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Bonjour, mesdames et messieurs. Je déclare la séance ouverte.
Nous poursuivons aujourd'hui notre étude sur la flotte de wagons-trémies et le rendement des sociétés ferroviaires.
Nous recevons aujourd'hui, du ministère des Transports, Kristine Burr, sous-ministre adjointe, Groupe des politiques; Helena Borges, directrice générale, Projets spéciaux, Groupe des politiques; et John Dobson, coordonnateur principal, Politiques de surveillance du grain, Politiques de transport terrestre. Je vous souhaite la bienvenue.
Nous recevons aussi, de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada, M. Mongeau, qui sera ici sous peu. Claude Mongeau est vice-président exécutif et chef de la direction financière. Nous avons aussi avec nous Paul Miller, vice-président, Services du transport. Aussi, de Chemin de fer Canadien Pacifique, nous recevons Judy Harrower, vice-présidente adjointe, Transport de produits agricoles, et Jim Buggs, directeur général, Gestion des wagons. Nous vous souhaitons la bienvenue.
Nous vous accordons une dizaine de minutes environ pour faire un exposé, comme à l'habitude. Nous allons commencer par les représentants du ministère, si vous le voulez bien, et ensuite nous allons passer aux questions.
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Je vous remercie beaucoup. Bonjour.
[Français]
Monsieur le président, je désire remercier les membres du comité de m'accorder la chance de m'adresser à eux au sujet du parc fédéral de wagons-trémies, un sujet particulièrement important pour le secteur des grains de l'Ouest.
Je vais d'abord vous présenter le contexte historique, afin d'expliquer le rôle que jouent les wagons dans le réseau de transport. Je tenterai ensuite de répondre à des questions qui ont été soulevées par les parties intéressées depuis l'annonce faite par le gouvernement le 4 mai 2006.
[Traduction]
Monsieur le président, j'aimerais faire un survol de ce qui s'est passé ces dernières années. Dans les années 1970 et 1980, le gouvernement a fait l'acquisition des wagons-trémies, alors que les tarifs du Nid-de-Corbeau étaient en vigueur. Il s'agissait de taux maximums s'appliquant au transport du grain qui avaient été établis en 1897. Le gouvernement avait mis sur pied le programme d'achat des wagons-trémies parce que les tarifs du Nid-de-Corbeau étaient devenus tellement élevés que les sociétés ferroviaires ne parvenaient pas à récupérer leurs coûts. Autrement dit, rien ne les incitait à investir dans l'infrastructure ou l'équipement nécessaire au transport du grain.
Pour remédier à ce problème, la Loi sur le transport du grain de l'Ouest a été adoptée en 1984. Elle établissait des tarifs marchandises compensatoires fondés sur les coûts. L'établissement de tarifs marchandises compensatoires a fait en sorte que le gouvernement n'avait plus à contribuer à l'acquisition des wagons à grain. En 1996, le gouvernement a déréglementé davantage le système en abrogeant la Loi sur le transport du grain de l'Ouest et en incluant dans la nouvelle Loi sur les transports au Canada les règles régissant le transport du grain. Dans le budget de 1996, le gouvernement a annoncé son intention de se départir des 12 400 wagons qu'il possédait.
Toutefois, la transaction a été retardée pour diverses raisons, notamment une crise dans le secteur du transport du grain à la fin des années 1990, qui a entraîné la tenue d'examens du système de manutention et de transport du grain. Le premier de ces examens a été effectué par le défunt juge en chef Estey et le second, par M. Arthur Kroeger, ancien sous-ministre des Transports. À la suite de ces examens, le Parlement du Canada a remplacé en 2000 les taux maximums réglementés par un plafond des revenus dans le cadre de réformes visant le transport du grain appliquées par l'entremise de la Loi sur les transports au Canada.
Depuis 2000, monsieur le président, les revenus que les sociétés ferroviaires peuvent tirer du transport du grain de l'Ouest destiné à l'exportation sont plafonnés. Pourvu que leurs revenus ne dépassent pas un certain plafond, elles sont libres d'offrir des taux avantageux pour les grands trains-blocs. Cette approche visait à promouvoir l'amélioration du transport du grain en encourageant les plus grands trains à se diriger vers les ports, ce qui, en retour, contribuerait à accroître la vitesse avec laquelle le grain atteindrait le marché. Cependant, il faut signaler que l'établissement du plafond des revenus a exigé une réduction de 18 p. 100 des recettes des sociétés ferroviaires par rapport à celles qu'elles obtenaient en vertu de l'ancienne Loi sur le transport du grain de l'Ouest.
Comme vous le savez tous, le 4 mai dernier, le gouvernement a annoncé que, dans l'intérêt des agriculteurs et des contribuables, il allait demeurer propriétaire des wagons-trémies au lieu de les transférer à la Farmer Rail Car Coalition.
Cela étant dit, j'aimerais aborder trois grandes questions qui ont été portées à l'attention du comité, c'est-à-dire la surfacturation par les sociétés ferroviaires des travaux d'entretien, le remplacement de la flotte et les préoccupations concernant la gestion future des wagons.
