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Merci, monsieur le président. Je suis heureux d’être ici ce matin pour comparaître devant le comité.
J’ai quelques commentaires à faire. J’essaierai d’être très bref. Je crois que les membres du comité ont reçu hier une trousse de documents renfermant des données de base sur le programme et certaines précisions à son sujet. J’espère que vous l’avez apportée.
Je vous remercie de m’avoir invité à parler, au nom d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, du Programme canadien d’options pour les familles agricoles. Comme vous le savez, le nouveau gouvernement du Canada s’est engagé, dans son budget de 2006, à atténuer les pressions exercées sur les familles agricoles à faible revenu. Pour ce faire, il a décidé de mettre en place le programme d’options et d’y investir 550 millions de dollars. Le programme a été annoncé à l’échelle nationale le 31 juillet et sa mise en œuvre a commencé immédiatement, partout sauf au Québec où il a été mis en œuvre le 16 août.
Malgré l’existence d’un certain nombre de programmes de gestion des risques de l’entreprise concernent les baisses de revenu, quelques familles agricoles demeurent confrontées à des pressions sérieuses et continues en matière de revenu. Le programme vise à encourager les familles agricoles à faible revenu à étudier les options qui les aideront à améliorer leurs perspectives de revenu à long terme, à la ferme et à l’extérieur de la ferme.
Le programme d’options est un programme pilote, nouveau, constitué de deux volets. Le premier offre aux demandeurs des services (qui leur seront offerts jusqu’en 2009) d’évaluation de leur exploitation agricole et de formation afin de les aider à perfectionner leurs compétences et les encourage à y participer. Le deuxième volet est constitué d’un paiement qui sera versé dès cette année, soit 2006, et l’an prochain, en 2007.
Le programme d’options suit une approche nouvelle et innovatrice en joignant l’évaluation des exploitations agricoles à la formation de manière à rehausser les compétences, parfaire les connaissances et améliorer les outils dont les familles agricoles pourraient avoir besoin pour mieux gagner leur vie à la ferme ou à l’extérieur de la ferme. Le paiement prévu dans le programme est conçu pour les aider à profiter de cette possibilité — essentiellement, pour leur donner le loisir d’examiner leurs options.
Les demandeurs admissibles, ou les exploitants admissibles à un paiement d’aide au revenu, doivent s’engager à participer à l’évaluation de leur exploitation agricole ou aux services de perfectionnement des compétences 24 mois après avoir présenté leur demande. Nous voulons ainsi les aider à trouver des possibilités de revenu à long terme. Comme je l’ai mentionné, il s’agit d’effectuer une évaluation de leur entreprise agricole ou de remplir un plan d’apprentissage individuel précisant les activités de perfectionnement des compétences, de formation ou toute activité équivalente.
Au moment d’établir les exigences d’admissibilité au programme d’options, un certain nombre de paramètres ont été examinés pour que les agriculteurs qui en avaient le plus besoin reçoivent une aide. Les requérants admissibles doivent satisfaire à toutes les exigences d’admissibilité pour recevoir un paiement d’aide au revenu dans le cadre du programme d’options. Ils doivent exploiter activement une entreprise agricole l’année où ils présentent leur demande, soit 2006 pour cette année; ils doivent avoir un revenu agricole brut minimal, déclaré en 2005, de 50 000 $; et leur revenu de toutes sources doit être inférieur à 25 000 $ pour une famille agricole ou à 15 000 $ pour un producteur seul.
Le plafond de 50 000 $ pour le revenu agricole brut a été fixé afin que les paiements soient versés aux familles agricoles à faible revenu qui exploitent des fermes commerciales. Le plafond de 15 000 $ ou de 25 000 $ établi pour le revenu vise à faire en sorte que le programme d’options cible les personnes ou les familles qui en ont le plus besoin. En combinant leur revenu au seuil de revenu agricole brut, on constate que les familles ciblées tentent de réussir en agriculture commerciale mais n’en tirent pas de revenu net important.
On a tenu compte, au moment d’élaborer les paramètres du programme, des seuils de faible revenu en région rurale, ou des SFR publiés par Statistique Canada. Mais, dans le programme d’options, nous avons augmenté le seuil de revenu de la famille agricole de deux personnes ou plus à 25 000 $ et celui des particuliers à 15 000 $, soit un peu plus que les SFR en région rurale utilisés par Statistique Canada.
