:
Bonjour, mesdames et messieurs les membres, bonjour à nos témoins. Nous amorçons la 23
e séance des travaux du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie.
Je tiens à souhaiter la bienvenue aux quatre témoins qui se trouvent devant nous aujourd'hui.
Nous nous réunissons conformément à l'ordre de renvoi du jeudi 13 mai 2010, pour l'étude du projet de loi C-14, Loi modifiant la Loi sur l'inspection de l'électricité et du gaz et la Loi sur les poids et mesures.
Devant nous aujourd'hui, nous retrouvons Mme Marcotte, présidente et chef de la direction à l'Association québécoise des indépendants du pétrole. Nous accueillons aussi M. Blouin, du même organisme.
[Français]
Nous recevons également M. Harnois, de la même organisation.
[Traduction]
Nous entendrons également Mme Savage, de la Canadian Independent Petroleum Marketers Association.
Nous allons d'abord écouter Mme Marcotte.
L'Association québécoise des indépendants du pétrole regroupe les entreprises pétrolières d'intérêt québécois. Leur champ d'activité est lié à l'importation, la distribution et la vente au détail de carburant, de mazout de chauffage et de lubrifiant. Les ventes au détail des entreprises pétrolières québécoises totalisent annuellement plus de 1 milliard de dollars.
Nous prenons acte des préoccupations gouvernementales relatives à la justesse des appareils de mesure. L'AQIP estime qu'il est tout à fait normal et souhaitable que les consommateurs reçoivent les quantités de carburant pour lesquelles ils sont facturés. En conséquence, l'AQIP n'est pas opposée à l'application des dispositions de la nature de celles que l'on retrouve dans le projet de loi . Toutefois, nous nous expliquons difficilement ce qui a pu inspirer le titre du projet, soit la Loi sur l'équité à la pompe. Cela laisse entendre qu'il y aurait actuellement de l'iniquité relativement à la quantité de carburant mesurée par les pompes.
Or, lorsque Mesures Canada a mené une consultation à ce sujet en août 2008, nous avons demandé qu'une étude sérieuse soit menée afin de mesurer correctement la situation relative aux appareils ou compteurs responsables de la précision des quantités de carburant vendues. Depuis lors, nous n'avons jamais été informés qu'une pareille étude avait été réalisée. Nous avons plutôt constaté que le gouvernement semblait s'appuyer sur un article du Ottawa Citizen, qui prétendait que les consommateurs ne recevaient pas les quantités de carburant auxquelles ils avaient droit.
Toute insinuation de malversation est grave et doit être appuyée sur des faits démontrables plutôt que sur un sommaire document de presse. Nous sommes d'autant plus étonnés de la tournure du débat qu'au Québec, il existe une réglementation qui oblige les détaillants d'essence à s'assurer que — et je cite le règlement — « tout distributeur de carburant relié à un réservoir souterrain est muni d'un compteur et que celui-ci est calibré au moins une fois à tous les 2 ans ». Cette obligation est spécifiée à l'article 141 du Code de sécurité relatif à la Loi sur le bâtiment du Québec. À cet égard, afin d'éviter un alourdissement administratif, nous insistons pour que le gouvernement fédéral évite d'ajouter une réglementation, étant donné que le gouvernement provincial s'acquitte déjà de cette tâche.
Je tiens à remercier le comité de l'occasion qui m'est offerte de présenter l'exposé à venir au nom des membres de la CIPMA à propos du projet de loi C-14, Loi modifiant la Loi sur l'inspection de l'électricité et du gaz et la Loi sur les poids et mesures.
La Canadian Independent Petroleum Marketers Association défend les intérêts des négociants en carburant indépendants, qui ne sont ni raffineurs ni grands joueurs de l'industrie. La CIPMA est une association commerciale sans but lucratif d'envergure nationale, constituée en société au Canada en 1996. La direction de l'association relève d'un conseil d'administration composé de propriétaires et de hauts dirigeants des entreprises membres.
Les entreprises membres de la CIPMA sont les importants négociants en carburant indépendants au Canada. Bon nombre d'entre elles appartiennent à des intérêts familiaux, bon nombre ont un caractère rural de par leurs racines et leurs préoccupations, la plupart ont une vocation nationale. Toutes ont une forte fibre concurrentielle et jouent un rôle important dans les collectivités où elles exercent leurs activités.
J'aimerais nommer nos membres. De l'ouest à l'est, ce sont: PetroValue, de Vancouver; Parkland Income Trust, de Red Deer, en Alberta; United Farmers of Alberta, ou UFA, de Calgary; Can-Op, de Thunder Bay, en Ontario; McDougall Energy, de Sault Ste. Marie, en Ontario; Davis Fuels, de Burford, en Ontario; Gales, de Niagara Falls; Pioneer Petroleums, de Burlington, en Ontario; Canadian Tire Petroleum, de Toronto; Max Convenience; Cango, de Burlington; Niapen Oil, de Stoney Creek; MacEwen Petroleum, de Maxville, en Ontario; Mr. Gas, d'Orleans; Norcan Petroleum Products, de Montréal, Olco Petroleum, de Montréal; Wilson Fuel, de Halifax, en Nouvelle-Écosse; et Co-Op Atlantic, de Moncton, au Nouveau-Brunswick. Collectivement, nous vendons quelque 14 milliards de litres de carburant au Canada.
Les membres de la CIPMA participent à l'effort de l'industrie de la commercialisation et de la distribution sous tous ses aspects. La plupart des entreprises membres de la CIPMA vendent du carburant au détail; la majorité d'entre elles a des points de service dans plus de deux provinces. Collectivement, les membres de la CIPMA approvisionnent 20 p. 100 des quelque 12 500 postes d'essence du Canada.
