Le Canada doit faire face à de graves menaces d'extrémisme violent.
[Français]
Au cours des derniers mois, la situation en Irak a continué de se détériorer, alors que les militants de l'État islamique en Irak et au Levant — que je désignerai cet après-midi par l'État islamique — se sont livrés à des actes d'une violence indescriptible dans l'ensemble du pays.
Le monde est horrifié par la brutalité de ce groupe terroriste et de ses disciples. Des conflits comme ceux qui font rage en Syrie et en Irak sont extrêmement troublants, non seulement en raison de leur violence, mais aussi pour l'instabilité qu'ils causent dans la région.
C'est pourquoi nous agissons. Hier, notre Parlement, à la suite d'un vote de confiance, a décidé de consacrer de l'aide humanitaire et une mission de combat de six mois, et de se joindre à 60 pays pour lutter contre le terrorisme.
[Traduction]
Nous avons longuement réfléchi aux atrocités barbares que commet l'État islamique à l'étranger. Aujourd'hui, je me concentrerai sur la menace qu'il représente pour les Canadiens ici même, au Canada.
[Français]
Le Canada, tout comme d'autres pays, y compris certains de nos plus proches alliés, voit toutefois un petit nombre notable de ses citoyens voyager à l'étranger afin de prendre part à des activités terroristes. En particulier, le conflit en Syrie attire de plus en plus d'individus. Certains se joignent à des groupes terroristes, dont l'État islamique et Jabhat al-Nusra, un groupe associé à Al-Qaïda.
Le gouvernement du Canada est au courant de l'existence d'au moins 130 individus ayant un lien avec le Canada qui sont soupçonnés de participer à des activités liées au terrorisme, tels que l'entraînement et la collecte de fonds à des fins terroristes, ainsi que la planification et l'exécution d'opérations terroristes.
[Traduction]
Certains sont morts. D'autres sont encore à l'étranger. Nous savons qu'environ 80 d'entre eux sont rentrés au Canada.
Soyons clairs: les individus qui représentent une menace à notre sécurité territoriale violent la loi canadienne adoptée par le Parlement, la . Ces individus dangereux, dont certains ont les compétences nécessaires pour commettre des actes de terrorisme et la volonté de le faire, représentent un danger grave pour les honnêtes Canadiens. Je confirme aux Canadiens que, en ce moment, la GRC mène l'enquête sur ces individus dans le but de leur réserver le sort qu'ils méritent, c'est-à-dire l'incarcération.
Nous prenons des mesures concrètes pour assurer la sécurité des Canadiens.
[Français]
La stratégie antiterroriste du Canada continue d'être le fondement d'un Canada plus sécuritaire et plus résilient. Avec ces quatre éléments clés, soit prévenir, détecter, empêcher et réagir, la stratégie oriente notre réponse à l'extrémisme.
[Traduction]
Les organismes de sécurité canadiens réussissent à déjouer des complots terroristes dont les conséquences auraient été dévastatrices. Pas plus tard que l'an dernier, nos organismes nationaux de sécurité ont révélé un complot ciblant un train de passagers New York-Toronto et un attentat aux explosifs de fortune visant l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique, au cours des célébrations entourant la fête du Canada.
[Français]
Je voudrais préciser que, dans ce cas-ci, un des suspects a étudié en génie à l'Université Laval, à Québec. Il fait maintenant face à des accusations liées à ces crimes.
[Traduction]
L'ampleur des pertes humaines qu'aurait entraînées la mise à exécution de ces plans haineux devrait faire réfléchir tous les législateurs. Pour le moins, de telles menaces appellent de toute urgence à une intervention appropriée. Voilà pourquoi le gouvernement a adopté de nouveaux outils essentiels pour permettre aux organismes de sécurité de s'attaquer aux individus qui détestent nos libertés et cherchent à nous nuire.
[Français]
En vertu de la Loi sur la lutte contre le terrorisme, qui est entrée en vigueur en mai 2013, le fait de quitter ou de tenter de quitter le Canada pour commettre des activités terroristes est dorénavant criminel.