Nous estimons que 26 000 familles agricoles canadiennes seraient admissibles au programme. Les sociétés, les coopératives et les communes ne sont pas admissibles aux paiements. Toutefois, les producteurs seuls et les familles agricoles qui sont propriétaires d’au moins 20 p. 100 de la société d’exploitation agricole sont admissibles à présenter une demande.
Pour que le programme aide ceux qui en ont le plus besoin, les actionnaires des sociétés ayant peu d’actionnaires sont admissibles. Le paiement est alors accordé au producteur plutôt qu’à la société.
Les demandeurs reçoivent la différence entre le seuil de 25 000 $ ou de 15 000 $ pour une personne seule, et leur revenu total annuel de toutes sources, y compris d’autres paiements de programme.
L’évaluation de l’entreprise agricole, qui est administrée par les Services conseils aux exploitations agricoles canadiennes d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, aide les familles agricoles à fixer des objectifs pour leur entreprise et à élaborer des plans qui leur permettront de les atteindre. Les demandeurs admissibles ont droit à des services conseils professionnels pendant cinq jours et à des services de suivi, ce qui permet à toutes les familles d’obtenir un profil de leur entreprise, un bilan de leur actif et de leur passif et une analyse de leur exploitation.
Le Service canadien de développement des compétences agricoles (SCDCA) est l’autre programme utile pour les participants du programme d’options. Le SCDCA offre un processus d’évaluation des compétences et peut élaborer un plan individuel d’apprentissage. Une aide financière est accordée aux clients admissibles ayant présenté un plan d’apprentissage approuvé afin de les aider à recevoir une formation dans des domaines comme la gestion d’entreprise agricole, la comptabilité, les finances, la gestion des ressources humaines, ou une formation en vue de décrocher un autre emploi à l’extérieur de la ferme, ou encore la formation qui leur permettra d’acquérir les compétences qui leur permettront de lancer une nouvelle entreprise.
Les coûts admissibles du SCDCA incluent les frais de scolarité, les manuels et les déplacements des producteurs lorsqu’ils doivent participer à des cours à l’extérieur. L’aide financière peut totaliser 16 000 $ par participant, en fonction du revenu familial net.
Les participants au programme d’options qui ont évalué leur entreprise agricole ou qui ont participé au SCDCA au cours des 12 mois précédant leur demande sont jugés avoir satisfait à leur engagement après présentation de preuves à l’appui au ministère. D’après les demandes reçues à ce jour, il semble qu’à peu près 12 p. 100 des participants au programme ont déjà satisfait à ces exigences.
La participation à ces services augmente graduellement puisqu’un plus grand nombre de demandeurs inscrits au programme d’options respectent leurs engagements. Le 5 novembre 2006, nous avions reçu et commencé à traiter 13 460 demandes. Jusqu’ici, 5 732 paiements ont été distribués, ce qui représente 59,7 millions de dollars ou près de 60 millions de dollars qui ont été versés aux familles et aux particuliers.
Lorsque nous avons élaboré le programme, nous avons établi que les paiements devaient être traités dans un délai de 30 jours à partir de la réception d’une demande dûment remplie et nous sommes parvenus à respecter cette norme. Nous avons fixé cette norme pour pouvoir envoyer le paiement aussi rapidement que possible aux familles qui ont besoin de ces fonds.
C’est ici que je mets un terme à mes commentaires, monsieur le président. Je suis heureux d’être présent aujourd’hui et je me ferai un plaisir de répondre à vos questions. Je vous remercie.
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Ce nombre semble pas mal considérable, mais je doute qu’il soit définitif.
Vous avez raison: c’est un programme pilote, et un comité consultatif, constitué de parties prenantes et d’universitaires, etc. examinera et évaluera le programme et verra dans quelle mesure il a aidé efficacement à résoudre les problèmes que leurs faibles revenus causent à ces familles agricoles.
Les personnes qui ne se sont pas qualifiées, peut-être en raison d’un revenu agricole brut inférieur à 50 000 dollars, restent admissibles à d’autres services. Le Québec a prévu des services dans son cadre stratégique pour l’agriculture. Il fournit de fait le service d’évaluation de l’entreprise agricole sur son territoire, et il y a eu de la participation. Ces services seraient disponibles.
Ce serait une décision stratégique, ultérieurement, que de modifier ou non le seuil de 50 000 dollars. L’autre point à considérer pour les familles agricoles est que… Des fermes fonctionnent avec moins de 50 000 dollars. En moyenne, le revenu est rarement positif, de sorte que la plus grande partie leurs revenus seraient actuellement des revenus d’appoint. Avec cette taille d’exploitation, il est très difficile de s’approcher d’un revenu net.
