Il s'agit aujourd'hui de la 24e réunion du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international. Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, le comité tient une séance d'information sur la situation en Afghanistan.
Permettez-moi d'abord de remercier notre ministre de la Défense nationale qui s'est libéré pour comparaître devant notre comité.
Le Comité des affaires étrangères et du développement international se concentre sur l'étude du développement démocratique ainsi que sur les moyens que nous pouvons prendre pour aider les autres pays du monde à jouir, comme nous, des avantages de la démocratie. Le travail de notre comité consiste à se pencher sur les problèmes qui se posent, notamment ceux de cet été au Moyen-Orient, la situation au Darfour et d'autres aussi, pour essayer de les examiner en collégialité. Aucune autre question n'a eu autant d'importance pour nous que les efforts que déploient nos braves hommes et femmes des Forces canadiennes en Afghanistan.
Nous aurons un compte rendu spécial sur la situation en Afghanistan aujourd'hui. L'honorable Gordon O'Connor, ministre de la Défense nationale, s'est libéré pour faire le point personnellement avec nous et pour répondre à nos questions sur la contribution du Canada en Afghanistan.
Monsieur le ministre, nous vous remercions d'être là.
Il est accompagné aujourd'hui de M. Rodney Monette, sous-ministre par intérim, et du chef d'état-major de la Défense, le Général R.J. Hillier.
Soyez les bienvenus à notre comité. Nous vous remercions d'être venus témoigner.
Comme vous le savez, les travaux du comité sont ainsi constitués que vous pouvez faire des observations préliminaires. Nous entreprendrons la première ronde de questions immédiatement après vos déclarations. La première ronde est une ronde de 10 minutes. Nous avons bien hâte d'entendre vos commentaires et nous osons croire que vous avez également hâte de répondre à nos questions.
Merci, monsieur le ministre. Je vous cède la parole.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, la semaine dernière, j'ai eu l'occasion de parler à vos collègues du Comité permanent de la défense nationale des progrès que nous réalisons actuellement en Afghanistan. C'est un plaisir pour moi que de comparaître devant votre comité et de discuter de la mission que poursuivent les Canadiens et du travail extraordinaire qu'ils effectuent tous les jours.
Aujourd'hui, j'aimerais replacer notre participation à la mission en Afghanistan dans son contexte, car il est important que les Canadiens comprennent comment les conflits et les bouleversements qui se produisent à l'autre bout du monde nous touchent ici au Canada. Je veux également souligner certains des succès que les Canadiens ont obtenus en Afghanistan, et vous faire part des jalons essentiels que nous avons aidé les Afghans à franchir.
D'abord, je tiens à rappeler au comité que notre monde a changé depuis la fin de la guerre froide. Les menaces à la paix et à la sécurité n'ont plus de frontières. Les attaques du 11 septembre, au cours desquelles 24 Canadiens sur environ 3 000 personnes ont trouvé la mort, ont changé pour toujours notre façon de voir notre monde. La sécurité du Canada n'est plus menacée par d'imposantes formations blindées qui se débattent dans les plaines centrales de l'Europe. Nous ne craignons plus les attaques de bombardiers nucléaires contre l'Amérique du Nord en provenance de l'Arctique. La véritable menace vient aujourd'hui du terrorisme, de la prolifération des armes de destruction massive ainsi que des États non viables et en déroute.
Cette nouvelle réalité a fondamentalement changé la façon dont nous menons nos opérations. Que ce soit en Somalie, au Soudan ou en Afghanistan, les opérations de paix ne ressemblent plus au modèle classique de maintien de la paix. L'image du Casque bleu non armé planté entre deux ennemis pour les aider à mettre en oeuvre un accord de paix ne reflète pas la réalité d'aujourd'hui, ni l'expérience des Forces canadiennes ces dernières années. Les nouvelles menaces à la sécurité exigent un nouveau type de réponse. La présence de diplomates canadiens, d'agents de la GRC, d'agents de police municipaux et d'agents de développement aux côtés des militaires à Kandahar sont d'éloquents témoignages de la façon dont les choses ont changé. Les opérations d'aujourd'hui sont plus robustes, plus complexes et elles font appel à de nombreux intervenants.
Auparavant, les soldats étaient généralement l'image même des opérations. Ils font aujourd'hui partie d'une équipe qui assure une réponse multidimensionnelle et cette nouvelle approche intégrée constitue de plus en plus une partie importante des efforts plus vastes déployés à l'échelle internationale. Nous ne sommes pas le seul pays qui soit menacé par le terrorisme. La sécurité mondiale est une responsabilité collective. Dans ce monde où les défis à la sécurité n'ont plus de frontières, le Canada a le devoir d'agir. Le Canada est en Afghanistan, par exemple, avec plus d'une trentaine d'autres pays. Chaque pays contribue à la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) dirigée par l'OTAN. Je suis fier de dire que parmi ces pays, le Canada joue un rôle de premier plan.
