Ce matin, je vais vous entretenir du rôle de l'innovation dans le domaine de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
Il faut d'abord situer l'importance du secteur agroalimentaire dans une perspective régionale. Dans l'est du Québec, le secteur agroalimentaire, incluant l'agriculture, génère 8 p. 100 du PIB régional, comparativement à 7 p. 100 pour l'ensemble du Québec. On parle de 16 000 emplois dans la région, soit 20 p. 100 de l'emploi total à l'échelle régionale. Il s'agit donc d'un secteur primordial pour la région.
Dans le cadre d'une série d'articles publiés en décembre 2005, on pouvait lire dans le journal Le Soleil le titre suivant au sujet de l'industrie bioalimentaire du Québec : « Une mine d'or pour les villes-centres et les régions ». On y faisait état d'un taux moyen de croissance de 3,8 p. 100, comparativement à 2,5 p. 100 pour l'ensemble de l'économie québécoise. Cette performance remarquable du secteur agroalimentaire était essentiellement due à la production à valeur ajoutée. Ça semble bien intéressant, mais quels sont les défis auxquels on doit faire face? On peut classer ces défis en trois catégories : la productivité des entreprises face à la mondialisation, la préservation de la qualité de l'environnement et le vieillissement de la population.
En ce qui concerne la productivité, on sait qu'en 2006, le Canada a glissé au 16e rang mondial au chapitre de la compétitivité économique. Au Québec et même à Toronto, des gens prétendent que notre main-d'oeuvre est responsable du manque de compétitivité. Cette explication m'apparaît simpliste. Pour être plus compétitives, des entreprises situées ailleurs dans le monde investissent en recherche et développement ainsi que dans le renouvellement du parc technologique. Or, nos entreprises se sont contentées de profiter — et ici, je veux dire de façon générale et non spécifiquement dans le domaine agroalimentaire — de la faiblesse du taux de change du dollar canadien pour produire à prix compétitif et exporter.
Pour ce qui est de l'environnement, les pratiques agricoles sont de plus en plus remises en question par les environnementalistes de même que par les citoyens. Tout porte à croire qu'au cours des années à venir, l'environnement va rester au centre des préoccupations des citoyens. Nos entreprises doivent donc s'adapter à cette réalité, qui peut aussi être une source de nouveaux débouchés.
En ce qui a trait au vieillissement de la population, il est clair que ce phénomène aura une incidence sur le secteur agroalimentaire, notamment sur la main-d'oeuvre, le transfert de fermes et la taille des entreprises. Par contre, ce phénomène est porteur de nouveaux débouchés pour le secteur. On constate en effet chez les consommateurs une préoccupation accrue pour l'innocuité des aliments, la consommation de produits dits de santé et la santé de façon générale, préoccupation à laquelle l'agroalimentaire peut répondre.
Au sujet de l'innovation, il faut comprendre que notre société est de plus en plus urbaine. En effet, plus de 80 p. 100 de la population vit en milieu urbain. De grands penseurs du domaine économique nous disent qu'il faudrait investir dans les biotechnologies et l'aérospatiale ainsi que dans le secteur des finances, du logiciel et de la pharmacologie, soit des secteurs dont on dit qu'ils sont porteurs de richesse. Mais pour qui sont-ils porteurs de richesse? Pour les grands centres et les métropoles comme Montréal et Toronto. Que fait-on des régions et de l'agroalimentaire?
Je vous mentionnais précédemment qu'il avait été démontré, statistiques à l'appui, que le secteur agroalimentaire pouvait être porteur de développement. Il faudra que nos experts et nos penseurs réfléchissent aux débouchés qu'offrent la multifonctionnalité du territoire rural et la bioéconomie dans le cadre de l'évolution des préoccupations de la société post-industrielle en termes de qualité de l'environnement et de santé.
Le Québec et le Canada détiennent un avantage vert qui peut être une source d'occasions à saisir dans des secteurs variés comme les produits de spécialité, les technologies de traitement décentralisé et les agromatériaux comme les bioplastiques et les biocarburants, notamment.
Appuyés adéquatement par des experts, les milieux ruraux sont capables d'être innovants et de produire de la valeur ajoutée en valorisant de façon durable les bioressources présentes sur le territoire. En innovant et en réinventant l'agriculture, il sera possible d'assurer l'avenir de nos régions rurales.
Pour terminer, j'aimerais souligner que dans toutes les analyses qui ont été faites, et ce même dans le cadre de l'élaboration du premier Cadre stratégique agricole canadien, on a fait la démonstration qu'il y avait une lacune dans la chaîne d'innovation au niveau du transfert des technologies. On doit s'assurer que la recherche ou les résultats de la recherche se rendent aux entreprises. Alors, collectivement, la société québécoise et canadienne s'est dotée de centres de recherche, de centres d'expertise, mais qui malheureusement, à mon point de vue, fonctionnent plus ou moins en circuit fermé. Je pense qu'il est grandement temps de changer cette situation. Comment la changer? Il faut mobiliser les intervenants et créer des synergies avec les autres acteurs, comme les institutions de formation qui sont présentes sur le territoire.
Les institutions de formation collégiales en agriculture et en agroalimentaire regroupent 80 p. 100 des étudiants qui se destinent à une carrière dans le domaine de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Ces gens sont le futur et ils sont en mesure de faire pénétrer les innovations et de relayer l'information aux entreprises. Ce sont des agents de changement crédibles. On a des institutions de formation sur l'ensemble du territoire, et ces institutions, plus spécifiquement au Québec, ne sont pas utilisées à leur plein potentiel. On pourrait penser à utiliser les institutions de formation comme partenaires de premier plan pour le transfert des technologies. Ces institutions travaillent déjà avec les futurs agriculteurs, elles les forment et elles forment aussi les futurs conseillers agricoles de même que, en formation continue, les agriculteurs et les conseillers. Donc, c'est un milieu très propice aux transferts des technologies, lacune qui a été identifiée antérieurement et qui, à ma connaissance, n'a pas été corrigée au moment où on se parle.
La tentative que l'on a faite a été de mettre des agents de transfert des technologies dans les centres de recherche ou les universités. Je m'excuse, mais cela n'a pas fonctionné et cela ne fonctionne pas ainsi. Il faut être près des agents de changement et miser, tabler sur la jeunesse.
Strictement à titre d'exemple, je vais vous mentionner que si on considère la situation au Québec, trois institutions de formation collégiale en agriculture et en agroalimentaire regroupent à elles seules 1 200 étudiants et touchent plus 5 600 personnes par année au chapitre de la formation continue. Ce sont effectivement des ressources qui sont là, qui sont disponibles et qui pourraient être mises à contribution. Alors, au lieu de travailler dans des silos fermés, pourquoi ne pas créer de la synergie au niveau des institutions et des organisations qui existent déjà? Selon moi, c'est ce qui manque. Si on veut que notre agriculture soit compétitive dans les années à venir, oui, il faut miser sur l'innovation, et la façon de faire pénétrer l'innovation, c'est en travaillant en réseau.
La constitution de l'Agrobiopole est un regroupement de centres d'expertise, d'institutions de formation et d'agences de développement économique qui veulent travailler ensemble pour créer un environnement favorable à l'émergence et à la croissance d'entreprises innovantes dans le secteur agroalimentaire régional. Pour ce faire, il faudra aussi qu'il y ait des politiques qui viennent appuyer ce type de démarche.
Merci beaucoup.
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Bonjour à tous et merci de vous être déplacés jusqu'ici. Mon nom est Benoit Martin et je suis un producteur laitier installé à 30 minutes à l'est d'ici, près de La Pocatière. Jean-Philippe Deschênes-Gilbert, qui m'accompagne, est le secrétaire de la Fédération de la relève agricole du Québec.
La Fédération de la relève agricole du Québec est un regroupement de jeunes âgés de 16 à 35 ans qui compte 1 500 membres au Québec. La mission principale de notre organisation est d'améliorer les conditions d'établissement et travailler à une meilleure préparation des jeunes qui s'établiront en agriculture. Nous sommes affiliés à la Canadian Young Farmers Forum et nous avons eu la chance de vous rencontrer au mois de février dernier, à Ottawa.
Je vais tracer rapidement un état de la situation du transfert des fermes au Canada. Le Canada perd 10 000 fermes chaque année, 28 par jour. À ce rythme, dans 15 ans, il restera moins de 100 000 fermes. Les actifs ont énormément augmenté dans les entreprises. Au Canada, la ferme moyenne vaut un million de dollars. La rentabilité des entreprises est présentement déficiente, les revenus sont médiocres depuis déjà quelques années et, évidemment, l'endettement a beaucoup augmenté. Les gens ont essayé d'améliorer leurs profits en grossissant leur entreprise, mais ce faisant, ils se sont aussi endettés. Il y a présentement deux fois plus d'agriculteurs âgés de plus de 55 ans que de jeunes âgés de moins de 35 ans. Les jeunes vont vers d'autres secteurs. Beaucoup de jeunes Québécois vont travailler dans les sables bitumineux de l'Ouest. J'imagine que la situation est la même dans d'autres provinces. Si rien n'est fait dans les régions, il va rester tellement peu d'entreprises que les jeunes ne trouveront plus une place pour s'établir dans des entreprises agricoles et vont plutôt aller vers les grands centres.
Le premier enjeu que nous avons identifié consiste à favoriser le transfert des fermes existantes vers une nouvelle génération. Il y a des besoins reliés à cela, entre autres au chapitre de l'accompagnement. Il y a des jeunes qui entrent, mais il y en a aussi qui partent. Il faut donc garantir une sécurité financière aux gens qui vont prendre leur retraite. Il doit y avoir une meilleure planification du développement des entreprises. Les relations humaines sont aussi un facteur très important dans le cadre des transferts de ferme; c'est un aspect qui doit être privilégié.
Je vous donne un exemple précis de ce qui se passe présentement. Il y a un producteur dans mon village qui a deux enfants qui travaillent à Québec et qui ne sont pas intéressés à reprendre son entreprise. Il voudrait la transférer, mais il a de difficulté à le faire, pour des raisons financières. Le jeune à qui il voudrait transférer son entreprise n'étant pas de la ferme même, il a de la difficulté à la lui transférer parce que, entre autres, il manque d'accompagnement, de ressources, de sécurité financière pour prendre sa retraite. Le producteur, qui voulait transférer sa ferme, sera probablement obligé de la vendre. C'est un exemple précis de ce qui se passe dans mon village.
Il y a un deuxième enjeu. Nous pensons, à la Fédération de la relève agricole du Québec, qu'on doit permettre l'entrée de nouveaux jeunes qui ne sont pas nécessairement issus du secteur agricole. On doit leur permettre d'accéder à la profession d'agriculteur. Il y a des besoins à cet égard. Le plus important serait d'avoir du capital pour pouvoir acheter une ferme, car il est présentement difficile d'avoir accès à du capital. Il faut aussi des services d'accompagnement. Il doit y avoir un accès aux connaissances techniques. Il faut également développer un service de mentorat, avoir recours aux producteurs qui prennent leur retraite pour accompagner les jeunes qui veulent démarrer une entreprise.
Il y a un projet précis dans la région du Bas-Saint-Laurent, qui est la région voisine. Il s'agit d'un projet de parrainage, un genre d'incubateur d'entreprises. Cela fonctionnerait bien, mais il y a un problème : ce sont les jeunes qui sont intéressés à se diriger vers cet incubateur. Dans le fond, ce sont des fermes abandonnées qui pourraient être mises à la disposition des jeunes, auxquels on pourrait jumeler des parrains, des mentors qui pourraient les encadrer. Cela fonctionnerait, mais les jeunes qui veulent s'établir manquent vraiment de liquidités et n'ont pas assez accès à du capital pour acheter ces entreprises.
