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Bon après-midi à tous. Je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour prendre la parole au sujet de la gestion des risques de l'entreprise. Je m'appelle Clare Schlegel et je suis président du Conseil canadien du porc. Je possède aussi une exploitation agricole dans le sud-ouest de l'Ontario, à mi-chemin entre Buffalo et Détroit — cela dit sans rire. Je suis accompagné de Stephen Moffett, agriculteur au Nouveau-Brunswick.
L'industrie canadienne du porc représente un vaste segment de l'agriculture au Canada présent dans chacune des provinces. En 2006, le Canada a produit 30,8 millions de porcs. De ce nombre, environ 8,5 millions de porcelets sevrés et de porcs de marché ont été exportés vers les États-Unis. Parmi les 22,3 millions de porcs transformés au Canada qui restent, 50 p. 100 ont été exportés dans 88 pays dans le monde.
Bien que notre succès sur les marchés extérieurs soit à l'origine de la croissance de l'industrie, il impose également de très grandes exigences aux producteurs qui doivent répondre aux attentes de clients des marchés intérieurs et internationaux. La gestion du risque fait donc partie intégrante du processus quotidien de prise de décision des producteurs. Les fluctuations monétaires, les changements de taux d'intérêt, le coût des intrants et la disponibilité, les défis de la gestion et les demandes de plus en plus pointues des clients sont autant de risques importants. La vaste majorité de ces risques est directement assumée par les producteurs.
La question qui se pose à nous aujourd'hui est la suivante : de quelle façon les gouvernements peuvent-ils nous aider à atténuer ces risques? Nous avons lu le document de travail visant à encadrer le dialogue sur les programmes de gestion du risque et sur la prochaine génération du cadre de la politique agricole et agroalimentaire. Nous appuyons bon nombre des concepts énoncés dans le document. Commençons par les principes de conception.
Le premier principe énoncé dans le document, et jugé le plus fondamental, consiste à faire en sorte que les fonds soient utilisés de façon à traiter équitablement les producteurs des divers secteurs de production et des diverses régions.
Le CCP appuie totalement ce principe et demande aux gouvernements d'y souscrire. Il est évident que l'éventail de programmes actuel ne répond pas à ce principe, en particulier lorsque les programmes prévus à l'origine pour les producteurs agricoles ne sont pas étendus aux éleveurs de bovins. Nous nous attarderons sur ce point lorsque nous aborderons la question de l'assurance-production.
Nous appuyons le principe selon lequel le financement gouvernemental devrait se concentrer sur l'atténuation des répercussions négatives d'événements incontrôlables et imprévus et nous reconnaissons que les programmes doivent se conformer aux obligations du commerce international et minimiser le risque d'imposition de mesures compensatoires. L'industrie porcine n'en est pas à son premier défi commercial. Elle a connu la perception des droits compensateurs et les mesures antidumping. Elle est également bien au fait du coût des dépenses indirectes liées à de telles mesures et, plus important encore, du préjudice que l'incertitude ainsi créée cause à un secteur.
Le principe de conception qui vise à faire participer les producteurs aux coûts des programmes est, dans bien des cas, inutile. Comme je l'ai mentionné précédemment, la majorité des risques auxquels fait face l'industrie est assumée directement par les producteurs. Ce sont les producteurs qui s'exposent déjà au risque considérable de la production. Le partage des coûts des programmes n'est rien d'autre qu'une dépense supplémentaire.
Je vais maintenant céder la parole à Stephen, qui commentera le nouvel éventail de programmes de gestion du risque.
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Monsieur le président, nous tenons à souligner que le fConseil canadien du porc approuve la reconduction d'un programme de stabilisation du revenu fondé sur la marge de production. Le Programme canadien de stabilisation du revenu agricole (PCSRA) actuel a répondu aux besoins de nombreux producteurs de porcs canadiens, bien qu'il faille continuer à l'améliorer. On y a déjà apporté des modifications positives, mais il reste encore place à l'amélioration.
Nous souhaitons que l'étendue de la couverture de la marge négative soit portée à 70 p. 100, au lieu de 60 p. 100. Nous voudrions que la marge de référence historique soit fondée sur la meilleure des trois années précédentes ou sur la moyenne olympique. À notre avis, cela rendrait le programme plus réceptif, et il fonctionnerait certainement mieux pour une plus grande proportion de producteurs. Nous souhaitons l'élimination du risque lié au calcul proportionnel des paiements gouvernementaux, de même que l'amélioration de la promptitude et la réduction du fardeau administratif.
Les paiements de programme devraient être considérés comme un revenu au cours de l'année difficile. Souvent, nous recevons l'argent l'année suivante ou ultérieurement et, bien sûr, cela entraîne des répercussions au plan fiscal.
La prévisibilité et la stabilité financière du programme sont des sujets qui reviennent constamment dans les discussions avec les producteurs, et nous aimerions voir des progrès à ce chapitre. Des améliorations ont déjà été apportées. Je sais que le ministère déploie énormément d'efforts pour simplifier les formules, mais il demeure difficile de prévoir ce que l'on recevra. Le ministère a pris l'engagement d'afficher des calculatrices sur l'Internet, mais elles n'y sont pas encore. Il lui faut persévérer et fournir ces outils aux producteurs pour qu'ils puissent calculer plus facilement combien ils recevront et mieux comprendre le programme, particulièrement en ce qui concerne les changements structurels.
Malgré les nombreuses plaintes adressées au PCSRA sous sa forme actuelle, ce programme axé sur le soutien à l'ensemble de l'exploitation dans tous les secteurs agricoles est utile, et nous estimons qu'il devrait être maintenu. Du fait qu'il vise tous les secteurs, nous jugeons que d'un point de vue commercial, c'est la bonne solution.
