:
Nous allons essayer de répondre à vos attentes.
[Français]
Bonjour. C'est avec plaisir que nous sommes ici pour vous présenter un rapport d'étape sur le développement du système de pétitions électroniques.
Je suis accompagné aujourd'hui de M. Stéphan Aubé, dirigeant principal de l'information, et de M. Jean-Philippe Brochu, greffier principal adjoint à la Direction des journaux.
[Traduction]
Notre objectif est double. Premièrement, vous présenter un rapport d'étape et vous mettre au courant de certains des points à régler. Deuxièmement, vous montrer des maquettes du site Web de pétitions électroniques. Je suppose que c’est pour voir ces maquettes que vous êtes ici aujourd’hui. Tout cela ne devrait prendre que 10 ou 15 minutes.
Je suis heureux de vous dire que les travaux se déroulent très bien. Nous nous attendons à lancer le site Web, comme prévu, à temps pour l'ouverture de la nouvelle législature. La mise en place de ce système entraînera de nouveaux investissements de 250 000 $. L'estimation initiale basée sur la proposition de s’élevait, comme vous vous en souviendrez, à 200 000 $, maximum. Les recommandations du comité étaient beaucoup plus complexes et nécessitaient d'importants investissements technologiques. C'est ce qui explique la différence.
[Français]
À cela s'ajoute l'embauche d'un employé pour assurer la bonne marche et le suivi des pétitions électroniques. Nous nous sommes assurés d'offrir un système qui soit à la fois convivial et hautement sécurisé.
[Traduction]
À cet égard, le rapport adopté par la Chambre insistait sur l'importance de la protection des renseignements personnels et l'intégrité du processus de pétition. Ainsi, les mesures de protection des renseignements personnels seront des plus élevées. S’y ajouteront des mécanismes de surveillance et de vérification. Les renseignements personnels seront éliminés conformément aux politiques de rétention strictes en place à la Chambre, sur le modèle similaire utilisé pour les départs de députés.
[Français]
Avant de passer aux maquettes, nous aimerions attirer votre attention sur deux points particuliers.
Le premier concerne les adresses IP. Avec le système proposé, le greffier des pétitions aura les outils de contrôle nécessaires afin d'augmenter le niveau d'assurance de l'intégrité du processus. Il pourra aussi retirer des pétitions compromises ou des signatures qui compromettraient le processus.
[Traduction]
Les adresses IP publiques appartenant au gouvernement seront bloquées.
[Français]
Le deuxième point que nous voulions soulever avec vous concerne la mise sur le Web des réponses aux pétitions papier. Nul doute, les réponses aux pétitions électroniques seront facilement disponibles sur le Web.
[Traduction]
Comme vous le savez cependant, plus de 3 000 pétitions en format papier sont déposées en Chambre chaque année. Une réponse est préparée pour chacune d'entre elles. Des discussions sont en cours avec nos partenaires du Bureau du Conseil privé et, considérant l'ampleur du projet et le peu de temps dont nous disposons, la publication sur le Web des réponses aux pétitions papier ne pourra se faire dans les délais prévus et avec les ressources actuellement allouées au projet. Si le comité le désire, nous pourrons comparaître à nouveau après le lancement pour réétudier cet aspect et lui faire part des défis qui restent à relever.
À part ce sujet, nous sommes heureux de vous annoncer que toutes les autres recommandations contenues dans le rapport du comité seront mises en oeuvre dès le début de la prochaine législature. Ainsi, différents guides et manuels seront préparés et mis à disposition. Il sera facile pour les signataires de suivre les différentes étapes de leur pétition. Une section du site Web servant d'archive contiendra une trace de toutes les pétitions ayant été publiées, classées par législature et accompagnées de leur réponse. Tout citoyen pourra donc consulter le site Web et trouver de l'information sur une pétition pendant une longue période de temps.
Enfin, nous avons élaboré une stratégie de communication afin de bien préparer le lancement du produit et plusieurs formations seront offertes aux députés et à leurs adjoints qui le souhaitent.
[Français]
Je vous remercie de votre attention. Nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions immédiatement après la présentation des maquettes par Jean-Philippe.
J'ai la tâche ingrate de vous montrer les maquettes. J'espère que vous serez plus intéressés par ce qu'il y a devant vous que par ce que je vais vous dire.
Avant de commencer, je ferai quelques avertissements d'usage.
D'abord, les maquettes que nous vous présenterons aujourd'hui sont des maquettes statiques. Il ne s'agit pas d'un site Web fonctionnel. Même si ça peut être tentant de le faire, on ne peut donc malheureusement pas cliquer sur les liens sur les écrans. L'idée est simplement de vous donner un aperçu de l'apparence générale du futur site.
Par ailleurs, il faut se rappeler que le design et les fonctionnalités du site pourraient être amenés à changer d'ici au lancement. Ce que vous voyez ici aujourd'hui et ce que vous verrez après l'élection pourraient être légèrement différents.