Nous avons identifié des pistes de solution que nous voudrions vous soumettre. D'abord, je pense qu'il faudrait inscrire les jeunes agriculteurs au centre du volet renouveau. On a beaucoup parlé des services-conseils, mais il faut aussi inscrire les jeunes agriculteurs au centre de la politique agricole canadienne. Présentement, bien peu d'aspects du Cadre stratégique pour l'agriculture traitent des jeunes agriculteurs. Il faut, comme je le disais, s'ouvrir à une nouvelle génération de jeunes qui ne sont pas issus du secteur agricole.
Je pense que ce sont des jeunes qui pourraient être dynamiques et apporter une autre vision. Le document de travail d'Agriculture et Agroalimentaire Canada le mentionne dans ces mots :
Le fait de faciliter l'entrée de producteurs débutants aura d'importantes répercussions sur la concurrence et la durabilité à long terme de l'agriculture canadienne.
Au fond, tous ces jeunes qui viennent d'ailleurs et qui ont vu autre chose pourraient donner une nouvelle énergie à l'agriculture. En France, on a vraiment mis l'accent là-dessus. Le président des Jeunes agriculteurs de France nous disait que ce sont les jeunes qui réussissent le mieux en agriculture parce qu'ils ont un bagage de l'extérieur. Ils ont vraiment misé là-dessus et ça fonctionne.
Il existe plusieurs initiatives provinciales. Au Québec, il y a le regroupement de la Fédération de la relève agricole du Québec, mais il existe également des regroupements à l'Île-du-Prince-Édouard, au Manitoba et en Nouvelle-Écosse. Plusieurs autres provinces ont présentement une forme de regroupement. Au Québec, ça existe depuis plus longtemps, mais à l'échelle pancanadienne, on se rend compte qu'il y a vraiment de bons leaders dans toutes les provinces du Canada. Il faudrait donc miser beaucoup sur les regroupements de jeunes à la grandeur du Canada.
Comme deuxième solution, je parlais tout à l'heure de l'accès à du capital pour les agriculteurs débutants. C'est beau de miser sur les compétences et les connaissances des jeunes producteurs, mais s'ils n'ont pas accès à du capital, ils ne pourront pas débuter en agriculture. Dans le document de travail d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, on mentionne que les nouvelles entreprises sont confrontées à des défis particuliers dans la mise sur pied de leurs opérations, particulièrement en ce qui touche le financement et l'investissement de capitaux.
En agriculture, pour pouvoir emprunter un million de dollars, ce qui correspond à la valeur moyenne d'une ferme actuellement, il faut posséder environ 400 000 $ comptants. Je ne connais pas beaucoup de jeunes qui sont dans cette situation. Les seuls qui peuvent avoir cet argent sont ceux qui ont un oncle très riche ou un parent qui a vendu ses terres à bois, par exemple. Il est très rare qu'un jeune ait une telle somme d'argent. C'est donc pratiquement utopique de penser qu'un jeune va pouvoir emprunter un million de dollars. Or, c'est ce qu'il faut maintenant pour débuter en agriculture.
Pour nous, il existe une solution à ce problème. Au Québec, on appelle cela du capital patient. Je ne sais trop comment cela se traduit dans les autres provinces, mais le capital patient consiste en du financement à des conditions avantageuses pour les jeunes, par exemple des congés d'intérêts pendant les premières années ou des remboursements très bas. Il n'y a pas tellement d'organisations qui offrent cela présentement au Canada. Il faudrait penser à mettre sur pied un fonds à cet effet.
Un rôle d'accompagnement des jeunes agriculteurs débutants devrait être mis en place. On pensait à un fonds fédéral d'accompagnement. Il faudrait laisser les provinces gérer ce fonds en fonction des besoins des jeunes agriculteurs. L'accompagnement dont je parlais pourrait prendre la forme de banques de fermes. Il faudrait faire une banque de noms de gens qui veulent quitter le milieu et une autre de noms de gens qui sont intéressés à entrer dans le milieu, de façon à leur donner la possibilité de se parler entre eux. Présentement, on sait seulement, en feuilletant les pages de La Terre de chez nous, qu'il y a des fermes à vendre. Toutefois, on sait également qu'il y a des jeunes qui sont intéressés à entrer dans le secteur agricole. Il y a donc probablement une possibilité de faire du maillage entre ces gens.
En terminant, si demain matin je devenais ministre de l'Agriculture du Québec, j'aimerais recevoir une enveloppe budgétaire pour pouvoir appuyer la relève. Avec cet argent, je réaliserais certaines choses dont j'ai parlé plus tôt : des banques de fermes; un service d'accompagnement, surtout pour les relations humaines, qui sont très importantes; un fonds de capital patient pour soutenir les jeunes; un réseau de mentorat et de parrainage; un appui aux organisations qui regroupent les jeunes agriculteurs, comme la Fédération de la relève agricole du Québec et le Canadian Young Farmers Forum; la création de guides techno-économiques et de fiches qui pourraient diriger les jeunes vers différents types d'établissements. Avec cela, je pense qu'on pourrait réellement, d'ici une quinzaine d'années, renverser la tendance à la baisse du nombre de fermes. Je crois qu'il s'agit d'un objectif réaliste.
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Je suis Maurice Vigneault, producteur acéricole et forestier, président de la Fédération de l'UPA de Lotbinière-Mégantic. Cette région est située un peu à l'ouest d'où on se trouve actuellement.
Je constate qu'il y a une crise du revenu qui perdure et qui s'accentue au Canada, à laquelle le Québec n'échappe pas. Il y a quelques indices qui nous alarment. Des revenus extérieurs viennent accompagner les revenus des producteurs agricoles, soit le revenu de la conjointe ou un travail à temps partiel. Actuellement, 40 p. 100 de nos membres sont des membres à temps partiel. Ce n'est pas qu'on n'aimerait pas qu'ils le soient à temps complet. Il faut prendre ce chiffre pour ce qu'il est : une indication que de plus en plus, les gens ont de la difficulté à ne vivre que de l'agriculture. Il y a une tendance de plus en plus forte vers les fermes à temps partiel, ce qui n'est pas incorrect en soi, mais c'est un indice inquiétant.
La crise est sûrement due au contexte mondial et au développement des marchés en général, auquel le marché agricole n'échappe pas. Environ 10 p. 100 des produits agroalimentaires de la planète sont exportés, mais ce phénomène entraîne une baisse de l'ensemble des revenus agricoles partout sur la planète. Le Québec n'échappe pas à cette réalité. On est dans une situation où une petite partie de nos produits a une grande influence sur la majorité, ou sur la très grande partie, des produits agroalimentaires. Ce sont des constatations.
Si on veut que le Canada ou que les producteurs canadiens se sortent de cette situation, il faut absolument améliorer notre façon de soutenir l'agriculture au Canada. Et quand je parle de soutien, je parle d'investir de l'argent. Mais cela ne s'arrête pas là, il faudra être capable de mieux accompagner nos producteurs face à ce nouveau défi à relever, si on veut maintenir une agriculture dynamique au Canada.
Je ne reprendrai pas les propos de la Fédération de la relève agricole du Québec, je trouve que ses représentants les ont très bien présentés, mais je vais appuyer leur inquiétude concernant la relève. On a une population agricole vieillissante. Ce n'est pas parce qu'on vieillit plus vite que les autres, c'est que les jeunes ne se dirigent pas vers l'agriculture, et la moyenne d'âge des agriculteurs augmente rapidement. Il ne faut pas que cela nous fasse paniquer, mais il faut par contre que cela nous fasse voir les choses telles qu'elles sont. Il est de moins en moins intéressant pour les jeunes de se lancer en agriculture, et ce, pour toutes sortes de raisons, la plus grave étant la raison économique. Ce n'est pas parce que c'est un travail dur, car lorsqu'on est passionné, que le travail soit dur ou pas, on le fait. Les jeunes sont aussi passionnés qu'on l'est, mais ils n'ont pas les moyens de leur passion. Je ne reprendrai pas toutes les suggestions qu'ils vous ont faites; je les appuie toutes. Je veux vous assurer que nous, en tant qu'organisation syndicale, sommes aussi préoccupés que la Fédération de la relève agricole par le phénomène de la difficulté d'établissement.
Pour relever tous ces défis, on aura besoin de programmes souples et complémentaires à ceux qui existent dans chacune de nos organisations provinciales, dans chacune des régions du Canada. On n'a pas besoin de situations où les penseurs d'une organisation gouvernementale iront à l'encontre des réflexions des autres organisations gouvernementales. On a besoin de paliers de gouvernement qui collaborent pour nous offrir des programmes complémentaires les uns aux autres, et non pas un palier de gouvernement qui impose sa vision à l'autre palier.
Il faut que les producteurs soient engagés dans l'élaboration de ces programmes, par le biais de leurs organisations, pour que ces programmes soient bien adaptés à nos nouvelles réalités, qui changent constamment. L'agriculture évolue extrêmement vite, alors il faut s'adapter vite. C'est nous qui en prenons conscience en premier.
Je vais accélérer parce que j'ai seulement 10 minutes. J'aborde les thèmes rapidement et je vous donne seulement les grandes lignes. Il y a des choses qu'on vous a dites maintes et maintes fois. On vous les confirme, on les répéter et on ajoute quelques éléments.
Parlons d'abord de traçabilité. Il est très important qu'on puisse établir de bons mécanismes de traçabilité, mais tout cela ne donnera rien au bout de compte si les consommateurs canadiens ne peuvent pas identifier correctement les produits qui viennent du Canada ou du Québec.
Dernièrement, un de mes confrères m'a dit avoir trouvé des olives produites au Québec dans un supermarché. Par quel miracle de la nature s'est-on mis à produire des olives au Québec? Je ne le sais pas. Mais si on peut avoir un doute sur la provenance de ces olives, imaginez-vous ce qu'il en est dans le cas des fraises et des pommes. Le consommateur est complètement berné. Une fois la traçabilité faite, il faut absolument rendre cette identification possible et facile pour le commun des mortels. Tout le système de traçabilité ne donne rien si le consommateur ne peut pas, au bout du compte, conclure par exemple que des olives ne proviennent pas du Québec.
On a une société de plus en plus exigeante en ce qui a trait à ses produits. On est tout à fait disposés à offrir des produits de qualité. On le fait déjà, on se donne tous les mécanismes nécessaires. On est partenaires dans cette démarche, on a établi des programmes de traçabilité, notamment dans le secteur des bovins. On est en train d'en mettre en place pour les agneaux et les moutons, et on va continuer de cette manière. Tout cela est fait en vue de répondre à des exigences sociétales et, jusqu'à présent, il n'y a que les producteurs et l'État qui ont investi un peu, beaucoup, dans ces mécanismes, dans leur démarrage. Maintenant, les producteurs assument ces coûts seuls, à toutes fins pratiques, alors que l'objectif est de répondre à des exigences sociétales. Il est inacceptable qu'on assume ces coûts seuls alors que des producteurs d'autres régions de la planète nous vendent des produits qui ne répondent pas à ces mécanismes et auxquels il faut faire concurrence.
En ce qui touche l'innovation et la recherche, il en faut, c'est intéressant. Il nous faut des mécanismes pour soutenir les producteurs qui en font. Je veux particulièrement attirer votre attention sur la recherche fondamentale. On a besoin de développer des connaissances dans des domaines où personne ne le fera parce qu'il n'y a pas de débouchés en termes de marché. Les compagnies investiront dans la recherche pour développer de nouveaux produits phytosanitaires, de service, mécaniques. Mais lorsqu'il s'agit de comprendre des phénomènes environnementaux, des phénomènes d'adaptation à des climats qui sont en train de changer, il s'agit de recherche fondamentale, et personne ne voudra y investir, sauf l'État. L'État doit donc absolument continuer à jouer son rôle en ce sens parce que c'est à partir de là qu'on pourra développer la recherche appliquée et intéresser les gens à y investir.
