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Chers collègues et invités, bienvenue à la 22
e séance du Comité permanent de la sécurité publique et nationale. Nous traitons aujourd’hui du Budget principal des dépenses pour le portefeuille de la Sécurité publique.
Plusieurs témoins comparaissent devant nous aujourd’hui. Bien entendu, nous accueillons d’abord , et nous sommes également très heureux d’accueillir plusieurs administrateurs généraux et hauts fonctionnaires de divers ministères. Je vous les présente à l’instant, sans suivre un ordre particulier.
Du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile, nous accueillons François Guimont, sous-ministre; de la Gendarmerie royale du Canada, le commissaire Bob Paulson; de l’Agence des services frontaliers du Canada, Luc Portelance, président; du Service correctionnel du Canada, Don Head, commissaire; du Service canadien du renseignement de sécurité, Michel Coulombe, directeur; de la Commission des libérations conditionnelles du Canada, Harvey Cenaiko, président; et de la Commission des plaintes du public contre la Gendarmerie royale du Canada, Ian McPhail, président par intérim.
Nous vous remercions tous d’être venus. Bien entendu, à la fin de la séance, nous tiendrons un vote sur les prévisions budgétaires, mais tout d’abord, accueillons le ministre.
Monsieur Blaney, vous avez quelques minutes pour votre déclaration préliminaire, après quoi nous passerons aux questions des membres du comité.
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Monsieur le président, je ferai mon allocution dans les deux langues officielles, mais je n'en ai qu'une version. Ce que j'ai dit jusqu'à présent ne faisait pas partie de mon texte écrit. Toutefois, je serai heureux de répondre aux questions dans les deux langues officielles.
Essentiellement, chers collègues, mon but aujourd'hui est de vous fournir le plus d'informations possible pour obtenir votre approbation au sujet du Budget principal des dépenses de 2014-2015 du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile.
Si vous me le permettez, pour respecter le temps qui m'est imparti, je vais commencer sans plus tarder.
Je voudrais essentiellement vous parler de deux éléments très importants qui sont survenus depuis que nous nous sommes rencontrés la dernière fois. Comme vous le savez, nous avons bonifié notre engagement relatif à la tragédie de Lac-Mégantic. Je pense qu'il est important de le préciser. Pour ce qui est de l'engagement initial de 60 millions de dollars, un montant de 25 millions de dollars était prévu pour l'aspect lié à la sécurité publique. Depuis lors, nous avons conclu une entente additionnelle visant à octroyer des fonds selon une formule de partage égal des coûts pour le montant total des travaux de décontamination. Un des éléments dont je suis le plus fier est que nous nous sommes engagés à accompagner financièrement le gouvernement québécois en ce qui a trait aux sommes requises pour effectuer l'ensemble des travaux liés à la décontamination et à la restauration du site.
Évidemment, nous avons, par le fait même, apporté également notre soutien aux communautés éplorées de l'Alberta.
[Traduction]
En mars, notre gouvernement a annoncé un paiement anticipé de 500 millions de dollars en vertu des accords d’aide financière en cas de catastrophe pour les coûts engagés par la province de l’Alberta à la suite de graves inondations.
[Français]
Un des enjeux extrêmement important de la sécurité publique auquel j'ai fait référence dans mes commentaires d'ouverture est la relation que nous entretenons avec les Américains. C'est une relation basée autant sur le marché et le commerce que sur la sécurité. C'est la raison pour laquelle Sécurité publique Canada est responsable de mettre en oeuvre l'entente signée par le président Obama et le premier ministre Harper, soit l'initiative Par-delà la frontière.
Plus récemment, le Canada et les États-Unis ont lancé l'étape II du projet pilote. C'est un projet pilote d'inspection préalable des camions cargo au poste frontalier du pont Peace, entre la ville de Fort Erie, Ontario, et celle de Buffalo, New York. J'étais accompagné par le ministre Nicholson et des représentants américains. C'est l'un des résultats attendus de l'initiative Par-delà la frontière, mais ce n'est pas le seul. Il y a encore d'autres résultats à obtenir et au sujet desquels nous sommes activement engagés.