La CIPMA croit que les consommateurs ont le droit de savoir ce qu'ils obtiennent en échange de leur argent et fait valoir que le détaillant est responsable de la précision de ses appareils de mesure. Nous entrevoyons là deux principes fondamentaux de la Loi sur les poids et mesures et le projet de loi C-14. Encore une fois, la CIPMA est d'accord avec les principes fondamentaux dont il est question.
Depuis 2004, la CIPMA participe activement aux délibérations de Mesures Canada sur la fiabilité des pompes. La CIPMA a fait valoir son point de vue officiellement à ce sujet en 2008. À ce moment-là, nous avons affirmé que le public a le droit d'avoir confiance en ce qu'il achète à la pompe et que nous sommes en faveur d'un cycle d'inspection obligatoire des distributeurs d'essence. Nous réitérons cette position-là ici pour votre gouverne.
Nous sommes d'accord avec les objectifs du projet de loi C-14. À notre avis, dans la mesure où il est combiné à une réglementation rigoureuse, le projet de loi atteindra le but visé, soit que les consommateurs aient confiance aux appareils de mesure commerciaux qui servent dans le cadre de leurs achats.
Il importe de le souligner: dans leur témoignage devant votre comité, les représentants de Mesures Canada ont affirmé que, contrairement à ce qui est signalé dans la presse, le trafiquage ou la fraude ne sont pas à la racine des problèmes de calibrage touchant les pompes. C'est plutôt l'usure des pompes qui est en cause; plus l'appareil de mesure pompe d'essence, plus il s'use. C'est la principale raison pour laquelle les pompes finissent par être mal calibrées.
Les détaillants sont au courant de ce fait; ils entreprennent donc périodiquement des inspections et un recalibrage de leurs pompes, même lorsque le régime législatif en place ne leur force pas la main. La plupart des détaillants membres de la CIPMA inspectent leurs pompes tous les deux ans; certains le font même tous les ans. Il s'agit d'assurer l'intégrité de l'appareil. Les inspections et le recalibrage constituent une pratique fondamentale qui est bien admise au sein de notre industrie; c'est ce qui explique le taux de conformité élevé de l'industrie de la vente de combustible au détail. De tous les secteurs commerciaux soumis aux règles de mesure en usage, la vente de carburant au détail présente un des taux de conformité les plus élevés qui soient: 94 p. 100
Pour résumer les trois points ainsi avancés, les problèmes de calibrage des pompes à essence n'ont pas pour origine la fraude ou quelque trafiquage. Les détaillants inspectent et calibrent périodiquement leurs pompes de nos jours, et le secteur de l'essence présente un des taux de conformité les plus élevés qui soient parmi l'ensemble des secteurs commerciaux soumis aux règles de mesure.
Nous demeurons d'accord avec l'intention du projet de loi C-14, mais, étant donné les trois faits que je viens d'énoncer, nous recommandons vivement que le titre abrégé du projet de loi soit modifié. Comme il est question d'exactitude, donnons au projet de loi un titre exact. Plus précisément, nous parlerions de la « Loi sur la confiance des consommateurs à l'égard des mesures », qu'il s'agisse d'essence, d'électricité, de gaz naturel, de salami ou de haricots verts.
Dans la mesure où la réglementation est bien conçue, nous croyons que le projet de loi permettra aux consommateurs de croire à la validité des mesures. Nous sommes impatients de collaborer étroitement avec les responsables de Mesures Canada à l'élaboration d'un régime de réglementation équitable en rapport avec le projet de loi C-14, qui s'appellera bientôt, nous vous le demandons respectueusement, « Loi sur la confiance des consommateurs à l'égard des mesures ».
Merci. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je ne mentionnerai pas le nom du député — on peut le voir, ça se voit assez aisément —, mais c'est un certain nombre de membres du Parti conservateur, évidemment, qui se servent de cela comme modèle.
La question que je voudrais poser au témoin...
[Français]
Je vais m'exprimer en français. On indique ici que pour chaque dollar investi pour l'inspection des pompes — ce sera probablement une question qui sera posée par le NPD —, on reçoit 11 $ pour les consommateurs.
Êtes-vous favorables aux commentaires du dépliant fourni par le Parti conservateur?
J'adresserai mes questions à Mme Savage, de la CIPMA.
À la page 46 de son rapport, bien avant que Glen McGregor donne le point de vue non corroboré de Mesures Canada sur les pompes défaillantes, en 2002, Option consommateurs a souligné que la fiabilité des pompes à essence inspirait nettement ou quelque peu la confiance à 82 p. 100 des Canadiens. Vu ce fait et vu ce que vous venez de nous dire à propos de l'idée, de la réalité de l'usure des appareils, ce que j'ai essayé d'expliquer à certains de mes collègues ici, certainement du côté du gouvernement, dans quelle mesure est-il satisfaisant ou pertinent que le gouvernement et Mesures Canada se targuent d'avoir des inspections tous les deux ans là où le volume traité dans certains postes d'essence à Toronto et à Montréal est peut-être supérieur au seuil où il devient nécessaire d'avoir des inspections plus fréquentes et plus obligatoires, par opposition à une norme universelle de deux ans? Il me semble évident qu'on n'a pas bien jaugé la situation avant de se lancer. Si le poste d'essence fonctionne à un volume de 14 ou 15 millions par année, les pompes vont s'user, évidemment, suivant le nombre de pompes qu'il y a.
Avez-vous quelque chose à dire à ce sujet, madame Savage?
Je veux insister aussi sur le fait que l'aspect réglementaire de la question, l'élaboration des dispositions réglementaires, constituera un élément très important de l'équation, étant donné que le projet de loi, sous sa forme actuelle, ne définit pas ce qui serait à proscrire. L'examen législatif de la Bibliothèque du Parlement signale à juste titre qu'il y a des infractions criminelles et des contraventions non criminelles. Selon la loi, il s'agit pour l'heure de tout ce qui peut contrevenir à la loi et qui peut être défini à l'étape de la réglementation.
