:
Merci beaucoup à vous tous de m'accueillir ici aujourd'hui. Avant de vous présenter mes observations, j'aimerais présenter Isabelle Mondou et Natasha Kim, qui travaillent toutes deux pour le Bureau du Conseil privé. Il s'agit de deux fonctionnaires exceptionnelles qui en connaissent beaucoup plus long que moi à propos de tous ces sujets. Je suis très heureux de les avoir à mes côtés, car leur présence me rassure.
Monsieur le président, sans plus tarder, je vais vous parler de la . Ce projet de loi nous permettra de consolider la démocratie canadienne en renforçant l'intégrité du système fondé sur le bulletin de vote spécial et en veillant à ce que les résidents et les non-résidents puissent voter en toute équité. Au moyen de la Loi sur le vote des citoyens, nous proposons une réforme de la procédure de vote par correspondance énoncée aux sections 3 et 4 de la partie de la Loi électorale du Canada énonçant les règles électorales spéciales.
La dernière mise à jour importante de cette procédure remonte à 1993. La cadre avec l'objectif du gouvernement d'étayer l'intégrité du processus électoral. Elle s'appuie sur les règles énoncées dans la , texte législatif promulgué en juin 2014 dont vous possédez tous une excellente connaissance.
Par l'entremise de la , nous proposons six mesures clés visant à réformer les règles électorales spéciales énoncées dans la Loi électorale du Canada, de même que des objectifs en matière d'intégrité et d'équité.
Premièrement, le projet de loi instaure un processus unique de vote par bulletin spécial applicable tant aux résidents qu'aux non-résidents. Les procédures de vote par bulletin spécial applicables aux électeurs résidents et non résidents seront harmonisées. Les électeurs non résidents ne recevront plus automatiquement un bulletin de vote au moment des élections, ce qui réduira le risque que des bulletins de vote se retrouvent entre des mains autres que celles auxquelles ils sont destinés. Au titre de la , les électeurs non résidents qui souhaitent voter au moyen d'un bulletin spécial devront présenter une demande à cette fin au moment de chaque élection, tout comme les électeurs résidents le font actuellement.
Deuxièmement, le projet de loi prévoit que les électeurs résidant à l'étranger ne recevront un bulletin de vote spécial que pour leur dernière adresse de résidence au Canada. Ils ne seront plus autorisés à choisir la circonscription dans laquelle ils souhaitent voter.
Troisièmement, le projet de loi se situera dans le prolongement de la en exigeant de tous les électeurs votant par bulletin spécial — tant les résidents que les non-résidents — qu'ils joignent à leur demande une preuve d'identité et de résidence, comme l'exigent les règles énoncées dans la Loi sur l'intégrité des élections. À l'heure actuelle, les personnes qui résident à l'étranger ne sont pas tenues de fournir une preuve de résidence au Canada. Cette lacune sera comblée, et comme tous les autres Canadiens, les électeurs qui se trouvent à l'étranger devront prouver qu'ils ont déjà habité au Canada.
Sous le régime des règles électorales spéciales de la , trois options s'offriront aux électeurs résidents ou non résidents qui souhaitent prouver leur identité afin d'exercer leur droit de vote. Ils pourront présenter une pièce d'identité avec photo délivrée par le gouvernement et comportant leur nom et leur adresse, fournir deux pièces d'identité autorisées par le directeur général des élections, l'une comportant une adresse, et l'autre, un nom; ou présenter deux pièces d'identité autorisées en prêtant serment ou en faisant une déclaration concernant la résidence attestée par un autre électeur dûment identifié de la même circonscription.
Quatrièmement, le projet de loi exige que les électeurs qui votent depuis l'étranger fournissent une preuve de citoyenneté. À l'heure actuelle, la fourniture par les électeurs non résidents d'une preuve de citoyenneté est une exigence administrative relevant d'Élections Canada. En vertu de la , il s'agira dorénavant d'une exigence législative qui s'appliquera également aux électeurs résidents qui se trouvent temporairement à l'étranger.
