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HRPD Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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STANDING COMMITTEE ON HUMAN RESOURCES DEVELOPMENT AND THE STATUS OF PERSONS WITH DISABILITIES

COMITÉ PERMANENT DU DÉVELOPPEMENT DES RESSOURCES HUMAINES ET DE LA CONDITION DES PERSONNES HANDICAPÉES

TÉMOIGNAGES

[Enregistrement électronique]

Le mardi 31 mars 1998

• 1108

[Traduction]

La vice-présidente (Mme Bonnie Brown (Oakville, Lib.)): Bonjour, mesdames et messieurs. Je suis très heureuse de vous souhaiter la bienvenue à cette réunion très spéciale du Comité permanent du développement des ressources humaines et de la condition des personnes handicapées. Cette réunion spéciale a été convoquée pour honorer le lauréat de la Bourse de recherches de la flamme du centenaire pour 1998 et j'ai le plaisir de vous présenter le lauréat, M. Wayne Westfall, et la personne au sujet de laquelle il a écrit, Mme Francine Arsenault.

La Loi sur la Bourse de recherches de la flamme du centenaire est l'idée de Patrick Boyer, ancien député d'Etobicoke—Lakeshore à la Chambre des communes. Un jour, M. Boyer a vu des travailleurs fédéraux récupérer des pièces qui se trouvaient dans la fontaine qui entoure la flamme et cela lui a donné l'idée d'utiliser le message de vie, d'espoir et de continuité que représente la fontaine de la flamme du centenaire pour faire connaître les réalisations des Canadiens handicapés.

La loi a été adoptée le 27 mars 1991 et prévoit l'octroi, chaque année, d'une bourse à un Canadien ou à une Canadienne handicapé(e) pour la préparation d'un rapport destiné à faire connaître la contribution aux affaires publiques d'autres personnes handicapées. L'argent récupéré de la fontaine de la flamme—pièces que les touristes et les Canadiens y jettent—ainsi que les dons de particuliers et de sociétés servent à financer la bourse.

• 1110

J'aimerais maintenant inviter le lauréat de cette année, M. Wayne Westfall, à nous dire quelques mots.

M. Wayne Westfall (lauréat pour 1998, Bourse de recherches de la flamme du centenaire): Merci.

Eh bien, je suis entre autres choses écrivain. Puisque nous vivons dans une société capitaliste, quand j'ai eu connaissance de cette occasion qui m'était donnée de faire de l'argent, j'en ai profité et j'ai proposé d'écrire au sujet de Francine Arsenault que je connais depuis de très nombreuses années.

Je me suis cassé le cou en escaladant une montagne en Alaska en 1979. J'ai eu du mal à vivre la transition d'une personne robuste et très indépendante à une personne qui devait compter énormément sur l'aide des autres. J'ai rencontré Francine au début des années 80. Elle était atteinte de polio à la naissance. Nous sommes devenus de bons amis et son courage et son attitude positive face à sa situation ont été pour moi une source d'inspiration.

Francine était aussi très active au niveau politique à l'époque, s'occupant au niveau local et provincial des dossiers intéressant les personnes handicapées. Nous nous sommes rencontrés lorsque je suis allé à la Jamaïque pour CUSO pendant deux semaines. Nous avions entrepris de mettre sur pied un programme d'échange entre des personnes handicapées de Kingston en Ontario et des personnes handicapées de Kingston en Jamaïque et nous avons rencontré pendant les démarches un certain nombre de Jamaïquains handicapés très actifs en politique. Quand nous sommes rentrés à Kingston, nous avons cherché au niveau local des personnes qui nous aideraient à recueillir des fonds pour aider les Jamaïquains handicapés à devenir plus autonomes. C'est à cette époque-là que Francine et moi sommes devenus bons amis quand nous travaillions ensemble à des projets de sensibilisation et à l'établissement de relations entre personnes handicapées à l'échelle internationale.

Depuis ce temps-là, j'en suis venu à comprendre que même si je suis très attiré par la politique j'ai tendance à mieux fonctionner au sein de petits groupes, face à face. Je n'ai pas l'endurance qu'il faudrait pour participer à de longues séances de comité ou pour voyager beaucoup et je n'en ai sans doute pas la patience non plus. Francine possède diverses qualités à cet égard que je n'ai pas et nous avons donc travaillé ensemble au fil des ans de façon à profiter chacun des atouts de l'autre.

Je travaille surtout avec des particuliers au sein de groupes à Kingston et Francine en fait autant. En outre, elle propose maintenant partout dans le monde pour défendre les intérêts des personnes handicapées à l'échelle internationale.

Francine a aussi le don d'être un peu caméléon. Elle sait comment dire ce qu'il faut aux bonnes personnes, comment le faire avec sincérité et respect, consciente que toute personne, qu'elle ait ou non un handicap visible, a sa place dans notre société et dans notre monde. Pour moi, elle est la personnification de la démocratie puisqu'elle consacre ses propres talents à l'épanouissement de son prochain, qu'il ait ou non un handicap.