Les deux premières maquettes représentent la page d'accueil du site.
[Traduction]
La page d’accueil pourra être consultée à partir du site Web du Parlement du Canada grâce à un lien situé à la deuxième page, juste après la première, où l’on choisit comme langue l’anglais ou le français. Le site et le système sont faciles à comprendre et à consulter. La page d’accueil contiendra en outre quatre parties bien distinctes. Nous avons adopté des fonctionnalités semblables à celles des nouveaux sites.
Le système détectera automatiquement les ouvertures de session associées à un compte de député, et un bouton « parrain » apparaîtra au haut de la page. Vous utiliserez les mêmes comptes que ceux autorisés pour soumettre des avis électroniques. On mettra en place un processus de gestion de l’accès ou des permissions semblable à celui dont on se sert pour gérer les avis électroniques.
Ceux qui ont déjà un compte leur permettant de soumettre des pétitions pourront utiliser le bouton de connexion. Un champ de recherche rapide permettra de retrouver facilement des pétitions en cours ou archivées. Sur chaque page du site et notamment sur la page de la pétition, on pourra faire un lien avec les plateformes des médias sociaux.
[Français]
Une section du site Web sera dédiée à toutes les informations au sujet du processus des pétitions, les guides, les manuels d'utilisateur et les documents étape par étape. Un peu partout dans le site, les pétitionnaires auront accès à de l'information pour les aider à naviguer.
La prochaine image est quelque peu différente et donne un aperçu de la page d'accueil du site sur un appareil mobile. Il ne s'agira pas d'une application différente à télécharger, mais plutôt d'une version allégée ou adaptée de l'interface d'un ordinateur de bureau. Le contenu sera donc adapté à des écrans de petite taille. Le contenu et le design respecteront aussi les meilleures pratiques actuelles pour les appareils mobiles et seront compatibles avec la vaste majorité des appareils mobiles sur le marché.
La prochaine maquette présente un exemple de formulaire pour soumettre une pétition.
[Traduction]
Nous allons passer en revue le site de haut en pas. On pourra consulter et télécharger un guide pratique des pétitions électroniques. De nombreuses icônes identifiées par la lettre « i » figureront à côté des principales étapes à suivre. Le formulaire comprendra des menus déboulant pour aider les gens à préparer leur pétition de façon appropriée.
Comme l’indique le rapport du comité, les pétitionnaires devront donner le nom de 5 à 10 personnes qui appuient la pétition pour s’assurer d’avoir au moins cinq réponses positives. S’il y en a plus, les sympathisants supplémentaires seront avisés que la pétition a déjà reçu le nombre d’appuis nécessaires. Les cinq sympathisants et le pétitionnaire seront automatiquement ajoutés à la liste des signataires lors de la publication de la pétition. Autrement dit, une pétition électronique publiée débutera automatiquement avec un total de six signatures.
À tout moment, une seule pétition électronique ouverte pour signature sera autorisée et un seul projet de pétition électronique. Sur demande adressée au greffier des pétitions, ces dernières pourront être retirées jusqu’au moment de leur publication sur le site Web. Les pétitions déjà affichées sur le site peuvent être fermées et archivées, pour être remplacées par une deuxième pétition différente, selon la recommandation du comité.
Pour empêcher les signatures robotisées, le formulaire comportera des caractéristiques de sécurité. Il sera en outre possible d’avoir un aperçu de la pétition et d’en sauvegarder une copie avant de la soumettre.
[Français]
La prochaine maquette donne un aperçu de la vue par défaut de toutes les pétitions ouvertes pour signature. Si vous cliquez sur l'option « Signer ou afficher une pétition » sur la page d'accueil, vous serez dirigé vers cette page. Vous pourrez basculer entre deux onglets principaux: le premier qui contient les pétitions ouvertes pour signature, c'est-à-dire dans la période de 120 jours pour accumuler des signatures, et le deuxième où l'on trouve toutes les pétitions ainsi que toutes les informations sur les différentes étapes où elles sont rendues, par exemple si elles ont été certifiées, présentées à la Chambre ou si elles ont reçu une réponse du gouvernement. Cet onglet contient même les pétitions antérieures qui auront été archivées.
Par défaut, les pétitions seront classées par sujet, mais elles pourront être triées de plusieurs autres façons, par exemple par nombre de signatures ou par date de fermeture.
Nous avons aussi inclus un engin de recherche convivial qui permettra aux visiteurs de personnaliser davantage leurs recherches, par exemple par le nom du député qui parraine une pétition, par mot-clé ou par une recherche en texte intégral.
Il sera possible d'exporter les données en fichiers CSV, c'est-à-dire les types de fichiers utilisés par Excel, et en mode XML.
