Chers collègues, merci beaucoup d'être ici aujourd'hui.
Bienvenue à nos distingués invités. Permettez-nous d'abord de vous présenter nos excuses pour l'interruption causée par la tenue de votes, mais comme tout le monde le constate, c'est quelque chose qui ne joue pas toujours sur notre horaire.
Il s'agit de la huitième réunion du Comité permanent de la sécurité publique et nationale et elle est télédiffusée, comme convenu par tous les partis. Nous devons tous reconnaître que cette réunion est consacrée au Budget supplémentaire des dépenses (B) de 2013-2014.
Aujourd'hui, nous avons prévu d'entendre le ministre pendant la première heure. Dans ce cas précis, il était prévu que ce serait de 11 heures à midi; il reviendra donc au ministre de décider s'il pourra rester après midi, selon son emploi du temps. Lui seul pourra en décider.
Donc, pendant la première heure, nous entendrons l'honorable Steven Blaney, le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile. Bien entendu, nous accueillons aussi plusieurs hauts fonctionnaires respectés et nous sommes heureux de vous compter parmi nous pour notre examen du Budget supplémentaire des dépenses.
Nous accueillons M. François Guimont, qui est le sous-ministre du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile. L'Agence des services frontaliers du Canada est représentée par son président, M. Luc Portelance. Nous accueillons aussi le commissaire de la Gendarmerie royale du Canada, M. Bob Paulson. La Commission des plaintes du public contre la Gendarmerie royale du Canada est représentée par M. Ian McPhail, qui est président intérimaire. Du Service correctionnel du Canada, nous avons Mme Anne Kelly, sous-commissaire principale. Enfin, le Service canadien du renseignement de sécurité est représenté par M. Jeff Yaworski, qui est directeur adjoint.
Bienvenue à tous nos invités. Merci beaucoup d'être venus à la réunion d'aujourd'hui.
Le télésouffleur indique que nous sommes à huis clos, ce qui n'est manifestement pas le cas. Je le mentionne uniquement au cas où cela préoccuperait un de mes collègues.
Sans plus tarder, nous entendrons l'exposé du ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Chers collègues, c'est un honneur d'être ici aujourd'hui. C'est ma première comparution devant le Comité permanent de la sécurité publique et nationale à titre de responsable du portefeuille.
J'aimerais d'abord souhaiter la bienvenue aux nouveaux membres, tout comme moi, qui se joignent au comité.
Monsieur le président, je vous remercie de diriger ce comité, dont les travaux sont importants. Je vous remercie de votre travail au sein du comité sur des sujets de grande importance. C'est la première fois que j'assiste à une séance de comité où la table est aussi large.
Je fais partie d'un ministère qui fêtera bientôt ses 10 ans. Il a été créé à la suite des événements de septembre 2001. Mon ministère regroupe l'ensemble des agences de sécurité qui veillent à la protection des Canadiens.
Je suis accompagné de M. François Guimont, sous-ministre, de M. Luc Portelance, de l'Agence des services frontaliers du Canada, qui dirige les douanes et les services frontaliers, de Mme Kelly, du Service correctionnel du Canada, et de M. Paulson, commissaire de la GRC, qui est intervenu en fin de semaine pour s'assurer que les informations canadiennes restent canadiennes. Je suis accompagné également de M. Yaworski, du Service canadien du renseignement de sécurité. Ils ont travaillé ensemble pour cette prise et je tiens à les en féliciter. Il y a également M. Ian McPhail, qui joue un rôle important à la Commission des plaintes du public contre la Gendarmerie royale du Canada.
Le but de ma comparution ce matin est de solliciter votre appui unanime au Budget supplémentaire des dépenses (B) 2013-2014.
[Traduction]
Il y a un élément principal pour lequel je demanderai du financement, mais j'aimerais vous parler de dépenses plus précises qui sont liées aux personnes qui m'accompagnent aujourd'hui, dépenses qui s'élèvent à 816,5 millions de dollars.
