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Bonjour à tous et bienvenue à la 46
e séance du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international du mardi 27 mars 2007.
Je voudrais profiter de cette occasion pour rappeler à tous les membres et à tous les témoins venus comparaître que les discussions de la séance du comité sont aujourd’hui télédiffusées.
La première heure, ce matin, sera consacrée au Budget principal des dépenses pour l’exercice 2007-2008. Nous accueillons l’honorable Josée Verner, ministre de la Coopération internationale, qui comparaît devant le comité pour la quatrième fois. La ministre a témoigné le 6 juin, le 18 octobre et le 1er novembre. Nous la remercions de nous consacrer du temps et de faire preuve ainsi d’autant de générosité.
Notre comité a eu beaucoup de chance d’avoir pu voir comparaître des ministres 10 fois l’année dernière, parmi lesquels le ministre de la Défense nationale. Aujourd’hui la ministre est accompagnée des témoins de l’Agence canadienne de développement international. Nous accueillons le président, Robert Greenhill; la première vice-présidente, Diane Vincent; Gregory Graham, de la Direction générale des ressources humaines et des services corporatifs.
Je vous souhaite la bienvenue.
Durant notre deuxième heure, nous poursuivrons notre étude de l’Afghanistan, mais ce matin, nous examinerons le budget concernant l’ACDI. La ministre Verner parlera également de la situation en Afghanistan.
Je pense donc que Mme la ministre comprend comment nous procédons. Nous attendons avec impatience sa déclaration préliminaire, qui sera suivie d’un premier tour de table. Puisqu'il s'agit de la ministre, ce premier tour de table durera 10 minutes.
Madame la ministre, je vous souhaite la bienvenue.
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Monsieur le président, chers collègues, c'est un plaisir de comparaître à nouveau devant vous pour parler du Budget principal des dépenses prévu par l'Agence canadienne de développement international pour 2007-2008. Je serai également heureuse de vous faire part de nos activités en Afghanistan et de vous montrer les résultats que nous obtenons.
De hauts dirigeants de l'ACDI m'accompagnent. Il s'agit de M. Robert Greenhill, président; de Mme Diane Vincent, première vice-présidente, ainsi que de M. Greg Graham, vice-président par intérim des Ressources humaines et des services corporatifs.
Vous vous souviendrez que le gouvernement a pris l'engagement de veiller à ce que les programmes d'aide du Canada atteignent des résultats tangibles, tout en optimisant l'utilisation des ressources. Le Budget principal des dépenses pour 2007-2008 comprend 3,026 milliards de dollars en dépenses budgétaires pour l'ACDI et des investissements non budgétaires s'élevant à 22,6 millions de dollars. Ensemble, ces montants représentent une augmentation de 74,3 millions de dollars du Budget principal de l'ACDI pour l'exercice financier prenant bientôt fin.
Comme vous le savez, lors du budget déposé la semaine dernière, le ministre des Finances a réitéré l'engagement pris par le gouvernement d'augmenter de 8 p. 100 en 2007-2008 l'enveloppe de l'aide internationale, l'objectif étant de doubler l'aide entre 2001 et 2011. L'augmentation de 8 p. 100 se traduit par une augmentation de 289 millions de dollars. Le Budget principal des dépenses prévoit que ces fonds seront répartis entre plusieurs ministères, y compris les Affaires étrangères, la GRC, le Centre de recherches pour le développement international et l'ACDI.
Le budget 2007 prévoit aussi des ressources supplémentaires s'élevant à 315 millions de dollars: 200 millions de dollars sont destinés au programme de l'Afghanistan et 115 millions viennent appuyer la garantie de marché pour les vaccins contre le pneumocoque.
Je suis fière que ce dernier budget mettre l'accent sur l'efficacité de l'aide et sur la reddition de comptes. Monsieur le président, le programme de l'agence est conforme aux trois volets du plan présenté dans le budget, qui vise en effet à mieux cibler l'aide, accroître l'efficience de l'aide et améliorer la reddition de comptes.