Mais vous avez parfaitement raison. Un comité consultatif pourrait prendre ces éléments en considération. L’engagement envers le programme comprend la création de ce comité pour examiner les résultats du programme et réfléchir à son avenir. On communiquerait ensuite cette information au ministre.
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Merci, monsieur le président.
Je félicite les fonctionnaires du ministère d'avoir mis ce programme en place aussi rapidement. Rappelons-nous la situation qui prévalait au printemps. La crise du revenu agricole sévissait et la situation était dramatique pour certaines familles. Le but de ces familles est de nourrir la population et, malheureusement, elles avaient elles-mêmes de la difficulté à mettre du pain sur leur table parce que leurs revenus étaient souvent insuffisants.
Les agriculteurs sont des gens fiers. Pour pouvoir survivre, ils ont envisagé la possibilité que des membres de leur famille trouvent un emploi à l'extérieur. Malheureusement, dans plusieurs régions du Québec et du Canada, il n'y a pas d'emplois susceptibles de fournir un revenu supplémentaire à court terme.
Parmi les familles qui ont bénéficié du programme, y a-t-il plus de gens de la relève? Sinon, s'agit-il de fermes déjà établies depuis 20 ou 30 ans? De façon générale, le programme est-il ouvert à tout le monde, ou est-il accessible à une catégorie particulière d'agriculteurs?
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Dans ce cas-ci, le problème, et c’est mon principal motif d’inquiétude concernant ce programme, est que le gouvernement n’a pas fourni immédiatement de liquidités au printemps, comme il l’avait annoncé, ce qui aurait pu se faire en vertu d’un programme à cette fin, fondé sur la nature réelle du problème, qui est le bas prix des marchandises. À la place, nous avons ce programme, qui, à l’évidence, cherche à jeter la pierre à la victime.
Dans votre brochure, Monsieur Gartley, on lit [TRADUCTION]: « Améliorez vos compétences »; « Élaborez un plan d’affaires stratégique »; « Améliorez vos perspectives de revenu ». Voyez les statistiques mondiales. Le Canada a connu trois années de faibles revenus, des revenus sans précédent. Les États-Unis ont eu trois années de revenus maximaux. Le problème n’est pas la gestion de l’exploitation agricole. Voyez mon rapport. Les gars pourraient aimer mon rapport. Vous, vous le laissez s’empoussiérer sur les tablettes de votre ministère. Tous les indicateurs économiques — production à l’acre, production par vache, etc. — tous, sauf le revenu agricole net, sont positifs. Là n’est pas le problème.
Si vous êtes agriculteur avec trente années d’expérience — et j’en connais beaucoup dans cette situation — vous valiez, il y a dix ans, un million de dollars, net. Aujourd’hui, vous devez avouer, tout penaud, que vous devrez suivre un programme de perfectionnement des compétences. C’est tout faux. Le problème réside dans le bas prix des marchandises et non dans les compétences. C’est là que se situe le problème. Alors, pourquoi ne nous attaquons-nous pas à ce problème?
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Nous avons ensuite ces questions à propos du PCSRA. Il y a la Fédération canadienne de l’agriculture, la Fédération de l’agriculture de l’Ontario — pour ne nommer que quelques-uns des intervenants. Ils disent tous que l’une des faiblesses, c’est qu’il faut choisir l’indemnisation en cas de catastrophe ou adapter le PCSRA de telle façon qu’il ne soit pas nécessaire d’être un comptable agréé pour remplir les formulaires. Pourquoi ne pas aller dans cette direction s’il faut faire quelque chose, plutôt que la brochure, etc.?
Pourquoi ne pourrions-nous pas adapter...? Si les Américains du Minnesota ont déjà dédommagé toutes les personnes qui ont souffert de la sécheresse, et ce n’est que de l’autre côté de la frontière — c’est essentiellement la même géographie — il y a sûrement un moyen... j’utilise un seul exemple seulement, mais tout le monde dans cette pièce peut utiliser une partie quelconque de sa circonscription, par exemple. Où devraient se trouver nos priorités? Il est clair que nos priorités devraient être de s’attaquer à ce problème.
