:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Permettez-moi tout d'abord de dire que c'est pour moi un très grand honneur d'avoir été nommé pour représenter le Canada aux Nations Unies à New York. Je suis profondément reconnaissant au premier ministre et au ministre des Affaires étrangères de m'accorder leur confiance et leur soutien.
[Français]
De nombreuses qualités sont nécessaires pour assumer avec succès les fonctions d'ambassadeur et de représentant permanent du Canada auprès des Nations Unies.
[Traduction]
Quatre qualités sont, selon moi, particulièrement importantes: l'expérience, les connaissances, la capacité à défendre les intérêts canadiens et le sens du leadership. J'aimerais ici vous donner un aperçu de mes propres compétences.
Premièrement, je parlerai de mon expérience. Mes 28 années de carrière au Service extérieur m'ont permis d'acquérir une vaste expérience de la conduite des relations internationales du Canada. À l'étranger, j'ai occupé les fonctions de consul, de délégué commercial, d'agent politique et de chef de mission. J'ai en outre été affecté au Moyen-Orient, notamment à Tel-Aviv et à Damas, ainsi qu'en Europe à Madrid et à Bruxelles. J'ai également exercé des fonctions de sous-ministre adjoint pour l'Afrique et le Moyen-Orient au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international. Auparavant, j'avais eu le privilège de travailler au Bureau du Conseil Privé sous les gouvernements des premiers ministres Mulroney, Campbell et Chrétien. En conséquence, j'estime posséder l'expérience nécessaire face à la multiplicité des enjeux auxquels est confronté le Canada aux Nations Unies.
La deuxième qualité, ce sont les connaissances. Je souhaite appeler l'attention sur les valeurs et les intérêts canadiens. La moitié de ma carrière s'est déroulée à Ottawa, où j'ai collaboré étroitement avec des ministres, des parlementaires, la société civile et les milieux d'affaires. J'ai passé l'autre moitié de ma carrière à servir le Canada à l'étranger. Cela m'a permis de très bien comprendre quels étaient, concrètement, les questions les plus importantes pour le Canada à l'échelle internationale, y compris le souhait des Canadiens de voir leur pays apporter sa contribution au règlement des problèmes mondiaux.
En collaborant avec d'autres pays au bien commun, le Canada fait progresser sa propre sécurité et sa propre prospérité.
[Français]
En ce qui a trait à la raison d'être des Nations Unies, Kofi Annan soutient que son action s'articule autour de trois grands axes, soit la sécurité et la paix, le développement international et les droits de la personne. Or, au cours d'une grande partie de ma carrière, j'ai mené des activités en lien avec ces objectifs fondamentaux. En effet, en qualité de sous-ministre adjoint pour l'Afrique et le Moyen-Orient et par une expérience sur le terrain acquise lors de mes affectations au Moyen-Orient, j'ai appris à bien connaître ces deux régions cruciales qui dominent, dans une large mesure, l'ordre du jour des Nations Unies.
Je sais également comment il est possible de faire progresser les objectifs du Canada aux Nations Unies, ne serait-ce que pour avoir conseillé des ministres pendant de nombreuses années sur les enjeux liés aux droits de la personne et sur une pléthore d'autres questions.
Une troisième qualité réside dans la capacité à défendre les intérêts canadiens et à communiquer. Le représentant permanent auprès des Nations Unies doit pouvoir défendre les intérêts du Canada dans une multitudes de dossiers à dimension internationale. Cela implique l'exercice d'une diplomatie publique et des discours publics, ainsi que des négociations discrètes. Qu'il s'agisse de communiquer des messages fermes sur les droits de la personne à des régimes autoritaires ou d'obtenir le soutien de nos partenaires et de nos alliés, j'estime avoir démontré ma capacité à exprimer avec clarté et conviction la position canadienne.
Le travail de l'ambassadeur aux Nations Unies consiste également à jeter des ponts et à persuader d'autres pays d'oeuvrer de concert avec le Canada et de soutenir nos objectifs. Mes antécédents montrent en outre que dans la poursuite des objectifs canadiens, je privilégie la collaboration et la coopération.
Parlons de leadership. Le fait d'assumer des fonctions de plus en plus importantes dans l'administration publique m'a permis de comprendre les enjeux et l'importance du leadership.
L'ambassadeur aux Nations Unies doit rendre compte des possibilités qui s'offrent au Canada sur la scène multilatérale, proposer le moyen le plus efficace d'atteindre nos objectifs et prévoir les conséquences. De plus, comme les Nations Unies se penchent sur un nombre impressionnant de questions, le défi consiste également à jouer un rôle d'impulsion en cernant les enjeux les plus importants pour le Canada.
Notre mission à New York est assurée par une équipe de gens extrêmement compétents. Mon objectif consiste à coopérer avec eux et à les soutenir de façon à ce que nous puissions ensemble poursuivre la tradition d'excellence qui caractérise depuis longtemps le Canada aux Nations Unies.