Il y a un montant net de 82,9 millions de dollars pour l'Agence des services frontaliers du Canada, qui est représentée aujourd'hui par M. Portelance. Ce montant englobe le financement des engagements prévus dans le cadre du plan d'action Par-delà la frontière. Le plan découle d'un accord conclu entre le président Obama et le premier ministre en 2011. Sa mise en oeuvre est une priorité du gouvernement. Parmi les projets financés à même ce budget, il y a notamment le nouveau programme conjoint d'entrée et de sortie qui vise à renforcer l'intégrité des frontières du Canada et des programmes d'immigration; la mise en oeuvre de l'initiative Information préalable sur les voyageurs interactive qui vise à soumettre les passagers internationaux à des contrôles avant leur départ à destination du Canada; la poursuite de la mise en oeuvre de projets pilotes liés à l'Initiative intégrée de sécurité du fret et, enfin, l'amélioration des programmes des négociants et des voyageurs dignes de confiance, programmes mieux connus sous le nom de programme NEXUS.
Ces programmes renforceront le bilan du gouvernement en matière de protection des frontières. Depuis 2006, nous avons augmenté le nombre d'agents frontaliers de première ligne de 26 % et nous avons renvoyé plus de 115 000 immigrants illégaux.
[Français]
Le Budget supplémentaire des dépenses (B) comprend également une augmentation nette de 31,4 millions de dollars pour la Gendarmerie royale du Canada. Ce montant comprend 7 millions de dollars pour les agents blessés et les transferts provenant d'autres ministères pour financer les services de la GRC, y compris les services de police des Premières Nations.
Du côté du Service correctionnel du Canada, un montant net de 4,7 millions de dollars est destiné en grande partie à couvrir les hausses salariales des agents correctionnels de première ligne.
[Traduction]
Pour le Service canadien du renseignement de sécurité, une augmentation de quatre millions de dollars est nécessaire; cette somme servira surtout à recouvrer les coûts liés aux dépenses de programmes existants.
Enfin, une augmentation nette de 4,7 millions de dollars est nécessaire pour la Commission des plaintes du public contre la Gendarmerie royale du Canada; une partie de ce montant permettra de financer les nouveaux éléments de la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC.
[Français]
Les dépenses périphériques totalisent 127 millions de dollars, sur la somme totale de 816 millions de dollars qui est demandée dans le Budget supplémentaire des dépenses (B).
J'aimerais maintenant vous parler du coeur de la demande budgétaire d'aujourd'hui, c'est-à-dire la somme de 688,9 millions de dollars, ou 84 % du total net de l'augmentation demandée dans ce budget supplémentaire.
[Traduction]
En juin dernier, des inondations sans précédent ont frappé le Sud de l'Alberta, une catastrophe que le Bureau d'assurance du Canada considère comme la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l'histoire canadienne. Dans le Budget supplémentaire des dépenses, nous demandons une autorisation de financement de 689 millions de dollars pour les Accords d'aide financière en cas de catastrophe, ou AAFCC, un programme de partage des coûts qui aide les provinces et les territoires à assumer les coûts exceptionnels liés aux catastrophes naturelles qu’ils ne pourraient raisonnablement payer seuls.
Ce montant comprend un financement de 100 millions de dollars pour les inondations de 2011 au Manitoba, 75 millions de dollars pour les inondations de 2011 en Saskatchewan et 5 millions pour les inondations de 2012 au Nouveau-Brunswick. Il y a également eu des inondations en Alberta, nous prévoyons y consacrer 9 millions de dollars; 500 millions de dollars seront réservés à titre de paiement anticipé à l'Alberta pour les inondations de 2013.
Étant donné ces coûts exceptionnels, le gouvernement s'est engagé à réserver jusqu'à 2,8 milliards de dollars pour aider la province de l'Alberta au cours de la prochaine année. Donc, 84 % du financement demandé aujourd'hui est lié aux catastrophes naturelles, dont 500 millions de dollars serviront aux paiements anticipés pour l'Alberta.
[Français]
Malheureusement, ce n'est pas tout. Le gouvernement a aussi agi rapidement pour redresser la situation à Lac-Mégantic, au Québec. Bien que les catastrophes d'origine humaine ne fassent pas partie de la portée des arrangements relatifs aux catastrophes naturelles, qui s'appliquent aux événements qui ne sont pas de nature anthropique, le gouvernement s'est engagé à contribuer pour 60 millions de dollars au soutien des mesures de redressement et de reconstruction à Lac-Mégantic. Le 21 novembre dernier, le montant d'aide supplémentaire pour la décontamination a été porté à 95 millions de dollars, comme annoncé par le premier ministre Harper. Ce montant sera inclus dans les budgets supplémentaires ultérieurs.