[Traduction]
En janvier de cette année, notre gouvernement a lancé la campagne contre la cyberintimidation, intitulée Non à la cyberintimidation, afin de protéger les jeunes contre la cyberintimidation, un enjeu dont nous connaissons tous les conséquences dévastatrices. Cette campagne fait suite à la mesure législative présentée par mon collègue, le , afin de protéger les Canadiens contre les crimes sur le Web, et nous demandons l’appui de tous les membres à l’égard de cet important projet de loi.
La campagne comporte des annonces publicitaires qui paraîtront à la télévision, sur Internet et dans les cinémas. Elles sont destinées aux parents et aux jeunes, l’accent étant mis sur les conséquences juridiques possibles de la diffusion d’images intimes en ligne, comme le propose la .
Le site Web Non à la cyberintimidation, qui donne des conseils et des outils concrets à l’intention des jeunes, des parents et des éducateurs, est un vif succès. Nos données indiquent qu’il s’agit de l’une des campagnes les plus efficaces que le gouvernement ait entrepris. Des centaines de milliers de personnes sont allées sur le site depuis le lancement de la campagne, et on a souligné le niveau élevé de l’engagement du ministère de la Sécurité publique à l’égard de l’initiative Non à la cyberintimidation.
[Français]
Parlons maintenant du Budget principal des dépenses de 2014-2015 ou, pourrait-on dire, des investissements au chapitre de la sécurité.
Le financement total pour lequel je sollicite votre approbation s'élève à 8, 399 milliards de dollars. Cela touche l'ensemble du portefeuille de la sécurité publique et comprend l'ensemble des agences qui sont représentées ici. Il s'agit d'une augmentation nette de 349,3 millions de dollars par rapport au Budget principal des dépenses de 2013-2014 qui a été approuvé et présenté par mon prédécesseur, ce qui représente une hausse de 4 %.
[Traduction]
Ces investissements permettront à notre gouvernement de poursuivre la réalisation de programmes essentiels à des frontières sûres et efficaces, à un système correctionnel qui corrige effectivement le comportement criminel et prend soin des détenus aux prises avec de graves problèmes de santé mentale, et à un pays sûr et sécuritaire pour tous les Canadiens respectueux des lois.
Permettez-moi de parler de quelques-uns des éléments du Budget principal des dépenses qui intéressent les membres et, assurément, les Canadiens.
[Français]
Essentiellement, la hausse est attribuable à l'augmentation des transferts financiers que nous allons faire dans le cadre du programme de contribution des Accords d’aide financière en cas de catastrophe.
[Traduction]
Le Budget principal des dépenses comporte toutefois de bonnes nouvelles, notamment le fait que Service correctionnel Canada retourne au cadre financier environ 119,5 millions de dollars parce que la croissance prévue de la population carcérale à la suite de l’exécution de notre programme sur les mesures contre la criminalité...
Comme nous l’avons toujours dit, la meilleure façon de réduire la criminalité est de mettre les criminels dangereux et violents derrière les barreaux, et c’est précisément ce qui se passe. Les bonnes nouvelles sont évidemment que c’est ce qui se produit et que la prévision d’une forte augmentation du nombre de détenus ne se matérialise pas. Le 12 avril, on laissait entendre que l’hébergement des détenus coûtait très cher. Eh bien, nous pouvons constater aujourd’hui que cela ne s’est pas matérialisé. Service correctionnel Canada retourne 119,5 millions de dollars au cadre financier.
Pour ce qui est de l’Agence des services frontaliers du Canada et de ses engagements pris dans le cadre de Par-delà la frontière, la demande de 91 millions de dollars vise à moderniser notre infrastructure frontalière. Je donne l’exemple d’Aldergrove, là où je me trouvais pendant la semaine de relâche ce printemps… pour moderniser nos installations. Ces investissements sont importants pour nous donner l’assurance que notre frontière est sûre et efficace, et pour permettre la libre circulation des marchandises et des voyageurs légitimes, l’un des aspects clés de Par-delà la frontière, en plus de fermer la porte aux criminels et terroristes qui cherchent à s'en prendre aux Canadiens respectueux des lois.
Finalement, comme je l’ai dit plus tôt, j’aimerais attirer votre attention sur le financement demandé directement par Sécurité publique Canada, entre autres une augmentation de 662 millions de dollars pour financer les accords d’aide financière en cas de catastrophe. Comme vous le savez, ce programme vise à aider les Canadiens au moment où ils ont besoin de notre aide, et c’est ce qui se produit.