Lorsque vous cliquez sur l'un des résultats, vous êtes dirigé vers la page détaillée de chaque pétition. Pour chaque page détaillée d'une pétition, nous avons essayé de simplifier le plus possible les options pour les utilisateurs.
[Traduction]
Le formulaire comporte trois parties distinctes. En haut premièrement, la pétition proprement dite. Ensuite, à droite, les détails de la pétition, dont la répartition par province et par territoire. Finalement, au coin inférieur gauche, la partie réservée à la signature, y compris les caractéristiques de sécurité et les trois cases à cocher — la première concernant le statut relatif à la citoyenneté ou à la résidence, la deuxième concernant les conditions d’utilisation et la troisième pour recevoir des avis automatiques envoyés par courriel à chacune des étapes subséquentes de la pétition électronique.
Les pétitionnaires peuvent également s’abonner à un fil RSS sur chaque page Web de la pétition électronique.
[Français]
Après avoir signé une pétition, les signataires recevront un courriel avec un hyperlien sur lequel ils devront cliquer pour confirmer leur identité.
Après avoir rempli les champs obligatoires et appuyé sur le bouton « soumettre », les signataires recevront automatiquement un courriel visant à confirmer leur signature.
On y trouve la date et l'heure limite pour confirmer leur signature, le lien sur lequel ils devront cliquer, ainsi que les coordonnées du greffier des pétitions.
[Traduction]
Nous avons conçu une interface pour les députés servant de parrain. Une fois que le pétitionnaire a envoyé une nouvelle demande de parrainage, le député choisi reçoit un courriel avec un lien vers la page de sa pétition électronique. Il peut aussi accéder à cette partie du site sur la page d’accueil.
Vous trouverez sur cette page trois onglets distincts: premièrement, les demandes en suspens, des plus urgentes à celles qui le sont moins; deuxièmement, les pétitions qu’un député a déjà parrainées et finalement, les demandes refusées. Des guides d’utilisation seront mis à la disposition des députés.
En cliquant sur l’une des pétitions, une nouvelle page s’ouvre. On y trouve le texte de la pétition, de même que les coordonnées du pétitionnaire, comme l’a demandé le comité. Les députés ont l’option de faire des commentaires au moment d’accepter ou de refuser les demandes, ou ils peuvent simplement prendre contact avec les pétitionnaires en se servant des coordonnées fournies. Il y aura un délai de 30 jours pour répondre aux demandes, après quoi le pétitionnaire aura la possibilité de choisir un autre député. Le système enverra deux rappels aux députés: un premier rappel après 10 jours et un dernier, trois jours avant l’expiration du délai.
Toutes les pétitions publiées à un moment ou à un autre sur le site Web seront archivées, avec les notes pertinentes, les réponses et l’information sur le statut final.
En analysant le rapport, nous nous sommes aperçus qu’au point où en sont les choses, les pétitions papier et les pétitions électroniques ne seront pas traitées de la même manière au moment de la dissolution du Parlement. Selon la procédure en vigueur, une fois qu’une pétition papier a été certifiée, elle peut toujours être présentée à nouveau à la législature suivante. Nous considérons que le certificat émis pour une pétition papier reste valide après l’élection. Nous proposons donc au comité de permettre que les pétitions ayant obtenu 500 signatures avant l’annonce d’une élection, même si les 120 jours ne sont pas écoulés, soit certifiée et présentée à nouveau à la législature suivante, comme cela est autorisé pour les pétitions papier.
Enfin, à la dissolution du Parlement, seules les options permettant de créer, de déposer et de signer des pétitions électroniques seront désactivées. Les pétitions électroniques archivées, les réponses du gouvernement et d’autres renseignements de nature générale resteront affichés pour consultation.
[Français]
Voilà qui conclut la présentation.
[Traduction]
Nous serons heureux de répondre à vos questions
En guise d'introduction, je dirai que, comme vous le savez peut-être, mes recherches universitaires portent sur les systèmes électoraux et les questions de la participation et de l'inscription des électeurs, de grands termes qualitatifs, mais aussi historiques. J'ai également agi à titre de conseiller universitaire dans le cadre d'une vérification d'Élections Canada dans les années 2000.
Je possède également beaucoup d'expérience pratique au sujet des élections. J'ai été directeur adjoint du scrutin en Colombie-Britannique, ce qui signifie que j'étais le deuxième responsable d'une circonscription locale à titre d'administrateur en 1996 et en 2001, formant 300 personnes pour travailler le jour du scrutin, réservant des locaux pour la tenue du vote et m'occupant de tous les détails. Mon analyse s'appuie donc tant sur des connaissances théoriques que sur une expérience pratique.
Comme le mémoire que je vous ai remis vous l'indique, j'ai détecté au moins trois domaines problématiques dans le projet de loi.
Tout d'abord, il me semble que ce projet de loi offre une solution à la recherche d'un problème, puisqu'il n'existe pas de preuve comparative systématique que la fraude électorale constitue un problème.