[Traduction]
Monsieur le président, je voudrais parler du travail de l’ACDI en Afghanistan, le pays qui profite le plus de l’aide canadienne au développement. Le Canada contribue concrètement à la reconstruction et au développement de ce pays, et nous améliorons le quotidien de milliers d'Afghans. La population a souffert sous le joug des Talibans et les femmes avaient perdu tous leurs droits.
J'aimerais rappeler que nous sommes en Afghanistan à la demande du gouvernement afghan, que nous travaillons aux côtés de 36 autres pays, que nous conjuguons sécurité, diplomatie et développement, et que les efforts de nos soldats, de nos diplomates et de nos agents de développement portent fruits malgré un contexte très difficile.
[Français]
Le gouvernement du Canada s'est engagé à fournir plus d'un milliard de dollars à la reconstruction et au développement de l'Afghanistan, et ce, sur une période de 10 ans qui prendra fin en 2011. Comme je l'ai signalé plus tôt, dans son tout récent budget, le gouvernement du Canada consacre 200 millions de dollars de plus à l'Afghanistan. Je veux être parfaitement claire: cette somme s'ajoute aux 310 millions de dollars déjà annoncés en mai 2006. Le Canada est l'un des principaux bailleurs de fonds bilatéraux de l'Afghanistan. Entre 2001 et 2006-2007, le Canada aura investi près de 600 millions de dollars pour assurer la stabilisation, le développement et la reconstruction de l'Afghanistan.
Il est vrai que nous devons relever des défis en Afghanistan, tant du point de vue de la sécurité que du développement. J'aimerais d'ailleurs saluer les efforts déployés par nos soldats, nos diplomates et nos agents de développement. Ils travaillent d'arrache-pied et avec efficacité. Nous enregistrons des progrès. Je recommande d'ailleurs aux membres du comité de consulter le rapport que les ministres MacKay, O'Connor et moi-même avons récemment soumis au Parlement.
Notre but est d'aider les Afghans à s'aider eux-mêmes et de renforcer la démocratie naissante dans ce pays. Cela veut dire accroître la capacité du gouvernement national et les autorités locales d'offrir des services dans l'ensemble du pays. Cela veut aussi dire donner un pouvoir décisionnel aux plus démunis. Or, l'aide canadienne appuie des programmes dirigés par les Afghans, ce qui assure la prise en charge locale, la responsabilisation et l'engagement communautaire.
J'aimerais porter à votre attention les grands axes de notre action et les réalisations de l'année écoulée.
Le Fonds d’affectation spéciale pour la reconstruction de l’Afghanistan représente la pierre angulaire de l'aide multilatérale. Le fonds est un mécanisme clé pour renforcer la capacité du gouvernement afghan en matière de planification gouvernementale, de contrôle fiduciaire, de discipline financière, de responsabilisation et de transparence. Le Canada figure parmi les cinq principaux bailleurs de fonds. Le fonds contribue à la rémunération de plus de 270 000 fonctionnaires, dont 144 000 enseignants. Les citoyens peuvent ainsi recevoir des services de base, notamment dans les domaines de la santé et de l'éducation.
Le gouvernement de l'Afghanistan est particulièrement fier de rapporter que plus de 6 millions d'enfants sont retournés à l'école ce mois-ci, comparativement à 5,4 millions l'an dernier, et que 35 p. 100 d'entre eux sont des filles. C'est un progrès de taille, quand on pense qu'en 2001, seulement 700 000 enfants allaient à l'école et qu'aucune fille ne figurait parmi eux.
Un autre programme dont les résultats dépassent tous nos espoirs est le Mécanisme de microfinancement et de soutien en Afghanistan, mieux connu sous l'acronyme MISFA. En date du 31 janvier 2007, plus de 300 000 Afghans, dont près des trois quarts sont des femmes, profitaient de petits prêts et de services d'épargne. Chaque mois, le programme rejoint en moyenne 10 000 nouveaux clients. Les évaluations indépendantes du MISFA se sont avérées très positives. Nous sommes donc fiers d'être le premier bailleur de fonds du MISFA. Nos contributions ont atteint 56 millions de dollars depuis les débuts du programme, dont 28 millions de dollars au cours de la dernière année.
