Bienvenue. Nous allons poursuivre notre étude sur la question des politiques sur la longueur des bateaux. Une motion nous a été présentée par M. Ken McDonald, de la belle circonscription d’Avalon, presque aussi belle que la mienne.
Nous allons commencer aujourd’hui notre première série de questions. Nous aurons deux séries.
Nous allons entendre les représentants du ministère des Transports. Nous accueillons Jane Weldon, directrice générale, Sécurité et sûreté maritimes. Madame, c’est un plaisir de vous voir ce matin.
Nous accueillons Luc Tremblay, directeur exécutif, Surveillance réglementaire des bâtiments canadiens et sécurité nautique. Votre carte de visite doit être très grande, monsieur, avec ce long titre.
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada est également avec nous aujourd’hui. Nous accueillons Jean Laporte, chef des opérations et Marc-André Poisson, directeur, Enquêtes maritimes. Messieurs, c’est un plaisir de vous voir.
Nous vous remercions tous d’être venus.
Chaque groupe dispose d’un maximum de 10 minutes pour faire son exposé, il sera suivi des questions des députés.
Nous allons commencer par le ministère des Transports.
Madame Weldon, vous avez la parole.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci beaucoup de me donner l’occasion de m’adresser au comité permanent de la Chambre des communes.
[Français]
En tant que directrice générale de la Sécurité et de la sûreté maritimes à Transports Canada, je connais bien l'importance des enjeux présentés au Comité.
Le rôle principal de Transports Canada est d'assurer la sécurité, la sûreté et la responsabilité à l'égard de l'environnement ainsi que la stabilité économique du réseau de transport du Canada. Nous sommes le deuxième ministère de réglementation en importance au sein du gouvernement du Canada. Le ministère est responsable de la législation et de la réglementation qui régissent tous les modes de transport.
[Traduction]
En revanche, le mandat du ministère des Pêches et des Océans est axé sur la gestion des pêches au Canada et le soutien de la croissance économique dans le secteur des pêches des Maritimes, contribuant ainsi à la durabilité des écosystèmes aquatiques et assurant la sécurité et la sûreté sur les eaux.
Le ministère des Pêches et des Océans, le MPO, est responsable de la réglementation, des politiques et de la planification en matière de gestion des pêches en vertu de la Loi sur les pêches et ses règlements. Par l'intermédiaire de la Garde côtière canadienne, le MPO est évidemment également responsable de la recherche et du sauvetage des bateaux de pêche et autres bâtiments, ainsi que des services de communications et de trafic maritimes en vertu de la Loi sur les océans. Transports Canada et le MPO travaillent en étroite collaboration dans de nombreux dossiers.
Le programme de sécurité et sûreté maritimes de Transports Canada élabore et administre un nombre considérable de règlements, mais aussi les politiques, lignes directrices et procédures opérationnelles associées à ces règlements. Ceux-ci sont tous établis dans le but de faire progresser la sécurité et la sûreté du réseau de transport maritime du Canada, tout en s'assurant qu'il reste responsable de l'environnement et durable sur le plan économique.
Nous sommes responsables de la création et la mise en application des règles, afin d'établir des normes minimales de sécurité pour la conception, la construction et l'exploitation de toutes les composantes du secteur maritime et de nous assurer de la qualification des gens de mer. Nous nous acquittons également de notre fonction de surveillance en délivrant des licences, des certificats et des permis, en procédant à des inspections et des vérifications et au besoin, en appliquant les diverses dispositions de nos règlements.
[Français]
Sécurité et sûreté maritimes est le chef de file du Canada au sein de l'Organisation maritime internationale, ou OMI, et d'autres entités sur la scène internationale qui établissent les règles internationales pour l'industrie maritime. Les conventions internationales qui sont négociées à l'OMI, puis adoptées par le Canada, se reflètent dans la législation et la réglementation canadienne qui régissent le transport maritime.
[Traduction]
Le cadre législatif du secteur maritime est constitué principalement de la Loi sur la marine marchande du Canada de 2001; la Loi sur la prévention de la pollution des eaux arctiques, la Loi sur le pilotage et la Loi sur la sûreté du transport maritime. Des règlements sont également pris en vertu de ces lois, dont le Règlement sur la sécurité des bateaux de pêche est le plus important, à mon avis, pour le Comité.
[Français]
Le 13 juillet 2017, la phase 1 du nouveau Règlement sur la sécurité des bateaux de pêche est entrée en vigueur. Ce règlement s'applique aux bateaux de pêche d'une longueur d'au plus 24,4 mètres et d'une jauge brute maximale de 150 tonneaux. Il établit de nouvelles exigences de sécurité pour les équipements, l'exploitation et la stabilité des bâtiments fondées sur la longueur de la coque et les types d'exploitation et de voyage. Par exemple, tous les petits bateaux de pêche sont tenus d'avoir des engins de sauvetage individuels à bord selon la longueur de leur coque.
[Traduction]
La phase 1 du règlement répond à plusieurs recommandations en suspens du Bureau de la sécurité des transports concernant la sécurité des bateaux de pêche et cherche à réduire le nombre de décès dans ce secteur. Le nouveau Règlement sur la sécurité des bateaux de pêche vise également le renouvellement actuel du parc de bateaux de pêche.
Au cours des dernières années, de nombreux propriétaires de bateaux de pêche ont choisi de remplacer leurs bateaux vieillissants par de nouveaux bâtiments afin de tirer parti des changements apportés par le MPO aux politiques sur le remplacement des bateaux ou pour améliorer l’efficacité et la capacité. Comme la majeure partie de la flotte n’a pas encore été renouvelée, les changements aux règles proposées par le MPO justifient d'autant plus les modifications que nous apporterons aux règlements sur la sécurité des bateaux de pêche.
[Français]
Au cours de la phase 2, des modifications seront apportées au Règlement sur la sécurité des bateaux de pêche pour mettre à jour les dispositions concernant les exigences en matière de construction des petits bateaux de pêche.
Transports Canada continue à collaborer de près avec les autres ministères et dirigeants de l'industrie des pêches, afin de s'assurer que le nouveau règlement suit l'évolution du temps et protège les pêcheurs, les bateaux et le milieu marin.
[Traduction]
Le but du gouvernement du Canada est de mettre en place des règlements qui favorisent tant la sécurité des navigateurs et des bateaux de pêche que la protection de l'environnement, tout en s'abstenant de faire indûment obstacle à l'industrie des pêches pour s'assurer de sa viabilité sur le plan économique. Transports Canada vise à prévenir les accidents dans la mesure du possible, à protéger les populations à bord des bâtiments en cas d'incident et à rendre possible la détection des bateaux en détresse. Nous prenons notre mandat au sérieux et nous continuerons à mettre notre régime de réglementation à jour dans l'intérêt des Canadiens.
Merci.
:
Bonjour, tout le monde.
Monsieur le président et membres du Comité, je vous remercie d'avoir invité le Bureau de la sécurité des transports du Canada à s'adresser au Comité aujourd'hui.
Je m'appelle Jean Laporte, et je suis l'administrateur en chef des opérations. Aujourd'hui, je suis accompagné du capitaine Marc-André Poisson, directeur des Enquêtes maritimes.