Je m’inquiète également du fait que vous vous rendez compte du faible achalandage. Vous voyez exactement les mêmes questions venir d’au moins trois des quatre partis, qui disent avoir entendu que le programme ne marche pas alors qu’il est toujours à l’étape d’un programme pilote. Peut-on être suffisamment souple, même comme service au public, pour reconnaître que l’achalandage n’étant que de 10 p. 100, il est clair qu’il ne marche pas? Si nous devons l’élargir, et nous n’obtiendrons qu’une augmentation marginale, pourquoi ne pas réexaminer les critères? Pourquoi ne pas réexaminer ce que nous essayons de faire ici? Et, par-dessus tout, est-ce que la collectivité des agriculteurs a besoin d’un cours en gestion des affaires pour établir des plans d’entreprise quand, sans aucun doute, ils se demandent comment ils vont traverser l’année?
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Merci, monsieur le président, et bon après-midi. Je crois que nous sommes arrivés juste à temps. Bon après-midi au comité, et merci de votre invitation à vous rencontrer à nouveau concernant le PCSRA.
Comme vous le savez, les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux se sont entendus en juin dernier à St. John’s pour prendre les mesures nécessaires afin de mettre en œuvre un nouveau programme axé sur la marge de référence et créer un nouveau cadre d’indemnisation en cas de catastrophe, quelque chose de distinct de la stabilisation du revenu.
Les ministres ont également chargé les agents responsables d’examiner l’assurance-production et de faire rapport à l’automne sur les options pour élargir celle-ci afin de mieux inclure le bétail et d’autres marchandises, comme la culture horticole de produits frais. Comme le ministre Strahl l’a déclaré devant ce même comité il y a environ une semaine, il rencontrera ses collègues provinciaux et territoriaux la semaine prochaine à Calgary pour discuter le travail des agents responsables et de l’industrie sur ces trois sujets, à savoir le nouveau programme de stabilisation du revenu, l’assurance-production et l’indemnisation en cas de catastrophe.
Pour le moment, le PCSRA. Je me suis assuré que cela serait le sujet à discuter devant le comité avant de faire ma présentation. Le PCSRA continue de fonctionner et d’apporter une aide financière importante aux producteurs. La date limite pour présenter des informations concernant la stabilisation pour l’année d’imposition 2005 était le 30 septembre et, comme je l’ai mentionné maintes fois auparavant devant le comité, c’est la période la plus achalandée pour les administrateurs du programmes étant donné que le plus gros des demandes est reçu près de la date limite.
Jusqu’ici, plus de 31 000 producteurs ont reçu près de 600 millions de dollars en paiements pour l’année de programme 2005, et nous prévoyons, qu’une fois le traitement entièrement terminé, nous aurons versé 1,6 milliard de dollars, de sorte que le total des paiements pour les trois premières années du programme dépassera largement 4,5 milliards de dollars. C’est un montant juste au-dessous du PCSRA, et ces montants n’incluent pas les 900 millions de dollars du programme fédéral de paiements pour les stocks annoncé le printemps dernier pour aider les producteurs à adopter une meilleure méthode de mesure du revenu, ni le montant de 755 millions de dollars du Programme de paiements pour les producteurs de céréales et d’oléagineux, qui a été versé plus tôt cette année.
Maintenant, en vertu de l’initiative pour l’évaluation des stocks, les paiements aux participants au PCSRA pour les années de programme 2003, 2004 et 2005 ont été automatiquement calculés au moyen de la méthode plus avantageuse d’évaluation des stocks couramment appelée méthode hybride P1-P2. Si, d’après les chiffres, le producteur aurait reçu un paiement plus élevé à l’aide de la nouvelle méthode d’évaluation des stocks, il obtiendra un paiement supplémentaire. Pour rester dans les limites du budget de 900 millions de dollars, les paiements pour les stocks pour les années 2003 et 2004 sont calculés au prorata de 50 p. 100, et les paiements pour 2005 seront calculés à un prorata à déterminer quand le traitement pour les années 2003 et 2004 sera terminé.
Les paiements dans le cadre de cette initiative pour l’évaluation des stocks sont présentement traités là où le PCSRA est offert au Canada, c’est-à-dire, si vous vous le rappelez, en Colombie-Britannique, en Saskatchewan, au Manitoba, en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve, ainsi qu’en Alberta et à l’Île-du-Prince-Édouard. L’Ontario s’attend à commencer au cours du mois prochain, et nous sommes en train de finaliser l’entente avec le Québec pour le transfert de fonds à La Financière agricole du Québec. Nous nous attendons à ce que le gros des paiements pour les années de programme 2003 et 2004 soit versé avant la fin de cette année pour toutes les compétences, et les paiements pour 2005 seront versés au début de la nouvelle année.