En ce qui concerne la protection en cas de catastrophe, le CCP appuie la création d'un cadre d'aide en cas de catastrophe. Il est acquis que les gouvernements ne pourront offrir un éventail de programmes de gestion des risques capable de répondre à toutes les éventualités. Par conséquent, le fait d'avoir un guide pour les circonstances particulières sera précieux. Ainsi, les producteurs auront l'assurance qu'une aide sera disponible en cas de situations extrêmes. Il faut s'efforcer de mettre ce cadre au point. Ainsi, les producteurs sauraient qu'ils ne sont pas à la merci de paiements ponctuels. Il existerait un cadre dont ils pourraient se prévaloir. Il ne serait pas nécessaire d'étaler leurs maux dans tous les médias du pays pour qu'ils puissent obtenir un paiement ponctuel. Je pense que le fait d'avoir un tel cadre serait très utile.
C'est le domaine de l'assurance-production qui cause le plus de frustrations au CCP. Le lancement du premier cadre stratégique pour l'agriculture était assorti de promesses visant à étendre l'assurance-production à d'autres secteurs de production, y compris aux animaux d'élevage. Malgré les efforts de l'industrie et du gouvernement, nous ne sommes pas plus près de la mise en oeuvre d'une assurance-production convenable pour les animaux d'élevage que nous l'étions à ce moment-là. Nous constatons un écart énorme entre les producteurs agricoles et les éleveurs de bétail et nous estimons qu'il faut régler ce problème.
Cet écart s'est cruellement fait sentir dans l'industrie porcine au cours des dernières années, de nombreux producteurs ayant été durement touchés par une nouvelle maladie causée par un circovirus. Ce fut dévastateur. Cette maladie a causé la faillite de nombreux producteurs. À notre avis, il n'était pas nécessaire qu'il en soit ainsi. Si nous avions eu une assurance-production convenable, nous aurions pu indemniser les producteurs pour les pertes subies.
À notre avis, le problème est double. On peut faire valoir qu'un grand nombre de ces producteurs recevraient des prestations en vertu du PCSRA. C'est vrai, et ils en ont effectivement reçues, mais le hic, c'est que cela gruge leur marge historique. Il s'ensuit que lorsqu'un effondrement des prix se produit, le PCSRA n'est pas en mesure de s'acquitter de sa mission car les producteurs ont déjà utilisé cette portion de leur marge de référence.
Heureusement, il existe aujourd'hui des vaccins qui semblent bien contrôler la maladie, mais l'industrie ne peut se permettre un autre problème de circovirus. Nous apprécions sans contredit les efforts d'Agriculture et Agroalimentaire Canada dans le dossier de l'assurance-production, mais il est difficile d'entrevoir l'établissement d'un régime viable dans un avenir rapproché, et cela nous préoccupe. Comme je l'ai mentionné, le deuxième effet de l'absence d'une assurance-production est son incidence sur notre marge de référence au titre du PCSRA.
Le document de travail mentionne que tout risque couvert par des polices d'assurance privée existantes serait exclu de l'assurance-production. Cela n'est pas sans nous inquiéter car nous voulons avoir l'assurance que les gouvernements fédéral et provinciaux sont toujours déterminés à offrir un traitement équitable aux producteurs de bétail, comme ils le font pour les producteurs agricoles. Le gouvernement fédéral finance des projets de recherche sur la configuration d'une assurance-production privée, ce qui pourrait mener en bout de ligne à la création d'un instrument d'assurance privée. Il va de soi que nous ne souhaitons pas l'établissement d'un instrument d'assurance privée qui aurait pour effet de dissuader le gouvernement de financer une assurance-production pour les animaux d'élevage.
Je tiens à souligner que nous souhaitons vivement que l'assurance-production soit la même d'une province à l'autre. Comme vous le savez, l'assurance-récolte relève de la compétence provinciale. Nous craignons que chaque province ait un régime différent, ce qui aurait des répercussions au plan commercial pour nous. C'est donc un défi de taille du point de vue du gouvernement fédéral.
En ce qui concerne le programme d'avances de fonds, nous sommes heureux qu'on y ait apporté des modifications qui le rendront plus pratique pour les producteurs de bétail. En fait, je pense qu'il donnera de très bons résultats pour les petits producteurs, et je salue les efforts déployés par le gouvernement dans ce dossier. Comme il existe certains plafonds limités, un grand producteur n'obtiendra concrètement que la moitié de ce qu'obtiendrait un producteur agricole en raison du court cycle de production dans les fermes porcines. Nous invitons donc le gouvernement à se pencher sur cette question.
Je sais que le temps va me manquer, mais je souhaite aborder un autre point. Au sujet des dernières annonces et de l'idée d'un compte d'épargne avec contributions, comme vous le savez, nous accueillons favorablement l'idée que le gouvernement fédéral étudie la possibilité d'établir un programme sur le modèle du CSRN qui pourrait remplacer le 15 p. 100 de la tranche supérieure du PCSRA. Nous estimons que cette idée a du bon et nous la trouvons fort intéressante. Nous aimerions que le gouvernement fédéral en fasse l'examen. Nous ne sommes pas vraiment en mesure de nous prononcer car nous n'avons pas toute l'information en main. Par conséquent, notre position est qu'il est nécessaire de l'approfondir et de voir comment elle fonctionne. Nous nous demandons si un tel régime ne risque pas de créer des gagnants et des perdants, mais nous sommes prêts à collaborer avec le gouvernement à cet égard.