[Français]
Évidemment, plusieurs catastrophes naturelles sont survenues. Il faut savoir que le processus de remboursement des dépenses du programme de contributions des Accords d’aide financière en cas de catastrophe s'étend parfois sur plusieurs mois, voire sur plusieurs années après qu'une catastrophe soit survenue. En effet, initialement, les provinces remboursent les sinistrés et, par la suite, il y a un mécanisme d'approbation des dépenses. C'est la raison pour laquelle parmi les dépenses qui ont été approuvées en vertu de l'accord, on retrouve celles qui sont liées aux inondations printanières de 2009, au Manitoba, aux feux de forêt de 2010, en Colombie-Britannique, aux inondations printanières de 2011, en Saskatchewan, et à l'ouragan Igor, en 2010, à Terre-Neuve-et-Labrador.
En 2012, il y également eu des pluies torrentielles en Nouvelle-Écosse.
Dans le budget qui vous est présenté aujourd'hui, une somme de 500 millions de dollars est prévue en acompte, si je puis dire, pour les inondations sans précédent survenues dans le sud de l'Alberta, en 2013.
Pour résumer, qu'il s'agisse de renseigner nos concitoyens sur les effets de la cyberintimidation, de mettre en oeuvre le plan d'action Par-delà la frontière ou d'aider les collectivités à se rétablir après des catastrophes naturelles désastreuses, notre gouvernement a bien sûr à coeur de veiller à la sécurité des Canadiens.
Je voudrais également mentionner que ce budget prévoit la modernisation de l'agence, qui est sous la direction de Ian McPhail, pour mettre de l'avant les mesures que nous souhaitons pour renforcer les mécanismes de reddition de comptes de la Gendarmerie royale du Canada au chapitre de la surveillance.
Je répondrai à vos questions avec plaisir. Au terme de la première heure que je passerai avec vous et lorsque par la suite mes collègues répondront à vos questions, j'espère que vous serez en mesure de donner votre appui au Budget principal des dépenses de 2014-2015 pour ce qui est de la sécurité publique.
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Merci, madame la secrétaire parlementaire.
Effectivement, ce matin, dans le cadre de notre stratégie concernant les problèmes de santé mentale dans nos installations et aussi en réaction à l’enquête du coroner réalisée par le gouvernement de l’Ontario suite au décès d’Ashley Smith, j’ai fait cette annonce à l’hôpital Royal Ottawa, en compagnie du commissaire de Service correctionnel Canada. Comme vous le savez, cette tragédie est survenue dans une de nos installations. Voilà pourquoi nous avons pris et continuons de prendre très au sérieux les recommandations du coroner. Service correctionnel Canada a déjà entrepris des initiatives dans le cadre de la stratégie en santé mentale, qui donne suite à de nombreuses recommandations présentées par le coroner. Effectivement, à ce moment-ci, nous avons déjà mis en oeuvre le tiers des recommandations du coroner. Plus de 50 % de ces recommandations sont à l’étude et en train d’être mises en oeuvre.
Mon annonce de ce matin, c’est que nous allons plus loin, comme nous l’avions prévu en décembre, que de tout simplement présenter le rapport final fondé sur les recommandations. Un aspect intéressant est que nous élargissons l’éventail de services, les capacités, offerts par Service correctionnel Canada, notamment un établissement de santé avec lequel nous avons créé un partenariat, à savoir le centre de Brockville.
[Français]
Nous avons aussi renouvelé l'entente avec l'Institut Philippe-Pinel, de Montréal, qui met 12 lits à la disposition des détenus ayant des problèmes de santé aigus.
[Traduction]
Nous entretenons aussi des rapports très étroits avec
[Français]
le Centre de santé mentale de Dartmouth, dans l'Atlantique.
[Traduction]
Nous concluons présentement de nombreuses ententes. Les trois que je viens de mentionner sont très avancées. Nous avons aussi des ententes de principe comme celle de Brockville. Service correctionnel Canada offre aussi de nombreux lits qui ont été adaptés pour répondre aux besoins très graves et aigus des détenus.