De plus, j'ai remarqué une application incohérente des règles relatives à l'identification et aux processus d'inscription selon que l'on se trouve à l'intérieur ou à l'extérieur du pays.
Enfin, j'ai l'impression qu'on réagit de façon inappropriée ou disproportionnée au problème, si problème il y a, en ce qui concerne les preuves de résidence demandées aux personnes résidant à l'extérieur du pays et les restrictions excessives au chapitre de l'inscription. Je ne vois pas comment ces mesures pourraient se justifier compte tenu des objectifs que le gouvernement a dit chercher à atteindre avec ces réformes.
Ce n'était qu'un très bref résumé de la teneur de mon mémoire. Je répondrai à vos questions avec plaisir.
:
Merci beaucoup de m'avoir invitée à vous parler de l'expérience que j'ai vécue quand j'ai voté lors des élections canadiennes à partir de l'étranger et des répercussions que le projet de loi aurait sur moi.
Je considère la participation au processus démocratique de mon pays comme une responsabilité et un privilège. Voilà pourquoi je témoigne aujourd'hui devant vous et j'ai participé à chaque élection fédérale depuis que je suis en âge de voter, y compris celles qui ont eu lieu pendant que j'étais à l'étranger pour mes études et mon travail.
Pendant que j'étudiais en Israël, j'étais inscrite au Registre international des électeurs et j'ai voté à quelques reprises dans ce pays. À ma consternation, j'ai ensuite été retirée de cette liste en raison de la règle des cinq ans. J'ai donc suivi de près l'affaire Frank et j'ai été enchantée quand cette règle a été éliminée l'an dernier. Comme j'ai accepté un poste postdoctoral ici, en Suisse, j'ai commencé à préparer une nouvelle inscription avec mon conjoint, qui est également canadien.
Selon les instructions figurant sur le site web d'Élections Canada et le formulaire d'inscription, les formulaires doivent être retournés par télécopieur ou par la poste, mais, curieusement, pas par courrier électronique. J'ai d'abord tenté d'envoyer le document par télécopieur, mais j'ai reçu un message d'erreur daté du 14 juillet 2014, l'an dernier. Le lendemain, nous avons mis à la poste nos deux demandes dans la même enveloppe, puisqu'il restait amplement de temps avant les prochaines élections.
Je n'ai pas eu de nouvelles d'Élections Canada avant le 15 octobre, autrement dit, trois mois plus tard. J'ai depuis appris qu'on peut s'inscrire par courriel, même si ce n'est pas indiqué. Si nous avions envoyé nos formulaires par courrier électronique ou si le télécopieur avait fonctionné correctement, nous aurions pu économiser deux ou trois semaines, mais pas des mois.
Le courriel que j'ai reçu d'Élections Canada le 15 octobre indiquait que le ministère avait reçu ma demande, mais qu'il manquait une preuve d'identité. Je suis convaincue que nous avions envoyé des copies de nos passeports, mais ce n'était pas un gros problème de les envoyer de nouveau, d'autant plus que le ministère nous indiquait cette fois que nous pouvions procéder par courrier électronique.
En l'espace d'une semaine, le ministère a confirmé par courriel qu'il avait reçu les copies de nos passeports et nous avait inscrits au Registre international des électeurs. Peut-être avions-nous effectivement oublié d'inclure les copies de nos passeports, provoquant ainsi des mois de retard. Cependant, même après que le ministère eût confirmé avoir reçu tous nos documents, j'ai reçu ma confirmation par courrier électronique dans un délai de deux semaines, alors que mon conjoint n'a reçu sa confirmation en version papier que le jour de l'An, c'est-à-dire deux mois plus tard.
En tout, il aura fallu près de quatre mois pour moi et près de six mois pour mon conjoint pour recevoir les documents papier d'Élections Canada. Quand je me suis inscrite en Israël il y a quelques années, même si je ne me souviens pas des dates exactes, je me rappelle que le processus n'avait pas été particulièrement rapide.
Au cours des 20 dernières années, toutes les périodes électorales sauf une ont duré moins de 40 jours. En vertu des nouvelles règles proposées dans le projet de loi , nous devrions nous inscrire pour chaque scrutin et seulement une fois les élections déclenchées. Compte tenu de la longueur du processus par lequel nous avons dû passer, ces règles feraient en sorte qu'il serait impossible pour moi et mon conjoint de voter. J'implore donc le comité de trouver un moyen d'amender le projet de loi pour que les Canadiens vivant à l'étranger puissent plus facilement exercer leurs droits démocratiques.
Je vais maintenant formuler quelques humbles suggestions qui nous aideraient grandement.
D'abord, Élections Canada devrait indiquer clairement sur son site web et ses formulaires d'inscription que l'inscription par courrier électronique est possible et encouragée.
