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Bienvenue à la 22
e séance du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie, du jeudi 10 juin 2010.
[Traduction]
Conformément au paragraphe 81(5) du Règlement, nous examinons le Budget supplémentaire des dépenses (A) pour 2010-2011. Nous avons plusieurs crédits à l'ordre du jour. Nous allons consacrer notre première heure de séance à cette fin, après quoi nous prendrons le vote juste avant 10 heures. À 10 heures, nous passerons au second point à notre ordre du jour, à savoir l'étude du projet de loi .
Sans plus tarder, je vous présente M. Richard Dicerni, sous-ministre, ministère de l'Industrie; M. Paul Boothe, sous-ministre délégué principal; et Mme Kelly Gillis, dirigeante principale des finances du ministère.
Bienvenue à tous les trois. Nous nous réjouissons de vous accueillir. Merci d'avoir pu comparaître malgré le très court préavis.
Nous allons commencer avec M. McTeague.
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Du point de vue du gouvernement,
[Français]
à peu près la même chose s'est produite, souvenez-vous, lorsque la ministre responsable de l'Agence de développement économique pour l'Ouest, a comparu vers la mi-mai avec son sous-ministre. À l'époque, le comité a posé beaucoup de questions au ministre et au sous-ministre. C'est la même chose à l'égard de DEC.
Lorsque M. Massé m'a posé des questions sur l'Agence de développement pour le Sud de l'Ontario, je lui ai répondu que cela ne relevait pas de mon ministère.
Nous allons faire un autre suivi en demandant au Conseil du Trésor, l'agence qui nous donne des directives pour la préparation de ce document, qu'il y ait dans les années à venir une distinction plus claire quant à l'imputabilité des différents ministères et ministres. S'il y a des questions — j'ai noté celles que vous aviez —, on pourra s'entendre après la réunion pour communiquer avec ma collègue Mme Vinet. Je pourrai partager avec elle les questions que vous avez soulevées.
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C'est ce que nous allons étudier l'automne prochain,
[Traduction]
le Budget principal des dépenses, le Budget supplémentaire des dépenses (A),
[Français]
au printemps,
[Traduction]
et le Budget supplémentaire des dépenses (B) à l'automne, et enfin le Budget supplémentaire des dépenses (C), souvent autour de Noël.
Donc, à la prochaine occasion, je vous assure que nous allons convoquer le ministre et toute autre personne que vous jugerez bon d'inviter.
C'est M. Wallace qui m'a demandé d'organiser cette réunion. J'ai acquiescé à sa requête en invitant les trois témoins que je jugeais les plus aptes à nous répondre. La prochaine fois, je vous prie de me suggérer les noms des témoins que vous souhaitez entendre et nous les convoquerons.
[Français]
Avez-vous d'autres questions à poser aux témoins?
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À l'APECA? Vous pouvez questionner le sous-ministre à ce sujet dès maintenant. En fait, il s'agit du premier crédit, vous pouvez y aller. Cependant, comme je l'ai dit auparavant, bien que les crédits se trouvent sous la rubrique d'Industrie Canada, l'APECA est une agence autonome, contrairement à FedNor, ou Initiative fédérale du développement économique du Nord de l'Ontario. Il se peut qu'il ne puisse pas répondre exactement à vos questions. Le président — ou la présidente, je crois — de l'APECA pourrait vous répondre.
Comme je l'ai déjà dit aux autres membres, la prochaine fois que nous étudierons le Budget principal ou le Budget supplémentaire des dépenses, si vous voulez poser des questions particulières à tel organisme, prévenez-moi et j'inviterai les témoins compétents.
J'ai convoqué la réunion parce que m'a harcelé — de la bonne manière — pour l'étude de chaque Budget supplémentaire des dépenses. Je le félicite de sa diligence. Il était seulement intéressé à questionner le sous-ministre, la dirigeante principale des finances et le sous-ministre adjoint, que j'ai donc invités. Mais si d'autres membres veulent questionner d'autres témoins, ils doivent me prévenir ainsi que notre greffière, et nous les inviterons.
Vous avez donc la parole et vous pouvez poser des questions sur l'APECA, mais sachez d'abord que le sous-ministre peut ne pas avoir de réponses précises à vos questions, car le très gros ministère où il travaille compte un certain nombre d'agences.
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Merci, monsieur le président.