La a pour effet d'étendre la portée de la procédure de vote par bulletin spécial à la vérification qui doit être menée après chaque élection depuis l'instauration de la . Vous vous rappellerez que nous avons exigé que le directeur général des élections nomme un vérificateur pour s'assurer que les règles relatives à l'identification ont été appliquées au cours d'élections générales. Cette vérification obligatoire visait le vote au Canada; par suite de la Loi sur le vote des citoyens, elle visera également les électeurs votant depuis l'étranger. À cette fin, le directeur général des élections devra nommer un vérificateur externe chargé de l'opération, et il devra aussi présenter un rapport contenant les résultats de la vérification. Après chaque élection, on mènera cette vérification afin d'examiner la conformité du personnel électoral avec la procédure de vote par bulletin spécial applicable aux électeurs résidant ou ne résidant pas au pays.
Enfin, la comporte une disposition autorisant le ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration à communiquer au directeur général des élections des renseignements — par exemple le nom, le sexe, la date de naissance et l'adresse de personnes n'ayant pas la citoyenneté canadienne à des fins de recoupement avec les renseignements figurant dans le registre national des électeurs. Cela contribuera à supprimer du registre les noms des non-résidents qui ne sont pas habilités à voter. Il s'agit là d'une suggestion que le directeur général des élections avait formulée à mon intention. Il était préoccupé par le fait que des personnes n'ayant pas la citoyenneté figuraient sur la liste des électeurs, et l'un des moyens dont Élections Canada dispose pour les retracer et les supprimer de la liste consiste à recueillir des données sur l'identité des non-citoyens qui résident au Canada. Nous avons donné suite à cette suggestion, et l'adoption du projet de loi permettra au ministre de l'Immigration de fournir des données de ce genre au directeur général des élections.
Avant de conclure mes observations à l'intention du comité, j'aimerais signaler que, à la suite de consultations menées auprès d'Élections Canada et après avoir examiné quelques-unes des questions soulevées au cours du débat tenu à la Chambre des communes, le gouvernement proposera sept légers amendements à la .
Premièrement, sous sa forme actuelle, le projet de loi prévoit que le directeur général des élections peut autoriser des types d'identification délivrés, entre autres, par une entité « formée au Canada ». Cela permet de faire en sorte que les documents d'identité soient toujours d'origine canadienne, et donc de renforcer l'intégrité de la procédure d'identification. De surcroît, il peut être plus difficile de vérifier des documents d'identité délivrés à l'étranger, lesquels sont parfois rédigés dans une langue étrangère. Il pourrait donc être difficile de déterminer si une entité est canadienne. On a fait valoir qu'il pourrait être particulièrement difficile pour les membres du personnel de scrutin de déterminer cela.
Nous avons tenu compte des préoccupations qui ont été soulevées, et nous proposerons de restreindre l'application de cette exigence aux seuls électeurs qui votent par bulletin spécial au titre des sections 3 et 4. En d'autres termes, le personnel de première ligne des bureaux de scrutin n'aura pas à déterminer si une pièce d'identité a été délivrée par une entité formée au Canada. Il reviendra essentiellement à Élections Canada d'examiner les documents d'identité que les électeurs auront joints à leur demande de bulletin spécial avant la tenue des élections. Autrement dit, l'exigence s'appliquera non pas à ceux qui se présentent à un bureau de vote, mais uniquement à ceux qui votent par correspondance ou depuis l'extérieur du pays.
Élections Canada dispose de plus de ressources et de plus de temps que les membres du personnel de scrutin pour déterminer si une pièce d'identité a été délivrée par une entité canadienne. J'estime que cet amendement nous permettra de nous assurer que les électeurs qui votent par bulletin spécial fournissent des preuves d'identité et de résidence canadiennes, en plus de faciliter la tâche du personnel de scrutin chargé de vérifier l'admissibilité de ces documents.
Deuxièmement, on a soulevé une autre préoccupation en ce qui a trait à l'exigence contenue dans le projet de loi selon laquelle les résidents qui souhaitent voter par bulletin spécial en utilisant la procédure d'attestation afin de fournir une preuve de résidence doivent obtenir une attestation d'un autre électeur de la même section de vote. Pour ceux qui ne possèdent pas une connaissance approfondie des rouages de la procédure électorale, je signale que la carte électorale est divisée en circonscriptions représentées par un député, et que chacune de ces circonscriptions est divisée en sections de vote à l'intérieur desquelles sont répartis les bureaux où les gens se rendent pour déposer leur bulletin de vote. La distinction est importante puisqu'il est beaucoup plus difficile pour une personne qui réside à l'extérieur du pays et qui vote depuis l'étranger de trouver un certificateur vivant dans la même section de vote que lui ou même de savoir si cette personne vit dans cette section. Cela ne pose pas de problème pour une personne qui se rend voter dans un bureau de sa section de vote puisqu'elle et son certificateur sont présents sur place et qu'ils savent très bien s'ils se trouvent à l'endroit approprié.