Nous contribuons aussi à la sécurité des collectivités afghanes en appuyant le Service de l'action antimines des Nations Unies. Cette initiative a permis de réduire de presque 20 p. 100 les mines terrestres des terres contaminées par les guerres et de presque 55 p. 100 le nombre moyen de victimes des mines terrestres, comparativement aux chiffres de 2001.
L'ACDI est également l'un des principaux bailleur de fonds du Programme national de développement axé sur les régions, dont les activités de développement sont prises en charge par les collectivités à l'échelon des districts. Plus de 540 projets de remises en état de barrages, de routes, de ponts et de canaux d'irrigation, entre autres, ont été mis en marche, bénéficiant à plus de 2 millions de personnes.
Avec la somme supplémentaire de 200 millions de dollars annoncée dans le budget de 2007, le Canada appuiera plusieurs des programmes nationaux, notamment le Fonds d'affectation spéciale pour la reconstruction de l'Afghanistan, le MISFA, le Programme de solidarité nationale et le Programme antimines pour l'Afghanistan. De plus, ces fonds nous permettront d'appuyer la construction de la route de Spin Boldak.
L'ACDI finance également des initiatives bilatérales orchestrées par le Canada en collaboration avec une variété de partenaires. Plusieurs ont déjà donné des résultats impressionnants. Ainsi, le Programme de promotion d'autres modes de subsistance dans le Nord-Est de l'Afghanistan, réalisé par la Fondation Aga Khan Canada en collaboration avec le gouvernement afghan, aide plus de 200 collectivités, soit près de 30 000 foyers, à identifier, à mettre en oeuvre et maintenir une vaste gamme de projets qui améliorent la vie de milliers d'Afghans.
Autre exemple d'une telle initiative bilatérale: l'Organisation internationale de droit du développement réalise des activités dans divers secteurs de l'administration de la justice en Afghanistan. Cette organisation a formé 75 procureurs du tribunal de la jeunesse et 90 juges, dont 16 femmes, en droit et procédures en matière civile, commerciale, et criminelle.
[Traduction]
Maintenant, du côté de Kandahar, je suis heureuse de souligner que nos efforts de développement dans cette province instable du Sud de l’Afghanistan donnent des résultats concrets et encourageants.
Nous anticipons dépenser plus de 30 millions de dollars durant l'exercice financier en cours. Cela veut dire cinq fois plus qu'en 2005-2006. L'une de nos grandes priorités a été de répondre aux besoins de base de la population de Kandahar. Par exemple, une campagne de vaccination contre la rougeole permettra d'immuniser 189 000 enfants et 10 000 femmes en âge de procréer. L'ACDI appuie également une campagne de vaccination contre la polio. Cette campagne est en cours au moment où je vous parle. Elle vise à protéger 350 000 enfants de moins de cinq ans contre cette maladie qui peut laisser de terribles séquelles et qui connaît une résurgence en Afghanistan.
[Français]
Pour répondre aux besoins de base de la population de Kandahar, nous travaillons également en partenariat avec l'UNICEF, qui distribue aux familles des tentes, des couvertures, ainsi que des trousses de soins et des médicaments. Grâce à notre programme d'aide alimentaire d'urgence, nous avons distribué 2 000 tonnes métriques de nourriture à plus de 10 000 familles.
L'ACDI est fière d'être un partenaire privilégié du Programme de solidarité nationale, qui connaît un franc succès au Kandahar comme dans le reste du pays. Au Kandahar seulement, ce programme a permis de créer 482 conseils de développement communautaire qui ont planifié et mis en oeuvre, en date d'aujourd'hui, plus de 440 projets de développement. Par exemple, plus de 59 kilomètres de canaux sont maintenant disponibles pour les villageois, 14 ponts ont été construits ou rénovés et le réseau routier a été prolongé de 113 kilomètres.
Grâce à ce programme, les collectivités décident de leurs priorités de développement et mettent en oeuvre les projets qu'elles ont identifiés. Depuis le mois d'août dernier, 50 nouveaux conseils de développement communautaire ont vu le jour.
