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Chers collègues, bienvenue à cette troisième réunion du Comité permanent de la sécurité publique et nationale dans le cadre de la 2
e session de la 41
e législature.
Avant de commencer, j'aimerais souhaiter la bienvenue à notre greffière, Evelyn Lukyniuk, qui revient tout juste d'un congé de maternité. Je crois qu'il est de mise de lui transmettre toutes nos félicitations pour la naissance de sa fille, Elizabeth.
Des voix: Bravo!
Le président: Chers collègues, avant d'accueillir nos témoins, j'aimerais vous signaler un changement à l'ordre du jour.
Sous le point numéro deux, Travaux du comité, il est indiqué que M. Easter doit présenter une motion. Tout était conforme au Règlement. Malheureusement, M. Easter devra quitter plus tôt aujourd'hui pour des raisons personnelles. Il a donc demandé à ce que la présentation de sa motion soit reportée à plus tard. La motion sera donc présentée et soumise aux débats après le congé du jour du Souvenir.
Nous accueillons maintenant quelqu'un que bon nombre des membres du comité connaissent déjà. Si j'ai bien compris, notre invité, Mark Potter, n'en est pas à sa première visite au comité. Je crois que c'est la quatrième fois qu'il vient nous voir.
En tant que nouveau membre du comité, je suis impatient d'entendre son exposé ainsi que ses commentaires sur les études déjà réalisées et la direction que nous devrions prendre. Je sais que ceux qui ont eu l'occasion d'échanger avec M. Potter sont impatients d'entendre ce qu'il a à dire.
Je crois comprendre qu'en juin dernier, M. Potter a présenté un rapport sur le sommet. J'espère que la plupart des membres ont eu l'occasion de le consulter. Sinon, vous aurez l'occasion aujourd'hui de lui poser des questions sur le sujet.
Monsieur Potter, vous avez la parole.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour à tous. C'est avec plaisir que je comparais de nouveau devant ce comité.
Le sujet d'aujourd'hui est important. L'engagement du comité dans ce dossier et les témoignages qu'il a entendus ont été très utiles. Nous sommes impatients de lire le rapport du comité.
Depuis notre dernière rencontre, au printemps, de nombreuses choses se sont produites et je voudrais vous en parler. J'aimerais aussi faire le point sur les étapes à venir. Mais auparavant, et plus particulièrement au bénéfice des nouveaux membres, j'aimerais faire un résumé de la question.
D'abord, qu'entend-on par paramètres économiques des services de police?
Les paramètres économiques des services de police constituent un vaste sujet lié à l'efficacité et à la rentabilité des services de police et, sous un angle plus général, à la sécurité publique. C'est à la fois un défi à relever et une occasion à saisir pour le Canada et de nombreux autres pays. Les paramètres économiques des services de police sont devenus un sujet d'intérêt croissant, car tous les gouvernements peinent à démontrer la valeur de services publics de plus en plus dispendieux dans un contexte de compressions budgétaires.
Les Canadiens sont sensibilisés et mobilisés à cet égard. Des commentaires émanant du public font état des augmentations constantes et importantes des coûts des services de police dans un contexte où le nombre de crimes déclarés diminue. Toutefois, le public n'a qu'une connaissance limitée de la diversité et de la complexité croissante du travail des services de police et de la criminalité.
On fait de plus en plus appel aux services de police pour intervenir dans un nombre élevé d'incidents non criminels liés à l'ordre public, y compris dans un nombre croissant de cas de santé mentale et de toxicomanie. Les policiers font aussi face à de nouveaux types de crimes et de défis, comme le terrorisme, la cybercriminalité, les crimes financiers, l'exploitation sexuelle des enfants, ainsi que les rassemblements et les manifestations de grande envergure.
Par exemple, lors de la conférence de l'Association canadienne des chefs de police qui a eu lieu en août dernier, on a signalé que le nombre d'arrestations effectuées à Vancouver en vertu de la Loi sur la santé mentale a quadruplé au cours des 10 dernières années. En outre, toutes les nuits à l'hôpital principal de Sudbury, jusqu'à 12 policiers doivent intervenir lors d'incidents associés à la santé mentale et la toxicomanie.
