Collège des Forces canadiennes): Non. Je suis ici pour appuyer les commentaires du général et je suis à disposition pour d'éventuelles questions.

+-

    Le président: C'est bien, merci.

    C'est le tour de M. Anders, il a sept-minutes à disposition.

+-

    M. Rob Anders (Calgary-Ouest, Alliance canadienne): Merci M. le président.

    Vous avez mentionné que dix pays étrangers ont actuellement des officiers qui s'entraînent dans notre Collège. De quels pays viennent-ils ?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Certains viennent de pays avec lesquels nous avons des échanges permanents : Royaume-Uni, France, Allemagne et Australie. Ensuite, nous avons des étudiants de Corée, un de Singapour, des Pays-Bas, la Barbade, l'Argentine et de Bulgarie.

+-

    M. Rob Anders: D'accord, merci mon général.

    Lorsque vous dites «Corée», je pars du principe que vous parlez de la Corée du Sud.

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Oui, bien sûr.

+-

    M. Rob Anders: D'accord. J'ai entendu dire que, parfois, nous fournissions des entraînements militaires d'hiver aux chinois, alors je vérifie. D'accord.

    Ne serait-ce pas plus logique de réunir votre collège avec un autre établissement d'enseignement, comme le CMR de Kingston ? C'est juste une question d'information générale.

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Cela a été évalué à maintes reprises dans le passé. Ce que notre Collège a d'unique est la compétence en matière de combats de guerre. C'est possible grâce aux officiers en activité de service qui ont de l'expérience dans des positions de commandement, dans des opérations à l'extérieur de la base, etc. Je suppose néanmoins que cela pourrait être fait n'importe où.

    Mais il faut dire que le Collège a investi dans ses infrastructures à Toronto, ces dernières années. Au fil des années, nous avons constitué un joyau unique dans son genre. De plus, nous avons la chance d'être situé près d'un aéroport international, ce qui est un atout essentiel. Je devrais mentionner que pour enseigner notre programme, je compte sur 200 conférenciers invités par année et, pour être honnête, le fait d'être situé à côté d'un aéroport international nous donne accès à quelques conférenciers très occupés qui ne se déplaceraient pas sinon.

    Donc, cela coûterait cher pour reproduire l'infrastructure que nous possédons déjà et ce ne serait pas rentable à court terme.

+-

    M. Rob Anders: D'accord.

+-

    M. P.T. Mitchell: Si je peux ajouter quelque chose : je pense que vous interprétez peut-être mal le rôle de notre Collège, parce que vous avez mentionné les “officiers en formation“ dans votre question initiale. La mission du Collège des forces canadiennes est fondamentalement différent de celui du Collège militaire royal.

¹  +-(1555)  

+-

    M. Rob Anders: J'ai préféré clarifier cela. Étant donné que vous traitez avec des officiers étrangers, je n'étais pas sûr de leur grade ni de leur situation.

+-

    M. P.T. Mitchell: Les officiers possèdent exactement les mêmes qualifications et normes professionnelles que les officiers canadiens.

+-

    M. Rob Anders: D'accord.

    D. Ph. Mitchell, j'ai cru comprendre que vous êtes un expert en politique et en stratégie navale. Selon ce que j'ai compris, nous avons envoyé six bateaux vers l'océan Indien ; maintenant nous descendons à cinq. Selon vous, pendant combien de temps les cinq ou six bateaux peuvent-ils soutenir le groupe opérationnel en place dans l'océan Indien ?

+-

    M. P.T. Mitchell: Malheureusement, cette question ne fait pas partie de mon domaine de compétence. Je ne suis pas capable de vous fournir un commentaire éclairé sur ce sujet. Désolé.

+-

    M. Rob Anders: D'accord. Je vais en essayer une autre, la voici : diriez-vous que la disponibilité de seulement deux bâtiments de soutien est une faiblesse majeure de notre potentiel naval ?

+-

    M. P.T. Mitchell: Je dirais que la marine sera très restreinte dans sa capacité d'envoyer des forces à l'étranger, si elle n'est pas capable de remplacer les AOR dans les prochaines années.

    De plus, si nous n'avons que deux AOR, cela veut dire que lorsque l'un d'entre eux va en refonte, l'une des côtes se retrouve sans AOR et, de nouveau, est restreint dans sa capacité de laisser les forces en mer pour une longue durée. Oui, dans ce sens, je suis d'accord avec vous.

+-

    M. Rob Anders: Vous voyez, cela correspondait à la vérité, était diplomatique et n'a pas fait mal.

+-

    Le président: Néanmoins, j'aimerais rappeler aux membres du comité que, à mon avis, les témoins ici présents, sont là pour parler de l'élément de la préparation opérationnelle.

    Ne vous sentez pas obligé de répondre aux questions qui vous mettent mal à l'aise.

    M. Anders, vous pouvez continuer maintenant.

+-

    M. Rob Anders: Merci pour le whip.

    Le président: De rien.

    M. Rob Anders: Je pense que c'était destiné aux témoins, M. le président.

    Le ministre a dit qu'il y aura un examen de la Défense. Quels seront les principaux problèmes traités par cet examen  ? Craignez-vous que le gouvernement réduise encore plus les capacités de la Défense, en utilisant cette révision comme excuse? N'importe lequel de vous deux peut répondre à cela.

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Je suis désolé de vous dire que je suis ici aujourd'hui pour représenter le Collège et son influence sur le corps des officiers et que mon domaine de compétence est celui du combat de guerre. Tout ce qui concerne la politique de sécurité, la politique de la Défense, etc, n'est pas de notre compétence. Nous faisons appel à des experts d'universités, du gouvernement, du corps diplomatique, etc, spécialisés dans ces domaines. Ce sont les experts qui s'occupent de ces questions.

    En tant que directeur du Collège, je ne possède pas toutes ces connaissances spécialisées et il est préférable que je ne réponde pas à ce genre de question. Je suis désolé de vous décevoir.

+-

    M. Rob Anders: Concentrons nous sur l'école, alors.

+-

    Le président: En fait, je viens de me rendre compte que vous avez dépassé votre temps, M. Anders.

    Nous devrions peut-être continuer notre interrogatoire avec M. Bachand.

[Français]

+-

    M. Claude Bachand (Saint-Jean, BQ): Merci, monsieur le président. Je voudrais remercier le brigadier général Gagnon de sa présentation.

    Personnellement, j'ai encore beaucoup de questions sur le Collège des Forces canadiennes. Je suis allé à l'école dans un des collèges militaires. Il y en avait un chez nous, et je sais qu'il y en a un à Kingston aussi. Est-ce que je suis sur la bonne voie quand j'affirme que les gens qui entrent au Collège militaire royal du Canada à Kingston sont des gens qui veulent devenir officiers parce qu'ils ne le sont pas déjà, alors que les gens qui vont à votre collège ont déjà le rang d'officier et ils y vont pour faire un cours de perfectionnement? Souvent, on appelle cela une mise à jour éducationnelle des gens. C'est un peu ce qui se fait au civil. Est-ce que, jusqu'ici, ma conception est exacte?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Monsieur Bachand, vous avez raison de dire que le Collège militaire royal du Canada à Kingston est le point d'entrée des officiers et que ça, c'est un rôle qui n'a rien à voir avec le collège de Toronto que je représente.

    Notre collège a pour mission d'accueillir les officiers qui sont sélectionnés, c'est-à-dire ceux qu'on a déjà repérés comme étant prometteurs, des candidats susceptibles de gravir les échelons. En d'autres mots, ce sont les futurs généraux des Forces armées canadiennes. Ce sont les étudiants qui forment la population de notre collège. Notre rôle est de leur donner une formation professionnelle très poussée qui touche à divers domaines tels que le leadership, le commandement, les opérations militaires classiques, les études de sécurité nationale, etc. C'est vraiment là la mission de notre collège.

º  +-(1600)  

+-

    M. Claude Bachand: Très bien. Maintenant, vous dites ici que le système de perfectionnement professionnel comporte quatre périodes. La première fournit aux officiers l'instruction de base; elle inclut habituellement un programme menant à un grade au Collège militaire royal. Supposons que je sois un officier qui n'a pas passé par le Collège militaire royal. Il y en a qui sont recrutés par l'armée dans les universités. Comment et pourquoi irais-je au Collège militaire royal après m'être perfectionné chez vous, alors que je suis déjà officier? Serait-ce pour obtenir un grade supplémentaire?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Oui. En fait, comme je l'ai dit, monsieur Bachand, c'est le moyen qui sert à donner à nos officiers des connaissances nécessaires à la conduite et à la planification des opérations militaires dans un monde très complexe.

    Lorsqu'ils complètent leur études au Collège militaire royal, nos officiers se sentent relativement à l'aise dans leur milieu respectif, c'est-à-dire dans la marine, l'armée ou l'aviation. Le niveau de formation professionnelle que nous donnons ici, à Toronto ou à notre collègue est déjà interarmes. Nous allons au-delà de ce que la marine, l'aviation et l'armée fournissent dans leur domaine respectif. On fait la planification des opérations interarmes et multinationale. Donc, la portée est vraiment différente, et elle amène les officiers à une forme de pensée qui se situe entre la tactique et la stratégie, ce qu'on appelle l'art opérationnel.