[Traduction]
Nous sommes heureux d'apprendre que le Comité mène une étude sur les politiques de longueur des bateaux et l'émission de permis de pêche commerciale au Canada atlantique. Pour le Bureau de la sécurité des transports du Canada, le BST, la sécurité de la pêche commerciale est l'un des enjeux de sécurité auxquels il faut remédier pour rendre le système de transport canadien encore plus sûr. Au cours des 5 dernières années, 43 personnes ont perdu la vie à la suite d'un accident de pêche. C'est-à-dire une moyenne de 8,6 décès chaque année.
II y a quelques années, le BST a mené une enquête sur les questions de sécurité, concernant les bateaux de pêche afin de mieux comprendre les causes à l'origine des décès à bord des bateaux de pêche commerciale. Cette enquête a permis de cerner plusieurs facteurs systémiques qui méritent une attention particulière, comme la stabilité des bateaux, les engins de sauvetage, les mesures de gestion des pêches et des stocks, la formation, la fatigue, les méthodes de travail sécuritaires et l'approche réglementaire vis-à-vis de la sécurité.
Vu ces constatations, le BST a lancé un appel afin que les autorités fédérales et provinciales ainsi que les leaders de l'industrie de la pêche adoptent des mesures concertées et coordonnées pour remédier à ces facteurs interdépendants. Nous reconnaissons que Transports Canada et l'industrie de la pêche ont pris un certain nombre de mesures de sécurité, mais il faut en faire davantage. La gestion des pêches et des stocks est l'un des domaines dans lesquels peu de progrès ont été réalisés.
Voyons quelques exemples des problèmes de sécurité que nous avons relevés lors de nos enquêtes.
Premièrement, comme vous le savez, Transports Canada réglemente la sécurité des bateaux de pêche, tandis que le ministère des Pêches et des Océans réglemente les activités de pêche. Dans certains cas, le BST a constaté que des bateaux en cause dans un événement n'étaient pas immatriculés par Transports Canada, mais avaient néanmoins obtenu un permis de pêche du MPO. Les bateaux de pêche Sea Serpent et Pop’s Pride en sont deux exemples récents.
Cette lacune dans la coordination de la surveillance réglementaire représente un risque que des pêcheurs titulaires de permis pêchent à bord de bateaux non sécuritaires. Une approche coordonnée permettrait au MPO de vérifier systématiquement l'immatriculation des bateaux de pêche auprès de Transports Canada avant de délivrer un permis de pêche, ce qui aiderait à remédier au problème. En Colombie-Britannique, le MPO a mis en oeuvre une politique régionale pour s'assurer que les bateaux de pêche commerciale enregistrés auprès du MPO sont également immatriculés par Transports Canada. Or, cette politique n'a pas été adoptée dans la région atlantique.
Deuxièmement, les travaux de ces deux ministères se chevauchent dans certains domaines. Sans coordination étroite, cela peut entraîner une certaine confusion et des difficultés pour les pêcheurs. Par exemple, le BST a constaté que le MPO et Transports Canada emploient des méthodes différentes pour déterminer la longueur des bateaux. On peut déterminer la longueur d'un bateau par sa longueur hors tout, sa longueur de flottaison, ou par sa longueur de l'étrave à la mèche de gouvernail. Chacune de ces méthodes est différente et donne des résultats différents, que les pêcheurs doivent comprendre et appliquer en essayant de se conformer aux règlements. L'harmonisation des règlements et des processus entre Transports Canada et le MPO pourrait simplifier la tâche des pêcheurs.
[Français]
Troisièmement, avant de délivrer un permis de pêche pour un bateau, le MPO exige que la longueur du bateau respecte les limites de longueur. Ces limites de longueur visent à restreindre la capacité d'exploitation d'un bateau, mais le MPO n'exige aucune évaluation du bateau en fonction de son utilisation prévue.
Le BST a constaté que certains pêcheurs modifient leur bateau en coupant l'extrémité de l'étrave, en prolongeant la poupe ou en élargissant le bateau pour en maximiser l'efficacité tout en respectant les limites de longueur. De telles modifications peuvent compromettre la stabilité du bateau et causer des accidents. Par exemple, l'enquête du BST sur le Pacific Siren a révélé que la longueur de la coque flottante du bateau était conforme à la limite de longueur exigée pour la délivrance du permis. Toutefois, une rallonge arrière était nécessaire pour entreposer les 300 casiers à crevettes alloués au permis, et le propriétaire a modifié son bateau en conséquence.
[Traduction]
Enfin, les mesures de gestion des pêches et des stocks prescrivent des règles qui régissent les méthodes et les périodes de pêche ainsi que la quantité de poissons pêchés. Ces règles créent souvent des pressions économiques qui peuvent inciter les pêcheurs à prendre des risques afin de maximiser leurs prises et leurs revenus. Citons, par exemple, les quotas hebdomadaires au lieu de quotas saisonniers, les dates de clôture imprévisibles pour une saison donnée et les règles sur la fréquence à laquelle les pêcheurs doivent s'occuper des filets.
L’enquête récente du BST sur le bateau de pêche Pop’s Pride est l'exemple d'une situation dans laquelle l’équipage a décidé de braver des conditions météorologiques et un état de la mer défavorables, probablement à cause de facteurs liés à la gestion des pêches et des stocks.
Un autre événement s'est produit dans la baie Placentia, en 2015, coûtant la vie à trois personnes. Dans ce cas, le capitaine a choisi d'utiliser son bateau secondaire, un petit bateau non ponté de 7 mètres, pendant que son bateau principal était en réparation. II n'avait pas le droit d'utiliser un troisième bateau dont il était propriétaire, car ce dernier était immatriculé au nom de sa conjointe et ne pouvait servir que pour pêcher son quota à elle et 150 casiers à crabes.
À notre connaissance, le MPO n'a aucun processus en place pour évaluer efficacement les incidences de ses politiques sur la sécurité et pour prévenir de telles situations tragiques. Lorsque l'on développe des mesures de gestion des pêches et des stocks, la sécurité ne doit pas venir en second plan derrière la préservation des populations de poissons et la viabilité commerciale du secteur d'activité. La sécurité doit être une considération tout aussi primordiale.
Ces exemples illustrent clairement la nécessité de modifier les politiques. Nous estimons que Transports Canada et le ministère des Pêches et des Océans doivent collaborer plus étroitement pour améliorer la sécurité de la pêche commerciale. Transports Canada et le MPO doivent assurer l'harmonisation, la cohérence et la cohésion de leurs politiques, processus et règlements qui se rapportent à la pêche commerciale. Les activités de surveillance de la sécurité doivent être bien coordonnées. Les renseignements doivent être transmis aux pêcheurs de façon conviviale.
[Français]
Enfin, les deux ministères doivent travailler en collaboration, en partenariat, avec les leaders de l'industrie de la pêche pour élaborer et mettre en oeuvre une stratégie nationale afin d'instaurer et de promouvoir une solide culture de sécurité dans l'industrie de la pêche.
C'est avec plaisir que nous répondrons à vos questions.
Merci.
:
Bonjour, monsieur le président et membres du comité. Je vous remercie de me donner l’occasion de vous raconter mon histoire. Il me faudra peut-être 20 secondes de plus.