[Traduction]
La loi confère aux organismes nationaux de sécurité de nouveaux pouvoirs d'enquête et de poursuite à l'égard des individus qui prévoient voyager à des fins terroristes de manière à arrêter les éventuels voyageurs extrémistes avant qu'ils quittent le pays. Le gouvernement a adopté la afin de retirer la citoyenneté canadienne à quiconque prend les armes contre les Forces armées canadiennes ou est condamné pour activités terroristes.
[Français]
La Gendarmerie royale du Canada dirige un groupe tactique sur les voyageurs extrémistes. Le groupe rassemble un nombre de ministères et d'organismes clés voués à la sécurité nationale afin d'examiner les cas de voyageurs extrémistes et d'intervenir dans les cas les plus graves et urgents.
La GRC, que je félicite, a inculpé récemment Hasibullah Yusufzai, un résidant de la Colombie -Britannique, pour s'être joint à une organisation terroriste. C'est le premier cas où des accusations sont portées en vertu de la Loi sur la lutte contre le terrorisme. Ces accusations ont été portées en juillet de cette année.
[Traduction]
Nous venons d'ajouter Jabhat al-Nusra à la liste des entités terroristes. Autrement dit, offrir une aide ou un appui quelconques à ce groupe, que ce soit au Canada ou à l'étranger, constitue maintenant une infraction criminelle. Dernièrement, le gouvernement conservateur a aussi inscrit l'État islamique en Irak et au Levant, que nous surnommons l'État islamique, sous toutes ses formes et ses identités, sur la liste des organisations terroristes, annonçant ainsi clairement qu'adhérer à ce groupe répugnant ou tenter de le faire constitue une infraction terroriste. Quiconque s'associe à ce groupe barbare s'expose aux lois canadiennes, appliquées dans toute leur rigueur.
Comme l'a affirmé le à la Chambre des communes, vendredi dernier, nous présenterons d'ici quelques semaines d'autres mesures pour que les services de sécurité et autres organismes chargés d'appliquer la loi ou d'assurer la sécurité nationale soient mieux à même de surveiller les terroristes et les Canadiens à qui on a carrément lavé le cerveau pour les faire adhérer à cette cause infâme.
Soyez assuré, monsieur le président, qu'ils subiront les terribles conséquences juridiques de leurs actes.
[Français]
Bien sûr, nous continuons d'agir avec les États-Unis et les autres pays afin de protéger notre frontière.
Parmi les autres moyens que nous utilisons pour contrer la menace terroriste, il y a le Programme de protection des passagers, qui permet d'identifier les personnes susceptibles de poser une menace à la sécurité aérienne. Le programme permet de refuser l'embarquement à une personne. Nous pouvons même révoquer des passeports pour des motifs de sécurité nationale.
[Traduction]
Monsieur le président, protéger les Canadiens contre les terroristes violents et barbares qui cherchent à leur faire du mal et à nuire à leur mode de vie, c'est le premier devoir d'un gouvernement. Je suis convaincu que vous prenez cette responsabilité très au sérieux, tout comme je le fais moi-même.
Il faut adopter une position ferme et sans équivoque.
[Français]
La barbarie n'est pas une valeur canadienne et elle n'en sera jamais une.
[Traduction]
L'État islamique est un groupe barbare de terroristes qui nous haïssent et qui détestent notre mode de vie. Nous ferons tout ce qui s'impose pour protéger les Canadiens contre cette entité infâme.
Cela dit, le gouvernement ne s'en tient pas qu'aux mesures de répression. Le premier pilier de sa stratégie de lutte antiterroriste, c'est la prévention. La prévention de l'extrémisme violent figure parmi les éléments névralgiques de ses mesures d'intervention. Des travaux importants sont d'ailleurs en cours à ce sujet. Les événements ont favorisé l'établissement de relations. Nous pouvons ainsi assurer les communautés culturelles de notre collaboration dans le but d'éviter que les jeunes Canadiens se radicalisent et de contrer quiconque cherche à les radicaliser.