Nous sommes dans le Sud de l'Afghanistan, la région la plus difficile du pays, en compagnie de braves hommes et de braves femmes venant de pays comme le Royaume-Uni, les États-Unis, l'Australie, les Pays-Bas, la Roumanie, l'Estonie, le Danemark et des pays comme la Pologne, dont l'envoi récent de 1 000 soldats pour venir en aide à ceux qui sont dans l'Est de l'Afghanistan, répond à un besoin urgent. Or, les défis qui se posent dans le Sud et l'Est de l'Afghanistan ne devraient pas, et ne peuvent pas être pris en charge par quelques pays seulement. C'est pourquoi je vais continuer d'encourager d'autres membres de l'OTAN à nous aider à porter ce fardeau.
Le Canada est également en Afghanistan parce que nous croyons à la protection de nos valeurs que sont la liberté, la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit. Nous avons le devoir d'agir en tant que membre des Nations Unies, du G8 et de l'OTAN. Nous sommes en Afghanistan à l'invitation du gouvernement afghan et nous y sommes pour aider les Afghans.
[Français]
La vie est extrêmement difficile pour les citoyens de l'Afghanistan. Ils ont peu de chances de s'instruire et ils sont assujettis à des services de santé insuffisants, à des logements de piètre qualité, de même qu'à une violence, une injustice et une pauvreté nationalisées.
L'espérance de vie en Afghanistan est parmi les plus faibles au monde. Le taux de mortalité infantile et le taux de décès à l'accouchement des femmes de ce pays sont parmi les plus élevés. L'Afghanistan manque cruellement de moyens. Il ne peut pas y avoir de stabilité pendant que ces conditions persistent. Et changer ces conditions est l'un de nos plus grands défis en Afghanistan.
[Traduction]
On nous a rappelé au cours des derniers mois à quel point le travail des hommes et des femmes des Forces canadiennes est dangereux. Je me suis entretenu avec les familles de soldats morts au combat, et je suis touché par leur dignité et par leur grâce. Malgré leur peine, ces familles reconnaissent les efforts déterminés que déploient nos soldats, nos marins, nos aviateurs et nos aviatrices.
Si le Canada et ses partenaires de la coalition abandonnent l'Afghanistan maintenant, les talibans vont infecter la société afghane à nouveau. Les Canadiens pouvaient-ils rester impassibles pendant que les talibans interdisaient aux femmes de travailler, laissant ainsi des milliers de familles sans revenu? Pouvions-nous à nouveau leur permettre de fermer les écoles pour les filles et les collèges, de détruire inconsidérément les institutions et les monuments culturels et d'utiliser les stades pour des exécutions publiques? Pouvions-nous tourner le dos alors que des civils afghans étaient exécutés de façon sommaire, que des maisons étaient brûlées et la propriété privée détruite? Pouvions-nous attendre dans la crainte qu'Al-Qaida se remette sur pied et rétablisse ses bases à partir desquelles il pouvait à nouveau hanter le monde?
Bien sûr, la réponse est non.
[Français]
Comme le premier ministre l'a signalé dans son allocution aux Nations Unies, le succès en Afghanistan ne peut être assuré par les seuls moyens militaires. C'est pourquoi les Forces canadiennes constituent seulement une partie d'une approche intégrée visant à assurer que l'Afghanistan ne tombe plus jamais aux mains des talibans ou d'autres individus semblables.
L'Afghanistan est un pays dont le potentiel inexploité est immense. La reconstruction et le développement sont nos principaux objectifs en Afghanistan et ils demeurent une priorité majeure pour le Canada. Nous avons donné aux Afghans la chance de rebâtir leur pays, conformément à la Stratégie de développement national pour l'Afghanistan.
Nos forces armées soutiennent ces objectifs en établissant un climat de sécurité, une condition essentielle à un développement efficace et durable.
[Traduction]
Mais comme l'a souligné le président afghan Hamid Karzai lors de sa visite le mois dernier, une nation démocratique ne se construit pas du jour au lendemain, ni après une ou deux élections.
Nous avons réalisé des progrès significatifs en Afghanistan. L'Afghanistan a tenu ses premières élections multipartites. Des millions de réfugiés sont rentrés chez eux. Les enfants vont à l'école. Des milliers d'insurgés armés ont été démobilisés. L'Armée nationale et la Police nationale de l'Afghanistan ont adopté des mesures concrètes et positives en vue de prendre le contrôle de la sécurité dans leur pays.
Notre travail n'est pas encore terminé. Notre objectif est simplement exposé en termes clairs. Lorsque l'Afghanistan et son gouvernement seront stabilisés et qu'ils pourront s'occuper indépendamment de leurs propres affaires, lorsque les terroristes et leurs réseaux de soutien locaux auront été défaits, et lorsqu'il sera impossible de revenir en arrière, nous saurons alors que nous avons réussi.