• 1115

Pour ma part, j'avais 30 ans quand j'ai eu mon accident. Près de 19 ans se sont écoulés depuis. Au cours de cette période, j'ai dû apporter d'énormes changements à ma vie; j'ai songé à me suicider mais après m'être apitoyé sur mon sort pendant sept ans, j'ai fini par comprendre que je n'allais pas me tuer et que l'idée même m'ennuyait. Quand j'ai eu changé d'attitude, j'ai fini par apprécier mes atouts et comprendre le rôle que je pouvais jouer dans notre société.

Je crois qu'il y a là un message pour nous tous: quels sont nos points forts et comment pouvons-nous changer d'attitudes? C'est ce que je m'emploie à faire à ma façon, c'est ce que vous faites à votre façon et c'est aussi ce que Francine fait à sa façon.

Quand j'ai eu la possibilité d'écrire un article sur elle, j'ai tout de suite saisi l'occasion pour envoyer une proposition. Elle a été acceptée. Ça été très facile. Francine étant ce qu'elle est, mon problème c'était de savoir comment raccourcir l'article plutôt que de savoir comment le rendre assez long.

Vous pouvez voir, à la lecture de l'article que j'ai écrit au sujet de Francine, que j'ai à peine esquissé le tableau de ce qu'elle a fait, des endroits qu'elle a visités, des personnes qu'elle a rencontrées, de l'impact qu'elle a eu sur l'attitude des gens envers des êtres différents qui ont des aptitudes qui ne sont pas des leurs.

Ainsi, même si je suis lauréat de cette bourse, je ne serais pas ici aujourd'hui si ce n'était de ma bonne amie qui a toujours tant donné et qui continue de tant donner d'elle-même à nous tous.

Merci.

La vice-présidente (Mme Bonnie Brown): Merci, Wayne, de nous avoir relaté votre histoire. C'est une source d'inspiration d'entendre raconter l'histoire de quelqu'un blessé grièvement en escaladant une montagne et qui, sur une période de plusieurs années, a dû escalader une montagne encore plus imprenable—une montagne d'épanouissement personnel, de changement d'attitudes et de défis que nous devons tous relever, robuste ou handicapé, et vous avez réussi. Nous vous remercions de nous en avoir fait part.

Je suis aussi frappée de voir à quel point votre histoire est «canadienne» lorsque vous parlez de votre relation avec Francine—c'est-à-dire que vous reconnaissez vos propres points forts, vous admettez que vous n'avez pas tout ce que vous pourriez souhaiter—en qui vous avez trouvé quelqu'un qui possède ce qui vous manque et avez formé avec elle un partenariat pour qu'ensemble vous puissiez réaliser vos objectifs communs.

J'ai aussi trouvé typiquement canadien que, peu après vous être rencontrés, vous manifestiez votre conscience sociale, typiquement canadienne, en aidant vos semblables en Jamaïque, puisque c'est le genre de choses que les Canadiens ont tendance à faire.

Votre groupe a aussi fait une chose très typiquement canadienne en influençant la vie des autres, en partageant avec eux ce que vous aviez appris et les compétences que vous aviez acquises ici au Canada. Merci de nous avoir relaté votre histoire.

J'aimerais maintenant présenter la personne au sujet de qui vous avez écrit.

Francine Arsenault est active depuis 20 ans dans le mouvement de défense des droits des personnes handicapées. De 1985 à 1988, elle a été présidente de Persons United for Self Help ou PUSH, et présidente du conseil de PUSH de 1987 à 1992. Elle est par la suite devenue présidente de la Coalition des organisations provinciales ombudsman des handicapés (COPOH). En 1994, cette organisation est devenue le Conseil des Canadiens avec déficiences. Mme Arsenault en a été la présidente jusqu'en 1996.

En 1995, elle est devenue présidente du International Centre for the Advancement of Community-Based Rehabilitation, organisme associé à la School of Rehabilitation Therapy de l'Université Queen's. Le rôle qu'elle joue dans le développement du Centre contribue incommensurablement à valoriser davantage à l'échelle internationale les questions relatives aux personnes handicapées, rehaussant ainsi le rôle de premier plan que l'Université Queen's et le Canada exercent dans le développement communautaire.

• 1120

Francine s'est vu décerner un doctorat honorifique en droit de l'Université Queen's et cela faisait partie des données biographiques présentées à ce moment-là. Ainsi, Francine, je suis convaincu que ça été un rare plaisir pour vous que l'un de vos collègues rédige un article sur vos efforts et j'ai pensé que vous aimeriez peut-être nous dire quelques mots aujourd'hui.

Mme Francine Arsenault (témoigne à titre personnel): Merci beaucoup. C'est non seulement un plaisir d'entendre prononcer ces paroles flatteuses, c'est un peu gênant. J'ai grandi dans une famille écossaise où on laissait nos succès derrière nous pour essayer de faire encore mieux.

Mais cela me rappelle une jeune fille qui est venue me serrer dans ses bras lorsque j'étais en Indonésie. Après avoir parlé de ma vie et des choses que je faisais, elle a dit: «J'ignorais s'il était possible que quelqu'un puisse m'aimer ou que je puisse avoir une famille ou me marier, mais si vous pouvez faire toutes ces choses et même travailler au niveau international et dans votre propre pays, votre bon exemple me donne le courage d'essayer.»