C'est l'objet même du projet Kanishka. Le gouvernement finance des travaux de recherche sur la participation de voyageurs occidentaux extrémistes au conflit en Syrie. Comment communiquent-ils? Comment se déplacent-ils? Les conclusions de ces travaux nous permettront d'élaborer des stratégies plus efficaces pour contrer la radicalisation avant même qu'elle se manifeste.
Le moyen le plus efficace de déjouer les activités criminelles en tout genre, y compris l’extrémisme violent, réside souvent dans les partenariats que les policiers nouent avec les collectivités qu’ils servent.
[Français]
Ces partenariats dépendent, quant à eux, d'agents de police bien informés, conscients des problèmes et ayant une compréhension profonde de la dynamique locale, ce qui leur permet de reconnaître les signes précurseurs de la criminalité et d'intervenir en conséquence.
[Traduction]
L’initiative des agents d’information pour la lutte antiterroriste de la GRC vise à donner aux policiers de première ligne et à d’autres premiers intervenants une formation essentielle de sensibilisation au terrorisme. Ces agents de lutte antiterroriste sont outillés à la fois pour informer et pour sensibiliser leurs collègues en vue de détecter les menaces à la sécurité nationale et les attitudes révélant l’extrémisme violent aussitôt que possible.
Depuis la création du programme, il y a cinq ans, plus de 1 700 candidats y ont participé. L'an dernier seulement, l'équipe de lutte antiterroriste a formé plus de 325 personnes.
Comment peut-on stopper les individus qui se sont radicalisés, mais qui n'ont pas encore pris part à des actes de terrorisme? La lutte contre l'extrémisme violent par la prévention passe forcément par l'intervention précoce. Les agents de la GRC collaborent avec les organismes locaux et les ressources communautaires à l'élaboration de programmes d'intervention auprès des extrémistes violents destinés essentiellement aux jeunes qui gravitent autour d'activités extrémistes violentes.
[Français]
Pour conclure, monsieur le président, je veux simplement réitérer l'importance de continuer à détecter, à prévenir et à déjouer les complots dans notre pays, ainsi qu'à dissuader tous ceux qui seraient tentés de se livrer à de tels gestes ou de sombrer dans le terrorisme ou le fanatisme.
[Traduction]
Malgré les succès, malgré la vigilance absolue de nos organismes de renseignement et d'application de la loi et malgré le soutien considérable de nos collectivités, nous demeurons pleinement conscients de la menace qui plane constamment sur le pays. Nous ne devons jamais tenir la sécurité de nos concitoyens pour acquise.
La lutte contre le terrorisme et les problèmes connexes que sont la radicalisation menant à la violence et les déplacements de voyageurs est fonction de la concertation de nombreux partenaires. Ensemble, il faut rester vigilants dans cette lutte mondiale et s'adapter à l'évolution de la menace. À cette fin, le gouvernement n'hésitera pas, comme il l'a déjà fait, à fournir aux organismes d'application de la loi les outils nécessaires pour prévenir la radicalisation au pays et arrêter les individus désireux de causer du tort aux Canadiens.
Je compte sur l'appui des membres de cet important comité pour faire adopter rapidement les mesures d'envergure qui seront proposées. J'invite les députés, tous partis confondus, à faire table rase de leurs positions pour soutenir les efforts du gouvernement en vue d'assurer la sécurité des Canadiens face aux organisations telles que l'État islamique et les autres entités terroristes qui se trouvent ici même, au Canada.
[Français]
Je vous remercie.
:
Je remercie la secrétaire parlementaire de sa question.