    La deuxième série de cours les amène à penser vraiment de façon stratégique et permet à ces officiers de devenir des acteurs dans le QGDN, dans la définition des politiques de défense, etc.

+-

    M. Claude Bachand: Maintenant, pouvez-vous expliquer au comité de quelle façon le programme d'études est fixé pour chacun des groupes de perfectionnement? Qui repère un jeune officier à qui on veut faire gravir les échelons et envoyer au Collège des Forces armées canadiennes? Qui prépare le programme pour chacun des quatre stades?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: C'est préparé par le centre nerveux du collège. Nous avons une équipe de planificateurs qui sont mes officiers. Le programme d'études, si vous voulez, a comme toile de fond ce qu'on appelle Officer General Specifications, donc, la norme professionnelle du corps des officiers. C'est la toile de fond. Alors, toutes les activités du programme découlent du contenu de cette toile de fond.

    De même, pour définir les activités, on ajoute à cette analyse l'interprétation du milieu de sécurité dans lequel nous opérons aujourd'hui et dans lequel nous opérerons dans le futur. On ajoute aussi les leçons tirées des opérations récentes et on fait appel à nos experts dans divers domaines. Nous mettons leur expertise à profit pour qu'ils nous communiquent leurs commentaires sur la pertinence de chacune des activités du programme. C'est donc un processus continu et laborieux. Il est soumis, comme je vous l'ai expliqué tout à l'heure, à des critères de validation afin que nous puissions être certains que l'enseignement correspond vraiment aux besoins du corps d'officiers.

    Je dois vous dire, monsieur Bachand, que quand je fais le benchmarking avec les autres collèges de l'OTAN, je me sens tout à fait à l'aise parce que je pense que notre collège fait partie du peloton de tête.

+-

    M. Claude Bachand: Me reste-il du temps, monsieur le président? Une minute et demie. D'accord.

    Monsieur Gagnon, pouvez-vous aussi expliquer au comité ce qui arrive si un officier... C'est que je regarde le rapport que le ministre de l'époque avait fait au premier ministre, dans lequel on recommande fortement de modifier les politiques et d'exiger un diplôme universitaire pour l'obtention d'une commission d'officier. Est-ce que les officiers qui fréquentent votre collège obtiennent une sorte d'équivalence ou de crédits, peu importe, en cours universitaires pour les cours qu'ils ont complétés? Est-ce qu'un officier qui a suivi et réussi tous les cours du collège peut se qualifier pour un diplôme universitaire grâce à tous ces crédits? Autrement dit, est-ce qu'il ne fait que suivre des cours pour lesquels on lui sait gré, ou si les cours qu'il a suivis lui permettent de viser à obtenir un grade universitaire?

º  +-(1605)  

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: C'est fait, monsieur Bachand; c'est nouveau de cette année. Comme je l'ai mentionné dans mes remarques d'ouverture, l'organisme qui s'appelle l'Ontario Council on Graduate Studies est venu au collège l'an dernier et, après avoir étudié le contenu de nos cours et constaté la rigueur professionnelle et intellectuelle de ce que l'on y enseigne, il a déterminé que c'était l'équivalent d'une maîtrise. Donc, cette année notre programme d'un an accorde une maîtrise aux étudiants qui s'inscrivent au programme.

    Vous serez intéressé de savoir que 45 de mes 93 étudiants suivent le programme de maîtrise. Les équivalences du programme sont de un pour un, c'est-à-dire que le contenu du cours est suffisant et jouit d'une telle crédibilité intellectuelle qu'il ne requiert pas de cours additionnel à la fin de l'année. Quant aux officiers qui ne font pas partie de ces 45, c'est parce que la plupart d'entre eux ont déjà une maîtrise lorsqu'ils s'inscrivent à notre programme.

[Traduction]

+-

    Le président: Merci M. Bachand.

+-

    M. P.T. Mitchell: À ce sujet, puis-je ajouter quelque chose aux remarques d'ordre générales ?

+-

    Le président: Bien sûr.

+-

    M. P.T. Mitchell: Nous offrons une maîtrise en études de défense aux officiers. Il s'agit d'un diplôme ayant une base professionnelle et non pas universitaire. De plus, le Collège militaire royal a élargi son programme d'accréditation. Il offre certains crédits pour l'accomplissement du Cours de commandement et d'état-major pour une maîtrise en études de la défense. Il y a également une maîtrise en art militaire et en sciences. Des crédits sont également offerts pour des cours de niveau supérieur, le général les a mentionnés.

    En fait, les officiers ont la possibilité d'emprunter le cheminement professionnel, c'est-à-dire, faire un diplôme du genre M.B.A ou MPA. Vous n'iriez pas plus loin au niveau universitaire. Vous pouvez également emprunter le cheminement universitaire. Par exemple, vous obtenez vos crédits en études militaires, obtenez un diplôme et faites un doctorat si vous voulez. Il y a différents cheminements que les officiers peuvent emprunter pour perfectionner leur formation, en s'inscrivant aux cours offerts par le Collège.

+-

    Le président: Merci professeur.

    M. Wood.

+-

    M. Bob Wood (Nipissing, Lib.): Merci M. le président.

    J'aurais quelques questions à vous poser, général Gagnon, au sujet du changement de politique de 1997 qui rend obligatoire l'obtention d'un diplôme universitaire pour être promu officier.

    Premièrement, pensez-vous personnellement qu'un diplôme universitaire doit être obligatoire ? Deuxièmement, selon vous, vos diplômés sont-ils plus qualifiés depuis ce changement ? Pouvez-vous m'expliquer comment vous travaillez avec les officiers commissionnés qui ont gravi les échelons, depuis que le diplôme universitaire est devenu obligatoire.

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: En ce qui concerne la première partie de votre question, je pense que le but de toute institution militaire est d'avoir un corps des officiers diplômé. Il faut se rendre compte que nous avons une génération d'officiers actuellement en activité de service qui devra effectuer une mise à jour. Nous offrons maintenant un programme, dans lequel les officiers qui se joignent à nous auront accès à des diplômes de premier cycle en début de leur carrière.

    À long terme--à mon avis en 10 ans--le corps des officiers des forces armées canadiennes sera composé de diplômés, d'officiers possédant une maîtrise, etc. En fait, il y a quelques mois, je discutais avec l'honorable John Fraser et je lui ai dit : «M. Fraser, je pense qu'en 10 ans le corps des officiers du Canada sera mieux instruit que les parlementaires», et il ne m'a pas giflé.

    Un député: Ce n'est pas très compliqué.

+-

    Le président: Vous ne devriez pas mettre la barre si bas, mon général.

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Je l'ai simplement mentionné à M. Fraser, pour que nous puissions comprendre les énormes progrès que nous avons accomplis et pour dire que nous nous sommes engagés, en tant qu'institution militaire, à améliorer l'instruction du corps des officiers. Ce n'est pas un but difficile à atteindre; nous y sommes presque.

    Comme je l'ai dit, la moitié de ma classe est inscrit à un programme de maîtrise et une bonne partie de l'autre moitié en possède déjà une. Cela évolue rapidement et j'encourage cela.

+-

    M. Bob Wood: Pour en revenir aux officiers gradés, pensez-vous que les personnes sont moins motivées à gravir les échelons, étant donné qu'ils savent qu'ils doivent posséder un diplôme? Comme vous le savez, ils avancent en gravissant les échelons, comme d'autres personnes avant eux. Que faites-vous de ces personnes, lorsqu'ils veulent progresser ?

º  +-(1610)  

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Ce n'est pas le mandat du Collège que je représente. Je ne sais pas si vous avez entendu parler de l'École supérieure de défense canadienne qui sera créée le 1er avril. Pour être honnête, ce sera son rôle de veiller au perfectionnement professionnel pour les autres grades.

    Mon Collège répond aux exigences du corps des officiers.

+-

    M. Bob Wood: D'accord. Apparemment, il est évident qu'on a besoin de plus d'argent pour la Défense nationale. Néanmoins, la plupart des témoins qui se sont exprimés devant ce comité, n'ont pas vraiment fourni un chiffre exact sur le montant supplémentaire nécessaire et sur son utilisation. De quelle manière votre Collège fait-il face aux problèmes de financement? Comment procédez-vous pour demander plus d'argent?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Je ne peux pas me plaindre, car l'argent que j'ai à disposition suffit pour atteindre les objectifs qui me sont fixés. Je peux compter sur le soutien massif des hauts gradés des forces canadiennes. Notre Collège est un joyau pour l'instruction du corps des officiers. Il est reconnu pour cela et financé en conséquence.

    Bien sûr, je vous dirais oui si vous me donniez plus d'argent. Mais je ne pense pas que ce soit utile que vous vous en préoccupiez. Si j'avais besoin de plus d'argent, je pourrais m'arranger avec l'enveloppe budgétaire du groupe SMA (RH-Mil) qui fait partie du groupe du général Couture.

+-

    M. Bob Wood: Avec toutes les coupes faites dans les forces armées, vous n'avez pas eu à diminuer quoi que ce soit ?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Non, mais, comme je l'ai dit, un de mes projets est d'augmenter la durée de formation des officiers en milieu de carrière. Je pense que c'est important pour le corps des officiers. Si cela est approuvé, il sera nécessaire d'obtenir un financement supplémentaire pour cela. Mais, encore une fois, je pense que c'est faisable avec ce qui est disponible pour le groupe SMA (RH-Mil).