Bien que le paiement spécial pour l’évaluation des stocks soit distinct mais relié au PCSRA, les améliorations des règles concernant l’éligibilité pour la couverture de la marge négative qui ont été annoncées en même temps que les paiements pour l’évaluation des stocks exigent une modification de l’entente relative au PCSRA avec les provinces et les territoires. En raison de ce changement, un plus grand nombre de producteurs seront éligibles pour la couverture de la marge négative aux termes du PCSRA, et on estime que le coût sera d’environ 80 millions de dollars, qui sera partagé dans une proportion de 60 p. 100-40 p. 100 avec les provinces, pour les années de programme 2005 et 2006. Par conséquent, environ 50 millions de dollars de ce montant de 80 millions de dollars proviendront du gouvernement fédéral pour ces deux années de programme seulement.
Les producteurs recevront cette aide à mesure que leurs demandes en vertu du PCSRA pour 2005 et 2006 seront traitées. Par conséquent, il n’y a pas de procédure ou de demande distincte pour cette aide supplémentaire. Ces initiatives prévues au budget fédéral sont des frais d’établissement visant à faciliter la transition au nouveau programme de stabilisation du revenu accepté par les ministres, spécifiquement les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux, à leur réunion de juin à St. John’s.
Pour l’année de stabilisation 2006, la date limite d’inscription au PCSRA — pour l’année actuelle évidemment — était le 30 septembre 2006, et nous estimons, sur la base de nos chiffres préliminaires, que plus de 140 000 producteurs participeront au programme pour protéger plus de 11 milliards de dollars de marges.
Vous vous rappellerez peut-être que, à partir de l’année de programme 2006, le dépôt au titre du PCSRA a été remplacé par un droit de participation de 4,50 $ pour chaque tranche de 1 000 $ de couverture. La date limite pour le paiement des droits de participation est le 31 décembre 2006.
En ce qui concerne les paiements aux producteurs pour 2006, jusqu’ici on a versé plus de 32 millions de dollars à plus de 500 producteurs, principalement sous la forme de paiements provisoires. Un certain nombre de producteurs pourraient avoir reçu leur paiement final parce qu’ils sont déjà arrivés à la fin de leur année d’imposition 2006. Leur année d’imposition pouvait se terminer le 30 juin 2006, et ils seraient éligibles à un paiement final pour 2006.
Je me rends compte que j’ai cité beaucoup de chiffres au cours des dernières minutes, et j’espère que l’on vous a fourni le plus récent résumé des paiements dans le cadre du programme. Plusieurs des chiffres que j’ai mentionnés dans mes observations préliminaires sont contenus dans ce document. S’il y a des points que vous aimeriez voir clarifier, ce sera pour moi un plaisir de le faire.
Je vais terminer ici. Avec mon collègue Rosser Lloyd, je suis prêt à répondre à vos questions. Merci.
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Merci, monsieur le président.
Et merci, Danny. Je suis conscient de la somme de travail que vous avez investie dans ce programme et j'ai parfois l'impression que vous êtes la seule personne au pays qui en ait une compréhension véritable.
En premier lieu, pour ce qui est de l'initiative de l'inventaire, je reçois des appels de producteurs, en particulier de l'industrie du bétail, qui s'interrogent à ce sujet. J'aurais donc une question simple à poser en ce qui concerne l'inventaire. À qui sont destinés la plupart des paiements? À l'industrie du bétail ou à l'industrie des cultures céréalières commerciales? Avez-vous une ventilation détaillée des paiements?
Certains producteurs m'ont également affirmé qu'un paiement avait été versé récemment. Une personne m'a dit qu'elle avait reçu une lettre l'informant que, suite à une réévaluation, elle devait rembourser une certaine somme d'argent au programme PCSRA. Lorsque cette personne a téléphoné au bureau chargé de l'administration du programme, on lui a dit: « Ne vous en faites pas, peut-être que dans le cadre du prochain programme, on vous devra de l'argent ». Je présume qu'on faisait référence au programme de janvier. Le cas échéant, je ne pense pas que ce soit une bonne idée d'envoyer ces lettres. Les producteurs vivent déjà suffisamment de stress comme ça, qu'ils ne veulent pas en plus avoir à se demander où diable ils vont trouver les quelque 30 000 $ qu'on leur exige. Pourquoi ne pas attendre que les calculs soient terminés et alors prendre les dispositions qui s'imposent?