Voilà, en bref, la foule de questions qui nous intéressent. Nous répondrons volontiers à vos questions.
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Bien sûr. Je vais essayer de compenser pour le dépassement de temps de mon collègue. Je serai donc très concise.
Tout d'abord, je vous remercie de nous donner l'occasion de nous adresser au comité aujourd'hui. L'industrie canadienne du mouton apprécie vivement cette invitation à présenter sa réflexion sur les programmes de gestion du risque.
La Fédération canadienne du mouton représente la totalité des 13 000 producteurs ovins du Canada. Elle compte neuf membres provinciaux et deux associés.
Les organisations nationales de producteurs ovins — la Fédération canadienne du mouton, la Société canadienne des éleveurs de moutons et la Canadian Co-operative Wool Growers — ont toutes eu accès aux programmes offerts au secteur agricole dans le contexte du Cadre stratégique pour l'agriculture. Nous avons fait appel à ces programmes pour atténuer certains risques auxquels les producteurs ovins font face et accroître la viabilité et la durabilité de notre industrie.
En particulier, ces programmes nous ont été utiles lorsqu'il a fallu se maintenir à flot en mai 2003 à la suite de la fermeture de la frontière, un événement qui a eu un effet catastrophique pour notre secteur. On s'attendait à ce qu'en 2003, nos importations enregistrent une hausse de 71 p. 100 par rapport aux exportations de 2002. La fermeture de la frontière américaine et, subséquemment, de la frontière mexicaine, a été vraiment dévastatrice, surtout pour notre secteur d'élevage d'ovins de race.
Même si nous avons pu tirer parti des programmes disponibles, nous avons certaines préoccupations quant à leur efficacité et à leur capacité de répondre aux besoins immédiats des producteurs.
Voici quelques commentaires généraux. Pour être efficace, tout programme de gestion des risques doit être facile à comprendre et simple à utiliser, et ce, en vue de faciliter l'accès des producteurs et d'accroître la rapidité de la prestation d'aide.
En outre, les programmes doivent être souples pour l'ensemble du secteur agricole, non seulement sur une base nationale, mais aussi régionale. Par exemple, l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) n'atteste plus que des pays, mais plutôt des régions, sont exempts d'une maladie donnée. Il deviendra sans doute plus utile d'avoir des programmes disponibles pour certaines régions du Canada, et non nécessairement pour le pays tout entier. Par conséquent, tous les programmes mis en oeuvre, quels qu'ils soient, devront être souples et adaptables, tout en minimisant la concurrence interprovinciale.
L'industrie ovine reconnaît l'importance de ces programmes pour atténuer les risques qu'assument les organisations de producteurs qui dépendent en grande partie des exportations. Toutefois, nous avons aussi besoin de programmes axés sur notre capacité d'élargir notre production et de répondre aux besoins intérieurs. À l'heure actuelle, nous ne répondons qu'à 50 p. 100 de la demande d'agneau au pays.
Si l'on veut que les programmes puissent nous aider efficacement à satisfaire la demande nationale et internationale, ils doivent être complets et englober tous les aspects de la chaîne de valeur.
Je vais maintenant faire quelques autres commentaires plus spécifiques.
Concernant le revenu agricole, l'industrie ovine souhaite l'adoption d'une stratégie à long terme qui s'attaquerait au déclin du revenu des agriculteurs. Malgré l'intervention gouvernementale lors des crises qui ont secoué le secteur, comme la fermeture de la frontière dans la foulée de l'ESB, les revenus ont baissé. À notre avis, cela est partiellement attribuable au fait que les programmes d'aide ne réagissent pas assez rapidement pour répondre aux besoins des producteurs. En général, ils ne fournissent pas d'assistance pour contrer les pertes d'exploitation de sorte que les producteurs accumulent souvent des dettes en attendant l'aide promise.
Ce type d'aide est nécessaire pour régler des problèmes comme les pertes de production, les coûts d'alimentation pour des animaux privés de marché, l'abattage par compassion, la liquidation des carcasses et le nettoyage.
Nous aimerions aussi que l'on augmente la capacité d'organisations comme FAC de consentir des prêts agricoles pour régler des problèmes de production et offrir des programmes aux producteurs, ce qui peut se traduire par des changements positifs au plan des revenus agricoles. Au nombre des retombées additionnelles de ces initiatives, citons une meilleure compréhension et une plus grande transparence des programmes de gestion du risque.
En ce qui concerne l'assurance-production, tout comme les représentants de l'industrie porcine, nous saluons le fait qu'elle a été améliorée pour englober les animaux d'élevage. Toutefois, comme on l'a signalé, elle ne répond pas adéquatement aux besoins des producteurs.
Le modèle actuel couvre uniquement la mortalité causée par une maladie assurable, l'abattage obligatoire et l'élimination préventive sur ordre d'un vétérinaire. Elle ne vise pas les pertes attribuables aux accidents, aux intempéries, à la production ou à la prédation, et c'est ce qui explique en grande partie que l'expansion des troupeaux ne soit pas aussi importante que nous le souhaiterions.
Il faut que les programmes d'assurance-production soient élaborés en partenariat avec les organisations de produits pour s'assurer qu'ils répondent aux besoins spécifiques de chaque secteur.
Quant au PCSRA, complexe de nature, ce programme s'est révélé inefficace pour un grand nombre de producteurs ovins, principalement parce que la date d'inventaire avait été fixée à une époque de l'année où la majorité des agneaux de marché avaient déjà été vendus.
En outre, on a exigé de certains producteurs qu'ils remboursent l'argent parce que leur chiffre d'affaires n'était pas suffisant dans un marché en perte de vitesse. En somme, les producteurs ont investi du temps, des dépôts, des droits et des coûts de comptabilité dans un programme qui, selon eux, s'est avéré lent à réagir et imprévisible et envers lequel ils sont maintenant endettés.