De plus, il serait évidemment fort utile d'amender le projet de loi pour permettre l'inscription en dehors des périodes électorales. Si, pour une raison quelconque, le Parlement considère qu'il faut s'inscrire à chaque élection, je pense que nous pourrions composer avec la situation, mais il faudrait au moins nous accorder amplement de temps pour le faire. Par exemple, un délai d'un an avant les élections pourrait suffire, mais comme les élections sont parfois déclenchées de façon hâtive, il serait préférable de pouvoir s'inscrire en tout temps entre les élections.
En outre, si ce n'est pas possible pour une raison quelconque, l'élimination complète du recours à la poste aiderait beaucoup. À l'heure actuelle, on utilise le service postal à deux reprises: quand Élections Canada envoie la trousse de vote à l'électeur vivant à l'étranger, puis quand ce dernier lui renvoie le bulletin rempli. Ces deux étapes pourraient être éliminées si nous pouvions voter dans les consulats et les ambassades du Canada, par exemple. D'autres pays, comme les États-Unis et les pays de l'Union européenne, ont pris des mesures pour permettre à leurs citoyens vivant à l'étranger de le faire, nombre d'entre eux leur permettant même de voter dans leurs consulats jusqu'au jour du scrutin. Je suis certaine que le Canada pourrait prendre des mesures semblables de manière à éliminer les délais postaux, tout en permettant quand même de confirmer l'identité et la circonscription des électeurs afin de nous permettre de voter.
En bref, le processus auquel mon conjoint et moi-même avons dû nous astreindre récemment pour nous inscrire sur la liste électorale était bien plus long que la période électorale normale. Ainsi, le projet de loi dans sa forme actuelle ferait en sorte qu'il nous serait impossible de voter.
Comme je n'ai que la citoyenneté canadienne, le Canada est le seul pays où je peux voter. J'implore le comité de veiller à ce que je ne perde pas ce droit.
:
Merci de m'avoir invité à comparaître pour traiter de nouveau de ce que j'ai qualifié de plus étonnante légende urbaine dans le domaine de la politique publique canadienne que j'aie observé au cours des 35 ans que j'ai passés à étudier ce domaine.
Cette légende urbaine veut qu'un nombre substantiel ou considérable de Canadiens ne possèdent pas la moindre pièce d'identité et ne soient donc pas capables de voter. Étant un ancien banquier qui connaît fort bien les systèmes d'identification, je sais que le principe bancaire qui remonte à l'époque où il fallait « connaître son client » s'appuie sur l'idée selon laquelle on ne peut recueillir de l'argent de quelqu'un si on ignore à qui on le prête. L'identité et l'identification sont donc des éléments essentiels des systèmes financiers depuis des milliers d'années, et ce n'est que maintenant que nous sommes passés à l'ère de l'économie numérique que le reste de la société a saisi ce que les banquiers ont toujours compris.
Tout d'abord, j'ai constaté qu'aucun critique n'avait entrepris d'examen empirique systématique de tous les systèmes d'identification du Canada en épluchant les rapports des ministères qui délivrent des documents d'identité au pays, comme Passeport Canada ou Transports Canada. En avril 2014, j'ai présenté à votre comité et au comité du Sénat des preuves empiriques sur ces systèmes, lesquelles ont formé la base de la lettre d'opinion intitulée « Canadians who can't vote because they lack any ID? Don't believe it. » que j'ai publiée dans le Globe and Mail le 4 mai 2014.
Je vais résumer très brièvement les propos que j'ai tenus devant votre comité et dans cette lettre.
Les Canadiens possèdent plus de 200 millions de pièces ou de documents d'identité, dont des actes de naissance, puisque les lois sur les statistiques essentielles de chaque province exigent l'enregistrement de toutes les naissances qui y ont lieu. Selon Statistique Canada, des personnes vivant au Canada, 29 millions sont nées au Canada et 6,7 millions sont nées à l'étranger.
Selon le rapport que Transports Canada a présenté au Parlement, il y a au Canada 29 millions d'actes de naissance et 22 millions de permis de conduire, et non 15 millions, comme l'a indiqué M. Mayrand. Toujours d'après ce rapport, 29 millions de voitures et de camions sont enregistrés au pays, chacun s'accompagnant d'un certificat de propriété faisant étant du nom et de l'adresse du propriétaire. Il en va de même pour les certificats d'assurance. De plus, il existe 35 millions de cartes d'assurance-maladie, puisque chaque province exige que les gens les présentent pour avoir accès à un médecin, une clinique ou un hôpital.
Selon Statistique Canada, 69 % ou 9,2 millions de Canadiens sont propriétaires de leur maison. En vertu des lois provinciales, le certificat de propriété immobilière doit comprendre le nom et l'adresse du propriétaire. Il en va de même pour la location; 31 % des Canadiens sont locataires, et les lois sur la location immobilière stipulent que leur nom et leur adresse doivent figurer par écrit sur la convention de location.