[Traduction]
Un message que je souhaite vous communiquer aujourd'hui est que les Canadiens prennent au sérieux les Nations Unies et le système multilatéral. Comme la santé de son économie repose sur l'exportation, le Canada est tributaire d'un système de commerce international ouvert et réglementé. De même, la protection et la sécurité des Canadiens dépendent d'un régime de non-prolifération nucléaire efficace, d'un programme d'action pour contrôler la circulation des armes légères et de petit calibre, de mesures contre le terrorisme, et de programmes de consolidation de la paix axés sur les États faillis et en déliquescence. À une époque où les gens voyagent plus que jamais, les Canadiens sont de plus en plus exposés à de nouvelles formes de maladies à propagation rapide.
Ce sont là des problèmes auxquels seule une action concertée de la communauté internationale permettra de s'attaquer. Toutefois, le système multilatéral, et tout particulièrement les Nations Unies, se heurte à des obstacles considérables depuis ces deux dernières années. L'incapacité, pour le Conseil de sécurité, de s'entendre sur l'Irak, l'absence de contrôles applicables au programme « pétrole contre nourriture », et les violations perpétrées par certains casques bleus, tous ces problèmes suscitent une remise en question légitime. La réforme globale lancée par Kofi Annan, qui s'est traduite par l'engagement pris au titre du document final du Sommet mondial de 2005, en septembre dernier, ne permet de régler qu'une partie des problèmes inhérents à la refonte de l'organisation.
Si un certain nombre de mesures font déjà l'objet d'un consensus, par exemple en ce qui concerne le contrôle interne, en revanche il reste encore beaucoup à faire. Les efforts visant à créer une Commission de la consolidation de la paix ont abouti. Cette instance s'attachera à mettre en oeuvre une stratégie plus cohérente en vue d'ancrer la bonne gouvernance et la démocratie dans les pays menacés par un conflit ou qui en sortent. Selon les études, la moitié des pays qui se relèvent d'un conflit sombrent de nouveau dans la violence en l'espace de cinq ans. À l'heure actuelle, le Timor-Oriental en fournit un triste exemple. C'est pourquoi nous devons rendre notre action plus efficace.
Les pays membres conviennent en outre de créer un Conseil des droits de l'homme auquel le Canada vient d'être élu. Les conditions requises pour en faire partie viennent d'être renforcées. On définit actuellement le programme et la méthode de travail du Conseil, et nous allons travailler d'arrache-pied pour qu'il soit un organisme efficace contribuant à l'affirmation des droits de la personne dans le monde entier.
À cet égard, un groupe d'experts, formé récemment par le Secrétaire général et auquel siège le président de l'ACDI, M. Robert Greenhill, présentera des recommandations cet automne pour rendre plus cohérente la mise en oeuvre des programmes humanitaires, environnementaux et de développement dans l'ensemble du système des Nations Unies. Cela est essentiel pour garantir à la fois l'efficacité des Nations Unies en matière de coopération technique et de secours d'urgence et l'utilisation judicieuse des fonds publics.
À ce titre, la réforme de la gestion, c'est-à-dire la réforme du mode de fonctionnement de l'organisation même, revêt une importance prioritaire. Mon prédécesseur a consacré beaucoup de temps et d'énergie à ce dossier, dans lequel il a également joué un rôle d'impulsion remarquable. À ce titre, j'entends poursuivre énergiquement les efforts engagés par celui-ci. Une saine gestion ainsi que des mécanismes de contrôle et de surveillance efficaces sont essentiels à la crédibilité des Nations Unies. En conséquence, il est indispensable de rectifier le tir et de renforcer les mesures de contrôle. Des mesures importantes ont déjà été prises pour accroître la transparence, la surveillance et le contrôle.
Si les efforts ont commencé, ils progresseront lentement. Les Nations Unies sont minées en permanence par une division entre le Nord et le Sud. C'est ainsi que les pays industrialisés se soucient, d'abord et avant tout, des aspects du mandat des Nations Unies liés à la paix et à la sécurité, outre le rapport qualité-prix; alors que les pays en développement s'intéressent davantage aux dimensions économiques ainsi qu'à la poursuite des efforts de développement. Il faudra donc s'employer à aplanir les différences d'intérêts et d'objectifs. À cet égard, j'entends participer au débat, de façon à promouvoir les valeurs et les priorités canadiennes.
Permettez-moi maintenant de parler de certains des enjeux politiques les plus difficiles auxquels sont confrontés le Canada et les Nations Unies. La grave crise humanitaire qui sévit actuellement au Darfour a ému les Canadiens et mobilisé leur gouvernement. L'accord de paix conclu récemment sous les auspices de l'Union africaine à Abuja laisse cependant espérer qu'il sera mis fin au conflit, et que l'on répondra effectivement aux besoins des populations touchées. Toutefois, la situation demeure difficile. L'accord de paix au Darfour ouvre la voie au déploiement d'une mission des Nations Unies, qui prendra la relève de la mission actuelle de l'Union africaine, à laquelle le Canada apporte un soutien important.