Comme vous le savez, le plafond des revenus tient compte d'un certain montant pour l'entretien de la flotte de wagons-trémies. Cette somme est établie en fonction des coûts liés à l'entretien qui figurent dans le dernier examen quadriennal des coûts, qui a été mené conformément à la Loi sur le transport du grain de l'Ouest en 1992. Depuis cette année-là, les sociétés ferroviaires ont enregistré une hausse substantielle de la productivité dans la plupart de leurs activités, y compris l'entretien.
Auparavant, les travaux étaient effectués en majeure partie dans des ateliers d'entretien par des équipes nombreuses de mécaniciens, tandis qu'aujourd'hui, ils sont réalisés par des équipes d'une ou deux personnes dans des ateliers mobiles. Par conséquent, il s'est créé un écart entre la somme qui avait été inclue dans le plafond des revenus et le coût effectif des travaux d'entretien. Certains prétendent que cet écart prouve que les sociétés ferroviaires ont « surfacturé » les expéditeurs pour les mouvements réglementés du grain. Monsieur le président, le plafond des revenus fait l'objet d'une surveillance par l'Office des transports du Canada pour s'assurer que les sociétés ferroviaires le respectent. L'Office vérifie les recettes provenant des mouvements réglementés du grain pour déterminer si le plafond n'est pas dépassé. Les revenus effectifs n'ont jamais excédé le plafond, mais je dois dire qu'au cours des deux dernières années, les recettes d'une des sociétés ont légèrement dépassé le plafond.
Conformément aux règles, cette société a versé la somme excédentaire ainsi qu'une pénalité à la Western Grains Research Foundation. Il s'agit là d'une procédure qui avait été établie dans le cadre des réformes appliquées en 2000.
Le 4 mai dernier, le gouvernement a présenté le projet de loi C-11 à la Chambre des communes. Cette mesure législative propose des modifications à la Loi sur les transports au Canada pour que l'Office puisse faire mieux concorder les coûts et le plafond des revenus avec les coûts actuels d'entretien des wagons-trémies. Toutefois, tant que le projet de loi ne sera pas adopté, il sera impossible de modifier le plafond des revenus en fonction des coûts effectifs d'entretien.
Quant au remplacement des wagons-trémies, je dois dire que certains d'entre eux approchent de la fin de leur vie utile. Toutefois, comme les wagons ont été achetés au cours d'une période d'environ 25 ans, la majorité d'entre eux ont encore de nombreuses années de vie utile. Une petite partie de la flotte atteindra la fin de sa durée de vie utile au cours des prochaines années.
Monsieur le président, il est important de signaler que les sociétés ferroviaires ont l'obligation législative de fournir une quantité suffisante de wagons, en vertu des dispositions sur le niveau de service de la Loi sur les transports au Canada. Comme je l'ai expliqué plus tôt, le gouvernement a fait l'acquisition des wagons-trémies à une époque où les recettes des sociétés ferroviaires n'étaient pas compensatoires, ce qui limitait leur capacité d'investir dans la flotte. Comme nous le savons tous fort bien, la santé financière des sociétés ferroviaires est meilleure aujourd'hui, ce qui signifie qu'elles sont en mesure de s'acquitter de cette obligation législative. Elles ont déjà commencé à remplacer certains de leurs wagons à grain par des wagons-trémies plus grands et plus modernes. Comme elles ont la responsabilité de remplacer les wagons, ce sont elles qui sont mieux à même de déterminer quand les wagons de la flotte du gouvernement fédéral devraient être remplacés, compte tenu des perspectives économiques.
Il faut aussi signaler que le gouvernement avait acheté à l'origine environ 13 100 wagons. La flotte actuelle comporte environ 12 100 wagons, et je peux vous dire que ceux qui ont été mis hors service ont été remplacés aux frais des sociétés ferroviaires et non du gouvernement. De plus, le nombre de wagons que possède le gouvernement fédéral correspond environ à la moitié des wagons à grain utilisés par les sociétés ferroviaires. Ainsi, les expéditeurs dépendent déjà en majeure partie des wagons des sociétés ferroviaires pour assurer le transport du grain. Par ailleurs, les sociétés ferroviaires ont déjà recours aux wagons à grande capacité, et on s'attend à ce qu'elles en utilisent de plus en plus. Grâce à l'utilisation de ces wagons à grande capacité, on aura besoin d'un moins grand nombre de wagons dans l'avenir.
Au cours des prochains mois, Transport Canada négociera de nouvelles ententes d'exploitation avec les sociétés ferroviaires. De même, le ministère négociera aussi un programme de remise à neuf. Les travaux de remise à neuf des wagons-trémies viseront notamment les portes et les trappes de chargement qui nécessitent des réparations, ainsi que d'autres éléments qui ont fait l'objet de négociations avec la FRCC.
