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Chers collègues, nous allons commencer la 69
e séance du Comité permanent de la sécurité publique et nationale.
Conformément à l'ordre de renvoi du mercredi 6 mai, nous étudions le projet de loi . Il s'agira aujourd'hui d'une réunion d'une heure.
Nous accueillons un témoin aujourd'hui, l'auteur du projet de loi, M. Robert Sopuck, député de Dauphin—Swan River—Marquette.
Monsieur Sopuck, vous disposez de 10 minutes pour expliquer votre projet de loi, si vous le souhaitez, et ensuite, nous allons passer aux questions.
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Je vous remercie beaucoup.
Je suis ravi d'être ici pour vous parler de mon premier projet de loi d'initiative parlementaire. Je me rappelle d'un vieux dicton que bon nombre d'entre vous connaissez et qui dit que ceux qui ont le coeur sensible ne devraient pas voir comment on fait des lois ni des saucisses. C'est un processus intéressant.
J'étais heureux de présenter le projet de loi pour deux raisons très importantes. Il vise à apporter une précision technique importante qui concerne le Code criminel, et j'insiste sur le mot « technique ».
Actuellement, en vertu de la loi, les armes à balles BB, les fusils à balles de peinture et d'autres objets munis d'un canon qui permettent de tirer un projectile à une faible vitesse ne sont pas assujettis aux exigences relatives aux permis qui s'appliquent aux armes à feu conventionnelles. Pourquoi est-ce ainsi? C'est parce que le Parlement a reconnu qu'il y a une différence fondamentale entre une arme à balles BB et un fusil de chasse. Toutefois, certains éléments du Code criminel ne faisaient pas partie de cette exception. C'est pourquoi j'ai présenté ce projet de loi.
À l'heure actuelle, en vertu de la loi, une personne peut être passible d'une peine d'emprisonnement sévère pour avoir omis de prendre des précautions raisonnables pour l'entreposage ou le transport d'armes à balles BB ou de fusils à balles de peinture. Qu'est-ce que cela signifie précisément? Ce n'est pas clair, car ce n'est pas défini dans la loi. Est-ce que cela signifie qu'il faut bloquer la gâchette de tous les fusils à balles de peinture ou peut-être entreposer les armes à balles BB dans un étui verrouillé et entreposer les balles séparément?
Cela peut signifier différentes choses pour diverses personnes. Ce projet de loi vise donc à assurer une cohérence dans le Code criminel en ce qui concerne ces armes.
Cela m'amène à la deuxième raison pour laquelle j'ai présenté cette mesure législative. Bien honnêtement, c'est parce que les Canadiens sont friands des activités de plein air.
Je suis très fier de présider le caucus conservateur de la chasse et de la pêche. Nous sommes le seul parti à avoir un tel caucus. Il y a quatre millions de Canadiens qui pratiquent le tir, le piégeage, la pêche et la chasse à titre de loisir, et c'est en fait une sous-estimation.
Je crois vraiment que les néo-démocrates et les libéraux pensent encore que ces activités sont pratiquées seulement par des gens des régions rurales qui vivent en marge de la société canadienne. Greg Farrant, de la Fédération des pêcheurs et chasseurs de l'Ontario, a dit ceci devant le comité:
Les détenteurs d'armes à feu au Canada sont des juges, des avocats, des fermiers, des électriciens, des mécaniciens, des plombiers, des comptables et même des politiciens fédéraux, nombre desquels... représentent des circonscriptions urbaines et y vivent. Ils ne sont ni des criminels, ni des membres de gangs. Ils sont des propriétaires légitimes d'armes à feu respectueux de la loi.
Il est clair que ce message n'a pas encore été compris et que certains députés libéraux et néo-démocrates ont profité du débat sur mon projet de loi pour critiquer les amateurs de plein air en affirmant que ceux qui souhaitent des règles claires font partie d'un lobby des armes à feu à l'américaine ou préconisent de revenir, comme un député néo-démocrate du Québec l'a dit, à des lois sur les armes à feu de l'époque du Far West.