Compte tenu des contraintes de temps, je vais essayer d’être bref et concis, car il faudrait des heures pour expliquer certaines des graves injustices commises par le MPO dans le secteur de la pêche à Terre-Neuve-et-Labrador.
Lorsque j’ai vu pour la première fois à l’ordre du jour de cette séance les sujets que le Comité a commencé à étudier, j’ai ressenti un sentiment que je n’avais pas ressenti depuis longtemps: l’espoir. Ces sujets, s’ils étaient intégrés à la politique, harmoniseraient les pêches de Terre-Neuve avec celles du reste du Canada atlantique et nous mettraient tous sur un pied d’égalité en matière de politique générale. Je remercie donc vivement M. McDonald et les membres du Comité d’avoir porté ces questions à l’avant-scène.
Mon histoire commence à l’automne 2016, lorsque j’ai commandé la construction d’un nouveau bateau en Nouvelle-Écosse, un bateau de 39 pieds avec une rallonge de 7 pieds. J’avais entendu des rumeurs selon lesquelles le MPO à Terre-Neuve était de plus en plus exigeant pour l'approbation de rallonges. Je me suis donc rendu à White Hills pour savoir exactement ce qui était autorisé. Le service de délivrance des permis a été très coopératif et m’a informé que tant que la rallonge était amovible, elle ne serait pas comprise dans la « longueur hors tout ». D’accord. Je suis allé de l’avant avec la rallonge proposée, collaborant étroitement avec le chantier naval pour m’assurer que la rallonge pouvait être complètement « déboulonnée ». Vingt-cinq mille dollars plus tard, j’ai eu ma rallonge.
Passons rapidement au 18 janvier 2017, lorsque je suis rentré à Terre-Neuve et que j’ai présenté ma demande d’immatriculation de bateau au MPO. Ma rallonge répondait clairement aux critères et correspondait parfaitement aux diagrammes de la demande de sorte qu'elle ne soit pas comprise dans la « longueur hors tout ». J’avais également une lettre du chantier naval indiquant que la rallonge était entièrement amovible.
Quelques semaines après avoir présenté ma demande, j'ai compris que quelque chose n'allait pas, car le processus aurait dû être rapide, un simple coup de crayon, si l'on veut. J’ai communiqué avec le chef de secteur, et on m’a dit que la définition de « longueur hors tout » faisait l'objet d'une révision. J’ai alors expliqué que, dans ma demande, la définition de « longueur hors tout » était très claire et que comme ma demande répondait à tous les critères, elle devait être approuvée.
Les semaines qui ont suivi ont été très exaspérantes, car on me disait que la haute direction examinait la question. Mais on ne m'a jamais fourni le nom d'une personne avec qui communiquer pour savoir ce qui se passait vraiment. À Terre-Neuve, la haute direction est perçue comme un groupe de personnes qui se cachent dans l’ombre et qui apportent des changements majeurs à la politique sans aucune consultation. Les pêcheurs les qualifient souvent de « fantômes ».
Finalement, à la mi-mars, j’ai reçu une lettre du chef de secteur m’informant qu'on m'accordait une immatriculation de bateau temporaire d'une durée d'un an, car la définition de « longueur hors tout » allait être modifiée et, de ce fait, je devrai enlever ma rallonge pour la saison de pêche de 2018. J’étais à court de mots. Je venais de dépenser 25 000 $ pour une rallonge que je ne pourrai utiliser que pendant un an, pour ensuite la jeter aux ordures. Mais, comme la saison de la pêche approchait à grands pas, j’ai remis les choses à plus tard dans l'intention de m'en occuper à l’automne, lorsque la saison serait terminée.
Septembre 2017 est arrivé. Il est difficile d’expliquer en si peu de temps tous les différents scénarios, faute d’un meilleur terme, que le MPO a intégrés à notre pêche. Dans la flottille de bateaux de moins de 40 pieds dans 3L, il fallait une immatriculation de bateau de 40 pieds pour pêcher le crabe en deçà de 25 milles des côtes. Cependant, il y a neuf bateaux pêchant le crabe dans ce secteur qui ont une immatriculation de bateau de 44 pieds et 11 pouces. En essayant de résoudre mon problème, j’ai trouvé une de ces immatriculations à acheter. J’ai rencontré des gens du MPO pour régler les formalités administratives, et on m’a rapidement dit: « Désolé, les règles ont été modifiées le printemps dernier. » Comment est-ce possible? Comment a-t-on pu apporter des changements monumentaux à la politique sans que personne ne le sache? J’ai décidé de présenter une demande d’accès à l'information. C'est là que l’histoire devient intéressante.
Comme ma demande était très complexe, son traitement a pris plus de temps que la normale. Entretemps, à la mi-novembre, j’ai interjeté appel de la décision du MPO au sujet de mon immatriculation temporaire initiale.
Le 27 décembre 2017, j'ai reçu chez moi, par service de messagerie, une enveloppe contenant tous les documents relatifs à ma demande d'accès à l'information, 477 pages. Tout était pêle-mêle. Après des heures de lecture et de tri, les documents ont raconté une histoire dégoûtante sur la façon dont la haute direction du MPO avait agi de connivence avec la FFAW, l'Union des pêcheurs de Terre-Neuve-et-Labrador, dans le dos des détenteurs de permis, pour modifier la définition de « longueur hors tout », et ensuite prétendre mener des consultations au cours desquelles aucun appui pour les changements proposés n’a été reçu.
Voilà la chaîne d’événements qui a mené à ce fiasco.
Le 18 janvier 2017, j’ai présenté ma demande d’immatriculation de bateau.
Le 9 février 2017, Kim Penney, du MPO à Terre-Neuve, a commencé à faire circuler ma demande d'immatriculation de bateau dans d’autres bureaux régionaux du MPO partout au Canada atlantique afin d’obtenir des avis pour les aider, elle et Duke Tobin, à formuler une nouvelle définition de « longueur hors tout ». Ce qui était le plus troublant, c’était de lire les échanges de courriel entre Kim et Duke. Essentiellement, on se servait de moi comme cobaye tout en admettant que mon bateau répondait aux critères de la demande en cours à ce moment. Vous trouverez les documents de preuve à l’annexe A.
Le 16 février 2017, Kim et Duke ont rencontré un représentant de la FFAW. Trois demandes qui comprenaient des rallonges, dont la mienne, ont été mises sur la table. Ces personnes à Terre-Neuve ont alors décidé entre elles que Terre-Neuve aurait une nouvelle définition de « longueur hors tout ».
Bravo pour la consultation.
Ce qui est le plus inquiétant à ce sujet, c’est que les trois demandeurs n’étaient pas des supporteurs du Syndicat des travailleurs du poisson, de l'alimentation et des alliés (FFAW). En ce qui me concerne, j’ai contribué à mettre sur pied un syndicat rival six semaines avant la tenue de cette réunion, et le ministère des Pêches et des Océans (MPO) a quand même cru bon de convoquer un représentant du FFAW afin de décider du sort de mon bateau. Le moins que l'on puisse dire, c’est que c'est révoltant. Veuillez consulter l’annexe B.