Merci d'être ici, ce matin.
Ma deuxième question portera sur FedNor, mais, pour la première, je vais revenir à ce dont M. Wallace parlait, c'est-à-dire de la collaboration entre l'Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l'Ontario (ou FedDev) et le Programme d'aide à la recherche industrielle (ou PARI) et de ce qui ressemble à un transfert vers le PARI. Une enveloppe était prévue pour faire démarrer le programme et le mettre en place. Comme le PARI disposait déjà de réseaux prêts à fonctionner, c'est à lui qu'est allé l'argent destiné à la FedDev. La deuxième année, l'enveloppe lui a été attribuée, ce qui lui a donné l'occasion de servir, en gros, aux mêmes fins, parce que, je suppose, l'infrastructure n'est pas tout à fait en place.
Normalement, combien de temps faut-il pour mettre l'infrastructure en place? En outre, combien de cet argent a-t-on consacré à l'infrastructure, pour que la FedDev soit prête à distribuer les fonds qui aideraient au développement économique?
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Si cela ne vous fait rien, je suis bien conscient du rôle du PARI, et peut-être est-ce davantage une question de politique. Je me demandais simplement quelle fraction de cet argent a bien été consacrée à cette infrastructure ou à la bureaucratie en place de la FedDev, car je crains que, en vertu d'une certaine idéologie, les responsables, ne croyant pas dans le développement économique régional, investissent dans un réseau déjà en place afin de récupérer plus tard l'investissement... Mais ce n'est qu'une hypothèse que j'ai logée dans mon esprit, et je ne vous dérangerai pas davantage avec elle.
M. Richard Dicerni: Vous êtes en mesure de savoir que nous ne nous occupons pas d'hypothèses...
M. Anthony Rota: Si ça ne vous fait rien, je passerai à ma prochaine question, sur FedNor.
Le 13 mai, le ministre était ici. Je lui ai très spécifiquement demandé une ventilation des estimations concernant FedNor, parce qu'elles n'étaient pas établies. Le ministre a promis de me les communiquer, tout comme il l'avait fait lors d'une visite antérieure, je pense que c'était deux ou trois visites avant ce témoignage. Il nous avait alors envoyé un magnifique dépliant illustré. Cette fois-ci, nous n'avons pas eu droit à ce magnifique dépliant.
Je ne sais pas trop qu'en penser. Je suis sûr qu'il vous a demandé de rassembler les chiffres. Est-ce en train de se faire? Êtes-vous près de les avoir sous peu? Je crois qu'il devait les communiquer au président de notre comité. Savez-vous ce qu'il en est?
Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité.
En ma qualité de président de l'Institut canadien des produits pétroliers, je tiens à vous remercier de me donner l'occasion de témoigner aujourd'hui et de vous présenter le point de vue de l'institut à propos du projet de loi . Je suis accompagné de M. Carol Montreuil, vice-président du secteur de l'Est du Canada.
L'Institut canadien des produits pétroliers est une association nationale représentant les intérêts publics de l'industrie pétrolière d'aval dans tous les aspects du raffinage, de la distribution, du transport et de la commercialisation des produits pétroliers utilisés pour le transport ou comme source d'énergie résidentielle et industrielle. En tout, les membres de l'ICPP exploitent 17 raffineries au Canada, ce qui représente 80 p. 100 de la capacité de raffinage du pays, et alimentent en carburant quelque 10 000 stations-service affiliées à une marque dans l'ensemble du pays.
L'ICPP compte parmi ses membres Chevron Canada Limited, Husky Energy, Compagnie pétrolière impériale Ltée, North Atlantic Refining, Parkland Income Fund, Produits Shell Canada Limitée, Suncor Energy Products Inc., produits commercialisés sous la marque Pétro-Canada, et Ultramar Limitée.
Tout d'abord, je tiens à souligner que l'ICPP et ses membres adhèrent au principe selon lequel les consommateurs doivent en avoir pour leur argent. Les membres de l'ICPP appliquent les normes d'intégrité les plus élevées et ont acquis la confiance des consommateurs en leur offrant des produits énergétiques fiables et de grande qualité.
Les membres de l'ICPP sont favorables à l'inspection périodique obligatoire des appareils prévue dans le projet de loi . L'une des recommandations de Mesures Canada, dans son examen de 2004 du secteur pétrolier au détail, était d'établir un cycle d'inspections obligatoires de deux ans. L'ICPP a participé à cette consultation multilatérale et a appuyé les recommandations découlant de l'examen.