Monsieur le président, je suis certaine que vous conviendrez que les chiffres que je viens de vous présenter montrent clairement ceci: notre niveau de financement en Afghanistan donne lieu à des initiatives bien concrètes qui, à leur tour, engendrent des résultats encourageants.
Il me fera plaisir maintenant de répondre aux questions du comité.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie la ministre d’être venue aujourd’hui.
J’ai deux questions à lui poser. La première concerne l’Afghanistan. La seconde porte sur l’Afrique.
Madame la ministre, vous avez parlé de manière fort détaillée, et votre discours aujourd’hui portait principalement sur l’Afghanistan et votre engagement dans ce pays. Cet hiver, des sénateurs et des députés se sont rendus en Afghanistan, et ils n’ont pas été très impressionnés par l’évolution de la situation. La semaine dernière, nous avons reçu ici le ministre MacKay, qui nous laissait plutôt croire que cette région bénéficiait d’une vaste reconstruction.
Hier dans un article du quotidien Ottawa Citizen, un certain monsieur Seth Jones de la RAND Corporation, qui venait de passer deux semaines à Kandahar, affirmait que, si l’on pouvait constater une certaine reconstruction dans la ville de Kandahar et dans le district de Zhari, pratiquement aucune reconstruction n’avait eu lieu dans le reste de la province de Kandahar, tout particulièrement dans les régions rurales.
Pouvez-vous expliquer l'écart entre l’affirmation de votre collègue selon laquelle l’Afghanistan profiterait d’une vaste reconstruction et les commentaires de ce monsieur au sujet des régions rurales? C’était donc ma première question.
Ma deuxième question concerne l’Afrique. Un rapport vient tout juste d’être publié par le Sénat, sous la direction de Hugh Segal. Il critiquait passablement le rôle de l’ACDI en Afrique. Il proposait également quelques changements fort constructifs, que votre ministère devrait envisager à l'égard de la situation en Afrique. À Kananaskis il y a quelques années, le gouvernement canadien s'est engagé à apporter des changements vraiment constructifs en Afrique. Il n'en est nullement question dans le budget. Quand on regarde les chiffres du budget, on constate qu’il en reste très peu pour nous en Afrique. Nous étions censés doubler notre engagement en Afrique en cinq ans, et le budget ne semble pas traduire cet engagement.
Voilà donc mes deux questions, madame la ministre. Peut-être pouvez-vous répondre à la première sur l’Afghanistan, et à la seconde, qui concerne le rôle que nous voudrions jouer en Afrique.
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Merci, monsieur le président.
Merci de votre présence, madame la ministre.
J’ai l’impression que nos attentes à l’égard de l’Afghanistan sont irréalistes, l’Afghanistan, qui est un pays dépourvu d’infrastructure, de loi et d’ordre, de démocratie, d’éducation et de sécurité. Après avoir lu les articles de journaux, je ne pense pas que ces attentes soient très réalistes; elles me semblent, donc, très importantes.
À Kaboul, je me suis senti fier d’être canadien quand j’ai vu le travail accompli par votre ministère et le travail de développement qui s’y fait.
Il y a en Afghanistan plus d’UXO, d’engins non éclatés, que partout ailleurs dans le monde. Il y a eu plus de bombes lâchées en Afghanistan qu’en Irak en 2001. Il y a plus de victimes de mines et d’UXO, victimes parmi lesquelles figurent nos propres soldats.
Voici ce que je voudrais entendre de votre part, aujourd’hui, madame la ministre. Pouvez-vous nous parler de l'amélioration des conditions des femmes et des progrès sur les autres plans — ce dont j’ai été témoin, mais ce que peut-être les gens ignorent? Racontez-nous quelques réussites exemplaires en Afghanistan.
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L'Afghanistan est un pays fragile qui doit relever plusieurs défis en matière de sécurité. Je vais vous parler des résultats que l'on obtient, particulièrement pour les femmes.
