Nous avons débuté par ce qui semblait être une observation très pointue, de nature presque sémantique, à propos des amendements NDP-1 et NDP-2. L'un des amendements que j'ai déposés visait à tirer au clair la définition de « dépenses de campagne à la direction » et de « dépenses de campagne d'investiture ».
On est en train de vous remettre un document comportant un élément que j'avais omis. J'ai toujours su qu'il existait une définition de « contribution monétaire », mais j'avais oublié que le terme « contribution non monétaire » — dont la définition exacte nous posait un problème — était défini au paragraphe 2(1) de la Loi électorale du Canada. On est en train de vous distribuer un document renfermant cette définition dans les deux langues officielles — elle figure dans l'encadré du milieu. La définition de « contribution non monétaire » contenue dans l'amendement en question est exactement la même que celle énoncée dans la loi, la suivante: « La valeur commerciale d’un service, sauf d’un travail bénévole, ou de biens ou de l’usage de biens ou d’argent, s’ils sont fournis sans frais ou à un prix inférieur à leur valeur commerciale. »
En outre, le paragraphe 2(2) de la Loi électorale du Canada porte que la valeur commerciale d'un bien est réputée nulle si le prix exigé est de 200 $ ou moins. S'il s'agit là d'un élément important, c'est que la définition englobe déjà la question des activités bénévoles qui nous préoccupait. En effet, ce montant de 200 $ ou moins couvre les dépenses liées à la tarte aux pommes, la tarte aux cerises...
Des voix: Oh, oh!
M. Craig Scott: Eh bien, peut-être que, dans vos circonscriptions, les tartes aux cerises valent 300 $ ou 400 $ l'unité, mais dans mon coin de pays, une tarte aux cerises vaut environ 100 $. D'accord?
Je ne veux pas m'appesantir davantage là-dessus, mais je tiens à souligner que nous disposons d'un point de référence juridique clair quant à la définition de « contribution non monétaire ». J'aimerais que les représentants du Conseil privé nous indiquent si cette définition correspond à leur interprétation de ce terme.
Une voix: [Note de la rédaction: inaudible]
M. Scott Simms: D'accord.
Le président: Nous allons battre le fer pendant qu'il est chaud et tenir tout de suite une discussion là-dessus.
Y a-t-il d'autres observations à propos de l'amendement NDP-1?
Comme il n'y en a pas, nous allons mettre aux voix la question concernant l'amendement sur l'amendement visant à supprimer le mot « toute ».
(L'amendement est rejeté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Il semble que nous tenions au mot « toute ».
Nous allons maintenant procéder au vote sur la motion sous sa forme actuelle.
Une voix: Je voudrais que ce soit un vote par appel nominal.
Le président: D'accord.
(L'amendement est rejeté par 5 voix contre 4. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Comme vous le savez, un certain nombre d'amendements étaient liés à cet amendement, ou étaient d'une nature entièrement ou partiellement semblable. Par conséquent, ils sont eux aussi rejetés.
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Monsieur le président, je dois renchérir sur ce que vient de dire mon collègue. Si le projet de loi a causé une telle tourmente, c'est en grande partie parce qu'aucune consultation n'a été menée auprès des personnes qui, de toute évidence, devaient être consultées.
On ne répétera jamais assez que, aussi incroyable que cela puisse paraître, aucune consultation n'a été menée auprès du directeur général des élections, du commissaire aux élections et du directeur des poursuites pénales, trois instances qui feront l'objet de modifications considérables. C'est tout simplement incompréhensible. Dans l'avenir, ceux qui apprendront cela en lisant leur manuel d'histoire n'en croiront pas leurs yeux — ils s'imagineront qu'il s'agit d'un piège que leur professeur leur a tendu pour s'assurer qu'ils sont bien attentifs. En effet, ils refuseront de croire qu'un gouvernement sain d'esprit ait pu modifier la loi électorale de manière aussi substantielle sans même s'être adressé au directeur général des élections.
C'est fou. C'est tout simplement fou. C'est une honte. Je suis tout à fait d'accord avec M. Simms pour dire qu'il est véritablement regrettable que l'on doive, au sein d'un État démocratique moderne comme le Canada, ajouter à la loi des dispositions garantissant aux Canadiens que le ministre responsable de la loi électorale consultera le directeur général des élections avant d'apporter une quelconque modification à la loi. C'est vraiment regrettable.
Lorsque les partis d'opposition estiment qu'une chose de ce genre est extrêmement importante, mais qu'un gouvernement majoritaire peut faire fi de cela, cela dénote que le gouvernement est tombé bien bas. Je peux vous dire que, lorsqu'il était minoritaire, le gouvernement n'agissait assurément pas ainsi, mais maintenant qu'il est majoritaire, il apporte de telles modifications, et pourtant, nous devons intégrer de telles dispositions.
C'est presque comme si le ministre devait, le matin, se lever, prendre un café, prendre une douche — non, monsieur le président, je peux parler aussi longtemps que je le souhaite — et puis, ensuite — j'ai la parole, monsieur —, manger quelque chose, après quoi nous lui rappellerions — je peux...
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Je crois que M. Christopherson vient d'illustrer de façon très éloquente la raison pour laquelle de telles réunions de comité de la Chambre des communes ne devraient pas être télévisées.
M. David Christopherson: Vous pensez cela de toutes les réunions des comités.
Des voix: Oh, oh!
M. Tom Lukiwski: En fait, je suis d'accord avec Scott pour dire que cela devrait être une convention, et certainement pas quelque chose que l'on devrait inscrire dans la loi.
En dépit des protestations des éminents collègues d'en face, je dois souligner que le ministre a effectué un très grand nombre de recherches et qu'il a recueilli une multitude de renseignements avant de déposer le projet de loi. Il a tenu compte des témoignages que M. Mayrand a présentés devant le comité, des recommandations qu'il a formulées, des nombreux rapports qui ont été publiés, y compris le rapport Neufeld, en plus des discussions... Même s'il considère que tout cela n'est pas assimilable à des consultations, M. Mayrand admettra qu'il y a eu des discussions. Il a indiqué que, à ses yeux, cela ne correspondait pas à des consultations, mais il a mentionné qu'il avait participé à des discussions.
Le ministre a puisé dans toutes ces sources d'information les renseignements qu'il estimait suffisants afin de présenter un projet de loi. Cela dit, de toute évidence, nous avons entendu ce qui a été dit, et nous avons formulé des recommandations de modification d'amendements, ce qui prouve hors de tout doute que le gouvernement et le ministre lui-même étaient à l'écoute.
Le fait de tenter d'inscrire dans la loi une exigence selon laquelle tout ministre sera tenu de faire ceci ou cela au moment d'élaborer ou de présenter tout projet de loi est tout simplement inapproprié. Il ne faudrait jamais faire cela. Par conséquent, sur le fondement de ce seul principe, nous voterons contre l'amendement.
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C'est ma principale raison de vivre.
Tout d'abord, je tiens à souligner le caractère intéressant de l'argumentation des membres du gouvernement. Ils ont avancé que nous n'avions pas besoin d'inscrire de telles dispositions dans la loi puisque nous disposons déjà, depuis longtemps, d'une convention à cet égard, mais il se trouve que, malgré cette convention de longue date, ils n'ont pas mené de consultation.
Leur raisonnement est étrange. S'ils invoquaient l'existence d'une convention, et étaient en mesure de prouver qu'ils l'avaient observée, je pourrais comprendre, mais ce n'est pas le cas. Voilà pourquoi l'amendement en question a été déposé, et voilà pourquoi nous trouvons qu'il est ridicule de débattre d'une chose aussi simple. L'argument selon lequel une telle disposition est inutile en raison de l'existence d'une convention est irrecevable, vu que la convention n'est pas respectée. C'est la raison pour laquelle l'amendement a été proposé.
En passant, il semble qu'ils soient très à l'aise avec cela, vu qu'ils sont en train de se mobiliser afin de voter contre l'amendement. Le gouvernement doit s'assurer que ce qu'il avance est admissible au sein de la démocratie canadienne — il doit être conscient du précédent qu'il est en train d'établir et du danger qu'il présente.
Il est également intéressant de constater que l'un des membres du gouvernement a affirmé qu'il était heureux que le ministre n'ait pas fait part de ses recommandations au directeur général des élections. Il s'agit là, à mon avis, d'une façon plutôt étrange de voir les choses. Cette personne a le droit d'adopter un tel point de vue, mais j'estime qu'il s'agit d'un point de vue tout à fait étrange. Les deux personnes en question, à savoir le ministre et le haut fonctionnaire du Parlement, devraient avoir des discussions sur la question qui nous occupe et sur la façon d'améliorer les choses.
Il est quelque peu difficile d'avancer qu'une telle discussion ne devrait pas porter sur les recommandations, vu que le ministre lui-même a tenté de nous faire croire que la petite rencontre qu'il a tenue constituait une consultation. Si vous vérifiez dans le compte rendu, je crois que vous constaterez qu'il a utilisé le terme « consultation ».
Un membre du gouvernement vient d'affirmer qu'il serait inapproprié de la part du ministre de consulter le directeur général des élections au sujet d'une proposition qui n'aurait pas été formulée ici ou d'une discussion qui aurait eu lieu ailleurs qu'ici, et que, par conséquent, aucune consultation ne doit être menée. Pourtant, le ministre a fait valoir que la petite rencontre initiale qu'il a organisée constituait une consultation. Qui dit vrai? Est-ce que l'ensemble des consultations qui ont été menées se ramenaient à cette seule rencontre? Voilà ce qu'affirme le ministre. Lorsque nous soutenons qu'il n'a pas effectué de consultation, le ministre réplique qu'il est faux d'affirmer cela puisqu'il a tenu une rencontre d'une durée d'une heure et que cela constituait une consultation.
Toutefois, les membres du gouvernement sont en train de faire valoir qu'il ne devrait pas y avoir de telles discussions et qu'ils sont ravis qu'elles n'aient pas eu lieu.
Alors, qui dit vrai? Est-ce que ces discussions ont eu lieu et constituaient de véritables consultations, oui ou non? Une fois de plus, le gouvernement nous dit une chose et son contraire.
En terminant, monsieur le président, je tiens à mentionner que j'ai peine à croire que le porte-parole du gouvernement ait l'audace d'évoquer, lorsque nous affirmons qu'aucune consultation n'a été menée, le rapport Neufeld. Ce rapport comportait beaucoup plus d'éléments défavorables que favorables à l'égard du gouvernement, qui s'en est servi de manière très sélective. L'auteur du rapport a déclaré que le gouvernement en avait fait une utilisation abusive. Le gouvernement avance que ce rapport et les discussions que le ministre a menées ou pas constituaient les meilleurs exemples de consultations menées par lui, mais cela ne représente pas des consultations au sens où nous l'entendons ici.