Ceci étant dit, le pénitencier, en particulier au niveau fédéral, se trouve à la fin du continuum. Une des choses les plus importantes que nous devons faire, pas seulement à Sécurité publique mais de concert avec d’autres ministères fédéraux et les provinces, c'est de nous assurer d’empêcher, dès le départ, des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale de tomber dans le piège du système pénal et correctionnel. Bien entendu, ce n’est pas l’endroit idéal pour ces gens, mais comme nous en avons déjà quelques-uns dans nos établissements, nous devons nous adapter à cette situation. Voilà pourquoi nous allons de l’avant avec la stratégie présentée par Service correctionnel Canada, le plan d’action.
Si vous le souhaitez, je pourrais donner plus de précisions sur les piliers, mais essentiellement ils visent à nous assurer que dès qu’un détenu se retrouve dans un de nos établissements, nous sommes en mesure d’évaluer si cette personne a des problèmes de santé mentale. Nous pouvons alors faire les interventions appropriées. Nous pouvons nous assurer que nos agents reçoivent une formation pour traiter ces cas particuliers et nous pouvons alors donner une orientation, nous assurer qu’il y a un suivi et leur donner par la suite un établissement comme celui de Brockville.
Bref, voilà l’essentiel de l’annonce faite ce matin. Service correctionnel Canada met en oeuvre les recommandations issues du rapport du coroner, intégrées dans le plan d’action.
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Je vous remercie de votre question.
[Français]
La meilleure façon de rendre hommage à Ashley Smith est de faire en sorte qu'une telle situation ne se reproduise plus jamais dans l'un de nos établissements. C'est pour cette raison que, dès que cette tragédie est survenue, une enquête a été menée par le Service correctionnel du Canada et que des mesures immédiates ont été prises.
Quand nous nous sommes rendus compte qu'il y avait des problèmes systémiques, une stratégie a été mise en place et nous avons annoncé un plan d'action.
J'aimerais vous faire part d'une donnée intéressante qui provient du Service correctionnel du Canada. Depuis cette tragédie, environ 1 379 interventions ont été faites auprès de détenus ayant des problèmes de santé aigus, notamment des personnes qui s'infligent des blessures. Dans tous les cas, ces interventions ont été faites de façon à protéger les détenus.
C'est là une conséquence directe des modifications qui ont été apportées aux pratiques et aux techniques. C'est la raison pour laquelle nous allons de l'avant avec la stratégie qui vise à faire en sorte que, dès qu'un détenu arrive dans un de nos établissements, nous procédons à une évaluation de sa situation. Cela nous permet de faire des interventions adaptées à ses besoins.
De plus, nous formons le personnel afin qu'il adopte des comportements adéquats. Il faut comprendre que les agents du Service correctionnel du Canada doivent parfois composer avec des gens ayant des problèmes de santé mentale. Bien sûr, nous devons faire de la prévention afin d'éviter que ces gens se retrouvent dans nos établissements. Il faut que le ministère de la Sécurité publique poursuive ses efforts, tout comme les autres paliers de gouvernement, afin que les services sociaux puissent s'occuper de ces personnes.
Nous avons l'intention de prendre des mesures en ce sens. Comme je l'ai indiqué, même si nous travaillons en vue de donner suite aux recommandations, il y a déjà des mesures qui sont mises en place.
[Traduction]
Si je peux vous rassurer, je demanderai à l’enquêteur correctionnel de faire un suivi des mesures qui ont été prises et de faire un suivi du plan d’action qui est présenté de même que du rapport qui sera présenté à la fin de l’année.
[Français]
L'objectif des services correctionnels est, bien sûr, de s'assurer que les criminels sont derrière les barreaux, et ce, afin de protéger la société et pour qu'ils puissent plus tard retourner à la vie civile et contribuer de nouveau à la vie en société. C'est clair.
Comme vous le savez, monsieur Norlock, notre gouvernement a à coeur de mettre fin à des pratiques qui faisaient en sorte que les gens perdaient confiance en notre système de justice. En effet, ils avaient l'impression qu'il y avait un déséquilibre. De façon plus globale, j'ai été fier, au cours des dernières semaines, d'accompagner le , Stephen Harper, et le pour remettre les victimes au coeur de notre système judiciaire.