En mars 2017, lors des séances d’information technique sur le crabe et le poisson de fond, le MPO a annoncé aux quelques pêcheurs présents — parce que seulement quelques-uns avaient été invités — qu’il envisageait de modifier la définition de « longueur totale ». Il n’y avait absolument aucun soutien d'aucune sorte concernant ce changement proposé, mais plutôt des commentaires comme celui-ci: « vous ne pouvez pas pêcher plus de poisson que ce qui est autorisé, alors en quoi la taille de votre bateau est-elle importante? » De plus, les préoccupations en matière de sécurité revenaient souvent — voir l’annexe C. Malheureusement, même s’il n’y avait aucun soutien à la modification de la définition de la longueur totale visant à soustraire les rallonges arrière de l’équation, le MPO a poursuivi sur sa lancée.
En mars 2017, j’ai reçu mon exemption temporaire d’une année. Le 11 avril 2017, le MPO a reçu des demandes de renseignements de la part de fabricants de bateaux qui produisent des embarcations non pontés de 28 pieds utilisées comme navire secondaire. Ils avaient de sérieuses réserves au sujet des modifications proposées à la longueur totale, étant donné que la plupart de ces types de bateaux ont une ferrure de rallonge sur lequel s'arriment les moteurs et, techniquement, la nouvelle définition ferait en sorte que les bateaux auraient plus de 28 pieds. Les responsables des politiques ont tenu une réunion ce jour-là et ils ont décidé que ces bateaux allaient être utilisés dans la nouvelle pêche du poisson de fond, en affirmant que « cela n’augmente pas la capacité, mais l'optimise ».
C’est une contradiction directe avec la raison évoquée au départ de modifier la définition, puisque tout cela a commencé par des préoccupations au sujet de la capacité des bateaux. Il est probable que cette exemption a été mise de l'avant pour accommoder des embarcations de la flottille de plus de 40 pieds, parce que la pêche actuelle du poisson de fond n’est pas possible pour un plus gros bateau de pêche, de sorte que beaucoup de pêcheurs utilisent leurs navires secondaires limités à 28 pieds. Veuillez consulter l’annexe D.
Le 23 mai 2017, cinq mois après la présentation de ma demande, le formulaire d’immatriculation pour nouveaux navires est émis. Veuillez consulter l’annexe E. Le 2 mars 2018, j’ai obtenu gain de cause pour ma demande en appel.
D'affirmer que ce processus a été un fiasco est un euphémisme. La principale raison pour laquelle il y a tant de mécontentement à Terre-Neuve à l’égard du MPO, c’est à cause de cas comme celui-ci. D’importantes modifications sont apportées sans consultation, ce qui force les pêcheurs à utiliser des embarcations plus petites qui n'ont habituellement pas le même niveau de navigabilité que les plus grosses embarcations.
Le mécontentement se poursuivra. Un document intitulé « Modifications à la politique régionale de la délivrance de permis requises avant la diffusion publique » était joint à ma demande d'accès à l'information et protection des renseignements personnels (AIPRP). Il décrit les modifications énormes apportées à nos pêches sans même que le MPO ne ce soit jamais soucié de consulter les principaux intéressés, parce qu’elles étaient considérées comme des modifications mineures, et parce que la direction de la FFAW les a approuvées. Veuillez consulter l’annexe E.
La longueur des navires est une notion obsolète dans le contexte de la pêche moderne. Trop souvent, on lit des rapports sur la sécurité des transports qui citent que la taille des navires était un facteur ayant contribué à une tragédie. Le MPO utilise la longueur des navires comme béquille dans ses plans de contrôle des prises, mais dans les faits cela ne fonctionne pas. La longueur des navires a été le principal outil de contrôle des prises dans les années 1980, et voyez à quoi cela a mené : la plus grande mise à pied de l’histoire du Canada et une ressource qui se situe encore dans la zone critique. Bravo au MPO qui poursuit sur la voie de la folie.
À tout le moins, Terre-Neuve devrait présenter la même longueur de base que toutes les autres provinces de l’Atlantique: 44 pieds 11 pouces. Le directeur régional a affirmé que la modification de la longueur des navires donnera un avantage concurrentiel à certains. J’aimerais que le directeur régional explique ce qui suit: quand un permis de pêche au poisson de fond dans les divisions 2J3KL est exactement le même, quelle que soit la flotte dans laquelle se trouve votre navire, comment un navire de 89 pieds 11 pouces ne peut-il pas représenter un avantage concurrentiel par rapport à un autre de 39 pieds 11 pouces?
Au lieu de dépenser discrètement des milliers de dollars pour transformer les White Hills en un Alcatraz des temps modernes, le MPO doit traiter les pêcheurs avec le respect qu’ils méritent, et alors dépenser l’argent là où il est le plus utile, c’est-à-dire dans le domaine scientifique. La culture qui veut que « les pêcheurs soient trop stupides pour comprendre ce qui est le mieux pour eux » doit être abolie. Je peux parler d’expérience. La prochaine vague de pêcheurs se compose de diplômés de niveau universitaire ou collégial, des gens d’affaires à l'intelligence en éveil. Ils n’ont jamais obtenu leur entreprise sans effort comme ce fut le cas pour certains dans les années 1980. Ils ont acheté une entreprise et ils méritent de savoir quand le MPO est sur le point de bouleverser leur vie.
Pour terminer, je pêche depuis 20 ans. Je suis titulaire d'un brevet de capitaine de pêche de première classe, ce qui veut dire que je peux piloter un bateau de pêche de n'importe quelle taille, n’importe où dans le monde. Je détiens un baccalauréat en études maritimes de l'Université Memorial. Mais qu’est-ce que j'y connais? Je ne suis qu’un pêcheur.
:
Parler en public n'est habituellement pas mon truc, mais je vais faire de mon mieux.
Bonjour, et merci de me donner l’occasion de vous faire part de mes préoccupations et de celles d’autres personnes au sujet de ce qui se passe depuis des années.
Les décideurs ne voient pas les vrais problèmes auxquels les pêcheurs sont confrontés. J’espère que quelqu’un comprendra que les changements apportés à la sécurité, notamment les gilets de sauvetage et les vêtements de flottaison individuels (VFI), ainsi que les exercices de sécurité, sont utiles et représentent une bonne idée, mais qu’ils ne changeront pas grand-chose aux statistiques tragiques.
Les décideurs doivent se concentrer davantage sur les vrais problèmes, le principal étant les restrictions de la longueur des navires à Terre-Neuve, où la pêche n’est pas concurrentielle. C’est l’un des principaux règlements qui joue un rôle majeur dans les tragédies dans cette seule province.
Je viens d’une famille de pêcheurs et j’ai travaillé toute ma vie dans l’industrie de la pêche. Dès mon très jeune âge, j’étais à bord du bateau de mon père et j’ai commencé à essayer de gagner ma vie de la pêche il y a une vingtaine d’années. En 2014, ma femme et moi avons pris la décision de faire le grand saut et d’acheter l’entreprise familiale appartenant à mon père, ce qui représentait la principale source de revenu de ma famille.
Depuis 2008, le permis de pêche au crabe a été exploité sur le bateau de mon beau-père dans le cadre d’une entente de jumelage avec le MPO. Le MPO m’a laissé très peu d’options, ne me permettant que de faire du jumelage pour la pêche au crabe. Le 20 mai, ma femme et moi avons décidé de refaire le grand saut, d’encaisser nos économies, de tout risquer et d’acheter un navire pour que je puisse pêcher d’autres espèces et essayer d’aider à payer les dépenses de l’entreprise.