Nous allons également mettre en place des systèmes de surveillance pour nous assurer que les travaux de remise à neuf seront effectués selon les normes qui conviennent, de sorte que les wagons-trémies appartenant au gouvernement fédéral soient en bon état et sécuritaires. Grâce à ces mesures, nous avons confiance que les producteurs de céréales continueront de bénéficier pendant de nombreuses années de la décision du gouvernement de conserver sa flotte de wagons-trémies.
Voilà qui termine mon exposé.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, chers membres du comité. Au nom du Chemin de fer Canadien Pacifique, j'aimerais remercier le comité de nous avoir invités à comparaître aujourd'hui pour discuter de la flotte de wagons-trémies du gouvernement.
Je m'appelle Judy Harrower et je suis vice-présidente adjointe, Transport de produits. Je suis accompagnée par Jim Buggs, directeur général, Gestion des wagons.
Pour résumer en premier lieu le point de vue de notre société, je dirais que nous croyons que le gouvernement a pris une bonne décision lorsqu'il a décidé de conserver sa flotte de wagons-trémies. Cela contribue à assurer dans une certaine mesure l'efficacité et l'efficience du système de manutention et de transport du grain. Nous nous réjouissons à l'idée de finaliser avec Transports Canada la nouvelle entente d'exploitation.
Avant de vous exposer plus en détail notre point de vue, je voudrais d'abord vous parler un peu de notre société, pour vous fournir un bon contexte. Ensuite, je vous décrirai comment fonctionne au CP le système de manutention et de transport.
Le CP joue un rôle important dans le mouvement de l'ensemble des produits de base. Nous assurons le transport à l'échelle du pays et ailleurs en Amérique du Nord. Notre siège social se trouve à Calgary, en Alberta. Nous employons à peu près 16 000 personnes dans toute l'Amérique du Nord, et environ 2,6 millions de wagons circulent chaque année sur nos voies ferrées.
Le CP vit actuellement une période extrêmement importante. Nous sommes en train de mettre en oeuvre une stratégie de revitalisation et d'expansion de notre infrastructure en vue de répondre à la croissance de la demande. Cette stratégie implique des investissements substantiels et une meilleure utilisation de nos biens en vue de maximiser la capacité. Bref, nous investissons dans notre entreprise — infrastructure, locomotives, équipes et wagons — dont je parlerai dans quelques instants.
Pour ce qui est de l'infrastructure, nous avons terminé la première étape d'un grand projet d'expansion de notre réseau. Les travaux, qui ont pris fin l'année dernière, ont coûté environ 160 millions de dollars et ont été réalisés dans le cadre de 25 projets distincts. Nous avons notamment construit et prolongé des voies de service, installé des voies à double section, etc.
Le CP est maintenant en mesure de répondre à une demande qui est 12 p. 100 plus élevée, à partir de Moose Jaw, en Saskatchewan, jusqu'au port de Vancouver, soit notre couloir où la demande augmente le plus rapidement. Cet investissement témoigne de notre engagement à contribuer de façon importante à soutenir le Canada en tant que pays exportateur de grains et d'autres produits de base et à constituer un solide maillon de la chaîne d'approvisionnement, en vue d'amener au Canada des importations à faible coût.
Je vais parler sous peu de la hausse du volume au fil des ans, mais je tiens pour l'instant à souligner que cette hausse est en partie attribuable à l'amélioration de notre capacité.
Plusieurs éléments nous ont donné l'assurance que le moment était propice à cet investissement. L'un des facteurs les plus importants était la stabilité en matière de réglementation et de politiques. La stabilité entre en ligne de compte quand il est question des principaux éléments d'actif que nous possédons, comme les wagons-trémies couverts dont nous discutons aujourd'hui. Le deuxième facteur est la capacité financière d'investir. Les clients doivent comprendre qu'en appuyant nos investissements, ils contribuent par conséquent à leur propre croissance.
J'aimerais maintenant parler du transport du grain. Pour faire en sorte que nos producteurs soient concurrentiels à l'échelle mondiale, le transport du grain doit être efficient, fiable et à faible coût. Les intervenants sont nombreux, qu'il s'agisse des organismes de commercialisation des grains — dont la Commission canadienne du blé — des exploitants de silos, des producteurs et des transformateurs qui utilisent des grains et des graines oléagineuses, des terminaux d'exportation, des consommateurs et des sociétés ferroviaires.
Ayant moi-même dirigé divers services consacrés au transport de produits de base au CP, je peux affirmer que le commerce des grains est le plus complexe par rapport au commerce de tous les autres produits de base. Les divers marchés du grain sont aussi très différents. Nous transportons du grain de l'Ouest depuis des centaines d'endroits jusqu'à plusieurs ports et nombreuses destinations au pays.
Notre système de commandes pour le transport du grain, MaxTrax, permet aux clients de commander plusieurs wagons à l'avance. Cela a permis d'accroître la fluidité du transport dans tous nos couloirs et à contribuer à réduire la durée du cycle ces dernières années.