En termes simples, le nombre de crimes déclarés diminue, mais nos policiers demeurent fort occupés.
Devant ces difficultés, certains gouvernements et intervenants du milieu policier cherchent activement à renforcer les services offerts grâce au dialogue et à la mobilisation des citoyens, en prenant des mesures visant à accroître l'efficacité et la rentabilité opérationnelles et structurelles des services et en investissant dans des approches de sécurité communautaire proactives et intégrées pour s'attaquer aux causes de la criminalité.
Cet élan de changement et d'innovation peut être avantageux dans plusieurs domaines, de la collaboration à l'élaboration de stratégies et à l'adoption de mesures communes. Le a assumé un rôle de leadership et de coordination dans le dossier des paramètres économiques des services de police. Les ministres provinciaux et territoriaux, des chefs de police, des maires et de nombreux autres se penchent également sur cette question, et nous collaborons afin de trouver une réponse.
Le travail en cours sur les paramètres économiques des services de police se fonde sur les trois engagements clés sur lesquels les ministres de la Justice et de la Sécurité publique fédéral, provinciaux et territoriaux se sont mis d'accord en janvier, puis en octobre 2012.
Premièrement, organiser un sommet sur les paramètres économiques des services de police. Ce sommet a eu lieu en janvier 2013 et a contribué au dialogue et à l'élan de la réforme.
Deuxièmement, les ministres ont convenu de communiquer aux diverses administrations l'information relative aux politiques et aux pratiques qui améliorent l'efficacité et la rentabilité des services de police. L'un des principaux produits livrables de ce plan d'action a été le lancement en août dernier de l'index des initiatives de services de police sur le site Web de Sécurité publique Canada. Il s'agit d'une base de données des pratiques exemplaires qui permet d'apprendre plus facilement de l'expérience des autres et d'innover sans avoir à réinventer la roue. On y trouve, par exemple, des renseignements utiles sur les pratiques exemplaires à adopter pour traiter les cas de troubles mentaux et de toxicomanie. L'index contient actuellement les données de 140 initiatives, et il continuera de prendre de l'ampleur. Vous trouverez dans les documents qui circulent un lien vers le site Web où est hébergé l'Index.
Troisièmement, les ministres ont demandé aux fonctionnaires de préparer une stratégie ou un programme commun pour les services de police et la sécurité publique au Canada. On demandera aux ministres FTP d'approuver cette stratégie lors de leur prochaine rencontre qui aura lieu plus tard ce mois-ci, à Whitehorse. Le programme commun est préparé grâce à la collaboration de tous les gouvernements, notamment ceux de l'Ontario, de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique, qui agissent comme des champions de cette initiative, et à la contribution active et constructive des trois principales associations de policiers du Canada et d'autres intervenants.
Les grands principes qui sous-tendent l'évolution de la stratégie sont: la collaboration dans les domaines où il est logique de le faire, tout en respectant les compétences en matière de services de police, et l'adoption d'une approche globale à la sécurité publique. Il s'agit donc de tendre la main à tous les intervenants qui contribuent à la sécurité publique, soit les policiers, les tribunaux, les écoles et les organismes de services sociaux, et de coopérer avec eux.
La stratégie vise à réaliser les objectifs suivants: accroître l'efficacité et la rentabilité des services de police au Canada; encourager l'apprentissage, l'innovation et l'adoption de pratiques exemplaires; et contribuer à l'amélioration des résultats en matière de sécurité publique et au bien-être de la société grâce à des partenariats et à des approches intégrées.
Dans l'ensemble, il s'agit de collaborer et de contribuer de façon positive à l'évolution et à la durabilité des services de police et de la sécurité publique au Canada. Le programme commun découle du cadre général présenté au sommet en janvier 2013. Il s'articule autour des trois piliers suivants: les gains d'efficacité au sein des services de police; les nouveaux modèles de sécurité communautaire; et les gains d'efficacité au sein du système de justice. Ces trois piliers reposent sur les éléments fondamentaux que sont la recherche et la mise en commun de l'information.