Pourriez-vous réagir à ce point en premier?
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Au sujet de l'évaluation de l'inventaire qui, je sais, suscite beaucoup d'étonnement, parce que tout le monde croyait que cette initiative allait véritablement favoriser le secteur du bétail, et de toute évidence, c'est ce qui se passe. Mais il faut aussi y voir un reflet de la baisse des prix des céréales au cours de ces trois années, la grande majorité des paiements — c'est-à-dire plus de 80 p. 100 — iront donc à ces deux secteurs.
Nous n'aimons pas donner une ventilation par secteur, parce que nous essayons toujours de protéger l'industrie d'un point de vue commercial, mais c'est l'ordre dans lequel les paiements sont versés. Ces deux secteurs reçoivent clairement la majeure partie des paiements.
En ce qui concerne les paiements actuels aux producteurs, comme je l'ai mentionné au début de mon discours, nous avons commencé à émettre des paiements dans toutes les provinces, à l'exception de l'Ontario, et des fonds seront transférés au Québec. Si vous vous souvenez, le ministre a imposé un moratoire sur les régions d'application du programme PCSRA ainsi que sur la récupération des paiements excédentaires dans le cadre du PCSRA contrairement à d'autres programmes de paiements, par exemple celui destiné au secteur des céréales et des oléagineux. Le moratoire reste en vigueur jusqu'à ce que les producteurs commencent à recevoir des paiements de l'ITES. Grosso modo, cela veut dire jusqu'en janvier 2007, mais si un producteur est admissible à un paiement de l'ITES, et qu'un paiement excédentaire lui a été versé, celui-ci sera déduit du paiement de l'ITES.
L'annonce initiale faite par le ministre était très claire à ce sujet. Le ministre ne voulait pas donner d'une main et reprendre de l'autre. Il a précisé qu'il voulait attendre que les paiements de l'ITES soient établis avant de recouvrer les paiements excédentaires.
Je ne connais pas tous les détails, monsieur le président, mais il est possible qu'il y ait des situations où une fois le paiement excédentaire soustrait du paiement de l'ITES, le producteur doive encore une certaine somme versée en trop. Quand je parle de l'ITES, je me réfère au programme d'évaluation des stocks.
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Il s'agit d'une question fort intéressante.
En clair, les ministres ont convenu d'établir une distinction entre les programmes d'aide en cas de catastrophes et les programmes de stabilisation des revenus, et de se tourner vers le PCSRA, ou un programme fondé sur une marge, quand il s'agit de la composante de stabilisation des revenus.
Sur le plan de l'aide en cas de catastrophes, une maladie, une inondation ou le nématode de la pomme de terre seraient considérés comme une catastrophe parce qu'il s'agit d'une situation liée à des maladies — ce que nous voulons vraiment faire c'est aider les producteurs à reprendre leurs activités ou à atténuer les impacts de la catastrophe le plus rapidement possible. Mais quand nous examinons ce qui doit être fait dans un cadre d'aide en cas de catastrophe, nous devons également tenir compte des programmes en vigueur. Nous ne cherchons pas à nous substituer aux programmes existants et, bien sûr, nos deux principaux programmes sont l'assurance-production et, actuellement, le PCSRA.
Par conséquent, quand nous sommes en présence d'une catastrophe, nous déterminons quels programmes peuvent s'appliquer, et nous évaluons les pertes et les coûts pour les producteurs. C'est dans les situations où les programmes existants ne fournissent ou ne peuvent fournir aucune aide que nous croyons que le programme d'aide en cas de catastrophe pourra combler les lacunes et permettre aux producteurs de reprendre leurs activités et d'atténuer également les impacts d'une catastrophe. Si, par exemple, en raison d'une catastrophe, les producteurs doivent encourir des dépenses extraordinaires qui ne sont pas couvertes par les programmes actuels, nous avons alors la possibilité de fournir une assistance par le biais de notre programme d'aide en cas de catastrophe.
Nous avons abordé ce sujet avec le Comité consultatif national des programmes de sécurité du revenu et plusieurs organisations nationales, et c'est le genre de questions dont les ministres discuteront au cours de la semaine prochaine à Calgary, en lien avec l'établissement d'un cadre d'assistance en cas de catastrophe dans le contexte des programmes actuels afin d'aider les producteurs à retomber sur leurs pieds.