Pour ce qui est de l'Iran, le Canada oeuvre avec l'Agence internationale de l'énergie atomique et d'autres organismes afin de convaincre l'Iran de mettre fin à nouveau à ses activités d'enrichissement de l'uranium et à d'autres activités délicates susceptibles de favoriser la prolifération. Notre pays encourage également l'Iran à offrir son entière collaboration à l'Agence et à reprendre les négociations avec les trois pays européens en vue de trouver une solution diplomatique. Notre gouvernement se réjouit que l'on ait offert à l'Iran une série d'avantages dans le but de relancer les discussions afin de trouver une solution diplomatique. Le Canada se réjouit également de la volonté des États-Unis d'ouvrir des négociations directes avec l'Iran dans le cadre du processus lancé par les trois pays européens, mais à la condition que l'Iran accepte tout d'abord de suspendre à nouveau l'enrichissement de l'uranium. La balle est maintenant dans le camp de l'Iran. Le gouvernement lui a demandé de répondre favorablement à cette ouverture importante.
Tout ceci me ramène à la prémisse de mes observations: les Nations Unies valent leur pesant d'or; l'ONU à New York, ses organisations et plus particulièrement le Conseil de sécurité confèrent l'autorité juridique et, par conséquent, la légitimité morale, aux décisions et mesures visant à résoudre les problèmes géostratégiques.
[Français]
C'est pourquoi je suis honoré d'avoir été nommé à ces fonctions par le gouvernement. Je travaillerai avec beaucoup d'ardeur et tâcherai d'être à la hauteur des responsabilités qui m'ont été confiées.
[Traduction]
Comme je l'ai dit, c'est un grand honneur pour moi d'avoir été nommé à ce poste et je ferai de mon mieux pour le mériter. Je suis impatient de tous vous accueillir à la mission canadienne à New York.
Merci beaucoup.
:
Merci, monsieur Sorenson.
Monsieur McNee, je vous remercie d'être venu et vous félicite de votre nomination. Vous êtes un des fleurons des Affaires étrangères depuis longtemps et un de nos meilleurs ambassadeurs. Félicitations.
J'ai deux questions, mais avant je voudrais vous présenter un court préambule. Personnellement, j'espère que le Canada aux Nations Unies exercera des pressions pour des mesures de prévention plus efficaces, surtout lors des conflits. J'espère que nous pourrons progresser compte tenu de la situation en Côte d'Ivoire. J'espère également que, si nous sommes préoccupés à juste titre par le Darfour, nous n'oublierons pas le Congo et le nord de l'Ouganda. Enfin, j'espère que nous progresserons également sur le front de la salubrité alimentaire, car le nombre de personnes touchées par ce problème, comme vous le savez mieux que quiconque, fait paraître tous les autres conflits presque dérisoires.
Ma question, monsieur McNee, porte sur deux choses. D'une part, les objectifs du Millénaire pour le développement. Savez-vous comment les Nations Unies peuvent s'y prendre pour atteindre les objectifs sur lesquels nous nous sommes tous mis d'accord?
Deuxièmement, les réformes des Nations Unies. Si vous deviez nous énumérer tous les problèmes auxquels vous allez être confronté, comme vous l'avez dit dans vos observations, quelles mesures précises pensez-vous que nous pourrions défendre en matière de reddition de comptes et de gestion, afin de réduire le chevauchement entre les agences onusiennes? En outre, comme vous l'avez dit, comment faire en sorte que les Canadiens en aient pour leur argent, ainsi que tous ceux qui contribuent aux agences des Nations Unies?
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
En guise d'introduction, je dois vous dire que je suis entre deux mandats, entre mon poste d'ambassadeur du Canada en Belgique et mon nouveau poste à New York, qui devrait commencer le 5 juillet. Par conséquent, je n'y suis pas encore et je ne prétends pas être un expert.
Au sujet du premier élément soulevé par M. Martin, je pense qu'il faut être très conscient de « l'effet CNN », comme on dit, par lequel on met l'accent sur une crise où les médias internationaux peuvent se rendre et couvrir la situation, au détriment de toutes les autres situations — et la Côte d'Ivoire en est un bon exemple — qui semblent disparaître des gros titres. Or, cela ne veut pas dire que ces crises sont moins importantes ou qu'elles nécessitent moins notre attention. Je pense que la responsabilité de ceux qui travaillent au Service extérieur est d'attirer l'attention du gouvernement sur ces autres facettes.
La Côte d'Ivoire vit toujours des difficultés énormes, une sorte de guerre civile. Il y a une mission des Nations Unies sur place, mais c'est une situation qu'il ne faudrait certainement pas oublier.