C'est tout à fait ridicule et c'est offensant pour les millions de Canadiens qui utilisent des objets inoffensifs comme les armes à balles BB dans leurs activités de loisir. Ils sont inoffensifs lorsqu'ils sont utilisés correctement, dois-je préciser.
Il faut dire que de nombreux amateurs de plein air, des chasseurs et des tireurs sportifs, ont commencé par utiliser notamment des armes à balles BB. C'est mon cas également. Les lois actuelles découragent la possession ne serait-ce que d'armes à balles BB.
Il ne faut toutefois pas utiliser ces objets de façon irresponsable. C'est en apprenant à utiliser une arme à balles BB que j'ai appris le respect des armes et l'importance de l'entreposage sécuritaire. Par ailleurs, mon expérience en tant que chasseur et pêcheur m'a amené à mener pendant 40 ans une carrière dans le domaine de la protection de l'environnement. C'est souvent le cas aussi de bien des gens qui travaillent dans ce domaine.
Il faut respecter ceux qui pratiquent ces activités de plein air. Un député libéral, le porte-parole en matière de sécurité publique, a dit ceci à la Chambre:
Personne ne semble remettre en question le fait que les armes à balles BB, les fusils à plombs et les armes à air comprimé sont parfaitement capables de tirer un projectile pouvant causer de graves blessures, voire entraîner la mort.
Cela n'arrive pas très souvent, mais je suis d'accord avec M. Easter. S'ils sont utilisés de façon irresponsable, ces objets peuvent blesser, mais c'est le cas également des couteaux. En 2013, il y a eu au Canada 195 homicides commis avec un poignard. Aucune sanction pénale n'est prévue en ce qui concerne l'entreposage de ces objets qui, s'ils sont utilisés de manière irresponsable, peuvent causer des blessures graves.
En résumé, si une personne veut aller dans un ravin pour tirer avec une arme à balles BB sur des cannettes posées sur une souche, le gouvernement ne devrait pas essayer de décourager ce type d'activités en créant de la bureaucratie. Nous devrions utiliser notre gros bon sens. C'est ce que vise ce projet de loi. Il vise à faire en sorte que le transport et l'entreposage de ces objets ne soient pas assujettis à des sanctions pénales de la même façon que des projets de loi précédents ont fait en sorte qu'ils ne soient pas assujettis aux exigences relatives aux permis. Cependant, l'utilisation non sécuritaire de ces objets constituera toujours une infraction criminelle. Ce sera toujours un crime d'utiliser ces objets de manière non sécuritaire, et leur utilisation pour commettre un acte criminel constituera toujours un facteur aggravant.
Je crois que ce projet de loi va dans le même sens que les autres lois du gouvernement conservateur qui visent à assurer une utilisation sécuritaire des armes à feu.
Nous savons que, s'ils en avaient la possibilité, les libéraux et les néo-démocrates rétabliraient le coûteux et inefficace registre des armes d'épaule. Nous savons aussi que l'ancien ministre libéral Allan Rock a dit qu'il croit fermement que seuls les policiers et les militaires devraient avoir accès à des armes à feu. Je crains que le point de vue des libéraux et des néo-démocrates au sujet des armes à feu conventionnelles les amène également à vouloir interdire aux Canadiens l'utilisation d'armes à balles BB et de fusils à balles de peinture.
Je tiens à remercier le comité d'avoir pris le temps de m'écouter aujourd'hui. Je serai ravi de répondre à vos questions.
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Monsieur Sopuck, j'aimerais vous remercier de présenter ce projet de loi au comité après l'avoir présenté à la Chambre, et je vous remercie également pour votre travail en tant que président du caucus de la chasse et de la pêche. C'est un rôle très important.
Vous avez dit que quatre millions de Canadiens pratiquent des activités de plein air comme la chasse et la pêche. Vous avez tout à fait raison. Il ne s'agit pas seulement de personnes qui vivent dans des régions rurales et éloignées. Un bon nombre de mes électeurs dans la circonscription de Scarborough-Centre font partie de ce nombre.