[Traduction]
Dans le Budget supplémentaire des dépenses, nous demandons aussi une autorisation pour le transfert de 25 millions de dollars de Sécurité publique Canada à la GRC pour la part fédérale des coûts des services de police offerts par la GRC dans certaines collectivités des Premières Nations et collectivités inuites au Canada. En mars, le gouvernement a réitéré son engagement à l'égard du Programme des services de police des Premières Nations. Mon prédécesseur, le ministre , a annoncé l'an dernier le renouvellement du programme ainsi qu'un financement de 612,4 millions de dollars sur cinq ans. Nous continuerons de travailler avec les provinces, les territoires, les collectivités des Premières Nations et les collectivités inuites en vue de la signature d'accords pluriannuels conclus dans le cadre du PSPPN, le Programme des services de police des Premières Nations, qui aide à assurer la prestation de services de police professionnels, adaptés et efficaces dans environ 400 collectivités inuites et collectivités des Premières Nations au Canada.
En résumé, le Budget supplémentaire des dépenses démontre que les priorités du gouvernement en matière de sécurité publique sont claires. Nous veillons à assurer l'intégrité de nos frontières, notamment grâce à l'initiative Par-delà la frontière, et nous veillons à ce que notre système correctionnel réussisse à corriger les comportements criminels. De plus, nous aidons les collectivités qui traversent une période difficile après avoir été frappées par une catastrophe.
Comme vous pouvez le voir ce matin, le Budget supplémentaire des dépenses (B) est très clair. Comme je l'ai indiqué, 84 % du financement est lié aux catastrophes naturelles dans le cadre des AAFCC. L'autre aspect, comme je l'ai dit, ce sont les ajustements pour d'autres organismes. Tout cela ne sert qu'un seul et même but: accroître la sécurité des Canadiens.
Cela dit, monsieur le président, c'est avec plaisir que je répondrai aux questions du comité.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais souhaiter la bienvenue au comité à notre nouveau ministre. J'espère avoir l'occasion de lui parler de façon plus soutenue que je n'ai pu le faire avec son prédécesseur.
De toute évidence, la sécurité publique est un portefeuille difficile, compte tenu, entre autres, de son vaste champ d'application, et je voudrais remercier tous les collaborateurs qui accompagnent le nouveau ministre aujourd'hui. Cela montre bien l'étendue des responsabilités qui lui incombe, et je lui souhaite bon courage dans le travail qui l'attend. Étant donné le travail du ministre précédent, je crois qu'il ne chômera pas. Je suis toutefois déçu que vous n'ayez pas saisi l'occasion de la présentation du Budget supplémentaire des dépenses pour vous attaquer à certaines des préoccupations laissées en suspens.
Mes collègues vous réservent des questions sur certains aspects, mais je souhaite pour ma part vous interroger sur ce qui semble être devenu une crise dans notre système carcéral, un phénomène qui est documenté dans le rapport annuel 2012-2013 de l'enquêteur correctionnel. Le rapport indique que les conditions qui existent dans les pénitenciers sont très similaires à celles qui prévalaient à la fin des années 60 et au début des années 70, et qui ont donné lieu à des émeutes.
La population carcérale augmente. Et bien que les députés ici présents se félicitent du fait que les pires prédictions ne se soient pas matérialisées, la population carcérale est en constante progression. La criminalité régresse, mais nous n'avons jamais eu autant de détenus. L'enquêteur correctionnel le dit très clairement: cette croissance est attribuable aux politiques et non à la criminalité. Elle découle de la décision qu'a prise le gouvernement de mettre plus de gens en prison, plutôt que de viser la réhabilitation.
Le ministre connaît les recommandations consignées dans ce rapport annuel depuis le 28 juin, alors ma déception est que ce budget supplémentaire des dépenses ne tient absolument pas compte des préoccupations pressantes exprimées par l'enquêteur correctionnel. Il a parlé des tensions que causaient la surpopulation carcérale et la double occupation des cellules. Je crois qu'il est très fallacieux de parler du droit à une cellule privée. La double occupation consiste à placer deux détenus dans une cellule conçue pour n'en accueillir qu'un seul, et toute la littérature internationale montre que cette pratique engendre une recrudescence de la violence et des tensions dans les prisons. Si le ministre a une étude qui arrive à des conclusions différentes, je l'invite à la soumettre au comité.
Dans son rapport, l'enquêteur correctionnel met notamment l'accent sur les manquements du système à l'égard des besoins des délinquants autochtones et des minorités visibles en matière de réhabilitation. Ces deux clientèles sont largement surreprésentées dans les prisons, et l'enquêteur montre du doigt l'absence de programmes de réhabilitation adaptés à ces cultures propres.