Vous avez raison. Le terrorisme constitue une menace. C'est une réalité concrète pour les organismes canadiens de sécurité et d'application de la loi. J'ai eu l'occasion de m'entretenir avec des étudiants de Bellechasse. Je pense plus particulièrement à une jeune Québécoise, Annemarie Desloges, qui, il y a un peu plus d'un an, alors qu'elle faisait des courses à Nairobi, au Kenya, a été victime d'un attentat terroriste, tout comme un de ses confrères canadiens de la Colombie-Britannique. L'attentat s'est produit à Nairobi, au Kenya, mais il aurait pu se produire ici.
Comme je l'ai dit dans mon allocution, nous avons réussi à contrecarrer deux complots terroristes: un premier à Victoria, en Colombie-Britannique, et un deuxième qui visait à faire dérailler un train entre Toronto et New York. Nous avons aussi réussi à contrer le groupe des 18 à Toronto. La Loi sur la lutte contre le terrorisme que nous avons adoptée permettra à toutes les forces de l'ordre d'intervenir avant que se produise un attentat terroriste. C'est d'ailleurs ce qui a permis de porter des accusations contre certains terroristes.
Voici ce qu'a dit un juge à propos d'un terroriste qui a reçu une peine d'emprisonnement de 10 ans parce qu'il comptait aller en Somalie pour se joindre à un groupe islamique djihadiste. La juge Deena Baltman, de la Cour supérieure de l'Ontario, a dit qu'il était le premier canadien à être condamné pour avoir tenté de se joindre à un groupe terroriste à l'étranger et qu'il fallait donc imposer une peine dissuasive: « Les terroristes sont des lâches de la pire espèce parce qu'ils ciblent délibérément des citoyens innocents qui ne sont pas entraînés au combat. »
Il faut que les gens comprennent clairement que c'est inacceptable, et c'est le message que cette juge a envoyé. Nous, politiciens, devons tout mettre en oeuvre, dans le respect de la loi et de nos droits, pour que les organismes d'application de la loi puissent faire leur travail, c'est-à-dire nous protéger. Il incombe aux politiciens de tous les partis d'appuyer les mesures raisonnables qui nous permettent d'accroître notre capacité et, plus particulièrement, de retracer les voyageurs qui sont prêts à commettre des actes terroristes, que ce soit ici ou à l'étranger. La juge a ajouté ceci: « Et bien qu'il ait eu le privilège de bénéficier d'études occidentales, qui sont axées sur la liberté de pensée, [cet individu] comptait joindre les rangs d'un groupe terroriste se proposant d'anéantir ceux qui pensent différemment. »
Il n'est pas possible de négocier avec des gens qui veulent nous couper la tête. Nous sommes absolument résolus à combattre le terrorisme. C'est la raison pour laquelle il faut poursuivre notre stratégie et fournir aux organismes nationaux de sécurité et d'application de la loi les outils dont ils ont besoin.
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Messieurs le ministre, le commissaire et le directeur, je vous souhaite la bienvenue.
Monsieur le ministre, je pensais aborder directement ce qui constitue, pour moi, le coeur du sujet, mais je dois dire, d'abord, je suis tout à fait content que le gouvernement continue de mettre l'accent sur la première étape du rapport de 2011 sur la résilience, c'est-à-dire la prévention. Les mesures préventives ne se limitent pas à appliquer le Code criminel une fois que les contrevenants sont de retour au Canada. La prévention s'applique aussi pendant leur retour, comme nous en convenons tous, du moins, je l'espère.
Ma question porte sur ce qui compte vraiment, c'est-à-dire les gens et, plus particulièrement, les familles. On voit souvent dans les nouvelles que les parents des personnes impliquées ne savaient pas ce qui se passait. Mais on voit souvent, aussi, qu'ils étaient au courant ou qu'ils avaient commencé à voir des signes annonciateurs. Ils disent alors: « Notre fils fréquentait des gens peu recommandables; ses idées étaient de plus en plus dogmatiques; il est disparu, puis il a fait telle ou telle chose et je ne savais pas quoi faire. »
Dans un article récent sur la communauté somalienne d'Edmonton, le président de l'association des Canadiens d'origine somalienne de l'Ouest canadien avait un conseil tout simple à donner: « Si vous croyez que votre enfant sera recruté [...] adressez-vous aux autorités. Sauvez votre enfant pendant que vous le pouvez. »
La question que je vous pose, monsieur le ministre, avec l'aide de vos collègues, est bien simple: que se passerait-il précisément si des parents ayant de telles inquiétudes ou de tels soupçons s'adressaient aux autorités? Y a-t-il actuellement quelque chose de prévu dans ce cas? Que ferait-on?