Pour conclure ce bref exposé, je tiens à exprimer nos remerciements pour l'annonce du 9 mars, soit un investissement d'un milliard de dollars pour l'agriculture afin d' améliorer le revenu des agriculteurs. Nous accueillons favorablement toute mesure de soutien à l'agriculture. Toutefois, nous savons que le financement ne sera pas disponible avant l'adoption du budget et qu'il reste encore certains détails à régler. Encore une fois, je vous remercie de nous avoir donné l'occasion de faire cet exposé aujourd'hui.
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Monsieur le président, je vous remercie de tenir cette séance sur les programmes de gestion du risque et de nous inviter à communiquer au comité les positions stratégiques de la Canadian Cattlemen's Association, un organisme qui regroupe plus de 90 000 producteurs de bétail.
Mon nom est Travis Toews. Je suis l'un des directeurs élus de la Canadian Cattlemen's Association. J'occupe le poste de vice-président du Comité sur la réglementation et la politique agricole nationale. Je préside également le Sous-comité des biocombustibles. Ma famille et moi possédons un ranch situé à l'ouest de Grande Prairie, en Alberta, où nous dirigeons une exploitation d'élevage-naissage, de semi-finition et d'antenais.
Comme vous le savez sûrement, l'agriculture canadienne est exposée à de nombreux risques et l'industrie de l'élevage ne fait pas exception. Bien qu'il soit difficile d'atténuer la plupart de ces risques, certains peuvent être gérés avec une efficacité satisfaisante. Les options de gestion des risques offerts aux producteurs comprennent la diversification, l'assurance privée, la couverture des produits et les contrats à terme, la constitution de réserves de nourriture ainsi que de solides campagnes de vaccination, pour n'en nommer que quelques-unes.
La Canadian Cattlemen's Association voit ces solutions ainsi que d'autres mécanismes du secteur privé comme des outils privilégiés pour assurer la gestion des risques commerciaux dans le domaine de l'agriculture au Canada. Nous reconnaissons que les programmes gouvernementaux jouent un rôle dans la gestion du risque dans le secteur agricole, et nous croyons que dans des circonstances exceptionnelles, ce rôle est légitime.
Par conséquent, nous aimerions vous faire part de quelques principes qui, selon nous, devraient faire partie intégrante des programmes gouvernementaux. Ces principes sont les suivants :
- Les producteurs devraient assumer la responsabilité des risques courants de fluctuation du revenu;
- Les programmes ne doivent pas influencer le marché et doivent être structurés de façon à minimiser l'influence qu'ils pourraient avoir sur les décisions d'affaires;
- Les programmes ne devraient pas modifier l'équilibre concurrentiel dans l'industrie, entre les régions, entre les secteurs et entre les différents types de structures d'exploitation, y compris la taille de l'exploitation;
- Les programmes doivent permettre à l'industrie d'être guidée par les signaux clairs du marché;
- Les programmes doivent être structurés de façon à minimiser les risques d'imposition de mesures commerciales par les pays étrangers;
- Les programmes devraient être transparents et prévisibles.
Selon la Canadian Cattlemen's Association, l'élaboration d'un plan d'intervention national en cas de catastrophe devrait être la principale priorité du gouvernement dans le contexte de la gestion du risque. Au mois de mai 2003, le Canada a vécu son premier cas d'encéphalite spongiforme bovine (ESB). Dans les semaines et les mois qui ont suivi, l'industrie a chaudement lutté afin d'éviter une interruption complète de ses activités et a travaillé conjointement avec les gouvernements pour tenter de résoudre les problèmes. Si un plan d'intervention prévisible avait été existé, on aurait pu apporter des solutions aux problèmes plus rapidement et l'industrie aurait pu continuer de fonctionner avec plus de certitude.
Un plan d'intervention national en cas de catastrophe répondrait à la fois aux problèmes causés par les catastrophes naturelles, comme les inondations et les sécheresses sévères, et aux problèmes ayant les mêmes répercussions que les catastrophes naturelles, comme la fermeture des frontières au commerce. Un tel cadre permettrait de définir préventivement une catastrophe, d'établir des paramètres de financement et de gouvernance et, dans la mesure du possible, de prévoir des solutions détaillées propres à la catastrophe en question.
Les regroupements de producteurs pourraient collaborer avec les gouvernements pour élaborer des mesures proactives qui pourraient s'intégrer à ce cadre. La prévisibilité engendrée par ce cadre réduirait les incertitudes de l'industrie et encouragerait les investissements dans l'agriculture canadienne. En l'absence d'un tel plan d'intervention, les producteurs victimes de certaines catastrophes reçoivent un soutien adéquat alors que ceux qui sont victimes d'autres catastrophes n'en reçoivent pas. Au printemps dernier, une partie des terres agricoles de la Saskatchewan et du Manitoba ont été inondées. Les terres en question n'avaient pas encore été ensemencées et une catastrophe que personne n'avait vu venir est survenue. Le gouvernement a mis sur pied un programme d'indemnisation afin de dédommager en partie les producteurs pour les pertes qu'ils avaient subies. C'est ce type de programme que les éleveurs de bétail du sud-ouest de la Saskatchewan, de la région de Peace en Colombie-Britannique ainsi que du nord-ouest de l'Ontario ont dans leur mire lorsqu'ils considèrent la sécheresse qu'ils ont connue ces trois dernières années. Ils se demandent pourquoi une catastrophe donne droit à une aide, et pas une autre. En l'absence d'un plan d'intervention, les catastrophes ne sont pas traitées systématiquement de la même façon par les gouvernements, ce qui cause des tensions et fausse la concurrence.