Nous avons adopté plus de 30 projets de loi ou mesures à cet égard. On a mis fin, par exemple, au fameux crédit du deux pour un qui faisait en sorte que le contrevenant voyait sa peine d'emprisonnement être réduite. Ces mesures ont fait en sorte qu'il y a eu une certaine consolidation du taux de fréquentation de nos établissements, mais elle est à peine plus élevée que l'augmentation de la population.
On voit bien le résultat. Les statistiques démontrent que, dans la plupart des cas, le taux de criminalité diminue. Bien sûr, il reste des enjeux sur lesquels nous devons nous pencher. On voit que, malheureusement, les crimes de nature sexuelle augmentent. On voit également que des couches de la population sont parfois plus touchées par le crime et que nous devons continuer à y consacrer des efforts. C'est la raison pour laquelle nous avons la Stratégie nationale pour la prévention du crime.
La semaine dernière, j'étais à Vancouver pour annoncer que nous allions venir en aide, par exemple, à de jeunes Autochtones plus vulnérables. Nous croyons que ce projet donnera des résultats.
Pour revenir à votre question, essentiellement, l'augmentation anticipée de la population de détenus ne s'est pas matérialisée. Par le fait même, nous retournons aujourd'hui 119,5 millions de dollars aux fonds publics. Toutefois, cela n'affecte aucunement les soins et les services offerts aux détenus.
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Je suis désolé, monsieur Easter.
J’aimerais répondre d’abord à votre deuxième question, puis revenir à la première. Évidemment, j’ai lu le rapport du Bureau de l’enquêteur correctionnel. Le ministère entretient des rapports de longue date avec le Bureau de l’enquêteur correctionnel et il prend très au sérieux ses recommandations. Cela dit, monsieur Easter, je pense que les faits ont plus de poids que les discours creux.
Comme je viens de le mentionner, vous avez constaté que nous sommes prêts à nous assurer que les détenus reçoivent le soutien et les services dont ils ont besoin. Cela vaut pour tous les détenus, hommes et femmes, où qu’ils soient. Nous offrons un programme autochtone spécial, mais vous savez aussi que nous nous occupons également de ceux qui sont aux prises avec de graves problèmes de santé mentale. Dans ce cas, comme vous le savez, il faut de nombreuses ressources: experts, spécialistes, et nous ne craignons pas de recourir à l’un des meilleurs établissements au Canada, sinon dans le monde, comme le Royal pour nous assurer que les détenus se retrouvent dans un environnement où ils peuvent réussir.
Je suis convaincu qu’il s’agit d’un bon investissement car si nous pouvons donner à ces personnes un environnement plus sécuritaire et mettre en application la vision de Service correctionnel Canada, ces personnes peuvent ne pas avoir besoin d'un niveau de services élevé, et je continue de croire que tôt ou tard, chacune d’elles pourra réintégrer la vie civile, sauf indication contraire d’un juge.
Nous n’avons pas peur d’investir, comme vous pouvez le constater. Si nous retournons de l’argent au cadre financier, c’est parce que nous avons fermé deux prisons: Kingston et Montréal.
Je serais heureux de répondre à votre première question, si vous insistez, mais je pense…
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Non, parce que je pense qu'il est plus efficace de poser des gestes concrets et des actions plutôt que de faire d'autres études qui vont nous faire tourner en rond.
Par contre, ce que je peux vous dire sur ce sujet qui, j'en conviens, doit être pris au sérieux, c'est que le dernier budget prévoit une somme additionnelle de 25 millions de dollars pour s'attaquer aux problèmes particuliers des personnes autochtones, notamment les femmes autochtones disparues ou manquant à l'appel.
C'est la ministre de la Condition féminine qui chapeautera cet exercice, mais je travaille en étroite collaboration avec elle, puisque nous sommes interpellés à différents niveaux, que ce soit au niveau de la sécurité publique pour les programmes de prévention que nous avons déjà mis en place ou de la Gendarmerie royale du Canada. Peut-être que le commissaire pourra vous éclairer davantage à ce sujet au cours de la deuxième heure de votre rencontre.
Je tiens quand même à vous informer que la Gendarmerie royale du Canada travaille actuellement à la compilation des personnes disparues et assassinées au Canada et qu'elle a été en mesure de faire en sorte, par des recherches poussées, de segmenter l'information en fonction de la nature des personnes portées disparues.