Le bateau que j’ai acheté, autrefois appelé Sam’s Bride, a été construit en 1996, et avait une longueur 39 pieds 8 pouces. Entre 1996 et 2016, le bateau a été allongé à la poupe, ce qui le portait à une longueur de 43 pieds, 8 pouces, et donc trop long pour respecter mon immatriculation.
Avant d’acheter le navire, j’ai communiqué par téléphone avec le bureau du MPO et j’ai parlé à Dave Parsons à quelques reprises. Il m’a informé qu’il faudrait revoir la longueur du navire. Sachant, avant son achat, que le navire était trop long pour respecter son immatriculation , je me suis rendu au bureau du MPO à St. John’s, où j’ai parlé en personne à Dave Parsons de la réglementation stupide et de l’utilisation du navire tel quel, ou le cas échéant, de mes plans pour couper le navire et laisser le pont comme une rallonge arrière, conformément aux chiffres que Dave m’avait fournis pour l’immatriculation du navire.
J’ai acheté le navire le 24 mai 2016. Le 15 août 2016, après la saison du crabe, je l'ai soulevé et j’ai commencé à le ramener à sa longueur d’origine. J’ai laissé le pont comme une rallonge arrière, ce que l’on voit sur d'autres navires, partout au Canada. Le 18 août 2016, les modifications étaient terminées, et un expert maritime est venu mesurer le bateau et il a rempli le formulaire fourni par le MPO.
Le 22 août 2016, j’ai remis le formulaire en mains propres à Dave Parsons au bureau du MPO à St. John’s. Le formulaire a été rejeté sur-le-champ prétextant que la rallonge arrière n’était pas de nature temporaire. J’ai interjeté appel de la décision le jour même et on m’a donné plus tard une date en février 2017, qui a encore été reportée en avril 2017, soit au début de la saison de la pêche. Puis, tout a disparu dans un immense chaos.
Entre août 2016 et janvier 2017, après des visites fréquentes, des appels téléphoniques et des courriels au MPO au sujet de la situation, et sans être plus avancé, je me suis adressé au FFAW, mon syndicat, pour obtenir de l’aide. Il s’est également avéré que c’était une perte de temps totale.
Après avoir eu l’impression d’aller nulle part, j’ai communiqué avec le bureau de mon député, Ken McDonald, et j’étais à l’époque en contact avec Ken Carter. Christopher Snow occupe maintenant ce poste. J’ai également communiqué avec le cabinet de .
En janvier 2017, j’ai décidé d'éliminer la rallonge arrière, d’en faire une amovible et de l'arrimer, selon la façon dont on m'avait avisé de le faire suite à des courriels, des appels téléphoniques et des réunions avec de nombreux employés du MPO. J’ai coupé la rallonge arrière, j’en ai fait fabriquer une en aluminium et je l’ai arrimée en janvier, le tout avec le support visuel de photos, d'appels téléphoniques et de courriels à David Small du MPO à Grand Falls, Windsor.
David Small avait remplacé Kevin Hurley à ce poste. Kevin et moi étions en contact au sujet de ce problème depuis que le MPO de St. John’s avait décidé de le transférer à Grand Falls. Lorsque les travaux ont été complétés en janvier, David Small m’a dit d'attendre avant de mesurer de nouveau le navire.
En mars 2017, ils m’ont donné une immatriculation temporaire qui m’a permis de pêcher jusqu’au 31 décembre 2017. Près de deux ans après mai 2016, et après un an sans avoir été en mesure de pêcher des espèces de poissons, le MPO a finalement communiqué avec moi le 16 mars 2018 et m’a informé que le navire avait été immatriculé.
Le MPO a assuré un suivi en me suggérant de respecter un certain formulaire d’immatriculation, et maintenant, la définition de « longueur totale » a été modifiée par différents courriels en provenance de quelques employés du MPO, ce qui modifie complètement le formulaire.
Je signale également que la définition de « longueur totale » ne semble avoir été officiellement adoptée par aucun conseil d’approbation et qu'elle n’a pas été finalisée en février. Les courriels du MPO montrent clairement qu'ils étaient antidatés.
Tout ce processus a causé beaucoup de stress financier et mental à ma famille et à moi. Le MPO m’a imposé une politique qui n’était pas en place au moment où les modifications à mon navire ont été complétées. D’une part, le MPO fait la promotion de la sécurité et, d’autre part, il joue avec la vie des gens.
Au bout du compte, dans une pêche comme la nôtre, le seul avantage d’un plus gros navire, avec des quotas, des limites par sortie, etc., et qui n’est pas concurrentiel, c’est la sécurité de tous les membres d’équipage qui essaient de survivre et de subvenir aux besoins de leur famille. La taille du navire n’a rien à voir avec la quantité d’espèces qu’un certain permis permet d'attraper.
Entre mai 2016 et aujourd’hui, de nombreux appels téléphoniques, courriels et visites en personne ont eu lieu avec le MPO, la FFAW, des membres du parlement et le bureau du ministre des Pêches au sujet de ma situation. Le temps alloué à cette réunion n'est pas suffisant pour me permettre de vous communiquer deux ans de coordonnées de personnes-ressources, mais au besoin, je peux vous donner plus de renseignements.
Merci de me donner l’occasion de vous parler de cette question. Espérons que nous pourrons tous travailler ensemble et faire bon usage de ce peu d'industrie qui reste et en faire une qui sera viable, durable et sécuritaire. Nous ne devons pas oublier que Terre-Neuve-et-Labrador ont été bâtis sur cette industrie et qu’elle joue un rôle important dans le monde.
Merci.
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Merci, monsieur le président et membres du comité.
Je m’appelle Ryan Cleary, et je suis président de la Fédération des pêcheurs indépendants de Terre-Neuve-et-Labrador ou comme on nous appelle chez nous, la FISH-NL Je suis accompagné de Merv Wiseman. Il est l’un des fondateurs de la FISH-NL. Comme je l’ai mentionné, je partagerai une partie de mon temps alloué avec M. Wiseman.
Je vais vous parler un peu de nous. La FISH-NL est un syndicat reconnu représentant environ 3 000 pêcheurs côtiers. Nous ne sommes pas l’agent négociateur officiel. La FISH-NL est actuellement engagée dans une bataille d’accréditation avec le Syndicat des travailleurs du poisson, de l'alimentation et des branches connexes (FFAW-Unifor), l’agent de négociation, pour représenter les pêcheurs côtiers. La Commission des relations de travail de la province est saisie d’une demande d’accréditation depuis près de 15 mois. Après presque 15 mois, ils essaient toujours de déterminer combien il y a de pêcheurs et de pêcheuses. Mais c’est une autre histoire.
Monsieur le président, après avoir lu la transcription de la première réunion du comité sur la politique concernant la longueur des navires, une lecture convaincante, j’ai constaté que l’un des thèmes les plus importants concernait la consultation du MPO, ou son absence. M. McDonald, le député d’Avalon, a soulevé la question de la consultation à plusieurs reprises — je vous en remercie, monsieur McDonald — et c’est aujourd’hui l’un des points centraux de la FISF-NL et aussi l'un des miens.