Selon l'Agence de la consommation en matière financière du Canada mise sur pied par le Parlement, 96 % des Canadiens ont un compte en banque, et la Loi sur les banques adoptée par le Parlement exige la présentation de deux pièces d'identité délivrées par un gouvernement pour ouvrir un tel compte.
Le rapport de Statistique Canada de 2013 révèle que 17,5 millions de Canadiens ont présenté une déclaration de revenus, où figurent évidemment un nom et une adresse, alors que 8,9 millions de Canadiens ont fait état de revenus non imposables pour obtenir un remboursement de la TPS, pour un total de 26,3 millions de Canadiens. Selon Statistique Canada, 2 millions de Canadiens ont pris l'avion en 2014 et ont ainsi dû présenter des pièces d'identité à trois reprises: au guichet, à la sécurité, puis à la porte d'embarquement. D'après Passeport Canada, 70 % ou 23 millions de Canadiens possèdent un passeport. L'Association des banquiers canadiens indique pour sa part que 71 millions de cartes de crédit sont en circulation au Canada.
Je conclurai rapidement. Comme le philosophe français Michel Foucault nous l'a appris en 1978 dans son étonnant article sur la gouvernementalité, les ministères et les organismes gouvernementaux étudient, évaluent, analysent et recueillent des renseignements sur nous sur de très longues périodes dans tous les domaines de la vie dans les pays occidentaux, qu'il s'agisse des soins de santé, des hôpitaux, des établissements d'enseignement, des installations carcérales, de la sécurité, des frontières, de l'agriculture, de la toxicomanie ou du logement des aînés.
Autrement dit, comme je l'ai indiqué précédemment et vous le dirai de nouveau, il est, en vertu de la loi et dans les faits, impossible aujourd'hui d'être totalement invisible et de ne figurer dans aucune base de données où que ce soit au Canada. La décision Frank est venue ajouter quelque 1,5 million d'électeurs admissibles à l'étranger.
J'appuie le projet de loi , car le Parlement doit agir pour établir des règles égales pour tous lors des élections fédérales pour que les électeurs vivant à l'étranger puissent voter selon les mêmes règles que ceux qui résident au pays. En bref, dans une société moderne et complexe, l'identité et l'identification sont absolument essentielles. La nostalgie à l'égard des systèmes électoraux du XIXe siècle, utilisés à une époque où tout était bien plus petit et plus simple, ne convient tout simplement pas.
En ce qui concerne enfin la question de la confiance, comme l'a si bien dit le philosophe Thomas Hobbes, si nous sommes tous des anges et que nous ne faisons jamais quoi que ce soit de mal, pourquoi verrouillons-nous nos portes le soir? Autrement dit, pourquoi avons-nous besoin de pièces d'identité pour monter à bord d'un avion si aucun d'entre nous n'est un terroriste?
Merci.
:
Je remercie de tout coeur le comité de m'avoir invité à traiter de cet important projet de loi. Je suis professeur de droit à l'Université d'Ottawa, où j'enseigne le droit constitutionnel et électoral. Vous êtes tous invités à venir parler à ma classe, si vous le souhaitez.
Je vais vous donner un point de vue très différent de celui de M. Lee. On aurait pu croire que c'est le professeur de droit qui citerait Hobbes et Foucault, mais je vais vous parler de la constitutionnalité du projet de loi , particulièrement des règles sur l'inscription et l'identification des électeurs à l'étranger.
Je voudrais bien qu'il en soit autrement, mais je considère que le projet de loi dans sa forme actuelle est inconstitutionnel, car il viole l'article 3 de la Charte des droits et libertés, qui garantit bien sûr le droit de vote. Il est inconstitutionnel, car il entrave considérablement le droit qu'ont tous les citoyens canadiens de voter, peu importe où ils vivent.
J'ajouterais que je ne pense pas que le projet de loi cadre avec l'esprit de la décision Frank , laquelle a invalidé la règle empêchant ceux qui vivent à l'étranger depuis cinq ans de voter, élargissant ainsi le droit de vote.
Le projet de loi me fait craindre que par inadvertance, la Chambre ne fasse indirectement ce que les tribunaux ont interdit de faire directement. La Chambre des communes ne peut empêcher les gens de voter. Mais si les règles sont si contraignantes qu'il est presque impossible de voter, l'effet est le même.
Les dispositions qui s'appliquent aux électeurs vivant à l'étranger qui posent un problème constitutionnel sont celles qui exigent que les gens s'inscrivent à un registre à chaque élection, et ce, seulement une fois le bref d'élection émis, tout en exigeant l'application des exigences relatives aux pièces d'identité prévues par la loi .