Le Congo est un pays énorme d'une grande importance stratégique sur le continent, où, littéralement, des millions de personnes ont péri dans les 10 à 15 dernières années, mais où, si nous arrivons à trouver des façons de soutenir le processus électoral et à faire progresser le pays, nous avons beaucoup d'espoir.
En ce qui concerne le nord de l'Ouganda, je pense que mon prédécesseur et notre gouvernement ont joué un rôle excellent en attirant l'attention du Conseil de sécurité sur les problèmes humanitaires du pays et en rendant cette institution très active dans la région, notamment sur le plan diplomatique. M. MacKay nous a demandé de déployer encore plus d'efforts pour trouver une solution.
Tout ça pour vous dire que je suis tout à fait d'accord avec votre préambule, à savoir qu'il faut trouver de meilleures façons de prévenir les conflits. La Commission de consolidation de la paix devrait être un pas dans la bonne direction, mais pas le seul. Le Canada doit également trouver ses propres idées.
En ce qui concerne les objectifs du Millénaire pour le développement, c'est un défi énorme. L'an dernier, le Sommet mondial, qui a lieu cinq ans après l'adoption des objectifs, visait à mettre l'accent sur ces questions et à dire à la communauté internationale: « Où en sommes-nous? » Si nous ne renforçons pas nos efforts, nous n'atteindrons pas nos objectifs. Évidemment, si c'est le cas — et je pense à l'Afrique en particulier, car la situation évolue — cela veut dire que nous perdrons du terrain.
J'avoue qu'à mon avis, il n'existe pas de solution facile à ce problème, ou du moins je n'en ai pas, mais je pense que c'est important. Les repères que nous nous sommes fixés sont très importants, et il faut les percevoir comme plus qu'un objectif. Au sujet des programmes de l'ACDI, comme vous le savez, l'Agence est largement orientée sur ces objectifs et essaye de faire en sorte que nos efforts d'aide publique au développement permettent de les atteindre.
Au sujet de la réforme des Nations Unies, Kofi Annan a présenté les rapports détaillés sur l'administration interne qui, pour un profane comme moi, semblent tout à fait sensés. Ce sont des principes de gestion modernes, dirais-je, que nous appliquerions au Canada. Je pense qu'il faut continuer à promouvoir une gestion efficace et des méthodes modernes.
Un des défis importants des Nations Unies concerne les règles et règlements internes qui, d'après ce que j'ai compris, ont été conçus pour une autre époque, lorsque les Nations Unies consistaient en un édifice à New York et servaient principalement à l'organisation et au soutien des conférences. Ces quinze dernières années, les activités opérationnelles des Nations Unies dans les missions de maintien de la paix et d'aide humanitaire internationale ont littéralement explosé. La nature de l'organisme a changé; ses processus internes doivent changer également.
La dernière question de M. Martin porte sur le chevauchement.
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Il n'est pas facile de répondre rapidement à cette question, monsieur le président, mais je vais tout de même essayer.
M. Van Loan a parlé d'échecs. Dans le cas de l'Irak et de la Yougoslavie, on peut dire que ce fut des échecs dans la mesure où le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas pu se mettre d'accord sur un plan d'action, et les conséquences ont été graves. Par contre, si on prend un peu de recul et regarde tout le tableau, on constate que depuis sa création voilà 60 ans, l'ONU n'a cessé de prendre de l'expansion. En effet, elle compte maintenant 191 membres, je crois, ce qui veut dire que 140 États s'y sont ajoutés et en même temps le nombre de conflits inter-États a chuté.
Au cours des 15 dernières années, l'Université de la Colombie-Britannique — je ne me souviens pas dans quel département — a mené une étude portant non sur les conflits inter-États, mais plutôt sur les conflits armés, notamment les guerres civiles et les autres types de guerre. Ce qui en ressort, c'est que ces conflits sont maintenant beaucoup moins fréquents. C'est sans doute parce que les Nations Unies ont été plus présentes récemment. Ainsi, l'organisation s'est dotée des moyens pour empêcher les conflits inter-États et pour s'attaquer aux problèmes des États faillis et en déliquescence. C'est vrai qu'il y a eu des exemples dramatiques, et c'est l'Irak qui a ébranlé tout le cadre des Nations Unies. Il est important de le reconnaître.
En même temps, il faut reconnaître l'importance des Nations Unies en ce qui a trait au mandat qui lui a été donné par la communauté internationale — son premier mandat, à savoir promouvoir la paix à l'échelle de la planète et la sécurité. Je ne pense pas que ça empêche... Même la Charte des Nations Unies n'exclut pas la possibilité d'agir de concert avec certaines organisations régionales, quand cela semble être la meilleure solution. Prenons l'exemple du Soudan où le recours à l'Union africaine est tout simplement logique.
Pour ma part, je dirais plutôt qu'il faut en premier lieu avoir recours aux Nations Unies, cet organe universel dont le Canada est membre. Par la suite, si les mesures prises n'ont pas été efficaces, pour une raison ou une autre, d'autres recours pourraient être envisagés.