Bref, monsieur le président, j'estime qu'il est regrettable que nous ayons à faire cela. Je n'arrive pas à croire que le gouvernement s'apprête à reconnaître que la convention n'est pas efficace — vu qu'elle ne l'a pas empêché d'agir comme il l'a fait — et qu'il va voter contre l'amendement qui permettrait de faire en sorte que cela ne se reproduise jamais. Voilà où nous en sommes.
Merci, monsieur le président.
:
Laissez-moi le faire, alors. J'aimerais proposer l'amendement qu'on appelle NDP-7.2, que le président a entre les mains. Il est très court, et je vais le lire. L'amendement ajouterait un paragraphe à l'article 18, qui en a maintenant trois. Il introduirait le paragraphe (4) proposé qui dit:
(4) Il est entendu que le directeur général des élections peut communiquer avec le Parlement ou le public au sujet de toute affaire qu'il juge pertinente par rapport à son mandat, et ce, par tout média ou tout autre moyen qu'il estime indiqué.
J'espère que, si nous le rédigeons de cette façon, nous pourrons nous entendre rapidement sur une chose qui préoccupait grandement le directeur général des élections. Il ne s'agit que d'une des nombreuses préoccupations liées à l'article 18. La façon dont l'article 7 abordant l'article 18 est rédigé actuellement — il est important de le savoir afin de savoir pourquoi cet amendement est nécessaire... l'article 18 proposé est rédigé de manière à dire:
18(1) Le directeur général des élections ne peut communiquer au public, au Canada ou à l’étranger, que des renseignements sur:
La combinaison de « peut » et de « que » finit par créer le danger que cet article soit interprété et qu'il soit en fin de compte effectivement appliqué par les tribunaux comme un article interdisant au directeur général des élections de communiquer avec le public et de lui fournir de l'information qui ne ferait pas partie de cette liste fermée.
Ainsi, le directeur général des élections a soulevé ses préoccupations à cet égard.
Vendredi, le ministre a dit — et il l'avait déjà dit — que, même avant les amendements gouvernementaux que nous allons voir, l'article 18 original ne contient rien qui ait pour but d'interdire au directeur général des élections de parler au public ou de communiquer avec lui si bon lui semble. De fait, vendredi, le ministre a dit en ce qui concerne la capacité du directeur général des élections de parler au public qu'il pouvait dire tout ce qu'il veut. À la lumière de la préoccupation, et, en fait, à la lumière de la façon même dont l'amendement sur le point d'être proposé par le gouvernement est formulé, je veux seulement qu'on me confirme que ce que la déclaration du ministre vendredi est exactement la façon dont tout le monde voit les choses. C'est pourquoi je le formule. C'est pour que ce soit entendu.
Laissez-moi le lire de nouveau parce que nous le distribuerons à la fin.
[Français]
Je suis désolé, mais je l'ai fait tout juste avant la réunion. Je n'ai donc pas eu le temps de le traduire.
[Traduction]
Encore une fois, il dit:
(4) Il est entendu que le directeur général des élections peut communiquer avec le Parlement ou le public au sujet de toute affaire qu'il juge pertinente par rapport à son mandat, et ce, par tout média ou tout autre moyen qu'il estime indiqué.
J'espère que cet amendement n'est sujet à absolument aucune controverse. Étant donné que le ministre a dit assez tôt, quand il a réagi aux préoccupations du directeur général des élections selon lesquelles il serait muselé que, non, ce n'est pas le but visé, ce n'est pas l'effet... le ministre l'a confirmé dans la déclaration de vendredi que je viens tout juste de vous lire; par conséquent, je veux simplement, pour le bien de l'institution et par souci de clarté, avoir ce libellé « pour que ce soit entendu ».
:
Monsieur le président, je suis d'accord avec mon collègue, M. Scott. L'intention du ministre à l'origine était de menotter le directeur général des élections en lui interdisant de parler à certaines personnes et de parler de certaines choses. Le ministre, lorsqu'il a réagi à diverses protestations du public touchant le projet de loi, a dit qu'il pouvait apporter des améliorations à cet aspect de façon que son magnifique projet de loi soit encore plus magnifique.
Le ministre a dit publiquement que le DGE, lorsqu'il parlait en public, pouvait dire ce qu'il veut. C'est ce qu'a dit le ministre. On peut supposer que ce que dit le ministre signifie quelque chose. Des ministres ont perdu leur poste pour avoir travesti les faits. L'amendement qu'on nous présente permettrait de rendre le projet de loi conforme à l'engagement pris publiquement par le ministre. Encore une fois, le ministre a dit que le DGE, lorsqu'il parlait en public, pouvait dire ce qu'il veut.
Voici ce que dit l'amendement:
Il est entendu que le directeur général des élections peut parler publiquement de tout sujet qu'il estime approprié.
Je remarque maintenant qu'aucun représentant du gouvernement n'est inscrit sur la liste des intervenants, monsieur le président.
M. Tom Lukiwski: Je suis maintenant inscrit.
M. Christopherson: Bien. C'est ce que je voulais entendre.
J'aurais dû entendre le discours suivant: « Nous sommes d'accord avec vous. C'est une excellente idée, et, bien sûr, nous voulons respecter l'engagement pris par le ministre, nous allons donc immédiatement voter en faveur de cette proposition. » Mais je vais attendre de savoir ce que mon collègue a à dire.
Merci, monsieur le président.
Veuillez m'inscrire de nouveau sur la liste.
:
Comme je le disais il y a quelques instants, le but de l'amendement G-4 est de préciser que le directeur général des élections peut mettre en oeuvre des programmes d'éducation et d'information du public de façon à faire mieux connaître le processus électoral aux élèves des écoles primaires et secondaires. Un nombre assez important d'intervenants ont mentionné que le projet de loi les préoccupait quelque peu, avant que nous présentions cet amendement, parce qu'il aurait empêché une coopération de ce type entre le directeur général des élections, Élections Canada et les organisations étudiantes. C'est maintenant clair. L'amendement concerne des questions touchant par exemple le vote étudiant, le civisme. L'amendement précise que le directeur général des élections continuera à participer à des programmes d'éducation et d'information du public, comme il le faisait les années précédentes.
De plus, et cela concerne uniquement les messages publicitaires, nous maintenons toujours que les messages publicitaires d'Élections Canada devraient toujours porter essentiellement sur le lieu et la date du vote de même que sur la façon de voter. On voit et on entend constamment des informations prouvant que la participation électorale, à l'échelle du Canada, mais — et cela est particulièrement alarmant — parmi les jeunes, a régulièrement décliné d'une élection à une autre, pendant toute la période où Élections Canada diffusait des publicités sur les raisons pour lesquelles une personne devrait aller voter et exercer son droit de vote, pourquoi une personne devrait se déplacer et aller voter.
Mon objectif, comme je l'ai déclaré de nombreuses fois devant les intervenants que nous avons reçus, était de faire en sorte qu'essentiellement, si les messages publicitaires visaient à expliquer aux électeurs à quel endroit et à quelle date ils devaient voter, comment se déroulait le vote et quels types de pièces d'identité étaient requis, ce serait là les informations pertinentes dont les électeurs éventuels ont besoin. Tous les sondages révèlent que, si les gens ne vont pas voter, c'est souvent parce qu'ils n'ont pas ces informations de base. Cette façon de faire comporte un avantage supplémentaire: les messages publicitaires ne portent que sur les renseignements fondamentaux, c'est une façon concrète de promouvoir la participation aux élections, car vous dites constamment aux gens qu'une élection va avoir lieu et qu'ils doivent savoir ceci et cela pour exercer leur droit de vote.
Nous avons au Canada un excellent système, qu'on parle des écoles, des partis politiques ou de l'ensemble de la société, et ce système mobilise les Canadiens au sujet de leurs droits et privilèges électoraux et des raisons pour lesquelles il est important d'aller voter. Nous ne croyons pas qu'il est nécessaire qu'Élections Canada continue à dépenser de l'argent pour faire de la publicité à ce sujet alors qu'en fait l'organisme devrait consacrer tous ses efforts à convaincre les gens d'aller voter et à leur donner les informations dont ils ont besoin pour le faire. Voilà ce que fait cette disposition.
Nous avons donc ajouté ceci:
(1.1) Il est entendu que le paragraphe (1) n'a pas pour effet d'empêcher le directeur général des élections de diffuser ou de faire diffuser des messages publicitaires à d'autres fins relatives à son mandat.
Nous soutenons que l'objectif principal devrait tenir à quand, comment et où, mais cela ne doit pas empêcher le directeur général des élections ou son personnel de diffuser tout autre message publicitaire ayant trait à son mandat. Cela crée une ouverture. Cela n'empêche pas le directeur général des élections de s'adresser au public. La disposition a tout simplement trait aux campagnes de publicité touchant le vote des étudiants et à l'objectif qu'Élections Canada devrait poursuivre dans ses messages publicitaires officiels.
Rien, dans le projet de loi, n'indique que le directeur général des élections ne peut pas parler en public. Le ministre l'a clairement dit, dans ses commentaires, qui ont été fréquemment repris par mes amis de l'opposition, vendredi dernier.
L'amendement G-4 précise, à la satisfaction du gouvernement, du moins, quels doivent être les objectifs des campagnes de publicité d'Élections Canada. Il comprend des dispositions très importantes, à coup sûr, touchant l'éducation du public, les votes étudiants et la mobilisation des étudiants.
:
Monsieur Lukiwski, il y a quelque temps j'ai eu l'honneur d'accompagner le gouverneur général qui se rendait en Chine et en Mongolie. Les habitants de ces deux pays ont de nombreuses raisons d'adorer le nôtre. L'une de ces raisons, c'est Élections Canada. Ce n'est pas tant la taille d'Élections Canada, ni la façon dont l'organisme peut organiser des élections dans un pays de la dimension du nôtre; c'est tout simplement l'indépendance de l'organisme qu'ils adorent. Toutes les jeunes démocraties, de même que nos compatriotes, nous félicitent de cette indépendance.
Les témoins que nous avons reçus ici ont, l'un après l'autre, louangé le programme d'éducation civique, et vous le faites vous aussi, mais aucun témoin n'a jamais recommandé que le projet de loi élimine ce programme; les recommandations visaient la préservation de l'indépendance de l'organisme, qui doit pouvoir investir dans un programme comme le programme d'éducation civique. Il doit avoir la liberté de faire cela.