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Nous sommes bien évidemment au courant de la proposition de la FCA d’adopter un programme similaire à celui du CSRN, qui serait un programme complémentaire d’épargne basé sur des cotisations offrant une flexibilité régionale, etc. Lorsque les ministres ont demandé aux représentants du gouvernement de trouver un moyen de régler la question d’une stabilisation distincte du revenu et celle du programme de protection en cas de catastrophe, ils ont formé un groupe d’étude constitué de producteurs et de représentants du gouvernement pour envisager les différentes possibilités permettant de mettre en place un programme de stabilisation des revenus plus efficace. Une des options prises en compte était un programme de type CSRN. Le groupe d’étude est arrivé à la conclusion qu’un programme fondé sur une marge plus importante était le meilleur choix.
Le CSRN a donc été pris en compte, et nous sommes tout à fait conscients que le secteur aimerait beaucoup bénéficier d’un programme de ce type en plus d’un programme fondé sur les marges. Mais, en ce qui concerne le processus que nous avons appliqué, nous avons collaboré avec les producteurs pour établir les différentes options de programmes que nous présenterons aux ministres la semaine prochaine.
Nous avons donc tout repris à zéro avec les producteurs. Certes, il s’agissait d’un petit groupe de producteurs, mais ce sont des producteurs réputés et respectés qui ont collaboré avec les représentants du gouvernement pour examiner le programme, proposer des options et établir le programme qu’ils estiment être le meilleur. Nous avons présenté leurs recommandations aux corps consultatifs pertinents, comme le Comité national du PCSRA, le Comité consultatif national sur les programmes de protection du revenu, ainsi que les organismes nationaux, en les informant qu’il s’agissait des options recommandées. Ils ont déclaré être en accord avec l’orientation adoptée pour les questions de la protection en cas de catastrophe, de l’assurance-production et des marges. Mais, comme vous l’avez mentionné, ils ont cependant affirmé qu’il restait encore beaucoup à faire et que le programme de type CSRN restait une option.
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En ce qui concerne la flexibilité régionale, différents points sont à prendre en compte. Le premier est que, dans le cadre de nos programmes, une somme importante est gérée au niveau fédéral. Les provinces disposent encore d’une flexibilité permettant d’offrir des programmes régionaux visant à traiter les questions régionales.
Le modèle de protection en cas de catastrophe, par exemple, répond à des questions d’ordre régional. Dans le cas des catastrophes survenues ces dix à quinze dernières années, la plupart étaient d’ordre régional, sauf peut-être l’ESB. Le modèle de protection en cas de catastrophe, dont les ministres vont discuter la semaine prochaine à Calgary, permet aux régions de réagir face à une catastrophe. Qu’il s’agisse du nématode de la pomme de terre ou de la grippe aviaire en C.-B., ce modèle permet aux gouvernements provinciaux et fédéral de collaborer pour déterminer les mesures appropriées. Nous disposons toujours de notre programme national, mais ils ont la possibilité de déterminer quelle mesure est appropriée à la catastrophe régionale en question. Cette nouvelle série de programmes présente donc une flexibilité régionale, et la protection en cas de catastrophe en fait certainement partie.
Je suis conscient de la question que vous avez soulevée relativement aux inconvénients d’un programme fondé sur la marge pour les producteurs diversifiés, puisque, si leur année a été bonne en terme d’élevage porcin et mauvaise en terme de céréales, ils ne recevront pas de paiement au titre du PCSRA, contrairement à un agriculteur qui serait spécialisé dans une seule marchandise. Mais ce producteur de marchandise unique perdrait quand même de l’argent puisque le PCSRA ne couvre que 70 p. 100 de ces pertes. L’agriculteur diversifié est donc ici dans une situation plus avantageuse.
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La réponse la plus simple au dernier exemple que vous avez donné serait de dire qu’il s’agit de producteurs ayant perdu l’intégralité de leur récolte. Ils savent que leur revenu est nul et ils connaissent le montant de leurs dépenses; ils peuvent donc calculer rapidement à combien s’élève leur marge pour l’année en cours. Ils savent quelle est leur marge historique et peuvent calculer un paiement.
C’est un exemple très simple. Le producteur qui se trouve dans une telle situation dirait qu’il n’a aucun revenu, qu’il connaît le chiffre correspondant, et qu’il serait probablement en mesure d’estimer avec assez de précision le montant du paiement.