L'an dernier, une ébauche d'un plan d'intervention en cas de catastrophe nous a été présentée par AAC. Les discussions auxquelles participaient des représentants de notre secteur ont été interrompues en novembre. Nous craignons que ce temps d'arrêt soit dû aux négociations fédérales-provinciales. À notre avis, l'élaboration d'un tel plan devrait être l'une des grandes priorités d'une politique agricole axée sur l'avenir, et l'industrie doit y participer.
J'aimerais maintenant parler du Programme canadien de stabilisation du revenu agricole (PCSRA).
Bien que le PCSRA ait été récemment amélioré, il ne se conforme pas à un certain nombre de principes que j'ai énumérés tout à l'heure, particulièrement en ce qui a trait à la stabilisation du revenu. Le PCSRA peut être envahissant dans les décisions d'affaires, y compris celles touchant la structure de l'organisation, l'achat ou la vente de troupeaux de reproducteurs et la rotation des cultures.
Le PCSRA dissuade les producteurs d'assumer la gestion des risques. Il devient plus lucratif en temps d'instabilité, ce qui décourage le recours aux outils de gestion des risques dont disposent les producteurs, comme la diversification. Dans notre domaine, certains producteurs qui, auparavant, faisaient la rotation des cultures pour équilibrer leur exposition au risque, ont changé leur façon de faire afin d'augmenter la variabilité de leur revenu. Ils réalisent des chiffres d'affaires relativement élevés certaines années et de très mauvais d'autres années, ce qui augmente l'instabilité de leur revenu, et partant, les paiements du PCSRA.
Le PCSRA est compliqué, imprévisible et non transparent. Bien qu'on ait fait des efforts pour l'améliorer à cet égard, les programmes ciblés, axés sur la marge, qui se rajustent selon les changements structuraux auront toujours tendance à être complexes, mal compris et difficiles à évaluer de façon opportune.
Le soutien prévu dans le volet stabilisation du PCSRA est de catégorie « feu jaune », ce qui est toujours problématique au plan commercial. L'annonce récente faite par le et le de la création d'un compte d'épargne avec contributions pour les producteurs semble être un pas dans la bonne direction.
Un élément du budget nous inquiète. L'annonce récente du versement de 500 millions de dollars pour contrer les coûts élevés de production nous préoccupe pour plusieurs raisons. Notre principale inquiétude concerne l'effet potentiel de ce type de programme sur le commerce international. Le secteur de l'élevage bovin au Canada exporte environ la moitié de sa production sous forme de bétail vivant et de boeuf. C'est dire que la viabilité de l'industrie serait extrêmement vulnérable advenant l'imposition de mesures commerciales. L'aide gouvernementale fondée sur les coûts de production peut ouvrir la porte à des mesures compensatoires de la part de nos partenaires commerciaux, notamment — et très probablement — les États-Unis, qui sont de loin notre plus gros client.
Les programmes d'aide axés sur les coûts de production peuvent fausser la compétitivité du marché et, avec le temps, miner la productivité. Lorsqu'un secteur reçoit une aide gouvernementale à long terme, cette aide est généralement capitalisée en fonction du coût de la terre et des intrants. Avec le temps, cette aide gouvernementale permanente engendrera une baisse de la compétitivité de l'agriculture au Canada. Et toute diminution de la compétitivité du secteur entraînera des demandes accrues d'aide, créant ainsi un environnement économique insoutenable.
Nos préoccupations à cet égard concernent également l'émergence de l'industrie nord-américaine de l'éthanol qui livre concurrence aux les producteurs de bétail pour les ressources alimentaires. Selon les renseignements que nous détenons, la viabilité de l'industrie de l'éthanol en Amérique du Nord est, au moment où l'on se parle, est largement dépendante de l'aide gouvernementale et de son utilisation prescrite. Nous craignons que le soutien du gouvernement à un concurrent de l'industrie du bétail puisse indirectement réduire sa compétitivité.
Même si nous sommes d'avis qu'une solide planification de la part de l'industrie et l'innovation, alliées aux outils du secteur privé, devraient être les moyens privilégiés de gestion du risque dans le domaine de l'agriculture au Canada, nous estimons que les gouvernements peuvent jouer un rôle vital dans la création et l'administration d'un plan national d'intervention en cas de catastrophe.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion d'aborder ces enjeux importants. Nous répondrons volontiers à toutes les questions que vous pourriez avoir.
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Bon après-midi. Merci d'être venus comparaître. Le sujet de la séance d'aujourd'hui est fort à-propos étant donné que le budget vient d'être déposé et que de nouveaux programmes ont été annoncés.
J'adresserai d'abord mes questions à M. Toews et à M. Schlegel, et ensuite, peut-être à vous trois au sujet des trois secteurs représentés ici aujourd'hui.
Monsieur Toews, vous avez mentionné dans votre exposé aujourd'hui que la viabilité de l'industrie serait extrêmement vulnérable advenant l'imposition de mesures commerciales, surtout parce que la moitié de notre production est exportée à l'étranger, particulièrement chez notre voisin du Sud. Pendant la crise qui a sévi de 2003 à 2005, le gouvernement et votre industrie ont déployé des efforts considérables pour augmenter notre capacité d'abattage. Cela a été accompli avec un succès relatif, mais il semble maintenant que cette capacité ne soit pas utilisée parce que les éleveurs ont décidé d'acheminer leur boeuf sur pied au sud de la frontière. Ne prêtons-nous pas le flanc à une autre catastrophe si un autre incident devait survenir? Votre secteur manque-t-il à ce point de vision, comme j'aurais tendance à le croire, en ouvrant la porte à cette possibilité? Même si les producteurs peuvent obtenir un dollar ou deux de plus en faisant cela, ne serait-il pas préférable d'envoyer ce boeuf vers le sud en caisse carton?