Pour connaître du succès à long terme, la réforme et l'innovation au sein des services de police doivent s'appuyer sur une base solide d'éléments probants et de recherche. À l'heure actuelle, le Canada ne dispose que d'un minimum de ressources consacrées à la recherche relative aux services de police. De plus, il n'existe aucun dépôt central d'information accessible provenant de la recherche, et on ne s'entend pas au sein de la communauté des services de police sur les priorités de recherche. La stratégie vise à corriger ces lacunes. On propose que Sécurité publique Canada continue à favoriser la mise en commun de l'information à l'aide de son site Web sur les paramètres économiques des services de police en tirant profit de l'index des initiatives policières.
Dans le cadre de consultations, une autre proposition relative à la mise en commun de l'information a été dévoilée. Celle-ci mise sur l'organisation d'activités d'apprentissage ciblées dans divers domaines, comme le transfert de tâches à des civils, les services de police à plusieurs niveaux et l'utilisation de la technologie pour apporter des réformes fondées sur des éléments probants, des pratiques exemplaires et la mise en commun des expériences. L'essentiel de la stratégie est d'accroître l'efficacité des services de police. Toutefois, l'un des obstacles au renforcement de l'efficacité et de la rentabilité est la mesure des résultats et l'utilisation de ces données comme base pour apporter des améliorations constantes et préparer des rapports publics. L'Ontario est un chef de file dans ce domaine. La province développe des indicateurs de rendement clé des services de police liés à l'efficacité et aux résultats obtenus en matière de sécurité publique.
Parmi les autres mesures évoquées, on trouve la réduction des coûts de l'équipement policier grâce à un réseau d'approvisionnement et de services partagés, l'établissement d'un lien entre les programmes de recrutement et de formation, d'une part, et les normes de qualification, d'autre part, et une aide aux services de police visant à réformer leurs organisations de façon à ce qu'elles soient plus efficaces.
Vous avez entendu plusieurs témoins parler de nouveaux modèles de sécurité communautaire. De plus en plus, les services de police étudient et adoptent des stratégies de sécurité communautaire proactives et intégrées qui s'attaquent aux causes de la criminalité grâce à un soutien ciblé apporté aux jeunes à risque et aux familles. Il existe de nombreux exemples de tels programmes, comme le modèle HUB qui a été instauré avec succès en Saskatchewan et ailleurs, et certaines collectivités ont accompli des progrès en cette matière.
Le renforcement de la collecte de données et l'évaluation de ces nouvelles approches en vue de leur validation et de leur perfectionnement constituent un élément important de toute stratégie.
Des efforts sont en cours afin d'accroître les gains d'efficacité au sein du système de justice, tant à l'échelle nationale qu'à l'échelle provinciale, ce qui correspond au troisième pilier de la stratégie. De tels changements peuvent avoir un impact direct et considérable sur les activités et les coûts des services de police. On étudie la possibilité que les gouvernements mettent en commun l'information sur les réformes qui permettent d'améliorer l'efficacité du système de justice, qu'ils collaborent avec les associations de policiers et d'autres intervenants en vue de définir les priorités des services de police en matière de réforme du système de justice et qu'ils intègrent cette information aux initiatives actuelles et futures de réforme du système de justice.
La création du programme commun représente une occasion unique pour le gouvernement de continuer à démontrer son leadership collectif et d'accélérer le changement. En outre, nous avons la possibilité, avec le temps, de mettre en place un système de sécurité publique mieux intégré et plus proactif qui favorise une diminution encore plus marquée de la criminalité et un plus grand bien-être de la société.
Toutefois, pour qu'elle réussisse, la stratégie doit respecter les compétences en matière de services de police et doit inclure l'ensemble de la collectivité policière et les principaux intervenants. Ce n'est que grâce à une telle démarche collective, ciblée et réfléchie que nous pourrons répondre aux attentes élevées des Canadiens qui demandent des services de police et une sécurité publique toujours meilleurs.