Pour ce qui est de votre mesure législative, je tiens à répéter que le gouvernement appuie ce projet de loi, et ce, pour un certain nombre de raisons. D'abord et avant tout, il relève du bon sens. Deuxièmement, il appuie les Canadiens respectueux des lois qui participent à des activités de plein air comme celles que vous avez nommées durant votre exposé.
Vous avez mentionné très brièvement qu'il s'agit d'une précision technique qui découle d'un jugement récent de la Cour suprême qui n'était pas très clair à propos de l'entreposage et du transport. Pourriez-vous expliquer davantage pourquoi il est si important de présenter cette mesure législative pour clarifier des dispositions du Code criminel. Vous avez dit qu'une personne peut très facilement être accusée d'une infraction criminelle. Pouvez-vous en parler relativement aux propriétaires de fusils à balles de peinture et de fusils à plombs précisément et expliquer les différences qui existent entre ces objets et, comme vous l'avez mentionné, d'autres types d'armes à feu?
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Je le répète, je crois que cela tient à une mauvaise compréhension de ce que font ces personnes.
Je dois dire que certains de mes collègues pratiquent ce genre d'activités. Parmi les députés du caucus conservateur, dont je suis très fier de faire partie, il y a M. Norlock qui a présenté, par exemple, un projet de loi d'initiative parlementaire en vue de faire du troisième samedi de septembre la journée du patrimoine national en matière de chasse, de piégeage et de pêche. Notre caucus a une profonde compréhension des adeptes de plein air. Il est malheureux que bien des gens veuillent catégoriser ces personnes en utilisant divers termes comme « lobby des armes à feu », etc.
Je représente une très grande et magnifique circonscription rurale, où la possession d'armes à feu est répandue. Je pense aux familles qui se réunissent lors de repas où le gibier est à l'honneur et aux soupers communautaires où les gens apportent des légumes de leur potager. C'est un mode de vie qui me tient beaucoup à coeur, et je suis devenu député afin de pouvoir le défendre vigoureusement. Il est très malheureux que certaines personnes décident de diaboliser ce mode de vie et souhaitent la disparition d'un bon nombre de ces activités. Je m'engage à mettre un frein à cela.
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Eh bien, à mon avis, un agent de police devrait aborder toute situation potentiellement dangereuse avec toutes les précautions nécessaires, sans égard à ce qu'il pense pouvoir trouver ou non dans un véhicule donné.
Encore une fois, mon projet de loi vise à rétablir la loi dans l'état où elle était avant la décision de la Cour suprême de novembre 2014. Avant cette date, les services de police n'ont jamais indiqué que c'était un problème qu'il fallait régler. Après la présentation du projet de loi à la Chambre des communes et la tenue d'un débat à ce sujet, aucun policier n'a communiqué avec moi pour me dire qu'il était contre.
Je dirais que beaucoup de Canadiens ont communiqué avec moi pour me remercier d'avoir proposé cette mesure sensée. Je souligne également qu'il est toujours clairement illégal d'utiliser ces dispositifs de façon menaçante, par exemple en pointant une carabine à air comprimé vers quelqu'un d'autre. À mon avis, le projet de loi contient des mesures de protection adéquate qui permettent d'assurer la protection du public, des services de police et des gens respectueux des lois qui possèdent de tels dispositifs.
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À mon avis, peu importe le dispositif, il doit être transporté et utilisé de façon sécuritaire.
Monsieur Falk, je vous remercie d'avoir soulevé la question des sanctions liées à l'utilisation et l'entreposage non sécuritaires des armes à feu. Encore une fois, le gouvernement conservateur a éliminé le registre des armes d'épaule, mais certaines autres restrictions s'appliquent toujours à l'entreposage des armes à feu et des munitions dans des endroits distincts verrouillés.