Cela m'amène à l'amendement proposé.
Comme les frontières des sections électorales ne sont publiées sur le site Web d'Élections Canada que 24 jours avant le jour du scrutin, l'exigence pourrait poser des problèmes, et nous chercherons donc à la modifier. Pour faciliter les choses, nous proposerons un amendement visant à permettre aux électeurs non résidents qui votent par bulletin spécial d'obtenir une attestation d'un électeur provenant plutôt de la circonscription. En d'autres termes, toute personne vivant dans la même circonscription qu'un électeur non résident n'ayant pas de documents prouvant qu'il a déjà habité au Canada pourra agir en tant que certificateur. Cette personne n'aura pas à provenir de la même section électorale. Par conséquent, ces électeurs pourront entreprendre la procédure d'inscription dès le moment où les élections sont déclenchées.
Monsieur le président, le troisième amendement que nous proposons est également lié au processus d'attestation. À l'heure actuelle, le projet de loi prévoit que, dans le cadre de ce processus, les électeurs résidents ou non résidents votant par bulletin spécial peuvent signer une déclaration plutôt que de prêter serment afin d'établir leur lieu de résidence. Nous proposerons un amendement afin d'énoncer clairement que les déclarations signées par des certificateurs depuis l'étranger n'auront pas à être administrées par une autre personne. Le fait de signer une déclaration sera suffisant pour prouver ou certifier le lieu de résidence d'un électeur. Cela simplifiera le processus pour les électeurs et les certificateurs qui se trouvent à l'étranger.
Le quatrième amendement proposé a trait à la preuve de citoyenneté que doivent fournir les électeurs qui votent par bulletin spécial qui présentent leur demande depuis l'étranger. Nous allons modifier les dispositions de manière à ce qu'elles énoncent clairement qu'une preuve de citoyenneté est requise lorsque le bulletin est envoyé à l'extérieur du pays, et non pas à un électeur qui vote par bulletin spécial à l'intérieur du Canada.
Le cinquième amendement concerne la vérification subséquente aux élections. Le projet de loi prévoit que la portée de la vérification sera étendue de manière à ce qu'elle englobe le vote par bulletin spécial et pour permettre au vérificateur d'accéder à tous les documents dont il a besoin pour mener la vérification. Nous allons proposer un amendement technique visant à faire en sorte que le vérificateur puisse accéder à l'ensemble des documents requis aux fins de la vérification, y compris la partie de la vérification concernant le vote aux bureaux de scrutin.
Sixièmement, nous déposerons un amendement en vue de réduire le risque qu'une carte d'identification d'un électeur soit envoyée à une adresse où il ne réside plus, et donc le risque que cette carte tombe entre les mains d'une personne non habilitée à voter dans le cadre de nos élections. Cet amendement technique énoncera qu'aucun non-résident ne recevra une carte d'information de l'électeur. Selon l'article 3 de la version actuelle du projet de loi, cette exception ne s'applique qu'à certains non-résidents.
Enfin, le septième amendement que nous proposerons concerne les électeurs résidents qui se rendent voter dans des bureaux de scrutin spéciaux. Par exemple, il est arrivé qu'on installe des bureaux de vote dans des hôpitaux, des universités ou des lieux de travail en région éloignée. Grâce à l'amendement, ces électeurs pourront, comme ceux qui se rendent dans les bureaux de vote, présenter des documents d'identité originaux, et non pas seulement des copies, comme le prévoit actuellement le projet de loi .
J'espère que les membres du comité seront favorables à ces amendements. J'estime qu'ils sont judicieux et qu'ils cadrent avec l'objectif du projet de loi.
Je vais conclure mon exposé en attirant votre attention sur le principe qui est en jeu ici.