La première chose que je tiens à préciser, c’est que le MPO dans la région de Terre-Neuve-et-Labrador a complètement perdu contact avec les pêcheurs côtiers. Je pense que les témoins qui sont ici l’ont clairement affirmé. Le MPO n’est pas très au courant des plus récentes informations, et il n’a pas été au courant depuis des décennies. Le MPO l’a reconnu l'automne et l’hiver dernier, lorsqu’il a tenu une série de 20 rencontres en personne avec des pêcheurs de toutes les côtes de Terre-Neuve-et-Labrador, une première de ce genre au cours d'une génération. Des pêcheurs sexagénaires et septuagénaires ont dit qu’ils ne se souvenaient pas que le MPO n'ait jamais tenu de telles réunions. Le MPO s’est plutôt appuyé sur le syndicat FFAW pour parler au nom des pêcheurs, mais la plupart des pêcheurs disent que le syndicat n’est plus leur porte-parole et qu’il ne l’est plus depuis des années. Ils disent que le syndicat a perdu ses repères. Il est clair que le MPO a tenu les 20 réunions autour de Terre-Neuve-et-Labrador pour renouer avec les pêcheurs. Le FISH-NL recommande que de telles réunions soient tenues de façon continue.
J’ai également noté dans la transcription de la dernière réunion du comité que l’un des témoins de la région maritime du MPO, Verna Docherty, a mentionné qu’à l’hiver 2017, sa région a entrepris un examen de la politique de délivrance de permis au cours duquel ils ont lancé une invitation ouverte à tous les détenteurs de permis de base à assister à des séances ouvertes sur la politique de délivrance de permis. De telles rencontres directes entre le MPO et les détenteurs de permis de base à Terre-Neuve-et-Labrador n’ont jamais, jamais eu lieu. Le FISH-NL recommande qu’elles aient lieu à l’avenir.
Monsieur le président, les pêcheurs côtiers ne sont plus en mesure de dire qui est le gestionnaire — le MPO ou la FFAW. Qui établit les règles? Le MPO doit recréer et continuellement renforcer un lien direct avec les pêcheurs côtiers.
Pour ce qui est de la politique sur la longueur des navires — plus précisément celle de faire passer la longueur de 39 pieds 11 pouces à 44 pieds 11 pouces — la majorité des pêcheurs de Terre-Neuve-et-Labrador avec lesquels je me suis entretenu n’ont aucune objection à ce qu’une telle politique soit modifiée. En fait, ils sont pour le changement de politique. Ils disent que la longueur des navires devrait être normalisée sur toute la côte est. Ils disent que la sécurité devrait être la préoccupation première. La plupart d'entre eux sont en faveur.
En même temps, certains pêcheurs de la flottille de navires de plus de 45 pieds s’opposent à l’augmentation de la taille des navires existants, affirmant que de plus gros bateaux créeront un plus grand appétit et que les plus gros finiront par en vouloir davantage. Même si la taille d’un bateau n'a pas d'incidence sur les pêcheries de QI, ou visées par des « quotas individuels », certains pêcheurs disent que le fait d’autoriser de plus gros bateaux leur donnera un avantage dans des pêches concurrentielles comme le maquereau — d’après ce que je peux comprendre, il n’y a qu’une seule pêche concurrentielle, et c'est celle du maquereau — ou des pêches qui pourraient être concurrentielles à l’avenir.
Tout cela revient à ce que je disais au sujet des consultations. Le FISH-NL recommande que lorsqu’il s’agit de propositions de grandes modifications de politique, le MPO devrait proposer aux pêcheurs côtiers des consultations directes, transparentes et aussi ouvertes que possible. Le FISH-NL conseillerait d’aller jusqu’à créer un système de scrutin pour que les pêcheurs puissent eux-mêmes voter sur des modifications importantes de politique.
Pour ce qui est de l’écart dans les délais de transfert des exploitants à Terre-Neuve-et-Labrador, il s'agit d'une année, comparativement à un mois en Nouvelle-Écosse et à un jour dans la réserve indienne de Conne River dans le sud de Terre-Neuve. Les transferts désavantagent les pêcheurs côtiers de Terre-Neuve-et-Labrador sur le plan économique, et ils devraient être normalisés dans toutes les régions.
Merci, monsieur le président.
Je cède la parole à M. Wiseman.
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Merci, monsieur le président, et merci aux membres du Comité permanent.
Je m’appelle Merv Wiseman et j'ai eu une carrière de 35 ans à la Garde côtière canadienne. Je suis maintenant à la retraite, bien sûr. J'ai passé les 16 premières années en tant qu'agent du Service du trafic maritime à divers endroits de Terre-Neuve-et-Labrador et de I' Arctique. J'ai été au cours des 19 dernières années coordonnateur de la recherche et du sauvetage en mer au Centre secondaire de sauvetage maritime de St. John's. Durant cette période, j’ai corédigé un rapport sur la sécurité des bateaux de pêche pour la Direction générale de la recherche et du sauvetage de la Garde côtière canadienne, puis j’ai aidé à la mise en oeuvre d'un programme de sécurité pour les pêcheurs de Terre-Neuve-et-Labrador. Par la suite, j'ai été affecté à Transports Canada pour mettre en oeuvre un programme semblable destiné aux pêcheurs d'autres régions du Canada.
J'ai fait des études de base en sciences nautiques et je suis officier de bord agréé dans les eaux nationales et étrangères. J'ai une certaine expérience des bateaux de pêche et j'ai piloté un navire régulier de 50 pieds de longueur pour la pêche de fond au cours d'une saison de pêche, au début des années 1970.
J'ai le plaisir de présenter un mémoire en collaboration avec FISH-NL sur l'importante question de la politique sur la longueur des bateaux et I'émission des permis dans le Canada atlantique. Mon mémoire vise à attirer I'attention sur les conséquences de la restriction de la longueur des bâtiments pour la sécurité des bateaux de pêche, qui continue d'avoir des effets perturbants, peut-être non voulus, sur les personnes concernées.
La pêche est reconnue comme étant l'activité commerciale la plus dangereuse au Canada et dans le monde. Le Bureau de la sécurité des transports, qui est l'organe responsable des enquêtes maritimes et des recommandations à la suite d'un accident ou d'un décès au Canada lié aux activités nautiques, a mis la sécurité des bateaux de pêche sur sa liste de surveillance, ce qui en fait un des deux principaux enjeux de sécurité maritime au Canada à exiger une vigilance constante afin d'apporter des améliorations à la sécurité. Malgré les nombreuses recommandations faites à Transports Canada d'exercer son mandat législatif pour apporter des solutions, un taux inacceptable d'accidents et de décès continue de prévaloir.
Au cours de ma carrière de coordonnateur de la recherche et du sauvetage au Centre secondaire de sauvetage maritime de St. John's, j'ai été désigné responsable du dossier de la sécurité des bateaux de pêche pour la région de Terre-Neuve-et-Labrador. Après être intervenu dans le cadre d'un nombre inquiétant d'incidents de recherche et de sauvetage en mer liés aux activités de la pêche commerciale dans la région de Terre-Neuve-et-Labrador au cours des années 1990, le Centre secondaire de sauvetage maritime de la Garde côtière canadienne a entrepris une étude afin de comprendre les diverses dynamiques liées à la sécurité entourant ces incidents. J'ai été coauteur d'un rapport intitulé « Fishing Vessel Safety Review (less than 65 feet) ». Malheureusement, les constatations de cette étude et du rapport ont encore la même actualité aujourd'hui, près de 20 ans plus tard.