Les problèmes relatifs à ce programme sont sa prévisibilité et la viabilité financière des agriculteurs. Nombre des mesures que nous prenons visent à régler ces problèmes.
Je ne veux pas sous-estimer l’impact de la modification des stocks, lorsqu’il est question de la capacité des producteurs à affirmer qu’ils recevront de l’argent lorsqu’ils le devraient à cause d’une chute enregistrée dans la valeur de leur stock. Il s’agit d’une modification majeure.
En outre, grâce aux calculatrices en ligne et aux améliorations que nous apportons au niveau des services dans le but d’aider les producteurs et — ce qui est encore plus important — les comptables à calculer les paiements, un travail considérable est effectué en collaboration avec les administrateurs.
En fait, les membres du sous-comité du Comité national du PCSRA se rencontrent aujourd’hui à Calgary pour aborder les questions qui sont réellement à l’origine de la prévisibilité et de la viabilité financière, et c’est ce que l’on appelle un changement structurel. Lorsque l’on modifie un élément de l’exploitation d’une ferme, qu’il s’agisse du type de produits offerts ou de la taille, nous devons ajuster ses marges de référence. Cela a représenté un défi important en terme de prévisibilité dans le cadre du programme. Le Comité national du PCSRA a constitué un sous-comité qui s’occupe de ces questions. À l’issu de cette rencontre, nous disposerons de recommandations sur la meilleure façon pour les producteurs d’effectuer les calculs liés aux changements structurels afin qu’ils puissent bénéficier d’un programme plus prévisible et d’une plus grande viabilité financière.
Nous apportons donc une certain nombre de modifications. J’ai rencontré le ministre au cours de la première semaine, et l’exemple que vous avez mentionné est celui que nous avons utilisé: pourquoi est-il impossible de remplir le formulaire comme une déclaration d’impôts, en indiquant par exemple en bas de la page le chiffre de 10 000 $ et en sachant que, à plus ou moins 10 p. 100 près, c’est le montant que vous recevrez? C’est dans ce sens que nous voulons aller avec le nouveau programme fondé sur la marge.
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Il est certain qu’un des principes clés de la conception du programme est la question commerciale, c’est-à-dire la minimisation du risque lié aux compensations, étant donné que le fait d’effectuer des paiements dans le simple objectif de les récupérer en droits compensatoires ne nous mènera nulle part en raison de la taille de notre secteur d’exportation agricole. Cela fait toujours partie de nos principes clés lorsqu’il est question de concevoir une nouvelle programmation.
En ce qui concerne la protection en cas de catastrophe, ainsi que la programmation liée aux catastrophes, nous avons examiné toutes les catastrophes survenues dans le pays ces 10 à 15 dernières années au moins, et nous avons analysé l’écart qui existe entre notre programme existant et les mesures que nous devrions prendre afin de mieux gérer ces catastrophes. Cette analyse a donné naissance à un modèle. Il s’agit d’un modèle, et non d’un programme. Il n’est pas normatif dans le sens où le fait de déclarer une catastrophe n’assurera pas aux producteurs de recevoir par exemple 1 000 $ par acre. Il est nécessaire de concevoir le programme au cas par cas pour qu’il s’adapte à l’événement en question.
Les groupes du secteur ont beaucoup appuyé ce modèle. Ils nous ont confirmé être en accord avec le modèle, avec les directives et avec les principes que nous avons établis, mais nous devrons présenter le processus avec plus de clarté, de même que ce qui se passe concrètement — étapes un, deux et trois — de façon à mettre en place le plus rapidement possible nos mesures en cas de catastrophes. C’est une chose que nous devrons faire si les ministres arrivent à s’entendre la semaine prochaine relativement au modèle en cas de catastrophe.
Donc, en ce qui concerne la protection en cas de catastrophe, nous avons analysé les événements des dernières années et nous nous sommes demandé quel serait le meilleur mécanisme de réaction possible à ce type d’événements.
Nous avons évidemment examiné le style de programmation des États-Unis. Là-bas, d’importantes sommes d’argent sont affectées à cinq types de produits, mais une telle méthode comporte de nombreux inconvénients. Voulez-vous payer des producteurs qui ne produisent plus? La seule raison pour laquelle ils reçoivent des paiements est parce qu’ils possèdent des terrains. Il y a donc ce genre d’éléments à prendre en compte, et nous examinons également les méthodes d’autres pays, d’autres types de programmes, pas seulement dans le domaine de la protection en cas de catastrophe.