Le Canada a joué un rôle indispensable dans le succès de l'Afghanistan à ce jour. Les Canadiens doivent être fiers de nos efforts de reconstruction. Nous avons fait oeuvre de pionniers avec notre approche à l'égard du développement. Les équipes provinciales de reconstruction, que l'on appelle également les EPR, n'existaient pas en 2002 lorsque nous sommes arrivés pour la première fois à Kandahar. Aujourd'hui, cependant, le réseau des EPR est réellement au coeur du travail des Canadiens en Afghanistan. Oui, des opérations de combat sont toujours menés pour aider à stabiliser la région, mais la reconstruction est notre objectif et notre but premiers.
Les progrès que nous avons accomplis dans la région de Kandahar depuis six mois ont jeté les bases d'une amélioration durable. L'Opération Méduse n'est qu'un de nos récents succès. L'été dernier, les Forces canadiennes ont assuré la sécurité et l'aide nécessaires à nos alliés, les Britanniques et les Néerlandais, pour leur permettre de se déployer dans le Sud de l'Afghanistan. Sans le soutien du Canada, l'expansion de l'OTAN dans le Sud de l'Afghanistan ne se serait pas matérialisée aussi rapidement.
Nous effectuons actuellement des opérations de patrouille et de combat dans des secteurs considérés auparavant comme des sanctuaires des talibans. Nos opérations menées dans les régions de Pashmul et Panjwai nous ont également permis de semer le germe vital du développement. Nous sommes en train d'établir des zones de développement en Afghanistan dans des secteurs stratégiques, dans des secteurs de développement à partir desquels le renouvellement pourra étendre ses tentacules.
Nous participons également à l'établissement de l'Armée nationale afghane grâce à notre travail au Centre de formation national afghan et grâce aux opérations conjointes avec les autorités afghanes comme l'Armée nationale afghane et la Police nationale afghane.
Jour après jour, les Canadiens et les Canadiennes rencontrent des travailleurs afghans ordinaires et attachés à la paix. Ils tiennent des réunions avec les aînés, participent à l'aide au développement et font vraiment une différence dans la vie de tous les jours des Afghans. Par exemple, l'EPR canadienne a donné des ordinateurs et construit un réseau de distribution d'eau pour l'Université de Kandahar. Ces gens ont distribué plus de 6 000 trousses scolaires données aux enfants dans la province de Kandahar, et 100 bicyclettes au ministère de l'Éducation pour les récompenses de fin d'année. Tout cela permet de renforcer la capacité du gouvernement afghan et nous aide à nous rapprocher de notre objectif ultime, c'est-à-dire un Afghanistan pleinement indépendant et stable.
J'ai rendu visite à nos troupes sur le théâtre des opérations à deux reprises maintenant, et j'ai vu le bon travail que nos hommes et nos femmes en uniforme et leurs homologues civils effectuent, ainsi que les résultats qu'ils obtiennent.
[Français]
Les Affaires étrangères continuent de jouer un rôle actif dans la transformation de l'Afghanistan: État stable, sécuritaire et autosuffisant.
Les délégués de l'ambassade du Canada rencontrent régulièrement leurs homologues afghans et internationaux, ainsi que le président Karzaï. Ils leur donnent une gamme de conseils sur des sujets importants, comme l'amélioration de la gouvernance, la promotion et la protection des droits de la personne, la réforme du secteur de la sécurité et l'établissement d'institutions nationales judicieuses.
[Traduction]
L'ACDI travaille d'arrache-pied pour aider le gouvernement de l'Afghanistan et a tenu les engagements qu'a pris le Canada en matière d'aide internationale envers l'Afghanistan à Kandahar et dans tout le pays.
[Français]
Les spécialistes du développement de l'ACDI poursuivent également des projets louables dans d'autres régions de l'Afghanistan. Il n'est pas facile de travailler à Kandahar, puisque les défis y sont plus grands qu'ailleurs en Afghanistan, mais nous réussissons à faire du progrès.
[Traduction]
La GRC est en train de renforcer les capacités de la police locale. Des policiers canadiens assurent le suivi nécessaire, prodiguent des conseils, effectuent du mentorat et donnent une formation qui s'impose à leurs homologues afghans. Le président Karzai a qualifié le travail de la communauté internationale en Afghanistan de collaboration des civilisations, un partenariat qui va de l'accroissement de la sécurité à la prestation de services d'éducation et de santé aux gens dans le besoin en passant par le développement des régions rurales en Afghanistan. Il a dit que le Canada faisait figure de leader dans ce partenariat international.