Ce que vous faites ici, avec votre amendement, n'accorde pas cette liberté. Vous avez choisi spécifiquement un élément que vous pensez aimer, savoir un bon programme. Mais quand vous dites que vous allez lui donner de l'indépendance... Autrement dit, vous lui proposez de choisir une carte dans le paquet de cartes, mais il y a un problème: il n'y a qu'une seule carte dans le paquet. Vous êtes beaucoup trop prescriptif quand vous voulez accorder de l'indépendance.
Même si vous vous attachez constamment à la façon de voter... C'est noble, c'est ce qu'ils veulent, eux aussi, mais laissez-les décider de la façon dont ils pourront rendre la démocratie plus efficace.
Dans l'amendement en question, vous dites ceci, à la fin:
(1.1) Il est entendu que le paragraphe (1) n'a pas pour effet d'empêcher le directeur général des élections de diffuser ou de faire diffuser des messages publicitaires à d'autres fins relatives à son mandat.
Eh bien, le mandat, c'est vous qui l'avez défini, pas lui. Voilà où le bât blesse.
Et cela, je ne l'accepte pas, pour plusieurs raisons. Je crois que vous avez limité l'indépendance de l'organisme et que vous faites semblant... vous faites cela en choisissant spécifiquement un aspect particulièrement positif parmi tout le reste.
:
Cela ne se déroule vraiment pas comme je le voulais. Nous devons préciser la signification de ces changements avant de revenir à ce qui était mon amendement, avec les mots « il est entendu que », qui est à mon avis toujours nécessaire, mais peut-être pas autant que selon l'ancien libellé.
Nous parlons de l'ensemble de l'amendement G-4, non pas seulement des différentes dispositions, subsidiaires n'est-ce pas?
Le président: Il s'agit de l'ensemble de l'amendement G-4.
M. Craig Scott: Pour commencer, nous devons tous savoir que le paragraphe 18(1) actuellement en vigueur est ainsi libellé:
Le directeur général des élections peut mettre en oeuvre des programmes d’information et d’éducation populaire visant à mieux faire connaître le processus électoral à la population, particulièrement aux personnes et aux groupes de personnes susceptibles d’avoir des difficultés à exercer leurs droits démocratiques.
La loi actuelle permet à Élections Canada, par le truchement du directeur général des élections, ou vice versa, de participer à des programmes d'éducation, de sensibilisation et d'information du public, dans tous les domaines, et on y ajoute même un élément cosmétique en disant que ces programmes s'adressent tout particulièrement aux personnes les plus susceptibles d'avoir besoin de ce type d'éducation.
Le gouvernement a, dans le fond, repris exactement la même formule en remplaçant « les personnes et les groupes de personnes susceptibles d'avoir de la difficulté » pour lui substituer « les étudiants des niveaux primaire et secondaire ».
Comme mon collègue M. Simms vient justement de le dire, le gouvernement a fait un choix spécifique. Après toutes ces journées d'audience où nous avons reçu plus de 70 témoins, ils n'ont pas... Il n'y a pas eu une foule de gens qui ont dit vouloir conserver exclusivement les programmes d'éducation civique, le programme Vote étudiant ou des programmes semblables. On ne manque pas d'information sur la façon dont Élections Canada participe au programme de sensibilisation et d'éducation du public, des groupes de citoyens, des Canadiens en général ni sur le fait que l'organisme devrait avoir le droit — c'est l'argument de Scott, je le sais — d'en faire davantage, puisque cela est plein de bon sens.
Nous avons entendu le témoignage du président de l'association des Éthiopiens, à Toronto, et je crois sincèrement que son témoignage pourrait être celui de nombreux groupes d'immigrants de fraîche date. Il a parlé de la façon dont les néo-Canadiens en particulier tiraient avantage des programmes d'information et d'éducation du public de ce type, lesquels ne se limitent pas aux seuls éléments fondamentaux qui figurent dans le projet de loi du gouvernement. Il a fourni de très bonnes raisons pour lesquelles bon nombre de néo-Canadiens tirent avantage en particulier de ce type d'éducation du public: entre autres, certains viennent de régimes et de contextes où la seule idée d'un vote efficace, la seule idée du vote en tant que responsabilité et valeur civique est tournée en ridicule plutôt que de faire partie intégrante de la vie.
Le type de travaux portés à notre connaissance par M. Kingsley puis par M. Mayrand, le type de travaux d'éducation et de sensibilisation du public qui auraient été visés par la disposition actuelle touchant les Canadiens d'origine autochtone et les collectivités d'Autochtones vivant dans une réserve ne seront plus permis parce que la liste n'indique qu'un seul groupe: les étudiants des écoles primaires et secondaires.
Il y a aussi les étudiants des universités, nous le savons, en plus de ceux des écoles... Tout peut s'arrêter à l'université. Un étudiant qui commence un programme collégial ou universitaire, qui a la possibilité de voter et qui ne va pas voter, et qui ne le fait pas la fois suivante, ne deviendra probablement jamais un électeur. Les programmes d'éducation et d'information du public, qui permettent de mieux faire comprendre le processus électoral dans toutes les couches de la population, ne sont pas mentionnés dans l'amendement du gouvernement. Il est extrêmement important de ne pas perdre cela de vue.
Évidemment, nous avons présenté des amendements qui cherchent à élargir la disposition pour rétablir la disposition générale précédente, mais, je vous en prie, je dis cela à toutes les personnes présentes et à toutes celles qui nous écoutent, ne croyez pas que cela rétablit ce que nous avons entendu en comité ou ce qui existe dans la loi actuelle. Au contraire. Seule une tranche très mince, quoique importante, du public pourrait bénéficier des programmes d'éducation populaire.
Aussi, le début de la disposition du projet de loi qui précède celles visées par l'amendement G-4 de M. Lukiwski est très inquiétant. C'est pourquoi nous avons discuté de ce qui pourrait être écarté. Il est indiqué que le directeur général des élections « ne peut communiquer au public [...] que des renseignements sur… »
« Communiquer au public des renseignements » est un libellé très vague. Les mots « ne » et « que » sont très restrictifs. Cela a amené le directeur général des élections à craindre que le fait qu'il prenne la parole, de façon générale, devienne problématique, mais aussi qu'on limite sévèrement sa capacité de communiquer avec le public. Il a dit que cette restriction pourrait lui interdire de publier des travaux de recherche dans des domaines qui ne sont pas énumérés dans la liste, de recruter en ligne des fonctionnaires électoraux, de publier des rapports qui ne sont pas précisément destinés au Parlement, de diffuser des communiqués, d'organiser des conférences de presse, etc.
Les mots « messages publicitaires » ne sont apparus là-dedans que… Le ministre répétait constamment que cela vise seulement la publicité, mais ce n'est pas ce qu'indique le libellé.
Voilà que M. Lukiwski propose un amendement précisant qu'il s'agit seulement de publicité; et, parallèlement à cela — si j'ai bien compris —, il affirme que le projet de loi n'aura donc pas l'effet que redoutait le directeur général des élections. Il n'aura pas pour effet de le museler, car il n'occupe pas l'espace de la même façon: il n'est pas si général; il vise seulement la publicité. J'aimerais dire que c'est un argument bien plus rassurant. Je souhaiterais tout de même militer pour une disposition qui accroîtrait la certitude, compte tenu de la façon dont tout cela a commencé, mais la chose me semble bien plus plausible qu'avec le libellé précédent.
Cela dit, la disposition commençant par « Il est entendu que » me rend très perplexe; je me demande si je pourrais demander aux représentants du Conseil privé de m'aider. Afin que ce soit clair pour tout le monde, voici le nouveau libellé:
Le directeur général des élections peut diffuser ou faire diffuser des messages publicitaires, au Canada ou à l’étranger, en vue d’informer les électeurs sur l’exercice de leurs droits démocratiques.
C'est une catégorie ou une idée générale. Il est indiqué ensuite:
Ces messages ne peuvent porter que sur:
Puis, c'est la même liste de sujets ciblés.
La disposition commençant par « Il est entendu que » dit ensuite que le paragraphe que je viens de lire n'empêche pas le directeur général des élections de diffuser ou de faire diffuser des messages publicitaires à toute autre fin relative à son mandat.
À première vue, cette mise au point me paraît inutile, car la première partie dit que le DGE peut seulement faire certaines choses, mais la deuxième partie dit qu'il peut faire toute autre forme de publicité souhaitée. Cela me semble carrément contradictoire. Je me demande si c'est parce que le « chapeau » — à savoir le paragraphe 18(1) proposé — a trait au fait d’informer les électeurs sur l’exercice de leurs droits démocratiques.
Cette disposition dérogatoire concerne toutes les autres fins. C'est juste?
:
Il est important de comprendre que le gouvernement ne veut pas limiter le droit général du directeur général des élections de communiquer par quelque moyen que ce soit — y compris les messages publicitaires — avec les électeurs pour les encourager à voter. Il est plutôt question des mécanismes de scrutin. Que ce soit clair: il ne faut pas que les gens qui nous écoutent pensent que la disposition dérogatoire a miraculeusement permis au directeur général des élections de recommencer à faire ce qu'il faisait auparavant.
C'est quelque chose que je regrette beaucoup, car je croyais que cette disposition permettrait de concilier les points de vue du ministre, de la société civile et de l'opposition.
Dès le premier jour de l'étude, c'est-à-dire le 10 mars — je crois que c'est ce jour-là que le ministre a comparu —, j'ai demandé s'il était possible d'inclure les deux choses. Ne peut-on pas avoir à la fois l'ancien libellé de l'article 18 énonçant le mandat général et le nouveau libellé qui porte sur un aspect bien précis?
Malheureusement, on maintient la décision de ne pas le faire. On autorise le directeur général des élections à mettre en œuvre des programmes d'information à l'intention des élèves dans les écoles et des programmes d'information générale, mais c'est la seule exception; il ne peut mener des programmes pour informer les électeurs sur l'exercice de leurs droits démocratiques. Je souhaite bonne chance aux tribunaux qui devront déterminer ce qu'on entend par les mots «autres fins ».
Voilà ce qui me préoccupe particulièrement.
J'ai une autre question à poser aux représentants du Conseil privé. Assurément, je la pose aux fins du compte rendu. Si un tribunal doit se pencher sur cette notion, j'espère qu'il examinera votre réponse.