Par exemple, par rapport au projet de loi , dont la Chambre est actuellement saisie, je pense que nous avons réussi à établir un équilibre adéquat entre la protection des droits des propriétaires d'armes respectueux des lois et le maintien de la sécurité publique. Encore une fois, d'après les commentaires que j'ai reçus des acteurs du milieu de la chasse et du plein air de partout au pays, les gens sont généralement favorables au projet de loi et aux restrictions qui ont été maintenues, mais en même temps, ils sont très reconnaissants du travail que le gouvernement fait pour veiller au maintien des droits des citoyens respectueux des lois.
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S'il y a une chose que je n'ai jamais vue chez un député conservateur, c'est bien une remarque exagérée. N'est-ce pas, monsieur le président? Je n'ai jamais rien vu de tel.
De toute façon, je sais que M. Trudeau parlait des mitrailleuses et de ce genre d'armes. Il parlait des armes à feu prohibées, et non pas des armes que les chasseurs et les pêcheurs utilisent normalement. Les gens qui fréquentent un champ de tir utilisent parfois ces armes, et notre chef et notre parti craignent que le transport négligent devienne pratique courante.
Je tiens également à souligner une chose que notre chef a dite. Il affirme n'avoir absolument pas l'intention de rétablir le registre des armes à feu. Il n'en est pas question. Je pense que nous avons appris cette leçon, et j'espère que tous les partis aussi. Je m'y connais assez bien.
Quoi qu'il en soit, ces changements ne semblent vraiment pas être justifiés par des chiffres.
J'aimerais revenir sur l'argument de M. Randall, car je trouve que c'est probablement le plus important; c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles nous sommes de cet avis. La présence de ces dispositions dans la loi a une valeur éducative. Je respecte tous ceux qui, comme moi, ont possédé des armes à balles BB ou des armes à air comprimé, mais je dois admettre que nous ne les avons pas toujours utilisées de façon sécuritaire lorsque nous étions jeunes.
Pour ce qui est de la valeur de l'éducation, je pense que c'est une erreur d'avoir deux ensembles de règles. N'accordez-vous donc aucune valeur au fait de laisser les choses comme elles sont? Il n'y a évidemment eu aucune accusation en vertu de la loi. Lorsque les gens utilisent des armes à balles BB et à air comprimé comme il se doit, et qu'ils passent ensuite aux armes de chasse, c'est une bonne façon de commencer à chasser et à pêcher. Cela n'a-t-il donc aucune valeur? Pourquoi ne voulez-vous pas que la loi reste comme elle est? Je trouve que votre projet de loi complique les choses.
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Au contraire, nous simplifions les choses. Le projet de loi nous ramène à la situation qui prévalait avant que la Cour d'appel n'infirme la décision du juge de première instance. Nous retournons essentiellement au statu quo.
Pour ce qui est de la sécurité et du reste, je suis bel et bien d'accord avec vous. La sécurité des armes à feu est souvent enseignée à l'aide de ces engins à faible vitesse. Or, si ces armes étaient assujetties à la Loi sur les armes à feu et à ses exigences en matière d'entreposage, nous nous retrouverions dans une situation aberrante qui exige qu'une arme à balles BB soit verrouillée dans un coffre-fort, et que ses balles, qui ne sont que des plombs sans agent propulsif ou quoi que ce soit du genre, soient verrouillées dans une autre pièce. C'est complètement absurde.
C'est l'absurdité de ce genre de lois, comme le registre lui-même, qui a suscité la grogne des amateurs de plein air. Comme je l'ai dit, j'ai discuté avec les représentants de ce milieu d'un bout à l'autre du pays à titre de président du caucus conservateur de la chasse et de la pêche, et je peux affirmer catégoriquement que l'appui de mon projet de loi est généralisé chez ces amateurs.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, Robert, d'être avec nous aujourd'hui. Nous avons siégé ensemble pendant quelques mois au Comité permanent des pêches et des océans. Nous avons pu échanger de bonnes histoires de pêche ensemble. J'apprécie que vous soyez parmi nous aujourd'hui, c'est vraiment agréable.
Moi aussi, je fais partie de la communauté des chasseurs et pêcheurs du Canada. Je n'aime pas me faire dépeindre comme faisant partie d'une communauté quelconque. Je trouve parfois que les conservateurs mettent tous les chasseurs et pêcheurs dans un moule particulier.