Si j'ai pu donner courage à cette jeune fille et à d'autres d'essayer de nouvelles choses, il vaut peut-être la peine d'en faire le récit pour permettre à d'autres de le lire.

Lorsque je travaille dans d'autres pays, les gens veulent surtout savoir qui sont nos personnes-ressources au gouvernement, si nous avons des parents en haut lieu, ou par quel moyen nous avons réussi à convaincre le gouvernement canadien de changer sa politique. Lorsque nous leur disons que nous avons tenu de longues discussions et qu'à l'occasion avons dû mettre notre coeur à nu, ils refusent de croire que cela ait pu être aussi simple.

Mais je crois que c'est bien la réalité au Canada. Ceux qui au début ne parvenaient pas à se faire entendre ou qui pensaient n'avoir rien à communiquer ont repris courage au cours des 20 dernières années en voyant des personnes handicapées s'affirmer et réclamer leurs droits. Grâce à leurs efforts, ceux qui se trouvent à l'arrière plan, toujours en arrière...

Je ne suis pas allée à une école spéciale lorsque j'étais jeune. Je suis allée à l'école comme tout le monde, parce que j'ai eu la chance de tomber sur un ordre de religieuses qui estimaient qu'aider les jeunes handicapés. Elles m'ont donc donné une chance, j'ai travaillé très fort et elles se sont rendu compte que je pouvais faire beaucoup plus que de monter les escaliers avec des béquilles ou que sais-je encore.

Nous avons appris à faire toutes les choses que nous n'avions jamais eu la chance d'essayer. Mon père ne m'a pas dit que je ne pouvais pas grimper à l'arbre comme mes frères. Il a amassé un tas de pierres au bas de l'arbre et m'a aidé à monter. Une fois que les autres personnes handicapées savent qu'elles peuvent faire des choses auxquelles elles n'ont pu que rêver, le changement est merveilleux.

Ici au Canada, lorsque je cherchais mon premier emploi après mes études secondaires, il fallait qu'une personne handicapée soit plus intelligente que toutes les autres. Il fallait pouvoir dire, oui monsieur, non monsieur, être beaucoup plus souple que les autres. Il fallait être disposée à faire des tâches supplémentaires que les autres refusaient de faire si on voulait avancer et garder son emploi. Tout le monde pensait qu'on serait malade et qu'on oublierait certaines tâches. Il fallait leur prouver qu'on serait présent. Même si on ne se sentait pas bien, on allait faire le travail quand même parce qu'on voulait prouver qu'on pourrait assumer son rôle aussi bien sinon mieux que tous les autres.

Je crois que les gens savent maintenant que les personnes handicapées ne sont ni meilleures ni pires que les autres. Il y a des jours où nous sommes malades. Nous avons nos mauvaises journées et nos bonnes journées, comme tout le monde. On ne devrait pas s'attendre à plus ou à moins de nous. Les attentes devraient être les mêmes pour tout le monde.

Une fois que les personnes handicapées savent qu'elles ont des compétences qu'elles devraient faire valoir, mais qu'elles ont aussi droit aux mêmes services et aux mêmes avantages que les autres, elles deviennent une force puissante. Et c'est ce qui s'est passé au Canada. Les personnes handicapées ont commencé à croire qu'elles ont les mêmes droits que tout le monde, et une fois qu'elles ont accepté ce fait, elles l'ont fait savoir aux autres.

• 1125

Si 15 p. 100 des Canadiens sont handicapés et ont des amis ou des parents qui leur viennent en aide, on peut imaginer l'importance de ce groupe au moment des élections et lorsqu'on veut apporter des changements au milieu. Une fois que nous savons que nous possédons ce pouvoir de changer les choses, nous devons être très prudents et nous assurer que tout changement sera avantageux pour tout le monde, et non pas uniquement pour certaines personnes ou certaines régions.

Depuis 10 ans, le Conseil des Canadiens avec déficiences a donc lutté, et continue de lutter, pour l'égalité des droits, ce qui ne veut pas nécessairement dire qu'on pourra faire exactement ce que notre voisin fait. Il faudra parfois installer un ordinateur vocal, par exemple, au lieu d'un simple ordinateur, pour qu'une personne aveugle puisse l'utiliser. Il faudra parfois installer une rampe au lieu des escaliers pour qu'une personne en fauteuil roulant puisse faire le travail aussi bien qu'un autre, sauf qu'il lui faut simplement une différente voie d'accès.

J'ai souvent parlé à des gens qui croient que l'égalité veut dire «la même chose». Par exemple, si je vous ouvre une porte, va-t-on ouvrir une porte de la même façon que pour une personne en fauteuil roulant? Bien sûr que non. Alors lorsque je parle d'égalité, j'entends par-là, les mêmes règles pour tout le monde.

Cela n'entraîne pas nécessairement d'énormes dépenses. Les gens croient qu'il coûte très cher d'aménager un bureau pour une personne handicapée, ce qui peut arriver à l'occasion, mais je crois que la qualité du travail compense largement l'investissement.