Nous avons essayé d'aider votre industrie. Avant 1993, les éleveurs de bovins n'étaient guère intéressés à participer aux divers programmes. Ils étaient passablement indépendants. Je connais bien ce secteur. Je sais que dans le passé, ils voyaient d'un mauvais oeil que le gouvernement aide d'autres secteurs, mais ils se sont rendus compte que cette attitude les a amenés à un point où ils ne pouvaient plus absorber ces pertes sans intervention gouvernementale . À votre avis, quelle avenue votre secteur empruntera-t-il à l'avenir?
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Merci, monsieur le président.
Bonjour et merci de vos témoignages.
Ce n'est pas la première fois que le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire se penche sur le dossier de la gestion du risque, et ce ne sera sans doute pas la dernière. Quoi qu'il en soit, il est toujours bon de faire une mise à jour, surtout en regard du malfonctionnement du Programme canadien de stabilisation du revenu agricole. Je pense qu'on s'entend autour de la table, et même au Parlement, pour dire que ce programme est loin d'être aussi efficace qu'il pourrait l'être.
Nous commençons à entendre des témoins, mais il reste que des documents provenant de plusieurs associations nous indiquent que pour remplacer le PCSRA, une des solutions viables consisterait à remettre en application un volet d'autogestion pour les premiers 15 p. 100 de risque, comme c'était le cas pour le programme CSRN. On parle ici d'un programme par secteur, incluant le secteur animal, géré par le producteur. Il y a divers critères, évidemment. On parle aussi de maintenir un programme comme le PCSRA pour couvrir les risques importants.
J'aimerais savoir si, dans l'optique de remplacer l'actuel PCSRA, on considère chez vous que ça fait partie des solutions potentiellement intéressantes.
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Monsieur le président, comme je l'ai dit tout à l'heure, nous avons été fort intéressés par l'annonce d'un programme de type CSRN. Nous ne sommes pas allés plus loin dans nos engagements.
Certes, nous avons l'expérience du CSRN. À l'époque où nous nous en étions prévalus, nous l'avions jugé compatible avec le commerce, et je pense qu'il pourrait continuer de l'être. Par conséquent, nous sommes en faveur de cette initiative.
À mon avis, le CSRN n'était pas vraiment avantageux pour les éleveurs de porcs à l'époque parce que son financement était insuffisant. Le CSRN était fondé sur les ventes nettes admissibles. Vers la fin, nous avions commencé à envisager un autre élément déclencheur qui aurait été un peu plus utile pour le secteur de l'élevage.
La réponse facile, c'est que ce serait formidable pourvu que le programme soit doté d'un financement suffisant. Je pense que c'est le cas en l'occurrence.
À notre avis, le CSRN fonctionnerait bien pour les cultures car les ventes nettes admissibles représentent un pourcentage beaucoup plus important des ventes totales des producteurs agricoles alors que dans notre cas, on commence par déduire certains des autres produits que nous achetons, ce qui a pour effet de diminuer le pourcentage que représentent les ventes nettes admissibles.
Si l'on opte pour ce type de programme, nous souhaiterions probablement que l'on envisage un mécanisme autre que les ventes nettes admissibles — de préférence la marge brute ou un déclencheur lié à la valeur ajoutée nette. Si tel était le cas, nous serions certainement ouverts à cette idée. Nous disons depuis un certain temps que nous aimerions avoir plus de renseignements sur les répercussions qu'un tel système aurait sur les producteurs. Si je ne m'abuse, le ministre a déclaré la semaine dernière que certains travaux en ce sens avaient été effectués. Nous avons demandé à en prendre connaissance pour déterminer quelles seraient les répercussions d'une telle initiative pour les éleveurs de porcs.
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Si j'ai bien compris, vous voulez savoir si, à notre avis, nous avons enregistré des progrès en ce qui concerne l'assurance-production. J'ai certainement mentionné l'assurance-production au début de mon exposé. J'ai affirmé que c'était sans doute là l'une de nos plus grandes sources de frustration.
Nous voulons un programme d'assurance-production solide et viable. D'intenses efforts ont été consacrés à ce dossier l'an dernier. Nous avons eu l'occasion de nous exprimer, et nous l'avons apprécié, mais nous ne touchons pas encore au but. Nous avons échangé des idées sur la façon dont l'assurance-production pourrait fonctionner, mais nous n'avons pas encore trouvé la solution idéale.
Nous avons eu des séances de remues-méninges sur un éventuel programme par type de mortalité. Nous avons discuté en long et en large de la façon dont cela fonctionnerait. Il ne faudrait pas identifier des maladies spécifiques. Dans notre secteur, il arrive souvent qu'apparaissent des maladies que l'on ne pouvait... Une nouvelle maladie fait surface tous les dix ans environ, comme le circovirus. Nous n'aurions pas identifié cette maladie il y a quelques années à peine. Elle n'était même pas sur le radar.
Pour répondre à votre question, nous n'avons sans doute pas progressé autant que nous l'aurions souhaité. Le gouvernement a commandé une étude à la firme comptable Meyers Norris Penny. À ce stade-ci, nous avons consacré beaucoup de temps à essayer de décider quels seraient les principes qui devraient s'appliquer dans ce programme. Cette firme comptable est censée nous proposer des options pour combler certaines des lacunes qu'elle a identifiées. Une fois en possession de ce document, nous voudrons voir un effort beaucoup plus concerté en vue de l'élaboration d'un programme d'assurance-production.