Je suis d'accord sur certains points. Cependant, en ce qui concerne les fusils à air comprimé, je pense que pratiquement tous les membres du comité en possèdent au moins un, car chaque fois que quelqu'un pose des questions à cet égard, il mentionne le fait qu'il en a un. Je vais donc suivre la parade. Moi aussi, j'ai des fusils à air comprimé à la maison. C'est toujours très agréable d'être bien tranquille au chalet et de tirer sur des cibles.
C'est ce qui m'a amenée à regarder quelles étaient les pratiques actuelles concernant les fusils à air comprimé. Je savais que pratiquement tout le monde peut acheter des fusils à air comprimé qui tirent en deçà de 500 pieds par seconde. Actuellement, ils ne sont pas considérés comme des armes à feu aux termes de la Loi sur les armes à feu. Ils ne sont pas non plus assujettis aux sanctions prévues dans le Code criminel pour la possession des armes à feu. Ces fusils à air comprimé sont considérés comme étant des armes à feu aux termes du Code criminel seulement s'ils servent à perpétrer un crime.
Cela m'amène à me poser beaucoup de questions. En ce moment, les lois actuelles ne sont-elles pas logiques? Pourquoi vouloir changer les choses? Selon moi, la logique est très simple. Un fusil à air comprimé est considéré comme une arme selon le Code criminel seulement si un crime est perpétré. Pourquoi vouloir changer les règles par rapport à cela?
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Je vous remercie de votre question.
Puisque je m'oppose au registre des armes d'épaule depuis des années, et depuis bien avant d'être député, je suis parfaitement conscient de la différence entre l'avis des simples agents de police qui patrouillent dans les rues et celui des représentants de l'association des chefs de police. L'écart est très frappant.
Comme je l'ai dit, l'emploi criminel de ces armes, comme l'utilisation d'armes semblables dans un acte criminel, est bel et bien répréhensible: c'était un crime, c'en est toujours un, et cela ne changera pas. Le projet de loi constitue une modification de forme pour les décisions de la cour qui traiteraient ces engins à faible vitesse de la même manière qu'une véritable arme à feu. C'est ce que corrige mon projet de loi.
Je suis vraiment ravi qu'on dise que c'est une ancienne députée conservatrice ayant été ministre et même première ministre qui a proposé la première Autorisation d'acquisition d'armes à feu, ou AAAF, qui ne posait aucun problème aux amateurs de plein air. Ce n'est que lorsque les libéraux ont tenté de relever la barre en adoptant le registre des armes d'épaule... Elle n'a jamais donné force de loi à ce registre qui, bien franchement, n'aurait jamais obtenu l'appui de la plupart des conservateurs au pays. Je me dois de tirer cela au clair.
Lorsque l'opposition parle de surveiller les ventes, c'est un code visant à créer un nouveau genre de registre par des moyens détournés. Voilà de quoi il en retourne. La vérité, c'est que les députés de l'opposition n'ont pas tout à fait tort, car il y avait bel et bien une certaine surveillance grâce aux anciennes AAAF. Nous aurions donc pu avoir quelque chose du genre de toute façon, sans tout ce brouhaha, mais les libéraux essaient constamment de marquer un point sur tout le monde et ont adopté ce registre des armes d'épaule, qui suscite un véritable débat au pays, comme nous le savons.
J'aimerais également parler de l'entreposage sécuritaire et de la manipulation adéquate d'armes comme celles à balles BB et à air comprimé. À titre d'information pour ceux qui sont présents, la Ontario Federation of Anglers and Hunters travaille en collaboration avec le gouvernement de l'Ontario dans la prestation de cours sur la sécurité à la chasse. Puisque la fédération appuie le projet de loi, nous pouvons présumer que leurs partenaires en matière d'éducation appuient eux aussi ces dispositions législatives, qui ne font que rétablir le gros bon sens, comme vous le dites. Voici ce qui se passe.