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Merci, monsieur le président.
Merci d'être venu, monsieur le ministre, et merci aussi aux chefs d'organisme de sécurité et d'organisme policier.
Je ne pense pas, monsieur le ministre, qu'un observateur objectif croirait qu'une seule réunion de ce comité permettrait le moindrement d'étudier en profondeur la menace de radicalisation au Canada. Je ne pense pas qu'une seule réunion suffise.
Monsieur le président, comme vous le savez, j'ai présenté une motion qui, en gros, demande qu'un sous-comité de ce comité convoque les personnes qui sont ici aujourd'hui pour venir témoigner, mais aussi qu'il invite d'autres parties intéressées de partout au pays à venir témoigner sur l'étendue et les conséquences des activités de radicalisation au Canada.
Je crois, monsieur le ministre, que vous avez mentionné — je n'ai pas compris le nom — un groupe qui fait aussi de la recherche et je pense que le comité devrait aussi le rencontrer. J'espère, monsieur le ministre, que vous pensez que c'est absolument notre rôle, en qualité de parlementaires, de creuser cette question et j'espère que vous encouragerez vos collègues à le faire.
Monsieur le président, je veux présenter cette motion qui — je vous en informe maintenant — sera le point de départ de notre prochaine réunion.
J'espère que vous pourrez nous appuyer dans cette démarche, monsieur le ministre.
Je vais maintenant parler d'une affaire qui, je pense, a été transmise aux médias par vous, monsieur le ministre, et votre secrétaire parlementaire. Il s'agit de la mosquée qui porte, je crois, le nom d'Al Sunnah, à Montréal. J'ai en main un document du ministère de la Défense marqué « Secret » qui a été divulgué, mais qui est du domaine public. Il traite de l'imam qui s'y trouvait. Certains ont allégué que cette mosquée était un lieu de recrutement.
Compte tenu de cela, est-ce que vous et le secrétaire parlementaire — et ceci est du domaine public depuis un certain temps en raison de renseignements provenant du Groupe des cinq avec lequel nous collaborons — est-ce que vous pouvez en dire plus au comité aujourd'hui sur les menaces se rapportant à cette mosquée et sur ce que le gouvernement fait dans ce dossier?
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Merci beaucoup, monsieur le président. Encore une fois, par votre entremise, j'aimerais remercier les témoins.
Ma question s'adresse à tous les témoins, mais je vais commencer par M. Coulombe.
Récemment, j'ai participé à une activité dans ma circonscription. L'un des participants était un jeune dans la vingtaine, qui est membre des forces armées américaines. Il fait partie de l'infanterie et il sert en Afghanistan. Sa mission là-bas est sur le point de se terminer. Leurs missions sont d'une durée de neuf mois, alors que les nôtres durent six mois.
Son père me disait que de nombreuses familles américaines, et aussi la sienne, qui vivent au Canada, placent devant chez elles une affiche qui porte l'inscription « Fière famille militaire » lorsque leurs enfants servent dans l'armée.
Il m'a dit que récemment, les autorités, les forces armées, ont demandé aux gens d'enlever ces affiches, car les services du renseignement ont appris que ces maisons seraient ciblées.
Je vous pose la question parce que bon nombre de mes électeurs, plus particulièrement pendant la mission canadienne en Afghanistan, avaient installé sur leur terrain des affiches pour témoigner leur appui aux militaires.