Dans mon cas, lorsqu'on m'a embauché comme secrétaire comptable, le patron m'a dit que je devais distribuer les chèques aux cinq étages du foyer pour personnes âgées où j'étais et demander aux gens de signer leur chèque à la fin du mois. Je me suis rendu compte tout d'un coup que je pouvais faire la dactylographie et pour le reste de mon travail, mais je ne pouvais pas marcher aussi loin. Mais la personne à côté de moi, la réceptionniste, a dit: «Je parle au téléphone toute la journée et j'en ai marre. Pourquoi ne pourrais-je pas distribuer les chèques une fois par mois et Francine pourrait répondre au téléphone?» Comme vous pouvez le constater, j'ai la langue bien pendue, alors j'ai répondu au téléphone.

Des voix: Oh, oh!

Mme Francine Arsenault: Il peut être assez facile d'aménager un bureau.

Je dois aussi ajouter que les personnes handicapées du monde entier veulent la même chose. Elles veulent les mêmes choses que vous. Elles veulent être aimées. Elles veulent avoir de quoi manger et un toit au-dessus de leur tête et des vêtements à porter. Elles veulent être respectées pour la personne qu'elles sont et veulent faire leur apport à la communauté.

J'ai vu des cas très pénibles en Inde. J'ai travaillé avec des personnes handicapées qui vivent dans les plaines alluviales lorsqu'elles sont sèches et sur les rives des cours d'eau en période de crues. J'ai travaillé en Indonésie, dans les montagnes, où un bec-de-lièvre est perçu comme étant une difformité horrible. Même si la personne sait faire la cuisine et coudre, peut tout faire, à cause de son apparence, elle ne peut pas se marier. Un bec-de-lièvre est perçu comme étant une terrible infirmité.

Dans tous les cas que j'ai étudiés dans le monde entier, l'invalidité est la même. Ce n'est que la sévérité qui varie, tout comme la gravité des problèmes qui surgissent dans ces pays-là à cause de la perception que la société a de cette incapacité.

Il y a quelques mois à peine, en Bosnie, j'ai traversé avec des gens ayant vécu quatre ans et demi ou cinq ans de guerre. Il est beaucoup plus difficile pour bon nombre d'entre eux parce qu'ils avaient tout avant, et maintenant ils ne l'ont plus. Je n'ai jamais pu courir, alors même si j'en ai rêvé, ça ne me manque pas. Je n'ai jamais couru de ma vie. J'aime bien les talons hauts, les talons très hauts, mais je n'ai jamais porté ce genre de chaussure, alors ça ne me manque pas beaucoup. Je ne fais qu'y penser. Mais les gens en Bosnie et Wayne et d'autres qui ont été blessés ont pu faire toutes ces choses avant, alors il est beaucoup plus difficile pour eux de l'accepter et ça prend plus longtemps.

Si on devient handicapé plus tard dans la vie, le bon côté de la chose c'est qu'on est si déterminé à récupérer tout ce qu'on avait qu'on lutte plus fort. Si on ne l'a jamais eu, on pense qu'on ne le mérite pas, mais si on l'a déjà eu, on veut le ravoir.

À mon avis, ce sont ces derniers qui ont créé cette vague de sensibilisation au cours des dernières années. Surtout après la guerre, les anciens combattants voulaient retrouver ce qu'ils avaient auparavant, ce qui a provoqué plusieurs changements importants.

• 1130

Ma plus grande crainte au Canada actuellement c'est de perdre tout ce que nous avons acquis depuis 20 ans. Lorsque des compressions s'imposent, ça représente parfois des souffrances prolongées pour nous. Les effets sont accablants pour certaines personnes handicapées qui pouvaient vivre chez elles mais qui ne le peuvent plus, faute de soins à domicile.

Quand je visite d'autres pays et que je leur parle du succès obtenu au Canada, je crains que nous perdions les gains que nous avons enregistrés. J'espère surtout que l'on puisse conserver nos acquis et même les accroître et que l'on continue à se comprendre et à travailler ensemble pour apporter les changements nécessaires et pour utiliser au maximum le potentiel des personnes handicapées.

Je crois que je devrais m'arrêter là.

La vice-présidente (Mme Bonnie Brown): Merci, Francine. Au nom de tous, je voudrais vous remercier du merveilleux travail que vous avez fait au fil des ans, non seulement au Canada mais également à l'étranger, où vous avez partagé vos connaissances avec des gens qui habitent dans des endroits où ils reçoivent très peu d'appui. Vous les avez motivés à agir et à réclamer davantage.

Vous avez parlé avec fierté de votre pays et des mesures de votre gouvernement, quand vous avez comparé celles-ci à ce qui existe ailleurs. Mais je crois que tous les Canadiens devraient être fiers de vous et de votre association, car c'est grâce à vous si votre association a lutté pour ces changements.

De plus, même si vous avez votre incapacité depuis la naissance, vous nous avez montré que vous êtes quand même sensible à ceux qui ont perdu quelque chose en devenant invalide. Ils ont perdu une chose qu'ils ont connu et aimé, que ce soit Wayne et ses talents sportifs, ou d'autres personnes qui auraient perdu une chose qui leur était une source de joie. Je crois aussi que votre sensibilité à l'endroit des autres personnes handicapées est la force qui anime votre groupe.