Au chapitre des services-conseils, on a développé de bons mécanismes au Québec. On a une bonne expertise. Les choses progressent rapidement. On a besoin, entre autres, de soutenir nos conseillers pour leur permettre de demeurer à la fine pointe des connaissances. On ne peut pas demander aux producteurs de soutenir tout cela. On peut leur demander d'en soutenir une partie, mais il faudra des investissements de l'État pour que nos conseillers en agro-environnement, en gestion, en technicalité agricole soient à jour.
En environnement, on a besoin d'un État compagnon qui aidera les gens à se motiver et à appuyer toute la démarche environnementale. Jusqu'à présent, chaque fois que l'on a accompagné les producteurs dans des projets-pilotes — on peut vous donner des exemples —, les gens se sont engagés volontairement, ils ont posé de grands gestes. Encore hier, j'ai assisté à une démarche dans un petit bassin versant, un projet dans lequel 100 p. 100 des producteurs sont engagés. Ils vont corriger, probablement d'ici deux ans, 100 p. 100 de leur bande riveraine et intervenir dans les cours d'eau, avec l'aide de l'État fédéral et de l'État provincial. Quand on le fait, ça fonctionne; il faut répéter ces expériences. Il faut accompagner les producteurs dans cette démarche.
Je voudrais ajouter que l'amélioration environnementale est importante pour l'agroalimentaire et l'agriculture, mais c'est aussi très important pour la société en général. Ce n'est pas une mission agricole, c'est une mission sociale. Si on n'accompagne pas socialement les producteurs dans cette démarche, on ne pourra pas relever le défi à la hauteur des attentes avec nos seuls et propres moyens. Encore une fois, je ne parle pas seulement d'argent. Je parle d'argent, mais je parle aussi de compagnonnage de l'État dans les domaines de l'information, du transfert des connaissances, de la compréhension des phénomènes.
Passons maintenant aux programmes de soutien.
On a besoin de programmes de soutien qui vont nous permettre d'être compétitifs face aux autres pays. Certains d'entre eux fournissent un soutien important à l'agriculture. Ils entrent dans nos marchés et ne respectent pas l'aspect moral des engagements qu'ils ont pris en matière de libéralisation du commerce. Ça n'a pas fonctionné, et rien ne nous indique que les choses vont changer pour le mieux. La concurrence nous met des bâtons dans les roues, et il faudrait que l'appui de l'État soit à la mesure de ces problèmes.
Pour ce qui est de la nécessité de simplifier le programme, je dirai que présentement, aucun producteur agricole n'est capable de comprendre à fond le PCSRA. Le comptable peut dire que tout va bien, qu'il a fait le travail à la place du producteur et que celui-ci n'a qu'à signer le chèque en même temps que celui visant à payer ses honoraires; il reste qu'aucun producteur n'est capable de comprendre ce programme. Il est trop complexe. C'est pourquoi il faut le simplifier. Il tend à favoriser la séparation des entreprises. Certains produisent du porc et du boeuf, mais ont tendance à séparer ces productions parce que le programme est plus profitable de cette façon. Les entreprises diversifiées, c'est notre modèle d'agriculture au Québec, mais on est en train de mettre ça en péril avec le PCSRA. Il va falloir y apporter des modifications afin d'arrêter ce phénomène.
Par ailleurs, il est inadmissible qu'un individu étant à la fois producteur agricole et électricien bénéficie pleinement de la sécurité du revenu pour la partie agricole et qu'un producteur agricole exploitant deux types de production soit touché par cette situation. Il y a un genre de discordance là-dedans. En fin de compte, on encourage les gens à faire à la fois de l'agriculture et autre chose. Bientôt, l'agriculture va devenir un abri fiscal ou une façon d'obtenir des subventions. Les gens vont être électriciens ou professeurs d'école en même temps qu'ils vont être agriculteurs. Je n'ai rien contre ces professions, mais ce n'est certainement pas ce qu'on recherche. Il faut corriger ce problème également.
Pour ce qui est de la formation, je pense qu'il est grand temps qu'on développe de nouvelles méthodes pour faire en sorte que la formation agricole soit dispensée aux gens quand ils sont jeunes. La formation continue, c'est bien, et j'encourage cela, mais il faudrait assouplir notre façon de faire pour arriver à former les gens avant qu'ils entrent dans le marché du travail.
Au Québec, il existe un bel exemple de réussite. Il faut aller voir l'école de formation à Mirabel. Les niveaux secondaire et collégial se trouvent dans le même édifice. Il n'y a pas de division entre les deux, ce qui assure une belle continuité. Je pense qu'il faudrait reproduire ce modèle en d'autres endroits parce que dans toutes les régions du Québec, le bassin de population du milieu rural est insuffisant pour faire vivre des écoles de formation professionnelle de niveaux secondaire et collégial. Il faut trouver une façon de dispenser de la formation plus appropriée et davantage à la portée des gens. Autrement, on assiste à un exode. Allez voir à Mirabel, c'est super intéressant. Je n'en dis pas plus.
J'ai été un peu long et je m'en excuse.
Merci.
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Je voudrais vous saluer d'une façon plus particulière parce que vous êtes de ma région. Je demeure dans la municipalité voisine, Cap-Saint-Ignace. La ville de Montmagny est donc ma ville-centre. Je suis un producteur de sirop d'érable. Dans notre région, la place de l'acériculture est très importante. Dans ma région de Montmagny — L'Islet, qui représente 50 p. 100 de la circonscription de M. Crête, on produit plus de sirop d'érable que dans les provinces de l'Ontario et du Nouveau-Brunswick réunies. Vous voyez l'importance de l'acériculture pour la région.
En tant que producteur de sirop d'érable et représentant des producteurs — je suis président de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec —, je dois vous dire que je suis très heureux de pouvoir m'adresser aujourd'hui aux représentants de tous les partis politiques. C'est la première fois que j'ai l'occasion de m'adresser à tous ces gens en même temps. Bien souvent, on rencontre un à un des gens des partis et on leur raconte un peu notre histoire. Mais c'est la première fois que je suis en mesure de la raconter à tout le monde en même temps, et j'en suis très heureux. Je vous remercie de l'attention que vous nous accordez.
La Fédération des producteurs acéricoles du Québec représente 7 300 producteurs de sirop d'érable du Québec. Nous produisons 90 p. 100 du sirop d'érable canadien. Le chiffre d'affaires des producteurs acéricoles du Québec est d'environ 175 millions de dollars. Souventes fois, on entend parler du sirop d'érable comme d'une production de plaisir. On aime en parler et le consommer, mais on n'est jamais porté à y penser comme à une production agricole comportant des risques, comme toutes les autres productions agricoles. Je peux vous dire que les producteurs de sirop d'érable en sont maintenant rendus à un niveau industriel et que leurs entreprises sont comparables à celles des autres secteurs de production. Les producteurs aimeraient que dans les politiques agricoles canadiennes, on reconnaisse qu'il y a des risques, des risques sur le plan du revenu, sur le plan des conditions climatiques, sur le plan des désastres causés par des vents ou des intempéries. Comme producteurs, on aimerait que ces outils nous soient également accessibles.
Je vais vous entretenir de dossiers plus particuliers. Dans les secteurs agricoles, on peut obtenir des revenus de deux façons. On peut aller les chercher sur le marché, avec des réglementations provinciales qui peuvent être accessibles à cause des réglementations fédérales qui existent. Dans le secteur de l'érable, on va chercher notre revenu sur le marché en vertu de la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche du Québec. Cette loi résulte de réglementations et de lois qui existent au niveau fédéral et qui permettent aux offices de réglementer au niveau provincial. En ce qui nous concerne, c'est très important que cela soit préservé. Cela devrait même être renforcé.
Dans un contexte de mondialisation, les producteurs sont laissés à eux-mêmes et il y a une concentration des capitaux. Oui, il y a une concentration des producteurs, mais la concentration des capitaux est beaucoup plus forte que la concentration des producteurs. Même si on pense qu'on est mieux armés ou mieux équipés pour vendre notre produit, je peux vous dire que quand on est laissés à nous-mêmes, sans réglementation qui nous permette de nous structurer et qui nous donne des outils collectifs, on est encore plus en difficulté qu'avant la mondialisation. Je vous demande de ne pas affaiblir la réglementation, mais de la renforcer pour donner aux producteurs et aux productrices les moyens de s'organiser et de se regrouper pour aller chercher les meilleurs prix possibles sur le marché.
Je ne vous demande pas nécessairement de l'argent. Je vous demande des outils, des moyens pour nous permettre d'aller en chercher. Je trouverais inconcevable que les producteurs de sirop d'érable soient obligés d'avoir recours à des programmes comme celui de l'assurance-stabilisation ou autres. Notre produit est unique. Si on veut être capables de le mettre en marché, il faut avoir des outils pour s'organiser.
Je voudrais aussi vous parler de la salubrité et de l'innocuité du produit. Dans le secteur de l'érable, au Québec, en tant que producteurs, on s'est donné des outils pour contrôler notre produit. Tout notre sirop d'érable est classé et inspecté avant d'être vendu à des transformateurs. On observe que certains transformateurs importent du sirop d'érable des États-Unis, entre autres du Maine et du Vermont. Aucun contrôle de qualité n'est exercé sur ces produits. Nous trouvons déplorable que ce sirop d'érable puisse entrer ici sans subir les contrôles de qualité que nous nous sommes donnés. Quand vient le temps de l'exporter, on aimerait que la réglementation fédérale voie à la traçabilité du produit et impose pour cela certaines exigences à tous les gens qui font de l'exportation.
Actuellement, dans la réglementation, on laisse cela ouvert. Les gens peuvent demander des certificats d'inspection à l'Agence canadienne d'inspection des aliments, mais ils le font volontairement. S'ils ne veulent pas en demander, ils peuvent exporter le produit comme cela, sans l'avoir soumis aux contrôles de la qualité de l'ACIA. Dans les permis, on demande aux entreprises d'être responsables. Étant donné qu'on ne fait qu'une ou deux visite par année — et parfois aucune —, la souplesse à l'égard de l'exportation du sirop d'érable est un peu trop large à notre point de vue. Nous aimerions qu'il y ait un peu plus de rigueur dans le contrôle des entreprises qui exportent du sirop d'érable. Il faut mettre en oeuvre toutes les lois et tous les règlements qu'on s'est donnés, et que tous les producteurs et productrices les appuient. Il ne faut pas que seul un petit groupe appuie le système au détriment de tous les autres.
J'aimerais maintenant vous parler du renouveau. Dans le dernier Cadre stratégique pour l'agriculture, nous avons été un peu gâtés. Nous avons bénéficié de certains programmes de recherche d'Agriculture Canada. Nous aimerions que cela se poursuive à l'avenir.
En ce qui concerne la recherche, nous demandons que de l'argent neuf y soit affecté. Il faudrait même en affecter un peu plus. Par contre, on ne voudrait pas que cet argent soit puisé dans les mécanismes de sécurité du revenu. Il faut que ce soit un nouvel apport d'argent. Pour nous, l'avenir passe par la recherche et l'innovation. Nous ne voulons pas que cela se fasse au détriment d'autres secteurs comme celui de la sécurité du revenu.
Pour ce qui est du développement des marchés, c'est la même chose. La Fédération des producteurs acéricoles est très satisfaite du dernier Cadre stratégique pour l'agriculture. Agriculture Canada a reconnu que nous étions l'organisme qui administre le programme SPCA. On peut aller chercher l'argent disponible à Agriculture Canada pour faire de la promotion générique des produits de l'érable à l'extérieur. Cela a été très avantageux pour nous au cours des dernières années. Nous aimerions que cela se poursuive.