Grâce au travail et aux efforts de sensibilisation de notre équipe, notre EPR facilite la création d'un climat de stabilité et de confiance. Les Canadiens contribuent à reconstruire une société saine et font en sorte que les talibans ne puissent pas reprendre le contrôle de cette société.
Cet été, lorsque j'ai rendu visite à nos troupes en Afghanistan, j'ai demandé comment nous pouvions mieux les aider. Ce que les troupes ont demandé, c'était d'avoir plus d'équipement et plus de personnel. Pour nous assurer que notre travail essentiel de stabilisation et de reconstruction se poursuit, notre gouvernement a immédiatement pris les mesures nécessaires pour augmenter notre force militaire en Afghanistan. Nous déployons actuellement une compagnie de carabiniers additionnelle et un escadron de chars de bataille, de même que des véhicules blindés de dépannage, des engins blindés du génie ainsi que des ingénieurs dans la région de Kandahar. Nous sommes aussi en train de donner à nos forces les moyens de contrer les mortiers, notamment un système de radars pour localiser les armes de l'ennemi. Nous nous assurons que nos soldats obtiennent ce dont ils ont besoin pour faire leur travail.
Mesdames et messieurs, dans de nombreux bureaux du quartier général de la Défense nationale, on trouve des cartes stratégiques de l'Afghanistan. Ces cartes indiquent les endroits où tous les pays déploient de valeureux efforts pour ramener la paix et la stabilité en Afghanistan. En tant que Canadien, je suis fier de voir notre drapeau bien en évidence sur ces cartes. Cela nous indique que nous prenons la place qui nous revient dans le monde en tant que leader pour nous assurer que l'Afghanistan ne redeviendra jamais un refuge pour les terroristes internationaux qui menacent la sécurité du monde. Nous sommes grandement redevables aux Forces canadiennes. Elles figurent parmi les meilleures au monde, et elles font des progrès dans une des régions les plus instables de l'Afghanistan. Les Canadiens sont unis dans la fierté et la gratitude et appuient ces forces.
Monsieur le président, notre gouvernement s'est engagé à assurer un monde sûr et fiable pour les Canadiens. Nous nous sommes engagés à aider le Canada à assumer ses responsabilités à l'échelle internationale, et à aider le gouvernement afghan à reconstruire et à rétablir une société stable pour son peuple. Bref, nous sommes résolus à poursuivre cette mission.
Je me ferai maintenant un plaisir de répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président. Je partagerai le temps qui m'est imparti avec M. Martin.
[Traduction]
Merci, messieurs le ministre, Hillier et Monette, pour vos observations préliminaires et soyez les bienvenus à notre comité.
Votre visite est très appréciée parce que lorsque nous avons des soldats en guerre comme c'est le cas en Afghanistan, il n'y a rien de plus important pour la population canadienne que de faire régulièrement le point sur la situation sans compromettre la mission.
Dans vos observations, vous avez dit que le succès en Afghanistan ne peut être assuré par les moyens de défense de la force régulière. Vous avez également parlé des objectifs de reconstruction et de développement.
J'aimerais vous poser deux questions. Dernièrement, le Lieutenant-Colonel Simon Hetherington, le commandant de l'EPR du Canada, l'équipe provinciale de reconstruction à Kandahar, a déclaré à la Presse canadienne que les membres des Forces canadiennes antérieurement affectés à l'EPR avaient été assignés à des fonctions de combat plutôt que d'exécuter leur mission initiale qui était d'aider l'Afghanistan à atteindre ses objectifs de développement. Pourquoi en est-il ainsi?
Deuxièmement, lundi dernier, le Brigadier-général Howard a déclaré devant un comité du Sénat que l'EPR est prête à aller de l'avant avec des projets civils, mais ne peut le faire parce qu'elle attend toujours l'argent de l'ACDI. Comme l'a déclaré le brigadier-général, il y a quelques petits problèmes de financement et plusieurs projets n'attendent que les fonds additionnels, en sachant que les militaires ont dépensé 1,9 million de dollars pour financer le projet de développement.
Pouvez-vous nous dire quels projets ont été écartés par manque de financement? Savez-vous si une partie de l'enveloppe de 30 millions de dollars qu'a remise la semaine dernière la ministre responsable de l'ACDI à Kaboul va également pour la région de Kandahar et viendra combler les besoins là-bas?
Merci.
:
Monsieur Patry, je vais essayer de répondre à votre première question clairement.
Lorsque je suis arrivé en Afghanistan tout dernièrement, et que j'ai constaté la situation sur le terrain, j'ai réalisé que l'intensité des opérations avait atteint un tel niveau que l'infanterie qui défend habituellement l'EPR, en grande partie, était en voie d'être retirée pour être affectée à des opérations afin de tenter de chasser les talibans. À nouveau, une telle mesure est venue priver l'EPR de la sécurité dont elle a besoin. Mais il fallait prendre une telle mesure à ce moment-là, parce que la question importante alors était de chasser les talibans pour qu'ils n'encerclent pas Kandahar. C'est ce qu'ils essayaient de faire.