:
Merci, monsieur McNee, de votre comparution.
J'ai été aux Nations Unies avec M. Peter MacKay, le ministre des Affaires étrangères, ainsi que M. Alan Rock et nous avons eu l'occasion de prendre place dans votre futur bureau. Nous avons eu l'occasion de discuter avec M. Kofi Annan et le secrétaire général adjoint.
Beaucoup des questions qui vous intéresseront porteront sur les politiques gouvernementales. On pense notamment à la cible de 0,7 p. 100 et à la signature de traités, questions qui seront débattues à la Chambre. Mais la question brûlante lorsque vous entrerez en poste sera la réforme de l'ONU, dossier qui sera au premier plan au cours des prochaines années. M. Kofi Annan a proposé des réformes mais il partira à la fin de l'année. De toute manière, la mise en oeuvre des réformes proposées par M. Annan pendant son mandat n'a pas suscité beaucoup d'intérêt à l'ONU.
Au Canada, nous sommes un peu préoccupés par la façon dont sera choisi le secrétaire général. J'ai remarqué que c'est une tâche qui sera confiée au Conseil de sécurité, ce qui veut dire, encore une fois, que les cinq mêmes membres pourront avoir recours à leurs pouvoirs extraordinaires pour contrecarrer les décisions prises aux Nations Unies, pour des raisons politiques.
Pour que l'on puisse progresser efficacement, il faudra s'intéresser à la période de transition entre le départ de l'ancien secrétaire général et l'arrivée de son remplaçant. Dites-moi ce que vous en pensez. Tout dépendra de son programme et des pressions que vous et moi exercerons pour qu'il y ait effectivement une réforme mise en place, mais je pense que c'est le nouveau secrétaire général qui s'en chargera. J'ai le regret de dire que le temps presse pour Kofi Annan. Il est vrai que j'ai rencontré le Secrétaire général, ainsi que les autres, et en dépit du fait qu'ils travaillent, je ne vois pas de résultat.
Seriez-vous d'accord pour dire que les réformes ne suscitent pas beaucoup d'enthousiasme actuellement et que, par conséquent, nous devrions plutôt nous intéresser au prochain secrétaire général pour l'inciter à concrétiser les réformes à ce moment-là?
:
Merci, monsieur le président.
Excellence, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Canada était le seul pays à siéger à tous les comités des Nations Unies. Il a même été suggéré qu'il devienne membre du Conseil de sécurité. Maintenant, nous avons un gouvernement qui... Les observations de M. Van Loan témoignent de certaines de nos inquiétudes vis-à-vis de l'engagement de notre gouvernement aux Nations Unies. D'aucuns pensent qu'il n'est pas aussi engagé aux Nations Unies que les anciens gouvernements. J'ai donc plusieurs questions à vous poser.
En ce qui concerne votre mandat d'ambassadeur aux Nations Unies, pouvez-vous nous l'expliquer et nous dire si vous pensez avoir la capacité de promouvoir les intérêts nationaux du Canada aux Nations Unies?
Deuxièmement, que pensez-vous de la Cour pénale internationale?
Il y a une question qui, à mon avis, doit absolument être soulignée au Conseil des droits de l'homme, c'est celle des droits de la personne au Myanmar. Je sais que vous n'êtes pas encore en poste, mais pensez-vous que ce nouveau conseil sera efficace? Quel rôle envisagez-vous pour le Canada, et même pour vous, à la lumière du rapport Havel-Tutu des Nations Unies?
Quatrièmement, au sujet de la modernisation des Nations Unies, le Japon contribue plus que sa part et ne reçoit pas un traitement équitable, à mon avis. À présent, ils proposent visiblement une nouvelle approche pour obtenir de l'aide. Les Américains semblent les appuyer, du moins en paroles. Pouvez-vous nous donner votre avis général sur cette question? Ce sera sans doute à l'ordre du jour à l'automne.
Merci, monsieur le président.
:
Monsieur le président, je pense respectueusement que la première question est une question politique et que c'est au ministre qu'il faut la poser, si je peux me permettre. Je remarquerai simplement que le gouvernement a insisté sur l'importance de nos relations bilatérales et de notre engagement multilatéral. Je pense que cette façon de gérer les dossiers internationaux est conforme à une longue tradition canadienne.
La Cour pénale internationale, à mon avis, est une des innovations du système onusien, qui a vu le jour après la guerre froide, et elle permet de nous assurer que ceux qui ont commis des crimes soient poursuivis. J'ai remarqué que Joseph Kony, le chef de la Lord's Resistance Army, figure en tête de liste. Cette cour aura une portée importante, selon moi, et je crois que c'est un progrès considérable.
En ce qui concerne le nouveau Conseil des droits de l'homme, nous n'en sommes qu'au début. Nous espérons qu'il sera plus constructif que la Commission des droits de l'homme, mais il faut se rappeler que ce que l'on reproche surtout à la Commission, c'est d'avoir mis en évidence la violation des droits de la personne au cours des 20 dernières années et que les pays responsables n'appréciaient pas le stigmate que cela impliquait. Les pays coupables de ce genre de violation voulaient faire partie de la commission, afin de pouvoir minimiser les faits.