La réponse à votre question est non, nous n'avons pas fait autant de progrès que nous l'aurions souhaité.
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Merci, monsieur le président, et merci à vous tous d'être venus aujourd'hui.
Je veux revenir sur deux points qui ont déjà été abordés, mais j'aimerais avoir plus de détails.
Premièrement, monsieur Toews, comme je suis producteur de boeuf, je sais qu'à l'époque de l'ESB, notre capacité d'abattage était insuffisante — M. Steckle en a parlé — et j'ai fait observer à ce moment-là que si nous voulions que le gouvernement augmente la capacité d'abattage, ce que nous souhaitions évidemment tous, et j'ai fait cette déclaration à maintes reprises ici même au comité et dans ma circonscription, nous, producteurs, devions rester loyaux. Bien sûr, je savais ce qui se passerait dès que des prix plus élevés nous seraient offerts : nous les accepterions. C'est la nature humaine. Nous sommes tous faits comme cela.
L'industrie a une responsabilité à assumer, et le gouvernement aussi, mais c'est contre ma nature, en tant que contribuable, peu importe que je sois producteur de boeuf ou non, de toujours retourner voir le gouvernement pour lui dire, à chaque fois que nous sommes dans le pétrin : « Si vous nous donnez de l'aide, nous allons augmenter la capacité. »
Existe-t-il une solution facile pour obtenir la participation des acteurs du secteur, pour essayer d'être un peu plus loyaux, pour faire fonctionner les installations d'abattage? Je sais que le gouvernement a un rôle à jouer également, mais que pourrait faire l'industrie?
Je vous remercie d'être venus comparaître aujourd'hui.
Avant de poser ma question, je veux faire un commentaire pertinent dans notre discussion.
Tôt ce matin, un groupe de parlementaires membres du groupe interparlementaire Canada-Corée— aujourd'hui, c'était des conservateurs et des libéraux, mais parfois ce sont des bloquistes et des néo-démocrates — ont rencontré un groupe de législateurs coréens en visite ici, au Canada. Nous avons eu une discussion intéressante avec eux et, comme toujours, nous avons abordé notre sujet de prédilection, soit l'ouverture des frontières au boeuf canadien. Nous avons taquiné nos interlocuteurs coréens en leur disant que la veille, ils avaient probablement mangé du boeuf, ici à Ottawa, et qu'ils étaient tous en bonne santé aujourd'hui. Nous leur avons dit que dans cette enceinte, à tout le moins, nous pourrions tous convenir que le boeuf canadien est sûr et que, cela étant acquis, il ne reste plus qu'à résoudre les problèmes politiques.
En ce qui concerne la gestion du risque, en participant aux séances du comité, j'apprends beaucoup au sujet de l'agriculture au niveau national. Nous entendons des groupes comme le vôtre, que représentent un grand nombre de producteurs du secteur primaire. On nous parle beaucoup de tous les défis du commerce international, en ce sens que les prix que nous pouvons obtenir sur le marché mondial sont déterminés par des forces sur lesquelles ni vous ni moi n'avons aucun contrôle.
Dans ma propre circonscription, située à une heure de route environ au nord de Toronto, il y a divers types d'exploitations agricoles. J'ai reçu la visite de jeunes gens qui souhaitent se lancer dans l'agriculture. Je ne prétends pas être un expert, mais je leur conseille d'éviter la production de denrées et d'opter plutôt pour des produits à valeur ajoutée, ou pour un volet qui leur permettra d'être davantage maîtres de leur destin.
Je peux vous dire que les éleveurs de moutons, en particulier les éleveurs de moutons biologiques, ont la possibilité de desservir un énorme marché. N'oubliez pas que nous sommes à moins d'une heure de route de Toronto.
Je n'affirme pas que cette solution serait applicable dans tout le pays. Elle ne s'appliquerait pas à un producteur céréalier de la Saskatchewan, mais elle pourrait certainement s'appliquer dans certaines régions de l'Ontario et du Québec. La gestion du risque ne se limite pas à diversifier les différents produits d'une exploitation agricole. La gestion du risque n'est-ce pas aussi le fait de contrôler un peu plus la chaîne de valeur et d'être davantage maître de son destin en vendant un produit qui n'est pas à la merci d'un marché à Chicago ou d'une décision commerciale prise dans un autre pays?
Il y a dans ma circonscription un fabricant de fromage de chèvre. Son entreprise ne suffit pas à la demande. On y consomme le lait de 4 000 chèvres par jour pour fabriquer le fromage, et on en a besoin de plus encore.
En tant qu'organisations nationales, avez-vous réfléchi à la façon dont vos membres pourraient contrôler la chaîne de valeur? Nous devons lutter pour l'équité sur les marchés internationaux, mais y a-t-il une autre façon d'envisager la gestion des risques de l'entreprise?
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Merci, monsieur le président.
Nous avons toujours des discussions à savoir combien d'argent est investi en agriculture. Quelqu'un a parlé d'un milliard la semaine dernière, de trois milliards, etc. Ces investissements ont-ils vraiment l'effet bénéfique que nous recherchons? Dans chacun de vos secteurs, de quelle façon tirez-vous parti des sommes qui sont débloquées? Ces investissements donnent-ils vraiment les résultats attendus? Les agriculteurs canadiens nous parlent constamment de leurs démêlés avec le gouvernement. Il y a tellement de paperasse que certains d'entre eux abandonnent, par frustration. Les autres doivent embaucher des équipes de comptables pour essayer de répondre aux exigences des fonctionnaires. Faisons-nous vraiment ce que nous devrions faire?