+-

    M. Bob Wood: Comment votre Collège a-t-il réussi à s'adapter aux exigences de la nouvelle guerre: le terrorisme?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Je dois vous dire qu'il y a environ cinq ans, le Collège a revu entièrement son programme d'études. Il en avait vraiment besoin, car, au fil des ans, le programme d'études ou du moins une partie n'était plus approprié aux description des exigences militaires fondamentales. Malheureusement, il a fallu supprimer quelques compétences propres au combat de guerre du programme d'études, pour pouvoir inclure les sujets qui nous étaient imposés. Dès lors, nous l'avons revu entièrement. Notre programme d'études met l'accent sur la profession militaire. Pour ce faire, nous devons comprendre le contexte actuel et futur de la sécurité dans lequel nous travaillons.

    Je pense que notre programmes d'études disponible avant le 11 septembre, incluait déjà les problèmes de menaces asymétriques, etc. Nous n'avons donc pas besoin de faire une mise à jour. Comme je l'ai dit, quand je nous compare avec les Collèges alliés de l'OTAN, je pense que nous faisons partie du peloton de tête, en ce qui concerne le contenu du programme d'études.

+-

    M. Bob Wood: Bien.

    Merci M. le président.

+-

    Le président: Merci M. Wood.

    Mme Wayne.

+-

    Mme Elsie Wayne (Saint John, PC/RD): Merci beaucoup.

    Brigadier-général, aux alentours de Noël, j'ai eu un appel de la part d'un monsieur qui voulait savoir pourquoi son fils, qui était... il avait sa licence de pilote et il ne pouvait pas s'engager dans l'armée pour devenir pilote de la force aérienne. La raison avancée était que, même s'il possédait sa licence de pilote professionnel, il n'avait pas de diplôme universitaire. C'est un exemple qui démontre bien ce que nous faisons pour encourager les jeunes à s'engager dans l'armée. Dès lors, j'aimerais savoir s'il s'agit d'un cas isolé ou si nous refusons beaucoup de jeunes. Cela me préoccupe, car le père se posait des questions et son amour propre en avait pris un coup, car son fils était engagé dans les cadets, la Réserve, etc.

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Je dirais qu'il s'agit d'un cas isolé, Mme Wayne. Nous voulons actuellement maximiser les ressources disponibles et nous devons examiner les occasions. Parmi ces occasions, nous devons prendre en considération les compétences que les nouveaux venus ont et amènent aux institutions militaires.

    Je pense que l'École supérieure de défense canadienne que nous créerons d'ici le 1er avril aura comme effort principal--il y aura quatre efforts principaux--un besoin d'innover et d'examiner des cas comme ceux-ci. J'espère donc qu'il s'agit d'un cas isolé.

º  +-(1615)  

+-

    Mme Elsie Wayne: En décembre, lorsque le vérificateur général du Canada a remis son rapport, le rapport mentionnait que nous avions de sérieux problèmes au sein du ministère de la Défense. En effet, 18 des 36 emplois de maintenance militaire n'étaient pas occupés à ce moment-là.

    Elle a également mentionné que 15% du personnel de maintenance ne possédait pas les qualifications nécessaires et que la plupart d'entre eux n'avaient pas pris part aux 38% de cours de spécialisation qu'ils doivent avoir accompli pour occuper leurs emplois. Que s'est-il passé ? Je vous demande cela, car le rapport s'est intéressé principalement à l'équipement du service et aux problèmes de sécurité du personnel de métier, qui est très semblable dans l'industrie privée. Il est vrai que nous voulons que les personnes obtiennent leur maîtrise, mais nous voulons également que nos hommes et nos femmes aient l'équipement qui leur est nécessaire et le personnel capable de réparer cet équipement et de l'utiliser.

    Nous nous inquiétons beaucoup à ce sujet. J'ai vérifié cela et nous avons constaté que la promotion de l'armée de métier, en tant que choix de carrière, et les possibilités d'instruction pour nos jeunes sont insuffisantes. Il semblerait que les militaires rencontrent maintenant les mêmes problèmes que le secteur privé.

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Je comprends votre question, Mme Wayne. Vous avez le droit de la poser, mais je ne suis pas spécialiste en la matière. Je n'aime pas esquiver des questions, mais ma réponse ne vous serait pas utile, car je ne parlerais pas en connaissance de cause. Ce n'est pas mon secteur d'activité.

+-

    Mme Elsie Wayne: D'accord.

    L'armée du Canada est souvent décrite--nous l'avons tous fait--comme étant sous pression, en raison du petit nombre de personnel disponible, du nombre grandissant d'opérations de maintien de la paix et d'autres engagements militaires. Lorsque les officiers font leur cours dans votre Collège, le font-il pendant une période déterminée ou leurs études peuvent-elles être interrompues n'importe quand, en raison d'un déploiement outre-mer pour lequel ils seraient rappelés au travail.

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Nos officiers, lorsqu'ils suivent notre programme, le font à temps plein et c'est quelqu'un d'autre qui occupe leur emploi pendant ce temps. Autrement dit, en ce qui concerne la dotation en personnel qui est autorisée pour le rang de major, par exemple, jusqu'à 93 emplois supplémentaires seront garantis aux institutions militaires, pour que ces étudiants puissent venir à notre Collège et être remplacés dans leurs emplois. Dès lors, nos étudiants ne peuvent pas être rappelés. Ils peuvent consacrer toute une année à l'étude de la profession militaire et à la maîtrise, pour ceux qui se sont inscrits à ce programme.

+-

    Mme Elsie Wayne: Je vois.

    Merci beaucoup M. le président. C'est bien.

+-

    Le président: Merci Mme Wayne.

    Messieurs, je voudrais également vous poser quelques questions.

    Professeur Mitchell, je constate, en lisant de la documentation, que vous avez écrit un article dans l'édition de l'hiver 1999 du journal Armed Forces and Society, au sujet des sous-marins et du maintien de la paix. En êtes-vous arrivé à une conclusion ? Si oui, pouvez-vous nous en parler ?

+-

    M. P.T. Mitchell: Pour préciser, c'était dans le Journal of Military and Strategic Studies de l'université de Calgary, et pas dans Armed Forces and Society. L'article ne concerne pas ce que nous sommes en train de discuter, et vous avez déjà fait des remontrances à un de vos collègues, alors...

+-

    Le président: Je vais reformuler ma question. Est-ce un sujet qui est abordé au Collège de la défense et comment aborderiez-vous ce problème si un de vos étudiants le mentionnait?

+-

    M. P.T. Mitchell: En fait, j'ai écrit cet article avant de me joindre au Collège, en réaction aux propos de certaines personnes qui décrivaient la problématique de la LASM -- lutte anti-sous-marine  -- comme étant un vestige de la guerre froide et comme inutile pour les opérations militaires modernes. Je soulignais l'impact des sous-marins sur des opérations navales conduites dans un environnement de maintien de la paix.

    Comme cela est mentionné dans le programme d'études du Collège, oui, c'est important. L'ensemble de la problématique des opérations navales est bien couverte par les Forces maritimes au Collège. Les problèmes concernant les sous-marins sont souvent abordés. Je ne donne pas de cours sur ce sujet en particulier, parce que, en général, des sous-mariniers viennent en parler d'un point de vue opérationnel.

º  +-(1620)  

+-

    Le président: J'aimerais vous poser une question général Gagnon, mais, en fait, vous pouvez aussi y répondre professeur. C'est au sujet de la problématique de la guerre asymétrique. Vous pourriez peut être fournir une récapitulation au comité, pour nous informer de ce que vous entreprendrez concernant ce problème. J'imagine que ce sujet soulève beaucoup d'intérêt ces derniers temps. Pouvez-vous nous donner un aperçu de ce que vous dites actuellement sur le sujet?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Comme je l'ai mentionné, M. le président, notre programme d'études a été adapté pour faire face au contexte futur de la sécurité. Un groupe d'officiers, appelé planificateurs, fait partie du Collège. Ils s'accordent aux progrès des derniers documents publiés au sujet des opérations militaires. C'est un emploi à plein temps. Pour être compétents, ils participent à des séminaires très spécialisé au Canada, aux États-Unis et en Europe. Ils participent également à certains groupes de travail de la conférence des commandants de l'OTAN, etc.

    Le but de ce réseautage est de relever les sujets d'enseignement les plus utiles, ce qui inclut la guerre asymétrique. Ensuite, le programme de formation est adapté en conséquence. Ils n'abordent pas le programme de formation dans son ensemble. Nous essayerons d'avoir les meilleurs spécialistes de la planète pour parler des éléments clés que sont les technologies naissantes ou les nouvelles opérations militaires en relation avec les environnements de sécurité future.

+-

     En ce qui concerne la renommée de ces conférenciers invités, j'ai le général Wesley Clark sur ma liste, c'est lui qui a mené les campagnes de bombardement au Kosovo, etc. C'est le niveau de renommée que nous visons et je pense que nous ne rencontrons pas de problèmes dans l'accomplissement de ce travail.