À plusieurs reprises, et encore récemment, j'ai rencontré un groupe de femmes afghanes à Toronto. Elles sont très encouragées. D'abord, elles nous remercient énormément de notre présence en Afghanistan. Pour elles, il est hors de tout doute que la sécurité est essentielle au développement en Afghanistan. Nous avons travaillé très fort avec Droits et démocratie pour nous assurer que les droits des femmes soient inscrits dans la Constitution. Nous avons annoncé des sommes d'argent pour que les femmes puissent obtenir de la formation dans des écoles vocationnelles afin qu'elles puissent prendre leur avenir en main. Le programme de micro-crédit MISFA constitue un énorme succès. Les trois-quarts des prêts sont accordés à des femmes. Cela leur permet de démarrer de petites entreprises et de prendre leur avenir en main.
Récemment, à Ottawa, la directrice de l'une des succursales d'un centre de micro-crédit a dit que cela avait été mis sur pied par des femmes et était destiné à des femmes. Cela remporte un vif succès. Elle a livré un émouvant témoignage sur la façon dont elles ont pu venir en aide aux femmes.
Nous permettons également aux femmes d'avoir accès à des marchés agricoles. L'automne dernier, nous avons annoncé un programme. J'ai eu l'occasion de rencontrer des représentants de MEDA, la Mennonite Economic Development Association. La responsable du programme me disait, il y a deux semaines, que cela allait au-delà de leurs espérances. Les femmes participent, et cela leur permet de cultiver des potagers, d'avoir accès à des marchés et ainsi de prendre leur avenir en main en s'assurant un revenu.
Nous venons en aide à la population afghane à plusieurs niveaux. Je mentionne, entre autres, la condition des femmes. Je crois qu'il faut rappeler à quel point ces femmes ont été privées de droits, torturées et blessées. Elles ont vécu dans la crainte. Le groupe que j'ai rencontré à Toronto a été unanime. Il y avait une trentaine de femmes. Elles sont inquiètes lorsqu'elles constatent que la mission est devenue un peu politisée. Pour elles, un retour au régime des talibans serait un véritable désastre.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, madame la ministre, de votre présence. J’ai probablement cent questions à poser après ce que vous avez dit ou n’avez pas dit. J’essaierai d’en poser trois ou, si j'ai de la chance, quatre.
Je suis sûre que vous êtes bien au courant de la vulnérabilité exceptionnelle des personnes qui vivent dans les pays en voie de développement — tout particulièrement dans ceux de l’Afrique, mais aussi dans quelques autres — devant l’effet conjugué du changement climatique et de l’extrême pauvreté, qui a des conséquences désastreuses sur la vie de chaque personne et sur les communautés. Pourtant, lors du dernier budget, lorsque la question du développement international et des obligations internationales a été abordée, aucune mention n’a été faite au sujet de l’environnement.
Je voudrais savoir quel est l’engagement du gouvernement dans le budget, quant au maintien du Fonds canadien de développement pour les changements climatiques, dont non seulement on a grandement besoin dans les pays en voie de développement, particulièrement en Afrique, mais qui fait aussi partie de nos obligations en vertu du protocole de Kyoto — qui ne sont d’ailleurs pas respectées.
En second lieu, abordons l’aide offerte à la Palestine. Ce pays traverse une crise humanitaire très grave, sur le plan de la pauvreté et de la maladie. Je veux savoir comment l’existence de ce nouveau gouvernement d’unité nationale pourrait inciter le gouvernement canadien à progressivement reconnaître que les services et les programmes nécessaires au peuple palestinien devraient être fournis par l’intermédiaire de ce nouveau gouvernement d’unité. Et comptez-vous, madame la ministre, faire pression pour qu’il y ait du changement et que l’aide soit accordée par l'entremise de ce nouveau gouvernement d’unité?
Troisièmement, en ce qui concerne l’Afghanistan, je dois admettre qu’il est profondément affligeant que l’on trouve presque toujours en tête de la liste des choses que le gouvernement se targue d’accomplir en Afghanistan, l’affirmation selon laquelle — et ce sont encore les premiers mots que vous avez prononcés aujourd’hui quand vous avez parlé de l’Afghanistan — ce pays serait le premier récipiendaire de l’aide canadienne au développement. Bien sûr, ce que vous ne dites jamais, c`est que notre aide publique au développement dans le monde est si dérisoire que cette affirmation ne veut en fait presque rien dire.