Monsieur le président, nous croyons que, au moment de voter, les gens devraient présenter des documents permettant d'établir leur identité et leur lieu de résidence, et, dans le cas des personnes vivant à l'étranger, leur ancien lieu de résidence. Les gens qui votent depuis l'extérieur du pays devraient être tenus de prouver qu'ils sont des citoyens canadiens. Chaque Canadien possède le droit constitutionnel de voter, mais ce droit est assujetti à la citoyenneté. Ce droit est expressément assujetti à la citoyenneté, de sorte que les personnes qui l'exercent depuis l'extérieur du Canada devraient être tenues de prouver leur identité.
Merci beaucoup.
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Et mon collègue comprend.
Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre d'être venu ici aujourd'hui. Nous vous en sommes reconnaissants.
Entrons dans le vif du sujet. Bien entendu, la première question que nous ont posée un certain nombre de témoins, y compris le directeur général des élections, était celle de savoir si le registre international posait des problèmes. À ce jour, personne n'a avancé que le registre actuel posait un quelconque problème qui justifierait sa suppression.
C'est à cela qu'est liée la première question que je veux vous poser à vous trois avant que mes collègues se penchent sur quelques-uns des amendements que vous avez proposés.
Ma première question est la suivante: pourquoi réparer quelque chose qui fonctionne bien?
Ma deuxième question concerne le fait que les gens ne pourront présenter une demande en vue de recevoir un bulletin qu'après la délivrance des brefs. Pourquoi diable le gouvernement tient-il à imposer une telle restriction? Le directeur général des élections a mentionné que la vérification de toutes ces demandes est une opération complexe qui exige beaucoup de temps. Ainsi, le fait de ne permettre aux gens de ne présenter une demande qu'une fois que les brefs ont été délivrés... Pourquoi ne pas leur permettre de présenter cette demande à un autre moment? À quoi rime cette interdiction de s'inscrire un peu de temps avant la délivrance proprement dite des brefs?
Monsieur le ministre, vous avez également parlé de l'article 143(2.11) du projet de loi. Vous avez proposé une modification qui vise, je crois, à éviter le chaos que causerait la disposition du texte législatif concernant les pièces d'identité délivrées par une entité ou « formées autrement au Canada ». Dans la version initiale du projet de loi, la modification allait viser tous les bureaux de scrutin du Canada, et non pas simplement les personnes qui votent depuis l'étranger. Je crois comprendre que vous avez restreint la portée de cette disposition, mais cela n'aura pour effet que d'atténuer l'ampleur du chaos.
Le directeur général des élections a mentionné qu'il ne comprenait tout simplement pas pourquoi vous aviez utilisé une formulation qui embrouille totalement les choses. Voici les propos exacts qu'il a tenus:
Tout d'abord, on ne sait pas exactement ce que cela signifie d'un point de vue juridique.
Bien entendu, je parle ici de la question des pièces d'identité délivrées par « une entité constituée en personne morale ou formée sous le régime d'une loi fédérale » ou provinciale « ou formée autrement au Canada ». Nous ne savions pas ce que cela signifiait.
Nous avons demandé au directeur général des élections de nous éclairer. Voici ce qu'il a dit:
Tout d'abord, on ne sait pas exactement ce que cela signifie d'un point de vue juridique. De toute évidence, on ne se limite pas aux entités constituées en personne morale sous le régime d'une loi canadienne, mais que signifie exactement « formée autrement au Canada »? Cette formulation englobe-t-elle les entités constituées en personnes morales à l'étranger, mais enregistrées au Canada? Quelles autres entités désignent-elles?
Je vois mal comment les fonctionnaires électoraux, plus particulièrement les scrutateurs aux bureaux de vote ordinaires, pourront déterminer si une banque ou un organisme de crédit, comme Amex ou Visa, a été constitué en personne morale ou a été formé au Canada.
Il est question des bureaux de vote ordinaires, mais les règles s'appliquent toujours aux bureaux situés à l'étranger. Nous avons besoin de quelques éclaircissements à ce sujet.
Bien que M. Reid semble s'être entiché du projet de loi, je dois dire que, pour notre part, ce texte législatif ne représente qu'une suite à la loi sur la non-intégrité des élections. À nos yeux, il ne comporte rien d'utile. En fait, d'emblée, le directeur général des élections a déclaré ce qui suit:
Il va sans dire que les électeurs à l'étranger auront plus de difficultés à voter à cause de ces nouvelles règles.