+-

    Le président: Avez-vous des commentaires à faire, professeur Mitchell?

+-

    M. P.T. Mitchell: Oui.

    Il y a plusieurs moyens, en parlant du programme d'études, d'aborder les problèmes comme la guerre asymétrique. Je pense qu'il faut surtout aborder la complexité grandissante de l'environnement international dans lequel les forces canadiennes opèrent.

    Un des moyens que nous avons à disposition est d'améliorer les capacités de pensée critiques des officiers canadiens. Pour y parvenir, nous pouvons intégrer les universitaires au programme, comme nous le faisons au Collège des forces canadiennes. Soit en intégrant les quatre universitaires qui seront sur place et qui participeront au programme en donnant des conférences, des séminaires, de la documentation, etc, soit en invitant des experts dans les domaines spécialisés.

    En tant qu'universitaires, nous soulevons des questions, soulevons des problèmes, des questions sur les dogmes et des questions sur les doctrines pour amener les étudiants à réfléchir—et à développer un esprit critique—au sujet de l'environnement dans lequel ils opèrent. Je pense que cela augmente leur capacité à opérer dans des environnements complexes tels l'Afghanistan ou la Bosnie. C'est un des moyens que nous utilisons pour y faire face.

    L'autre moyen est de faire écrire une série d'articles aux étudiants pendant leurs cours. Le sujet de ces articles doit être choisi par l'étudiant. Ils ne reçoivent pas de consignes de la part du personnel. Cette année, un certain nombre d'étudiants ont choisi d'écrire sur la guerre asymétrique, y compris certaines personnes qui sont inscrits au programme de maîtrise en études de défense. Parmi ces travaux, il y aura au moins trois thèses sur la guerre asymétrique et sur la stratégie adoptée par les forces canadiennes pour faire face à ces défis.

    Ce sont quelques moyens parmi d'autres qu'utilise le Collège pour faire face à ce problème, du point de vue opérationnel.

º  +-(1625)  

+-

    Le président: S'agit-il des thèses qui sont mises à la disposition du public, à savoir que le public ou des gens comme nous ont accès à leur contenu?

+-

    M. P.T. Mitchell: Oui. Vous avez maintenant accès à tous les mémoires des étudiants par le biais du système de la bibliothèque collégiale sur le site Web du collège. La bibliothèque fera prochainement l'objet d'une mise à jour du logiciel qui facilitera légèrement l'accès à ces mémoires. Un outil de recherche leur sera consacré et ils seront présentés sous forme de liste type répertoire afin que vous puissiez explorer les mémoires par sujet. Il sera très facile d'y avoir accès.

    Ce qui a été intéressant à propos des mémoires dans le passé est que lorsque nous les avons publiés sur le Web pour la première fois, c'était en fait les «dot-mil»--en d'autres termes, des sources américaines--qui demandaient ces mémoires le plus souvent. Le nombre de visites reçues par notre bibliothèque provenant de sites «dot-mil» qui consultaient les mémoires de nos étudiants était phénoménal. Je pense que cela vous donne une idée de la qualité de la recherche réalisée par nos étudiants au Collège--qui est reconnue par notre plus proche collaborateur dans le domaine des opérations militaires.

+-

    Le président: Merci.

    Monsieur Anders.

+-

    M. Rob Anders: Merci, monsieur le président.

    Monsieur Mitchell, si je comprends bien, vous avez fait des recherches sur la situation en Asie du Sud-Est et la stratégie de la marine dans cette partie du monde.

    Une des critiques que j'ai entendue au fil des ans et dont nous parlions juste avant de commencer nos débats aujourd'hui est que, jusqu'à un certain point, nous avons souvent été accusé de nous concentrer sur les tactiques plutôt que sur la stratégie, en particulier pour les opérations à grande échelle,--les facteurs géopolitiques.

    Si je comprends bien la situation, une compétition relative à la construction massive de navires se déroule en Asie du Sud Est. La Chine est le seul pays qui produit des quilles pour les nouveaux sous-marins nucléaires. Il y a eu des rumeurs prétendant que le Canada est le maillon faible de la chaîne de l'ANZUS en ce qui concerne la surveillance sous-marine. Je me demande quel type de formation vous offrez en termes de perspective géopolitique.

    Par exemple, je pense qu'il serait sage que les obstacles commerciaux imposés par le Canada soient supprimés avec l'Inde et renforcés avec la Chine, en raison de la situation géopolitique dans cette partie du monde. Quel type de formation assurez-vous sur ces questions?

+-

    M. P.T. Mitchell: Je ne caractériserais pas ce que nous faisons au Collège de formation; il s'agit avant tout d'une éducation. Il est important d'établir cette distinction, parce qu'une formation est un ensemble de procédures régularisées afin d'arriver à un objectif précis, alors qu'en termes d'éducation, vous essayez de former l'esprit.

    Deuxièmement, ce que nous enseignons au Collège ne peut pas être qualifié de «tactiques». Nous nous concentrons sur les questions d'ordre opérationnel dans le cours principal, c.-à-d. le Cours de commandement et d'état-major, et sur les questions d'ordre stratégique dans le Cours des études de sécurité nationale. Nous n'enseignons donc pas vraiment les questions de tactiques qui font partie de la phase préparatoire de l'éducation d'un officier.

    Un certain nombre d'exercices sont réalisés dans la perspective géopolitique pendant toute l'année. Au cours du premier trimestre, le Cours de commandement et d'état-major, le cours principal, comprend un certain nombre de conférences formatives sur les notions élémentaires des relations internationales et de la politique internationale. Ces conférences enseignent les concepts aux officiers afin de les aider à comprendre la situation internationale dans laquelle ils évoluent.

    Plus tard dans l'année, nous avons un exercice connu sous le nom de «global express» au cours duquel les étudiants forment des ateliers deux par deux. Chaque atelier étudie une région spécifique du monde dans la perspective de la géopolitique et du risque politique et fait un exposé devant un groupe d'universitaires spécialisés dans les régions en question.

    Voici les deux manières dont nous abordons le rôle global de la géopolitique et la position des Forces canadiennes sur ces questions.

+-

    M. Rob Anders: Je sais que, dans le passé, j'ai demandé à la Bibliothèque du Parlement quels manuels étaient utilisés dans certains de ces collèges. Si vous pouviez me fournir une liste des manuels utilisés, j'aimerais beaucoup la voir.

    Ma deuxième question est que l'armée... Eh bien, tout d'abord, je suppose qu'en partie, vous essayez d'inculquer ou d'enseigner un bon leadership ou d'assurer une bonne éducation en termes de leadership. Seriez-vous d'accord pour dire que le commandant de l'Armée de terre, le lieutenant Mike Jeffery, est un parfait exemple de quelqu'un qui fait preuve de courage, de clarté et de clairvoyance?

º  +-(1630)  

+-

    M. P.T. Mitchell: Pour répondre à cette question, il me faudrait exprimer une opinion personnelle plutôt que professionnelle et je préfère ne pas répondre. Je ne pense pas avoir les outils intellectuels nécessaires pour donner un commentaire valable à ce sujet.

+-

    M. Rob Anders: J'attends néanmoins son exposé avec impatience.

    Le président: Monsieur Anders, n'hésitez pas à poser toutes vos questions.

    Des voix: Oh, oh!

    M. Rob Anders: Oui, c'est ce que je fais.

    Brigadier général J.J.R. Gagnon, vous avez été à Montpellier et à Camberley qui sont, à mon avis, d'excellents endroits à visiter. Vous avez parlé de voyages d'étude sur le terrain. Nous effectuons un voyage par an en Arctique à l'heure actuelle avec un Aurora. Je suis enthousiaste à l'idée que quelqu'un puisse être intéressé par des recherches sur la souveraineté en Arctique. Si vous receviez des fonds supplémentaires pour les voyages d'étude sur le terrain, aimeriez-vous en affecter davantage à la surveillance ou aux activités militaires en Arctique?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Oui, mais ce que j'aimerais réaliser en partie par le biais d'un voyage d'étude supplémentaire et une bonne compréhension du corps des officiers canadiens dans l'ensemble des provinces et des territoires et de la complexité de l'Arctique, Le Grand Nord. J'aimerais que nos étudiants y soient exposés.

    Je pense que nous faisons du bon travail en visitant le siège de l'OTAN en Europe entre autres. À mon avis, ne pas familiariser suffisamment nos officiers avec chaque province et Le Grand Nord constitue une lacune dans la perspective canadienne. Nous assumons peut-être qu'en qualité d'officiers canadiens, ils ont déjà acquis cette diversité de perspective. C'est pourquoi j'aimerais inclure un tel voyage d'étude dans mon programme et je suis pratiquement sûr que nous y arriverons bientôt.

+-

    Le président: Merci, monsieur Anders.

    Monsieur Bachand.

[Français]

+-

    M. Claude Bachand: Merci, monsieur le président. J'ai un document ici qui fait suite, quelque peu, à l'énoncé officiel de l'éthique qui a été mis de l'avant par les Forces canadiennes en 1997. Je vous en lis un petit passage:

On révisera le programme de premier cycle du Collège militaire royal afin qu'il soit davantage axé sur le développement des valeurs, de l'éthique et des qualités de chef.