Je vais parler un peu plus précisément des programmes de sécurité du revenu. Les producteurs agricoles sont d'avis qu'il doit y avoir beaucoup de souplesse dans l'administration des programmes de sécurité de revenu. Dans le secteur du sirop d'érable, nous avons mis en place un mécanisme de gestion des inventaires. Au Québec, on gère une banque de sirop d'érable pour pallier les conditions climatiques. Cette banque de sirop d'érable a contenu jusqu'à 60 millions de livres, il y a deux ans. Aujourd'hui, elle en contient 37 millions. Le printemps prochain, au début de la récolte, elle en contiendra probablement de 20 à 22 millions.
Par contre, on aimerait qu'à l'avenir, il s'ajoute un partenaire additionnel pour soutenir cette réserve. Actuellement, les seuls à soutenir cette réserve stratégique sont les producteurs et la Financière agricole, autrement dit le gouvernement du Québec. Quand on gère une réserve stratégique de sirop d'érable, cela équivaut aux mécanismes de sécurité du revenu pour les producteurs de l'Ontario, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse. Ils peuvent produire du sirop d'érable. Ils habitent des régions où ils produisent bien souvent avant nous. Je pense notamment à la Nouvelle-Écosse et à l'Ontario. Ils peuvent donc transiger toute leur production avant nous. La production du Nouveau-Brunswick ressemble à celle du Québec sur le plan de la période de coulée. Par contre, ce n'est pas nécessairement une province qui a un grand volume d'exportation. Comme les producteurs n'ont pas organisé un office de mise en marché, ils vendent leur sirop d'érable à des transformateurs qui l'achètent avant d'en acheter au Québec. La banque de sirop d'érable du Québec est l'organisme qui gère le mécanisme de sécurité du revenu de l'ensemble des producteurs canadiens. Cela fait en sorte que le programme PCSRA n'interviendra presque plus à l'avenir dans le monde de l'érable.
Si la gestion d'une bonne banque de sirop d'érable avec un prix stable donne de bons résultats pour l'ensemble des producteurs canadiens, pourquoi le gouvernement fédéral n'investirait-il pas avec nous pour appuyer cette réserve afin que les producteurs du Québec aient toujours intérêt à faire une gestion de l'inventaire qui soit la plus économique possible afin qu'il y ait de la stabilité dans le secteur de l'érable?
Ce dont nous aurons besoin pour compléter notre mécanisme de revenu, ce sera un processus pour gérer les conditions climatiques. Au fond, il suffirait de développer une forme d'assurance-récolte qui deviendrait accessible pour pallier aux conditions climatiques, versus les petites ou les grandes récoltes, en termes de production.
L'autre élément dont nous aurions besoin dans le secteur de l'érable, c'est un programme catastrophe. Quand il arrive des tempêtes de vent et que les arbres sont arrachés, parfois tous nos équipements sont en place. Si on n'a plus de boisé pour produire, c'est une perte nette. Les producteurs n'ont plus de revenus pendant plusieurs années parce que notre arbre prend au moins 40 ans avant de pouvoir produire. Donc, on doit attendre 40 ans avant d'avoir un autre arbre qui donnera le même rendement. Les producteurs acéricoles auraient donc absolument besoin d'un programme catastrophe. D'ailleurs, à cause des grands vents qu'il y a eu cet été, certains producteurs du Québec ont perdu une bonne partie de leur érablière et sont encore en attente de programme. Ils n'ont pas eu d'aide.
Au début de l'hiver, dans les premiers jours de décembre, il y a eu une tempête de verglas entre l'Ontario et le Québec. Les producteurs ont subi des bris assez importants dans leur érablière, je dirais même plus importants que lors du grand verglas de 1998. Ils sont encore en attente de programme, ils n'ont pas reçu d'aide. Nous pensons que ce sont des situations inacceptables. Dans le secteur de l'érable, nous ne pouvons plus vivre ainsi, compte tenu des investissements que nous avons faits.
À titre d'exemple, pour une érablière de 10 000 entailles, on frôle environ 500 000 $ à 600 000 $ d'investissements pour l'achat du boisé et des équipements, afin d'être en production. Nous sommes rendus à des niveaux comparables à toutes les autres productions.
J'ai fait le tour rapidement de tout ce que j'avais à vous demander à titre de représentant de la fédération. Comme je l'ai dit plus tôt, j'espère que le fait de parler aux députés des trois partis en même temps, à tous nos représentants au Canada, fera en sorte d'accélérer le dossier de l'acériculture, principalement en ce qui concerne le contrôle aux frontières et le besoin de programmes de sécurité du revenu tels que ceux qui ont été mis en place, et ce, pour répondre aux besoins des producteurs et productrices acéricoles du Canada.
Je vous remercie.
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Merci, messieurs, de votre présence ce matin; nous sommes heureux de passer la journée dans la province.
Je signale au représentant de l’industrie acéricole que je suis aussi producteur agricole et que je viens d’une région où il y a du sirop d’érable, mais en plus petite quantité.
Au cours de notre traversée du pays, on a soulevé assez régulièrement le problème lié à toute la question de la surréglementation au Canada et de la sous-réglementation des produits importés au Canada.
Je veux que vous sachiez que nous avons pris bonne note de ce que vous avez dit ce matin au sujet des produits que nous importons et au fait qu'ils sont soumis à moins de contrôles que ceux produits ici. C’est quelque chose que nous devons examiner très sérieusement dans l’intérêt des jeunes agriculteurs. Nous devons envisager l’élaboration d’une stratégie pour l’avenir afin d'assurer la relève dans le secteur agricole.
Pour ceux d’entre nous qui vivent dans d’autres provinces — et je vis en Ontario —, le Québec est probablement le premier à offrir un programme d’ASRA. C'est à vous, monsieur Martin, que je vais adresser ma question sur l'ASRA étant donné que vous êtes un jeune producteur. Si des programmes permanents similaires à ce programme existaient, seriez-vous assez motivé pour vouloir continuer?
J'au une autre question à vous poser parce que vous avez parlé de mentorat. J’ai entendu parler d'un projet de programme qui permettrait à de jeunes producteurs de devenir propriétaires d'une exploitation agricole, ou encore à un père de céder à son fils son exploitation d’un million de dollars sans problème d’impôt. Le fils prendrait la relève et son père détiendrait le prêt hypothécaire et le rembourserait sur une période de 20 ans à raison de 50 000 $ par année — et les chiffres que je donne sont à titre d’exemple.
Si nous pouvions avoir des lois fiscales qui offraient cette possibilité, est-ce que ce type de programme pourrait être intéressant pour les jeunes parce que le père pourrait continuer de jouer son rôle de mentor? Ce pourrait être n’importe qui d’autre, mais nous parlons ici du père ou d'un ami. Je me demande si un programme de ce genre serait utile et, s’il s’agit d’une mesure fiscale, alors peut-être que notre comité doit examiner la façon de proposer au gouvernement de modifier les lois fiscales en conséquence. Qu’en pensez-vous ?
Merci d’être ici aujourd’hui.
Concernant la question de la salubrité des aliments et des aliments importés, à la télé, hier soir et aujourd’hui, alors que je regardais CNN, il y avait des nouvelles sur les préoccupations des États-Unis à propos de la salubrité des aliments. Bien sûr, la grande ironie, c’est que c’est un problème de nourriture pour animaux de compagnie qui a exposé le problème au grand jour.
Je veux parler de l’accès au capital pour les jeunes producteurs agricoles et du problème de la relève dans le secteur agricole.
Dans ma circonscription, qui se trouve à environ une heure de route au nord de Toronto, les fermes à vendre peuvent être convoitées autant par d'autres producteurs que par des gens — je dis toujours des avocats de Toronto — qui recherchent une propriété pour des fins récréatives, ce qui a entraîné la hausse des prix.
On peut se demander comment un jeune pourrait se permettre d’acheter une ferme qui vaut, par exemple, un million de dollars dans cette région mais, s'il ne l’achète pas, qui d’autre va le faire? Est-ce un autre producteur qui va l'acheter à ce prix? Je vois que vous hochez la tête. Il doit donc y avoir un modèle d’affaires — si un producteur trouve que cela vaut le coup de payer un million de dollars pour acheter une autre ferme parce qu’il peut la rentabiliser.
La disponibilité du capital est-elle un problème pour les jeunes producteurs? Comme vous le disiez, si on vous demande une mise de fonds de 30 ou 40 p. 100, vous devez payer 300 000 $ ou 400 000 $, et vous empruntez le reste à la banque. Dans le marché résidentiel, la valeur d'emprunt a atteint des proportions élevées il y a 15 ans, et les prêts pouvaient correspondre à plus de 75 p. 100 de la valeur de la propriété. Est-ce une partie de la solution que de trouver une façon d’aider les jeunes à trouver du financement? Est-ce là le défi?
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Lorsqu'on parle de mondialisation du commerce, on entend bien des mots. On parle notamment de l'organisation du marché mondial. Il n'y a pas d'organisation du marché mondial, mais bien une désorganisation du marché mondial. Expliquez-moi comment il se fait qu'on prenne du poulet aux États-Unis, qu'on le vende en Afrique pour moins cher que les producteurs africains sont capables de le produire, qu'on détruise leur production et qu'on mette ces gens à la merci du marché international?
Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, 10 p. 100 des produits sur le marché mondial sont exportés. On est en train d'établir la règle de 90 p. 100 de la consommation locale partout sur la planète. S'il y avait véritablement une organisation du marché mondial, on demanderait au Burkina Faso s'il est capable de produire du poulet, on le laisserait faire sa production et s'il lui en manquait 10 p. 100, on ferait intervenir des pays capables d'en produire. On le laisserait produire ce qu'il est capable de produire chez lui.
On appuie le concept de la souveraineté alimentaire. On n'a pas l'intention de détruire l'agriculture locale ailleurs sur la planète, celle de nos confrères qui travaillent aussi fort que nous et qui méritent autant que nous de gagner leur pain. La mondialisation des marchés n'a jamais rapporté quoi que soit aux producteurs de la planète. Elle a beaucoup bénéficié aux grandes entreprises qui font du commerce international. Ce sont elles qui en bénéficient. Si c'est ce qu'on veut, laissons agir les lois naturelles du marché ou la loi de la jungle : le gros mange le petit.
Si on veut une société canadienne et planétaire qui repose sur la protection des ressources et que les gens des communautés soient impliqués dans le développement de leur environnement économique et social, on se donnera des règles d'organisation du commerce qui reposent sur la souveraineté alimentaire d'abord. Jamais on n'en démordra. C'est le choix d'une société, pas seulement québécoise ni même canadienne, mais planétaire. Si on veut que la population du monde soit capable de vivre dignement de l'agriculture, il faudra bien utiliser le terme « organisation du commerce », notamment sur le plan de l'agriculture.
Je n'ai pas l'intention de faire la concurrence aux gens des autres pays s'ils sont capables de faire leur propre production. Je suis producteur de sirop d'érable, et cela me fait plaisir de livrer du sirop d'érable au Japon pour donner à ces gens le plaisir de consommer un produit bien de chez nous. Cependant, cela me dérange quand je dois obliger à réduire ses prix quelqu'un qui a du mal à tirer son épingle du jeu chez lui, pour permettre à quelqu'un d'autre de faire de l'argent à notre détriment à nous deux. On veut la souveraineté alimentaire pour cette raison. Excusez-moi, mais cela venait du coeur.
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C'est moi qui ai gagné au tirage au sort.
Vu qu'on a le temps, je vais commencer par poser une question au sujet d'une citation que vous avez faite, monsieur Easter. Vous avez dit que les règles du commerce international sont imposées.