C'est peut-être votre père qui vous a donné ce sens du pouvoir. Il me semble que vous avez transmis cette force aux personnes handicapées du Canada et que vous leur avez inculqué qu'ensemble, elles peuvent faire des progrès, triompher et obtenir ces droits à l'égalité.

À propos des droits à l'égalité, ces droits à l'égalité pour les personnes handicapées existent dans la Charte canadienne des droits et libertés. Cela explique sans doute en partie pourquoi le Canada s'est vu décerner un prix, que le premier ministre est allé recevoir à New York. Le Canada a été choisi sans doute en raison des progrès de la communauté des personnes handicapées et de l'inscription de ces droits à l'égalité dans notre Charte des droits et libertés.

Nous avons été très fiers de cette reconnaissance du Canada par l'ONU. Je ne sais pas si tout le monde le sait, mais le prix était accompagné d'un chèque, que le premier ministre a décidé de donner à l'Association nationale des étudiants handicapés au niveau postsecondaire. La personne responsable de cet organisme, M. Frank Smith, est ici aujourd'hui, et je l'inviterais à venir s'asseoir à la table pour nous parler un peu de son association et des fins auxquelles ce chèque sera utilisé.

M. Frank Smith (coordonnateur, Association nationale des étudiants handicapés au niveau postsecondaire): Merci beaucoup de votre aimable introduction. Il faut dire que vous m'avez surpris, car je ne m'attendais pas à ce qu'on me demande de prendre la parole aujourd'hui.

Je suis venu à cette réunion, comme tous les autres ici, pour rendre hommage au lauréat de la Bourse de recherche de la flamme du centenaire, Wayne Westfall, et aussi pour reconnaître les réalisations importantes de Francine Arsenault dans le dossier des personnes handicapées au Canada et au niveau international depuis de nombreuses années. C'est pour cela que je suis ici aujourd'hui, et j'espérais ne pouvoir être qu'un simple observateur.

Mais comme vous m'avez invité à dire quelques mots, j'aimerais mentionner que notre association représente des étudiants handicapés au niveau postsecondaire au Canada depuis 1986; elle a été honorée de pouvoir assister, en compagnie du premier ministre et des autres membres de la délégation canadienne, à la cérémonie de remise du prix au siège social de l'ONU à New York et de participer à la présentation au gouvernement du Canada du Franklin Delano Roosevelt International Disability Award.

• 1135

Je sais que notre président était ravi de faire partie de la délégation canadienne, composée de Francine Arsenault, Lucie Lemieux-Brassard, Eric Norman, et d'autres chefs de file de la communauté des personnes handicapées. J'ai eu l'occasion de m'entretenir avec Kent après son retour de New York, puisqu'une réunion de notre conseil d'administration a été prévue, coïncidence heureuse, pour la fin de semaine suivant la cérémonie de remise du prix FDR ici à Ottawa. Kent m'a dit que cela avait été une expérience magnifique au plan personnel et un grand honneur de représenter l'association à New York.

En tant que lauréat de la bourse qui accompagne le FDR International Disability Award, l'association envisage d'utiliser cet argent à bon escient. Nous avons actuellement un programme de mentorat, qui crée des partenariats entre notre organisme et des employeurs nationaux qui font partie du Conseil consultatif des employeurs auprès de notre association. Ce programme de mentorat a débuté l'an dernier par une phase pilote, dans laquelle nous avons pu faire participer un certain nombre d'étudiants de tout le Canada à des expériences de mentorat très réussies avec des employeurs nationaux importants. Nous allons donc consacrer les fonds que comportait ce prix à la deuxième année du programme, afin de l'étendre.

J'aimerais juste vous donner quelques autres renseignements sur notre association. Au cas où vous ne connaissez pas notre organisme, il a été créé en 1986 afin de représenter des étudiants handicapés au niveau postsecondaire dans toutes les régions du Canada. La force de notre organisme réside dans nos membres, qui sont surtout des étudiants handicapés au niveau collégial ou universitaire de partout au Canada. L'organisme est axé sur le consommateur, tout comme il est dirigé par les consommateurs et vise à respecter leurs besoins. Nous avons une très forte représentation dans toutes les provinces, et nous sommes très fiers d'être membres de la Coalition des organisations provinciales, ombudsman des handicapés. Et, bien sûr, Francine Arsenault est l'un des interlocuteurs principaux de cette coalition depuis de nombreuses années.

L'organisme a été ravi que ses efforts aient été reconnus et comme l'a dit Kent Hehr, notre président, dans son discours d'acceptation aux Nations Unies et au premier ministre, nous nous réjouissons d'avance de travailler avec le gouvernement du Canada afin de veiller à ce que les Canadiens handicapés aient pleinement accès à l'avenir à l'éducation postsecondaire. C'est notre objectif en tant qu'organisation, et nous savons, d'après le dernier budget, que c'est une priorité pour le gouvernement du Canada. Je sais aussi que l'accès à l'éducation postsecondaire et la transition de l'école au milieu du travail sont des questions qui intéressent beaucoup les membres de votre comité.

Je vous remercie donc sincèrement d'avoir signalé ma présence ici et le travail de notre association. J'aimerais offrir nos félicitations à Wayne Wesfall et à Francine Arsenault. Nous sommes très enthousiasmés par le travail que nous avons à accomplir dans les années à venir et par la possibilité de collaborer avec le gouvernement du Canada et d'autres organismes dans le milieu des personnes handicapées afin de mieux atteindre nos objectifs en tant qu'organisme.