Je pose ces questions, car les ratés du système correctionnel ont une incidence directe sur les politiques d'intérêt public. Le fait que les délinquants sortent du système sans avoir été réhabilités se traduira par de nouvelles victimes. Ma question est donc, très précisément, pourquoi les recommandations du rapport de l'enquêteur correctionnel ne trouvent-elles aucun écho dans le Budget supplémentaire des dépenses?
:
Merci beaucoup, monsieur Garrison. C'est une question assez détaillée qui nécessite une réponse plutôt élaborée.
L'enquêteur correctionnel a en effet émis un rapport que les gens du Service correctionnel sont en train d'analyser. Ils vont prendre en considération ses recommandations et émettre des directives en ce sens. Je vous invite à rester à l'affût, de façon à pouvoir suivre le rapport du Service correctionnel.
Vous avez parlé de la population carcérale au pays, mais j'aimerais souligner que la population du Canada n'a jamais été aussi élevée. Il y a tout de même une corrélation entre cette dernière et le nombre de criminels. À l'heure actuelle, la population du Canada est de plus de 30 millions d'habitants, et celle des prisons fédérales est d'environ 15 000 détenus. C'est trop, mais il est important d'éviter que les personnes ayant commis des crimes graves et violents ou représentant une menace pour la société ne soient remises en liberté trop rapidement et ne commettent d'autres méfaits. Ces personnes doivent être derrière les barreaux.
Pour ma part, j'habite dans le comté de Lévis—Bellechasse, monsieur Garrison. Un citoyen de la municipalité d'Armagh, qui se trouve dans ce comté, s'est fait attaquer par un récidiviste. Le rapport de la Commission des libérations conditionnelles précisait que cet individu constituait toujours une menace pour la société, pourtant il a été libéré. Je pense que la population en a assez de voir que des criminels dangereux se retrouvent dans les rues et mettent en péril la vie des gens. C'est sur cette question que mon prédécesseur, Vic Toews, s'est acharné, et il a eu beaucoup de succès. Je suis très fier du travail qu'il a accompli et de celui de ses prédécesseurs. Je suis d'ailleurs très fier du programme que notre gouvernement a mis en avant pour rendre nos rues plus sécuritaires.
En ce qui a trait aux services correctionnels, j'ai eu l'occasion de visiter des centres de détention à sécurité minimale, moyenne et maximale. Dans tous les cas, j'ai eu un aperçu de l'ensemble des mesures mises en oeuvre pour que les détenus, notamment les Autochtones, aient accès à un programme de réhabilitation qui tienne compte de leur profil.
Il est clair que la population de détenus autochtones a augmenté dans nos prisons. C'est la raison pour laquelle le Service correctionnel a fourni des efforts considérables pour traiter cette portion de la population qui se retrouve dans nos institutions. Il y a notamment des aires aménagées qui tiennent compte de leurs orientations et de leurs pratiques autochtones. On a aussi fait appel à du personnel spécialisé. Beaucoup de mesures ont été prises. Comme vous le savez, le Canada est un chef de file en matière de réhabilitation, notamment pour que les détenus acquièrent des aptitudes et des profils et que, une fois libérés, ils aient des compétences recherchées sur le marché du travail.
Votre question est assez vaste. Pour revenir sur le dernier point que vous avez soulevé, je vous rappelle que l'occupation double dans nos prisons représente moins de 20 %, ce qui est très faible. Il faut se rappeler qu'être en prison n'est pas un luxe. Les néo-démocrates se sont opposés à l'abolition des prestations de la Sécurité de la vieillesse pour les détenus, mais vient un temps où il faut cesser de maintenir un système déséquilibré. Concernant les mesures que nous allons mettre en avant, j'espère que nous pourrons compter sur votre appui pour retrouver un équilibre entre les victimes et les détenus.
Monsieur le ministre, un de mes collègues d'en face a posé une question qui avait trait aux programmes. Le plus important pénitencier fédéral du pays, l'Établissement de Warkworth, se trouve dans la circonscription de Northumberland—Quinte West que je représente. J'y suis allé à maintes reprises.
Je sais qu'il y avait là un immeuble construit spécialement pour les Premières Nations, pour nos communautés autochtones, pour les aider à apprendre à être fiers de leur culture, pour leur apprendre à surmonter certains de leurs problèmes... en leur rappelant le fier héritage qui est le leur, et en leur enseignant des habiletés.
Je vous demande pardon, madame Kelly, mais j'ai oublié le nom précis de ce programme.