Je pense que le Canada travaillera d'arrache-pied pour trouver des façons de rendre ce conseil efficace. Honnêtement, je ne sais pas encore si le conseil aura le même fonctionnement, s'il mettra en évidence ce genre de situations, car cela n'est pas encore défini, monsieur le président.
Au sujet du Japon, j'imagine que M. Wilfert fait allusion au désir de ce pays de siéger au Conseil de sécurité. Comme vous le savez, le Japon, mais aussi le Brésil, l'Allemagne et l'Inde ont fait des efforts soutenus pour obtenir des sièges permanents. Il n'y avait pas consensus là-dessus. À mon avis, nous en reparlerons, parce que la composition du Conseil reflète le genre d'alliance anti-fasciste de 1945 et pas forcément les réalités actuelles. D'autre part, le fonctionnement efficace du Conseil de sécurité, sa reddition de comptes à tous les membres et sa transparence, à mon avis, sont des problèmes plus urgents auxquels nous, Canadiens, devons nous atteler.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur McNee, encore une fois, félicitations.
Dans vos observations aujourd'hui, Excellence, vous avez parlé de la création d'une Commission de consolidation de la paix. D'après ce que l'on a observé dans certains pays, surtout en Haïti, on s'inquiète de l'efficacité de la direction adoptée par les Nations Unies, qu'il s'agisse de maintien de la paix ou de présence militaire... Vous avez parlé des « pays menacés par un conflit, ou qui en sortent ». Je pense que ce pays est un peu des deux, si j'ose dire.
Lorsque nous nous sommes rendus en Haïti, les personnes sur le terrain nous disaient qu'elles n'étaient pas sûres d'avoir un réel mandat ou des règles d'engagement claires. En d'autres mots, lorsque les mandats et les règles d'engagement des opérations de maintien de la paix ne sont pas bien définis, il semble qu'il manque encore quelque chose à la direction. Cela m'amène à parler de la Commission de consolidation de la paix, qui serait sans doute la suite.
Allez-vous porter votre attention sur cette question et essayer de résoudre ce problème de sorte que lorsque nous sommes engagés dans certaines régions, comme en Haïti ou ailleurs, si l'on envoie des troupes, elles auront un mandat et des règles d'engagement clairs et forts?
J'ai parlé d'un article qui vient d'être publié au sujet d'un agent de la GRC qui faisait partie des troupes des Nations Unies. Encore une fois, l'article fait état d'un manque de direction dans certaines circonstances. J'aimerais que vous répondiez à cette préoccupation.
:
Monsieur le président, membres du comité, je vous remercie de m'avoir invité à prendre la parole aujourd'hui concernant Haïti.
Je suis le colonel Denis Thompson et je suis directeur de la Politique du maintien de la paix au ministère de la Défense nationale. Je suis accompagné du major Michel Lavigne, qui vient de quitter notre section opérationnelle qui s'occupe d'Haïti.
[Traduction]
J'ai l'intention de parler du rôle du ministère de la Défense nationale dans le vaste contexte des mesures prises par le Canada en faveur d'Haïti. Vous savez sûrement que le Canada exerce un rôle de premier plan sur la scène internationale de la reconstruction d'Haïti. Je sais que d'autres témoins pourront vous faire état des sommes considérables que le Canada investit dans le secours humanitaire et l'aide au développement, de même que des efforts diplomatiques soutenus qui sont déployés pour appuyer le gouvernement démocratique qui vient d'être élu en Haïti.
Comme c'est le cas dans d'autres États fragiles ou défaillants, la réussite de ces mesures repose principalement sur un climat de sécurité et de stabilité. Dans le cadre des mesures globales déployées par le Canada en Haïti, les Forces canadiennes ont fortement contribué à l'établissement d'un climat permettant d'amorcer la reconstruction de ce pays, en collaboration avec la GRC et d'autres services de police canadiens.
[Français]
La principale contribution des Forces canadiennes, dans la foulée l'approche pangouvernementale du Canada, remonte aux premiers stades de l'engagement international actuel en Haïti. À la suite de la démission de M. Jean-Bertrand Aristide à la présidence d'Haïti, le 29 février 2004, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la Résolution 1529, autorisant la création d'une force multinationale dirigée par les États-Unis et investie d'un mandat de 90 jours en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations Unies pour aider à rétablir un climat de sécurité. Plus de 500 membres des Forces canadiennes se sont rapidement déployés en Haïti avec cette force. Basées à Port-au-Prince, les ressources des Forces canadiennes réunissaient une compagnie d'infanterie venant de la base de Gagetown, six hélicoptères Griffon de la base des Forces canadiennes de Valcartier, de même que des éléments nationaux de commandement et de soutien. Cette mission multinationale a stabilisé le pays en peu de temps et a permis la création et le déploiement d'une mission de suivi sous l'égide des Nations Unies.