Merci beaucoup. Je suis heureux d'être ici.

La vice-présidente (Mme Bonnie Brown): Merci beaucoup, Frank. Nous sommes très heureux que vous ayez reçu ce chèque.

Pour la gouverne des membres du comité, l'Association qui travaille au nom des étudiants handicapés au niveau postsecondaire a reçu 50 000 $. Nous avons voulu qu'il nous en parle.

Merci, Frank.

Nous pourrions prendre un peu de temps maintenant s'il y a des membres du comité qui aimeraient faire un commentaire ou poser une question. Nous allons commencer par M. Johnston.

• 1140

M. Dale Johnston (Wetaskiwin, Réf.): Merci, madame la présidente.

Félicitations, Wayne, pour votre exposé et pour avoir obtenu ce prix. En fait, je vous félicite tous.

Francine, vous avez dit que les gens partout au monde veulent au fond les mêmes choses. Ils veulent un toit, suffisamment de nourriture et la possibilité d'élever leurs enfants et de vivre en paix. Or, ce sont là les nécessités de la vie mais je crois que vous avez fait preuve de quelque chose qui est beaucoup plus important que cela car si on se souvient de nous, c'est pour avoir su inspirer à d'autres le désir de réaliser leur potentiel.

Je crois, Francine, d'après ce qu'on nous a dit de vous, que c'est exactement le genre de personne que vous êtes, et je vous salue pour cela.

La vice-présidente (Mme Bonnie Brown): Merci, monsieur Johnston.

Monsieur Dubé.

M. Jean Dubé (Madawaska—Restigouche, PC): Merci beaucoup.

Moi aussi, je voudrais vous féliciter pour votre travail, et aussi, Francine, pour votre dévouement pendant toutes ces années. Vous avez mentionné au début de votre exposé qu'il s'agissait de l'argent, mais je pense que ce n'est pas seulement pour l'argent, ce que vous avez fait ici aujourd'hui. C'est un geste très humain, et je dois vous dire, que c'est très canadien. C'est un noble message.

Vous êtes un exemple édifiant pour les personnes handicapées et aussi pour les personnes non handicapées. Nous croyons parfois que la vie est dure, mais quand nous lisons l'histoire de la vie de Francine, je dois vous dire que la vie n'est pas si difficile pour beaucoup d'entre nous. Il s'agit certes d'un très bel exemple. Il y a beaucoup de montagnes à escalader, et pour certaines personnes c'est plus difficile. Notre rôle ici, c'est de faire en sorte que ces montagnes soient un peu plus faciles à escalader. J'espère que nous allons pouvoir le faire au cours des années à venir.

Beaucoup de progrès ont été réalisés au Canada, et nous faisons certainement beaucoup de choses pour les personnes handicapées, mais il reste beaucoup de chemin à faire encore. Je pense que nous tous ici sommes d'accord là-dessus.

Nous nous réjouissons d'avance de travailler avec vous afin que notre pays facilite la vie des personnes handicapées. Je vous remercie, et encore une fois, je vous félicite.

La vice-présidente (Mme Bonnie Brown): Madame Bradshaw.

Mme Claudette Bradshaw (Moncton, Lib.): Mes félicitations à Wayne, et j'aimerais dire à Francine que je suis doublement fière d'elle parce que je suis une Bradshaw depuis 23 ans mais j'étais une Arsenault pendant 25 ans avant cela. Quand j'irai consulter mon arbre généalogique, j'espère voir que vous en faites partie, puisque la racine que vous nous avez révélée aujourd'hui indique bien que vous êtes en train de bâtir une forêt solide pour nous.

Vous avez parlé de votre père, et ensuite vous avez parlé de vous-mêmes, et vous avez parlé du modèle que vous représentez. Pour moi, cela est tellement important.

J'ai une question à vous poser. Une des populations qui m'a toujours tenu à coeur... et je suis heureuse de vous entendre dire que vous obtenez des bourses et que vous faites des études universitaires. J'ai demandé une fois à un chef d'une réserve indienne ce qu'il voulait pour ses enfants. Il m'a dit qu'il voulait que chaque enfant né sur la réserve obtienne un diplôme pour devenir médecin, avocat ou politicien, pour avoir de l'influence.

Les gens dont je me soucie beaucoup sont les sans-abri. Je vois souvent des personnes handicapées qui vivent dans la rue. Je me demandais si votre organisation travaillait d'arrache-pied, avec les services qui existent maintenant, pour essayer de mobiliser ces gens afin qu'ils réintègrent nos collectivités. Peut-être que nous pourrions en parler plus tard.

Francine, j'espère que vous avez tort quand vous dites que nous avons réalisé beaucoup de gains et que vous espérez que nous n'allons pas perdre nos acquis. Si j'ai un conseil à vous donner c'est que vous êtes représentez une force sur le plan national et aussi international, et plus cette force est puissance, plus grandes sont vos chances de pouvoir garder ce que vous avez gagné.

Wayne, encore une fois, félicitations.