Le système comporte ses problèmes, mais il fonctionne bien. Il permet de livrer le grain de manière fiable et efficace. Grâce à la déréglementation, le fonctionnement du système s'est nettement amélioré, surtout ces dernières années. Il continue de mieux fonctionner, et cela améliore l'ensemble des services offerts aux clients.
J'ai mentionné plus tôt que j'allais parler brièvement de l'augmentation du volume observée du côté du transport du grain. Les volumes ont augmenté d'environ 25 p. 100 au premier trimestre par rapport à l'an dernier. Il y a quatre grands facteurs qui ont donné lieu à cette augmentation, selon nous. Premièrement, une meilleure coordination avec l'ensemble des intervenants au sein de l'industrie; deuxièmement, la réduction du cycle de rotation de wagons; troisièmement, le placement hebdomadaire des wagons sur les voies de service de nos clients; et quatrièmement, la hausse de notre capacité.
J'aimerais vous donner certains chiffres concernant notre rendement. La durée du cycle dans notre couloir de Vancouver pour le transport du grain était de 17 jours au premier trimestre de l'année par rapport à 20 jours à la même période l'an dernier. Cela représente une diminution de 15 p. 100. La durée du cycle dans notre couloir d'hiver a diminué de 7 p. 100.
Vous vous demandez peut-être pourquoi nous nous préoccupons de la durée du cycle. C'est parce qu'elle a une influence sur la capacité globale de charge. Une diminution d'une journée de la durée du cycle entraîne une augmentation d'environ 400 à 500 wagons à grain par année; une réduction de deux jours correspond à une hausse de 800 à 1 000 wagons, etc.
Nous sommes conscients que les producteurs agricoles de l'Ouest ont été confrontés à de grandes difficultés ces dernières années. Les principaux problèmes ont été la sécheresse, la capacité mondiale excédentaire, les politiques qui perturbent le marché, comme l'octroi de subventions directes, l'augmentation du prix des carburants et la montée des coûts des intrants agricoles. Mais ce ne sont pas des problèmes causés par le transport ferroviaire. Les plus récentes données compilées par Statistique Canada sur les coûts des intrants agricoles montrent que les intrants agricoles qui ont subi les hausses les plus considérables entre 1998 et 2005 sont la machinerie, les fertilisants et les carburants. Ils ont grimpé respectivement de 25 p. 100, 35 p. 100 et 65 p. 100. Par comparaison, les tarifs marchandises qui s'appliquent au transport réglementé du grain ont augmenté de moins de 10 p. 100 durant cette période. Il s'agit là d'une hausse moins élevée que celle du taux d'inflation au cours de la même période.
Je vais maintenant passer au sujet des wagons-trémies. Le CP s'est réjoui de la décision du gouvernement, qu'il a annoncée le 4 mai dernier, de demeurer propriétaire de sa flotte de wagons-trémies. Cette décision élimine l'incertitude à l'égard de la propriété des wagons et permet la mise en oeuvre d'initiatives visant l'amélioration du système de manutention et de transport du grain.
Bien qu'il soit prématuré de discuter des modalités précises de l'entente d'exploitation, je peux vous dire par contre qu'au cours des négociations, nous allons chercher à faire progresser le système de manutention et de transport du grain et à délaisser le statu quo. Nous allons nous attarder entre autres à l'utilisation des wagons. En élargissant les conditions d'utilisation permise des wagons du gouvernement fédéral, on nous inciterait ainsi à affecter au transport réglementé du grain une plus grande proportion de nos nouveaux wagons-trémies couverts à grande capacité et ultramodernes. Les détails restent à être réglés, mais il demeure que cela favoriserait l'amélioration du système de manutention du grain.
Nous avions deux principales préoccupations — à l'instar d'autres grands intervenants dans le secteur du transport du grain — concernant la location des wagons à la Farmer Rail Car Coalition. La première était l'arrivée d'une nouvelle organisation au sein du système de manutention et de transport du grain, qui est déjà très complexe; et la deuxième était la diminution probable de l'efficacité et de l'efficience du système, à cause d'un certain nombre de facteurs : la possibilité d'une hausse des coûts du transport de ligne et des coûts d'aiguillage, des travaux d'entretien plus complexes, l'impossibilité probable de rendre la flotte homogène et une diminution de la souplesse dont bénéficient les sociétés ferroviaires.
Le CP possède environ 25 000 wagons-trémies couverts. Ce nombre comprend 6 300 wagons du gouvernement fédéral, 1 000 wagons provinciaux et environ 18 000 wagons que nous louons ou dont nous sommes propriétaires. Notre objectif est d'utiliser les divers types de wagons-trémies de la manière la plus efficiente possible et d'effectuer des améliorations et des ajouts lorsque le contexte du marché et les conditions économiques sont favorables.