Voilà qui met fin à mon exposé. Je suis prêt maintenant à répondre à vos questions et à recevoir vos commentaires.
Merci beaucoup.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci pour cet exposé, monsieur Potter.
Pendant le congé, j'ai discuté avec des agents de police sur le terrain. Bien entendu, une des premières choses que je leur ai dites, c'est que le but de cette étude n'est pas de trouver des façons de mettre à pied des agents. Ce n'est pas nécessairement pour cela que nous menons cette étude, ni pour modifier les paramètres, mais bien pour trouver des façons d'assurer les services de police partout au pays. Le gouvernement fédéral participe à cette étude afin de voir ce qui se fait au pays et trouver des modèles qui fonctionnent.
Ma première question est la suivante. Selon ce que j'ai pu comprendre, et vous en avez parlé dans votre exposé, un des problèmes concerne les maladies mentales et leur traitement. Il y a aussi la question des jeunes contrevenants et la façon de traiter avec eux. Êtes-vous d'accord avec moi qu'une des raisons... En Ontario, et j'imagine que c'est la même chose dans d'autres provinces, chaque corps de police doit avoir au sein de son personnel des enquêteurs formés dans des domaines précis, comme les agressions sexuelles, et une escouade spéciale qui ne s'occupe que des cas de violence conjugale. Êtes-vous d'accord avec moi qu'une des raisons pour lesquelles les coûts ont augmenté, c'est que les demandes du public et des législateurs envers les corps policiers ont augmenté et qu'on exige qu'ils disposent de personnel formé pour accomplir des tâches bien précises? De plus, en tant que législateurs, nous leur imposons de temps à autre des tâches supplémentaires, sans pour autant accroître leurs ressources.
Êtes-vous d'accord avec moi? Auriez-vous des précisions à apporter pour les citoyens qui s'intéressent à ce sujet et aux travaux du comité afin de les aider à mieux comprendre la situation?
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Merci de cette question. Vous avez abordé un certain nombre de sujets importants, mais je parlerai seulement de quelques-uns d'entre eux.
En ce qui concerne la question du salaire des policiers, je suis bien conscient que c'est un sujet extrêmement délicat. Selon moi, il n'appartient absolument pas au gouvernement fédéral de dire aux gouvernements provinciaux et aux autorités municipales quel salaire verser à leurs policiers. Ceux-ci font un travail terriblement difficile et doivent suivre une formation très poussée pour être prêts à affronter toute une gamme de scénarios possibles chaque fois qu'ils répondent à un appel. C'est cette capacité exceptionnelle dont les policiers au Canada font preuve dans presque toutes les circonstances qui fait d'eux, à mon avis... Pour attirer et garder le genre de personnes qui possèdent le vaste éventail de compétences nécessaires, il faut leur payer un bon salaire. Si vous voulez avoir des policiers compétents, il faut leur payer un salaire raisonnable.
Je ne pense pas qu'il existe de débat entourant les mises à pied, ni nécessairement la réduction du salaire des policiers; loin de là. Je pense que le débat porte plutôt sur le fait que, en général, 80 % du budget des services de police est affecté aux coûts de la main-d'oeuvre. Par conséquent, quelle est la façon la plus efficace d'utiliser cette enveloppe des dépenses? De quelle manière peut-on affecter les policiers pour atteindre les objectifs visés en matière de sécurité publique?
Je ne pense pas qu'il existe de débat pour savoir s'il faut nécessairement augmenter ou diminuer le salaire des policiers. Toutefois, dans certains endroits, le salaire des policiers augmente bien plus rapidement que le taux d'inflation en raison de négociations collectives et d'arbitrages. Nous sommes témoins d'un certain nivellement des salaires dans l'ensemble du pays à cause de la récession et de la situation financière dans bien des régions. Je pense que la situation économique et financière est en train de diminuer le nombre de cas où le salaire des policiers dépasse la moyenne canadienne.