Ce sont évidemment surtout des jeunes qui utilisent les armes à balles BB et à air comprimé. Je sais que mes deux petits-enfants en ont reçu en cadeau, et leur père les accompagne et leur montre le maniement sécuritaire des armes à feu dont vous parlez. L'opposition parle de la valeur de l'éducation, mais j'aimerais plutôt parler de celle qui provient du père et de la mère. Nous n'avons pas besoin d'une intervention de l'État sous toutes ses formes simplement parce que certains législateurs doutent que la mère et le père feront ce qu'il faut et souhaitent que l'État s'en charge. Mon père m'a enseigné le maniement sécuritaire des armes à feu à commencer par les armes à balles BB. Je suis donc d'accord avec vous là-dessus.
Voici ce qui me pose problème dans la loi actuelle si nous n'adoptons pas le projet de loi pour pallier cette lacune. Un grand nombre de jeunes pourraient aboutir devant la cour des jeunes contrevenants parce qu'ils ont rangé une arme à balles BB dans un placard, sans le placer sous clé ou utiliser un verrou de gâchette. C'est ce qui se passerait selon moi, car chaque agent de police interprète la loi, comme tout le monde. C'est pourquoi toutes les lois disent que le policier « peut » porter des accusations.
Lorsque je suis devenu agent de police, on nous disait de relever une infraction à la sécurité routière lorsqu'un avertissement ne suffisait pas. Puisque j'ai un fils dans la police, je peux vous dire que la mentalité a complètement changé, car l'agent doit désormais porter des accusations d'emblée, à moins qu'il n'estime qu'un avertissement suffit. Il y a donc un changement qui s'opère.
Je ne peux qu'être d'accord avec vous. Lorsque tout député constate une lacune qui doit selon lui être corrigée dans la loi, il a le droit de déposer un projet de loi. Laisser entendre qu'un député du parti au pouvoir ne devrait pas proposer de projet de loi émanant d'un député, et que son parti devrait le faire... Vous avez raison de dire que nous avons le devoir d'agir en tant que législateurs.
Puisque certains ont mentionné les blessures qui peuvent être infligées par des armes à balles BB et à air comprimé, pourriez-vous parler aussi des blessures pouvant être causées par des couteaux ou des bâtons de baseball? Je vous invite à commenter l'un ou l'autre des sujets que je viens d'aborder.
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Je suis d'accord avec tout ce que vous avez dit, monsieur Norlock. Vous êtes bien sûr un des plus ardents défenseurs des adeptes de plein air, et votre projet de loi le prouve.
Tout objet peut être utilisé à mauvais escient, y compris ces armes. À propos de ce que vous avez dit sur les enseignements des membres de la famille et des parents, qui jouent un rôle de mentor auprès des enfants, il s'agit là d'expériences très profondes et intimes dont les jeunes se souviendront toute leur vie. Pour ce qui est de votre exemple de jeune, si la loi ne changeait pas et que la décision du juge n'était pas infirmée, qu'adviendrait-il de la volonté de s'adonner à des activités de plein air et peut-être même de conservation d'un enfant qu'on aurait jeté devant un tribunal parce que son arme à balles BB était mal entreposée?
Cette conclusion est peut-être faible, mais aux yeux de millions de personnes qui, comme moi, ont été initiées de cette façon et ont fait carrière dans le domaine de la conservation, comme le et celui de , il s'agit d'une série d'événements très profonds qui peuvent véritablement enrichir la vie d'une personne, comme c'était le cas pour moi.
Vos arguments sont tout à fait valables, monsieur Norlock.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur Sopuck, je vous remercie de votre présence ici.
Je trouve fascinant que le gouvernement utilise le comité de la sécurité publique pour prêter des intentions aux partis de l'opposition. Je pensais qu'il avait assez de temps à la Chambre des communes pour le faire. C'est un drôle de forum pour faire ce genre de commentaires.
La circonscription que je représente, , est une circonscription rurale où la chasse et la pêche sont particulièrement importantes. En fait, le siège social de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs est dans ma circonscription, à Saint-Augustin-de-Desmaures. J'ai établi de très bons liens avec ces groupes. Nous avons des discussions intéressantes et enrichissantes sur la question des armes à feu et sur d'autres.