Nous croyons que cette définition-là est très importante, vu particulièrement l'attention accordée par la presse à ce texte de loi. L'ambiance semble un peu être à la chasse aux sorcières, à l'idée de prendre quelqu'un sur le fait, ce à quoi nous ne nous attendons nullement de la part de Mesures Canada, mis à part les mesures jugées absolument nécessaires pour assurer la confiance des consommateurs. Nous souhaitons nous assurer de ce fait à l'étape de la réglementation, et nous allons collaborer étroitement avec les responsables pour nous en assurer.
:
Ce n'est pas la Loi sur l'inéquité à la pompe.
Je crois qu'il importe de faire valoir, comme vous l'avez fait, que les détaillants ont de l'intégrité. L'idée même d'un projet de loi comme celui-là m'apparaît être de protéger la grande majorité de détaillants qui font preuve d'intégrité, pour protéger leur réputation. Comme vous l'avez mentionné, la plupart d'entre eux ne vont rien trouver à redire à cette loi ni aux exigences qu'elle comporte, étant donné qu'ils respectent déjà les règles et qu'ils souhaitent s'assurer que leurs pompes donnent une lecture exacte.
Quant aux chiffres qui sont ressortis, quant aux chiffres qui ont été présentés, comment se fait-il que, parmi les pompes dont les mesures se situent en dehors de la fourchette appropriée, il y en a deux fois plus qui favorisent le détaillant, par rapport au consommateur? Je crois que c'est là une source de préoccupation pour les gens qui se penchent sur la question: lorsque les pompes ne donnent pas l'heure juste, l'erreur est deux fois plus souvent favorable au détaillant.
Pourquoi est-ce le cas?
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Je m'excuse, oui. C'est 0,15.
C'est entre 50 p. 100... par rapport à ce qu'on pourrait attendre, par opposition à 74 p. 100 ou à 65 p. 100. Les 50 p. 100 se situent donc au centre de la distribution normale.
La raison du biais, autrement dit, la raison pour laquelle un plus grand nombre de pompes favorisent le détaillant plutôt que le consommateur, selon les données en question, est mystérieuse; nous ne comprenons pas la cause de ce biais. Nous avons demandé à Mesures Canada de nous dire si les données sont exactes — ils ont confirmé que c'est le cas — et de déterminer pourquoi les données sont biaisées, mais ils n'ont pas offert d'explications, ni publiquement ni directement à moi.
Le critère le plus important qu'il faut retenir à propos des données, c'est qu'elles doivent être représentatives d'un point de vue statistique. C'est le premier élément qui est vérifié en rapport avec toutes données. Il y a donc plusieurs causes possibles à cet écart, qui, à mon avis, ne s'approchent même pas de ce qui a été dépeint dans la presse ou ailleurs comme étant une tentative de manipulation délibérée. Par exemple, les sites échantillonnés ont-ils vraiment été choisis au hasard ou en fonction du fait qu'ils auraient fait l'objet de plaintes de la part des consommateurs à propos du calibrage? Est-ce que ça s'est fait très près du cycle d'inspection? Sommes-nous deux semaines avant l'arrivée de l'inspecteur, à un moment où la pompe est usée au point d'en être à ce niveau-là plutôt qu'au milieu du cycle d'inspection? Les représentants de Mesures Canada avaient-ils déjà des soupçons sur certains des détaillants en question et ont-ils ciblé des détaillants particuliers dans le cadre de leurs vérifications, qui sont censés être effectuées au hasard?
Les pompes sont des machines. Il y a au moins un type courant de pompes au Canada, la pompe de Gilbarco, qui erre en faveur du consommateur et non pas du détaillant. L'autre type de pompe, la Dresser Wayne, je n'en suis pas certaine. Nous n'avons pu recueillir ces données-là, mais il y a une pompe, la pompe de Tokheim, que l'on ne fabrique plus, mais qui est encore utilisée. L'usure de ces pompes-là est favorable au détaillant.
Encore une fois, les données recueillies étaient-elles viables d'un point de vue statistique, dans le sens où elles étaient représentatives?
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Merci de votre patience, monsieur le président.
Je tiens seulement à dire quelque chose pour le compte rendu, quelque chose d'important. Ce dix-pour-cent, le document que nous avons ici — merci, monsieur McTeague — est en fait un élément important de la discussion, car si c'est vraiment sorti... je ne sais pas. Je le regarde en ce moment-même et j'en conclus que c'est capital, car je saisis très bien ces choses, et ça ressemble à un modèle dans lequel on pourrait facilement intégrer de l'information. Habituellement, les partis comptent une organisation centrale qui s'occupe de cela. Elle y appose habituellement le sceau d'approbation du député.
Ça vient de Lisa Raitt, qui, en réalité, est ministre. Ce qui me perturbe, c'est le fait que votre industrie ait été prise comme cible, clairement, dès le départ. Monsieur Clement est allé aux informations du réseau CTV en montrant la caméra du doigt et en disant: « Nous allons vous avoir », en parlant des détaillants des postes d'essence. Cela a été diffusé; c'est donc des deniers publics qui ont permis à un ministre d'aller influer sur le débat tandis que nous tenons aujourd'hui une séance des travaux du comité à propos de la question...
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Merci, monsieur le président.
Ce qui est important dans cette histoire, c'est que vous témoignez devant nous aujourd'hui à propos d'une position dont je me soucie un peu, en fait, et qui a trait au fait qu'aucune accusation n'a été portée. Tout de même, le ministre est essentiellement là à défendre la cause individuellement au sein de votre organisation. Puis, il y a la documentation établie aux frais du contribuable canadien où il est question du Parti conservateur et où il y a une photo du ministre et des points à discuter. De même, si vous voulez indiquer qui protège les consommateurs, il y a les chefs des partis avec une case à cocher. En fin de compte, les gens cochent, puis ça se retrouve dans leur banque de données, dont ils se servent pour préparer d'autres envois.