En ce qui concerne la question plus globale que vous avez soulevée, à savoir ce que nous exigeons de la part des policiers, c'est le nombre de demandes d'assistance qui dresse souvent un portrait plus juste de leur charge de travail. Ce nombre ne cesse d'augmenter au fil des ans, et quand on regarde la nature des appels, comme vous l'avez mentionné, dans la majorité des cas, il s'agit d'incidents non criminels. En tant que société, nous demandons aux policiers de s'acquitter de plus en plus de responsabilités, surtout auprès de personnes souffrant de troubles mentaux et de problèmes de dépendance. Les policiers sont de plus en plus souvent aux prises avec des problèmes de qualité de vie, parce qu'ils veillent à ce que les collectivités soient sûres, que les résidants s'y sentent en sécurité et qu'il y ait une présence policière dans certaines collectivités en proie à des individus qui troublent l'ordre public et qui sont mal intentionnés.
Comme certains d'entre vous le savent en raison de leur expérience dans le milieu et des discussions qu'ils ont eues avec des policiers, comme le dit le chef Chu, ceux-ci sont souvent les premiers répondants. Ils sont disponibles 24 heures sur 24, tous les jours de l'année, et c'est vraiment le seul organisme à offrir un tel service. Par conséquent, quand surviennent des problèmes, on appelle la police.
Les policiers sont extrêmement occupés à répondre à des appels de toutes sortes. Dans quelle mesure peuvent-ils être efficaces? Dans la plupart des cas, les services de police ont fait beaucoup de progrès sur le plan de l'affectation des ressources. Souvent, pour améliorer l'efficacité, il faut avant tout bien gérer les demandes d'intervention. Comment répondez-vous aux appels? Comment établissez-vous l'horaire des policiers? Comment les affectez-vous — seuls ou en équipe de deux? Voilà les questions importantes auxquelles les gestionnaires doivent répondre pour déterminer s'ils sont à la hauteur de ces besoins grandissants.
Je vais m'arrêter ici pour permettre à d'autres de poser des questions.
Premièrement, je tiens à dire que nous suivons vos délibérations de très près. Cela nous a beaucoup aidés d'entendre ce que vous et les témoins aviez à dire de même que les questions qui ont été soulevées. Nous avons bien pris note des nombreux renseignements qui ont été transmis au comité, et nous comptons les intégrer dans ce que nous présenterons aux ministres la semaine prochaine, à Whitehorse.
Deuxièmement, nous croyons que votre étude et vos recommandations nous seront extrêmement utiles parce qu'elles nous donneront des principes directeurs, soit un autre élément clé pour l'avancement du dossier. Nous comptons donc sur vos recommandations. Nous les comparerons à celles qui seront présentées aux ministres.
La réunion de la semaine prochaine visera les échelons supérieurs, comme c'est typiquement le cas avec ces stratégies. Il y sera question de recherche, de mise en commun de renseignements, et ensuite des trois piliers, soit l'efficacité des services de police, les nouveaux modèles de sécurité des collectivités et l'efficacité du système judiciaire.
Chacune de ces catégories comprend trois, quatre ou cinq directives. Certaines d'entre elles ont été prévues parce que nous constatons que le milieu policier dégage déjà un consensus assez fort quant à ce que nous devrions faire, tout particulièrement dans le domaine de la recherche et de la mise en commun des renseignements. Nous avons examiné d'autres modèles et fait beaucoup de recherches, alors notre plan est déjà pertinent. Or, une fois que les ministres l'auront approuvé, il s'agira plutôt de voir comment aller de l'avant. Il restera beaucoup de détails à régler, mais nous procéderons à des consultations actives pour déterminer quoi faire.