Je suis très heureuse de vous annoncer aujourd'hui que nous sommes sur le point de recevoir 500 nouveaux wagons à grande capacité, qui ont été construits par la société Wagon d'acier national, au coût d'environ 40 millions de dollars. Ces wagons ont une capacité volumétrique de 16 p. 100 supérieure, une masse de contenu qui est 9 p. 100 plus élevée et ils sont 9 p. 100 moins longs, ce qui signifie que 10 wagons de plus pourront être ajoutés à une rame. Ces wagons sont dotés d'une barrière inférieure plus robuste, conçue pour les grandes vitesses d'aujourd'hui, et de dispositifs d'ouverture des portes plus puissants. Les portes sont beaucoup plus larges, ce qui accélère le déchargement, et elles sont beaucoup plus étanches. Les wagons s'ajouteront à notre flotte de 8 000 wagons-trémies couverts à grande capacité volumétrique.
La décision qu'a prise le gouvernement de conserver sa flotte de wagons-trémies et de négocier une nouvelle entente d'exploitation devrait nous fournir la certitude dont nous avons besoin pour planifier des améliorations, notamment l'acquisition d'autres wagons à grande capacité. Nous espérons, à l'issue de nos négociations avec Transports Canada, d'être en mesure d'utiliser un plus grand nombre de ces wagons pour le transport et la manutention du grain. Il reste encore bien des détails à régler avec le ministère au sujet de la nouvelle entente d'exploitation. Néanmoins, j'ose dire que la nouvelle entente apportera de nombreux avantages, notamment, pour n'en citer que quelques-uns, la capacité d'adapter la taille de la flotte en fonction de la demande d'une année à l'autre et durant les périodes de pointe; l'augmentation du nombre de wagons à grande capacité; la mise en oeuvre d'un programme destiné à accroître la qualité des wagons-trémies du gouvernement fédéral; et, de façon plus importante, la capacité de transporter efficacement des quantités de grain aux destinations visées.
En terminant, j'aimerais vous remercier de nous avoir donné l'occasion de comparaître devant vous, et je vous répète que nous appuyons la décision du gouvernement de ne pas se départir de sa flotte et de négocier une nouvelle entente d'exploitation.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je suis ravi d'être ici avec mon collègue, Paul Miller, de l'exploitation, pour vous présenter brièvement notre point de vue et aussi, de façon plus importante, pour répondre à vos questions à propos de ce sujet important.
On a beaucoup parlé ces dernières années de la flotte de wagons-trémies et des coûts d'entretien, et je dois dire que les deux sont étroitement liés.
Ce qui a en majeure partie fait l'objet du débat, c'est la proposition, par la Farmer Rail Car Coalition, d'acquérir les wagons du gouvernement fédéral. Nous comprenons le point de vue de la Farmer Rail Car Coalition. Il est vrai qu'il faut se pencher sur le remplacement de la flotte à long terme. Ces wagons approchent de la fin de leur vie utile, et si nous voulons avoir dans l'avenir un système de logistique de calibre mondial, nous allons devoir remplacer ces wagons dans les prochaines années. Nous comprenons donc qu'il s'agit d'une question très importante.
Nous comprenons aussi très bien le motif de la Farmer Rail Car Coalition. Son objectif est de présenter une proposition qui permettrait de remplacer les wagons au fil du temps sans que cela n'entraîne des coûts supplémentaires pour les agriculteurs. Si j'étais un agriculteur ou un intervenant dans le secteur du grain, j'aimerais que le résultat soit le même au terme du processus.
Toutefois, l'approche proposée pose deux problèmes, à savoir un problème sur le plan de l'efficience du système et un autre en ce qui concerne l'effet compensatoire des coûts d'entretien, ou les prétendus coûts d'entretien excédentaires inclus dans le montant du plafond des revenus.
Je vais en dire un peu plus long au sujet du problème touchant l'efficience, mais je vais le faire à la fin, car j'estime important de vous dire tout de suite que nous sommes d'avis que la venue d'un autre intervenant au sein d'un système de transport du grain déjà complexe en minerait son efficience. Nous avons besoin d'un système qui favorise l'efficience, de sorte qu'au bout du compte, nous puissions offrir le meilleur service qui soit au plus faible coût possible. Il ne serait pas productif d'ajouter un autre intervenant, car nous aurions besoin au fil du temps d'un plus grand nombre de wagons, ce qui n'aiderait en rien la situation. Nous sommes ravis que le gouvernement ait décidé de conserver sa flotte de wagons par souci d'efficience.
L'autre problème concerne l'effet compensatoire des coûts d'entretien. La FRCC a proposé cette idée, car les sociétés ferroviaires devaient payer des frais de location, et que, afin d'éviter que les agriculteurs subissent une augmentation des coûts, il nous fallait un effet compensatoire. L'idée d'établir des coûts d'entretien excédentaires a fait l'objet d'une discussion. Le raisonnement était le suivant : si on augmente les frais de location, mais qu'on compense cette hausse par des coûts d'entretien excédentaires, il serait alors possible de transférer les wagons sans que cela n'augmente les coûts pour les agriculteurs.