[Traduction]
Le 30 avril 2004, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté la résolution 1542 ayant pour effet de constituer la mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH), en exécution d'un mandat conforme au Chapitre VII. Dans la perspective de cette mission de l'ONU, le gouvernement du Canada a permis que la présence des Forces canadiennes en Haïti soit prolongée jusqu'à la fin d'août 2004, de manière à faciliter la transition entre la force multinationale intérimaire et la MINUSTAH.
La MINUSTAH constitue une mission intégrée, ce qui veut dire que toutes les fonctions des Nations Unies sur le théâtre des opérations relèvent d'une seule structure hiérarchique, qu'il s'agisse de la sécurité assurée par la police militaire et civile, des secours humanitaires, de la reconstruction ou des fonctions liées aux droits de la personne exercées par divers organismes des Nations Unies. Le mandat de la MINUSTAH est ainsi plus vaste que les tâches incombant aux forces armées. La principale fonction assignée à la composante militaire de la MINUSTAH consiste à assurer un climat de sécurité et de stabilité à l'appui du gouvernement.
Les militaires sont également chargés de protéger les effectifs, installations et équipements des Nations Unies, ainsi que de protéger les civils qui subissent la menace imminente de la violence.
[Français]
L'effectif autorisé de la MINUSTAH s'élève aujourd'hui à 7 500 militaires et 1 800 policiers civils. La MINUSTAH a une importance symbolique et politique pour plusieurs pays. C'est la première fois que le Brésil commande une mission de maintien de la paix, et ce pays prête plus de 1 200 soldats à la MINUSTAH. Il s'agit de la première participation importante de l'Amérique latine à une opération de paix dans notre hémisphère. L'Uruguay y contribue 981 soldats; l'Argentine, 560; le Chili, 543; et le Pérou, 209; l'Équateur, le Salvador et le Paraguay y participent également. C'est aussi la première fois que la Chine participe à une mission de maintien de la paix; elle y a affecté 127 policiers civils.
À l'heure actuelle, cinq officiers supérieurs des Forces canadiennes sont affectés au quartier général de la MINUSTAH.
[Traduction]
Même s'il s'agit d'une contribution modeste en effectifs, cet apport est de grande valeur, car il procure aux Nations Unies des ressources chevronnées et professionnelles, un précieux atout. Le Canada est ainsi en mesure d'exercer une influence significative sur les opérations militaires de la MINUSTAH et sur la coordination des secours humanitaires et du rétablissement de l'ordre public.
Parmi les effectifs déployés par les Forces canadiennes, mentionnons un colonel qui occupe un poste clé de toute mission militaire — celui de chef d'état-major, ainsi que trois autres officiers d'état-major qui exercent des fonctions importantes en ce qui concerne la logistique, les opérations et la planification. Depuis novembre 2005, un colonel des Forces canadiennes administre la Force opérationnelle d'aide aux élections de la MINUSTAH, un organe important responsable de la coordination de la participation de l'ONU au bon déroulement du processus électoral en Haïti. Même s'il ne s'agit pas d'une fonction militaire comme telle, les Nations Unies ont expressément demandé à ce qu'un officier d'état-major canadien exerce ce rôle.
Je suis convaincu que les membres du comité savent que l'ONU a déjà été présente en Haïti à quelques reprises dans les années 90. La communauté internationale semble avoir tiré des enseignements des interventions antérieures à tous les niveaux quant à la nécessité d'un engagement soutenu. Cela exige un partenaire crédible du côté haïtien, et la plupart des intervenants seraient d'avis que l'on peut oser espérer que, cette fois-ci, l'optimisme est de mise.
En ce qui concerne la MINUSTAH, en février dernier, le Conseil de sécurité en a renouvelé le mandat jusqu'au 15 août 2006. Par la même occasion, le Conseil de sécurité a exprimé son intention de procéder à d'autres renouvellements du mandat de la mission. Le prochain aura lieu maintenant qu'Haïti dispose d'un gouvernement élu et légitime; dans cette optique, une équipe d'évaluation des Nations Unies publiera un rapport qui fera état de nouvelles exigences de sécurité à appliquer durant la période post-électorale en consultation avec le nouveau gouvernement.
[Français]
Pour sa part, le président Préval a exprimé publiquement le désir que la MINUSTAH reste en Haïti. Les dirigeants politiques des pays d'Amérique latine qui y fournissent des troupes, tels le Brésil et le Chili, ont manifesté ouvertement leur solidarité avec le gouvernement haïtien, de même que leur intention de maintenir leur engagement envers la MINUSTAH.