À votre avis, M. Lukiwski a-t-il raison de dire, tout comme l'a dit le ministre, qu'il n'y a rien dans cela qui limiterait le droit du directeur général des élections de communiquer des renseignements à toute autre fin? Il peut produire des travaux de recherche et les publier. Il peut organiser des conférences de presse. Il peut publier des communiqués. Le projet de loi n'aurait aucune incidence là-dessus. C'est juste?
:
Oui, et les responsables de ce programme font partie des groupes qui se sont plaints. Tant mieux pour eux s'ils ont réussi à défendre leur cause — et c'est pourquoi nous avons cet amendement à étudier —, mais c'est tout de même loin d'être suffisant. En tout cas, ce n'est certainement pas à la hauteur de ce qu'on aurait pu attendre à la lumière des déclarations du ministre.
Monsieur le président, aux fins du compte rendu — et soyez sans crainte, ce n'est pas le début d'une récidive de ma part —, j'aimerais citer les propos tenus à cet égard par l'Association des femmes autochtones du Canada au moment de sa comparution devant le comité:
Essentiellement, les modifications apportées à l'article 18 de la Loi électorale du Canada, qui confie à Élections Canada un vaste mandat sur l'information au public et la communication avec les électeurs, restreignent la capacité du directeur général des élections d'effectuer des appels non sollicités pour donner de l'information aux électeurs. Nous avions espéré pouvoir offrir aux femmes et aux filles autochtones le guide que nous sommes en train de préparer sur l'exercice du droit de vote et de collaborer avec nos associations membres des provinces et des territoires d'une façon que je décrirais comme similaire. Les modifications nous empêcheront de faire ce travail.
Rien de ce que je vois ici n'indique que ce genre de travail pourrait redémarrer .
Ensuite, il y a M. Jean-Pierre Kingsley, ex-directeur général des élections, qui a comparu à titre personnel. Voici ce qu'il a dit:
Le directeur général des élections doit conserver sa capacité de communiquer avec tous les Canadiens, de leur parler de notre démocratie électorale, de l’importance du droit de vote constitutionnel et des valeurs et méthodes qui sous-tendent notre système électoral. Il peut parler sans aucune partisanerie, alors que les candidats et les partis le font de façon partisane, dans le but légitime d'obtenir leur appui.
Il a également déclaré ceci:
Le directeur général des élections doit être capable de soutenir les projets de qualité menés par le milieu universitaire, comme l’Étude électorale canadienne, ou par des ONG, comme le Vote étudiant et L’apathie c’est plate, dont je préside d’ailleurs le comité consultatif.
Si je puis faire une digression, monsieur le président, le Vote étudiant, à ma connaissance, serait autorisé en vertu de l'article 17.1 proposé, mais une ONG comme L’apathie c’est plate ne pourrait plus mener de programme d'information en partenariat avec le directeur général des élections comme elle le fait actuellement.
M. Kingsley a aussi fait la déclaration suivante au sujet de l'organisme:
Nous sommes confrontés à un grave problème de participation. À l'heure actuelle, moins de 40 % des jeunes de 18 à 24 ans votent au pays.
Encore une fois, j'aimerais souligner que le projet de loi, l'amendement projet de loi, l'élargissement de la capacité du directeur général des élections de communiquer avec les Canadiens ne s'appliquerait toujours pas aux jeunes de 18 à 24 ans, sauf ceux qui sont encore à l'école secondaire.
Il a ensuite déclaré ceci:
Le directeur général des élections doit conserver le pouvoir de répondre aux demandes de renseignements des médias et de communiquer en tout temps à la population l’information qu’il juge pertinente. Sa préoccupation majeure demeure l'intégrité de notre système électoral. Si préoccupations il y a, tout parti politique peut les soumettre au comité consultatif des partis politiques pour consultation; elles peuvent être soumises à votre comité également.
Je serai clair: si l’article 18 est modifié...
Veuillez noter, monsieur le président, que le mot anglais qu'il a utilisé est « rescinding » et non pas « amend ». Voici ce qu'il a dit:
Je serai clair: si l’article 18 est modifié comme le prévoit actuellement le projet de loi C-23, les Canadiens perdront la confiance qu’ils ont actuellement dans le processus électoral. Cela n'est pas acceptable.
Le gouvernement n'a pas respecté ce point de vue. Il n'en a pas tenu compte dans cet amendement. Encore une fois, le gouvernement veut faire un petit tour de passe-passe. Il veut donner l'impression qu'il a compris le problème… bien qu'il ait du mal à croire qu'il a fait une erreur, étant donné que le projet de loi était si formidable. Il a reconnu son erreur. Mais ça ne passe pas. C'est extrêmement limité, comme portée.
En terminant, sur cette page —
Le président: Monsieur Christopherson —
M. David Christopherson: J'ai dit sur cette page. Vous devez écouter.
Le président: Combien de pages peut-il y avoir?
M. David Christopherson: Il y en a suffisamment, mais il n'y en a plus.
Je veux également parler d'une lettre signée par 160 universitaires canadiens, qui disait ce qui suit:
Étrangement, le projet de loi interdit à Élections Canada de promouvoir la participation politique par le moyen de campagnes visant à « faire sortir le vote »... Ce bâillon ferait du Canada une exception parmi les démocraties libérales, plutôt que le chef de file qu’il est à l’heure actuelle.
Si vous me le permettez, monsieur le président, j'aimerais parler d'une autre chose, puis j'aurai terminé.
Nos collègues se rappelleront que, lorsque nous avons écouté nos témoins, cette carte nous a été distribuée. Certains d'entre vous s'en souviendront. Il s'agit d'une carte qui a été distribuée pendant l'élection au Québec. Simplement pour essayer de vous rafraîchir la mémoire, cette carte, distribuée par un certain nombre de partenaires, disait:
Cinq principaux motifs pour voter à l'élection au Québec:
1. Votre vote, c'est votre voix. Utilisez-la. Haut et fort.
2. 98 371 Autochtones habitent au Québec — ce nombre peut avoir une incidence sur l'élection.
Puis la liste continue, et on termine par le cinquième point.
5. La participation électorale des jeunes autochtones représente seulement 50 % de la moyenne canadienne. Notre voix devrait résonner beaucoup plus fort.
Voilà ce qu'on pouvait lire sur cette carte. Nous étions tous très impressionnés. En fait, il se trouve que j'ai le hansard de cette journée-là, et c'est intéressant. Mon collègue, M. Reid, a dit:
Mais, à vrai dire, je voulais vous interroger au sujet de cette carte que vous nous avez distribuée. C'est vraiment bon. J'ai suivi, comme tout le monde, l'élection au Québec. Je n'avais pas vu cela avant aujourd'hui...
Par ailleurs, je regarde ce qu'il y a ici — et je suppose que cela a été fait avec la collaboration du DGE. C'était un effort conjoint?
La réponse a été: « Oui ».
M. Reid a poursuivi en disant:
Je ne peux pas évaluer l'exactitude de cet outil, mais je suis vraiment impressionné. Je me demandais si vous pouviez nous en dire davantage sur ce mécanisme, qui, pour autant que je sache, n'est pas utilisé à l'échelon fédéral et qui devrait peut-être l'être.
M. Cormier a répondu:
Donc, mon but, c'est, tôt ou tard, de faire en sorte qu'il soit adopté.
Il parlait de la carte.
Évidemment, pour les élections fédérales de 2015, nous allons faire les choses en grand. Nous avons démontré qu'il fonctionne vraiment bien. Ce qu'il y a d'intéressant avec cette version en particulier, c'est qu'elle a été fabriquée en collaboration avec l'Association nationale des centres d'amitié et qu'elle ciblait les jeunes autochtones au Québec, qui sont reconnus pour avoir un taux de participation au processus électoral très faible.
Je demande aux membres du gouvernement de me corriger si j'ai tort, mais, à ma connaissance, cela n'a pas été adopté, puisque cela aurait supposé la participation du DGE à des programmes d'éducation et d'information en partenariat avec un groupe qui ne cible pas les écoles primaires et les écoles secondaires.
Cela dit, monsieur le président, est-ce que M. Lukiwski figure sur la liste? Allez-vous parler, Tom? Nous disposons de beaucoup de temps.
Je ne fais que poser la question, parce que j'ai présenté un scénario et dit que, si je me trompe concernant cette carte, j'aimerais l'apprendre de la part des représentants du gouvernement, mais cela ne se produira pas s'ils ne parlent pas, ce qui signifie que la réponse est « non » et que j'ai raison, en ce sens que ce programme n'a pas pu être mis en oeuvre à l'échelon fédéral puisque l'article 17.1 proposé limiterait le pouvoir du directeur général des élections à mettre en oeuvre des programmes d'information et d'éducation populaire afin de faire en sorte que le processus électoral soit mieux connu des étudiants aux niveaux primaire et secondaire.
J'ai déjà demandé aux experts si, aux termes de ce projet de loi, tout ce que le DGE fait actuellement, il ne pourrait plus le faire, sauf cela, et ils ont dit « oui ». Donc, j'insiste sur ce programme d'information, qui nous a tous impressionnés, particulièrement les membres du gouvernement, qui trouvaient qu'il s'agissait d'une excellente idée, pour utiliser leur terme favori, et pourtant, l'amendement apporté empêcherait le directeur général des élections d'être un partenaire dans le cadre de ce programme.
Encore une fois, le hoche la tête et dit non, et, si ce que je dis est erroné, je m'attends à ce qu'on me corrige. Je n'essaierais jamais de susciter un débat sur quelque chose qui, selon moi, n'est pas factuel ni exact. Je n'entends toujours pas dire qu'ils prendront la parole et me corrigeront ou me diront: « Donnez-nous une chance, Dave, et nous vous montrerons combien vous avez tort ». Je dois donc comprendre que, au sens de la législation actuelle, ce partenariat peut avoir lieu. Les membres du gouvernement, de même que les membres de l'opposition, ont dit qu'il s'agissait d'un bon outil de sensibilisation visant à encourager les gens, en l'occurrence, les Autochtones, à voter.