Quelle est votre impression, à vous retrouver devant le comité...? Encore une fois, je m'inquiète du fait qu'aucune accusation n'a été portée; je ne sais donc pas si les éléments de preuve étaient suffisamment solides ou si c'est plutôt Mesures Canada qui a manqué de rigueur. Quoi qu'il en soit, nous n'avons apparemment pas le tribunal le plus équitable qui soit ici même, car le ministre a choisi de faire ressortir votre cas pendant la discussion et qu'il y a peut-être une documentation qui est diffusée dans tout le pays — et nous ne savons pas si c'est le seul député auquel on a envoyé cela. J'ai l'impression que c'est un modèle où on peut insérer le nom de la personne.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais vous souhaiter la bienvenue.
J'aimerais vous souhaiter la bienvenue en Ontario, durant les années 1990. Ce que je vois ici, c'est vraiment une répétition de ce qui s'est passé durant les années 1990 dans cette province. Le ministre actuel du gouvernement conservateur fédéral était alors ministre du gouvernement conservateur en Ontario, où certains groupes étaient visés, dont les enseignants et les infirmières. Après en avoir décidé ainsi, le gouvernement a créé une crise. Les conservateurs se sont fait élire et ont dit qu'ils allaient arranger le problème.
Quand je vois un mot comme « chisellers » en anglais, je commence à penser que c'est peut-être un peu plus que de la politique. C'est une attaque contre les détaillants, pour créer un impact. Ce n'est pas une erreur, ce n'est pas quelque chose qui s'est passé par hasard. They have created a crisis, comme ils le disaient dans le temps. Maintenant, c'est fait, c'est chose du passé.
Madame Marcotte, vous avez mentionné que vous étiez étonnée de voir qu'il n'y avait pas d'étude. On a eu un petit rapport. Peut-être pouvez-vous nous parler un peu plus de ce que vous attendiez comme rapport ou comme étude. Qu'est-ce qui devrait se passer avant de considérer un tel projet de loi?
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Il me reste environ une minute, et je poserai une question rapide à tous les témoins au sujet de l'inspection obligatoire et de ce que ce projet de loi prévoit tous les deux ans.
D'après ce que j'ai compris, il vous faudra des vérifications plus fréquentes dans les stations ou aux pompes où le volume est plus élevé, et des vérifications moins fréquentes dans les milieux ruraux. Une grande partie de ma circonscription se trouve en milieu rural. D'après ce que j'ai compris, ce sont les petites stations et les stations situées en milieu rural qui paieront le plus gros des coûts. Pour eux, ces coûts seront prohibitifs ou leur causeront des problèmes.
Pourriez-vous nous donner plus de détails à ce sujet? Quels sont les changements que nous pourrions apporter? Que suggéreriez-vous pour les pompes ou les stations plus petites? Plus de temps, moins de temps? Ce sujet exige-t-il, ainsi que le mentionnait Mme Marcotte, une étude plus approfondie afin de déterminer quelle serait la bonne période d'un cycle d'inspection? Est-ce que deux ans, c'est raisonnable?
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Encore merci, monsieur le président.
Je vais commencer en mentionnant simplement quelque chose dont M. Rota a parlé: le dragon et le pourfendeur de dragon. Pour moi, le dragon, ce sont les 20 millions de dollars de trop que les consommateurs paient pour des produits pétroliers qui ne se retrouvent pas dans le réservoir, selon Mesures Canada. Pour moi, c'est un problème auquel il faut trouver une solution. De notre point de vue, c'est là le coeur du problème.
Madame Savage, les gens de Mesures Canada m'ont confirmé que l'échantillonnage est aléatoire. De sorte que, quand nous parlons de deux fois plus de relevés inexacts à la pompe à l'avantage des détaillants, cela s'appuie sur un échantillonnage aléatoire.
Je reviens à la conclusion que tireraient mes commettants et à leurs préoccupations quand ils entendront cela. Je ne sais pas s'ils en viennent à la conclusion que des gens s'emparent de tournevis et manipulent des pompes. Je pense que la conclusion la plus raisonnable, c'est que si une pompe est inspectée et que son débit est trop élevé, à l'avantage du consommateur, elle est réparée très rapidement. Mais si la pompe est déréglée à l'avantage du détaillant — dans certains cas — la conclusion à laquelle certaines personnes raisonnables pourraient en arriver, c'est que cette pompe n'est pas réparée aussi rapidement.
Voilà le genre de préoccupation dont on m'a déjà parlé de toute façon. Je ne sais pas si c'est une préoccupation dont vous avez déjà entendu parler.
En ce qui a trait à toutes les discussions autour du mot « chiselling, une escroquerie » ou quel que soit le terme que certaines personnes ont employé — je pense qu'Anthony a utilisé le mot —, ce qui nous préoccupe, c'est de nous assurer que la grande majorité des détaillants qui suivent les règles ne sont pas touchés par les agissements des quelques-uns qui sont prêts à enfreindre les règles. Nous voulons nous assurer que les consommateurs canadiens sont protégés contre l'iniquité à la pompe et d'autres problèmes causés par des instruments de mesure.
Nous savons que ce problème entraîne des coûts de 20 millions de dollars par année — un coût considérable.
Quand nous parlons de l'importance de cette loi, nous parlons en fait de son importance pour les consommateurs. Mais, une fois de plus, vos détaillants favorisent cette législation parce qu'ils savent qu'elle protégera la réputation de la majorité d'entre eux, ceux qui suivent les règles. Est-ce juste? Est-ce exact?
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J'ai deux petites remarques relativement à votre première question.