Pour contrer leur avance, ce que notre gouvernement a fait, sur la recommandation des militaires, a été d'envoyer une compagnie de carabiniers du Royal 22e. Je pense que ces soldats vont commencer à arriver là-bas le mois prochain. Environ 125 soldats d'infanterie sont affectés là-bas et consacreront leurs efforts à protéger l'EPR. Ainsi, le reste de l'infanterie, des blindés et de l'artillerie pourra consacrer ses efforts au groupement tactique pour continuer d'éliminer les talibans.
Au même moment, nous sommes aussi en train — parce que j'ai déclaré à l'époque que je voulais que d'autres projets soient réalisés, et que j'ai été enregistré — d'envoyer, et nous avons déjà commencé à le faire, d'envoyer, dis-je, des ingénieurs militaires qui seront affectés à l'EPR du Canada pour aider à gérer et à réaliser plus de projets. Le processus est enclenché. Vous allez donc constater, au cours des prochains mois, une augmentation considérable des efforts de développement qui proviendront de l'EPR.
En ce qui concerne le commentaire du Brigadier-général Howard, je peux vous donner une réponse. Je ne peux pas vous parler des autres éléments. Je crois qu'il parlait de la difficulté qu'a l'ACDI à entreprendre des projets dans la région de Kandahar, parce qu'elle doit obtenir l'accord du peuple afghan, du gouvernement, et engager beaucoup de main-d'oeuvre locale, et c'est une difficulté pour l'instant, en ce qui concerne la sécurité, d'essayer d'avoir suffisamment de main-d'oeuvre locale pour faire le travail. Je crois que c'est ce que le Général Howard voulait dire au sujet de ces projets.
En ce qui concerne les autres questions, je ne peux pas répondre à la portion touchant l'ACDI. Vous allez devoir demander à la ministre responsable de l'ACDI.
Merci monsieur le ministre, Général Hillier et M. Monette d'être là aujourd'hui. Au nom de tous ceux et celles qui sont réunis autour de cette table, nous tenons à exprimer notre gratitude la plus profonde aux hommes et aux femmes qui servent dans les Forces canadiennes, qui servent notre pays de façon si noble ainsi qu'à leurs familles pour les sacrifices qu'elles font en permettant qu'une telle chose soit possible.
Monsieur le ministre, nous ne sommes pas en train de gagner la guerre en Afghanistan. Les talibans contrôlent de plus en plus la région, l'activité des militants est à la hausse, le chômage aussi, la production d'opium augmente tout comme le nombre de nos soldats morts au combat. Les talibans de 2006 ne sont pas les talibans de 2001.
Je crois que le succès repose sur quatre conditions. Premièrement, la sécurité. Deuxièmement, la formation des forces de sécurité afghanes, y compris la police, qui constitue un problème majeur sur le terrain, comme vous le savez. Troisièmement, il faut parler des efforts d'éradication de l'opium et du remplacement des récoltes. Enfin, il y a les insurgés qui viennent de l'extérieur de l'Afghanistan.
En réalité, mes questions portent sur deux choses. Premièrement, lorsque votre gouvernement a prolongé notre engagement jusqu'en 2009, combien de soldats comptaient alors nos alliés de l'OTAN et aujourd'hui ces soldats s'y trouvent-ils? Pourriez-vous nous dire précisément combien de soldats chaque pays s'était engagé à envoyer?
Deuxièmement, à moins que l'on ne règle le problème des insurgés qui proviennent de l'extérieur de l'Afghanistan, ce sera une guerre sans fin. Donc, pouvez-vous nous dire ce que vous faites pour contrer le phénomène des insurgés qui proviennent de l'extérieur de l'Afghanistan?
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, général Hillier et monsieur Monette.
Cette mission nous pose problème. La raison pour laquelle nous insistions tellement pour vous recevoir ici est que nous n'arrivons pas à faire la part des choses en entre ce qui se passe sur le terrain, soit la guerre, et le côté humanitaire.
Actuellement, à Montréal en particulier, certaines personnes sont à mettre sur pied une activité où elles demandent aux gens de se mobiliser contre la guerre. Ce n'est pas la position de mon parti; je vous le dis tout de suite. Cependant, il nous faut répondre à ces gens, et nous n'avons pas d'éléments fiables quant à ce qui passe là-bas.
Qu'en est-il de la mission? Est-il vrai qu'on est en train de perdre? Sinon, quels gains a-t-on faits? L'aide humanitaire se rend-elle?