En exigeant que l'inscription se fasse seulement après l'émission du bref d'élection, on risque de priver des citoyens canadiens de leur droit de vote. Les délais sont extrêmement serrés, et je sais que le comité a discuté du temps qu'il faut à Postes Canada pour acheminer le courrier. S'il faut présenter une demande d'inscription, obtenir l'approbation d'Élections Canada, puis envoyer son bulletin de vote, il peut être très difficile d'y arriver dans les temps. Ce n'est pas impossible, mais les gens ne devraient pas avoir besoin d'être chanceux pour exercer le droit de vote que leur garantit la Constitution. Or, je crains que ce soit l'effet de ce projet de loi.
J'attirerais simplement l'attention du comité sur les élections qui se sont tenues récemment au Royaume-Uni, au cours desquelles des centaines de milliers de gens ont voté par la poste, et sur un article paru dans The Guardian, selon lequel 113 000 personnes ont fait une demande de vote postal et les électeurs vivant à l'étranger ont indiqué qu'ils n'avaient pas reçu leurs bulletins de vote à temps. Nous considérons souvent le Royaume-Uni comme un exemple édifiant de démocratie, et ici, le vote par correspondance peut être très problématique, en dépit de tous les efforts déployés.
De plus, en ce qui concerne les pièces d'identité exigées, le permis de conduire constitue évidemment un document où figurent le nom et l'adresse de l'intéressé. Mais les gens vivant à l'étranger et les citoyens canadiens vivant aux États-Unis n'auront pas grand intérêt à conserver leur permis de conduire ou les documents qui prouvent leur identité et leur lieu de résidence.
Je sais que le comité a discuté de l'obligation de présenter des pièces d'identité au cours de l'examen du projet de loi ; j'ajouterais seulement que tout exigeante que soit cette obligation pour les Canadiens vivant au Canada, elle le sera probablement encore davantage pour ceux qui vivent à l'étranger. Pourquoi conserver toutes les pièces d'identité dont on pourrait avoir besoin pour voter si on n'en a probablement pas besoin pour d'autres raisons?
Pour en revenir explicitement à la constitutionnalité, les tribunaux ont constamment élargi le droit de vote depuis l'adoption de la charte. L'arrêt Sauvé a accordé ce droit aux détenus. D'autres décisions l'ont également accordé aux personnes atteintes de maladie mentale. La décision Frank de la Cour supérieure de l'Ontario s'inscrit indubitablement dans cette tradition, et nous verrons ce que la cour d'appel et potentiellement la Cour suprême auront à dire. Le gouvernement doit très clairement justifier toute restriction qu'il impose au droit de vote d'un citoyen.
La question est donc la suivante: quelle est donc cette justification? Comme M. Pilon l'a fait remarquer, je considère qu'il n'existe pas de preuve probante de fraude répandue qui nous porterait à croire qu'il faut restreindre le droit de vote des non-résidents. Je demanderais au comité de peser le tort très direct et concret qu'on pourrait vraisemblablement causer aux Canadiens vivant à l'étranger en faisant en sorte qu'il leur soit très difficile de voter par rapport à l'objectif relativement abstrait qui consiste à tenter de prévenir la fraude.
Nous convenons tous que la prévention de la fraude et l'intégrité du processus électoral sont importantes, mais s'il n'est pas prouvé que cette fraude a bel et bien lieu, nous pourrions causer un tort réel avec le projet de loi .
En conclusion, je dirais que la période d'inscription est une question qui pourrait aisément être résolue. Je sais que M. Kingsley a proposé 30 jours. Pourquoi pas un an ou même davantage? Les gens pourraient s'inscrire en tout temps entre les élections, une solution qui serait, selon moi, possible du point de vue administratif.
Si l'attestation du lieu de résidence est toujours requise, il y aurait peut-être lieu de se demander pourquoi l'auteur de l'attestation doit absolument avoir vécu dans la même circonscription électorale que l'électeur qui réside désormais à l'étranger. Selon moi, il s'agit d'une restriction potentiellement artificielle qui, concrètement, ne veut pas dire grand-chose et pourrait limiter le droit de vote.
Je vous remercie beaucoup du temps que vous m'avez accordé. Je répondrai volontiers à vos questions.
:
Merci, madame la présidente.
[Traduction]
Merci à vous tous de votre présence.
Sous la rubrique « suppression de votes » figurerait en premier lieu le projet de loi , car selon nous, c'est tout ce qu'il vise. C'est une continuation des dispositions visant à museler les électeurs qui ont été intégrées à nos lois électorales.
J'aimerais parler du directeur général des élections. Vous vous souvenez de cet homme, celui que le gouvernement n'a pas consulté lorsqu'il a apporté tous les changements à la « Loi sur le manque d'intégrité des élections »? Il est venu nous parler du projet de loi , et l'une des choses qui nous ont échappé, et je ne crois pas que cela ait été rapporté dans les médias, c'est que la modification à l'article 4 du projet de loi ajoute l'alinéa 143(2.11)b) à la Loi électorale du Canada. Il introduit un changement. Nous parlons beaucoup de l'identification aux bureaux de scrutin comme si cela ne touchait que le vote des Canadiens qui vivent à l'étranger, mais en réalité, ce changement modifierait toute la Loi électorale du Canada.