Le gouvernement, par l'intermédiaire du ministre, a dit: « Nous allons laisser le DGE parler à n'importe qui, dire ce qu'il veut, et ce, sans aucune contrainte. »
Lorsque nous examinons l'article 17.1, cela ne peut pas se produire au sens de l'amendement. Donc, le gouvernement doit maintenant commencer à refléter, dans les amendements et les votes, ce qu'a dit son ministre, ou les Canadiens doivent savoir que le bâillon imposé au DGE, sauf quelques minuscules exceptions, passe encore sous silence, et que toutes les citations que j'ai lues au début concernant les préjudices à notre démocratie et les préjudices à la capacité des Canadiens d'être encouragés à voter sont toutes exactes, et que les préjudices existent et que cet amendement ne les élimine pas du tout.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
La question remonte à un sentiment de frustration que j'ai éprouvé pendant un certain temps à l'égard de l'administration du budget de publicité d'Élections Canada, c'est-à-dire qu'on a déployé des efforts considérables pour nous dire pourquoi nous devrions voter, pourquoi notre vote est important, et ainsi de suite, mais qu'une attention inadéquate, et, en fait, dans certains cas, il m'a semblé qu'aucune attention n'a été prêtée, selon moi, aux aspects pratiques de la marche à suivre pour sortir et aller voter.
Comme je l'ai mentionné à de nombreuses occasions au cours des audiences, le sondage mené par le DGE après la dernière élection en vue de déterminer pourquoi les jeunes n'avaient pas voté a révélé que, lorsqu'on répartissait les jeunes en cinq sous-groupes, on constatait que trois de ces cinq sous-groupes ne votaient pas dans une large mesure parce qu'ils ne savaient pas où voter. Dans bon nombre de cas, c'est parce qu'ils n'avaient pas de cartes d'information de l'électeur, ce qui indique que le DGE n'avait pas réussi à savoir où ils habitaient.
Ce problème n'est peut-être pas le propre des jeunes. Je soupçonne que cela soit simplement lié aux gens qui ont récemment changé d'adresse. Le fait est que les gens qui ont récemment changé d'adresse sont les plus susceptibles de ne pas figurer sur la liste, comme le démontre le fait qu'ils ne reçoivent pas de carte d'information de l'électeur. Donc, comment obtenir une carte d'information de l'électeur? Comment faire en sorte que notre nom figure sur la liste électorale? Comment devenir un candidat? Comment voter lorsque l'on a un handicap? Comme nous l'avons vu avec nos témoins, il y a de nombreuses formes de handicaps. Une personne ayant une déficience visuelle ne souffre pas des mêmes problèmes d'accès au vote — les mêmes en principe, peut-être, mais non pas en pratique — qu'une personne qui souffre d'un problème de mobilité.
Le DGE n'a, selon moi, pas suffisamment prêté attention à ce point très important. Il y a donc moins de gens qui ont voté qu'il aurait dû y en avoir dans ces catégories parce qu'ils ne savaient pas où aller ni comment trouver cette information. Il me semble que le DGE devrait consacrer plus d'énergie à cette tâche, mais il est vraiment difficile de concevoir une loi en vue de s'assurer qu'un haut fonctionnaire du Parlement fait quelque chose de façon proactive. Ainsi, tous les efforts liés à l'article 18, les changements apportés à l'article 18 qui se reflètent dans cet article de la Loi sur l'intégrité des élections, visent à pousser le DGE à faire ce genre de publicité. C'est la raison d'être du projet de loi.
Il a indiqué qu'il y aurait certaines autres choses qu'il ne pourrait pas faire. Un certain nombre de témoins ont dit qu'ils craignaient que cela fasse en sorte qu'il soit impossible pour les jeunes de voter et de faire ce genre de choses pour commencer le processus d'éducation des jeunes à l'égard de leur droit de vote. On s'affaire actuellement à régler ce problème particulier également. Il a mentionné très clairement que les restrictions sont liées à la publicité et à la publicité seulement, ce que M. Scott a clarifié avec les gens du Bureau du Conseil privé.
C'est ce que je voulais dire. La publicité devrait, en réalité, traiter de la marche à suivre pour exercer son droit de vote dans un pays où les gens qui sont marginalisés, les 15 % de la population qui n'ont pas de permis de conduire, ou les personnes qui viennent tout juste de déménager, les étudiants, ou les Autochtones, ou les sans-abri, ou les aînés, ou les personnes qui prennent soin d'eux et qui veulent s'assurer qu'ils exercent leurs droits... nous les négligions. Ils étaient négligés injustement. Espérons que, grâce à cette législation, ils ne le seront pas. Je pense qu'il y a lieu de célébrer, très honnêtement.
Je pense que ce qui compte, ici, c'est qu'il s'agit d'une disposition qui est maintenant plus efficace que l'article 18 proposé, qui a été présenté dans le projet de loi, mais elle comporte toujours les importantes lacunes dont nous parlons. C'est profondément, profondément décevant et perturbant, et je dois reprendre l'image de mon collègue Scott Simms, qui a dit que le gouvernement a choisi des choses spécifiques.
Qu'est-ce qui justifie, outre une place privilégiée pour l'éducation civique, le fait de réunir les programmes d'information et d'éducation populaire en un seul secteur? Si l'on pense aux groupes comme les Autochtones dans notre société, les nouveaux Canadiens, les étudiants universitaires, il y a une sorte de recul indirect et implicite à l'égard de cette même éducation à laquelle on accorde beaucoup d'importance pour les étudiants. Si elle est reconnue pour les étudiants, pourquoi ne l'est-elle pas pour ces groupes? Si elle est reconnue pour les étudiants parce que l'on souhaite qu'elle fera d'eux des citoyens engagés et actifs, ainsi que des citoyens qui votent, alors est-ce que l'inverse est...? Quant à savoir s'il y a de l'espoir, je ne peux pas le dire, mais le message que nous envoyons est très certainement que nous ne nous soucions pas du fait que les autres groupes n'auront pas droit aux mêmes encouragements et que, par conséquent, ils seront moins enclins à voter. Donc, appelons simplement cela une suppression indirecte de votes. Elle n'est peut-être pas volontaire, mais elle est regrettable et claire en ce qui a trait à ses effets. C'est ce dont il s'agit. C'est ce que l'on obtient au final.
Tom, c'est ce que l'on obtient au final. Lorsque l'on révise à la baisse ce qui a déjà existé, lorsque l'on révise à la baisse tous les programmes et que l'on réduit la capacité d'exploiter ces programmes qui existent déjà et que l'on ne choisit qu'un seul groupe... et, en choisissant ce seul groupe, on dit qu'il s'agit d'une chose utile à faire pour l'encourager à voter, mais tous les autres sont désormais exclus. On ne pense pas aux conséquences. Ce que je dis, c'est que, en réalité, c'est ce qui se produit.
Simplement pour que tout le monde comprenne bien, puisqu'il a fallu en discuter un peu, en ce qui concerne la publicité, cela signifie maintenant qu'il faut faire la distinction entre l'exercice des droits démocratiques, puis il y a la liste, une liste limitée, et tout autre objectif peut tout de même faire l'objet d'une publicité, pourvu qu'il soit différent de l'exercice des droits démocratiques. Il s'agit d'une distinction regrettable puisque cela pourrait réduire la capacité du directeur général des élections de faire de la publicité comme bon lui semble, et cela constitue également une restriction.
Cela dit, lorsque viendra le moment de se prononcer sur cette question, je vais voter en faveur, puisque, en tant qu'amendement, c'est préférable à l'article 18 proposé, mais je suis très déçu.
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Il y avait un pichet d'eau devant vous. Je m'excuse, Scotty sait que je l'aime bien.
J'aimerais soulever deux points rapidement.
D'abord, je ne suis pas du tout d'accord avec M. Scott, qui a dit que cela aurait pour effet de supprimer la possibilité de voter pour d'autres groupes démographiques. Comment diable pourrait-on supprimer le vote alors que l'on dit qu'Élections Canada devrait mener de vastes campagnes de publicité et dire aux gens comment, où et quand voter? On leur dit de sortir et d'aller voter, ainsi que comment le faire. Comment diable pourriez-vous considérer cela comme la suppression de votes?
L'autre point que j'aimerais soulever très rapidement est ceci. Je suis en désaccord avec M. Christopherson lorsqu'il affirme, à tort et de façon continue, le fait qu'il croit, ou, à tout le moins, qu'il prétend, que le projet de loi muselle le directeur général des élections. Il n'en est rien. Cet article ne trait que de la publicité. Si M. Mayrand souhaite sortir et participer à l'un des débats politiques, ici, à Ottawa, il peut le faire. S'il veut tenir une conférence de presse, il peut le faire. S'il veut aller dans une université et prononcer un discours, il peut le faire. Il n'est pas muselé, et c'est évident. On peut donc dire que M. Christopherson est, pour le moins, extrêmement de mauvaise foi. Ce projet de loi ne vise pas, d'aucune façon, à museler le directeur général des élections.
Merci.
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C'est ce que je vais faire, monsieur le président.
Tout d'abord, quant à la question de savoir s'il s'agit d'une suppression ou non, l'argument du gouvernement ne tient pas la route. Actuellement, il peut parler à n'importe qui de n'importe quoi. Ils s'apprêtaient à mettre un terme à cela. Étant donné la réaction défavorable du public, le gouvernement a entrouvert la porte à cette possibilité et a dit: « Oui, vous savez, il y aurait un avantage à faire cela avec les élèves du primaire et du secondaire », mais il n'étend pas cela à tous les autres avec lesquels il avait mis en place des programmes.
Selon ce que je comprends — je n'ai pas encore entendu un membre du gouvernement dire que j'ai tort —, cette carte, sous sa forme actuelle, ne pourrait pas être produite en partenariat avec le directeur général des élections au sens de la nouvelle loi, même modifiée, même si elle pouvait l'être à l'origine.
Comme les gens qui travaillaient en partenariat à cette fin ont dit que cela avait contribué à augmenter la participation électorale, il est juste de dire que, si on la retire, l'inverse est vrai, et moins de gens voteront. C'est ça, la suppression de votes.
Merci, monsieur le président.
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Monsieur le président, je commençais à penser que vous m'ignoriez.
Très honnêtement, j'aborde la question avec, de façon générale, les mêmes thèmes, bien sûr. Ce que nous proposons ici, les alinéas g) et h), si vous y jetez un coup d'oeil, c'est « le système électoral canadien », et « le contenu des programmes d'information et d'éducation populaire élaborés dans le but de mieux faire connaître le système électoral à la population. »
Ce sont tous des thèmes que nous avons déjà abordés, et, dans de nombreux cas, de manière plutôt éloquente, dois-je ajouter.
Le premier alinéa, cependant, c'est « les irrégularités électorales, qu'elles soient effectives ou probables ». Durant les discussions, les débats et les témoignages, nous avons parlé entre autres des choses qui ont viré au vinaigre. Ce sont des choses qui ont éveillé les soupçons au sein de la population générale. Ce serait bien si des représentants d'Élections Canada pouvaient nous expliquer la façon dont ils traitent de la question, nous expliquer pourquoi cela s'est produit ainsi que comment les Canadiens peuvent éviter cela dans l'avenir. Ce dont on parlait constamment, c'était des irrégularités électorales. Des gens ont peut-être été privés de leurs droits, par exemple, et, à cause de tout cela, ils se posent des questions.