Bon, je crois me rappeler que le gouvernement n'éprouve pas un respect sans bornes pour le directeur général des élections, qu'il n'a même pas consulté au moment de procéder à une réforme complète de nos lois électorales. Toutefois, les propos du directeur général des élections importent toujours aux Canadiens. Monsieur le ministre, vous affirmez que ces règles seront utiles, tandis que le directeur général des élections soutient que cela compliquera les choses pour ceux qui votent depuis l'étranger. À mes yeux, la plupart des Canadiens se fieront à ce que dit un agent du Parlement — le directeur général des élections — plutôt qu'aux propos du ministre parrain du projet de loi C-23.
Il y a là une série de questions, monsieur le président. Je laisserai le soin au ministre de...
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Merci beaucoup. C'est toujours avec plaisir que je viens témoigner devant le comité et présenter le Budget principal des dépenses.
Je suis heureux de comparaître devant vous aujourd'hui, en compagnie de Marc Bosc, greffier par intérim, et de Mark Watters, que vous avez vu la dernière fois, et qui est dirigeant principal des finances. Nous sommes également accompagnés des personnes suivantes: Stéphan Aubé, dirigeant principal de l'information; Philippe Dufresne, légiste et conseiller parlementaire; André Gagnon, sous-greffier par intérim, Services de la procédure; Benoit Giroux, directeur général des Opérations de la Cité parlementaire; Patrick McDonnell, sergent d'armes adjoint et directeur général du Service de protection; et Pierre Parent, dirigeant principal des ressources humaines.
Je vous présenterai aujourd'hui le Budget principal des dépenses et le Budget supplémentaire des dépenses (A) de la Chambre des communes pour 2015-2016. Je commencerai par un exposé sur le Budget principal des dépenses, pour conclure avec des renseignements sur le Budget supplémentaire des dépenses (A).
Le Budget principal des dépenses de 2015-2016 se chiffre à 443 449 000 $, soit une augmentation de 7 % par rapport à 2014-2015.
[Français]
Vous avez reçu, à titre de référence, un document qui indique les changements entre le Budget principal des dépenses de 2014-2015 et celui de 2015-2016. J'aborderai chaque élément du Budget principal des dépenses sous quatre grands thèmes: budgets des députés, des agents supérieurs de la Chambre et des présidents de séance; Administration de la Chambre; redécoupage des limites des circonscriptions électorales; régime d'avantages sociaux des employés.
Je commencerai par les budgets des députés, des agents supérieurs de la Chambre et des présidents de séance.
À sa réunion du 3 mars 2014, le Bureau de régie interne a pris note d'une hausse de 2,2 %, prenant effet le 1er avril 2014, pour l'indemnité de session annuelle et la rémunération supplémentaire des députés. Il s'agit d'un financement législatif qui est conforme aux dispositions de la Loi sur le Parlement du Canada. L'augmentation est de 1,2 million de dollars pour tous les exercices à compter de 2014-2015.
[Traduction]
Le Budget principal des dépenses comporte aussi plusieurs éléments liés à l'administration de la Chambre des communes.
Le premier élément visé par ce thème est un financement de 5,7 millions de dollars requis pour les coûts liés à l'entretien permanent et au remplacement au terme du cycle de vie des biens de technologie de l'information, lesquels découlent de la Vision et du plan à long terme. Ce plan aboutira à des édifices et à des plateformes de services d'information modernisés pour les parlementaires au cours des 25 à 30 prochaines années, ce qui permettra d'assurer la disponibilité continue de services et de locaux appropriés.
Ensuite, comme vous le savez, l'amélioration de la divulgation des dépenses des députés constitue pour le bureau une priorité continue. Les rapports de dépenses des députés, maintenant publiés de façon trimestrielle, présentent de façon sensiblement améliorée les dépenses de déplacement et d'accueil des députés afin d'assurer une concordance avec le processus mis en place par le gouvernement du Canada pour la divulgation proactive des dépenses ministérielles.