Je me demande si le SCRS est au courant de ce qui se passe aux États-Unis et si vous avez des raisons de faire les mêmes recommandations aux Canadiens, car bien franchement, lorsque j'ai appris cela, j'ai été très troublé. Les électeurs me posent diverses questions, comme ils en posent à M. Falk et à Mme Ablonczy. Je n'ai pas donné de réponse et je n'ai pas formulé de commentaire. J'ai tout simplement été stupéfait d'apprendre cela.
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Merci, monsieur le président.
Pour être honnête, monsieur le président, le Rapport public sur la menace terroriste pour le Canada ne contient aucune autre information que celle que nous avons lue il y a un certain temps. Cependant, à la page 14, on peut lire ceci: « Le gouvernement sait qu’il y a environ 80 personnes qui sont revenues au Canada après avoir voyagé à l’étranger pour différentes raisons liées au terrorisme. » On parle précisément — puisque les réponses que nous recevons sont vagues — de « 80 personnes qui sont revenues au Canada ».
Ce que j'ai voulu savoir plus tôt, c'est le nombre de personnes qui ont été accusées. Je ne veux pas connaître les détails opérationnels. Je sais que le SCRS, le CSARS, la GRC et l'Agence des services frontaliers du Canada font tout ce qu'ils peuvent, mais quel est précisément le nombre de personnes qui ont été accusées?
J'aimerais souligner un autre problème. Le terrorisme est une véritable menace. J'aimerais citer le président du House Committee on Homeland Security des États-Unis, qui a dit que ce sont des personnes — 13 000 personnes selon la déclaration faite par l'ONU à la suite de la réunion du Conseil de sécurité du 24 septembre 2014 — à qui un passeport a été délivré par l'un des 80 pays désignés comme pays d'origine de ces combattants étrangers. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un véritable risque pour le Canada et ses alliés, et je crois que quelqu'un doit nous dire quelles sont les mesures concrètes qui sont prises à cet égard.
La deuxième question que j'aimerais souligner, monsieur le président, porte encore sur la mosquée.
Monsieur le président, je ne vais pas faire de politique, mais je ne crois pas qu'il soit dans l'intérêt de la sécurité nationale que vous ou votre secrétaire parlementaire fassiez des allégations au sujet d'un autre leader au pays qui pourraient avoir des répercussions sur une mosquée qui, supposément causerait des problèmes. Si certaines personnes causent des problèmes dans une mosquée, qu'on prenne des mesures contre elles au lieu de faire des allégations insensées à propos des déclarations d'un chef de parti qui pourrait ne pas savoir qu'il se trouve à un endroit où il ne devrait pas être. Je crois que c'est une arme à deux tranchants, puisque cette mosquée pourrait être la cible de gestes haineux à cause des impressions exprimées par une personne. Je tenais seulement le souligner.
J'ai une autre question pour M. Paulson. Vous pouvez répondre à toutes ces questions ensemble.
Je ne sais pas quels sont les mots exacts que vous avez utilisés, monsieur Paulson, mais je crois que vous ne pouviez pas supporter le ton qui était employé dans le document intitulé « Unis contre le terrorisme », qui a été préparé par l'Islamic Social Services Association, le National Council of Canadian Muslims et la Gendarmerie royale du Canada. Je me demande si vous pourriez en dire un peu plus à ce sujet, car à la fin du document, on dit ceci: « Ensemble, nous bâtirons un Canada plus sécuritaire, plus inclusif et plus juste. »
J'ai lu le chapitre 3 de ce document, rédigé par la GRC, et je crois qu'il fournit énormément d'information aux parents, notamment à propos de la sécurité sur Internet, des causes profondes du terrorisme et de ce qu'on peut faire pour obtenir de l'aide. Pourriez-vous en dire davantage à ce sujet, car je crois que vous avez donné une mauvaise impression en retirant votre appui à ce document qui porte maintenant votre signature et qui a été publié.
En fait, j'avais deux questions. Je suis désolé d'avoir pris autant de temps, monsieur le président.