Et la suite vous concerne:

Il en sera de même pour le programme d'études du Collège d'état-major et de commandement des Forces canadiennes.

Et on nous donne ensuite des exemples de ce qu'on veut faire.

    Quand je lis ce passage, cela me fait penser à un concept sur lequel on a beaucoup travaillé l'an passé, soit le modèle rehaussé de leadership et d'éthique? Ai-je raison, et est-ce un peu la même chose?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: En fait, monsieur Bachand, nous avons effectivement révisé nos programmes et je peux vous dire que chacun de nos cours inclut des modules en leadership et en éthique. Pour nous, c'est une dimension importante que nous traitons de façon beaucoup plus conceptuelle avec les officiers inscrits à notre collège que ce qui se fait, par exemple, au niveau d'admission au Collège militaire de Saint-Jean.

    Par exemple, chez nous, on va faire l'étude de cas concrets. Récemment, au collège, nous avions une équipe d'officiers qui ont fait une présentation sur la campagne canadienne en Somalie d'il y a quelques années, sur les leçons qu'on pouvait en tirer, etc. Nous avions comme conférenciers experts quelques acteurs clés de l'époque. Le but était justement de faire prendre conscience aux officiers des dimensions éthiques qui entourent toute forme d'opération militaire que ce soit, à l'étranger ou au Canada. Donc, c'est indissociable du leadership.

+-

    M. Claude Bachand: Donc, le modèle rehaussé de leadership et d'éthique, vous savez ce que c'est.

º  +-(1635)  

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Oui, sauf que c'est le point d'entrée pour le corps des officiers, ce qui inclut effectivement le leadership, l'éthique etc. Nous couvrons les mêmes sujets, mais à une profondeur et dans une envergure très différentes auprès des officiers auxquels on a affaire.

+-

    M. Claude Bachand: Est-ce que vous êtes au courant, brigadier général, qu'il y a environ un an, le gouvernement fédéral voulait concentrer tout le modèle rehaussé de leadership à l'ancien Collège militaire de Saint-Jean? Est-ce que, selon vous, ce que je lis là signifie qu'ils abandonnent cette idée et qu'ils vont procéder autrement maintenant, ou si, selon vous, il est toujours question de regrouper des officiers ensemble sur un même site pour leur donner ce type de formation en leadership et en éthique?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Monsieur Bachand, il est difficile de répondre à votre question, et on est mal à l'aise quand on refuse de répondre à une question. Mais, encore une fois, cela ne relève pas de mon domaine d'expertise et de responsabilité. Si je m'aventurais à vous répondre, je sais que je ne tiendrais pas compte de tous les faits connus et que je risquerais de vous induire en erreur, du moins, en partie.

+-

    M. Claude Bachand: Donc, c'est une question que je devrais adresser au général Couture, qui est peut-être le supérieur hiérarchique.

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Oui, sûrement, monsieur Bachand.

+-

    M. Claude Bachand: Maintenant, j'aurais une question sur le PAIM, le Programme d'aide à l'instruction militaire. J'ai cru lire dans votre présentation que vous en faisiez, mais je sais aussi qu'à la base militaire de Saint-Jean-sur-Richelieu, il y a aussi un Programme d'aide à l'instruction militaire. Je veux savoir d'où est issu le contenu de ce programme, et qui en décide. Est-ce vous? Est-ce qu'on en fait une application à Saint-Jean?

    Je poserais peut-être aussi une question supplémentaire. Est-ce que le Programme d'aide à l'instruction militaire est appliqué ailleurs qu'au collège de Toronto et à la base militaire de Saint-Jean, dans le moment?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: En fait, monsieur Bachand, nous n'avons pas de programme spécifiquement conçu pour combler ce besoin. Nos programmes sont conçus pour le développement professionnel des officiers canadiens et se greffent aux programmes des participants internationaux, comme je l'ai décrit. Nous n'avons pas de programmes orientés vers cet objectif particulier.

    Par contre, je sais que d'autres établissements ailleurs au Canada ont ce mandat, mais je ne pourrais pas vous en parler en connaissance de cause.

+-

    M. Claude Bachand: Mais je veux juste vous lire ce qui suit, afin qu'on s'entende bien, brigadier général:

On a fait mention de la participation des officiers internationaux aux cours du Collège. Deux programmes rendent cela possible : nombre d'entre eux font partie d'échanges bilatéraux, mais d'autres sont des participants au Programme d'aide à l'instruction militaire.

    C'est vous qui le dites ici dans votre présentation. Il y a donc des gens qui suivent le cours de Programme d'assistance à l'instruction militaire chez vous.

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Vous avez raison et je devrais peut-être reformuler ma réponse. C'est que nos programmes sont là pour répondre aux besoins professionnels du corps des officiers canadiens. Maintenant, parmi les étrangers qui viennent chez nous, il y a ceux qui font partie d'échanges bilatéraux, mais il y a en a aussi qui viennent de ces pays-là.

    Cependant, ils viennent chez nous pour participer à nos programmes réguliers qui sont donnés dans la maison. Pour nous, c'est transparent. Qu'un officier vienne d'un de ces pays-là ou qu'il vienne d'un des pays de l'OTAN, cela ne change rien. C'est ce que je voulais dire dans ma réponse de tout à l'heure.

[Traduction]

+-

    Le président: Merci, monsieur Bachand.

    Monsieur Dromisky.

+-

    M. Stan Dromisky (Thunder Bay--Atikokan, Lib.): Merci beaucoup.

    C'est un commentaire intéressant que vous avez fait à propos de votre bibliothèque. N'est-ce pas The Wall Street Journal qui a déclaré que c'est une des meilleures bibliothèques en Amérique du Nord?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: La bibliothèque s'appelle le site Guerre, Paix et Sécurité. Le bibliothécaire en chef reçoit parfois des récompenses qui sont publiées sur Internet. Il s'agit d'une bibliothèque en ligne et elle est réputée comme la meilleure de son genre dans le monde entier--comme l'a dit le Wall Street Journal un jour.

+-

    M. Stan Dromisky: C'est intéressant, compte tenu de ce que les États-Unis ont à l'heure actuelle.

    Cependant, il y a des officiers de différentes envergures, tout comme il y a des députés de différentes envergures. Je suis intéressé par le niveau d'entrée de votre programme pour les officiers qui mène à un grade, en particulier ceux avec une maîtrise qui poursuivent leurs études et finissent par obtenir un doctorat. J'espère que vous serez en mesure d'aider à mettre sur pied un programme dans ce domaine et à l'enseigne.

    Quels critères, stratégies, outils d'évaluation ou autres sont utilisés pour tester les candidats avant leur admission? Doivent-ils simplement avoir un diplôme de premier cycle ou être déjà des officiers? Procédez-vous à des tests de la personnalité, des évaluations psychologiques quelconques ou d'autres tests de cette nature?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Monsieur Dromisky, parlez-vous du niveau d'entrée de nos programmes pour les officiers supérieurs?

    M. Stan Dromisky: Oui, c'est exact.

    Bgén J.J.R. Gagnon: Ces officiers sont sélectionnés en fonction de la liste des candidats par ordre de mérite. Ils sont sélectionnés en fonction de leur aptitude à continuer à monter en grade et ils suivent notre programme. Outre notre programme d'études militaires, ils peuvent s'inscrire au programme de maîtrise et celui-ci est administré par le Collège militaire royal, qui a une charte d'université--

º  +-(1640)  

+-

    M. Stan Dromisky: C'est donc le Collège militaire royal qui évalue les candidats et les inscrit sur cette liste spéciale sur laquelle vous sélectionnez vos étudiants? Est-ce bien comme cela que vous fonctionnez?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Oui. Ils s'inscrivent et passent par la procédure de sélection du CMR à Kingston, parce que c'est l'agence qui a la charte d'université. Un des critères de sélection est qu'ils doivent posséder un diplôme de premier cycle. Il y en plusieurs autres qui sont comparables à ceux de nombreuses universités à travers le pays.

+-

    M. P.T. Mitchell: Je peux parler franchement sur ces questions parce que je siège au comité de sélection pour le grade de maîtrise du programme Defence Studies.

    Essentiellement, comme dit le général, pour être admissible, vous devez avoir un baccalauréat. Il doit s'agir d'un baccalauréat spécialisé, ce qui veut dire un grade de quatre ans; cependant, le CMR est prêt à offrir un statut provisoire aux étudiants qui n'ont pas de baccalauréat spécialisé. S'ils ont de bonnes notes pour un programme de trois ans, le Collège militaire royal admettra les officiers dans le programme de Masters of Defence Studies avec un statut provisoire. Cela veut dire qu'ils suivent le programme complet du collège, y compris la thèse, une fois qu'ils ont terminé ce programme, ils doivent suivre un à trois cours de niveau universitaire additionnels. À la fin, ils reçoivent le grade de Masters of Defence Studies.

    Essentiellement, comme le général l'a fait valoir, les critères d'admission pour le programme de Masters of Defence Studies sont identiques à ceux de tout programme de maîtrise à travers le pays.