La ministre Verner a répété que, grâce à l'aide et à la reconstruction fournies par le Canada, nous étions en train de gagner le coeur et l'esprit du peuple afghan. Or, plusieurs ONG disent que, selon eux, ce n'est pas la bonne approche. En effet, d'une part, nos troupes se battent et, d'autre part, l'aide humanitaire ne doit pas servir finalement à séduire le peuple afghan, mais à vraiment faire des choses concrètes afin que la situation des Afghans évolue.
En ce qui a trait à la stabilisation, vous avez soutenu que la majeure partie du pays était stable. Si tel est le cas, comment se fait-il que la ministre n'ait même pas pu visiter certains lieux et qu'elle ait dû se contenter de rencontrer les gens dans les ambassades, de même quelques fonctionnaires du gouvernement afghan?
Un vieux principe portant sur la neutralité a été rapporté par M. Watson de CARE Canada, qui dit : « Vous ne pouvez pas prendre partie dans un conflit ».
En tant que parlementaires, comment devons-nous interpréter cela puisque, d'une part, nous sommes partie prenante à cette guerre et que, d'autre part, on nous dit qu'on veut faire du développement? Jusqu'à quel point peut-on, en réalité, faire du développement sur le terrain? Les conditions sont-elles propices au développement? Sinon, quand pourra-t-on en faire?
:
Merci beaucoup de ces questions.
Premièrement, nous avons choisi un clan. Nous avons choisi le gouvernement. Le gouvernement de l'Afghanistan nous a demandé d'être là; le peuple de l'Afghanistan nous a demandé la même chose. Nous ne sommes pas neutres en ce qui concerne les terroristes, oui, nous avons choisi un camp.
L'autre chose, c'est que dans le Sud et dans l'Est — mais je vais vous parler du Sud parce que nous sommes dans le Sud — il y a actuellement une insurrection grave. Nous devons faire deux choses en même temps: nous devons tenter de contrer ce soulèvement et nous devons essayer d'améliorer la vie des gens. Nous devons effectuer les deux opérations en même temps.
Quant à ceux qui disent que pour une raison ou pour une autre, si on retirait les militaires et qu'on laissait simplement les ONG, la vie reprendrait son cours et tous ces projets de développement reprendraient, je ne suis pas d'accord avec ces gens-là.
Dans le Nord, cela serait peut-être possible. Dans l'Ouest aussi, là où c'est relativement tranquille et où les ONG peuvent travailler relativement en paix. Mais dans le Sud, tant que le soulèvement ne sera pas maîtrisé, nous devons maintenir — l'OTAN doit maintenir — des forces militaires importantes pour chasser et, espérons-le, éliminer les talibans. Mais en même temps, nous devons participer au travail sur le front humanitaire.
S'agissant de ces efforts, le gouvernement afghan lui-même parraine plusieurs projets dans tout le pays, y compris dans la province de Kandahar, dont nous avons parlé. Le gouvernement afghan a des projets, les Nations Unies en ont aussi dans la province de Kandahar, les États-Unis également, nos militaires ont des projets, les Affaires étrangères en ont et l'ACDI aussi.
Le travail de nos militaires et des responsables de la sécurité est d'essayer de protéger tous ces organismes. Ils ne protègent pas seulement le programme d'aide canadien; ils essaient aussi de protéger tous les programmes d'aide. Ils tentent de contrôler les soulèvements.
De mon point de vue, et d'après l'évaluation que je fais de la situation, nous réalisons actuellement des progrès. Ce que les talibans ont tenté de faire plus récemment — au cours du dernier mois ou à peu près — c'est d'essayer d'isoler la ville de Kandahar. Ils sont arrivés de l'Ouest, ils ont essayé d'atteindre le Sud, et ils cherchaient à isoler la ville de Kandahar. Ils ont fait l'erreur fatale de concentrer entre 500 et 1 000 de leurs hommes dans l'ouest de la ville. Là où se tient l'Opération Méduse.
Nous et nos alliés de l'OTAN avons réussi à contrer cette insurrection de sorte que les talibans ne menacent pas la ville de Kandahar, en la bloquant ou en la coupant de toute activité. Les talibans ont eu recours à leurs tactiques habituelles, les kamikazes, les dispositifs explosifs de circonstance (IED) et les mines sous les routes. C'est à cela qu'ils recourent parce qu'ils se sont rendu compte qu'ils ne peuvent nous défaire militairement.
Nous continuons, et tous les pays de l'OTAN continuent de le faire, d'essayer d'éliminer les talibans, mais en même temps, nous devons mener des opérations humanitaires.
Je ne sais pas si j'ai répondu à toutes vos questions ou pas.