Par exemple, j'ai parlé, aujourd'hui, dans les médias, des cartes d'identification de l'électeur. Eh bien, selon le gouvernement, elles causent apparemment des irrégularités, à un point tel qu'il serait bien que le directeur général des élections puisse en rendre compte à la population. Actuellement, il est muselé et ne peut pas le faire. C'est la seule exception qui, selon moi, devrait être abordée, et il serait bien que le directeur général des élections puisse en parler.
J'espère que cet amendement s'ajoutera à ce qu'ils ont proposé par l'intermédiaire de l'amendement G-4.
Comme nous le savons, la version actuelle du projet de loi dresse la liste de mesures précises comme étant les seules mesures sur lesquelles le directeur général des élections peut communiquer directement des renseignements à la population. Il dit: « que des renseignements sur ».
Mon amendement offre un nouvel alinéa 18(1)f) afin d'élargir ce nouveau paragraphe 18(1). Il s'agirait désormais des alinéas a) à f), et l'alinéa f) prévoirait, comme d'autres partis ont antérieurement tenté de le faire au moyen de motions, que le directeur général des élections peut également communiquer au public, au Canada ou à l'étranger:
tous autres renseignements que le directeur général des élections considère comme nécessaires afin d'accroître la participation aux élections — et au processus politique dans son ensemble — des segments de la population canadienne qui ont toujours été sous-représentés.
Encore une fois, en examinant le témoignage de Preston Manning et celui de bon nombre d'autres groupes, qu'il s'agisse de groupes autochtones ou de groupes de personnes ayant un faible revenu, on peut voir que l'ensemble de la société canadienne est tout à fait favorable à ce que le directeur général des élections bénéficie d'une formule accrocheuse à la fin de la liste de choses dont il est précisément autorisé à communiquer aux fins de l'éducation des groupes qui ont toujours été sous-représentés dans le processus politique.
Cela ne porte aucun préjudice important quant à la structure du projet de loi . J'espère que les conservateurs de l'autre côté en tiendront compte pleinement, puisque cela aurait certainement pour effet, je pense — je ne peux pas parler au nom de l'opposition officielle ou de tout autre parti, évidemment —, de simplement rendre l'accueil global de cette loi...
J'aimerais dire, pour le compte rendu, que je suis satisfaite des amendements du gouvernement. C'est bien de permettre à autant de critiques et à la population générale d'avoir voix au chapitre. C'est important pour les Canadiens de savoir que, lorsqu'ils ont élevé leurs voix, organisé des manifestations et fait toutes sortes de choses pour attirer l'attention du , ils ont été entendus.
Ils ont été entendus et la porte est entrouverte. Ouvrons-la complètement.
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Il s'agit peut-être d'un point de profonde divergence, et je me trompe peut-être, mais je crois que Mme May soulève un très bon point en ce qui concerne les personnes qui ont toujours été sous-représentées dans ce processus.
Ma circonscription a affiché le deuxième plus bas taux de participation électorale au pays durant les dernières élections.
Une voix: Ce n'est pas de votre faute.
M. Scott Simms: Merci.
C'est à Fort McMurray, dans le nord de l'Alberta, que le taux de participation a été le plus bas.
Il s'élevait à 44 %. Une des raisons, c'est qu'il y a beaucoup de personnes qui travaillent à l'étranger. Il s'agit d'une collectivité de passage. J'ai l'impression qu'en ayant cela ici... J'aimerais bien que le DGE puisse joindre les gens qui sont dans une telle situation, qu'il s'agisse du genre de personnes mentionnées par Mme May ou de travailleurs de passage, des gens qui travaillent partout dans le monde. Par exemple, ils peuvent se rendre au bureau du directeur du scrutin pour voter en tout temps. Beaucoup d'entre eux ne le savent pas.
Je comprends qu'ils veulent parler de leur cas et de la façon dont ils veulent voter et du moment où ils veulent le faire, mais je suis extrêmement préoccupé par l'engagement des citoyens, parce qu'il faut joindre une portion de la population qui est sous-représentée, et il faut donc un peu plus d'imagination. Malheureusement, ils sont trop rigides. Ils le sont tellement que je ne pense pas qu'ils pourront les joindre.
J'espère avoir bien interprété ce que Mme May disait. Je crois qu'elle a raison.
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Je vous remercie, monsieur le président.
J'ai écouté attentivement les propos de mes collègues au sujet de l'article 18. À la lumière des préoccupations exprimées et même des critiques soulevées à propos de cet article, le gouvernement a réagi en présentant des amendements. Le gouvernement a mis beaucoup l'accent sur la publicité, mais il s'agit quand même d'un travail inachevé.
C'est la raison pour laquelle mes collègues et moi avons présenté des amendements beaucoup plus substantiels qui permettent au directeur général des élections de retrouver ses pouvoirs. Nous voulons que le directeur général des élections puisse mettre en oeuvre des programmes d'information et, ainsi, communiquer au public tout renseignement qu'il estime nécessaire pour favoriser le bon déroulement des élections ainsi que la participation à celles-ci.
Dans le cas de l'amendement dont je discute actuellement, j'entendais M. Scott ajouter un alinéa f). Nous avons fait à peu près la même chose. Nous voulons que le texte se lise comme suit:
(1.1) Le directeur général des élections peut
a) mettre en oeuvre des programmes d'information et d'éducation populaire visant à mieux faire connaître le processus électoral à la population, particulièrement aux personnes et aux groupes de personnes susceptibles d'avoir des difficultés à exercer leur droit de vote.
Nous ajoutons également un autre alinéa à cet article, que j'appellerais l'alinéa b):
b) concevoir et mettre à l'essai, de concert avec les comités du Sénat et de la Chambre des communes qui se penchent habituellement sur des questions électorales — notamment sur des études relatives à de nouvelles manières de voter — un processus de vote électronique pour usage à une élection générale ou partielle ultérieure.
Soyons audacieux, soyons modernes et permettons au plus grand nombre de gens que possible de voter.
Pour conclure, j'aimerais vous présenter un point de vue important, soit celui du directeur général des élections, M. Marc Mayrand. Il nous disait ceci. En fait, cela répond beaucoup aux préoccupations de tout le monde. Je le cite:
Je ne connais aucune démocratie où de telles restrictions sont imposées à l'organisme chargé des élections et je crois qu'il est absolument essentiel qu'une modification soit apportée à cet égard au projet de loi.
C'est à ces propos que nous réagissons en présentant cet amendement.
Puisque c'est probablement le seul amendement dont je vais discuter ce soir, j'aimerais avoir l'opinion de mes collègues. Je demande donc un vote par appel nominal à ce sujet.
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Monsieur le président, j'apprécie le fait que M. Lukiwski reconnaît que le gouverneur en conseil n'est pas le Parlement, mais il faut bien comprendre et souligner que la raison pour laquelle il y a des hauts fonctionnaires du Parlement, c'est d'éviter exactement ce type de scénario, parce que ce sont des intervenants indépendants du gouvernement. Cela ne signifie pas qu'ils n'ont aucune responsabilité ou qu'ils sont omnipotents, mais cela signifie, du moins, selon moi, que toute limite à leur pouvoir doit venir du Parlement, pas du gouvernement.
N'oublions pas que le gouvernement n'est même pas composé de tous les membres honorables des caucus gouvernementaux, quoique je sois sûr que c'est ainsi qu'ils l'imaginent. En fait, le gouvernement, c'est le cabinet. C'est ça, le gouvernement. C'est pour cette raison qu'il y a une différence entre les sous-ministres, les chefs de service et les autres intervenants qui relèvent du gouvernement, comparativement au directeur général des élections, qui relève du Parlement. Si quelqu'un fait valoir... et je ne suis pas d'accord, mais, aux fins de discussion, disons qu'il doit y avoir un genre de rencontre avec le Parlement au sujet de la participation à une activité à l'échelle internationale, alors, pourquoi n'envisageons-nous pas de mettre en place un cadre qui établirait un processus permettant au directeur général des élections de le faire, justement, en vertu duquel des représentants de chacun des caucus pourraient rencontrer le directeur général des élections s'il faut discuter d'un sujet quelconque? Laissez-moi vous dire, je comprends que vous ne voulez pas que quelqu'un parte de façon indépendante et participe à un événement auquel personne au Canada ne participerait, mais, franchement, si c'est le cas, nous avons un bien plus gros problème que la simple participation à un événement. Nous avons une grosse crise devant nous concernant un haut fonctionnaire du Parlement. Alors disons que ce n'est pas vraiment ce dont nous parlons.
Avec tout le respect que je vous dois, monsieur le président, c'est difficile de ne pas trop s'inquiéter au sujet de toutes les questions qui touchent le contrôle compte tenu du gouvernement en place et du premier ministre. C'est leur pierre de touche... le contrôle. Vous pouvez donc comprendre, j'espère, pourquoi nous sommes préoccupés par le fait qu'on limite le pouvoir du directeur général des élections, ce qui signifie que le reste du Parlement ne puisse même pas savoir quels seront les ordres qu'on lui aura donnés ou non puisqu'il n'y aura aucune garantie qu'on informera le reste du Parlement. Compte tenu de la façon dont le gouvernement actuel tente de museler le DGE, je parie que nous ne le saurions pas, alors nous avons une réelle raison d'être préoccupés par cela.
C'est le dernier point que je voulais soulever, monsieur le président. Le gouvernement continue de ne pas respecter le statut d'un haut fonctionnaire du Parlement. J'aimerais que le gouvernement nous dise pourquoi, selon lui, puisqu'il s'agit d'un haut fonctionnaire du Parlement, le gouvernement devrait avoir son mot à dire dans le cadre des activités du DGE alors même que le mécanisme d'imputabilité ne relève pas du gouvernement, mais du Parlement, qui est composé de 308 membres et de l'autre endroit.
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Oui. Nous en revenons à l'amendement précédent de M. Bellavance, que j'ai laissé présager dans mes commentaires.
Je veux que tout le monde sache que, effectivement, en ce moment, la Loi électorale du Canada permet au directeur général des élections de réaliser des études sur le vote qui incluent de nouvelles manières de voter. Il pourrait s'agir de différentes façons d'organiser les bureaux de scrutin, il pourrait s'agir... Vous comprenez ce dont il peut s'agir. J'ajouterais le vote électronique, à titre d'essai ou de nouvelle manière de voter.