J'aimerais également profiter de cette occasion pour revenir sur certaines observations faites par les représentants de Mesures Canada lors de leur témoignage, la semaine dernière. D'abord, je tiens à mentionner que le secteur pétrolier au détail a un taux de conformité très élevé, qui respecte les normes de Mesures Canada: 94 p. 100 pour les pompes à essence sur une période de 10 ans. En 2007, le taux de conformité, comme on l'a mentionné dans l'article de Canwest dont a parlé un représentant de Mesures Canada la semaine dernière, était de 97 p. 100. Évidemment, nous visons les 100 p. 100, mais les taux se situant dans les 90 p. 100 — si on les compare à ceux des autres secteurs dont on a parlé la semaine dernière — sont très élevés.
Qui plus est, les représentants de Mesures Canada ont confirmé que le seuil d'erreur d'étalonnage est bas, soit 0,5 p. 100, ce qui représente en fait environ une tasse de carburant pour un plein de 50 litres. Ils ont également confirmé que rien ne permet d'affirmer que les erreurs d'étalonnage résultent d'actes délibérés de la part des ravitailleurs. Je crois qu'il est important de le souligner, compte tenu des observations formulées publiquement sur la question au moment où le projet de loi a été déposé.
Ma dernière remarque porte sur le titre du projet de loi , soit la . Étant donné que cette mesure législative modifie tant la Loi sur l'inspection de l'électricité et du gaz que la Loi sur les poids et mesures et qu'elle s'applique à une vaste gamme de secteurs commerciaux, je propose respectueusement que le comité envisage de recommander de modifier le titre du projet de loi afin qu'il reflète mieux cette vaste application.
Je terminerai en réaffirmant que nos membres souscrivent entièrement au principe selon lequel les consommateurs doivent en obtenir pour leur argent.
Je vous remercie de votre attention. M. Montreuil et moi serons heureux de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Pour ceux d'entre vous qui ne connaissent pas notre organisme, le Conseil des consommateurs du Canada est un organisme indépendant, sans but lucratif, constitué en société sous le régime fédéral en 1994 avec la mission de donner aux consommateurs une voix dans les grands enjeux locaux, régionaux et nationaux, et c'est la raison pour laquelle je suis ici, bien entendu.
Le conseil collabore avec les consommateurs, les entreprises et le gouvernement à la résolution de problèmes liés au commerce. Nous aspirons à informer les consommateurs, les entreprises et le gouvernement au sujet de leurs droits, de leurs obligations et de leurs responsabilités. Le conseil d'administration bénévole du conseil est composé d'experts des domaines de la consommation, de l'élaboration de politiques de consommation et de la mise sur pied d'entreprises.
Le conseil offre des opinions éclairées par l'entremise de son réseau d'intérêt public, groupe bénévole de plus de 400 meneurs sérieux et engagés de différents domaines d'expertise, d'un bout à l'autre du pays. Également, le réseau des jeunes consommateurs, tribune virtuelle de plus de 100 jeunes professionnels, veille à ce que le conseil soit toujours au fait des réalités démographiques des consommateurs et puisse comprendre leurs besoins.
Le conseil est peut-être le groupe de consommateurs le plus actif et le plus diversifié au Canada.
Sachez que j'habite à Victoria, en Colombie-Britannique, où malheureusement, notre météo est à peu près comme la vôtre aujourd'hui, mais je suis à Ottawa pour assister à une autre réunion et j'étais heureuse de pouvoir venir à cette séance. Nos bureaux sont situés à Toronto, en Ontario.
Généralement, le conseil approuve la volonté du gouvernement de fournir une meilleure protection aux consommateurs canadiens contre les inexactitudes de mesure des pompes à essence et d'autres appareils de mesure.
Je suis d'accord avec mes collègues pour dire que le titre abrégé du projet de loi ne couvre pas sa vaste portée. C'était une bonne suggestion.
Nous sommes satisfaits des quatre éléments précis que nous avons dégagés, soit l'imposition de pénalités et l'augmentation des amendes maximales, une nouvelle amende en cas de récidive, des inspections obligatoires à intervalles réguliers et la désignation d'inspecteurs non gouvernementaux formés pour effectuer ces inspections obligatoires.