D'abord, pour ce qui est de la possibilité pour un détaillant d'arriver avec un tournevis et d'ajuster ça à volonté, ça ne peut pas se faire parce qu'il y a des sceaux qui sont imposés et qui sont posés sur les pompes. Ce n'est donc pas possible.
Ma deuxième remarque concerne les 20 millions de dollars dont vous parlez. Si on considère qu'il y aurait 20 millions de dollars qui échappent aux consommateurs parce que certaines pompes ne sont pas calibrées, il faut aussi tenir compte du fait qu'il y a des pompes qui en donnent trop aux consommateurs. Quand vous parlez des 20 millions de dollars, vous ne parlez que des consommateurs qui perdent, vous ne parlez pas de ceux qui gagnent.
Globalement, il faut considérer que — c'est ce qu'on estime, et je l'ai dit tout à l'heure — il y aurait à peu près autant de pompes qui donnent un peu plus que de pompes qui donnent un peu moins. Donc, de notre point de vue, ces montants s'annulent.
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Merci, monsieur le président.
Mesdames, messieurs, bonjour et bienvenue.
Pour ce qui est de votre questionnement quant au titre du projet de loi, si je peux vous éclairer un peu, je trouve aussi que ça n'a aucun bon sens. C'est un peu le sens... Comment pourrais-je dire? C'est justement que le gouvernement n'a pas le sens de la mesure s'il choisit des titres semblables.
Je dois prendre un exemple pour vous expliquer un peu comment fonctionne le gouvernement conservateur. Quand on a parlé de peines minimales en matière de loi et d'ordre, il y a eu la . Cette loi allait susciter l'émotion chez les individus. Une autre loi modifiant le Code criminel portait la mention « ». Ainsi, ça permettait au gouvernement, si on ne s'entendait pas à propos de certains éléments, de dire, par exemple, que le Bloc québécois protégeait les pédophiles. Vous voyez un peu le sens de la démesure de ce gouvernement.
Maintenant, pour ce qui est de l'équité à la pompe, il faut dire que le projet de loi touche l'ensemble des poids et mesures de l'électricité et du gaz, évidemment. Par contre, on sait aussi que le gouvernement fédéral doit faire son marketing. On sait qu'il n'a pas bonne presse quant au pétrole, avec les pétrolières de l'Ouest et tout ce qui se passe. Alors, il projette tout simplement la responsabilité sur les détaillants. Selon moi, ce n'est pas une façon de faire. On aurait bien pu parler tout simplement, dans le titre de la loi, de « justesse dans la mesure », de « la mesure juste » ou quelque chose de semblable touchant tous les instruments de poids et mesures.
Quand le gouvernement parle principalement du pétrole, c'est parce qu'il ne veut pas non plus donner plus de pouvoir au Bureau de la concurrence. Vous savez, les possibilités de collusion sont pas mal plus payantes que de laisser aller les instruments et faire des différences de 0,5 p. 100 sur les pompes. Il ne veut pas d'office de surveillance, non plus. Il sait que ça touche passablement les individus et les personnes qui achètent de l'essence. Alors, c'est un titre pompeux qui tient du marketing, tout simplement parce qu'il faut qu'il refasse un peu son image, c'est évident. Il pense la refaire avec ça.
Cela dit, on sait très bien, comme le disait M. Lake plus tôt, que le gouvernement se surprend de cet écart de 20 millions de dollars à la défaveur du consommateur. Évidemment, ce n'est pas correct. Cependant, sur la quantité de 40 milliards de litres par année vendus au Canada, c'est quand même relativement minime. Toutefois, si les détaillants choisissaient, au lieu de faire un peu de manipulation d'instruments — ce que prétend M. Lake —, d'augmenter tout simplement d'un dixième de cent, ou même seulement d'un sou, ils couvriraient ça amplement.
De façon générale, la Loi sur les poids et mesures touche l'ensemble des instruments de mesure. L'important dans tout ça, c'est que les citoyens aient confiance, quand ils achètent quelque chose, qu'ils aient l'assurance que c'est la bonne mesure.
Je ne crois pas que les détaillants vont jouer dans les pompes pour ajuster le prix en vue d'aller chercher quelques sous de plus. Ce n'est pas tout le monde qui vend 10 millions de litres par année. En tous cas, je ne crois pas. C'est plutôt rare. Il ne faut pas les condamner sans preuve. Le fait de les condamner donne aux conservateurs une certaine compensation pour tout ce qu'ils font de l'autre côté. Vingt millions de dollars, c'est peut-être une somme importante pour M. Lake quand ça touche des ajustements de pompes, mais de dépenser 1 milliard de dollars en trois jours ne pose pas de problème. On pourrait payer beaucoup d'inspections avec cet argent.
À propos des coûts d'inspection, on dit qu'ils varieraient potentiellement entre 50 $ et 200 $. Présentement, à combien se situent-ils? Un détaillant qui fait faire l'inspection et le calibrage s'en tire normalement avec une facture de combien, approximativement?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie également nos témoins de leur présence parmi nous aujourd'hui. Quand j'étais enfant, ma famille possédait un commerce de détail d'essence, alors c'est un sujet qui vient me chercher et sur lequel j'en sais pas mal.
Au fil des ans, l'industrie a été décrite sous un jour passablement négatif, ce qui est attribuable en grande partie à la perception du public à l'égard du coût de l'essence, mais également à cet article paru dans le Ottawa Citizen sur la précision des compteurs aux pompes.
Madame Savage, vous avez mentionné que les pompes subissent une usure normale. M. Lake en a également parlé, en parlant de leur exactitude comme étant de l'ordre de 74 p. 100 — c'est peut-être 65 p. 100 —, mais s'il y a de l'usure normale, on supposerait que, en réalité, cela se ferait à l'avantage du consommateur.