En ce moment, notre comité et un comité équivalent ou parallèle du Sénat sommes les seuls à avoir à donner une permission pour de tels essais. Ce que le gouvernement a fait dans le projet de loi , c'est qu'il a ciblé une nouvelle manière de voter parmi toutes celles qui existent, soit le vote électronique, et qu'il l'a assujettie à une approbation globale, c'est-à-dire l'approbation de la Chambre des communes et de tout le Sénat. Cela ne relève plus du type de structure en comité que nous avons actuellement.
Vous savez, le vote électronique n'intéresse pas seulement la jeune génération et la génération branchée sur Internet. Cette possibilité intéresse tous ceux qui croient que, à un moment donné, l'intersection des notions de sécurité et d'efficience et du besoin d'encourager les gens à voter exigera de nous, du moins, de proposer le vote électronique dans le cadre de notre système, et nous voulons être prêts. Pour moi, cela reflète une réticence structurelle ne serait-ce qu'à effectuer des essais. C'est aussi, en un sens, je dois le dire — et je parle évidemment en tant que membre du NPD ici — offensant d'ajouter un pouvoir au Sénat relativement à des essais liés au processus électoral. Symboliquement, ça ne fait pas de sens. Honnêtement, je ne vois pas la logique, sauf si l'objectif est de créer plus d'obstacles à ce processus précis.
En comité, un témoin nous a fait part d'un point de vue intéressant. Je crois que certains d'entre vous se rappelleront que j'ai dit à ce témoin: « Je n'y avais pas pensé. » Il s'agissait de témoins qui défendent les droits des personnes handicapées. Il s'agissait plus particulièrement de l'Institut national canadien pour les aveugles, si je ne m'abuse, et ils étaient vraiment très préoccupés par cela. Cela concerne aussi probablement les personnes qui ont une mobilité réduite. Il est plus difficile pour elles d'aller voter. En fait, ils ont dit que cette disposition n'a pas uniquement une incidence sur les étudiants, et qu'il s'agit d'un type de disposition qui a un impact sur eux, parce que c'est grâce au vote électronique que, selon eux, ils pourraient être davantage inclus dans processus électoral.
Je m'arrête ici et je demande simplement au gouvernement de revenir à la situation antérieure et de ne pas ajouter cet obstacle supplémentaire qui fait intervenir non seulement nous tous en séance plénière, mais le Sénat.
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C'est tout... Et on se demandait pourquoi nous voulions que la séance soit publique. Cela n'a rien de très démagogique. Cela peut se produire partout. Nous y voilà. C'est l'exemple parfait. Le processus actuel pour aller de l'avant exige l'approbation d'un comité de la Chambre des communes et d'un comité du Sénat. S'ils sont tous les deux d'accord, nous pourrons alors aller de l'avant et réaliser l'expérience, l'essai, le test. Et maintenant, on exige l'approbation de toute la Chambre et de tout le Sénat.
Nous avons demandé respectueusement, et, je crois, poliment, pourquoi, et on ne nous a pas répondu. Sommes-nous vraiment rendus là? Le gouvernement refuse-t-il même de fournir sa justification partisane? Vous allez simplement rester là assis à dire: « Nous n'avons pas à répondre, alors nous ne le ferons pas. Nous allons utiliser notre majorité pour arriver à nos fins et vous n'avez qu'à vivre avec. Et la raison pour laquelle nous l'avons fait reste un secret d'État ». Si aucun membre du gouvernement ne veut nous dire pourquoi, la question devient pourquoi sommes-nous même ici?
Je suis prêt à parier que, sans même fournir de justification, la majorité utilisera son pouvoir pour faire adopter le projet de force. En plus du fait qu'il n'y a pas eu de consultation et de toutes les autres révélations cauchemardesques qui ont fait surface depuis le premier dépôt, nous en sommes rendus au point où, dans un contexte public, nous posons une question légitime au sujet d'un changement relativement important, et nous avons demandé respectueusement au gouvernement de nous donner une explication, et il n'y en a aucune. Et le gouvernement va malgré tout faire adopter le projet de loi de force.
C'est ainsi que nous gérons nos lois électorales de nos jours. Le gouvernement en place au Canada refuse même de fournir des explications en réponse à une simple question avant d'utiliser sa majorité pour adopter le projet de loi.
Une voix: Monsieur le président...
M. David Christopherson: Nous y voilà.
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Monsieur le président, là on en arrive à... Le silence était probablement mieux que ce qu'on nous sert maintenant, parce que, en fait, le comité est une composante de la Chambre des communes, et cette dernière a délégué son pouvoir au comité. C'est l'approbation et la sanction de la Chambre, et je crois savoir que c'est la même chose du côté du Sénat.
Actuellement, les deux chambres ont dit qu'elles donnaient à leurs comités le pouvoir de dire oui. Nous l'avons tous accepté. À ma connaissance, personne ne recommande de changement, ni du côté des caucus, ni du côté des témoins. En fait, et on me corrigera si j'ai tort, mais je ne me rappelle pas avoir vu de recommandation dans un rapport du directeur général des élections ni nulle part d'autre d'ailleurs, et je n'ai toujours pas entendu de réponse. Pourquoi allons-nous...?
Je vais vous dire ce que je pense, monsieur le président, et puis je m'arrêterai là s'ils ne veulent vraiment pas nous répondre. Ce gouvernement ne peut même pas inventer une raison et nous la servir comme réponse. Tout ce qu'il veut, c'est rester silencieux. Voici ce que je pense, monsieur le président. Je crois qu'il veut procéder ainsi parce qu'il veut faire tout ce qu'il peut pour ralentir l'arrivée du vote électronique, et je reconnais en passant que personne ne veut faire les choses trop rapidement, qu'on veut être sûr de notre coup. Je ne sais pas quand cela arrivera, mais je sais que nous devons aller dans cette direction, et le gouvernement ne veut pas que cela se produise.
Pourquoi, monsieur le président? Parce qu'il est probable que plus de personnes voteront. C'est un autre aspect de la suppression du vote, une tactique passive agressive, parce que des mesures qui encourageraient les gens à voter et qui feraient en sorte qu'il serait plus facile pour eux de participer aux élections sont maintenant plus difficiles à prendre en raison du processus mis en place. C'est pour cela qu'ils agissent ainsi. C'est pour cela qu'ils n'ont pas de réponse à nous donner, à moins que, soudainement, ils aient une justification à nous fournir.
Tom peut me répondre, et ce sont les règles du jeu. Lorsque j'aurai fini, il pourra s'en prendre à moi. Mais j'aimerais tout de même entendre au moins une raison légitime. J'aimerais savoir en quoi le fait de retirer le pouvoir d'approbation de comité et de l'élever aux chambres entières améliore notre loi électorale.
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J'essayais simplement de connaître le tour de tête de David pour lui préparer un chapeau en aluminium en raison, encore une fois, d'une théorie du complot.
Beaucoup d'autres administrations, il devrait le savoir, je ne sais pas s'il le sait ou pas, ont étudié le vote électronique et soulignent de nombreuses préoccupations. Je sais qu'il le comprendrait. Même au congrès à la direction de son parti, le NPD, il y a eu de nombreux problèmes liés au vote électronique.
Et nous voilà avec une nouvelle théorie du complot. Vous êtes sans pareil. Ce serait évidemment un changement fondamental, et d'autres diraient même radical, dans la façon dont les Canadiens votent.
Et dire que vous voulez seulement que certaines personnes puissent s'occuper de cette question plutôt que tout le Parlement est extrêmement fallacieux, selon moi, surtout que ce n'est pas la première fois que je le souligne.
M. Christopherson a dit: « Pourquoi pas le Parlement? Pourquoi le parlement n'a-t-il pas son mot à dire? Pourquoi devrait-on se limiter au cabinet? Pourquoi devrait-on établir des limites dans ce cas-ci? Pourquoi devrait-on se limiter aux comités? »
Compte tenu de l'importance de la question, je crois que le Parlement devrait être consulté de façon exhaustive, et qu'il devrait y avoir un débat, pur et simple.
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Oui, c'est exactement ainsi que les choses se passent.
C'est extrêmement important, parce que c'est la première fois qu'on mentionne qu'un organisme du gouvernement, le Conseil du Trésor, doit approuver l'embauche temporaire par le directeur général des élections de personnes qui ont des connaissances techniques ou spécialisées. Je vais vous donner des exemples.
M. Neufeld a été engagé de cette façon pour produire le rapport que le gouvernement a beaucoup cité, jusqu'à ce qu'il découvre qu'il contenait pas mal de choses qu'il aimait moins. L'Institut de recherche en politiques publiques a été engagé dans le cadre d'un processus visant les appels trompeurs. Les membres du comité consultatif du directeur général des élections sont presque assurément embauchés de façon temporaire en raison de leurs connaissances spécialisées.
Cela donne au Conseil du Trésor et, au bout du compte, au président du Conseil du Trésor, qui est un ministre du cabinet, le pouvoir de refuser ce genre d'embauche. C'est inutile. C'est inapproprié d'ajouter une telle disposition, compte tenu du besoin d'indépendance du directeur général des élections, précisément lorsqu'il procède à ce genre d'embauche.
J'ai posé la question au ministre au moins une fois à la Chambre, peut-être deux. Vous savez, il n'est pas fou, il n'a pas mal compris mes questions. Il a répondu à une tout autre question que celle que j'avais posée. Je n'ai vraiment pas l'impression que je peux faire confiance au gouvernement à ce sujet.
Lorsque l'ancienne vérificatrice générale, Sheila Fraser, a comparu, elle avait déjà exprimé pas mal de préoccupations dans d'autres tribunes, y compris au Sénat, et elle nous a fait part de deux principales préoccupations. C'est l'une d'elles. Je ne crois pas avoir à rappeler à qui que ce soit le sérieux avec lequel Sheila Fraser pèse ses mots lorsqu'elle traite de questions liées à l'argent et à la responsabilité.
Une voix: Une ancienne haute fonctionnaire indépendante du Parlement.
M. Craig Scott: Je crois qu'il est important de dire, pour le compte rendu, que ce n'est pas une exigence qui a été imposée au commissaire; alors pourquoi faudrait-il l'imposer au directeur général des élections? Scott l'a déjà dit. C'est aussi vrai que le vérificateur général n'a pas à rendre de tels comptes lorsqu'il procède au même genre d'embauche. Encore une fois, c'est inutile.