Ainsi, vous remarquerez que le Budget principal des dépenses prévoit 3,3 millions de dollars pour l'exercice 2015-2016 et les exercices suivants afin de poursuivre l'amélioration de la divulgation publique des dépenses des députés. Le financement permanent est requis pour élargir le processus de traitement et de vérification des demandes de remboursement et les processus de rapprochement mensuel et trimestriel, pour répondre aux demandes de renseignements supplémentaires des bureaux des députés, et pour assurer aux députés et à leur personnel un niveau adéquat de soutien et de formation.
[Français]
Le Budget principal des dépenses propose également un financement temporaire de 758 000 $ pour la 24e assemblée annuelle du Forum parlementaire Asie-Pacifique. Cette conférence destinée aux parlementaires des 27 pays membres de la région de l'Asie-Pacifique offrira une excellente occasion de promouvoir la diplomatie parlementaire, de faire avancer les objectifs du Canada à l'échelle internationale et de mettre en valeur la côte Ouest du Canada. Les travaux préparatoires de cette réunion qui aura lieu à Vancouver en janvier 2016 sont déjà bien entamés.
[Traduction]
Le Budget principal des dépenses prévoit aussi des ressources additionnelles pour la sécurité. La sécurité au sein de la Cité parlementaire a toujours été une priorité, mais, par suite des événements d'octobre dernier et de l'intensification des menaces terroristes, il était nécessaire de rehausser la sécurité. Pour financer l'armement de tous les agents en uniforme du Service de protection de la Chambre des communes, un financement temporaire de 932 000 $ avait été demandé par la voie du Budget supplémentaire des dépenses (C) pour l'exercice 2014-2015, et un financement permanent de 533 000 $ est nécessaire pour l'exercice 2015-2016 et les exercices suivants.
Si le comité le permet, j'aimerais aussi brièvement faire le point sur certains autres progrès réalisés en vue de rehausser la sécurité pour les parlementaires, les employés et les visiteurs de la Colline du Parlement.
Au cours des prochaines semaines, nous achèverons notre examen des rapports internes et externes rédigés par suite de l'incident du 22 octobre. Je communiquerai avec des intervenants clés — y compris le bureau, les caucus, les députés indépendants, les employés de l'administration de la Chambre et d'autres — afin de fournir des renseignements dont nous disposons sur ce terrible incident et les mesures que nous avons prises pour aider à réduire les risques à l'avenir.
Pour des raisons liées à notre propre sécurité, je dois limiter le nombre de détails précis que je fournis au sujet de notre posture de sécurité et de certaines améliorations apportées à la sécurité physique de nos édifices. Toutefois, je peux confirmer que le travail progresse bien relativement à l'évaluation indépendante en matière de sécurité. De plus, nous avons mis en oeuvre un programme de surveillance pour les améliorations en matière de sécurité, et les diverses améliorations à la sécurité physique des édifices de la Cité progressent selon l'échéancier.
[Français]
Récemment, on a annoncé la mise en vigueur de nouveaux protocoles pour les visiteurs de la Colline du Parlement. Des billets sont maintenant requis pour visiter la Tour de la Paix, la Chapelle du Souvenir et l'édifice de l'Est. De plus, les visiteurs ne peuvent apporter dans les édifices du Parlement qu'un seul sac, et il y a des restrictions quant aux dimensions de celui-ci. Les billets et le service de vestiaire sont offerts gratuitement au 90 rue Wellington, en face de la Colline du Parlement.
[Traduction]
Nous avons aussi axé nos efforts sur la sécurité dans les bureaux de circonscription, en collaborant avec les députés et leurs employés afin d'évaluer les besoins particuliers en matière de sécurité et de procéder aux améliorations qui s'imposaient. Le sergent d'armes adjoint et directeur général, Services de protection a communiqué avec des centaines de services de police locaux dans les collectivités à l'échelle du pays où sont situés les bureaux de circonscription pour s'assurer que l'on patrouillera régulièrement ces locaux et que ceux-ci seront inscrits sur la liste d'intervention prioritaire.
Je suis particulièrement heureux de vous informer qu'on a entamé le déploiement progressif d'un système de notification en cas d'urgence. Une fois le déploiement intégral achevé, ce système permettra de communiquer avec tous les parlementaires et les employés pour leur fournir des renseignements fiables et des directives claires en cas d'urgence à l'avenir. On pourra diffuser simultanément ces messages importants par courriel, message texte, messagerie vocale et fenêtre contextuelle.