:
Monsieur, il s'est dit beaucoup de choses au sujet de nos objectifs, qui sont essentiellement d'utiliser 100 p. 100 des Forces canadiennes pour réaliser 100 p. 100 de nos missions de déploiement, en nous concentrant plus particulièrement sur celle de l'Afghanistan parce que c'est là que se trouvent la plupart des soldats que nous avons déployés. Les missions de déploiement sont les plus stressantes, les plus exigeantes pour nos soldats, nos marins, nos aviateurs et nos aviatrices et leurs familles. Le dessein est d'abord et avant tout d'avoir un meilleur mécanisme d'attribution des missions dans les Forces canadiennes. Au cours des dix dernières années, nous avons probablement utilisé au total 40 p. 100 de nos Forces canadiennes pour réaliser la totalité de ces missions.
Nous ne sommes pas aussi efficaces que nous devrions l'être dans nos efforts de recrutement. Lorsque nous avons besoin de spécialistes de la logistique, de policiers et de policières militaires, d'agents de renseignement, de spécialistes des transmissions, ou de tous les métiers de soutien, il nous faut pouvoir aller puiser dans les Forces canadiennes et utiliser le personnel également pour des opérations. Ce sont toujours les mêmes personnes membres des unités de combat qui ont porté le fardeau, et nous voulons être beaucoup plus efficaces et beaucoup plus équitables en utilisant tout le monde.
Premièrement, nous voulons utiliser les soldats dans leurs rôles principaux, et c'est là un premier élément essentiel. Donc, nous allons puiser dans toutes les Forces canadiennes. Dans une certaine mesure, nous ne pouvons pas faire cela, avec les compressions financières que nous avons subies dans le passé, qui ont été assez brutales pour nous... Par exemple, nous avons pris beaucoup d'argent de nos budgets d'affectation, des centaines de millions de dollars. Nous avons affecté des personnes à des unités de combat, au Quartier général et dans des écoles de formation, et nous nous sommes dit que ce serait une bonne chose qu'elles y restent plus longtemps qu'avant. Cela assurait une bonne stabilité pour leurs familles et pour les personnes elles-mêmes. Après 10 ans, nous nous sommes rendu compte que les répercussions de cette façon de procéder sont fort négatives. C'est dire que les personnes qui sont affectées aux unités de combat portent sur leurs épaules tout le fardeau du déploiement, et nous n'avons pas l'argent pour faciliter l'échange de personnel, pour intégrer les leçons apprises des opérations aux écoles d'instruction, pour prendre les gens qui ont déjà eu des déploiements dans de telles écoles ou des emplois et les placer dans nos unités de combat. Cela n'est qu'une partie du problème.
Deuxièmement, nous cherchions un moyen de nous occuper de ces précieux membres de l'infanterie, des ingénieurs de combat, des fusiliers de l'artillerie et bien sûr, je m'en voudrais de ne pas mentionner les membres d'équipage des corps blindés, qui sont véritablement les premiers à être en contact avec les talibans. Ce que nous voulons faire, c'est d'utiliser tout le monde dans toutes les composantes des forces armées pour pourvoir ces unités, de sorte que nous ne soyons pas obligés de demander aux personnes de retourner plus d'une fois en mission, à moins qu'il y ait un véritable besoin urgent.
Autrement dit, monsieur, nous cherchons à les sortir du quartier général de la Défense nationale, d'autres quartiers généraux, d'autres établissements d'instruction, à les remettre dans les unités de combat et à avoir recours à des réservistes là où c'est absolument nécessaire — nous aimerions en fait couper un peu dans ce domaine — et les remplacer par du personnel de la marine ou de l'aviation pour combler les lacunes. Nous examinons notre bassin de recrues, nous cherchons à voir à quel rythme nous recrutons les personnes pour ces métiers de combat et s'il y a des personnes dans le système de recrutement actuellement que nous pourrions, pour une période de deux ans, placer dans certaines de ces unités de formation pour les entraîner complètement en tant que membres de l'infanterie et les utiliser pendant un moment avant que ces gens-là n'aillent là où ils veulent dans un premier groupe professionnel militaire. Nous utilisons des membres de la réserve et nous offrons aux hommes et aux femmes de la réserve, vous avez parlé de beaucoup d'entre eux — c'est l'exemple que vous avez mentionné, monsieur, du régiment dans votre région — qui veulent désespérément participer à cette mission parce qu'ils y croient, nous voulons leur donner une meilleure chance de signer un contrat à plus long terme, ou de changer rapidement de composante dans la force régulière.
Bref, nous faisons beaucoup de choses. Je n'en ai cité probablement que 5 p. 100. Nous essayons de voir comment répartir le fardeau le plus efficacement possible de sorte qu'aucun homme ou qu'aucune femme n'ait à porter une charge trop lourde sur ses épaules.
:
Monsieur, le fondement de votre question est absolument logique et solide. La capacité qu'a le président Karzai ou ses ministres clés, qui sont tous d'extraordinaires leaders, de transformer, grâce à des politiques, leur vision du pays en un plan, et de mettre en oeuvre ce plan à l'aide d'une fonction publique, est extrêmement faible. Les talibans ont soit tué tous ces fonctionnaires, soit les ont chassés de leur pays. Ils vivent actuellement aux États-Unis, au Canada ou en Europe de l'Ouest.