Nous avons toutes les raisons de nous inquiéter des motifs qui ont poussé le gouvernement à agir de la sorte. Nous savons, du moins, c'est le cas de certains représentants du gouvernement, y compris le ministre, qu'il y a un réel antagonisme à l'endroit d'Élections Canada et du directeur général des élections, ce qui est évident dès que nous parlons du comité consultatif. J'ai demandé au ministre à la Chambre s'il était prêt à affirmer que le gouvernement actuel n'allait jamais refuser de rémunérer des membres du comité consultatif en vertu de cet article. Il a fait semblant de ne pas comprendre ma question, et je n'ai jamais eu de réponse.
Alors je suis tout à fait d'accord avec M. Simms, et, évidemment, Mme May propose elle aussi le même amendement: il faut éliminer le pouvoir du Conseil du Trésor et appliquer le même système au DGE qu'au commissaire.
Nous en sommes maintenant à la composition du comité dont nous venons de débattre, le comité consultatif des partis politiques.
Mon amendement, Parti Vert 19, concerne la portée des travaux du comité. Je propose d'élargir la portée des travaux en ajoutant ces mots après ce qui figure à la page 11. Aux lignes 8 et 9, on peut lire: « Le comité fournit des avis et des recommandations au directeur général des élections... ». Mon amendement commencerait à cet endroit et porterait que:
... sur toute question liée à l'accroissement de la participation électorale, à la participation de la population au système politique, à la réforme électorale, à l'intégrité du processus électoral et au respect des principes d'équité et d'accès en matière de financement politique.
Cela englobe plus que ce que dit actuellement le projet de loi .
Comme vous pouvez l'imaginer, monsieur le président, il y a beaucoup de personnes au Canada qui croient qu'une loi sur l'intégrité des élections doit tout d'abord faire en sorte que les élections soient équitables et que le vote de chacun compte. Même si on dépassait le cadre du projet de loi en tentant directement d'y inclure le principe de la représentation proportionnelle, disons plutôt le principe d'un système mixte avec compensation proportionnelle, cet amendement permettrait d'attirer, dans une certaine mesure, l'attention du comité consultatif des partis politiques sur la question de la réforme électorale en plus des autres sujets mentionnés dans l'amendement PV-19.
Merci, monsieur le président, de l'occasion que vous m'offrez de présenter cet amendement, qui est considéré comme ayant été présenté par d'autres dans le cadre d'un processus que je conteste, mais bon, voilà qui est fait.
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Je propose l'adoption de cet amendement, monsieur le président.
Même si l'amendement ne porte que sur l'article 34, le même principe va s'appliquer à l'article 35; alors, je me propose de vous expliquer les deux, même si le vote ne portera que sur cet amendement particulier.
À l'heure actuelle, sous le régime de la Loi électorale du Canada, le parti dont le candidat s'est classé premier lors de la dernière élection a, de fait, selon moi, la permission de nommer une personne. Essentiellement, le parti soumet une liste de personnes aptes à exercer les fonctions de scrutateur. Il n'en tient qu'à lui de déterminer la longueur de sa liste, alors cela finit par être une nomination.
Pour le second groupe, visé à l'article 35 — il n'en est donc pas question dans le cadre de l'amendement qui nous intéresse —, les greffiers du scrutin sont nommés de la même façon par le parti dont le candidat s'est classé deuxième lors de la dernière élection.
C'est le système que nous avons actuellement.
Or, le projet de loi accorde au parti qui s'est classé premier le pouvoir de nommer une autre personne, à savoir le superviseur de centre de scrutin. Je ne m'intéresse pas à cette disposition ici, mais je tiens seulement à faire comprendre à tout le monde que le système actuel prévoit deux nominations qui, dans une certaine mesure, sont censées s'équilibrer — c'est le principe sous-jacent —, mais le projet de loi crée un déséquilibre en raison de cette disposition relative à la nomination du superviseur. Nous reviendrons sur cette question.
Néanmoins, le NPD est très préoccupé par l'avenir que nous réserve un système où toutes les nominations prêtent le flanc à l'influence politique. Nous croyons que le temps est venu d'accorder à Élections Canada les pleins pouvoirs en ce qui concerne la nomination. Le directeur général des élections a fini par recommander cela après le dépôt du rapport Neufeld. L'une des raisons... Ce n'est pas seulement une question de partisanerie, et cela ne tient pas seulement à l'impression que le système peut être politisé. Ce n'est pas non plus que les gens ne comprennent pas nécessairement l'idée selon laquelle l'équilibre peut mener à l'impartialité. En effet, cela va aussi écarter les partis de cet aspect et permettre à Élections Canada de jouir du plein pouvoir de nommer l'ensemble du personnel électoral, ce qui va améliorer le recrutement et la formation.
C'est le raisonnement sur lequel s'est appuyé M. Neufeld lorsqu'il a formulé dans son rapport cette recommandation qui a ensuite été reprise par le directeur général des élections.
Ce qui arrive maintenant, sous le régime actuel, c'est que le directeur général des élections ou ses directeurs du scrutin doivent attendre jusqu'au milieu de la campagne électorale avant de savoir quels travailleurs et combien de travailleurs il doit nommer, car les partis ont un certain délai pour présenter des candidats. C'est l'une des causes des irrégularités qui ont suscité une grande part des critiques à l'endroit de ce projet de loi, car, outre le fait que le système appliqué le jour du scrutin est trop complexe, le manque de formation et la formation à toute vapeur de personnes recrutées récemment sont problématiques. Il ne s'agit pas seulement de dépolitiser le processus: c'est aussi une tentative de réduire encore davantage le nombre d'irrégularités de traitement le jour du scrutin.
Voilà la situation. C'est l'un des quatre amendements qui visent essentiellement à établir un système où, en l'occurrence, le scrutateur est nommé par le directeur du scrutin, en fonction du mérite, grâce à un processus équitable et transparent. Le même principe sera mis de l'avant dans le prochain amendement, au sujet des greffiers du scrutin, puis lorsqu'il sera question des superviseurs de centres de scrutin et des agents d'inscription.
Donc, pour que ce soit clair pour tout le monde, l'amendement est une tentative de dépolitiser le processus de nomination, même si je reconnais que le projet de loi apporte relativement peu de changements à ce chapitre, puisque, finalement, c'est la disposition relative aux superviseurs de centres de scrutin qui fait ressortir toutes ces considérations d'ordre politique.
Voilà où nous en sommes. Je tenais à expliquer cela, car les gens ne connaissent peut-être pas bien le système.
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Monsieur le président, nous sommes d'avis que, tout au long de ce processus, nous n'avons pas vraiment eu la possibilité de vraiment apporter des améliorations. Nous avons passé le plus clair de notre temps à nous battre contre des changements que nous considérons comme antidémocratiques. Dans le cas qui nous occupe, c'est une nouvelle chose. Je crois comprendre que les opposants à la disposition relative au superviseur de centres de scrutin ont dit haut et fort au gouvernement qu'elle est inacceptable, alors nous nous attendons à ce que le vote relatif à cet amendement — qui aura lieu en temps voulu — reflète cette prise de position.
Ce système était en place lorsque je suis entré en politique. Un système comparable existe à l'échelon provincial. Cela reposait, en effet, sur le principe exposé par M. Scott. Si vous avez deux personnes nommées, elles s'annulent. Elles se surveillent l'une l'autre, et cela crée une situation où les préoccupations du public... nous estimions — en tant que politiciens, et ceux qui nous entourent également — que cela comblait un besoin.
Les Canadiens se sont exprimés clairement sur ce point. Je suis content que Mme May ait lu cet extrait, car je crois que cela reflète bien la situation actuelle. Il s'agit ici d'une situation — peut-être bien la seule — où nous n'accusons personne ni ne crions au scandale, comme c'est le cas avec la plupart des autres éléments du projet de loi. Dans ce cas, il s'agit vraiment de se dire: « adoptons ce principe et refusons d'ajouter aux dirigeants des bureaux de scrutin une autre personne nommée par les partis ». C'est une bonne idée d'empêcher l'adoption de cette nouvelle disposition, mais nous pourrions aussi pousser la démarche un peu plus loin et éliminer complètement l'intervention politique, la partisanerie, du processus de nomination.
Les Canadiens l'ont dit haut et fort: peu importe que nous pensions que les deux nominations s'annulent, les Canadiens n'y croient pas. Ils n'aiment pas cela, et nous avons une possibilité de changer les choses. Au NPD, nous croyons que ce changement serait judicieux. Nous espérons que le gouvernement va comprendre cela et arriver à la conclusion que le superviseur de centre de scrutin ne devrait pas être nommé par un parti politique. Faisons les choses comme il le faut et allons jusqu'au bout: éliminons les nominations politiques. Confions cette tâche au directeur général des élections. Veillons à ce que tout le monde reçoive une formation de qualité et soit soumis à la même norme de responsabilité.
Selon moi, les Canadiens ont raison cette fois-ci; les partis ont tort, et nous avons la possibilité de corriger le tir dès maintenant. Espérons que le gouvernement est à l'écoute.
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J'ai deux ou trois choses à dire, monsieur le président.
Pour ce qui est des amendements relatifs au superviseur de centre de scrutin, lesquels — vous avez raison, David — seront soumis sans délai, il s'agit vraiment d'un maintien du statu quo, un point c'est tout. Les nominations, comme toujours, resteront les mêmes. Aucun changement n'est apporté à la disposition relative aux superviseurs. Nous allons veiller à ce qu'il n'y ait aucun changement à ce chapitre lorsque nous allons voter contre l'amendement, n'est-ce pas? Le système a bien fonctionné. Je crois qu'il a bien fonctionné. C'est un système qui a fait ses preuves. Je ne vois pas pourquoi il ne fonctionnerait pas bien dans l'avenir.
J'aimerais seulement faire un commentaire, et c'est en réaction à une observation formulée tout à l'heure par Craig au sujet du temps qu'il faut pour former le personnel électoral et à un autre commentaire que vous avez fait, David, sur la possibilité qui s'offre à nous d'améliorer le système actuel. Eh bien, nous l'avons amélioré, certainement, au chapitre de la formation, puisque nous aurons 24 jours pour le faire avant le scrutin, au lieu de 17. Une semaine complète de plus sera consacrée à la formation du personnel électoral, ce qui va, selon moi, énormément améliorer le système et certains des problèmes logistiques relevés dans le rapport Neufeld au sujet de la dernière élection.
Nous avons reconnu cela. Nous avons reconnu qu'il faut accorder plus de temps à la formation du personnel électoral, et nous avons ajouté cet aspect dans le projet de loi.