Voici donc la disposition à l'origine du problème: « soit une entité constituée en personne morale ou formée sous le régime d'une loi fédérale ou provinciale, ou — et voilà ce qui est problématique — formée autrement au Canada. » Personne ne sait ce que cela signifie.
Ce changement, s'il est adopté, aura non seulement une incidence sur les électeurs à l'étranger, mais aussi sur tous les électeurs. M. Mayrand a dit:
Toutefois, je me préoccupe du fait que les électeurs à l'étranger auront plus de difficulté à voter, et je prévois que bon nombre d'entre eux ne pourront pas le faire en vertu des nouvelles règles. Je suis également fort préoccupé par la nouvelle exigence selon laquelle les pièces d'identité devront provenir d'entités constituées en personne morale ou « formées au Canada ». Ce critère manque de clarté et ne peut être appliqué par les fonctionnaires électoraux. J'exhorte le comité à réexaminer cet aspect du projet de loi et à prendre en considération les autres amendements compatibles avec les objectifs du projet de loi qui sont proposés dans le tableau...
Le directeur général des élections lui-même nous dit qu'il s'agit d'un véritable problème et qu'il aimerait supprimer cette disposition. Monsieur Pal, pourriez-vous nous dire ce que vous en pensez, car vous avez parlé brièvement de cet aspect et de toute la confusion qu'il pourrait susciter. Pourriez-vous nous confirmer que vous interprétez cela de la même façon, c'est-à-dire que cette disposition modifie la Loi électorale du Canada et qu'elle s'appliquera à tous les bureaux de scrutin, qu'ils soient à l'étranger ou au pays? Êtes-vous d'accord, monsieur?
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Je comprends. C'est mon pain quotidien.
L'allégation selon laquelle bon nombre de Canadiens ne possèdent pas de carte d'identité semble une légende. Mais vous dites aussi que, pour l'informatique, nous ne sommes pas invisibles. Voilà où nous sommes d'accord.
Voici où nous risquons de ne plus l'être. On ne peut pas échapper aux recherches délibérées de l'administration.
M. Ian Lee: C'est exact.
M. Scott Simms: Mais, aux élections, l'administration ne vient pas chercher l'électeur. L'électeur doit se rendre au bureau de scrutin.
M. Ian Lee: C'est vrai.
M. Scott Simms: On peut obtenir tellement de pièces d'identité, par exemple pour les personnes âgées, les attestations, tous ces papiers, qu'il devient difficile de les obtenir dans un court délai. On peut penser que cinq semaines, c'est long, mais, pour les personnes sans engagement politique, c'est court et difficile à respecter.
Voici ma question: Le gouvernement a notamment supprimé l'emploi de la carte d'information de l'électeur. C'est l'une des rares cartes fédérales d'identité. Ne pensez-vous pas que, compte tenu de cela, elle pourrait servir beaucoup?
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J'appuie, comme vous le savez, les modifications antérieures, en raison du nombre incroyable de pièces d'identité, et je n'ai même pas discuté des factures de services publics. Si vous en tenez compte — et nous en recevons tous, avec nos nom et adresse, cela en fait probablement exploser le nombre dans la fourchette de 300 à 400 millions, facilement.
Notre société moderne et complexe exige pour tout une pièce d'identité. Même pour emprunter un livre à la bibliothèque, il faut une carte de membre.
Maintenant, pour répondre à votre question, je pense que nous avons besoin d'un système symétrique, qui exige les mêmes pièces d'identité. Je pense que le projet de loi vise 44 pièces d'identité, et la même norme devrait s'appliquer aux personnes à l'étranger. On a proposé d'organiser des bureaux de scrutin dans les ambassades. J'en parle, parce que j'étais à l'étranger au cours d'élections qui ont eu lieu dans les années 1990. Il serait certainement plus facile pour une personne comme moi, quand elle est à l'étranger, de s'arrêter à l'ambassade pour voter, par exemple, et j'aime bien l'idée d'employer le courrier électronique plutôt que la poste, si lente, si archaïque et si obsolète que c'en n'est plus drôle.
On pourrait peaufiner certains aspects. Je rejette fondamentalement l'idée, cependant, qu'un Canadien, à l'étranger, n'ait pas suffisamment de pièces d'identité, parce qu'il est impossible de se rendre à l'étranger sans passeport. J'ai voyagé dans plus de 50 pays. C'est le quart du nombre de pays sur la planète. Je n'ai jamais réussi à entrer dans un pays sans passeport, un passeport valide, qui n'a pas expiré. J'ai aussi visité des pays assez étranges, pas seulement la France et l'Allemagne, mais des pays qui sont vraiment du tiers monde.