Donc, toute l'aide que le gouvernement peut obtenir est incroyablement utile. Cela lui permet de renforcer sa capacité de gouverner efficacement le pays mieux qu'il ne peut le faire maintenant.
Il y a beaucoup d'agences d'aide, y compris le Fonds monétaire international, le Groupe de la Banque mondiale, le Fonds asiatique de développement et l'Agence américaine pour le développement international. Nous avons mis en place une petite équipe de conseillers stratégiques, dont a parlé le ministre, composée d'environ 15 officiers qui sont simplement des planificateurs. Nous avons l'avantage, je crois, d'être la seule institution de notre pays qui consacre beaucoup de temps à la formation, à l'éducation et au perfectionnement des personnes en matière de planification — du niveau stratégique jusqu'au niveau tactique — pour voir comment concrétiser une vision et la mettre en oeuvre.
Ces gens-là travaillent pour le chef du personnel du président et son groupe d'action politique, sous la supervision de notre ambassadeur là-bas, pour vraiment les aider à transformer leur vision à l'aide d'un processus, et seulement à l'aide d'un processus, pour en faire quelque chose qu'ils pourront réaliser. Ils sont en fait en train de voir comment ils vont planifier et établir un mécanisme pour réaliser leur vision, et l'exprimer en termes clairs dans ce plan, pour ensuite y affecter les crédits nécessaires et la réaliser.
Nous avons eu des réactions incroyables à l'égard de ce plan de la part du gouvernement afghan, du président Karzai lui-même, avec qui j'ai discuté de cette question à maintes reprises lorsque j'étais commandant là-bas, et de la part de nos alliés de l'OTAN pour qui c'est l'une des choses les plus nouvelles qu'ils aient jamais vue, peut-être la chose la plus utile, au cours des dernières années de cette mission.
Je pense donc que nous avons fait une petite différence avec les planificateurs qui font tout simplement leur travail de planificateurs.
:
Je crois que cela est extrêmement important, et peut-être pourrions-nous demander à Norine MacDonald de venir témoigner devant le comité, cette avocate canadienne de Vancouver, qui dirige le Senlis Council et qui a fait part de cette situation hier en l'accompagnant de films très dérangeants montrant des enfants comme nous n'en avions pas vus depuis la famine du Biafra. Elle s'est personnellement rendue dans cette région et on lui a dit que les gens n'avaient jamais reçu un seul petit morceau de nourriture de la base de Kandahar, que l'on pouvait pratiquement apercevoir de l'endroit où elle était. Ces gens-là n'ont jamais reçu de fournitures ou de secours d'urgence de quelque sorte que ce soit.
J'espère que nous pourrons revenir à cette question pour clarifier les choses, mais je perçois un geste sérieux de votre part, monsieur le ministre, à savoir que vous voulez aller au fond de cette affaire.
Si vous me permettez de poursuivre un peu dans cette veine, il est très difficile de vous entendre dire que les efforts de reconstruction et les efforts humanitaires sont au coeur même de cette mission de Kandahar, quand, en fait, tous les éléments d'information que nous arrivons à glaner ici et là indiquent que pour chaque dollar consacré aux efforts humanitaires et de reconstruction, neuf dollars sont dépensés pour l'effort militaire. Je me demande si vous pourriez un peu éclairer notre lanterne à ce sujet.
Je sais bien que l'on ne peut pas s'attendre à ce que vous ayez toutes ces statistiques en tête, mais je me demande si vous pourriez fournir une ventilation du nombre de militaires qui sont actuellement déployés à Kandahar, et parmi ceux-là, la ventilation entre ceux qui sont dans les EPR, tant de la force régulière que de la réserve, parce que d'après ce que je sais, il y a plus de réservistes dans les équipes provinciales de reconstruction. J'aimerais savoir si c'est bien le cas.
Aussi, vous avez parlé à plusieurs reprises des agences humanitaires dans la région, alors que, d'après nombre d'ONG, ces dernières ont simplement senti le besoin absolu d'évacuer la région parce qu'elles estiment qu'au train où vont les choses, il est simplement trop dangereux de rester là-bas pour distribuer l'aide humanitaire. À leur avis, l'absence de sécurité est provoquée par la militarisation de la formule d'aide. Personne ne remet en question la nécessité d'une approche multidimensionnelle et exhaustive en matière de développement, de diplomatie et de défense, mais beaucoup s'inquiètent du déséquilibre de cette question et veulent savoir quels dangers crée l'approche qui est actuellement adoptée dans la région.
Je me demande si vous pourriez donner plus de détails à ce sujet.