Francine, puisque nous sommes des Arsenault, je suis doublement fière de vos réalisations. Merci beaucoup d'être venue. Vous réaffirmiez notre foi dans l'avenir.

• 1145

La vice-présidente (Mme Bonnie Brown): Merci, madame Bradshaw. Est-ce que quelqu'un parmi nos invités aimerait faire des commentaires sur la question posée? Wayne ou Francine?

Mme Francine Arsenault: Je dirais que nous sommes loin de faire assez, à mon avis, en ce qui concerne les sans-abri handicapés. Nous nous sommes efforcés de faire en sorte que nos organisations sont ouvertes à tous ceux qui voudraient venir nous voir afin de pouvoir les sensibiliser aux programmes de formation qui leur sont offerts.

Il est très difficile de trouver des logements accessibles, et certaines personnes, plutôt que d'être transportés pour monter l'escalier, revendiquent ce droit en vivant dans la rue. Elles signalent qu'il n'y a pas assez de logements et qu'il faut en construire davantage. C'est le message qu'adressent certaines de ces personnes.

Je n'aime pas l'avouer, mais il y a des gens qui trouvent qu'il est possible de faire beaucoup d'argent en mendiant dans la rue. S'ils peuvent faire plus d'argent en mendiant qu'en travaillant à un salaire de misère, comment pourrais-je dire qu'ils ont tort d'agir comme ils font? Nous ne pouvons que leur donner des options, et c'est ce que nous essayons de leur montrer, qu'il y a d'autres options et que le choix leur revient.

M. Wayne Westfall: Je voudrais ajouter que je pense que ce que vous avez dit, madame Bradshaw concernant les sans-abri handicapés montre la complexité des questions. Il y a 10 ou 20 ans, il n'y avait presque pas de sans-abri, mais en raison de la complexité de notre société et des changements au niveau national et international, il se produit des choses dans nos collectivités qui n'arrivaient pas avant. Si nous parvenons à résoudre le problème que pose la personne handicapée qui n'a pas d'abri, nous saurions mieux comment traiter avec une personne non handicapée qui est aussi sans abri.

Tout est interrelié, et je crois que des personnes comme Francine et moi, qui sommes handicapées, veulent vraiment être reconnues comme étant sur un pied d'égalité avec les autres. Mais en plus, si tout le monde apprend comment respecter nos besoins, il serait possible de respecter les besoins de toutes les personnes vulnérables. Nous servons donc en quelque sorte d'esquisse d'un portrait plus global de la société.

La vice-présidente (Mme Bonnie Brown): Madame Dalphond-Guiral.

[Français]

Mme Madeleine Dalphond-Guiral (Laval-Centre, BQ): Tout d'abord, cela me fait extrêmement plaisir de vous féliciter tous les deux, non seulement pour ce qui est écrit mais aussi pour ce que vous avez fait et qui n'est pas écrit.

Pendant votre témoignage, j'ai eu le sentiment que, même dans les situations les plus difficiles, on peut être capable de trouver le côté positif. Dieu sait que nous vivons dans une société où bon nombre d'entre nous sont relativement gâtés et ont souvent de la misère à voir les choses qui sont positives. Je pense donc que des gens comme vous, qui sont engagés et courageux, sont effectivement des modèles.

Je vais reprendre les paroles de M. Dubé en disant que vous êtes un modèle pour les personnes vivant avec un handicap, mais que vous êtes davantage un modèle pour quelqu'un comme moi, autour de cette table.

Les sociétés sont toujours en changement parce que ce n'est pas quelque chose qui est fixe. Vous avez eu, madame Arsenault, trois enfants. J'aimerais que vous me parliez de ce qui a peut-être été différent dans la vie de vos enfants par rapport à la vision qu'ils ont de la société dans laquelle ils vivent et par rapport à l'équité entre les différents membres de cette société. Je suis sûre que vos enfants ont appris des choses qu'ils doivent transmettre autour d'eux. Je ne sais pas ce que c'est exactement, mais j'aimerais que vous nous en parliez.

[Traduction]

Mme Francine Arsenault: Avant, je craignais être égoïste parce que j'ai eu des enfants. Je me demandais si je leur avais imposé un fardeau parce que je ne pouvais pas faire tout ce que faisaient tous les autres. Mais je me suis rendu compte que je faisais toutes sortes de choses que les autres ne faisaient pas non plus.

• 1150

Mon fils aîné est artiste et chef cuisinier, et grâce à sa créativité, il peut partager beaucoup de ses intérêts avec d'autres, et je pense que la solidarité est quelque chose que nous avons appris ensemble.

Ma fille enseigne à une garderie ici à Ottawa. Elle est très fière de travailler avec les gens ayant des difficultés d'apprentissage ou des problèmes de comportement, et je dirais qu'elle a acquis en partie la patience qu'elle manifeste envers eux grâce à l'atmosphère qui régnait chez nous.

Au fil des ans, notre maison était remplie d'handicapés avec des enfants, qui sont venus habiter avec nous. Quelques adolescents qui ont eu des ennuis avec leurs parents ont aussi abouti chez nous. Il y avait beaucoup de va et vient chez nous.