Vous pourriez peut-être nous en parler un peu. Si le dispositif subit de l'usure normale, on imagine qu'il aurait tendance à en laisser davantage passer plutôt qu'à l'en empêcher. Qu'en pensez-vous?
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Nous pourrions peut-être demander aux analystes de nous trouver le véritable montant en revenus de taxes par année que le gouvernement aurait perçu à partir de ce montant approximatif de 20 millions de dollars.
Il y a eu beaucoup de bruit pour rien au sujet de l'article original qui a été publié, ensuite sur le nombre et l'importance des infractions qui ont eu lieu, et pourtant aucune accusation n'a été déposée. L'un des enjeux dont nous avons discuté récemment dans nos audiences est le véritable effet... Les répercussions se feront sentir plus tard par le truchement de la réglementation. Mais nous n'aurons aucun rôle à jouer là-dedans. S'il y a des détaillants qui trafiquent leurs pompes, selon vous, quel serait le montant de la pénalité qui pourrait avoir un effet et les pousser à mettre un frein à ce comportement?
Et c'est une situation hypothétique. Je pense qu'il y a un problème, jusqu'à un certain point, mais en même temps, il nous faut trouver une espèce d'équité dans tout cela. Mais s'il y avait des problèmes dans le système... Le problème, c'est que si nous laissons la réglementation administrer cela, nous ne pourrons pas y contribuer à titre de députés. Tout cela pourrait fluctuer.
Ce n'est peut-être rien, toute cette loi sur l'équité à la pompe — voilà qui est vraiment ironique. C'est pourquoi je suis vraiment ébahi qu'un ministre du Cabinet ait distribué un dépliant financé par des fonds publics à ce sujet. Ce n'est pas un simple député qui décide de donner son opinion sur une question et de se présenter même à des audiences devant un comité. Le Cabinet même du gouvernement en place a décidé du genre de communications qu'il veut mettre de l'avant avant même que nous ayons déposé un rapport à la Chambre pour présenter des amendements au projet de loi. Il pourrait y avoir un parti pris...
M. Mike Lake: Un rappel au Règlement, monsieur le président.
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En guise de rappel au Règlement, je tiens à préciser qu'un député — vous avez raison, ce n'est pas le Cabinet — doit autoriser l'affranchissement des documents. Au bout du compte, ils autorisent la dépense, son élaboration et son expédition.
Ainsi, Lisa Raitt, une ministre du Cabinet, a pris cette décision sur cette question, avant même que les témoins aient comparu et que le projet de loi soit déposé de nouveau à la Chambre des communes. Je veux qu'il soit clair qu'un ministre du Cabinet — nous ignorons si d'autres l'ont fait, nous allons peut-être l'apprendre plus tard — a décidé de se servir de fonds publics pour influencer le débat dans leurs propres circonscriptions à ce sujet. Des envois ont peut-être été faits dans d'autres circonscriptions. Nous l'ignorons; nous allons peut-être l'apprendre plus tard.
Je vais en faire une question de privilège, parce que, quand un ministre du Cabinet agit de la sorte, cela a une incidence sur ma capacité et mon opinion. Au bout du compte, leur vote est considérablement différent de celui des députés réguliers comme moi. Quand nous tentons de siéger aux comités, là où nous sommes censés être — du moins, c'est ce que nous enseigne l'histoire du Parlement —, à travailler sur des enjeux plutôt qu'à faire de la partisanerie, cela prend une tournure significative. C'est peut-être arrivé auparavant, mais je n'en ai pas été témoin. Alors pour moi, c'est assez important.
En ce qui concerne ces organismes de réglementation, ou encore ceux qui sont peut-être de piètres exploitants, selon vous, y a-t-il des mesures qui seraient appropriées pour les ramener à l'ordre ou mettre un frein à leurs activités? Croyez-vous qu'il est possible de le faire au moyen de la réglementation plutôt que par la législation? Si nous procédons par la législation, cela signifie que nous décidons ici; si nous procédons par la réglementation, cela signifie que cela peut fluctuer, en fonction de ce que le ministère dit à ce moment-là. C'est remis entre les mains du Cabinet.
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Merci, monsieur le président.
Chers invités, je vous remercie de votre présence ici. Je tiens à vous dire que, en temps normal, nous nous entendons très bien — vraiment bien.
Des voix: Oh, oh!
M. Dave Van Kesteren: Je tiens à apporter une précision sur les taxes; je me dois de rendre ce service à mon bon ami, Dan McTeague. Le pourcentage est probablement plus près de 25 p. 100, parce qu'une partie de cette taxe est déjà prélevée à la raffinerie. C'est simplement pour remettre les pendules à l'heure.
J'aimerais aussi dire autre chose, sur la lancée de ce que M. Lake a dit. Le but du projet de loi — je pense, madame Savage, que vous l'avez très bien présenté — est d'assurer la confiance des consommateurs.
Vous savez, il ne s'agit pas de pointer du doigt qui que ce soit, c'est simplement la nature humaine; je pense que l'on peut probablement dire sans se tromper que si les conclusions indiquent que la tendance est à l'avantage du détaillant, pour moi, cela signifie probablement que si quelqu'un a une pompe qui fait défaut, il va chercher à savoir très rapidement si cela lui coûte de l'argent. Et si ce n'est pas le cas, on aura tendance — on peut fermer les yeux sur ce fait, mais ce n'est que la nature humaine — à laisser aller les choses.
À mon avis, ce que le projet de loi dit, et je pense que c'est ce que le ministre disait à la même époque aussi, c'est que si vous laissez une telle chose se produire, nous allons vous mettre la main au collet.
L'autre chose, bien entendu, c'est que ce projet de loi porte sur bien d'autres choses que la seule essence, mais que c'est l'essence qui attire vraiment l'attention des gens.