Le commissaire m'informait que, au cours du prochain mois, il sera en mesure de divulguer ces données. Elles constitueront un outil d'aide à la décision extrêmement importante qui devra être prise concernant la mise en oeuvre de la stratégie.
Le fait de connaître ces questions est important, puisque cela nous permet de cerner les problèmes et de déterminer les approches nécessaires. C'est la raison pour laquelle ces données serviront également à orienter les actions de la GRC, non seulement pour les personnes autochtones, mais aussi pour toutes les personnes disparues ou assassinées.
[Traduction]
Absolument, monsieur Payne. Notre approche repose sur trois piliers. Le premier consiste à faire le ménage chez nous, c’est-à-dire le gouvernement. Il faut s’assurer que le gouvernement est à l’épreuve d’une cyberattaque. Nous avons constaté qu’il s’agit d’un défi qu’il faut prendre très au sérieux dans un environnement où il y a de nombreuses menaces, qu’elles proviennent de pirates informatiques ou d’une approche plus structurée.
Le deuxième pilier consiste à collaborer avec le secteur privé. Voilà pourquoi, de concert avec mon sous-ministre et l’ancien ministre, John Manley, nous collaborons avec les principaux intervenants et les chefs de file de l’industrie de façon à pouvoir élaborer une approche. Nous avons déjà un centre des infrastructures essentielles en matière de cybersécurité. Nous cherchons à le renforcer pour que notre pays soit mieux préparé à faire face aux menaces constantes et croissantes des cyberattaques.
Le premier volet est le gouvernement qui travaille avec le secteur privé et, j’ajouterais, qui donne le pouvoir aux personnes. Même si cela peut sembler très élémentaire, la sécurité est élémentaire. Attacher sa ceinture de sécurité est élémentaire, mais ce geste sauve des vies humaines. C’est la même chose, comme avoir un mot de passe pour votre Blackberry, ou si vous recevez un courriel de votre banque qui vous demande des renseignements personnels. Les gens devraient peut-être y réfléchir à deux fois parce que les banques ont déjà ces données, ce n'est rien d'autre que de l'hameçonnage.
Nous avons lancé quelques initiatives qui s’adressent non seulement aux adultes, mais aussi aux jeunes. Je dirais que notre stratégie en matière de cybersécurité a des airs de cyberintimidation, parce qu’il y a un lien, et lorsque vous échangez des renseignements, vous pouvez veiller à votre propre sécurité.
Nous connaissons des succès relatifs. Voilà pourquoi nous cherchons à poursuivre dans le même sens. Depuis 2010, nous avons déjà investi 244 millions de dollars dans la stratégie du Canada en matière de cybersécurité pour atténuer et déceler les cyberincidents, et y réagir. Dans le présent Budget principal des dépenses, nous consacrons 9,6 millions de dollars aux activités liées à la cybersécurité.
Il s’agit assurément d’une priorité, compte tenu des menaces que nous voyons dans l’environnement électronique.
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Je vous remercie de votre question.
Pour répondre directement à votre question, il y a quand même une hausse de 3 % au chapitre d'un budget substantiel de 1, 736 milliard de dollars. Comme vous le savez, on a augmenté de 26 % le nombre d'inspecteurs à l'Agence des services frontaliers.
Je pense que votre question touche un enjeu important. Au cours de la dernière décennie, nous avons assisté à l'émergence d'une agence qui prend une place de plus en plus grande dans la vie des Canadiens, que ce soit au niveau des frontières ou du contrôle des immigrants illégaux. L'Agence des services frontaliers du Canada est appelée à jouer un rôle de plus en plus visible. D'ailleurs, elle a célébré son 10 e anniversaire de fondation. Comme vous le savez, bien que nous ayons le ministère de l'Immigration et de la Citoyenneté, c'est l'agence qui est responsable de l'application de la Loi sur l'immigration.
Pour en revenir aux postes frontaliers, il n'y a pas nécessairement de changements prévus au niveau des heures d'ouverture. Bien sûr, nous continuons à mettre en place des ressources. L'agence est sollicitée à plusieurs égards, que ce soit pour assurer la libre circulation des biens aux postes frontaliers ou pour intercepter les matières dangereuses et illégales ou carrément les drogues.