Qui les impose? Je croyais que nos États devaient définir entre eux les règles du commerce internationale. Je me demande si c'est eux qui imposent ces règles. À mon avis, les producteurs agricoles de la planète voudraient avoir un concept de souveraineté alimentaire, et beaucoup de personnes dans la société y seraient plutôt favorables. Ce serait préférable aux règles du commerce internationale telles qu'on les connaît présentement.
Si ce n'est pas l'État qui en a décidé ainsi, c'est l'argent, mais l'État devrait être au-dessus de l'argent. C'est peut-être utopique, mais j'ose espérer qu'on a établi des règles gouvernementales mettant les valeurs humaines au-dessus de la valeur de l'argent. Les États devraient décider de mettre en place un concept faisant en sorte que l'argent soit un outil, et non une fin. C'est philosophique, mais j'ose encore espérer cela. J'ai confiance en l'avenir.
On n'est pas contre un concept selon lequel un individu devrait être soutenu dans une entreprise, mais on prend conscience que le PCSRA — et on a actuellement des exemples — a tendance à amener les entreprises à se diviser.
Par exemple, un producteur de boeuf, un producteur de céréales, un producteur de porc ou un producteur de sirop d'érable divisera son entreprise si elle est assez grande. Si c'est une petite entreprise, il n'a pas les moyens de le faire, aussi il est désavantagé à cause d'un programme qui répond mieux quand les entreprises sont divisées. Lorsque l'entreprise est assez grande, on la divise. Par exemple, on fait une partie porcine, une partie bovine. Ainsi, on a la possibilité d'accéder au PCSRA.
On est dans une agriculture qui a toujours reposé sur la diversification. Or, ce programme nous cause une inquiétude. Le concept selon lequel on soutient l'individu est correct. Le concept selon lequel on soutient la globalité de l'entreprise est aussi correct. En réalité, l'expérience nous démontre que de plus en plus de producteurs vont diviser leur entreprise. Certains ont déjà commencé à le faire.
Je me pose beaucoup de questions sur le portrait agricole québécois du futur. Cela ne veut pas dire qu'il faille tout jeter. Au contraire, il faut prendre acte de ce qui se passe et tenter d'améliorer les choses de sorte qu'on retire les bienfaits d'une agriculture, qu'on soutienne les humains en production et non des unités de production : des cochons, des vaches et des boeufs — ce n'est pas eux qui doivent avoir la subvention, c'est nous —, sans que cela entraîne une division de l'entreprise. Car cela modifiera notre portrait agricole, mais je doute que cela l'améliore au bout du compte.
Notre agriculture repose sur la diversité. Ici, dans Chaudière-Appalaches, il y a presque toutes les productions, presque tous les climats, et notre agriculture repose grandement sur cette diversité. À mon avis, il y a un risque qu'il faut évaluer et il faut s'assurer de la possibilité de modifier ce programme, de sorte qu'il repose sur l'humain sans favoriser la division de l'entreprise. Cela s'adresse directement au PCSRA, sur le plan de l'analyse.
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Merci, monsieur le président.
C'est vraiment agréable d’être au Québec, ce matin.
M. Fréchette, qui est assis à côté du président, vient bien sûr d'une famille qui connaît bien l’agriculture au Québec. À notre retour à Ottawa, son travail va nous aider à rédiger un rapport sur tout ce que nous aurons entendu durant nos délibérations et sur les propositions que nous pourrions faire. Je sais que, même s’il se contente de prendre paisiblement des notes ce matin, il est crucial pour vous et pour nous de faire consigner au compte rendu ce qui est si important pour l’agriculture au Canada, et spécialement ici, dans la province de Québec.
Il y a certains mots clés à retenir. Nous avons parlé d’« innovation », de « recherche » et de « relève ». Toutes ces questions sont très importantes. Mais Maurice, vous parlez de l’OMC, ce qui fait penser essentiellement au pouvoir politique. C’est l’un des problèmes majeurs dans notre pays et probablement dans le monde entier : est-ce que les producteurs et les groupes agricoles ont suffisamment d’influence politique?
Quand on participe à des rencontres de l’OMC, on peut peut-être rencontrer des représentants de l’Union européenne? Les producteurs de la France influencent beaucoup la façon dont l’UE voit l’agriculture. Je pourrais donc poser cette question aux témoins ici présents : vous sentez-vous, en tant que producteurs —?
Nous avons entendu ce matin que 45 p. 100 des producteurs du Québec ont besoin d'un revenu d'appoint pour subvenir aux besoins de leur famille. C’est un fait plutôt alarmant, monsieur le président, et cela va en s’empirant. Il y a 50 ans, des gens de ma propre province sont allés s'établir en Nouvelle-Angleterre pour exploiter une ferme; peu après, leur travail agricole est devenu une activité de fin de semaine parce que le revenu qu'ils en tiraient n'était pas suffisant pour subvenir aux besoins de leur exploitation et à ceux de leur famille.
Alors permettez-moi de poser cette question. Avez-vous suffisamment d’influence politique ? La province où la relation entre le gouvernement et le secteur agricole est probablement la plus étroite est le Québec, qui est suivi peut-être par l’Alberta. Pourriez-vous dire au comité que vous exercez suffisamment d’influence sur vos politiciens et vos dirigeants politiques pour obtenir ce dont vous avez besoin afin d'avoir une économie agricole florissante?
Je sais que Maurice attend justement cette question.
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Merci beaucoup. Je suis heureux que vous ayez pu exprimer correctement ce que vous vouliez dire. C'est très intéressant.
Monsieur Vigneault, vous avez mis le doigt sur un point très sensible. Je pousse là-dessus depuis le début des consultations. C'est-à-dire que je n'ai pas vraiment besoin de pousser, mais je reviens souvent sur cette même question.
Vous avez exprimé en une ou deux phrases exactement [Note de la rédaction: difficultés techniques], c'est-à-dire quand vous avez parlé des programmes souples, des programmes complémentaires. Vous avez dit qu'un palier qui impose sa vision aux autres n'était pas nécessaire. C'est de cette préoccupation qu'on a entendu parler dans plusieurs provinces, mais pas partout. Il existe encore cette fâcheuse tendance, au sein même du comité et des officines gouvernementales parfois : on émet le souhait de centraliser parce qu'on pense que c'est la meilleure solution.
Je veux rappeler à tout le monde que, pour ce qui est du premier volet du Cadre stratégique agricole, c'est exactement ce qui s'est passé. On a procédé à bon nombre de consultations, et finalement, le ministre de l'époque, M. Vanclief, a dit que tel était le Cadre stratégique agricole.
Au Québec, nous nous sommes rendu compte que, bien qu'on ait dit une foule de choses lors de consultations, ces choses ne se sont pas retrouvées dans le Cadre stratégique agricole, qui a été imposé. Cette mentalité du Ottawa knows best existe encore. Je ne crois pas que ce soit de la mauvaise foi de la part des décideurs politiques ou même des fonctionnaires, etc. On pense sincèrement que c'est probablement la bonne solution. On sait ce qui est bien pour les gens et on va l'appliquer. Cependant, si l'on procède à des consultations comme on le fait aujourd'hui, comme le gouvernement l'a fait également, c'est parce qu'on veut connaître l'opinion des gens.
Ce que vous dites se répète souvent. Aussi, j'aimerais que vous donniez des exemples, au regard du Cadre stratégique agricole, qui font en sorte qu'on a les mains liées, que cela nous a été imposé et qui montrent que la souplesse dans les programmes et la décentralisation seraient les meilleures solutions.
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Si nous avions nous-mêmes [
Note de la rédaction: difficultés techniques] le Cadre stratégique agricole, cela aurait été extrêmement simple : notre organisation aurait suggéré au gouvernement fédéral d'envoyer l'argent au Québec, afin que nous le gérions. Cela peut paraître simpliste, mais ça aurait tout simplement ressemblé à cela.
Je ne veux pas faire de politique, de partisanerie ou quoi que ce soit. Ce n'est pas mon rôle. Je veux que les gens comprennent qu'on est gérés par différents paliers de gouvernement à différents niveaux : fédéral, provincial, régional, MRC, municipal. Il y a cinq paliers de gouvernement au-dessus de nous, en plus d'une foule d'organisations collectives qui essaient de trouver des solutions sur le terrain.
C'est agréable, mais en général, pour que ce modèle de gouvernance de notre société soit fonctionnel et efficient — ce qui n'est pas incorrect; c'est correct —, une collaboration entre ces différents paliers est absolument nécessaire. Ainsi, cela nous permettrait non seulement d'avoir une vision générale canadienne intéressante, mais de l'adapter à chacune des particularités régionales ou sous-régionales en fonction des enjeux et des réalités.
S'il n'existe pas de collaboration entre chacun des paliers de gouvernement, cela devient lourd, cela coûte une fortune et cela apporte peu de résultats. Il peut être question du PCSRA, mais aussi d'une foule de domaines dans notre vie de tous les jours où les paliers gouvernementaux posent problème. Il y a de ces domaines où la cohésion entre les gestes des uns et des autres se fait difficilement, où l'un empêche l'autre de toucher à sa chasse gardée, alors que l'autre veut imposer telle chose parce que... On perd notre temps, ce n'est pas efficient. Alors, de grâce...
J'ai élu des gens à tous ces paliers et je prie tous les matins pour qu'ils s'entendent sur quelque chose. Cette prière vient tout de suite après : protégez-moi de mes amis; mes ennemis, je m'en charge!
Des députés: Ah, ah!
M. Maurice Vigneault: Les paliers de gouvernement doivent se parler et trouver des solutions efficientes sur le terrain.
Je ne veux pas faire de politique. Je transmets un message à tous les partis, à tous les paliers. Il n'y a pas de préfet ici. S'il y en avait un, je le lui dirais aussi.
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Bonjour. J'ai le plaisir d'être avec vous.
La Fédération de l'UPA de la Côte-du-Sud vous remercie de l'occasion qui lui est offerte pour vous transmettre ses préoccupations et les attentes des productrices et producteurs agricoles de notre région. Cela nous démontre votre intérêt à procéder au renouveau du Cadre stratégique agricole.
Dans ce document, nous nous permettrons de vous présenter d'abord la fédération régionale. Ensuite, nous indiquerons nos préoccupations et nos recommandations pour soutenir un modèle d'entreprise agricole familiale au Québec. Les thèmes abordés porteront sur la valorisation de la profession et la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée.
La Fédération de l'UPA de la Côte-du-Sud est un organisme sans but lucratif qui a pour objectif la défense des intérêts des productrices et des producteurs agricoles établis sur son territoire. La fédération régionale regroupe, en date du 22 mars 2007, 1 389 entreprises agricoles familiales et exploitées par 1 945 productrices et producteurs agricoles. À l'intérieur de la structure de la fédération, les productrices et producteurs sont regroupés sous sept syndicats de base et quatorze syndicats spécialisés et de services : acéricoles, agneaux et moutons, agricultrices, bovins, bois, cultures commerciales, horticoles, lait, pommes de terre, porcs, relève, volailles, groupes conseil agricole de la Côte-du-Sud.
La Fédération de l'UPA de la Côte-du-Sud offre différents services à ses productrices et producteurs : centre d'emploi agricole, prévention agricole, services-conseils en aménagement du territoire, environnement et faune, concertation et développement régional, formation, animation, information et soutien aux syndicats affiliés, promotion et valorisation de la profession, etc.
Depuis 1998, elle offre aussi des services d'un professionnel en agroenvironnement qui a pour rôle de sensibiliser les productrices et les producteurs à l'importance d'adopter des pratiques agricoles durables pour favoriser la pérennité des ressources eau-air-sol du territoire. Elle appuie aussi les regroupements de productrices et producteurs dans des projets ayant pour but de résoudre une problématique propre à leur production.