De plus, lorsque je suis allé à l'Établissement Frontenac il y a environ deux ans, on nous a expliqué comment les détenus apprenaient à faire fonctionner le service de buanderie, à l'intérieur même de l'établissement, mais pour plus d'un établissement. On veillait en cela à permettre aux détenus d'acquérir certaines compétences transférables à la gestion hôtelière, aux hôpitaux, etc.
Ils s'adonnaient aussi à la fabrication de bureaux mobiles...
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Comme je l'ai mentionné auparavant, c'est un programme qui a très bien fonctionné. La somme de 400 millions de dollars a été allouée aux provinces et aux territoires en fonction de leurs populations respectives. Ils ont eu la capacité d'engager des policiers. C'était un très bon programme.
Nous considérons que le programme a donné ce qu'il devait donner: des policiers ont été engagés, ils ont été incorporés au sein des forces policières et, maintenant, ils travaillent. C'est en ce sens que nous avons mis fin au programme. Ce n'était pas un programme continu, mais temporaire.
J'en viens maintenant à votre question plus précisément.
Certains éléments de la programmation du ministère touchent la prévention du crime. Il y a une unité qui s'appelle le Centre national de prévention du crime. Il est situé au quartier général, mais il a aussi des ramifications en région. Nous allouons des fonds, soit un programme d'environ 40 millions de dollars, à différentes initiatives offertes en région reconnues comme étant prioritaires, du fait qu'elles ont un effet positif sur les provinces et territoires où s'appliquent ces programmes. Ces programmes sont aussi variables. De toute évidence, ces programmes peuvent changer selon les priorités déterminées par les gouvernements fédéral et provinciaux.
Par ailleurs, nous avons aussi le projet Kanishka, dans lequel 10 millions de dollars ont été investis. Le but du projet est de comprendre les éléments qui créent la criminalité. Certains de ces éléments sont liés aux composantes de la criminalité chez les jeunes. Il s'agit donc d'un programme de subvention qui soutient des activités, sur le plan scolaire ou d'autre nature, qui ont lieu partout au pays.
Je vais terminer en parlant d'une table interculturelle composée de gens de différentes ethnies canadiennes. Cette table est très importante en ce sens qu'elle est en activité depuis 2006. Je tiens à mettre un peu l'accent sur cette activité. Je me retrouve souvent devant la table...
Il s'agit d'une situation particulièrement difficile et délicate. Ce membre de la GRC est suivi par des médecins et tente de se remettre sur pied; il a souffert de traumatismes liés au stress professionnel dans l'exercice de ses fonctions.
C’était très gênant et décevant de voir que malgré tous les efforts de nos commandants au Nouveau-Brunswick et d’autres membres du personnel, nous n’avons pas réussi à le convaincre de ne pas parler aux médias. J’étais très déçu, à vrai dire, de cette histoire. Je tente toujours de la comprendre, et je suis triste pour l'agent. Je crois que ses collègues étaient tristes pour lui. C’était très embarrassant, pas seulement pour les forces, mais pour les Canadiens.
Je suppose que cette histoire a permis de soulever certaines questions quant à la gestion des agents ou employés des organisations, surtout ceux qui participent à la sécurité publique, à qui l’on prescrit de la marijuana à des fins médicales, au caractère approprié d’une telle prescription au départ et à la nécessité ou non d’adapter le milieu de travail, d’offrir des locaux à cette fin et ainsi de suite.
J’aimerais seulement dire que cet agent ne s’est acquitté d’aucune tâche associée au travail policier lorsqu’il prenait ce médicament. En fait, il n’est plus du tout en service à l’heure actuelle. Nous l’aidons à prendre du mieux. Nous avons dû prendre des mesures décisives pour veiller à ce qu’on n’exploite pas sa triste situation.
Je suis très gêné pour lui; j’espère que nous pourrons l’aider.
Je suis heureuse de siéger à ce comité. J'y participe pour la première fois; j'aimerais poser quelques questions, et je vous demande d'être patients, s'il vous plaît.
Le gouvernement parle beaucoup de la sécurité frontalière et des mesures supplémentaires qu'il faudrait prendre à cet égard; or, ce même gouvernement a annoncé des compressions importantes, à mon avis, dans son budget de 2012: 143 millions de dollars pour l'ASFC et 195,2 millions de dollars pour la GRC, d'ici 2015.