+-

    M. Stan Dromisky: J'aimerais avoir des précisions sur votre modèle d'administration et sur l'organisation de votre établissement. Dans les établissements d'enseignement postsecondaire tels que les universités et les collèges, nous avons le président, un conseil des gouverneurs, des doyens, un sénat, etc. Votre établissement a-t-il un modèle purement militaire avec un officier supérieur qui sait tout et Dieu parle directement avec lui et il connaît toutes les réponses?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Cela ne peut pas être comme cela. Ce n'est pas ce que nous voulons.

    Ce qui nous importe, c'est la crédibilité de notre programme, la crédibilité dans la perspective de la société et de ses institutions. Une d'entre elles est l'Ontario Council on Graduate Studies (Conseil des études supérieures de l'Ontario). lls ont accès à nos registres comptables et nous sommes sujets à une vérification à tout moment et des vérifications auront lieu de temps à autre.

    Pour donner une meilleure idée de la crédibilité dont j'ai parlé, qui est importante à mes yeux, j'ai doublé le nombre de doctorats du Collège. Je suis sur le point de créer un conseil des visiteurs qui sera composé d'universitaires renommés à l'échelle du Canada. L'objectif de ce conseil des visiteurs sera de me donner une évaluation de la qualité de nos programmes en termes de contenu et de rendement.

    Nous devons répondre au Collège militaire royal de Kingston et nous avons une procédure en place qui nous permet de le faire. Les travaux écrits de nos étudiants qui se sont inscrits au programme de maîtrise doivent être notés par des personnes ayant des grades universitaires, au moins une maîtrise ou un doctorat.

    Par conséquent, nous avons mis en place les outils adéquats afin de préserver l'intégrité du programme, de ne pas mettre en péril la réputation du CMR, l'établissement qui décerne les diplômes, et également de réaliser notre objectif: un corps d'officiers à long terme avec des grades supérieurs, des diplômes de maîtrise.

+-

    Le président: Merci, monsieur Dromisky.

    Pour continuer dans le même ordre de questions que M. Dromisky, messieurs, pouvez-vous nous donner l'adresse de votre site Web, qui serait l'adresse du site Guerre, Paix et sécurité?

+-

    M. P.T. Mitchell: L'adresse du site est wps.cfc.dnd.ca pour la bibliothèque. Je précise que le Collège a également son propre site Web, qui possède un lien précieux, une section sur les nouvelles militaires, auquel vous pouvez avoir accès à l'adresse www.cfc.dnd.ca. Si vous visitez cette page, vous verrez «Nouvelles militaires» en haut. Il s'agit d'une ressource sans pareille.

    Les Forces américaines ont un service d'information qui s'appelle Early Bird et qui consiste en une série de coupures de presse. La qualité de notre site est bien supérieure selon moi. J'ai consulté les deux et notre site est excellent. Il est géré par le webmestre de notre collège. C'est absolument génial.

º  +-(1645)  

+-

    Le président: Vous avez créé des attentes relativement élevées de notre part, mais nous ne manquerons pas de consulter cette section.

    Monsieur Anders.

+-

    M. Rob Anders: Brigadier général J.J.R. Gagnon, votre biographie mentionne Montpellier et Camberley et vous avez évidemment suivi votre formation au Canada. Par simple curiosité, où les Allemands par exemple reçoivent-ils une telle éducation?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Monsieur Anders, ils ont un établissement comparable à notre Collège. Ils l'appellent une académie. Nous avons un programme d'échanges d'étudiants permanent avec les Allemands. Les Allemands hésitent beaucoup à envoyer leurs étudiants et leurs officiers dans des collèges étrangers. Nous sommes une des rares exceptions. C'est leur approche.

    Je ne sais pas si ça répond à votre question.

+-

    M. Rob Anders: Ce que je voulais dire, c'est physiquement. Où dans leur pays, reçoivent-ils leur éducation?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: C'est à Hambourg.

+-

    M. Rob Anders: Les cours offerts par le Collège des Forces canadiennes à l'heure actuelle tels que le Cours supérieur des études militaires sont-ils différents de ceux offerts il y a cinq ans?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: En fait, ces cours n'existaient pas il y a cinq ans. Nous avons tout juste terminé le programme du CSEM n° 4 à Noël. Il a donc commencé il y a quatre ans.

    Il y avait des lacunes dans le perfectionnement professionnel du corps des officiers. Nous n'avions pas de cours internes sur l'art opérationnel, ce niveau entre les tactiques et la stratégie, au Canada.

    Il y a également des lacunes depuis plusieurs années depuis que le Collège de la Défense nationale, qui était à Kingston et qui enseignait le cours de stratégie, a fermé. Ce cours a pris fin vers 1995 et nous l'avons remplacé par le Cours des études de sécurité nationale. C'est un cours interne n° 4. C'est donc la quatrième année depuis que nous avons recommencé à enseigner une éducation professionnelle au niveau stratégique.

    Ceci dit, notre vision du futur, comme je le dis, est que nous voulons que ce cours devienne un cours offert toute l'année et je le compare aux cours offerts par certaines écoles de guerre aux États-Unis et le Royal College of Defence Studies à Londres au Royaume-Uni. À notre avis, ce sont des modèles pertinents qui répondent bien aux exigences de la profession militaire au niveau stratégique. Nous voulons que le CESN soit comparable.

+-

    M. Rob Anders: Des discours doivent se tenir à ce sujet au Collège de temps à autre. Quel type de discours tenez-vous en ce qui concerne les lacunes et les capacités les plus pressantes de la Marine canadienne auxquelles nous devons répondre aujourd'hui? Quel discours tenez-vous au Collège concernant les priorités en termes de matériels militaires clés pour la marine à l'avenir?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Nous voulons que nos étudiants connaissent toutes les perspectives. Nous ne voulons pas éduquer nos étudiants dans un «moule». Cela nuirait au corps des officiers. Ce n'est pas notre objectif. À ces fins, ils sont exposés à la perspective de tous les intervenants clés. Le commandant de l'Armée de terre, le commandant de la Marine et le commandant de la Force aérienne visitent le Collège plusieurs fois par an et enseignent à nos étudiants. Ils les confrontent aux questions qu'ils doivent résoudre tous les jours. Ils le font sous la forme d'une tribune privilégiée. Ils leur font part des réalités de la vie.

    En complément, nous avons des cours théoriques qui traitent des mêmes questions mais d'un point de vue théorique. Ils viennent parler des mêmes questions aux étudiants. À la fin de la journée, le Collège ne dit jamais aux étudiants «voici la bonne réponse» ou «cet exposé est le bon, nous ne croyons pas à l'autre». Nous espérons procurer à nos étudiants les outils intellectuels leur permettant de tirer leurs propres conclusions et d'exercer un jugement sûr. C'est ce que nous essayons d'accomplir.

º  +-(1650)  

+-

    M. Rob Anders: Quels sont certains thèmes abordés par vos intervenants en ce qui concerne les priorités en termes de matériels militaires?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Très franchement, c'est l'intervenant invité qui expose aux étudiants les questions auxquelles ils sont confrontés. Je crains qu'il ne serait pas approprié de ma part... Je serais incapable de relater leurs propos. Comme je l'ai dit, j'accueille 200 intervenants par an.

    Je peux vous dire, par exemple, que l'ambassadeur Paul Cellucci a enseigné à mes étudiants hier. Il leur a parlé de sa perspective concernant les questions de souveraineté dans la perspective militaire canadienne, sa propre perspective, entre autres. Cela a abouti à une période de questions-réponses très intéressante et très enrichissante.

    Je pense que nous exposons nos étudiants à des intervenants invités de première classe et de haut niveau. Nous les exposons à toutes les tendances et aussi à la réalité «brute».

+-

    Le président: Merci, monsieur Anders.

    Monsieur O'Reilly, avez-vous une question?

+-

    M. John O'Reilly (Haliburton, Victoria--Brock, Lib.): Je sais que vous êtes dessus très bas sur votre liste d'intervenants un jour parce que mon nom y figurait. Tous les intervenants n'étaient pas du plus haut calibre, je pourrais bien dire. Cependant, j'ai beaucoup apprécié cette expérience. J'ai eu beaucoup de plaisir.

    Lorsque vous participez à une tribune privilégiée, il n'est pas facile de réfléchir et de parler des questions qu'on vous a posées et des réponses que vous avez reçues. Vous avez été très vague à ce sujet. Je suis ravi que vous n'ayez pas mentionné ce que l'on m'a dit. J'ai sans aucun doute participer à une tribune dans le cadre de laquelle j'ai eu le sentiment de pouvoir être honnête et sincère. L'interrogatoire serré que j'ai subi, même de la part des étudiants internationaux, a été particulièrement poussé en tant que membre du gouvernement. Quelqu'un m'a dit que j'étais le premier civil auquel il pouvait faire subir un interrogatoire serré.

    Avez-vous l'intention d'inviter d'autres députés ou le comité dans votre Collège afin qu'ils puissent voir quelles sont les installations et comment elles fonctionnent? Cela fait-il partir de vos futurs projets? Avez-vous l'intention d'impliquer un plus grand nombre de membres du Parlement, y compris les députés de l'opposition, dans vos programmes afin qu'ils puissent eux aussi se familiariser avec les études supérieures de votre Collège?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: C'est un de mes rêves, M. O'Reilly, pour être honnête avec vous. En effet, j'ai envoyé une lettre au président, M. Pratt, pour inviter votre comité à visiter notre cours d'études de sécurité nationale, qui est, en fait, un cours stratégique. Vous pourrez voir les généraux supérieurs des Forces canadiennes à l'oeuvre.