Voilà qui m'amène à ma question. Je vous ai entendu parler des groupes que vous avez consultés. Or parmi ces groupes, il semble n'y avoir que des gens qui approuvent déjà ce que vous voulez proposer. Il ne semble pas que vous ayez véritablement consulté les corps policiers de partout au pays. Je ne suis pas certaine que vous ayez consulté des gens qui pourraient soulever des problèmes liés à votre projet de loi.
Pouvez-vous nous fournir plus de détails sur le processus de consultation que vous avez suivi? Quels groupes avez-vous consultés au Québec, où il y a des sensibilités particulières entourant la question des armes à feu? Je serais très curieuse de savoir à qui vous avez parlé au Québec, particulièrement par rapport à votre projet de loi.
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Merci, Bob, d'être ici aujourd'hui.
Je suis également heureux d'être membre du caucus de la chasse et de la pêche. Vous avez parlé des armes à balles BB. Lorsque j'étais jeune et qu'on m'a offert mon premier fusil à balles BB, la première chose qu'on m'a enseignée, c'est la sécurité. J'ai été très prudent. En vieillissant — je crois que j'avais 14 ans, si ma mémoire est bonne —, on m'a offert mon premier fusil de calibre 22. J'ai adhéré à un club de tir et, encore une fois, on m'a enseigné la sécurité. J'étais déjà très sensibilisé. On nous a appris à ne jamais pointer une arme en direction d'une autre personne ni à garder une arme chargée à portée de la main. Selon moi, ce sont des règles que les parents enseignent à leurs enfants, et c'est la bonne chose à faire.
En ce qui concerne l'entreposage et le transport des fusils à balles de peinture et des verrous d'arme, sachez qu'il y a un énorme terrain de paintball à proximité de Medicine Hat, et je sais que beaucoup de gens s'y rendent pour s'adonner à des jeux de guerre. Pourriez-vous nous parler un peu de l'utilisation de ces fusils et de la façon dont on doit les entreposer, de même que les balles de peinture?
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Même pour le ministère, à bien des reprises, cela n'a pas eu lieu. Toutefois, les députés sont libres de convoquer les témoins qu'ils souhaitent entendre. Je vais maintenant discuter de nos autres travaux. Merci beaucoup.
Il y a trois questions que j'aimerais porter à votre attention afin que vous puissiez y réfléchir.
Tout d'abord, en ce qui concerne les témoins pour la réunion de jeudi, sachez que je n'ai pas encore eu la confirmation quant au nombre de témoins. S'il s'avère que nous avons moins de témoins que prévu, nous pourrions seulement siéger pendant une heure. Cependant, je m'en remets à vous. C'est donc une chose à laquelle je vous demande de réfléchir.
Ensuite, pour ce qui est du projet de loi d'exécution du budget, si j'ai bien compris, six parties pourraient être renvoyées au comité. Je vous en parle seulement à titre indicatif afin que vous puissiez vous préparer en conséquence. Je n'ai pas encore reçu les détails quant aux éléments qui nous seront confiés. Le cas échéant, le greffier ou moi-même vous transmettrons l'information. C'est donc une question dont le comité pourrait être saisi dans le cadre de ses travaux.
Enfin, nous avons reçu une demande pour rencontrer la délégation tchèque. La délégation veut également rencontrer le comité de la défense. Il s'agit d'une délégation de haut niveau. Le comité de la défense est disposé à la rencontrer. Nous pourrions donc en faire autant, selon ce que vous en pensez. Nous pouvons rencontrer les membres de la délégation en comité plénier ou à titres de membres du comité, selon ce que vous préférez. Nous sommes justement en train d'explorer certaines possibilités, comme celle de se joindre au comité de la défense pendant une heure, ou de rencontrer la délégation seuls après notre séance.
Voilà donc matière à réflexion. Cela dit, j'apprécierais vos commentaires afin que nous puissions prendre des décisions.
Oui, monsieur Easter.