Le problème, c'est que l'idée des coûts d'entretien excédentaires va à l'encontre de la réalité. Le CN est d'avis que le gouvernement s'est éloigné d'un système fondé sur les coûts il y a quinze ans. Dans les faits, nous ne sommes pas payés pour des travaux d'aiguillage, d'inspection ou d'entretien. Nous sommes payés pour veiller à ce que les wagons arrivent à destination de la manière la plus efficiente possible et à un taux raisonnable pour les agriculteurs et les participants au sein de l'industrie, y compris les sociétés ferroviaires.
Le tarif que nous exigeons est régi par un plafond des revenus. C'est le gouvernement qui a fixé ce plafond, qui vient d'être baissé, et je dois dire que le tarif est très raisonnable pour les agriculteurs. Ce sont les agriculteurs canadiens qui paient de loin les tarifs les moins élevés dans le monde. Ils paient environ 35 p. 100 de moins, en tonne-kilomètre, que les agriculteurs américains pour faire acheminer leurs produits à destination. Il ne fait aucun doute que le gouvernement, en fixant le plafond des revenus, a établi une mesure très équitable pour les agriculteurs.
Elle est aussi assez équitable pour les sociétés ferroviaires. Même si nous tirons du transport du grain des recettes un peu moins élevées, nos revenus sont suffisants pour nous permettre d'investir dans notre société et nos biens en vue de continuer à offrir un bon service aux agriculteurs à long terme. Nous ne sommes donc pas d'avis que les coûts d'entretien posent un problème.
Je serais ravi de répondre à vos questions au sujet de cet aspect en particulier, et je tiens à vous dire que nous estimons que la question du remplacement de la flotte, soulevée par la FRCC, mérite d'être examinée très sérieusement.
Comme je l'ai dit, ces wagons arrivent à la fin de leur vie utile. Un bon nombre sont trop vieux pour répondre à la demande du marché. Ils sont trop petits. Le remplacement de ces wagons n'est pas vraiment une solution économique et ne nous donnera pas le meilleur système possible. Nous devons décider comment nous allons les remplacer. Le gouvernement doit prendre position à cet égard.
Il y a de nombreuses années, le gouvernement avait décidé qu'il fallait déréglementer davantage le transport du grain, à l'intérieur des balises d'un plafond des revenus, et établir un cadre permettant aux compagnies de chemin de fer de favoriser l'efficacité pour que les prix soient établis en fonction du marché, un cadre conçu pour donner le plus haut niveau d'efficacité. Au bout du compte, ce qu'il nous faut, c'est un système efficace. Nous n'avons pas besoin d'une proposition gagnant-perdant. Malheureusement, si nous essayons de démontrer qu'il faut verser moins d'argent aux compagnies de chemin de fer en raison d'un débat technique sur l'entretien, ce n'est pas juste pour les compagnies. Ce serait bien pour les agriculteurs, mais c'est une situation gagnant-perdant.
Plus récemment, en demandant au gouvernement d'intervenir et de remplacer ces wagons, on a créé un autre perdant: le contribuable canadien. Le remplacement de ces wagons au cours des cinq à dix prochaines années coûterait aux contribuables 1,5 milliard de dollars, si le gouvernement paie la facture. On a décidé que ce n'était pas la meilleure solution. Il existe un meilleur plan. Nous pouvons avoir le meilleur système du monde, réaliser des économies qui nous permettront de compenser une bonne partie de l'investissement requis pour acquérir un parc de wagons-trémies de très grande capacité. Ce sera le meilleur parc du monde, le meilleur système de transport de grains du monde, offert à des prix compétitifs, sinon bien meilleurs que partout ailleurs.
Ce qu'il faut, monsieur le président, c'est une approche qui ne fait que des gagnants. La solution est droit devant nous. Si nous visons l'efficacité, nous pouvons réduire la durée du cycle d'utilisation des wagons-trémies dans l'Ouest canadien, et la productivité qui en découlera nous permettra d'investir dans un parc de wagons-trémies de très grande capacité et de répondre ainsi aux besoins des agriculteurs.
Si nous visons la productivité et l'efficacité, nous aurons une plus grande capacité de mouvement pour les agriculteurs et nous réaliserons davantage d'économies, ce qui nous permettra de réduire nos coûts à plus long terme. Si les compagnies de chemin de fer ont des revenus stables grâce au plafond de revenus, leur productivité leur permettra de jouer leur rôle et d'investir dans ces wagons sans qu'il n'en coûte rien aux agriculteurs. Cette approche est bien meilleure et ne fait que des gagnants. J'encourage le comité à se concentrer sur cette approche.
Merci, monsieur le président.
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Sur cette question, lorsqu'on parle de la fin de vie d'un wagon-trémie, il y a deux aspects : d'une part, il y a le strict point de vue mécanique et d'autre part, il y a la vie économique du wagon, comme M. Mongeau l'a dit.