[Traduction]
En ce qui concerne les Forces canadiennes, dans la perspective évidente que le mandat de la MINUSTAH sera renouvelé au mois d'août, nous nous apprêtons à remplacer les titulaires des quatre postes permanents que nous occupons au siège de la MINUSTAH. Le chef d'état-major sera remplacé en juillet 2006, et le prochain candidat restera à Port-au-Prince un an. Les titulaires des autres postes seront remplacés à tour de rôle au cours de l'automne.
Pour conclure, même s'il reste encore des poches de violence localisées et sérieuses, le climat de sécurité s'améliore partout en Haïti depuis février 2004. Les autres problèmes de sécurité avec lesquels Haïti demeure aux prises sont généralement de nature criminelle plutôt qu'attribuables à des conflits armés entre groupes opposés. On peut donc soutenir que les agents de la police civile, qui proviennent de l'ensemble des nations ou d'Haïti, conviennent mieux à la tâche que les soldats. Traduire cette analyse en une modification graduelle de la composition de la force d'intervention en Haïti sera tout un défi pour la communauté internationale. Il s'agit d'une question dont je laisse aux experts de la GRC et du ministère des Affaires étrangères le soin de discuter avec vous.
[Français]
Merci, monsieur le présent. Je répondrai avec plaisir aux questions des membres du comité sur le sujet qui nous intéresse.
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Encore une fois, la réponse est simple; c'est la mise en oeuvre qui est difficile. Le rôle de la MINUSTAH reste exactement le même: créer et maintenir un environnement sûr dans lequel les gens peuvent mener leur vie de tous les jours, comme vous le dites.
La façon d'y parvenir, tactiquement, sur le terrain, est essentiellement la même, quelle que soit la mission de maintien de la paix. Il y a une grande présence, des patrouilles, beaucoup de rondes et de déplacements. Nous nous associons parfois à la police locale, la police nationale haïtienne, et faisons conjointement des patrouilles. Tout cela va continuer. On admet toutefois que pour opérer le transfert de la sécurité humaine ou de la sécurité en général aux Haïtiens il faudra renforcer cette force de police. Comme vous l'avez fait remarquer, cela relève de nos collègues de la GRC.
Je suis certain que le surintendant en chef Dave Beer, quelqu'un d'extrêmement compétent, quand il est venu ici, vous a dit dans le détail comment cela va se faire. Je ne veux pas parler en son nom, mais je sais que l'un de ses dadas est de parler simultanément de la réforme de la justice et de la réforme de la police. Cela ne sert à rien d'avoir une police efficace s'il n'y a nulle part où l'envoyer pour que la justice soit administrée.
Cela demande donc du temps. Pendant ce temps, la MINUSTAH, le volet militaire, doit rester sur le terrain. Sa taille et son organisation sont précisément les questions qu'étudie la mission d'évaluation en cours. M. McNee en a parlé lors de la séance précédente.
Dans les semaines à venir, la mission d'évaluation va examiner divers aspects de la MINUSTAH et remettre un rapport au Conseil de sécurité, qui examinera ce qui a été fait. Un plan détaillé sera préparé par le Service des opérations du maintien de la paix et incorporé dans le nouveau mandat; lorsque celui-ci sera connu, on saura quelle sera la structure de la force, c'est-à-dire le nombre de soldats et de policiers.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Messieurs, merci d'être venus.
Colonel, nous n'allons pas discuter du cas particulier de l'ancien agent de police, mais toute l'affaire semble refléter les observations que nous avons entendues au sujet de cette déconnexion — la menace versus la réduction de la menace, les mesures correctives et l'impossibilité d'agir des autorités, dans certaines circonstances. Ce discours revenait souvent lors de nos visites en Haïti. En d'autres mots, certaines autorités ont les mains liées, ce qui les empêche d'agir, dans certains cas.
Un des exemples les plus évidents, ce sont leurs agents de police, qui travaillent dans la rue mais n'ont pas le droit d'arrêter ou d'inculper les citoyens, alors que cela se fait ailleurs. Ensuite, bien sûr, il y a la zone rouge où sont envoyés les Jordaniens. J'ai entendu dire qu'ils ne parlaient ni anglais ni français et que c'était très difficile pour eux également.
À la fin de vos observations, vous avez dit qu'il valait mieux avoir des agents de police civils que des soldats. Or, dans ce cas, cette zone exige des véhicules blindés si vous voulez vous y aventurer et les criminels et les gangsters sont beaucoup plus armés que les policiers lorsqu'ils patrouillent dans les rues.
Y a-t-il eu un problème d'autorité? Y a-t-il eu un manque d'orientation, de coordination, ce qui expliquerait pourquoi cette zone n'a pas au moins été nettoyée par les soldats afin de pouvoir maintenir l'ordre avec des armes légères ou les outils normaux dont disposent les policiers et de fournir un certain pouvoir d'agir, de procéder à des arrestations. Pourquoi cela n'a-t-il pas été fait? À quelle étape s'est arrêtée la planification? On ne peut pas tout simplement envoyer des policiers dans la rue dans de telles circonstances.