Statistique Canada est très présent aussi. Ses fonctionnaires font de multiples enquêtes. Tous les mois, on reçoit quelque chose. Ils veulent savoir combien de veaux vous avez, ou combien de bouvillons auront des veaux le printemps prochain — c'est le genre de questions qu'ils posent. Mais avez-vous un accès convenable? Le gouvernement vous fournit-il l'infrastructure dont vous avez besoin pour prendre de bonnes décisions?
L'industrie porcine est extrêmement volatile car on peut se retrouver dans le pétrin très rapidement, et une fois qu'on y est, il est difficile de s'en sortir. Il y a un mois, j'ai lu un article dans un journal de la Nouvelle-Écosse. Là-bas, les gens réclamaient de plus en plus d'argent du ministre. On a une grosse étable remplie de porcs qui mangent tous des céréales, et les agriculteurs n'ont pas d'argent. Comment entrez-vous dans le système ? Comment en sortez-vous?
Stephen était prêt à répondre à ces commentaires, mais que pourrions-nous faire mieux? Parce que le ministre dit en public — et il annonce tous ces investissements. L'argent se rend-il où il devrait se rendre pour assurer une meilleure viabilité à votre industrie?
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Premièrement, je souscris tout à fait aux propos de Travis. Nous ne voulons pas de programmes qui influencent les décisions des producteurs. Nous évoquons tous les rôles que nous pouvons jouer dans la chaîne d'approvisionnement. Pouvons-nous aller chercher des marchés de créneaux? Pouvons-nous nous spécialiser, ou devrions-nous nous diversifier? Chose certaine, nous pensons — et je m'attends à ce que vous le pensiez aussi — que ce sont les producteurs qui devraient prendre ces décisions.
Mais quoi qu'ils décident, l'un des facteurs qui pèse le plus lourd, c'est que nous sommes une industrie de capital. Nous avons besoin d'argent pour faire fonctionner nos exploitations, et vous savez ce que cela signifie. Nous empruntons cet argent auprès d'une banque, d'une société du crédit agricole ou d'une autre source, si possible. Il est indéniable que lorsque je discute avec mon banquier, cela entre en ligne de compte. J'ai besoin que mon banquier me fasse confiance. Si je dis : « Jonathan, j'ai besoin d'une somme x pour bâtir une établir et la remplir de porcs », il doit être confiant que je le rembourserai. Il sait que l'agriculture est l'une des activités les plus risquées qu'il peut financer. Pourquoi prêterait-il aux agriculteurs? Il y a des tas de gens à qui il pourrait prêter. Le fait que j'ai un plan d'affaires solide et un marché pour vendre mes porcs et qu'il semble que je pourrai vraisemblablement le rembourser et que j'ai aussi un bon programme de gestion du risque sur lequel je peux compter lui donne davantage confiance, et il me prêtera cet argent. Autrement, je ne pourrais tout simplement pas faire ce que je fais.
Pour répondre à votre question, il va de soi que les programmes de gestion du risque que nous avons sont utiles. Tous ceux qui sont ici sont des agriculteurs et nous avons tous pu tirer parti de ces programmes dans le passé — espérons-le. Il ne fait aucun doute qu'ils sont utiles.
J'ai souvent pensé que si je m'étais orienté vers un autre secteur d'activité et que j'avais travaillé aussi fort que j'ai travaillé en agriculture, j'aurais sans doute eu un meilleur sort. Nous exploitons une ferme par amour de l'agriculture, mais nous devons pouvoir compter sur cette sécurité. Nous avons besoin de ce filet. Évidemment, plus le financement de ces programmes sera élevé, mieux ce sera. C'est un commentaire très général, mais nous savons qu'il faut être très prudent en ce qui concerne ces programmes.
La réponse à votre question, c'est aussi qu'il est très facile de voir l'argent aller dans la mauvaise direction. Vous avez raison. Il faut être très vigilant en ce qui concerne la conception de ces programmes.
J'ai été trop long, mais la réponse à votre question est oui, ils sont utiles.
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Merci, monsieur Hubbard.
Je voudrais donner à nos témoins un devoir à faire. Notre temps est presque écoulé, mais il y a une chose que nous avons entendu aujourd'hui dans vos exposés et dans certaines des discussions concernant la gestion du risque. Le Conseil canadien du porc nous a dit être favorable à des programmes axés sur la marge. Et vous nous avez tous affirmé vouloir des programmes neutres au plan commercial et, si possible, des programmes visant l'ensemble de l'exploitation.
Vous ne nous avez pas précisé exactement comment réaliser cela. Comment pouvons-nous structurer ce CSRN? Ni la CCA ni la Fédération canadienne du mouton n'en a soufflé mot. Quel est le programme idéal? Il est question de programmes parallèles, et je pense que dans le passé, certains de ces programmes ont été calculés dans les préjudices commerciaux, particulièrement aux États-Unis. Les droits préliminaires qui nous ont été imposés au cours des années 90 pour le bétail et le porc incluaient certains de ces programmes parallèles provinciaux.
Si vous pouviez fournir par écrit au comité certains conseils sur la façon de faire avancer le dossier des programmes de gestion du risque, cela nous serait fort utile. Je vous demande donc de nous remettre cela, en guise de devoir.
Sur ce, nous allons interrompre nos délibérations pendant quelques minutes. Je vous demanderais de bien vouloir quitter la salle. Nous allons poursuivre à huis clos pour régler rapidement certaines questions administratives avant que la sonnerie ne retentisse.
[La séance se poursuit à huis clos.]