D'un point de vue mécanique, ces wagons peuvent durer longtemps. L'AAR a des règles. Par exemple, les wagons construits avant 1974 ont une durée de vie de 40 ans, après quoi ils doivent être retirés de la circulation. Les wagons les plus vieux ont été construits entre 1972 et 1974, et en théorie, ils auraient encore une durée de vie mécanique de cinq à sept ans. Les wagons construits après 1974 ont une durée de vie de 50 ans, comme l'exige l'AAR, sur le plan mécanique. La majorité d'entre eux ont encore de 15 à 17 ans, sauf les wagons en aluminium du CN et quelque 2 000 wagons construits avant 1974. C'est bon à savoir pour déterminer combien de temps on peut utiliser ces wagons en théorie.
La grande question qui nous occupe est la concurrence. Quels sont les choix que nous voulons faire en tant qu'industrie? Il faut que toute l'industrie, les agriculteurs et les sociétés de chemins de fer, travaillent ensemble pour vendre des produits sur les marchés internationaux. Ce sont les compromis à faire.
Nous revenons toujours à la même chose. Certes, il est clair que ces nouveaux wagons de grande capacité sont plus efficaces, mais ils sont aussi assez chers. Les wagons fournis par le gouvernement sont plus vieux et évidemment, moins efficaces, mais ils sont fournis gratuitement. Le compromis auquel nous voulons en arriver avec Transports Canada, c'est que ces wagons aient une valeur.
Dans toutes les entreprises, le vieil équipement sert à des services de moins en moins productifs. Il y a de grands volumes de grains, et c'est une très bonne affaire pour les chemins de fer. Notre créneau consiste à en transporter de grands volumes d'un nombre limité d'endroits par un nombre limité de déplacements ferroviaires plutôt que d'utiliser des wagons séparés qu'on doit rassembler et changer au tri.
Pour être le plus efficaces possible, nous devons trouver une combinaison des deux et établir la valeur des wagons. Nous allons parler avec les représentants de Transports Canada pour que l'utilisation autorisée de ces wagons soit élargie, afin que nous puissions en augmenter la valeur, non seulement pour nous, mais pour le système.
Vous avez aussi parlé de remise à neuf. Il y a diverses choses à faire, mais la plus importante, comme en fait état le rapport de la société QGI, concerne les portes et les trappes de certains wagons, de même que les cabestans qu'on utilise pour les ouvrir.
Le problème, c'est que sur la moitié de nos wagons, pour commencer, les portes et trappes ont été conçues et installées bien avant l'apparition des méthodes actuelles d'ouverture. Autrefois, on utilisait de grosses barres d'acier. On utilise maintenant des pistolets à air comprimé très puissants, et ces portes ne sont pas conçues pour cela. Il est très clair que lorsqu'on utilise un dispositif dans un contexte pour lequel il n'a pas été conçu, au bout de quelques années, il y a des problèmes.
Nous avons hâte de négocier avec eux maintenant que nous avons des certitudes. Le remplacement des portes et trappes est coûteux lui aussi. Nous avons besoin de certitudes et nous devons négocier une entente avec Transports Canada. Dès que ce sera fait, nous allons nous atteler à la tâche.
Un montant d'environ 2 000 dollars ou un peu plus par wagon sur une longue période, sans remise à neuf, ne serait pas mauvais. Il couvrirait les réparations courantes.
Les coûts d'entretien, comme activité économique, dépendent beaucoup de l'utilisation des wagons, du volume transporté et de la distance parcourue.
Le chiffre de 4 300 dollars par wagon cité par la FRCC se fonde sur une estimation du coût par wagon en 1992. Monsieur Atamanenko, l'année 1992 a été une année record de récolte de 35 millions de tonnes. C'est la plus grande récolte enregistrée. Si nous avions révisé le plafond des revenus cette année-là pour le rendre égal, nous aurions eu un plafond de revenus de 1,1 milliard de dollars calculé par le gouvernement, plutôt qu'un plafond de 700 millions de dollars pour les chemins de fer en 2004.
En réalité, il faut tenir compte du volume réel et de la distance parcourue pour établir le coût d'entretien. Lorsque l'OTC a fait cette estimation et qu'il en a débattu publiquement, il a rabaissé son chiffre à 3 600 dollars pour tenir compte du volume. Nous ne sommes pas d'accord avec ce chiffre non plus, mais dans la réalité, ce n'est pas 1 600 dollars ou 4 300 dollars; ce serait beaucoup moins, peut-être beaucoup moins de la moitié, mais c'est là un débat très technique pour essayer de recalculer des coûts qui devaient correspondre à 5 p. 100 de la structure totale des coûts d'un chemin de fer il y a 15 ans.
Dans la réalité, nous sommes rendus ailleurs. Aujourd'hui, nous gagnons des revenus. Ce revenu est de 35 p. 100 inférieur à celui que les chemins de fer des États-Unis reçoivent pour la même activité de base à une centaine de milles au sud de la frontière. Ce revenu est juste pour les agriculteurs et il est juste pour les chemins de fer.