L'étude a constaté que l'industrie de la pêche était à l'origine de 70 % des incidents de recherche et sauvetage en mer survenus dans la région de Terre-Neuve-et-Labrador. En outre, le taux le plus élevé d'incidents était enregistré dans la catégorie des petits bateaux de moins de 34 pieds 11 pouces. Le rapport citait aussi une étude irlandaise effectuée en 1996, qui indiquait que plus petit était le bâtiment impliqué dans un accident, plus grande était la probabilité qu'il y ait des décès. Compte tenu du fait que presque 90 % de la flotte canadienne de petits bateaux de ce type évolue dans les eaux de la région de Terre-Neuve-et-Labrador et les eaux adjacentes, cela continue à présenter un problème profondément préoccupant. Bien que le rapport ait cerné un éventail de causes de ces incidents et décès, une des causes prédominantes était liée aux modifications apportées aux bâtiments et à leur incidence sur leur stabilité.
Les efforts des pêcheurs pour s'adapter à la nouvelle situation des pêches après le moratoire de 1992 sur la pêche à la morue en visant d'autres espèces, qui dans bien des cas se trouvaient plus au large, sont derrière ces modifications. En outre, une restriction de Gestion des pêches du MPO défendant aux pêcheurs d'utiliser une catégorie de bateaux d'une longueur mieux adaptée au nouvel environnement d'exploitation a forcé les pêcheurs à apporter des modifications qui ne cadraient tout simplement pas avec le bâtiment se trouvant sous leurs pieds.
Ces conditions et restrictions sont encore en vigueur. Le retour de la pêche à la morue étant dans les airs, il faut s'inquiéter d'un pic similaire d'incidents liés à un autre changement de l'environnement d'exploitation des pêcheurs et des bateaux qu'ils utilisent. Le nouveau règlement de Transports Canada sur I'évaluation obligatoire de la stabilité des petits bateaux de pêche pourrait ajouter une autre couche de complexité. Outre le coût important de I'évaluation, les mesures correctives requises à la construction des bateaux afin de compenser les effets sur la stabilité, en raison de la restriction en vigueur sur la longueur, pourraient ériger des obstacles financiers insurmontables pour les pêcheurs concernés.
Au cours d'une récente audience de votre comité, Mme Jacqueline Perry, qui est directrice générale intérimaire pour la région de l'Atlantique au MPO, a fourni une justification de la politique de restriction imposée à la longueur des bateaux par le MPO. La raison d'être de la politique en vigueur semble être l'atteinte d'objectifs de conservation par un contrôle de la capacité de pêche au moyen d'une restriction sur la longueur des bateaux. Comme les membres du Comité l'ont souligné, le fait que la capacité de pêche est contrôlée presque exclusivement par les contingents individuels ainsi que d'autres mesures disciplinaires de gestion rend apparemment la politique inutilement redondante.
Outre ses conséquences non voulues pour les pêcheurs, la politique semble encore plus vaine du fait qu'il n'existe pas de corrélation reconnue entre la longueur d'un bateau et sa capacité de charge. Par exemple, ii n'est pas rare qu'un bateau de pêche de 34 pieds 11 pouces soit conçu de manière à transporter beaucoup plus que ceux de la catégorie de longueur supérieure, 44 pieds 11 pouces, et ainsi de suite dans toutes les catégories de longueur.
Bien qu'il ne serait pas exact d'attribuer tous les problèmes de sécurité des bateaux de pêche aux politiques de gestion des pêches, on ne peut nier les problèmes de sécurité sous-jacents associés à la restriction de la longueur des bâtiments. Les effets nuisibles à la stabilité causés par les modifications aux bateaux sont importants.
La politique de gestion des pêches forçant les pêcheurs à apporter des modifications dangereuses afin que leur bateau soit conforme à sa catégorie de longueur revient dans les faits à jouer à la roulette avec la vie de pêcheurs qui doivent naviguer dans des eaux comptant parmi les plus dangereuses au monde. Au cours des dernières années, les intervenants de l'industrie des pêches, y compris les pêcheurs, ont apporté d'importantes modifications sur un fond d'incidents de sécurité et de décès liés aux bateaux de pêche. Cela couvre la formation, la prévention et la sensibilisation à la sécurité, l'embarquement d'équipement de sécurité et des révisions importantes visant à assurer la conformité avec la réglementation sur la sécurité en mer.
Reconnaissant l'influence des mesures de gestion des pêches, le MPO a apporté des changements à certains protocoles de ses politiques. La politique sur la longueur des bateaux et l'émission des permis, qui avait été conçue afin de répondre aux besoins des pêches des années 1970, n'a malheureusement pas été fondamentalement adaptée à l'environnement d'exploitation d'aujourd'hui. II règne cependant un certain optimisme chez les pêcheurs artisans, qui croient que les changements longtemps attendus se produiront sous peu.
On fonde beaucoup d'espoir et un grand enthousiasme relativement aux travaux actuels du Comité sur les politiques sur la longueur des bateaux et la délivrance des permis, en tant qu'instrument nécessaire qui pourrait faire que ce changement se concrétise.
Je vous souhaite de tout coeur de réussir.
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Nous pêchons ensemble, mon frère et moi. Lui a des permis de pêche, moi, j'ai des permis de travail. Quand je dis que nous pêchons ensemble, nous n'avons pas le droit, parce que le ministère ne nous le permet pas, alors nous avons deux bateaux différents.
Je dirais que nous avons dépensé environ un million et demi de dollars, alors il arrive parfois que des gens... J’ai commencé à pêcher dans les années 1980 quand le permis coûtait seulement 30 $ et on est partis de là. Malheureusement, ce sont souvent ces gens-là qui siègent au syndicat, la FFAW, avec le ministère qui élabore des politiques ou qui demande que les choses restent les mêmes. Ce n'est pas comme cela que fonctionne la pêche d'aujourd'hui, où j'ai dû investir autant d'argent. Pour que je puisse payer... Je n'ai pas obtenu un permis pour 30 $. Cela n'a aucun sens.
Malheureusement, le MPO ne consulte pas tout le monde. J'ai assisté à une réunion sur le crabe il y a quelques semaines. Ma famille immédiate et moi, nous possédons environ 20 % du crabe dans notre secteur. J’ai été nommé à maintes reprises — John Will pourra en témoigner — pour siéger au comité à différents moments et la FFAW n'a pas accepté ma nomination, parce que je n'adhérais pas à ses valeurs. Elle a même essayé d’organiser une assemblée d'élection le jour des funérailles de mon père, simplement pour que je ne sois pas là.