La prochaine étape de la stratégie ira plus en profondeur et s'attaquera, je le répète, à des mesures comme l'établissement d'un réseau commun pour l'acquisition d'équipement, qui est en place dans d'autres pays. Il s'agit d'un grand pas pour certains services de police et certains pays. Selon les consultations que nous avons menées jusqu'à présent, beaucoup appuient cette proposition; cependant, c'est un domaine où il vous faudra poursuivre vos recherches et votre étude pour mieux cerner l'opinion des gens. Il serait extrêmement utile de connaître le point de vue du comité au sujet d'un certain nombre de recommandations qui ont été formulées pour la deuxième étape.
Ensuite, il y a les choses que nous n'avons pas nécessairement examinées — et que personne n'a examinées — aussi attentivement qu'il aurait fallu. Espérons que le comité pourra nous éclairer à certains égards. Je ne considère pas que la stratégie sera définitive à quel que moment que ce soit, et qu'après, on n'y touchera plus. La stratégie sera présentée aux ministres, soit les intervenants de l'échelon supérieur. La stratégie contient un certain nombre de propositions, mais elle continuera d'évoluer.
Comme certains l'ont dit, la transformation et la réforme des services de police que nous entreprenons ne prendront pas fin tout d'un coup, quand nous aurons pris des décisions et y aurons donné suite. On apprend beaucoup par la pratique, et beaucoup de services de police se prêtent à des expérimentations, tant au Canada qu'ailleurs. Par conséquent, les réactions des gouvernements et des services de police continueront d'évoluer dans ce dossier.
Bref, je peux dire qu'il nous tarde de prendre connaissance de votre rapport. Je pense qu'il sera très utile, non seulement à nous, mais aussi au gouvernement fédéral, de même qu'à tous les gouvernements et aux services de police.
Je vais commencer par votre première observation. Elle rejoint celles qu'ont faites un certain nombre de vos collègues au sujet du temps passé en cour et de la question de l'efficacité quant au recours aux services des policiers.
Je ne veux pas me répéter, mais l'index, la mise en commun des pratiques exemplaires, peut aider énormément tous les services de police à régler le problème. Si des services de police du Canada ou d'ailleurs trouvent la démarche idéale concernant le temps que les policiers passent en cour et la façon la plus efficace d'utiliser leur temps, il est très utile de communiquer l'information de sorte que les provinces et les services de police n'ont pas à essayer de trouver une solution de façon isolée. Nous avons vu des exemples... la simple question d'établir des liens avec les procureurs et l'administration pour s'assurer que l'horaire convient aux deux parties. À l'échelle nationale, des réformes du système de justice sont en cours pour faire en sorte que la technologie soit utilisée plus souvent dans les causes et pour permettre aux policiers de comparaître par vidéoconférence lorsqu'il est logique de le faire.
Au Canada, nous reconnaissons qu'il y a différentes compétences. Il n'appartient pas au gouvernement fédéral d'imposer des activités aux services de police, mais je pense lorsqu'il est sensé de communiquer l'information, de collaborer et de parler de ce qui fonctionne bien, cela peut être extrêmement utile pour le milieu policier.
Franchement, nous n'avions pas l'infrastructure qu'il fallait au pays. Nous n'étions pas prêts à adopter un tel type de mise en commun, mais la situation évolue. C'est l'un des résultats importants de ce qui s'est passé ces dernières années, du sommet, des travaux de votre comité, de l'attention accrue du public au sujet des coûts des services de police, et de l'amélioration de l'efficacité des services de police qui sont déjà excellents. L'objectif ultime de la stratégie est de trouver des façons de continuer à répondre aux grandes attentes des Canadiens et à accroître l'efficacité des services de police.
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Sans vouloir vous sembler peu coopératif, je dois vous avertir à nouveau qu'il n'est pas vraiment approprié pour un fonctionnaire fédéral comme moi de commenter les activités de certains organismes, qu'ils soient fédéraux ou provinciaux.
Après avoir discuté avec un grand nombre de services de police, d'organismes et d'administrations provinciales et municipales, je sais toutefois qu'on a l'impression que beaucoup d'argent va dans le maintien de l'ordre, dans les services frontaliers et ailleurs, compte tenu des 12,9 milliards de dollars que nous dépensons annuellement. On doit donc plutôt se demander à quoi servent ces ressources avant d'en réclamer davantage.