Pour enfoncer le clou, je pensais à un exemple de la manière dont ce projet de loi reflète sans doute d'autres projets de loi, par exemple, la Loi sur la responsabilité. Pour l'essentiel, c'est une loi qui empêche les députés d'être indûment influencés par un groupe, quel qu'il soit, de quelque manière que ce soit.
Je pense que nous pouvons tous convenir — je suis certain que M. McTeague en conviendrait certainement — que quand nous siégeons à notre comité, que des témoins comparaissent devant nous, en gros, nous avons une vision plutôt claire de là où nous allons.
Souvent, l'autre côté nous accuse d'être dans le camp des banques ou des grandes pétrolières. Eh bien, c'est complètement absurde. À une certaine époque, un député pouvait obtenir du financement provenant d'un seul groupe. Voilà qui était très dangereux. La Loi sur la responsabilité précise que vous ne pouvez plus accepter de l'argent provenant d'organismes. Vous ne pouvez plus accepter de l'argent provenant de syndicats. Vous ne pouvez accepter de l'argent que de la part de gens comme votre père et votre mère, et votre frère et votre soeur. Ils vont peut-être vous donner une somme faramineuse, mais pour la majorité d'entre eux, ce sera 100 $ par-ci et 100 $ par-là. Nous devons tous nous démener pour accumuler assez d'argent pour faire campagne.
Au bout du compte, cela a pour effet que, quand nous siégeons, particulièrement au sein de ce comité, nous avons une assez bonne idée de ce qui doit être fait — et c'est à l'avantage du consommateur. Je tenais simplement à le souligner.
De plus, madame Savage, je tiens à vous féliciter de nous avoir rappelé que c'est la confiance des consommateurs qui est au coeur de ce projet de loi, tout comme la Loi sur la responsabilité portait sur la confiance à l'égard des politiciens. Maintenant, nous pouvons tous rentrer dans notre circonscription et dire: « Vous savez quoi? Je ne subis pas l'influence de tel groupe ou de tel autre groupe. Ils n'ont aucune influence sur ma décision. »
Alors tout cela est à votre avantage. Quand je réfléchis à ce qui doit être fait au Parlement et aux lois qui doivent être adoptées, c'est l'avantage du consommateur qui me guide. Je pense que nous l'avons très bien démontré dans notre comité. Au bout du compte, dans la majorité des cas, nous avons à coeur l'avantage de nos électeurs.
Je ne sais pas si vous devez vraiment faire un commentaire sur ce que je viens de dire. Je pense que vous avez énoncé la plupart des faits. Sans pointer du doigt un détaillant ni condamner qui que ce soit, est-ce que cette loi ne garantit pas que, s'il y a une pompe défaillante, le fardeau de la preuve sera maintenant le suivant: « Je ferais mieux de la faire réparer »? À tout le moins, est-ce qu'elle ne va pas renforcer la confiance du consommateur?
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Comme je l'ai mentionné plus tôt, à mon avis, cette loi vise à assurer la confiance des consommateurs. Je ne suis pas certaine qu'elle va changer le comportement des détaillants.
Je pense que si les détaillants, de nos jours, font quelque chose de répréhensible — trafiquer leurs pompes, ou faire délibérément fi d'un calibrage en leur faveur —, la Loi sur les poids et mesures actuelle contient des mesures pour s'attaquer à ce genre de comportement. Les amendes ont été augmentées, tout comme les peines d'emprisonnement, etc., pour remédier à ce genre de comportement criminel intentionnel, mais il nous faut souligner qu'il n'y a pas eu de poursuites.
Pour tout ce qui est intentionnel, je pense qu'il y a déjà des mesures en place. Le projet de loi augmente les amendes à cette fin. Je vous laisse le soin de débattre si cela amènera un changement. Je ne suis pas certaine que ce sera le cas, parce que nous ne constatons pas de comportement intentionnel en ce moment.
Quand nous vous avons demandé si vous appuyiez les objectifs du projet de loi, vous avez répondu que vous appuyiez l'objectif d'assurer la confiance des consommateurs. Je me dois de dire, peut-être que je ne fréquente pas les bonnes personnes, mais, quand je parle avec les gens, la question de la précision des pompes n'était jamais vraiment venue sur le tapis jusqu'à ce que cet article soit publié et que le projet de loi soit déposé.
Est-ce qu'on vous a beaucoup parlé de la confiance des consommateurs à l'égard de la précision des pompes plutôt que du prix de l'essence?
[Français]
Dans le passé, est-ce qu'on parlait de la précision des pompes plutôt que du prix de l'essence, qui est toujours un enjeu important?
[Traduction]
Pourriez-vous nous dire ce que vous en pensez?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie nos témoins de comparaître devant nous ce matin.
Nous avons passé beaucoup de temps à parler de la question des dix-pour-cent, ce qui est malheureux, mais j'aimerais en parler rapidement — je ressens l'obligation de dissiper toute perception erronée chez nos témoins. Avec la tournure qu'a pris cette discussion, on pourrait être porté à croire que seuls les députés qui sont membres du gouvernement se servent de cet outil de communication; je tiens à ce que vous sachiez que, en réalité, tous les députés de tous les partis de la Chambre des communes ont accès à cet instrument de communication et s'en servent — je tenais à dissiper toute perception erronée qui aurait pu subsister.
M. Garneau a peut-être déjà touché à cette question. Madame Savage, je crois qu'il vous a adressé cette question. Je vais peut-être poser la question à notre délégation du Québec.
Vous avez indiqué que, selon la réglementation en vigueur au Québec, des calibrages sont obligatoires tous les deux ans. Savez-vous si un tel règlement existe dans l'une des neuf autres provinces?
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Une fois de plus, cela nous ramène au processus de certification que Mesures Canada entreprend en ce moment et qui deviendra plus important sous le nouveau régime, afin que les inspecteurs soient formés et certifiés d'une manière très rigoureuse.