La Fédération de l'UPA de la Côte-du-Sud chevauche deux régions administratives, soit celle de Chaudière-Appalaches et celle du Bas-Saint-Laurent. Le territoire englobe, d'ouest en est, les MRC de Kamouraska, de Montmagny, L'Islet, Kamouraska, et en partie celle de Rivière-du-Loup ainsi que celle du territoire de Témiscouata. Couvrant les municipalités de Berthier-sur-Mer à l'ouest, jusqu'à l'extrémité est de Rivière-du-Loup, et bordée par le fleuve Saint-Laurent au nord et par la frontière américaine au sud, notre fédération régionale est située entre le fleuve et les frontières américaines, et les entreprises agricoles ont à composer avec des conditions bien différentes. Les productrices et producteurs agricoles exercent leur profession dans de multiples productions agricoles. Leurs entreprises sont caractérisées par les diversifications et surtout par la gestion, qui est essentiellement familiale.
Le développement agricole des dernières décennies a été caractérisé par la spécialisation et la concentration de la production agricole. Ces tendances économiques ont pour objectif d'offrir à la population canadienne des produits agricoles d'excellente qualité en quantité et à des prix concurrentiels sur les marchés mondiaux.
Cette évolution rapide de l'agriculture a provoqué un isolement grandissant des producteurs et productrices agricoles. En parallèle, nous avons une population qui s'urbanise et qui a perdu graduellement cette connaissance des réalités agricoles.
Il est évident que le développement agricole des dernières années a provoqué des effets secondaires qu'il faut corriger, et nous y travaillons. Cependant, nous sommes convaincus que l'avenir de l'agriculture, qui demeure le secteur à la base de l'économie canadienne, passe par le rétablissement du dialogue permanent entre les productrices et producteurs agricoles et la population.
La population canadienne a besoin d'être rassurée sur la qualité des aliments que nous produisons et qui correspondent aux plus hauts standards de qualité de la planète. Elle doit mieux connaître les techniques de production que nous utilisons et qui ont été développées et adaptées le plus souvent par des chercheurs canadiens.
Nous devons surtout faire comprendre que l'agriculture canadienne, et en particulier l'agriculture québécoise, est faite encore aujourd'hui presque essentiellement par des femmes et des hommes qui habitent le milieu rural et qui vivent de l'exploitation de leur propre ferme.
Comme dans les différents secteurs, les entreprises agricoles ont bénéficié du développement technologique. Elles subissent les pressions de la fusion des grandes entreprises, que ce soit au niveau des chaînes alimentaires, des vendeurs d'intrants, des banques ou des bureaux de poste.
Nous croyons qu'il appartient aux productrices et producteurs de rétablir ce dialogue. Cependant, les moyens doivent être adaptés aux particularités d'une population majoritairement urbanisée. Nos contacts à la ferme avec nos concitoyens et concitoyennes ne sont plus suffisants. Nous avons aujourd'hui développé de nouveaux moyens pour les rencontrer dans leur milieu de vie.
Par conséquent, nous demandons au gouvernement canadien de s'impliquer comme partenaire dans la réalisation d'événements et de projets qui ont pour but la promotion des productrices et producteurs agricoles et de leur savoir-faire. Ces activités peuvent être réalisées aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain. Nous lui demandons également de soutenir les fédérations spécialisées canadiennes et québécoises dans leur campagne de promotion des produits agricoles.
En ce qui concerne la pénurie de main-d'oeuvre, le monde agricole peut compter sur une relève solide et motivée. Par contre, cette relève est insuffisante en nombre pour combler tous les postes disponibles. Pourtant, l'agriculture offre un milieu de vie dynamique, varié et composé de gens passionnés. Même si le métier d'ouvrier est aux yeux des producteurs agricoles une profession intéressante et motivante, il n'en demeure pas moins que la majorité des jeunes restent indifférents face à ce secteur. Les préjugés et les idées préconçues qu'entretient généralement la population face à l'agriculture, l'ignorance qu'ont les jeunes de l'évolution qu'a connu le métier d'ouvrier agricole depuis une quinzaine d'années sont des aspects réduisant l'attrait de la profession pour les jeunes.
Pourtant, les conditions de travail présentement offertes dans les entreprises agricoles sont souvent comparables à celles des autres secteurs de l'activité économique. Quelques moyens d'action sont présentement en branle pour changer cette perception et attirer du même coup certains jeunes vers un choix plus éclairé en termes de carrière. Cependant, cela n'est pas suffisant, à cause du manque de ressources financières.
En somme, il est primordial et important de poursuivre nos efforts et nos démarches de valorisation du secteur agricole auprès de la clientèle ciblée, afin d'assurer un avenir plus prometteur pour les agriculteurs en termes de disponibilité de la main-d'oeuvre.
C'est pourquoi nous demandons au gouvernement fédéral d'appuyer financièrement, avec le gouvernement provincial, les centres d'emplois agricoles, les CEA, dans l'élaboration d'activités de promotion et de valorisation du secteur, afin d'améliorer la perception qu'ont les gens de l'agriculture, de planifier et d'organiser une campagne pancanadienne de valorisation et de promotion du secteur agricole et de ses métiers.
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Bonjour, tout le monde. Nous vous remercions de nous recevoir.
Je vous parlerai de mes préoccupations et je vous ferai part de nos recommandations.
Voici des faits concernant le programme d'effarouchement de la grande oie des neiges. Au cours des 40 dernières années, la population de la grande oie des neiges a connu une croissance exponentielle. Les scientifiques, tant Canadiens qu'Américains, ont conclu que la surabondance de l'espèce avait des répercussions sur la communauté végétale des aires de rassemblement et de reproduction, au point de menacer leur établissement. À cela s'ajoute le phénomène marqué de la déprédation des cultures, tenant compte que lors de la migration saisonnière, les oies ont adopté les terres agricoles qui leur fournissent des ressources alimentaires énergétiques et prisées.
Devant l'ampleur de la problématique, un bilan scientifique a été préparé en 2002 et une stratégie de gestion de la grande oie des neiges fut entérinée conjointement par les gouvernements signataires de la Convention concernant les oiseaux migrateurs, le Canada et les États-Unis. Pour sa part, le gouvernement fédéral, de qui relève la responsabilité des oiseaux migrateurs, a adopté une série de mesures afin de répondre aux objectifs de cette stratégie de gestion.
Ainsi, pour protéger les écosystèmes nordiques, les dispositions mises en oeuvre par Environnement Canada sont la libéralisation des quotas et des techniques de chasse incluant, depuis 1999 au Québec, une chasse de récolte printanière de la grande oie des neiges en territoire agricole. Reconnaissant que la chasse seule ne suffirait pas à en contrôler la population, le rapport du groupe d'experts canado-américains proposait au gouvernement d'explorer simultanément d'autres formules. Le contrôle actif des mouvements des oies dans les milieux agricoles, à l'aide du dérangement planifié, l'effarouchement, a été retenu comme méthode additionnelle.
En outre, l'effarouchement constitue l'unique intervention préventive autorisée avec la chasse printanière, ce qui rend nécessaire le maintien de cette activité. Pour la Côte-du-Sud tout particulièrement, l'effarouchement est aussi l'unique mesure permise dans les zones d'interdiction de chasse de Berthier-sur-Mer, Montmagny et Cap-Saint-Ignace.
Les productrices et producteurs agricoles ont pu constater l'efficacité des méthodes d'effarouchement comme mesures complémentaires aux activités synergiques. Elles répondent également à un des objectifs arrêtés par Environnement Canada dans son projet de modification du règlement sur les oiseaux migrateurs, soit la réduction des dommages aux récoltes. Compte tenu de la récurrence des dommages, l'assurance-récolte ne peut indemniser les producteurs et productrices agricoles, de sorte qu'un programme spécial, appelé Plan sauvagine, fut mis en place en 1992 afin de les dédommager pour les pertes subies après le passage des oies.
Les producteurs agricoles subissent également des pressions de facteurs externes tels que les attentes sociétales en matière de protection de l'environnement et le maintien de la biodiversité, par exemple. Nous croyons cependant que la contribution au maintien de cette biodiversité ne peut se faire qu'aux dépens des producteurs agricoles. En effet, dans la mesure où l'abondance des oies peut générer des activités économiques importantes, soit pour la chasse et les activités d'observation, par exemple, il est normal de s'attendre à ce que les individus qui en subissent les dommages puissent bénéficier de programmes d'aide publics, d'une part pour financer des mesures de prévention qui ont fait leurs preuves, telles les activités d'effarouchement et, d'autre part, pour indemniser les pertes causées aux cultures lors du passage des oies, puisqu'elles utilisent dorénavant les terres agricoles pour se nourrir.
Nous insistons ici sur l'importance de retenir qu'il est reconnu que les activités d'effarouchement contribuent à la réduction des dommages aux cultures et, ce faisant, aux indemnisations versées dans le cadre du Plan des sauvagines. Si les activités d'effarouchement devaient être réduites faute de soutien financier adéquat, il est prévisible que les dommages aux cultures augmenteront et, inévitablement, les demandes d'indemnisation qui y seront rattachées.
De plus, il est évident que les dommages occasionnés aux cultures fourragères sont irréversibles et affectent le rendement des fermes laitières, bovines, etc., pas uniquement pour l'année en cours, mais pendant plusieurs années. Les caractéristiques particulières des fermes québécoises font que la grande oie des neiges, et même la bernache du Canada, occasionnaient davantage de dommages au Québec avant l'application de ce programme d'effarouchement et de chasse printanière.
Depuis plus de 15 ans, la fédération régionale a mis sur pied des projets d'effarouchement printanier. Ces projets, jumelés aux programmes de chasse printanière, ont fait leurs preuves et ont permis de diminuer les pertes de récolte. Par contre, chaque année, nous demeurons dans l'incertitude d'un appui financier du gouvernement fédéral.
Par conséquent, la Fédération de l'UPA de la Côte-du-Sud demande au gouvernement canadien de renouveler le financement du Projet d'effarouchement de la grande oie des neiges pour la protection des cultures, permettant aux producteurs qui subissent des dommages récurrents causés par les oies de bénéficier d'une aide financière par le biais de la fédération régionale afin de défrayer les activités organisées d'effarouchement des oies. Ce projet, issu d'un accord de contribution entre Agriculture et Agroalimentaire Canada et le Conseil pour le développement de l'agriculture du Québec, pour la gestion des fonds, viendra à échéance le 31 mars 2008, et nous réclamons son renouvellement pour une autre période de cinq ans.
J'aimerais vous parler de la mesure fiscale et la transférabilité des entreprises agricoles. Depuis plusieurs années, l'Union des producteurs agricoles travaille avec la Fédération de la relève agricole du Québec afin de trouver diverses solutions pour maintenir une relève agricole active. Au-delà des efforts fournis pour valoriser l'emploi agricole, intéresser des jeunes à prendre la relève ou à demeurer en agriculture, il faut que les paliers gouvernementaux démontrent un intérêt plus marqué pour mettre en place des programmes et des mesures fiscales pour faciliter et favoriser le transfert des entreprises agricoles entre non apparenté ou apparenté.
Pour plusieurs entreprises situées dans les municipalités au sud des MRC de L'Islet et de Montmagny, le phénomène est encore plus criant, puisque les entreprises agricoles sont souvent isolées. L'exode des jeunes s'y fait ainsi sentir plus fortement, les services offerts sont plus restreints. En plus, le crédit à l'investissement est inapplicable pour ces deux MRC qui se comparent facilement, en termes économiques, à plusieurs municipalités des régions ressources telles le Bas-Saint-Laurent et le Saguenay—Lac-Saint-Jean.
De la même façon, notre région bénéficiait auparavant d'une aide au transport. Ce soutien permettait à nos entreprises de demeurer concurrentielles par rapport aux entreprises des régions centrales.