Nous approuvons tous ces éléments, mais nous avons tout de même quelques observations à formuler.
D'abord, en ce qui a trait aux pénalités, le nouveau paragraphe 29.11(3) fixe la pénalité maximale pour une violation à 2 000 $. Nous sommes d'avis qu'un tel montant n'est pas assez élevé pour inciter au respect de la loi. Pour une infraction, l'article 33 fixe une amende maximale de 20 000 à 50 000 $, et l'article 32, une amende de 10 000 à 20 000 $. Ces pénalités incitent fortement à se conformer à la loi, mais pas l'amende de 2 000 $, à notre avis.
Le conseil s'interroge sur la disposition concernant le paiement d'une « somme inférieure à la pénalité infligée, dont le paiement [...] vaut règlement ». Je suppose que cela signifie que si l'on paie à temps, on n'a pas à payer autant. Bien honnêtement, je ne comprends pas du tout cette idée. En quoi une réduction de la pénalité offre-t-elle une meilleure protection contre les infractions? Peut-être quelqu'un pourrait-il me l'expliquer.
De plus, le conseil s'interroge sur le bien-fondé de la disposition sur les transactions, qui sont une reconnaissance de culpabilité, mais qui peuvent résulter en une « réduction — partielle ou totale — du montant de la pénalité ». En quoi une réduction de la pénalité offre-t-elle une protection accrue contre les infractions?
L'article 29.28 permet au ministre, en vertu de la loi, de rendre publiques les coordonnées de la personne responsable des violations. L'article prévoit que le ministre « peut » les rendre publiques. Associé à la disposition sur les transactions, ce pouvoir nous semble miner la qualité dissuasive de la loi. Nous aimerions que le ministre doive rendre publics les renseignements concernant les personnes qui ont été reconnues coupables d'une violation.
Le conseil estime qu'il est irréaliste d'avoir comme seul recours lors d'un litige un appel au ministre. Mesures Canada pourrait sans doute mettre en place un processus réaliste de résolutions des différends. Un appel au ministre devrait être une mesure de dernier recours.
Le conseil applaudit à la disposition selon laquelle un employeur est responsable de l'infraction commise par un employé.
Pour ce qui est d'une nouvelle amende pour les infractions de récidive, nous approuvons l'article 29.24, qui se lit comme suit: « Il est compté une violation distincte pour chacun des jours au cours desquels se continue la violation », et nous nous demandons pourquoi on n'augmente pas la pénalité, comme à l'article 32.
En ce qui concerne les inspections obligatoires, si le but est de procéder à des inspections obligatoires à des fréquences établies et non à des inspections faisant suite à des plaintes de consommateurs, le conseil est d'accord. Ce qui nous inquiète, c'est la disposition relative aux ressources financières et humaines pour l'exécution de ces inspections. Nous savons d'expérience que le gouvernement adopte souvent des lois et des règlements pour la protection du consommateur, mais qu'il omet aussi de fournir les ressources nécessaires. Nous aimerions que le budget soit augmenté afin que Mesures Canada puisse s'en occuper.
Enfin, il y a la désignation d'inspecteurs non gouvernementaux. Nous approuvons la désignation d'inspecteurs non gouvernementaux formés pour réaliser des inspections obligatoires. C'est peut-être parce que je suis incapable de lire la mesure législative, mais il semble régner une certaine confusion dans le projet de loi quant aux personnes habilitées à agir en tant qu'inspecteurs. Il semble que le paragraphe 26(5.1) s'oppose au paragraphe 29.12(1). Qui est un inspecteur autorisé en vertu de la loi? Je ne suis pas arrivée à déterminer qui serait cette personne.
En terminant, sachez que le conseil appuie les principes de base du projet de loi C-14. Nous croyons que les préoccupations que nous avons soulevées doivent être prises en considération, de manière à renforcer le pouvoir du projet de loi de protéger le consommateur.
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier nos témoins de leur présence aujourd'hui.
Comme vous, j'avais des doutes quant au bien-fondé de cette mesure législative, compte tenu du manque de données probantes démontrant que ces problèmes sont bien réels. Cela ne veut pas dire que les consommateurs ne sont pas soucieux d'obtenir la bonne quantité de carburant pour ce qu'ils paient.