Mon fils cadet est ingénieur qui conçoit des fauteuils roulants électriques, les girons de marche, et ce genre de choses; il rend service aux handicapés. Ma belle-fille est infirmière.

Donc, ils procurent tous un service d'une manière ou d'une autre. C'est probablement de moi qu'ils sont appris à aider autrui.

Mais j'avais espéré... et quand j'ai déjà comparu devant ce comité comme représentante du Conseil des canadiens avec déficiences, j'ai souligné que je ne voulais pas que mes petits-enfants subissent les affronts que j'ai dû subir, si jamais l'un d'eux était handicapé. Je ne voulais pas qu'ils aient à lutter pour obtenir des services.

Je me souviens que ma mère a dû faire du porte-à-porte auprès de mes parents pour organiser des transfusions sanguines parce que l'on exigeait un certain nombre de dons sanguins avant de m'opérer. Je ne veux pas que mes petits-enfants soient obligés à faire cela. Donc, quand je vois nos services de santé se dégrader, je panique. Je veux que tout le monde mette la main à la pâte pour faire en sorte que ces services soient en place.

La plupart du temps, mon père avait deux emplois afin de payer mes frais de chirurgie, et très souvent j'ai dû attendre deux ans pour économiser suffisamment d'argent pour payer le chirurgien. Cela pourrait se reproduire ici très facilement, si nous ne sommes pas très vigilants. Voilà pourquoi je continue à mener la lutte.

Je crois que vous avez raison. J'espère avoir servi de modèle à la génération future qui sera plus au diapason, qui comprendra mieux les autres, qui sera plus ouverte, plus compatissante avec les gens de la collectivité qui sont différentes, et j'espère vivement que les services que nous avons acquis par le passé seront maintenus.

La vice-présidente (Mme Bonnie Brown): Monsieur Wilfert.

M. Bryon Wilfert (Oak Ridges, Lib.): Merci, madame la présidente.

Monsieur, madame, vous êtes certainement tous les deux des ambassadeurs remarquables. Madame Arsenault, votre vie est une inspiration pour tous, et monsieur Westfall, vos écrits sont extrêmement importants, non seulement pour les personnes handicapées, mais aussi pour toutes celles qui ne le sont pas. Vous étiez tous les deux des champions dans vos collectivités, et en particulier, je tiens à souligner les activités que Mme Arsenault mène actuellement, sur les plans national et international.

Mais il est très important de faire passer le message dans les collectivités, là où les gens vivent et travaillent. Je me souviens qu'il y a 12 ou 15 ans seulement, nous parlions des dépenses nécessaires pour rendre les immeubles plus accessibles, les aménagements en bordure de trottoir et ainsi de suite. De nos jours, ces dépenses sont habituelles. Elles sont prévues dans le code du bâtiment de l'Ontario, par exemple. Donc, il faut faire abstraction des coûts reliés aux aménagements pour les handicapés; il faut les considérer comme des dépenses normales.

Je suis d'accord avec vous pour dire qu'il faut faire preuve de vigilance; c'est une responsabilité qui nous incombe à tous.

Dans ma collectivité, nous avons acheté de nouveaux autobus à plancher surbaissé qui ont des lumières spéciales et toutes sortes de dispositifs pour les handicapés. Les mentalités ont beaucoup changé. Les gens ne disent plus que ces options sont un luxe, donc inutiles. Elles sont très utiles. À l'heure actuelle, nous songeons à offrir un seul système de transport en commun intégré, plutôt qu'un système à part pour les handicapés. À mon sens, l'intégration des handicapés est très importante.

• 1155

Je vous admire tous les deux pour le travail que vous accomplissez. Encore une fois, je voudrais vous féliciter.

La vice-présidente (Mme Bonnie Brown): Merci, monsieur Wilfert. Merci à tous les membres du comité.

Pour votre gouverne, nous procéderons maintenant à la présentation du prix à notre gagnant, M. Westfall. Ensuite, il y aura une réception au fond de la salle, à laquelle vous êtes tous invités. Nous espérons que vous y assisterez afin de pouvoir entretenir avec nos trois invités à la table et quelques autres invités qui sont venus aujourd'hui parce qu'ils s'intéressent au sujet.

Je vais vous présenter maintenant le sénateur Gildas Molgat, Président du Sénat, et M. Peter Milliken, député de Kingston—qui se trouve au centre de toute cette histoire en fait—et président adjoint de la Chambre.

Nous allons maintenant nous diriger le fond de la salle afin de présenter le prix à M. Westfall.

L'honorable Gildas Molgat (Président du Sénat): Au nom de tous les membres des deux Chambres du Parlement, monsieur Westfall, nous sommes très heureux de vous présenter ce prix en reconnaissance du travail excellent que vous avez fait en rédigeant la biographie de Mme Arsenault.

M. Wayne Westfall: Merci beaucoup.

M. Peter Milliken (président adjoint de la Chambre des communes): Je suis heureux de vous souhaiter la bienvenue à Ottawa et je suis ravi que vous ayez obtenu ce prix. J'espère vous revoir à Kingston de temps en temps.

M. Wayne Westfall: Merci.

M. Peter Milliken: Avec plaisir.

[Note de la rédaction: applaudissements]

La vice-présidente (Mme Bonnie Brown): La séance est levée.