Par conséquent, la Fédération de l'UPA de la Côte-du-Sud demande au gouvernement canadien : de mettre en place des moyens fiscaux ou autres favorisant le transfert des entreprises agricoles, au lieu de leur démantèlement; de considérer pour les MRC de L'Islet et de Montmagny l'agrandissement du territoire pour l'application du crédit d'impôt à l'investissement aux entreprises agricoles; une mesure de soutien qui va dans le même sens que l'amortissement accéléré pour les entreprises récemment adoptée dans le dernier budget fédéral; et de soutenir les entreprises agricoles pour qu'elles demeurent concurrentielles face aux entreprises situées près des grands centres.
En ce qui a trait à la sécurité du revenu, l'agriculture a été et demeure aujourd'hui encore un secteur économique important pour le développement des régions du Québec et des autres provinces. Même si ce secteur d'activité n'occupe plus, comme par le passé, le rôle quasi unanime de moteur unique de développement régional, il n'en demeure pas moins qu'il continue de jouer un rôle de premier plan. Au Québec, comme partout ailleurs dans le monde, il serait difficile et presque impossible de concevoir un plan de développement régional sans nécessairement penser aux producteurs agricoles qui sont au coeur de l'action.
L'agriculture dans notre région contribue à la création de richesse et d'emplois. D'après les chiffres publiés en 2004 par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, le MAPAQ, on remarque que dans Chaudière-Appalaches, les MRC de Montmagny et de l'Islet contribuent sensiblement dans les mêmes proportions au PIB régional, soit 4 p. 100 pour la MRC de Montmagny et 4,1 p. 100 pour celle de l'Islet. Les MRC de Kamouraska, Rivière-du-Loup et de Témiscouata contribuent respectivement 26 p. 100, 13 p. 100 et 12 p. 100 au PIB agricole.
En dépit du fait que ces chiffres témoignent bien de la contribution exceptionnelle du secteur agricole à la santé économique des régions, il serait souhaitable d'inclure dans l'analyse son apport indéniable dans le développement d'autres secteurs d'activité connexes de l'agriculture situés en amont, soit les fournisseurs d'intrants et de services, et en aval, les transporteurs, transformateurs, distributeurs, détaillants et restaurateurs, pour mesurer l'envergure et toute la portée économique du secteur.
Le maintien d'une agriculture dynamique dans toutes les régions du Québec, même celles qui sont éloignées, a été rendu possible grâce à nos outils de mise en marché collective et à nos programmes de sécurité du revenu. Le revenu net en agriculture ne cesse de diminuer au fil des années. Même si cette crise du revenu se généralise à toutes les productions, elle n'est pas vécue de la même façon par tous les producteurs. Il faut reconnaître que la situation n'est pas reluisante dans les productions contingentées, mais elles s'en tirent mieux que toutes les autres, grâce à la gestion de l'offre ou au système de plan conjoint. Cette situation vient encore une fois démontrer l'importance des outils syndicaux dont on dispose au Québec et milite en faveur de leur maintien.
Par ailleurs, on sait que l'un des postes importants de dépenses de l'entreprise agricole est le transport. Or, grâce à nos outils de mise en marché collective, on note une certaine équité dans le partage des frais de transport entre les producteurs. Cette même équité est appliquée également à d'autres niveaux, permettant ainsi de partager les coûts de mise en marché, que l'on soit à Saint-Just-de-Bretenières, à Saint-Athanase, à Kamouraska ou à Montmagny — Cela procure certainement une planche de salut à de nombreuses entreprises familiales en région situées loin des centres de transformation souvent localisés dans la région de la capitale nationale ou dans la métropole.
Par conséquent, la Fédération de l'union des producteurs agricoles de la Côte-du-Sud demande au gouvernement canadien de maintenir les piliers de la politique agricole canadienne, soit les lois de mise en marché collective, le système de gestion de l'offre et les outils de sécurité du revenu; de refuser toute concession sur la réduction des tarifs douaniers; de défendre et promouvoir à l'échelle internationale la mise en marché collective et la gestion de l'offre comme étant des modèles équitables; d'élaborer les orientations de la politique agricole canadienne en complémentarité avec celles des provinces; de laisser suffisamment de marge de manoeuvre afin de maintenir et concevoir des programmes québécois; de confier, entre autres aux organisations déjà en place au Québec, la livraison des programmes agricoles; et d'accorder les budgets nécessaires au secteur agricole canadien afin qu'il demeure dynamique et concurrentiel.
Merci.
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Merci, monsieur le président, messieurs les commissaires. J'ai deux sujets à vous présenter : les nouvelles productions et l'environnement.
Commençons par les nouvelles productions. Les nouvelles habitudes alimentaires permettent de développer dans certaines de nos régions de nouvelles productions qui répondent à ces nouveaux marchés. Elles constituent pour certaines personnes une occasion de s'établir en agriculture et de développer une entreprise qui met en valeur le potentiel agricole du milieu.
En règle générale, les personnes qui s'y investissent sont laissées pour compte. Elles sont continuellement aux prises avec le sous-financement de leurs entreprises. Les connaissances disponibles sont limitées et peu accessibles, et le soutien technique est quasi inexistant.
De plus, lorsque nous désirons effectuer la commercialisation de ces produits transformés ou non, nous nous butons à une restriction de la part des chaînes alimentaires, mais surtout à une concurrence déloyale des produits importés qui ne respectent même pas les règles qui nous sont imposées, qu'elles soient environnementales, phytosanitaires ou qu'elles portent sur l'innocuité.
La région de la Côte-du-Sud bénéficie présentement de nombreux centres d'expertise tels que l'incubateur bioalimentaire, le CDBQ, qui peuvent donc assurer un apport important aux producteurs agricoles. Par contre, tous les centres doivent demeurer à la fine pointe et doivent donc être appuyés financièrement par les différents paliers gouvernementaux.
Finalement, si le consommateur était mieux informé de toutes les règles de sécurité alimentaire auxquelles les productrices et producteurs agricoles et les transformateurs sont assujettis, il choisirait plus souvent un produit alimentaire canadien. À cela, nous pouvons ajouter tous les impacts favorables qu'engendrerait une campagne d'information sur l'importance économique de l'achat chez nous.
Pour ce faire, la Fédération de l'UPA de la Côte-du-Sud a développé au cours des dernières années une marque de commerce : elle distribue aux gens un sac qui identifie l'achat local. Habituellement, nous les donnons, mais vu la crise financière importante que nous traversons actuellement, c'est avec plaisir que nous les vendons, ces temps-ci. Que les personnes intéressées sachent que nous les vendons 5 $, étant donné notre situation financière.
Par conséquent, la Fédération de l'UPA de la Côte-du-Sud demande au gouvernement canadien de reconnaître l'importance des productions et des produits nouveaux ou en émergence qui font appel au développement des ressources du milieu; de rendre accessibles des ressources et des équipements en recherche et développement pour soutenir certaines entreprises agricoles qui doivent concevoir ou adapter des techniques de production; de maintenir voire augmenter son soutien pour que les organismes de recherche et de développement demeurent dynamiques dans notre région, tels que le CDPQ, le CQEPP ou le Centre d'expertise en production porcine; de soutenir la création d'un centre d'expertise pour le bovin; de maintenir le financement et le soutien aux organismes de surveillance des aliments et de gestion des contrôles de qualité ou des normes HACCP — l'ACIA, Agri-Traçabilité Québec, les fédérations spécialisées pour la mise en place de programmes d'assurance de la qualité—; d'exercer un meilleur contrôle à la douane pour éviter toute introduction clandestine de produits agroalimentaires et agricoles; d'exiger que tous les produits alimentaires importés respectent les mêmes normes que celles exigées des producteurs canadiens ou québécois.
Parlons maintenant de l'environnement. Vous n'êtes pas sans savoir que la province de Québec a une réglementation environnementale extrêmement sévère pour le secteur agricole. Les producteurs doivent investir des sommes importantes pour répondre à ces nouvelles exigences. Présentement, le développement de l'agriculture dans nos régions est freiné et, dans bien des cas, c'est en raison de cette nouvelle réglementation ou de diverses pressions. Par exemple, en matière de production porcine, le Québec, qui était au début des années 1990 un leader mondial et était cité en exemple, est presque devenu aujourd'hui l'objet d'une risée. C'est la preuve que les choses ont changé au fil des ans.
Nous nous attendons à ce que le gouvernement fédéral investisse de façon plus importante dans la recherche, le développement et l'implantation technologique relatifs au domaine de l'environnement. Nous avons besoin de nouvelles technologies dans le domaine des fumier et lisier, que ce soit quant à leur traitement, à leur entreposage ou à leur épandage.
Depuis quelques années, certaines activités liées à la culture des terres sont considérées comme nuisibles pour l'environnement. Au banc des accusés se retrouvent les épandages de fumier et de lisier, et plus particulièrement la production porcine. Cette production, qui est à l'origine du premier Portrait agroenvironnemental des fermes du Québec en 1987, se retrouve aujourd'hui pointée du doigt. Le fait que la production porcine soit décriée amène l'ensemble des producteurs à se poser la question suivante : quelle sera la prochaine production au banc des accusés?
Avant qu'il ne soit trop tard, il est important que tous travaillent ensemble pour donner la bonne information sur le mode de fonctionnement et l'encadrement qui régit l'agriculture.
À qui revient l'obligation de faire ces ajustements demandés pour certaines méthodes utilisées en production agricole? Qui paie la facture pour protéger ce bien collectif qu'est l'environnement? Sont-ce les producteurs agricoles seuls?
Au Québec, beaucoup d'argent a été investi pour l'analyse du territoire. À titre d'exemple, pensons aux orthophotos. Il m'est venu une image plus tôt : en regardant un film de James Bond dans lequel un satellite prend une photo de la Terre, on peut voir quelqu'un sur un édifice en train de se faire bronzer ou encore quelqu'un en train de commettre un vol. La même chose existe en agriculture. Grâce à ces données, on a une vue d'ensemble d'une terre. On peut voir comment le drainage fonctionne et comment les cultures et les bandes riveraines se comportent. On a donc besoin de mettre en lumière et d'étudier plus en profondeur ces outils. Seuls, on ne pourra pas le faire.
Les producteurs ont fait ces actions au cours des dernières années afin de se démarquer et d'être des modèles pour d'autres régions. Ces sommes d'argent ont été investies dans le but de protéger le milieu et d'assurer la pérennité. Les autorités gouvernementales ont l'obligation de tenir compte de l'historique de l'agriculture du Québec et de s'assurer que les politiques qui seront mises en oeuvre permettront le maintien et le développement de ce secteur.
Par conséquent, la Fédération de l'UPA de la Côte-du-Sud demande au gouvernement canadien : d'augmenter ses budgets en recherche et développement et de soutien à l'implantation de nouvelles technologies; d'utiliser les moyens nécessaires pour que les normes d'importation des produits agricoles au Canada soient aussi sévères que les normes actuellement en vigueur au pays, principalement en matière environnementale; d'augmenter et d'assurer à long terme le financement du Conseil pour le développement de l'agriculture du Québec, le CDAQ; de soutenir financièrement la réalisation des plans stratégiques agroenvironnementaux de la Fédération de l'UPA de la Côte-du-Sud; de considérer comme des crédits d'impôt remboursables tous les investissements dans les travaux effectués par les producteurs agricoles pour la préservation du milieu; de soutenir financièrement le développement de nouvelles méthodes d'analyse de protection du milieu telles que LIDAR, dont j'ai parlé brièvement plus tôt; de prolonger le Programme de couverture végétale du Canada, afin d'appuyer financièrement les producteurs et les productrices agricoles dans la réalisation de leurs travaux d'aménagement et d'environnement.