Il est extrêmement trompeur d'isoler les coûts d'entretien, qui correspondent à 6 p. 100 ou à 7 p. 100 des coûts globaux et de faire des calculs sur la base des données d'il y a 15 ans. Ce n'est pas très pertinent pour déterminer ce que nous devons faire à long terme afin que les chemins de fer aient assez de revenus pour réinvestir dans les wagons à long terme et éviter que les contribuables doivent dépenser 1,5 milliard de dollars pour les remplacer.
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Nous aimerions tellement avoir le même rendement du capital dans le milieu agricole, mais ce n'est pas le cas.
Vous avez dit que nous devions favoriser la rentabilité, le coût le plus bas possible et les meilleurs services. Je ne le conteste pas. Le problème, c'est que les agriculteurs ne profitent jamais de ces économies. Vous, vous avez un rendement du capital garanti pour vous investissements. Je peux comprendre pourquoi vous voulez acheter des wagons-trémies; si j'obtenais le même rendement du capital, tout ce que j'achèterais avec ce rendement me ferait faire de l'argent.
Présentons les choses ainsi : l'histoire montre que les sociétés de chemin de fer, qui profitent de l'efficacité accrue du système, n'ont jamais véritablement fait profiter les agriculteurs de ces gains en efficacité. Vous ne le faites pas, vous le faites peut-être un peu, mais je ne crois pas que... et cela me dérange.
Cela me mène à la FRCC, monsieur le président, dont nous sommes ici pour parler. Je vois que Transports Canada a présenté un rapport au comité. Quand pouvons-nous attendre les deux autres? Je vois qu'il y a des discussions avec les sociétés de chemin de fer.
Nous savons, comme Alex l'a dit, qu'au cours des dernières années, les chemins de fer ont facturé 4 329 $ par année pour l'entretien, alors que ces coûts étaient de 1 686 $.
J'aimerais que les représentants des sociétés de chemin de fer nous disent si nous pouvons nous attendre à ce que les producteurs récupèrent... je ne dirai pas le fruit de ces arnaques, mais certainement les coûts d'entretien excessifs imposés aux agriculteurs par les sociétés de chemin de fer selon ce plafond? Vous avez fait des millions. Vous avez fait des millions en surfacturant de l'entretien en fonction de ce plafond et vous vous en êtes tirés. Nous entrons maintenant dans une nouvelle phase. Nous voulons oublier cette phase où vous avez arnaqué — je vais utiliser ce mot — les agriculteurs dans vos coûts de transport et d'entretien. Transports Canada vous a laissé vous en tirer.
Pouvons-nous nous attendre à ce que les sociétés de chemins de fer rendent une partie de ces coûts d'entretien excessifs?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Buggs, en réponse à Jacques, vous avez laissé entendre que vous offriez un prix concurrentiel et que vous faisiez tout en votre pouvoir pour transporter le grain. Vous avez presque laissé entendre que les chemins de fer faisaient une faveur aux agriculteurs. Le fait est que pour chaque tonne de grain que vous transportez, vous réalisez du profit. C'est très bien, c'est juste, personne ne le conteste. Mais si l'on compare la situation des agriculteurs à celle de leurs homologues des autres pays, nous nous trouvons en moyenne à 900 milles des ports. Les agriculteurs n'ont pas d'autre choix; les chemins de fer n'ont pas de concurrence. On ne peut pas transporter par camion du grain sur une distance de 900 milles et rester compétitif.
Il est crucial pour le milieu agricole, étant donné qu'il n'y a pas de concurrence et que vous avez tous les deux un plafond de revenus, que vous soyez efficaces. Je dois admettre que vous vous êtes améliorés, que vous avez fait de belles remontées, mais les chemins de fer n'ont pas vraiment de concurrence du point de vue des agriculteurs. Il est donc extrêmement important pour les agriculteurs et pour nous, les membres du comité de l'agriculture, que toutes les économies de coût que vous réalisez reviennent aux agriculteurs.
Vous vous portez très bien, contrairement à eux. Leurs coûts ont augmenté à bien des égards et ils continuent de croître en matière de transport. C'est pourquoi la FRCC voulait si ardemment récupérer ces 12 600 wagons, parce qu'elle avait l'impression qu'ils pouvaient faire économiser 30 millions de dollars aux agriculteurs. La réduction du plafond des revenus, si elle permet d'économiser 2 $ par tonne, fera une différence, mais il y a beaucoup de « si ». Tout dépend si vous allez transférer vos autres gains en efficacité aux agriculteurs. Voilà pourquoi nous sommes préoccupés.
Je dois interroger les fonctionnaires de Transports Canada sur le rendement du capital. Avez-vous des chiffres, John, sur le rendement du capital garanti aux chemins de fer à qui l'on impose ce plafond?
Je vais revenir à ma première question. Allons-nous finir par voir ces deux autres rapports qui nous donneront quelques données? Je reconnais que ces données sont vieilles, mais le fait est que j'ai l'impression, personnellement, que vous exploitez les agriculteurs sur le plan des coûts d'entretien depuis quelques années. Je ne peux pas le pardonner aux sociétés de chemins de fer et je ne peux pas pardonner à Transports Canada de les laisser s'en sortir si facilement.