Je reviens à l'exemple d'hier, soit la saisie qui a été faite en collaboration avec la Sûreté du Québec. On a parfois l'impression que le chat ne va pas bondir sur la souris parce qu'elle court, mais quand le chat sort ses griffes, cela fait mal. Cela est d'autant plus vrai lorsque l'agence, en collaboration avec d'autres agences, cible ses activités pour s'attaquer aux têtes dirigeantes d'un réseau. On a vu le résultat que cela donne. Il y a donc, du côté de l'Agence des service frontaliers, une augmentation du budget et une consolidation de ses activités.
On sait que les agents des services frontaliers, les douaniers, sont maintenant armés. On note également une augmentation du trafic aux frontières. Comment peut-on gérer une croissance du trafic aérien tout en maintenant une expérience-client intéressante dans les aéroports. Autrement dit, il faut déterminer comment faire en sorte de laisser le passager, l'honnête citoyen, circuler librement tout en étant en mesure, grâce à différents mécanismes, d'intercepter les individus non désirables?
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Je vous remercie à nouveau de votre question.
Nous avons suivi de très près toute la question de la double occupation, en particulier pour ce qui est de la faible augmentation de la population carcérale et de l’incidence de la fermeture de trois établissements: le pénitencier de Kingston, le Centre régional de traitement et l’établissement Leclair, dans la région de Laval. Suite à ces augmentations, nous avons adopté une mesure additionnelle de double occupation, qui nous donne une moyenne d’environ 20 % de la population en occupation double.
À l’heure actuelle, nous sommes en train de construire de nouvelles unités. La plupart d’entre elles seront opérationnelles d’ici quelques mois, ce qui créera 2 752 nouvelles cellules et nous permettra de nous éloigner très rapidement de ce pourcentage de 20 %. Au moment où nous nous parlons, nous sommes un peu sous les 20 %. Nous comptons 2 700 délinquants en occupation double, ce qui donne grosso modo 19,6 % de la population en occupation double.
Pour ce qui est des questions entourant la violence, il y a eu beaucoup de discussions pour déterminer si les incidents liés à la sécurité dans nos établissements étaient directement reliés à l’occupation double. Nous avons suivi cette situation de très près. Aucun des incidents que nous avons vus, en particulier quelques-uns des plus graves, sont directement reliés à l’occupation double. Ils sont reliés aux comportements d’individus qui posent problème et à des individus qui devraient être dans des pénitenciers fédéraux.
Nous avons réalisé beaucoup d’études sur le sujet. Je pense que nous vous avons en fait remis plus tôt une copie d’un rapport. Ces études ont établi qu’il n’y a aucune corrélation directe entre l’augmentation de l’occupation double des dernières années et l’augmentation des incidents liés à la sécurité.
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Merci de la question, monsieur le président.
Pour la première partie de la question, il est exact de dire que les personnes dont nous nous préoccupons le plus sont celles qui ont de graves antécédents criminels et qui devraient être expulsées du Canada.
L’an dernier, l’ASFC s’est fixé un objectif de renvoyer la totalité des personnes ayant un casier judiciaire et qui étaient prêtes à être renvoyées. Il s'agit des personnes qui ont franchi toutes les étapes du processus, qui sont prêtes à être renvoyées. Nous nous étions donné le défi de nous assurer que la totalité de ces personnes seraient renvoyées du Canada, et nous avons réussi. C’est donc une réalisation très remarquable pour l’ASFC.
En ce qui concerne la liste des personnes les plus recherchées du Canada ou de l’ASFC, là aussi, nous avons connu un grand succès. Quant au nombre de personnes que nous avons retracées, renvoyées ou établi qu’elles avaient déjà quitté le Canada, c’est nettement plus de 50. Je pense que le nombre réel de renvois est tout près de 40.
Encore une fois, ces personnes sont des criminels ou des criminels de guerre, par exemple, qui ont été renvoyés grâce à la collaboration du public qui, en toute franchise, a contribué à nos efforts.
Le programme a commencé il y a près de trois ans. Nous continuerons. Nous continuons d’ajouter des noms, comme vous le savez. Il s’agit d’un élément très important de notre effort d’application de la loi.