Enfin, comme vous le savez, en octobre dernier, j'ai demandé à la Police provinciale de l'Ontario de mener une enquête indépendante sur le décès de Michael Zehaf-Bibeau. La Police provinciale de l'Ontario a terminé son enquête, et j'ai reçu une copie du rapport. Une version caviardée sera publiée au cours des prochaines semaines. On diffusera également un résumé de la réaction aux incidents de la Chambre des communes pour fournir des données contextuelles supplémentaires sur les événements du 22 octobre et d'autres détails sur les améliorations apportées au cours des derniers mois en vue de rehausser la sécurité dans la Cité parlementaire.
[Français]
Je vais maintenant revenir au Budget principal des dépenses. Le prochain élément prévoit 78 000 $ de plus pour la rémunération des employés de l’Administration de la Chambre. Plus précisément, ces fonds serviront à couvrir une augmentation économique de 1 % approuvée en 2013-2014 pour les cadres supérieurs. Elle est du même ordre que celle accordée par le Conseil du Trésor à sa haute direction.
En outre, le Budget principal des dépenses prévoit une augmentation de 22 000 $ pour la rémunération des pages. La rémunération des pages de la Chambre des communes augmente de façon à correspondre aux augmentations moyennes des droits de scolarité de l'Université d'Ottawa et de l'Université Carleton. Nous souhaitons tous, j'en suis convaincu, faire en sorte que le Programme des pages demeure concurrentiel et continue d'attirer les meilleurs candidats du Canada.
Vous remarquerez que le Budget principal des dépenses fait également état de réductions relatives au financement temporaire à la suite de la tenue de deux conférences parlementaires: une réduction de 227 000 $ pour la 40e session annuelle de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie, qui s'est déroulée en juillet 2014, et une réduction de 167 millions de dollars pour la 11e Conférence des parlementaires de la région arctique, tenue en octobre 2014. Le financement prévu pour ces deux conférences, qui ont connu un franc succès, n'est plus nécessaire.
[Traduction]
Passons maintenant au financement alloué au redécoupage des limites des circonscriptions électorales. À la suite du dernier recensement, on ajoutera 30 nouvelles circonscriptions pour les prochaines élections générales. Pour faire face aux répercussions financières résultant de l'ajout de ces 30 nouvelles circonscriptions, le Budget principal des dépenses prévoit un financement temporaire de 17,5 millions de dollars pour l'exercice 2015-2016, de même qu'un financement permanent de 24,5 millions de dollars pour l'exercice 2016-2017 et les exercices suivants.
Ce financement tient compte des besoins liés aux budgets des députés, y compris le traitement et la pension, les déplacements, les services de télécommunications, les budgets de bureau, les dépenses pour les bureaux parlementaires et les bureaux de circonscription, de même que des montants supplémentaires dont a besoin l'administration de la Chambre pour appuyer l'institution et assurer le même niveau de service à l'ensemble de députés.
Le dernier élément du Budget principal des dépenses est une augmentation de 967 000 $ aux régimes d'avantages sociaux des employés pour l'exercice 2015-2016 et les exercices suivants. Il s'agit d'une dépense non discrétionnaire prévue par la loi et qui a été rajustée en fonction des taux d'avantages sociaux du Conseil du Trésor, passant de 16,5 % du traitement à 16,8 % du traitement à compter du 1er avril 2015.
Passons maintenant au Budget supplémentaire des dépenses (A).
[Français]
Cela conclut notre aperçu du Budget principal des dépenses de la Chambre.
J'aimerais maintenant vous parler de la somme de 15 981 000 $ demandée par la Chambre des communes par la voie du Budget supplémentaire des dépenses (A). Cette demande de financement vise cinq éléments.
Le premier élément porte sur un financement de 1,2 million de dollars pour l'augmentation de l'indemnité de session annuelle et de la rémunération supplémentaire des députés, en vigueur depuis le 1er avril 2015. Il s'agit d'un financement prévu par la loi qui est basé sur l'indice publié par Emploi et Développement social Canada. Le financement demandé pour cette hausse de 2,3 % pour 2015 tient compte également de l'ajout de 30 nouveaux députés aux prochaines élections générales.