J'aimerais connaître votre opinion, monsieur Montreuil et monsieur Boag, puis la vôtre, madame Huzar, au sujet des préoccupations sous-jacentes selon lesquelles cette mesure législative pourrait engendrer encore plus de problèmes et ne contient aucune mesure pour éradiquer cette perception.
Je suis d'accord avec vous à propos du titre. Il est trompeur et quelque peu injustifié. J'ai été troublé d'entendre le ministre, à la conférence de presse, parler des détaillants en les qualifiant « d'escrocs » — certains d'entre eux, en tout cas —, alors que les faits peuvent très bien démontrer que les irrégularités ou l'impression de ne pas en obtenir pour son argent peuvent être attribuables à des bris mécaniques, à l'usure normale, ce qui est, selon moi, normal en toutes circonstances.
Messieurs Boag et Montreuil, je me demande si vous pourriez vérifier auprès de vos membres s'ils considèrent que la norme prévue par Mesures Canada, soit 100 millilitres par 20 litres de carburant, est un niveau de tolérance acceptable. Je vous demande cela parce que si je conduis la voiture de , que je fais le plein et que le réservoir peut contenir environ 60 litres de carburant, cela signifie qu'en fonction des niveaux actuels de tolérance, je pourrais perdre le tiers d'un litre d'essence. À un dollar le litre, cela représente 30 ou 40 ¢. Je crois que cela ferait en sorte de maintenir le cynisme que la population nourrit à juste titre.
Monsieur Boag, vos membres trouvent-ils acceptable le niveau de tolérance de 100 millilitres? Préconisent-ils ou appliquent-ils un niveau de tolérance plus bas dans les stations-service et les raffineries?
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Quand cette question a été soulevée pour la première fois, dans l'article de Glen McGregor, il s'agissait apparemment d'une étude effectuée par Mesures Canada, mais personne n'a voulu la reconnaître.
Je sais ce qui se passe lorsqu'on retire de l'essence du sol; si l'on ne s'y prend pas de la bonne façon, les résultats sont discutables et des erreurs peuvent se produire. Exposer l'essence qui est à une température ambiante dans un réservoir à des températures extérieures pourrait faire en sorte de modifier son volume, et par conséquent de rendre le processus d'étalonnage et de certification un peu superflu et peut-être même inutile, sinon douteux.
J'aimerais vous demander, madame Huzar, si selon vous — et je ne vous parlerai pas de l'étalonnage — il se peut que la position du gouvernement en ce qui concerne les pénalités ait quelque chose à voir avec les personnes dont les pompes à essence ont mal fonctionné, mais pas en raison de gestes délibérés, et que ce soit la raison pour laquelle les montants des amendes varient de 2 000 $ à 20 000 $?
Votre organisme considère-il que les bris mécaniques indésirables et involontaires sont visés par le projet de loi, qui indique qu'il y a des circonstances qui justifient une pénalité ou une amende inférieure plutôt qu'une pénalité obligatoire plus élevée, ce que semble appuyer votre organisme?
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Je crois que l'important, ici, c'est la confiance du consommateur. Lorsque je m'arrête à la pompe à essence ou que je vais dans un commerce où un boucher pèse la viande, je m'attends à ce que les appareils de mesure soient exacts. Voilà le premier point.
Ensuite, je m'attends à ce que quelqu'un — même si, en tant que consommatrice ordinaire, j'ignore sans doute que Mesures Canada est l'organisme responsable — veille à ce qu'il en soit effectivement ainsi.
Donc, tout ce que le gouvernement pourra faire pour maintenir cette confiance est très important. Je pense qu'on s'attaque vraiment aux fraudeurs. Je présume que cette mesure législative vise précisément ces personnes qui songent à s'en mettre plein les poches rapidement par un quelconque moyen. À cet égard, la législation doit prévoir des mesures suffisantes.
Quant aux défaillances techniques, il me semble qu'une entreprise a l'obligation de s'assurer que l'équipement mécanique qu'elle utilise — en l'occurence, des pompes, des balances ou autres — fonctionne.
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Merci, monsieur le président.
Madame, messieurs, bonjour et bienvenue au comité.
Vous savez que l'important, au fond, est de maintenir la confiance du public et de la population. Dans le domaine des poids et mesures, il y a des choses plus ou moins importantes. Ainsi, dans le cas d'une balance pour peser du foie de veau, les erreurs seront moins coûteuses que si on pèse de l'or.