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Je vais commencer, monsieur le président.
Je suis heureux de vous revoir, monsieur Easter.
Je vais tout simplement faire deux observations qui méritent l’attention du comité parce qu’elles vont dans le sens de la question que vous posez.
Une question a été posée à notre ministre, une question officielle.
[Français]
C'est une demande de renseignements adressée au gouvernement. C'est la question no 233 qui est inscrite au Feuilleton.
[Traduction]
Je l’ai avec moi, monsieur le président, et elle est bien entendu à votre disposition. Il s’agit d’une réponse volumineuse. On a examiné en profondeur le genre de renseignements que nous cherchons, pourquoi nous les cherchons et il y a des chiffres, ce qui a donné lieu aux questions concernant l’ASFC. Je peux vous remettre tout cela. C’est disponible et j’inviterais les membres du comité à y jeter un coup d’oeil. C’est un point de départ.
Le deuxième point que je veux souligner, monsieur le président, qui a trait aux questions précises au sujet des demandes en vertu d’un mandat, de leur nombre, c’est que Sécurité publique publie tous les ans un document intitulé « Rapport annuel sur la surveillance électronique ». Ce rapport, qui a été rendu public en 2012 — si j’ai bonne mémoire, en août dernier — sera mis à jour et rendu public au cours de l’été, comme nous l’avons toujours fait.
Il s’agit de deux documents de référence qui répondront à un bon nombre de vos questions, bien compréhensibles d’ailleurs, et j’inviterais franchement les membres du comité à y jeter un coup d’oeil étant donné qu’il s’agit d’un bon point de départ pour comprendre les rouages. Nous y indiquons pourquoi et comment tout cela est relié au Code criminel, à notre mandat, etc., les articles, et vous y trouverez des données chiffrées qui correspondent à ce que vous recherchez.
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C'est excellent. Je vais vous souhaiter bonne chance dans ces démarches et nous allons continuer de suivre de très près le dossier. Ce sera intéressant de voir ce qui va se passer, en espérant qu'on pourra s'en reparler dans les prochains mois.
J'aimerais aussi faire un bref suivi quant à ce qui a été dit au sujet de la double occupation dans nos institutions correctionnelles. Je peux m'adresser directement à vous, monsieur Head.
Il y avait trois pénitenciers dans mon comté, dont l'Établissement Leclerc qui, malheureusement, a été fermé au cours de la dernière année. En fait, je suis très proche des représentants du Syndicat des agents correctionnels du Canada. Je vais souvent visiter des installations, voir comment cela se passe là-bas et, surtout, je pose beaucoup de questions aux agents en ce qui a trait à leur travail. Je les questionne relativement au fonctionnement, mais surtout en ce qui a trait à la santé et à la sécurité, autant pour les détenus que pour les agents correctionnels qui travaillent sur le terrain.
En ce qui a trait à la double occupation, le discours n'est pas exactement le même à l'intérieur de nos pénitenciers. Les agents des services correctionnels ne se sentent pas en sécurité quand il y a deux personnes ou plus à l'intérieur d'une cellule. Il arrive parfois qu'il y a trois détenus dans la même cellule. Pourtant, c'est une cellule construite pour une seule personne. De plus, fréquemment, ce n'est pas seulement le fait qu'ils ne se sentent pas en sécurité, mais aussi qu'ils ne peuvent pas assurer adéquatement la sécurité des détenus qui sont sur place.
Par exemple, je parlais à une agente des services correctionnels qui me disait que, souvent, dans les cellules construites pour une personne, elle ne pouvait pas voir la deuxième personne sur le lit situé en haut. Elle ne pouvait pas s'assurer que cette personne soit en vie. En effet, je crois qu'à chaque heure de la nuit, il faut faire un suivi pour voir si les personnes sont encore en vie.
C'est donc extrêmement difficile pour les agents de faire leur travail. Ils n'ont pas les équipements appropriés pour le faire. En fait, ils ne se sentent pas bien soutenus par rapport à la double occupation. Ils craignent pour leur propre sécurité et sentent qu'ils ne peuvent pas faire leur travail adéquatement.
Donc, est-ce que cela représente une mesure tout simplement temporaire?