[Traduction]
Le deuxième élément du Budget supplémentaire des dépenses (A) prévoit un montant de 6,5 millions de dollars pour la mise en oeuvre des nouvelles mesures de sécurité dans toute la Cité parlementaire. Cela inclut les mesures mentionnées plus tôt ainsi que d'autres mesures entreprises alors que nous poursuivons l'évaluation de notre posture de sécurité au sein de la Cité parlementaire.
Le troisième élément, pour lequel un financement de 3,8 millions de dollars est demandé, vise les nouvelles ressources requises par la mise en service de l'édifice Sir John A. Macdonald et de l'édifice du 180, rue Wellington, conformément à la Vision et au plan à long terme.
Le quatrième élément concerne également les engagements de la Chambre des communes résultant de la Vision et du plan à long terme. Plus précisément, un financement de 2 millions de dollars est requis pour l'entretien et les coûts liés au cycle de vie des divers éléments des édifices.
[Français]
Le dernier élément du Budget supplémentaire des dépenses (A) prévoit un financement de 2,4 millions de dollars pour des augmentations économiques accordées aux employés de l'Administration de la Chambre. L'entente prévoit des augmentations économiques de 1,5 % pour 2014-2015, de 0,75 % pour 2015-2016 et de 0,75 % pour 2016-2017. Ces fonds serviront à couvrir les augmentations économiques pour les employés du Service de protection, les sous-groupes des Greffiers à la procédure et Analyse et référence, le Groupe technique et les emplois non représentés de la Chambre des communes.
[Traduction]
Cela conclut mon survol du Budget principal des dépenses et du Budget supplémentaire des dépenses (A) de la Chambre des communes pour 2015-2016. Je répondrai à toutes vos questions avec grand plaisir.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le Président, merci d'être venu.
Monsieur le Président, vous avez dit qu'il faudra consacrer environ 6,5 millions de dollars à la mise en oeuvre de nouvelles mesures de sécurité, et vous en avez décrit quelques-unes. Il y en a d'autres dont vous ne pouvez évidemment pas parler. De toute évidence, comme il s'agit de prévisions budgétaires, il y a un lien avec certains aspects de la loi d'exécution du budget, c'est-à-dire qu'il y a une nouvelle organisation chargée de la sécurité sur la Colline du Parlement, relativement à ce qu'on appelle le Service de protection parlementaire, le SPP. C'est comme cela que nous allons l'appeler à partir de maintenant, le SPP.
Vous ne serez pas étonné d'apprendre que notre parti d'opposition, à tout le moins, est préoccupé par la façon dont les choses pourraient se dérouler. Il est important que tout le monde sache que le nouveau projet de loi exige que le nouveau directeur du SPP soit un membre actif de la GRC, qui servira sous l'autorité double du Président du Sénat et de vous-même. Mis à part le fait que le SPP se voit confier la sécurité de l'ensemble de la Cité parlementaire et de la Colline, il est aussi question d'« un arrangement » faisant en sorte que la GRC ait un rôle à jouer dans tout cela à titre d'entité indépendante.
L'association des employés du Service de protection de la Chambre des communes vient de témoigner devant le Comité de la sécurité publique pour exprimer certaines de ses craintes, et je pense qu'elles ont trait au fait que les sommes en question soient bien dépensées. Y a-t-il des problèmes?
Au bout du compte, disent-ils, « Nos préoccupations quant au respect du privilège parlementaire demeurent entières » et nous ne « pensons pas qu’il soit dans l’intérêt de notre démocratie de donner le contrôle de la sécurité au sein du pouvoir législatif au pouvoir exécutif, ceci dit » —et cela est important — « avec le plus grand respect pour la qualité du travail de la GRC dans sa mission première — qui n’est pas la protection de la Cité parlementaire. » Voilà la préoccupation exprimée par les gens qui assurent actuellement notre protection dans les immeubles, et je pense que nous devons les prendre au sérieux.
Ma première question est la suivante: est-il clair, dans la nouvelle structure, que vous, à titre de Président, et le Président du Sénat serez conjointement responsables de la nomination du directeur du service, le choisirez ou recommanderez des candidats? Est-ce clair? Ou est-ce que cela pourrait finir par venir d'ailleurs dans le système?