D'autre part, je suis d'accord avec vous en ce qui a trait au titre du projet de loi. Encore une fois, on fait un peu diversion. On sait que les consommateurs sont très sensibles aux variations du prix de l'essence. Si en plus on dit qu'il peut y avoir des différences dans les mesures au détriment, parfois, du consommateur, cela attire la sympathie, c'est certain. Les conservateurs excellent dans ce domaine. Par exemple, ils ont appelé le projet de loi sur des peines minimales la Loi de Sébastien; dans le cas de modifications au Code criminel, ils ont appelé cela la Loi modifiant le Code criminel (peine minimale pour les infractions de traite de personnes âgées de moins de dix-huit ans); enfin, ce projet de loi porte le titre de Loi sur l’équité à la pompe. On aurait plutôt dû l'appeler « Loi sur la confiance dans la mesure » et cela traiterait de l'ensemble des systèmes et des pesées, en tout cas l'ensemble des poids et mesures, et aussi de l'électricité et des gaz.
Je crois que tous, ou à peu près, qu'il s'agisse de représentants de l'industrie ou des consommateurs, s'entendent pour dire qu'il faut que les pénalités soient imposées correctement et qu'elles ne soient pas laissées à la discrétion du ministre. Il faut que ce soit appliqué convenablement, on s'entend là-dessus.
Selon moi, je ne crois pas qu'un détaillant d'essence manipule son système. Imaginez la quantité qu'il faudrait vendre pour en tirer un bénéfice, surtout si on tient compte des pénalités qui peuvent être appliquées. J'en doute beaucoup. Par contre, il faut quand même se prémunir contre la négligence. Il est possible que des gens, au moment de l'inspection, ne traitent pas leur mécanisme de la bonne façon. Comment va-t-on évaluer la négligence des personnes qui utilisent les instruments de poids et mesures? Les règlements vont peut-être préciser cela, mais globalement, on évalue à 20 millions de dollars l'écart annuel potentiel entre le prix payé par le consommateur et la quantité obtenue. C'est moins que si le prix du litre d'essence variait de 1 ¢ à la pompe. Si je ne me trompe pas, c'est à l'intérieur des limites. Je ne vois pas nécessairement de problème, parce que la fraude peut, d'après moi, difficilement être en cause; ce serait surtout la négligence.
Quand on parle des frais que cela pourrait engendrer, on parle de 50 $ à 200 $. Qu'est-ce que l'industrie pense de cela? Quelle est la réaction de façon générale?
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Je crois néanmoins que cette mesure législative vise à assurer le respect de la loi et à augmenter les taux de conformité. À l'évidence, si vous recevez une première amende de 2 000 $ pour une pompe qui ne mesure pas correctement et que vous n'avez pas réparée, et que plus tard, vous omettez délibérément de corriger le problème, en plus d'avoir plein d'autres pompes imprécises, il est évident qu'on pourrait parler d'un cas de fraude.
Cela vaut pour le cas où quelqu'un saurait que ses pompes sont inexactes sans pour autant les réparer par la suite. Mais l'idée derrière ces sanctions moins sévères, ainsi que l'ont expliqué les fonctionnaires qui ont comparu ici l'autre jour, est qu'il est déraisonnable d'envisager de se lancer dans des procédures pénales durant des mois pour nous attaquer à un détaillant privé qui, pendant deux ans, ignorait tout simplement qu'il avait une pompe qui ne mesurait pas correctement, mais a fini par la réparer.
C'est pour cela, je crois, qu'il y a eu moins de conformité ou de condamnations à ce chapitre. C'est parce que ce n'est tout simplement pas pratique, compte tenu de la façon dont les choses fonctionnent. Selon moi, ce processus de SAP donnera certainement lieu à un plus grand respect de la loi.
Pour ce qui est de la conclusion de transactions, vous avez parlé d'un aveu de culpabilité qui pourrait entraîner la réduction partielle ou totale du montant de la pénalité. Supposons qu'on ait une station-service dotée de 16 pompes, et que quelque chose cloche dans le système. On procède à une inspection, et on constate qu'il y a un problème qui touche toutes les pompes en même temps. Au lieu d'imposer une amende à ce détaillant pour chacune de ces pompes — un certain montant de pénalité multiplié par 16 —, on pourrait discuter des moyens d'ajuster l'amende pour tenir compte de la réalité pratique de cette situation.