Dans le projet de loi , les fonds supplémentaires obtenus dans la foulée des exigences du NPD auprès de l’ancien gouvernement libéral ont permis d'injecter des nouveaux dollars. Mais quand vous regardez où nous en sommes aujourd’hui avec l’aide publique au développement à la suite du présent budget, le niveau de l’aide publique au développement est en régression, si je ne me trompe pas.
Puisqu'il n'y a eu qu'un seul versement au fonds mondial, cette contribution n’a donc pas été incluse dans le budget de base. Je ne suis pas sûre que ceci soit absolument exact, mais selon certaines estimations, étant donné les pas minuscules que nous faisons pour nous rapprocher de notre engagement minimum de 0,7 p. 100, il nous faudrait, dans le cadre de ce budget, une injection de 600 millions de dollars de plus pour simplement maintenir l’aide publique au développement au niveau de l’an dernier — autrement dit, 0,34 p. 100.
Quel est, selon vous, le niveau de l’aide publique au développement dans le budget cette année et à quel niveau prévoit-on qu’il sera au cours des trois années à venir?
Pour finir, notamment en ce qui concerne le financement de la lutte contre la tuberculose et le paludisme, je pense que vous êtes au courant des statistiques horribles sur les décès causés par ces deux maladies, en particulier en raison de la coinfection, et que la prévention, le contrôle et le traitement de la tuberculose constituent vraiment l'un des investissements les plus rentables que nous puissions faire pour sauver des vies en Afrique. La tuberculose tue 600 000 personnes chaque année et, naturellement, la tuberculose est la principale cause de décès chez les personnes atteintes du VIH/sida.
Je voudrais donc savoir si ce budget prévoit en fait une augmentation des dépenses, car je pense que nous constatons un plafonnement des dépenses concernant les programmes de lutte contre la tuberculose et le paludisme, ce qui signifie que notre investissement dans les programmes du VIH/sida est en fait bien moins efficace qu’il pourrait l’être.
Il s’agissait donc de mes quatre questions. Il est dommage que l’on ne dispose pas de beaucoup plus de temps pour aborder d’autres questions.
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Je vous remercie de vos questions, madame la députée. Je vais tâcher d'y répondre une à la fois, dans l'ordre ou dans le désordre.
Vous avez parlé des changements climatiques. Je veux simplement vous dire qu'en tenant compte de toutes les activités bilatérales, multilatérales et en partenariat, les dépenses de l'ACDI en matière de projets environnementaux s'élèvent à 300 millions de dollars par année, ce qui représente environ 10 p. 100 de ses dépenses totales.
Vous m'avez parlé ensuite du nouveau gouvernement de la Palestine. Je vous dirai — et c'est peut-être ce que mon collègue des Affaires étrangères vous répondrait également — que nous en étudions la composition. Quoi qu'il en soit, lorsque le gouvernement palestinien adhérera clairement aux principes du quatuor, c'est-à-dire à la reconnaissance d'Israël, au renoncement à la violence et à l'acceptation des anciens accords, nous envisagerons de distribuer notre aide de façon différente.
Vous m'avez posé des questions sur la tuberculose. Je peux vous dire que cette année, nous avons augmenté de façon substantielle nos dépenses dans ce domaine. Lorsque j'ai intégré mon poste, j'ai constaté que l'aide visant à contrer cette maladie avait considérablement diminué. L'année dernière, elle se chiffrait à 19 millions de dollars. Or, on l'a fait passer cette année à 33 millions de dollars environ.
Pour ce qui est de la malaria, le gouvernement canadien est très engagé. Si je ne me trompe pas, la Croix-Rouge nous a félicité pour notre travail. Cette année, nous avons doublé nos dépenses dans ce domaine. Je n'ai pas le chiffre exact sous la main, mais je sais que nous avons consacré des montants substantiels à la lutte contre la malaria.
Vos autres questions concernaient également les dépenses.