C'est particulièrement vrai du côté des services de police municipaux, qui réclament régulièrement des ressources supplémentaires à leur commission de police et à leur conseil municipal pour différentes raisons. De plus en plus de conseils municipaux leur demandent en retour comment ils obtiennent les résultats actuels avec leurs ressources, et ce qu'ils font pour les gérer plus efficacement. Si les services de police ne peuvent pas leur démontrer... Vancouver est un autre bon exemple à ce chapitre. Lorsque le service de police a traversé une crise budgétaire, le conseil municipal a repoussé ses demandes de plus en plus fréquentes de ressources et d'agents de police. Le service de police a d'abord dû démontrer comment il obtenait les résultats actuels à l'aide des ressources dont il disposait déjà.
L'objectif est donc de recueillir des données sur les résultats et les présenter au conseil municipal pour que celui-ci puisse au bout du compte prendre une décision. À Vancouver, je sais que le service de police a expliqué au conseil municipal que ses ressources policières de première ligne lui permettaient alors de répondre en 15 minutes aux appels de priorité un. Si la ville voulait un délai d'intervention de 10 minutes, le service de police aurait besoin d'un nombre x d'agents. Voilà une décision d'orientation stratégique d'intérêt public qu'un conseil municipal ou une commission de police peut prendre.
Le service de police peut exposer les conséquences de certains problèmes de financement. Par exemple, je pense qu'il incombe aux groupes que vous avez mentionnés de présenter à ceux qui les financent leurs méthodes, leurs résultats et les mesures qu'ils ont prises pour être plus efficaces. Si les bailleurs de fonds veulent que les organismes en fassent plus et s'attardent à des enjeux particuliers, ces derniers pourraient leur exposer les conséquences de la demande et les ressources dont ils auraient besoin pour y arriver.
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Merci, monsieur le président.
Je vous souhaite la bienvenue, monsieur Potter. Je suis un des nouveaux membres du comité, et j'ai bien hâte d'y participer activement. L'étude d'aujourd'hui est des plus intéressantes.
J'ai une question au sujet du programme commun dont vous avez parlé tout à l'heure en exposé. Ma question porte sur le contenu du programme. Vous dites qu'il est le fruit d'une collaboration entre les gouvernements, les associations de police et je ne sais qui d'autre. Là où je veux en venir, c'est que nous comprenons tous qu'on demande aux agents de police d'en faire bien plus aujourd'hui qu'il y a 30 ans. Ils doivent composer avec de nouvelles dimensions sociales qui n'existaient pas il y a 25 ou 30 ans — comme la cybercriminalité ou certains problèmes de santé mentale dont vous avez parlé. La police peut passer des heures à l'hôpital à s'occuper d'individus qui souffrent de troubles mentaux.
J'entends bien des gens parler du temps que les agents de police consacrent aux tâches administratives et aux tribunaux. Ces fonctions n'ont rien de nouveau. Le temps passé en salle d'audience a toujours été un problème pour la police, qui veille à ce que les poursuites aillent jusqu'au bout. Et les policiers ont toujours eu des tâches administratives afin de s'assurer que le moindre détail est consigné pour la poursuite.
Mais le programme commun et la discussion au sujet de la collaboration m'ont fait penser au modèle de collaboration en santé. Lorsque des professionnels de la santé sont devant un cas qui outrepasse leurs domaines de compétence habituels, ils procèdent au triage et transfèrent le dossier à un autre secteur.
Sans vouloir nécessairement parler du modèle de collaboration en santé ou du modèle de triage, envisage-t-on d'utiliser un modèle semblable dans le cas du programme commun? Disons que la police interpelle un individu souffrant de troubles mentaux, ce qui outrepasse la compétence policière proprement dite puisqu'aucune accusation criminelle ne peut être portée. Avez-vous envisagé de faire appel à un professionnel qui n'est pas nécessairement mieux placé, mais qui est mieux formé pour intervenir dans ce genre de situation?