Cela vous semble-t-il une approche valable? Cette approche ne serait pas raisonnable si on avait intentionnellement et frauduleusement manipulé les pompes à l'avantage du détaillant et au détriment du consommateur, mais elle le serait si un problème systématique était relevé lors d'une procédure d'inspection normale au bout de deux ans, et si le détaillant réglait immédiatement le problème.
Cela vous paraît-il sensé?
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Oui. Avec le temps, et simplement à cause de l'usure normale, l'exactitude d'un appareil pourrait se détériorer au point de dépasser les seuils de tolérance et d'enfreindre les normes en vigueur, telles qu'édictées par Mesures Canada.
L'autre point que j'aimerais ajouter, ici, est en lien avec ce cycle d'inspection aux deux ans dont nous avons parlé. C'est assurément la recommandation qui a résulté de l'examen du secteur pétrolier au détail de 2004. En ce moment, cette norme volontaire est telle qu'elle a été édictée par Mesures Canada. Mais, en fait, le projet de loi ne précise pas quelle serait la période d'inspection obligatoire. En définitive, ce serait le rôle des règlements pris en vertu de cette loi.
Pour une bonne part, il s'agit là d'une loi habilitante, et il nous tarde de collaborer avec le personnel d'Industrie Canada lorsqu'on entreprendra le processus d'élaboration des règlements, après l'adoption du projet de loi , afin de déterminer quel cycle d'inspection obligatoire serait indiqué. Il est clair pour nous que la détermination d'une approche équilibrée et logique doit se faire au moyen d'une solide analyse coûts-avantages, en tenant compte de l'ampleur du problème.
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Merci, monsieur le président.
J'espère que le temps qui m'est accordé ne sera pas réduit.
Le président: Bien sûr que non.
M. Peter Julian: Je vous en remercie.
Madame Huzar, j’aimerais revenir sur les craintes que vous avez concernant le projet de loi dans son état actuel. Vous avez soulevé la question du montant réel des amendes qui pourraient être infligées aux contrevenants. Si je comprends bien, vous craignez également qu’il soit difficile de porter une affaire en appel devant le ministre et que les ressources allouées à l’application de cet instrument de protection des consommateurs soient insuffisantes.
Alors, serait-il juste de dire que vous craignez que le gouvernement soit en train de nous proposer une mesure pas vraiment utile? Le projet de loi lui-même ne suffit pas. D’autres ressources sont nécessaires, et on doit pouvoir faire appel devant une tierce partie neutre. Le montant des amendes pose problème aussi.
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Je comprends ce que veut dire M. Julian. Les sanctions pécuniaires sont idéales pour l’État, mais ceux qui ont subi un préjudice n’y gagnent manifestement rien, même s’ils se sont fait voler. La mécanique serait néanmoins très difficile à établir.
Monsieur le président, j’ai remarqué votre intervention au sujet de l’évaluation faite par Mesures Canada, qui parle de 20 millions de dollars. Je trouve cette affirmation déconcertante puisque, lorsque je fonde mes calculs sur la quantité de 70 à 75 milliards de litres d’essence vendus au Canada chaque année, avec une erreur de mesure permise de 100 millilitres par 20 litres et un prix de vente de 1 dollar par litre, je conclus que les consommateurs canadiens sont susceptibles de se faire voler plus de 250 millions de dollars par année.
Monsieur Boag, je voudrais vous poser une dernière question. J’aimerais savoir si votre organisme est convaincu que Mesures Canada serait capable de se doter d’un nombre suffisant d’inspecteurs pour faire le travail de calibration, conformément aux exigences de la loi. Nous avons parlé aux gens de Mesures Canada, et un mémoire fourni par M. Lake nous dit qu’il faudrait de deux à trois ans pour y parvenir.
Compte tenu de l’erreur de mesure permise de 100 millilitres d’essence par 20 litres, est-il raisonnable de penser que des inspecteurs risquent de ne pas être capables de s’assurer de ce degré de précision et qu’ils pourraient faire des inspections sommaires des pompes? Les pompes risqueraient de se révéler défectueuses trois mois plus tard, et on serait alors forcé d'appliquer intégralement la loi.