    Je pense avoir choisi le mois mai. Aux alentours du mois de mai, il y aura un exercice. J'amènerai et j'évaluerai les étudiants ici, à Ottawa. Nous ferons des exercices stratégiques réels.

    Pour avoir la bonne portée et le bon niveau d'exercice, nous engagerons du personnel pour nous assister, comme l'ancien ministre de la Défense nationale, l'ancien greffier du Conseil privé, et ce genre de personnes. De plus, nous incluerons, dans notre exercice réel, les acteurs véritables de la journée, le sous-chef d'état-major de la Défense et d'autres officiers de son groupe. Nous donnons à notre corps des officiers, l'image la plus fidèle possible de l'environnement strategique dans lequel ils doivent évoluer et dans lequel ils doivent décider des options militaires qu'ils peuvent offrir au gouvernement.

    C'est un de mes rêves de pouvoir expliquer aux parlementaires ce que nous faisons. Je suppose que la première chose à faire est d'inviter le CPDNAC. La porte est toujours ouverte à n'importe lequel de vos collègues du Parlement, peu importe son affiliation politique. Veuillez considérer ceci comme une invitation personnelle. Je pense vraiment ce que je dis.

    Pour moi et pour mes étudiants, il est important d'être en contact avec les décideurs et pas seulement avec les universitaires et les experts du domaine, pour comprendre le Canada, son gouvernement, sa structure,etc.Ils doivent être en contact avec les membres élus du Parlement.

    Oui, la porte est ouverte, M. O'Reilly.

º  +-(1655)  

+-

    M. John O'Reilly (Haliburton--Victoria--Brock, Lib.): Je vous remercie beaucoup.

+-

    Le président: Merci, monsieur O'Reilly.

    Monsieur Bachand.

[Français]

+-

    M. Claude Bachand: Monsieur le président, on n'a pas beaucoup parlé des forces de la réserve ou de la milice. Je voudrais savoir si on les traite de façon particulière ou s'ils sont exactement sur un pied d'égalité avec tout officier qui veut gravir les échelons de la hiérarchie militaire.

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Monsieur Bachand, en premier lieu, je dirai que tous les cours conçus au collègue sont accessibles aux réservistes. Cependant, ces cours étant donnés à temps plein, pour les suivre et participer à nos programmes, il faut que les réservistes obtiennent un congé de leur employeur civil pour les suivre.

    Cela étant dit, un des programmes est spécialement conçu pour les réservistes. Il comporte un module d'éducation à distance disponible sur Internet et un module d'enseignement en résidence qui dure deux semaines pendant l'été, ce qui correspond au temps dont disposent habituellement les réservistes. C'est ce qui existe au collège actuellement.

    Quand je pense à l'avenir, j'aimerais que le cours principal d'un an puisse se donner par étapes, sur Internet, ce qui permettrait au corps des officiers, qu'ils soient réservistes ou réguliers, de s'enrôler dans un programme comme celui-là, même s'il faut deux ans pour le terminer. Je pense que le corps des officiers y gagnerait beaucoup, que ces derniers soient des réservistes ou des officiers réguliers. C'est vraiment ce que j'entrevois pour l'avenir.

+-

    M. Claude Bachand: Maintenant, pourriez-vous me dire quel est le budget annuel du collège?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: C'est un petit budget. Le budget d'opération est de six millions de dollars par année, ce qui n'inclut pas les salaires des militaires, lesquels sont de 14 millions de dollars environ.

+-

    M. Claude Bachand: Je lis aussi dans votre présentation qu'il y a des complexes hôteliers où les gens peuvent demeurer, parfois dans des suites—il y en a 90—quand ils suivent leurs cours.

    Je vois aussi dans votre présentation que vous voulez augmenter la capacité du collège d'environ 40 p. 100. Je voudrais seulement savoir si cela signifie nécessairement 40 chambres de plus ou, si on revient à ce que vous avez dit tout à l'heure à propos de l'importance de plus en plus grande de la formation à distance, si vous songez à augmenter votre capacité de former les gens à distance par des cours modulaires, des cours spécifiques auxquels ils pourraient assister devant leur ordinateur, sur Internet par exemple. J'imagine que c'est là votre vision du futur.

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: En fait, dans les notes qu'on vous a distribuées, le 40 p. 100 s'applique aux officiers à mi-parcours de carrière, aux majors. Ce que j'aimerais surtout serait d'augmenter de 40 p. 100 cette capacité, donc de passer de 93 à 115 ou 120, peu importe, on s'entendra éventuellement sur un nombre acceptable.

    Nous pourrions actuellement les loger au collège. Les 90 suites ne sont pas complètement occupées par les étudiants. Nous avons quand même une bonne capacité résidentielle. Ce projet-là est réalisable avec des coûts supplémentaires que je qualifierais de mineurs. C'est là ce que j'entrevois.

    Maintenant, si on pense à l'étape suivante, quand on aura une version du programme principal disponible à distance sur Internet, il n'y aura pas de problèmes d'infrastructure. Les gens pourront s'enrôler dans ces programmes à partir de leur lieu de résidence. Je crois qu'il y a des possibilités de ce côté.

    Cela étant dit, ce genre de cours ne remplace pas un cours donné en résidence. J'ai parlé des cours stratégiques AMSC et NSCC, dont quatre séries sont faites et pour lesquels nous avons quatre années consécutives d'expérience. Une des appréciations qu'on entend répéter de temps à autre par nos étudiants à propos de ces cours, c'est l'avantage extraordinaire que leur a procuré le fait d'avoir entendu en classe des conférenciers de marque auxquels ils n'auraient pas eu accès autrement et d'avoir pu échanger avec eux au cours d'une période de questions. Il y a différents modes d'apprentissage, mais celui-là en est un qui est très puissant, très performant et très difficile à reproduire pour Internet. Donc, Internet oui, mais pas pour remplacer les cours qui se donnent en résidence.

[Traduction]

+-

    Le président: Avez-vous d'autres questions M. Bachand?

    J'ai une question, mon général et professeur, en ce qui concerne le problème des opérations conjointes et interalliées dans leur ensemble. Visiblement, c'est très important pour le Canada, au vu toutes les participations aux coalitions, spécialement de nos jours, et la nature commune des opérations que nous menons actuellement en Afganistan. Pouvez-vous m'informer sur le niveau d'instruction et la concentration en ce qui concerne ce genre de problèmes, du point de vue du matériel de cours, et vers où pensez-vous que l'on se dirige dans le futur?

»  +-(1700)  

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon Le Collège est vraiment interarmées et le programme pour l'officier pricipal du centre est divisé en quatre trimestres. Actuellement, trois des quatres trimestres sont entièrement interarmées. L'un d'entre a toujours le statut de trimestre subsidiaire. Autrement dit, la force aérienne étudie la conduite de la guerre ensemble en tant que groupe et la même chose est en vigueur dans l'armée de terre et la marine.

    Notre projet pour le futur est de transformer ce trimestre en un trimestre entièrement interarmées. Nous avons engagé des discussions avec l'armée de terre, la marine et la force aérienne et nous penson que nous serons capables d'implanter cela dans les deux ans. C'est ce que j'espère. Je pense que nous serons alors plus soudés que n'importe quel autre Collège du genre au sein de l'OTAN. Les britanniques ont adopté notre modèle, mais ont conservé un trimestre subsidiaire dans leur modèle. Je ne pense pas qu'ils soient prêts à modifier ce trimestre pour en faire un trimestre entièrement interarmées.

    Pour nous, c'est la nature des opérations. Canada a une politique qui lui permet d'envoyer des forces à l'étranger, d'intervenir là où cela est nécessaire, en tenant compte de nos valeurs. Dans un tel contexte, aucune opération ne peut être considérée comme opération d'un seul service. C'est ça la clé du succès et c'est pourquoi notre Collège est interarmées dans tout ce qu'il fait, excepté ce troisième trimestre, qui sera transformé, je pense, dans les deux ans.

+-

    Le président: Un des autres problèmes qui me vient à l'esprit, en ce qui concerne l'instruction des officiers, a été soulevé par le général Dallaire, lorsqu'il était ici il y a déjà quelques mois. Il a parlé des nouvelles situations auxquelles font face les soldats de maintien de la paix, des nouveaux défis qu'ils doivent relever sur le terrain, à la lumière de ce qui se passe dans des endroits comme l'Afrique, par exemple. Il a dressé la liste de quelques zones que les soldats de maintien de la paix et les officiers supérieurs pourraient éventuellement utiliser pour s'entraîner. Une des choses qu'il a mentionnées et qui m'a frappée est l'anthropologie. Est-ce que c'est quelque chose que l'on aborde au Collège, cela fait-il partie du matériel de cours? Je crois qu'il a également mentionné la philosophie et un certain nombre d'autres sujets.