Selon le Syndicat des douanes et de l'immigration, 325 emplois de première ligne seront supprimés dans les postes frontaliers de l'ensemble du pays. La Direction du renseignement de l'ASFC a été durement touchée: elle a perdu 100 postes, et 19 unités de chiens renifleurs — nous venons tout juste de parler de marijuana — seront abolies en raison des compressions budgétaires.
Quelles seront les conséquences de ces compressions sur la sécurité frontalière? Je ne parle pas de la théorie, mais bien du nombre de personnes nécessaires à la frontière, qui ne seront plus là.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Il est dommage que nous n'ayons pas eu plus de temps pour parler de la question du racisme, qui a été soulevée dans le rapport de l'enquêteur correctionnel. Cela dit, je tiens à ce qu'il soit clair que personne, qu'il s'agisse de l'enquêteur correctionnel ou de quelqu'un de ce côté-ci, n'accuse nos agents correctionnels d'être racistes. Nous parlons plutôt de l'incapacité du système de répondre aux besoins correctionnels des Autochtones et des détenus issus des minorités visibles pour qu'ils puissent réintégrer la société et en devenir des membres productifs.
J'aimerais revenir à une autre question que l'enquêteur correctionnel qualifie de « changement spectaculaire en matière de principes et de normes ». Il parle ici de la double occupation, qui nuit au transfert des détenus en plus de créer un milieu de travail dangereux pour les agents correctionnels.
On a éliminé deux principes dans la nouvelle politique en matière de services correctionnels. On a supprimé les passages suivants: « la cellule individuelle est la forme de logement des délinquants la plus souhaitable et la plus appropriée sur le plan correctionnel » et « la double occupation n'est pas une forme de logement à long terme appropriée dans un milieu correctionnel ».
Maintenant qu'on a les taux de double occupation les plus élevés jamais enregistrés — 26 % dans les Prairies —, comment justifie-t-on cette situation sur le plan correctionnel? Je ne demande pas quels sont les besoins en la matière, car nous savons que la population carcérale augmente et que nous devons loger les détenus. Cela dit, comment justifie-t-on cette situation sur le plan correctionnel? Pourquoi avons-nous supprimé des principes que nous reconnaissons depuis longtemps dans notre système correctionnel?
:
Merci beaucoup, chers collègues. Merci de votre coopération.
Nous allons maintenant mettre aux voix le Budget supplémentaire des dépenses (B). Il y a neuf crédits, et les votes doivent se faire un à la suite de l'autre.
Les membres du comité doivent également savoir que nous pouvons adopter les montants — j'espère que c'est ce que nous ferons —, les réduire ou les rejeter. Nous ne pouvons évidemment pas les augmenter.
Commençons.
SÉCURITÉ PUBLIQUE ET PROTECTION CIVILE
ç
Crédit 5b — Subventions inscrites au Budget des dépenses et contributions..........714 000 000 $
Agence des services frontaliers du Canada
ç
Crédit 10b — Dépenses de fonctionnement..........35 718 818 $
ç
Crédit 15b — Dépenses en capital..........40 937 047 $
Service canadien du renseignement de sécurité
ç
Crédit 20b — Dépenses du Programme..........5 178 867 $
Service correctionnel du Canada
ç
Crédit 25b — Dépenses de fonctionnement..........5 592 264 $
Gendarmerie royale du Canada
ç
Crédit 45b — Dépenses de fonctionnement..........172 950 $
ç
Crédit 50b — Dépenses en capital..........157 575 $
ç
Crédit 55b — Subventions inscrites au Budget des dépenses et contributions..........5 833 485 $
Commission des plaintes du public contre la Gendarmerie royale du Canada
ç
Crédit 65b — Dépenses du Programme..........4 289 937 $
(Les crédits 5b, 10b, 15b, 20b, 25b, 45b, 50b, 55b et 65b sont adoptés avec dissidence.)
Le président: Puis-je faire rapport du Budget supplémentaire des dépenses (B) de 2013-2014 à la Chambre?
Des voix: D'accord.
Des voix: Avec dissidence.
Le président: Nous ferons un vote par appel nominal.
[Voir le Procès-verbal]
Le président: Chers collègues, avant de terminer, M. Bélanger a également demandé des renseignements à Mme Kelly ainsi qu'à M. Paulson. La première demande porte évidemment sur les plans de réparation des prisons prévus dans le budget, tandis que la deuxième, qui est adressée à M. Paulson, concerne les coûts associés à la nouvelle administration centrale de la GRC.
Oui, madame James.