Si on fait le saut au moment présent, j'en suis venu à faire partie de la fédération des pêcheurs indépendants de Terre-Neuve-et-Labrador, la FISH-NL. J’ai été invité à assister à la séance d’information technique sur le crabe. Après cela, il y avait une négociation sur le genre de coupures qu'on aurait et les prises autorisées pour la saison. Quand je suis arrivé, il y avait 40 ou 50 chaises vides dans la salle. On était loin de la salle comble. Le représentant de la FFAW a demandé mon expulsion. Heureusement pour moi, c'est un malentendu chez Pêches et Océans qui m'a permis de rester. On m'a dit que j'étais invité. À ce moment-là, le gars de la FFAW a quitté la salle et a téléphoné à un de ses supérieurs, qui a appelé quelqu'un de plus élevé dans la hiérarchie du ministère à White Hills. Le temps de tirer les choses au clair, la réunion était terminée, mais le représentant du ministère m'a bien fait comprendre que je n'étais pas censé être là et que je ne pouvais plus revenir, ni l'année suivante ni plus tard.
J'ai dit que c'était assez troublant. Nous sommes très actifs dans la région et j’aime à croire que je connais bien la pêche. Sans vouloir me vanter ou quoi que ce soit, je pense que oui. C'est dommage qu'on ne consulte pas tout le monde. Il y a une petite clique de gens en place et John Will peut attester qu'ils ont leur mot à dire. Je suppose que la consultation n'est pas un de leurs points forts.
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Je vais vous en parler très rapidement.
Je dirige le plus grand groupe de médias sociaux de Terre-Neuve en ce qui concerne les pêches, alors il m'arrive d'obtenir beaucoup d’information avant tout le monde. À l’heure actuelle, les séances d'information technique sur la morue sont en cours à Terre-Neuve.
Je ne sais pas exactement comment tout cela a commencé. Pourquoi le MPO a-t-il refilé les responsabilités de la gestion des pêches à un syndicat, par exemple? On fait complètement fausse route. Nous avons des scientifiques et tout ce qu'il faut pour mettre au point ce genre de choses.
Un nouveau groupe a vu le jour, le Groundfish Industry Development Council, ou GIDC, et il a formé un syndicat. Je crois que quelqu'un du gouvernement provincial y siège. En 2016, les conditionneurs qui en font partie et le WWF ont élaboré ce plan, un plan de pêche à la morue, qui allait à l'encontre de la science que le gouvernement provincial était censé appliquer.
En 2016, le GIDC prévoyait que le stock de morue allait augmenter de 23 %, je crois, alors qu'il n'a augmenté que de 7 %. Qu'est-ce que le GIDC a fait à ce moment-là? Il a augmenté la capacité de capture pour 2017, en prévoyant une croissance du stock de 30 %. J’ai appris lundi, et je suppose que tout le monde le saura vendredi, que le stock a apparemment diminué de 14 % en tout.
Le GIDC est allé directement à l'encontre des recommandations des scientifiques qui ont mené l'étude initiale qui a révélé une augmentation de la biomasse. C'est inacceptable. Il s'agit de notre gagne-pain et voici qu'un groupe de... je ne sais pas qui ils sont. Qu'est-ce qui leur donne le droit de décider... qui est un ancien directeur général régional... et tout cela? Ils sont allés à l’encontre de la science, ils ont joué et ils ont perdu.
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Parce que c'est facile d'aller demander à la FFAW ce qu'elle veut faire et d'obtenir ensuite son approbation
Dans la dernière annexe de mon mémoire, vous verrez quels sont les changements. D'après ce que j'ai pu comprendre, ce sont les changements annuels que le MPO souhaite apporter. On peut lire qui a demandé ces changements. La plupart du temps, c'est la FFAW.
La structure de la pêche au poisson de fond l'an dernier a été terriblement modifiée, et personne n'a été mis au courant, personne. Dans sa note d'information, le ministère précise que si un changement ne lui semble pas important, il ne consulte pas.
Il s'agit là de changements majeurs, on parle de la séparation des zones et des flottilles, et personne n'était au courant. Il faudrait invalider ces changements jusqu'à ce que les gens sachent ce qui se passe et qu'ils aient l'occasion de donner leur avis. Les gens du ministère nous gardent dans l'ignorance au lieu d'essayer de...
C'est pareil avec les règles. Je suis ravi de voir que vous examinez... Si les autres provinces de l'Atlantique peuvent faire quelque chose, nous devrions pouvoir faire pareil, nous aussi. Je ne comprends pas pourquoi nous nous sommes traités différemment. Nous avons tous ces baux de location de courte durée. Tout cela est important.
Je peux parler au nom des gens du golfe à Terre-Neuve. Si, une année, un bateau ne sort pas pêcher à l'automne parce qu'il est trop petit, un pêcheur de Terre-Neuve n'a pas le droit de louer ce bateau, mais il peut traverser le golfe et se procurer un bateau au Québec, 15 milles plus loin. Le gars de Terre-Neuve, lui, reste là à se tourner les pouces, probablement sans gagner un sou, tandis qu'un pêcheur du Québec peut venir pêcher chez nous. Je n'ai rien contre le gars du Québec, mais est-ce que les chances sont égales?
Au printemps dernier, à Fermeuse, où John Will et moi pêchons, nous avons vu arriver une flottille de bateaux de Nouvelle-Écosse pour pêcher le crabe à Terre-Neuve. C'est super pour eux, mais nous, nous ne pouvons pas faire la même chose parce que MPO ne nous autorise pas à aller pêcher là-bas. Comment expliquer toutes ses distinctions? Il semble que cela est permis dans toutes les autres provinces. La longueur de référence est 44 pieds 11 pouces partout ailleurs. Pourquoi ne sommes-nous pas en phase avec les autres? Ce n'est pas juste. Le MPO devrait appliquer la même politique à tout le monde, comme le fait Transports Canada.
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Combien y a-t-il de pêcheurs à Terre-Neuve-et-Labrador? Bonne question. Comme je l'ai dit dans mon exposé, cela fait 15 mois que la Commission des relations de travail cherche à le savoir et on est encore loin d'avoir la réponse.
J'ai aussi dit dans mon exposé qu'entre la fin novembre et février, pour la première fois depuis une génération — et je suis loin d'exagérer —, le MPO a commencé à tenir des consultations directes, en commençant au Labrador, puis en descendant jusqu'à la péninsule Great Northern et les côtes sud, sud-ouest, est et nord-est.
Les gestionnaires régionaux du MPO ont tenu 20 rencontres, et j'ai assisté à 17 d'entre elles. Ils ont commencé par demander aux pêcheurs présents quelles étaient leurs inquiétudes. Comme pour le témoignage de M. McDonald à la séance précédente — certains de vos commentaires, monsieur, ont été agréables à entendre —, nous avons apprécié de voir des fonctionnaires du MPO se présenter dans la salle, sans faire de grands discours ni de longs exposés, et nous demander quelles étaient nos préoccupations. C'est un début. Comme vous l'avez dit et comme je viens de le dire aussi, le MPO devrait contourner les syndicats et aller directement vers les pêcheurs pour leur demander de quoi ils ont besoin, ce qu'ils veulent, ce qui fonctionne bien et ce qui ne fonctionne pas.
La plupart des choses ne fonctionnent pas. La plupart des pêches commerciales de Terre-Neuve et du Labrador sont dans une situation critique ou presque. Comme l'a mentionné Jason au sujet de la morue du Nord, la séance d'information technique aura lieu demain et, selon les rumeurs que nous entendons, ce secteur connaît une baisse de 14 %. C'est simplement renversant.
À mon avis, le MPO ne fait pas bien son travail.