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Oui. En fait, avec l'expansion de notre programme universitaire au sein du Collège, nous voulons avoir des experts dans certains de ces domaines, même si nous ne pouvons nous permettre de tous les avoir. Dès lors, nous continuerons à nous fier à des experts contractuels du domaine.

    Mais vous avez raison, la complexité des opérations de nos jours, nécessite une très bonne compréhesion du contexte juridique dans lequel vous opérez, du point de vue militaire, et des problèmes d'éthique que vous rencontrez sur le terrain. De plus, il faut bien comprendre que la mauvaise décision au niveau tactique peut immédiatement avoir des conséquences d'ordre stratégiques. Ceci est une réalité à laquelle doivent faire face les opérations militaires et les militaires.

    Je demanderais à Paul de compléter ma réponse.

+-

    M. P.T. Mitchell: Un des universitaires que nous venons d'engager est un sociologue. Il n'est pas anthropologiste, mais nous nous intéressons plus aux sciences humaines qu'auparavant, et contribuent ainsi au programme.

    En terme de philosophie, nous n'abordons pas la philosophie politique ou sociale en soi. Néanmoins, il y a un nombre de modules qui s'intéressent à la philosophie militaire et aux philosphes militaires de la conduite de la guerre, etc. Ainsi, les officiers étudient Sun-tzu, Clausewitz, Moltke, tout une série de théoriciens militaires des 2 000 dernières années, réellement, dans un module particulier de...

+-

    Le président: Vous avez touché de plein fouet ma dernière question en abordant ce sujet, c'est très intéressant de savoir. Ainsi, les officiers supérieurs sont quelque peu familiers avec ces auteurs, lorsqu'ils terminent leurs cours?

+-

    M. P.T. Mitchell: C'est exact. Le cours du commandement et du personnel, ainsi que le cours supérieur des études militaires font le tour des philosphes de la conduite de la guerre militaire d'une manière approfondie. Parfois, des étudiants les choisissent comme sujet pour leurs devoirs. En fait, cette année, un des étudiants allemands écrit sur Moltke et ses contributions à l'art opérationnel.

»  +-(1705)  

+-

    Le président: Ainsi, ces vieux textes restent pertinents en permanence.

+-

    M. P.T. Mitchell: Absolument. Notre historien militaire est un fanatique de Sun-tzu et il aime, autant que possible, inculquer des notions orientales à ses étudiants. Mais l'art opérationnel subit beaucoup d'influence de la part d'auteurs comme Clausewitz et Moltke, ainsi ces problèmes sont encore pertients aujourd'hui.

+-

    Le président: Ma dernière question concerne le contact que vous avez avec les bureaucrates supérieurs au Collège. Vous en avez un peu parlé auparavant, mon général, lors de votre déclaration préliminaire. Je me demande si vous pouvez nous fournir des informations ou des observations anecdotiques, au niveau de la compréhension des bureaucrates supérieurs, en tenant compte des défis auxquels les militaires sont confrontés de nos jours.

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: Ce que je peux vous indiquer est que parmi les programmes que nous offrons, il y a un court séminaire d'études stratégiques d'une durée de deux semaines. Il a lieu une fois par année et il s'agit d'un auditoire moitié-moitié (moitié militaire et moitié civil).

    Les collègues civils viennent des gouvernements fédéraux, provinciaux et territoriaux. L'autre moitié de l'auditoire civil vient du secteur privé. Nous essayons de viser les décideurs, ceux qui élaborent les politiques, etc.

    L'année passée, nous avons repris ce genre de séminaire et nos collègues civils nous ont dit, à la fin du cours, que cela a été une expérience révélatrice. Ils ont dit que notre séminaire d'études stratégiques est un énorme succès et ils nous ont demandé s'il était possible d'organiser deux séries par année.

    Mon rythme de travail actuel est d'une série par année. Il aura lieu en mai. J'ai envoyé deux lettres aux gouvernements provinciaux et territoriaux, à de nombreuses grandes industries du Canada, etc. Nous avons déjà reçu beaucoup de réponses et je devrai faire un choix parmi les participants et en éliminer, car il y a actuellement plus de candidats que de place.

    Ainsi, la demande existe et, comme je l'avais mentionné, j'ai lu leur critique de cours, cela a été une expérience révélatrice pour eux. Mais, du point de vue militaire, il s'agit d'une exigence essentielle, en ce qui me concerne.

    Vous vous souvenez certainement de l'opération navale à bord du bateau Katie, qui a eu lieu il y a environ deux ans. Du point de vue militaire, c'était une opération de bas niveau. Néanmoins, pour mener à bien cette opération, l'engagement de plusieurs ministères du gouvernement fédéral a été nécessaire: le solliciteur général, le ministère des Pêches et des Océans, etc. La leçon qu'il faut en tirer est que lorsque vous planifiez une réaction militaire stratégique, vous devez collaborer avec d'autres intervenants stratégiques de plusieurs ministères du gouvernement.

    Dès lors, si nous voulons instruire notre corps des officiers au niveau stratégique, nous avons besoin de nos collègues civils dans la salle de classe, avec nous. Mais, vous comprendrez certainement que d'autres ministères doivent fournir un gros effort pour pouvoir libérer leurs bureaucrates supérieurs pour un cours d'une année. Actuellement, le cours se donne en six mois, mais il se donnera bientôt sur une année. C'est un engagement à long terme mais, pour moi, c'est la voie à suivre. Je pense que cela profitera pas seulement à l'institution militaire, mais églament aux autres ministères.

    Nous avions un Collège de la Défense nationale à Kingsotn et ce cours traversait habituellement le Canada, en visitant chaque province. D'habitude, ils étaient inspectés par les premiers ministres des provinces. Je sais que de nos jours, les premiers ministres ne se libèrent plus pour mon cours du SNRS, parce qu'ils considèrent qu'il est destiné à un public purement militaire. Mais je sais que, dès que nous aurons nos propres bureaucrates supérieurs, nous attirerons l'attention des premiers ministres provinciaux, etc. Cela relèvera le niveau du cours, sur toutes sortes de fronts, comme je vous l'ai décrit.

    J'y crois fermement et j'ai réussi à obtenir le soutien du chef d'état-major de la Défense. Nous partageons le même point de vue. J'espère qu'il en assurera le suivi et que cela se fera bientôt.

»  -(1710)  

+-

    Le président: D'autres membres ont-ils des questions?

    Messieurs, avez vous d'autres commentaires à faire ou y a-t-il d'autres sujets que vous aimeriez approfondir, en prenant en considération des problèmes antérieurs?

+-

    Bgén J.J.R. Gagnon: M. Pratt, j'ai éprouvé quelques difficultés à m'exprimer en anglais. Certains jours, c'est fluide, d'autres jours c'est plus difficile. Ce que j'aimerais que vous reteniez aujourd'hui, c'est que je suis fier de faire partie de ce Collège des Forces canadiennes. Si je le dis, c'est que je le pense. Je pense que notre institution militaire est un joyau pour notre pays, je l'ai répété à maintes reprises, et lorsque je compare nos notes avec l'OTAN, je suis fier. Je pense vraiment ce que je dis. Je vous encourage, une fois que vous aurez lu ma lettre, de nous amener les membres de votre comité pour une visite. Vous serez enchanté, je vous l'assure.

+-

    Le président: Je pense que votre fierté, en ce qui concerne l'institution, a été très bien ressentie ici, aujourd'hui. Il est certain que nous nous rendons compte du rôle que joue le Collège des Forces canadiennes dans la structure de notre capacité opérationnelle et dans le besoin d'instruire nos officiers au plus haut niveau pour qu'ils puissent travailler avec nos aliés et amis, en ce qui concerne les questions de paix et de sécurité.

    Professeur, avez-vous d'autres commentaires?

+-

    M. P.T. Mitchell: J'aimerais seulement réitérer quelques uns des commentaires que le général a fait. Mes homologues du milieu universitaire me demandent souvent si je ne préférerais pas travailler dans une institution civile. Je dois dire que non. La qualité du personnel et la recherche effectuée par les étudiants au Collège des Forces canadiennes est d'un tel niveau que, en tant qu'universitaire, j'éprouve une réelle satisfaction à travailler dans cet environnement, autant au niveau professionnel que au niveau personnel, car j'aime trouver des solutions aux problèmes de défence nationale. Le niveau d'expérience des officiers, je parle du personnel et des étudiants, est d'une telle qualité que je dispose de possibilités, en tant que chercheur, qui ne sont pas disponible aux universitaires dans les institutions civiles à travers le pays.

    De plus, comme je l'ai dit, le niveau de recherche atteint par les étudiants du Collège est également d'une qualité exceptionnelle et sert de base à beaucoup de choses que je publie ensuite. C'est un réel plaisir d'y travailler.

    De plus, j'appuie les propos du général, selon lesquels le Collège est réellement un joyau parmi les institutions que comptent les forces canadiennes.

-

    Le président: Je voudrais encore une fois vous remercier, messieurs, au nom du comité, d'être ici aujourd'hui. Nous apprécions beaucoup vos commentaires. Je pense qu'ils nous ont été très utiles et nous ont donné un aperçu de l'enseignement donné par les forces canadiennes. Encore une fois, au nom de tous les membres du comité, merci beaucoup de votre présence ici, aujourd'hui.

    La séance est levée.