Le développement de notre milieu rural représente une préoccupation importante pour nos producteurs et nos productrices. L'agriculture et l'agroalimentaire demeurent certes des maillons importants. C'est pourquoi le gouvernement fédéral doit intervenir de façon concrète dans les champs d'activité énumérés précédemment.
En guise de conclusion, si vous le permettez, nous voudrions vous présenter la vision d'avenir des agriculteurs et des agricultrices de la Côte-du-Sud, fruit d'une réflexion de ces producteurs au cours de l'année 1986. La déclaration se lit comme suit :
Nous, agriculteurs et agricultrices de la Côte-du-Sud, affirmons qu'il y a de l'avenir pour l'agriculture dans notre région et que nous sommes fiers et passionnés de pratiquer notre profession. Nous souhaitons qu'elle soit connue, reconnue et mise en valeur pour sa vocation première qui est de nourrir la population d'ici et d'ailleurs.
À l'intérieur de notre agriculture, toutes les productions de toutes les tailles d'entreprises auront leur place dans la mesure où elles respectent les critères de développement durable, à savoir un développement qui soit viable économiquement, respectueux de l'environnement et acceptable socialement.
Nous nous engageons à contribuer à l'occupation du territoire et à la valorisation de notre région par le développement de l'agriculture.
Notre devenir repose sur l'épanouissement des personnes qui vivent de notre secteur d'activité et qui souhaitent s'y engager pour leur propre bien et celui de leurs communautés. Nous voulons que la population apprécie et soit fière, comme nous, de la qualité et de la diversité des produits de notre agriculture.
Nous mettrons tout en oeuvre pour que l'écoute, le dialogue et le respect mutuel entre les producteurs et les productrices de la collectivité soient au coeur d'un développement [...]
Nous voulons partager cette vision avec nos partenaires gouvernementaux, les établissements de formation, les milieux locaux et régionaux, agricoles, urbains ainsi que l'industrie agroalimentaire.
Nous espérons que cette présentation permettra aux membres de votre comité de bien comprendre les enjeux particuliers de l'agriculture et de favoriser ainsi le renouveau du Cadre stratégique agricole correspondant aux besoins et attentes des producteurs et productrices agricoles de la Côte-du-Sud.
Je vous remercie de votre attention.
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Je vous remercie de vous être déplacés pour apprendre à connaître un peu mieux notre industrie.
Je représente le Centre d'expertise en production ovine du Québec, le CEPOQ, donc la production de moutons au Canada.
Pour dresser rapidement un portrait, il y a près d'un million de brebis au Canada, et le Québec en possède environ le quart. Nous sommes le deuxième plus gros producteur en termes d'importance, derrière l'Ontario. On se suit de très près, car au début de l'année, nous étions les premiers. L'activité en production ovine est très intense dans l'est du pays.
Il faut savoir également que nous sommes choyés au Québec. En effet, à cause d'un retournement de situation, nous possédons maintenant un centre de recherches. Il y a 10 ans, Agriculture et agroalimentaire Canada, qui avait une ferme de recherches à La Pocatière, a décidé de se retirer de ces activités. Alors, pour ne pas perdre cette occasion de travailler à l'amélioration de leur production, les producteurs se sont regroupés. Ils ont été chercher des partenaires, entre autres François Castonguay, un chercheur de AAC, ainsi que des gens au gouvernement fédéral pour créer le Centre d'expertise en production ovine. Ils ont pu reprendre les installations de AAC, qui les avait cédées au Centre de développement bioalimentaire du Québec.
Le CEPOQ travaille en production ovine depuis 10 ans. Nous nous sommes donné comme mission d'améliorer la rentabilité des entreprises agricoles ovines du Québec. Depuis quelques années, il y a eu une ouverture de la part des autres provinces canadiennes ainsi que plusieurs partenariats.
Nous sommes une très petite équipe d'une dizaine de personnes. Nous avons essentiellement des gens qui ont une formation en agronomie, en recherche au niveau de la maîtrise, des vétérinaires, des techniciens agricoles. Nous possédons également un troupeau de recherche d'environ 350 têtes, qui a été amélioré au cours des 10 dernières années pour les besoins de la recherche.
Ayant une petite équipe, nous n'avons d'autre choix que de développer toutes sortes de partenariats pour aller chercher des expertises à l'extérieur qui vont nous permettre d'élargir un peu nos visées et les retombées potentielles pour notre secteur. Nous avons travaillé de très près avec des gens d'AAC, du MAPAQ et des universités. Parmi les principales collaborations, et les plus récurrentes, il y a l'Université de Guelph et l'Université Laval. Nous travaillons présentement à la mise en oeuvre d'un projet en génétique avec l'Université de la Nouvelle-Écosse. Bref, nous développons différents partenariats.
Quant au conseil d'administration du CEPOQ, AAC et MAPAQ sont présents ainsi que des producteurs qui représentent les regroupements de producteurs.
Au cours des dernières années, AAC s'est retiré, en quelque sorte, de la recherche en production ovine, mais pas complètement. Par contre, en ce qui a trait aux investissements en production ovine, particulièrement pour la recherche — ce qui me concerne —, dans l'organisation pour laquelle je travaille, il y a très peu de participation directe à l'avancement de nos travaux.
Je dois souligner que les investissements au Conseil pour le développement de l'agriculture du Québec, le CDAQ, qui appuie des projets de recherche, contribuent énormément à la production ovine. En effet, nous avons la chance d'avoir plusieurs projets en partenariat avec cet organisme qui bénéficie de fonds fédéraux. Dans ce sens, le gouvernement fédéral est actif en production ovine. Cependant, pour ce qui est du soutient direct, comme des partenariats du même type que celui que nous avons avec le MAPAQ, il y a très peu d'interventions.
Également, au cours des dernières années, le Québec et l'Ontario ont développé un programme d'amélioration génétique qu'on appelle GenOvis. On peut faire un parallèle, un peu boiteux, avec le Programme d’analyse des troupeaux laitiers du Québec, le PATLQ.
L'idée du programme d'amélioration GenOvis est de prendre des données de production sur les fermes du Québec pour ensuite orienter les décisions de sélection pour le cheptel de façon à améliorer les performances de nos animaux. Donc, comme je le disais plus tôt, le Québec et l'Ontario ont investi des sommes très importantes au cours des dernières années pour développer ce programme d'amélioration génétique.
L'an passé, AAC a attribué un soutien financier à la Société canadienne des éleveurs de moutons, la SCEM, permettant l'expansion et l'ouverture du programme à toutes les provinces canadiennes. Par contre, le projet s'est terminé en mars dernier.
Nous avons un programme national d'amélioration génétique qui est déjà reconnu à l'étranger. En effet, nous avons été invités au Congrès mondial du mouton et de la laine qui aura lieu au Mexique en juillet prochain. Nous allons y présenter notre programme d'amélioration génétique, qui fait l'envie de plusieurs autres nations, de même que la production ovine au Canada. Ce sont des ouvertures de marchés pour nous. Ce leadership en amélioration génétique est un aspect qui nous permet d'entrer chez des gens. En même temps, nous profitons de ces occasions pour présenter notre industrie, notre agriculture. Le Maroc a également montré un intérêt et soulevé des questions au sujet de notre programme d'amélioration génétique. C'est un outil qui nous procure un rayonnement international, et cela nous permet de dépasser la simple génétique, pour parler de notre agriculture plus largement.
Le projet est terminé, et le Québec et l'Ontario ne pourront pas tenir à bout de bras ce programme très longtemps pour les autres provinces, puisque ce sont les gouvernements provinciaux, en partie, et les producteurs de ces provinces qui le financent. Alors, il y a certainement un besoin en matière d'implication financière de la part du gouvernement fédéral pour assurer le maintien et le développement de ce programme d'amélioration génétique national.
En outre, le marché québécois couvre à peine 50 p. 100 de la consommation totale de produits de l'agneau ici, au pays. Alors, il y a une place énorme pour le développement de notre production. La problématique, c'est qu'on se bat contre des joueurs extrêmement importants, qui sont la Nouvelle-Zélande, particulièrement, et l'Australie. Il y a des sommes faramineuses qui sont injectées pour la recherche et le développement dans ces pays. Ils avancent très rapidement. Historiquement, nous avons toujours eu un avantage sur les produits qui entraient congelés au Canada. Par contre, avec la recherche et le développement des dernières années, ils ont réussi à développer des méthodes pour fournir des produits frais. On entend par « frais », des produits qui n'ont pas été congelés. Ce sont des produits d'animaux qui ont été abattus plusieurs semaines auparavant. C'est un peu épeurant en soi, parce que ces produits entrent maintenant à plein cargo au Canada.
Nous sommes une petite industrie qui offre une alternative non négligeable en agriculture et pour le soutien des régions canadiennes, et nous faisons face à un joueur qui a des moyens financiers qui, par rapport aux nôtres, sont un peu débalancés.
Dans ce sens, comme je l'ai mentionné tout à l'heure, le CDAQ nous donne un sérieux coup de main et c'est extrêmement apprécié. Cela nous a permis de développer des projets de recherche pour l'amélioration de la qualité de notre produit, pour les techniques de production et pour améliorer l'efficacité des fermes canadiennes et québécoises. Par contre, des investissements seraient les bienvenus afin d'accélérer un peu ce rythme et d'être en mesure de rester debout face à la concurrence qui s'en vient à grande vapeur.
Donc, pour simplifier, on peut dire que les besoins en production ovine sont très larges. Si on ne veut ne pas perdre notre crédibilité, il faut porter une attention spéciale aux priorités et à l'amélioration génétique, particulièrement pour le programme GenOvis. Il faut améliorer et consolider ce programme. Enfin, il est clair qu'il faut soutenir nos entreprises dans leur développement et leur consolidation en matière de recherche.
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Je me suis toujours compté chanceux. Là d'où je viens, je ne suis pas dépourvu en matière d'agriculture. Je vis tout près de la rive. J'ai accès au meilleur des deux mondes. Auparavant, une prime couvrait les frais de transport des produits vers Montréal. Quand elle a été abolie, on nous a dit que nous aurions droit à un crédit de 10 p. 100. C'est un système qui fonctionne de la façon suivante.
Une fois que j'ai terminé ma déclaration de revenus, comme tout le monde, si je dois 5 000 $ au fédéral, je fais un chèque à ce montant, puis je regarde ce que j'ai investi durant l'année. Si j'ai acheté un tracteur de 100 000 $, j'ai droit à 10 p. 100 de ce montant, donc à 10 000 $. De ces 10 000 $, une proportion de 60 p. 100 peut m'être payée en comptant. Ça peut tout être dégrevé de mes impôts à payer. Si je n'ai pas besoin de ça, une partie peut me revenir personnellement.
C'est assez amusant de voir régulièrement des industries s'établir juste de l'autre côté de la ligne pour être en mesure de bénéficier de ces crédits d'impôt. J'ai toujours pensé que ça avait été réservé au comté de Kamouraska. Quand le fédéral a élargi notre comté, il n'a pas élargi l'accès à ces mesures en conséquence, et c'est malheureux. Il aurait dû le faire. Quand il a procédé à la fusion entre notre région et L'Islet, il aurait dû accorder le même crédit aux gens de L'Islet. Nous sommes loin des grands centres. Nous subissons des pertes au niveau du transport et dans bien d'autres domaines, mais au moins, nous avons cet avantage. J'ai toujours dit à mon copain qui habite L'Islet, dans le rang 26, que je n'échangerais pas sa terre contre la mienne. Par contre, j'ai toujours dit que ces gens devraient eux aussi bénéficier de cet avantage.
Avec M. Crête, je crois, on s'est penché sur la possibilité d'appliquer cette mesure à la grandeur du comté de Kamouraska, Rivière-du-Loup, Lévis, Montmagny, et ainsi de suite.
Je ne sais pas si ça répond bien à votre question.