C'est vrai, il y a apparence de conflit quand la personne qui fait le travail est également celle qui l'inspecte. C'est un peu comme de la rénovation domiciliaire. C'est l'inspecteur en bâtiment et non pas l'entrepreneur qui fait les inspections.
Cependant, pour revenir au processus de certification, je pense que nous avons un processus très robuste, qui fait en sorte que les inspecteurs qui sont soupçonnés de faire, ou qui font, quoi que ce soit de répréhensible — autrement dit, qui n'inspectent pas les pompes de manière appropriée — seraient, s'ils étaient également ceux qui font le travail, démis de leurs fonctions et ne pourraient plus être certifiés, et seraient peut-être même congédiés.
Dans l'ensemble, je vous dirais que notre conclusion est la suivante: nous sommes au courant de la situation, mais nous pouvons admettre le fait que ce soit la même personne qui fasse ces deux fonctions, du moment qu'il y a une surveillance en place.
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La Loi sur les poids et mesures et le projet de loi ont pour but de veiller à ce que les pompes soient exactes. Les détaillants ont également pour but de veiller à ce que leurs pompes soient précises. Dans la mesure où la sanction administrative pécuniaire entraîne une infraction non criminelle quand la pompe n'est pas précise...
Je vais dire les choses clairement: cela ne signifie pas que la pompe a été trafiquée ou qu'il y a eu intention criminelle. D'après ce que je comprends de la loi, cela signifie qu'une SAP sera appliquée si la pompe est déréglée. Ce qui nous préoccupe, c'est qu'une pompe soit jugée déréglée quand une inspection aléatoire se déroule au 700e jour d'un cycle de deux ans, juste avant le recalibrage prévu. Une SAP pourrait être appliquée dans un tel scénario. Certainement, il n'y aurait pas là d'intention criminelle.
Dans la mesure où cela pourrait se produire — et que le nom du détaillant pourrait éventuellement être publié —, il nous faut réfléchir à toutes les conséquences, parce que même s'il n'y a aucune mauvaise intention, ni même de négligence, de la part du détaillant, cela pourrait avoir des répercussions sur sa réputation. Voilà ce qui nous préoccupe.
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Puis-je d'abord poser des questions aux témoins?
Le président: Oui. Allez-y.
L'hon. Dan McTeague: Monsieur le président, chers témoins, je crains que nous ayons perdu de vue ce qui intéresse vraiment les consommateurs et ce qui les préoccupe. En 2008, lorsque cet article a été rédigé, le véritable motif de l'explosion des prix était lié à bien des égards aux transactions et à la spéculation sur les instruments dérivés qui se sont produites entre janvier 2008 et le 4 juillet 2008, ou vers cette date, c'est-à-dire lorsque les plus hauts prix jamais vus ont été atteints sur le NYMEX. À ce moment-là, avant que le premier ministre ne déclenche des élections, le comité — et je sais que M. Van Kesteren et M. Masse étaient présents — s'était penché pendant une journée complète sur le véritable facteur de l'augmentation du coût de l'essence à la pompe.
Cela dit, certains d'entre vous ont exprimé une préoccupation qui, selon moi, mérite d'être examinée de plus près. Le gouvernement est satisfait de la possibilité d'une pénalité ou d'une charge de 20 millions de dollars que devraient assumer les consommateurs; toutefois, j'ai mentionné un peu plus tôt le taux d'erreur de 0,5 p. 100 que tolérait Mesures Canada, et si l'on applique, par extrapolation, ce taux d'erreur aux 45 millions de litres d'essence et aux 20 millions de litres de diesel, cela pourrait représenter une charge de 200 millions de dollars pour les consommateurs.
Ainsi, je me demandais si vous pouviez, au lieu de tenter d'y voir clair dans cet écran de fumée que constitue ce projet de loi, formuler des commentaires sur votre préoccupation en ce qui concerne l'absence de projet de réglementation. C'est véritablement dans les menus détails que résident les problèmes — je crois que Mme Savage l'a souligné. À titre de parlementaire, je ne suis pas certain d'être à l'aise à l'idée de donner carte blanche à quiconque sans avoir d'abord compris les détails d'une question. Avez-vous eu une quelconque discussion avec Mesures Canada qui aurait un tant soit peu atténué vos craintes quant à la possibilité... qui vous aurait rassuré quant au contenu de ce projet de réglementation? Ce projet de réglementation est véritablement le fond de la question dont nous discutons en ce moment.
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Si j'ai bien compris, les membres du comité me disent qu'ils ne veulent pas que nous procédions, jeudi, à l'étude article par article.
Une voix: Non.
Le président: D'accord. Nous tenterons de faire en sorte que d'autres témoins de Mesures Canada se présentent devant nous jeudi; ce ne sera pas chose facile, mais nous ferons tout notre possible.
En outre, nous devons être conscients du fait que nous avons beaucoup de pain sur la planche: nous devons encore examiner six ou sept projets de loi. Le greffier vient tout juste de m'aviser du fait qu'un autre projet de loi vient de s'ajouter à notre programme. Nous ne pouvons pas simplement continuer à accumuler ces projets de loi.
Je prends acte de votre point de vue. Nous ne procéderons pas à l'étude article par article jeudi. Nous demanderons à des représentants de Mesures Canada et d'Industrie Canada de se présenter devant nous pour nous fournir des explications supplémentaires à propos du projet de loi, mais nous devrons examiner ces textes législatifs à notre retour en septembre. Nous ne pouvons plus tergiverser à ce propos. Nous avons déjà demandé une prolongation pour l'étude de deux autres projets de loi. Nous devons nous acquitter rapidement de ces tâches. Si un projet de loi déplaît aux membres du comité, ceux-ci peuvent proposer des amendements ou le rejeter, mais nous devons prendre des décisions — nous ne pouvons pas simplement continuer à remettre à plus tard ces décisions.
Monsieur Lake.